n° 15889 | Fiche technique | 53216 caractères | 53216Temps de lecture estimé : 30 mn | 04/11/13 corrigé 30/07/21 |
Résumé: Ève continue les cours, fait de nouvelles rencontres et poursuit sa recherche du mystérieux baiseur de sa première nuit à l'école du plaisir. | ||||
Critères: f fh ff école fsoumise fdomine contrainte revede fsodo jouet | ||||
Auteur : Ellian Envoi mini-message |
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Résumé de l’épisode précédent :
Ève ne retournera pas en fac de psycho cette année. Elle a cédé à la proposition faite par Agathe, de rentrer dans une école un peu spéciale : une école du plaisir.
Elle découvre les lieux, les premiers cours, les premières rencontres : Estelle, une deuxième année qui partage sa chambre ; Sophie, sa pétillante camarade de classe ; et, lors d’une incursion dans le dressing, en territoire réservé aux « deuxième année », une fille un peu barrée qui s’est chargée de lui rappeler la règle.
Ève s’est fait prendre et surprendre lors de sa première nuit à l’école. Les hommes semblent pourtant absents de l’établissement. Estelle s’était chargée de l’organisation et en avait même fait une vidéo. Certains sextoys utilisés en cours paraissent plus vrais que nature.
Elle retourne aujourd’hui dans la partie du dressing qui lui est interdite, cette fois accompagnée de Sophie, pour tenter de trouver une réponse à sa question : qui – ou qu’est-ce qui – l’a pénétrée ce soir-là ?
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Bien sûr sa tenue, sa posture en imposent, et la vue de la cravache tétanise mon popotin. Mais ce qui me paralyse, ce sont ses yeux verts reptiliens. Hors de question de laisser Sophie à sa merci. À deux nous sommes arrivées, à deux nous partirons. Après tout, si je lui avais tout raconté de ma précédente rencontre en ces lieux, peut-être qu’elle m’aurait raisonnée, qu’elle aurait préféré ne pas courir le risque… « Allez, Ève, c’est ton jour de gloire ; sois héroïque, sauve ta protégée ! » Mon premier pas fut certes un peu hésitant, mais le deuxième est bien assuré. Plus rien ne peut m’arrêter !
Elle me regarde, fixement, son sourire est victorieux. Je me retourne, et cours vers la sortie. En même temps, quelle idée de se faire choper comme ça… si elle m’avait suivie, elle n’en serait pas là. Et puis c’est la première fois qu’elle l’attrape, elle ; moi, je suis en récidive. « Ne te retourne pas, tu vas voir la tête de Sophie, tu vas avoir des remords. Fonce et arrête de penser. » Encore trois rangées, deux, une, la porte est là…
L’impact est à la fois brutal et doux. La décélération me provoque une demi-seconde de vertige et d’inconscience. Je relève la tête et comprends mieux ce que j’ai percuté. J’avais bien la priorité, mais le constat ne se fera pas à l’amiable. Son pare-choc n’est pas abîmé, pourtant seulement protégé par une fine robe de résille. Elle saisit mon bras, me ramène vers la geôlière.
J’aimerais pouvoir lire dans les yeux de Sophie. De la colère, de la compréhension, peu importe. Elle fixe désespérément le sol.
Elle tente de forcer l’entrée de ma bouche. L’objet est beau, très réaliste ; mais qu’est ce qu’elle aurait bien pu en faire, Sophie ? C’est démesuré. Je n’enfourne qu’à peine la moitié du gland, mes lèvres sont au bord de l’explosion.
Elle jette la bite rose aux pieds de Sophie.
Elle saisit un objet sur une étagère. Il ressemble à un gode, mais dont la base présente un léger renfort et se prolonge en une deuxième queue, un peu plus petite et plus large.
D’un signe de tête, elle me fait mettre à genoux. Sa complice me positionne derrière Sophie.
Sa main frôle ma cuisse, point de départ d’un frisson qui me traverse tout le corps.
