n° 15888 | Fiche technique | 8215 caractères | 8215Temps de lecture estimé : 6 mn | 03/11/13 |
Résumé: Sabine organise l'anniversaire de son copain... | ||||
Critères: grp extraoffre anniversai fellation jeu | ||||
Auteur : Samuel Envoi mini-message |
Bon d’accord, 25 ans, c’est le bel âge. Alors, pourquoi ne pas fêter cela ? Surtout si c’est Sabine qui invite, avec ce petit clin d’œil malicieux ou narquois suivant que le soleil donne sur la fenêtre de la salle de bain ou par la baie vitrée du salon. Nous étions en petit comité ; n’étaient invités que Nadège et Renaud, Sonia et Vincent, plus Sylvain, notre petit voisin. Tous des amis depuis le lycée, des copines pas farouches et des copains qui savent faire la fête. Je vis avec Sabine une bonne période. On se connaît depuis longtemps, mais on s’apprécie mieux depuis quelques mois. Au point qu’on a décidé d’habiter ensemble, tout en refusant toute forme de jalousie et en se laissant toute liberté. Et bizarrement, c’est une liberté dont nous n’avons pas abusée, ni l’un, ni l’autre, pour le moment.
Ils ont loué une grande salle dans la périphérie, ce qui m’intrigue puisque nous ne serions que sept, mais je n’ai rien objecté. Il a fallu chercher un peu pour trouver cet endroit, ce qui a encore ajouté à mon excitation. J’entre à l’heure convenue. La salle effectivement est démesurée, et il y a juste, perdue dans cette immensité, une table, un gâteau, des bougies… Tout ça pour ça… Je me garde bien de montrer une quelconque déception. On boit un peu de champagne. Et puis, il faut souffler les bougies. Bon, on va probablement se coucher tôt. Curieux, ce n’est pas le genre de la maison, mais enfin, ils ont peut-être des exams le lendemain. Je prends mon inspiration ; les bougies s’affolent et s’éteignent en un souffle. Et c’est le noir, l’obscurité totale. J’ai l’impression d’avoir, par mon souffle, éteint tous les projecteurs du lieu. Juste une petite musique en sourdine. Du Haendel ; je crois reconnaître Orlando.
J’entends une allumette craquer. La salle me paraît maintenant gigantesque et à l’autre bout, je distingue une paire de seins nus. Le temps de m’approcher et l’allumette s’est consumée. Puis dans un autre coin, toujours à peine visible sous la toute petite flamme, je crois voir une verge dressée et une main qui la caresse, oui, j’ai bien vu, c’est cela. Je ne sais plus si je dois m’approcher ou rester à ma place. Tout aussi subrepticement une troisième apparition vacille : j’aperçois des fesses. Deux, puis quatre, puis six fesses. Pour l’instant, je suis bien incapable de dire à qui elles appartiennent, alors que je les connais toutes. Mais l’instant est trop fugace. Immédiatement après, un nouveau craquement et c’est un sexe de femme avec un olisbos qui va-et-vient… Je crois deviner de qui il s’agit, mais c’est aussitôt l’obscurité.