Je suis surprise par la douceur du jouet qu’elle m’impose juste sous le clitoris. La caresse est très douce sur mon petit bouton, mais l’écartement de mes chairs sur les premiers millimètres devient rapidement la sensation dominante. Elle me travaille, diablement efficace ; la progression est inéluctable. Je ne sais si c’est agréable ou désagréable. Le renfort entre les deux sexes bute sur mon pubis.
Sophie n’esquisse pas le moindre mouvement quand sa culotte est abaissée juste au-dessus de ses genoux. Son petit brugnon blanc n’est plus parfaitement lisse, mais complètement fermé, ses cuisses à peine écartées.
Je n’ai pas vraiment besoin qu’on me détaille ce qui doit suivre. Le coup de cravache envoie un signal assez clair à mon cul : « Il est temps de te bouger ! » Ma queue fait la fière, presque droite. Mon gland s’avance, s’ouvre le chemin et s’enfonce dans les profondeurs. Les lèvres se referment presque après lui pour caresser le bâton qui s’engage. Je ne parviens pas à tout rentrer. La butée repousse d’un rien l’engin en moi, suffisamment néanmoins pour faire comprendre à mon bas-ventre qu’il aurait peut-être intérêt à poursuivre ses efforts. Mes mains trouvent les hanches de Sophie, et suivant les instructions de mon bassin, imposent le rythme pour une pénétration appliquée. Le gode en moi est désespérément fixe. Seuls les coups de reins les plus percutants parviennent à réduire ma frustration. J’ai du mal à allier vitesse et profondeur. Les baisses de régime sont immédiatement sanctionnées par un vif claquement sur mes fesses. La violence l’emporte de plus en plus sur la régularité, les coups de cuir pleuvent. Le plaisir monte enfin. La cravache se calme, je vais plus loin, plus vite. Quelques tapes encore, qui me poussent au-delà des limites. Mes yeux se ferment, plus rien n’existe au-dessus de la ceinture. Entre le plaisir devant et la douleur derrière, le creux des reins a pris le pouvoir. Peu importe Sophie et peu importe cette chienne qui me dresse. Je me baise, à moi de me faire jouir. Il faut que j’y arrive, c’est monté trop haut, la chute serait trop dure. La bête est épuisée, elle lâche ses dernières forces dans la bataille. Toute ma rage se projette dans ces derniers coups de reins. C’est fort, c’est là… Non, pas encore. Je ne peux plus, c’est fini. L’ultime, le baroud d’honneur. Je crie ; non, rien ne sort. L’onde quitte mon sexe et l’apaise, elle me parcourt le corps et lui redonne vie. Les douleurs dans mes cuisses contracturées, sur ma peau maltraitée se démasquent. Je m’écroule, la tête sur le dos de Sophie.
Je me retire de Sophie et attrape une queue pour libérer mon sexe de l’autre. Elle m’aide à me relever ; nous traçons vers la porte, nous soutenant l’une l’autre. En zone alliée, nous nous réfugions dans une cabine d’essayage des « première année ». Assises toutes les deux sur le mini-banc, nous restons un moment sans réussir à parler. Je me risque la première.
« Violette ! Un thé au jasmin, et que ça saute ! ; »
« Oui, Maîtresse ; tout de suite, Maîtresse. Pourrais-je avoir une petite fessée ? » ;
« Diantre, ne vous ai-je point déjà déculottée ce matin ? »
Nous explosons en un fou-rire libérateur.
Elle sort de dessous sa chemise défaite l’énorme gode rose.
Tant pis pour le p’tit-déj. Neuf heures, nous entrons en classe.
C’est la directrice, Sonia, en personne qui nous fait cours ce matin. Toujours impeccable. Jupe noire taille haute, s’arrêtant juste au-dessus des genoux. Bas et escarpins noirs. Chemise blanche très cintrée.
Comment se mettre une classe dans la poche.
Qu’est-ce qu’on peut bien raconter à une bite artificielle et molle ? Là, je sèche. La plupart des autres élèves ont l’air de raconter leur vie. La fille qui murmurait à l’oreille du gland : voilà un film qui cartonnerait au box-office.
Sonia se penche vers la bite flasque.
L’érection est massive.
« Je suis si nulle que ça ? Elle a pas voulu me le dire devant tout le monde. Et si elle voulait me renvoyer ? Pourquoi voudrait-elle me voir sinon ? Ça sent pas bon… »
Après le repas, on se pose dans le couloir avec Sophie en attendant le début du prochain cours.
L’espace d’un instant j’y ai cru, avec son air sérieux.
Elle fait mine de se donner une claque sur les fesses.
Le reste de la journée est un peu longue, je suis préoccupée. Impossible de ne pas penser à ma convocation. Je rumine. Vivement 18 heures, que je sois débarrassée.
Troisième fois que je sonne au secrétariat de la directrice. Je finis par entrer ; tant pis, pas envie d’être en retard. Je m’attends à une mamie dure de la feuille. Pas du tout. C’est une agréable trentenaire au joues légèrement souffletées qui m’accueille.
Cindy est très chaleureuse mais son contact est un peu étrange. Elle ne respecte pas la distance de sécurité. Il paraît que la distance adaptée pour une conversation dépend des cultures. Je ne sais pas si c’est culturellement justifié, mais là c’est proche, beaucoup trop proche. Elle m’a indiqué des chaises où m’installer, mais me marque à la culotte jusqu’à ce que j’y aie pris place. Puis repart, presque à contrecœur.
Je n’entends pas distinctement ce qui se dit dans le bureau de la directrice mais une discussion est en cours. Quelques claquements sourds s’échappent parfois. Après tout, c’est peut-être vrai, cette histoire de fessée. La vision de la directrice assenant des claques sur le petit derrière rebondi d’une élève allongée sur ses genoux, la jupe troussée, me fait sourire. La pression retombe un peu, ça fait pas de mal.
La porte s’ouvre.
Les yeux sont malicieux. Amaryllis semble assez satisfaite d’imposer son ton et sa distance à Sonia.
Amaryllis n’attend pas de réponse, sa question était de pure forme ; elle s’en va.
Son bureau est comme elle. Impeccable, net, rien de superflu, que l’essentiel.
Le fauteuil est confortable, plutôt moderne. Tout l’est d’ailleurs dans cette pièce, ce qui tranche plutôt avec l’aspect extérieur de l’école.
Elle prend place face à moi, sur son siège.
Je commence à voir où elle veut en venir. Est-ce que c’est Amaryllis qui a cafté ?
Qu’est-ce que-je peux répondre à ça ?
Nous ressortons. Sonia me raccompagne. Alors que nous traversons le couloir, la sonnette du secrétariat retentit une fois, deux fois, trois fois.
Elle est assise à son bureau, légèrement tremblotante, les joues encore plus rouges que tout à l’heure.
Elle se redresse précipitamment.
Cindy va ouvrir la porte à une étudiante, un peu surprise de voir finalement quelqu’un dans le bureau.
Astrid suit sagement Sonia.
Cindy se rapproche de moi, encore un peu plus que tout à l’heure. Le téléphone se met à sonner. Ses jambes tremblent, j’ai l’impression qu’elle va s’évanouir.
Sa voix est hésitante.
Elle est plus impérative cette fois. Je la raccompagne à son bureau.
Avant de franchir la porte, je lance un dernier regard. Le téléphone sonne toujours, elle est écarlate.
J’ai mis la pédale douce, mais mes journées sont d’autant plus calmes que mes nuits sont agitées.
L’histoire de Sophie a ravivé mon envie de connaître l’identité de mon baiseur du premier soir. Mais l’entretien avec la directrice m’a ôté toute envie d’élaborer une nouvelle stratégie.
Estelle n’est pas plus apaisée que moi et se réveille en pleine nuit, depuis plusieurs jours. De lointaines vibrations m’ont fait suspecter l’usage d’un vibromasseur. Ma main s’égare parfois sur mon entrejambe quand je l’entends, mais je m’évapore assez vite entre rêve et plaisir.
Ce matin, c’est cours de philo érotique. Fines lunettes noires, un peu sérieuse, madame Sabre officie. C’est la première personne que je rencontre dans l’école qui ne nous demande pas de l’appeler par son prénom.
« Pas simple. L’épreuve de philo du bac n’est pas si loin. Allez hop, thèse, antithèse, synthèse. Bon alors thèse : les mecs sont mieux. Antithèse : les filles sont mieux. Synthèse : ça dépend, ça dépasse.