Je sens maintenant que ma ceinture est dénouée. Mon pantalon s’affaisse. Mon slip descend. Mes mains sont liées derrière mon dos. Le tout s’est fait en quelques secondes dans une douceur que l’obscurité rend plus sensuelle encore. Mon sexe est pris en main, puis en bouche. Je demande qui est la… Et je perçois sur mes lèvres qu’on approche une part de gâteau. Gâteau et gâterie… Et les apparitions continuent dans un rythme excessivement lent. Et à chaque fois, je devine plus que je ne vois. Quand je pense pouvoir reconnaître un visage, je m’aperçois qu’il est masqué. Une scène m’impressionne tout de même. Des fesses se font fouetter ; ce n’est pas du cinéma : je vois les zébrures. Mais aucun cri ne s’échappe. Et puis, d’autres moments me surprennent tout autant : deux femmes tête-bêche qui se lèchent mutuellement. Deux hommes se tenant par la verge… Impossible de distinguer les visages…
Progressivement tout de même mes pupilles s’habituent à l’obscurité. Par exemple, je vois nettement qu’on pose une coupelle sur le sol et qu’une fille vient s’accroupir de dos. Je suis sûr maintenant que c’est Sabine. Elle adore pisser de cette façon et elle aime être surprise dans cette position. Je me souviens que cet été elle avait attiré de cette façon les voyeurs et cela l’avait follement amusée. Je lui crie :
Et aussitôt une voix tout près de mon oreille me susurre :
Non, Sabine est tout contre moi et m’entraîne ; ce n’était pas elle ! Elle m’allonge sur un matelas. On me bande les yeux maintenant. C’est le comble ! Enfin, nous baisons, et j’imagine sous le regard des quatre autres… Elle se retourne pour que je la prenne en levrette. Pas de sodomie, mais je lui caresse tout doucement l’anus en lui disant doucement :
Et de nouveau la voix de Sabine derrière moi :
Mais alors avec qui forniquais-je ? C’était à devenir fou !
Puis tout s’est apaisé. J’entendais quelques préparatifs dans l’acoustique étouffée de cette grande boîte noire. On me libéra les mains et une coupe de champagne m’a de nouveau été présentée, que j’ai bue avec délice. La musique reprit, érigeant la décontraction d’Eric Satie en toile de fond. Tout semblait redevenir baudelairien : luxe, calme et volupté. Je n’avais plus conscience de mon érection. Quelques caresses venaient me redonner vigueur quand probablement j’en manquais. Je pensais qu’on allait en douceur vers la fin de la soirée, qui resterait fortement imprimée dans les mémoires.
Mais c’est alors que l’atmosphère allait encore une fois changer du tout au tout. D’abord, la musique cessa et on me posa un bâillon-boule un peu agressif de façon à ne plus m’entendre poser de questions ; en tout cas, c’est que j’en déduisis. Puis je sentis un liquide froid sur mon anus, un gel lubrifiant, et bientôt un doigt s’introduisit. Il n’y avait rien là d’excitant, d’autant qu’il ne s’agissait rien de plus que de me diriger de cette manière un peu humiliante. On n’entendait plus que mes pas hésitants qui frottaient le carrelage. Arrivé au bout d’un parcours qui me parut interminable, on m’ôta le bandeau que j’avais sur les yeux et le doigt que j’avais dans le fondement. Le temps de m’habituer à la nouvelle luminosité, je découvris un carré découpé dans un châssis, et dans ce carré : stupeur ! Une sodomie était pratiquée et une bouche s’ouvrait sur les fesses ainsi besognées, ce qui faisait qu’alternativement, au comble de l’obscénité, la verge pénétrait le cul, puis la bouche et ainsi de suite. Mais le plus étonnant c’est que le découpage dans le châssis était si minutieusement fait qu’il était impossible de se rendre compte s’il s’agissait de fesses d’homme ou de femme, et il en était de même pour la bouche. Je m’arrachais les yeux pour essayer d’un voir plus, mais rien à faire. Ce pouvait être un homme et deux femmes, mais tout aussi bien deux hommes et une femme, ou même trois hommes. Cette incertitude me causa une telle émotion que j’éjaculai pendant de longs instants.
Quand la lumière enfin se fit dans l’immense hangar, j’étais seul avec devant moi des litres de ma semence répandue comme une signature à la Jackson Pollock. Je me rhabillai tout en constatant que mon souffle était court et que mon cœur battait fort. Tous les gestes me semblaient difficiles à exécuter. Et puis, après m’avoir laissé reprendre mes esprits, les autres sont entrés avec des bouteilles et des victuailles. Comme s’il ne s’était rien passé, on a parlé de tout et de rien. On s’est amusé avec des cotillons. On a dansé gentiment. Sabine m’a donné un bisou dans le cou. Le cadeau, je l’avais eu et je n’étais pas près de l’oublier. Mais tout de même, elle m’a offert un livre : Dialectique du hasard au service du désir de Fernand Dumont.
Je compris que jamais je ne saurai qui était qui.