Ensuite, qu’est-ce-que je peux bien mettre comme argument ? Pour les mecs : ils ont un outil assez pratique et fort utile. Oui mais les filles savent manier les vibros. Pour les mecs : ils ont la force, peuvent pénétrer brutalement, c’est pas si mal parfois. Mais les filles peuvent être douces, sont habiles et précises, elles ne se trompent pas de trou. Pour les mecs : ils pensent au cul tout le temps, c’est pas désagréable de se sentir désirée. Les filles y pensent peut-être un peu moins souvent, mais c’est pas plus mal de ne pas être sans arrêt harcelée ; et quand elles y vont, leur désir peut dépasser celui des hommes. Le temps passe, faut que j’écrive quelque chose. »
Sophie est radieuse, elle a l’air très inspiré. Une heure avant la fin, elle rend sa copie.
« Grouille-toi ma vieille ; allez, synthèse : ça dépend des circonstances, du moment, des envies, des personnes surtout. Ya pas, je préfère les mecs. Je ne crois pas qu’il y ait un argument implacable. C’est mon truc c’est tout. J’ai plus de plaisir avec, je les désire plus. Le temps est écoulé, ce qui est fait est fait, on verra bien le résultat.
Sophie est visiblement assez satisfaite de son travail.
Elle est interloquée. Mais se reprend, amusée.
J’abandonne.
Je le chevauche. Son sexe démesuré est rentré au plus profond de moi sans aucune difficulté. Je m’écarte, me dilate sur lui. Ce bel étalon me fait du bien. Quelques coups de cravache sur les cuisses le rappellent à l’ordre quand il tente un mouvement du bassin. C’est moi qui impose le rythme ; il n’est pas question qu’il me contrarie. En avant, en arrière, je me caresse sur cette queue. Il est temps de passer au trot. Voilà, ça repart. Le plaisir monte quand je descends sur cette bite. Sois régulière, ne t’emballe pas. Trot enlevé : je m’empale. Mes coups de reins sont violents. J’essaie pourtant, mais elle ne peut rentrer toute entière. Elle ne peut aller plus loin. Au galop. Je me déchaîne, sans contrôle. En avant, en arrière, de côté, je tourne, je me baise sur cette queue. Je vais me faire jouir. Je la serre encore un peu plus en moi. Qu’est-ce qu’il se passe ? Il n’a plus de tête. Tant pis, quelle importance… Ça vient, j’y suis presque. La cravache frappe dans le vide. Ses jambes ? Son torse ? L’essentiel est toujours là, je me fous du reste. Allez, j’y suis. Non ! Je ne sens plus rien ! Où est-il ?
Je me réveille, haletante, en sueur. Pfffff. Je ne me souviens jamais de mes rêves, et pour une fois… ça se termine… N’importe quoi. C’est elle qui m’a réveillée. Le bruit des vibrations est bien plus fort que d’habitude. Estelle a probablement viré ses draps. Elle retient difficilement ses gémissements. Ma culotte est trempée, je ne vais pas rester là comme ça.
Je me lève et ôte le peu que je porte la nuit. Ses lèvres sont brûlantes ; elles m’accueillent sans plus de formalités, sans surprise. Ma langue découvre sa bouche, rencontre la sienne. Elles valsent. Je me colle à elle, sans interrompre la danse. À tâtons sur ses seins, ma main trouve ses tétons. Je parviens à peine à les pincer, ils sont trop durs. Je ne résiste pas à l’envie de les sucer. Ils ont un goût de fraise Tagada, il faut bien que je les mordille un peu. Sa bouche me manque, j’y retourne très vite. Mes doigts glissent sur sa peau. Malgré la douceur de ses deux globes, j’ai envie de leur faire mal, de les malaxer, les pétrir, marquer mon empreinte sur eux. Est-ce qu’elle geint de douleur ou de plaisir ? Ma cuisse s’enhardit, enjambant la sienne. Le vibromasseur entre en contact avec ma fente. Ma chatte est déjà emportée par les flots. Je redescends encore un peu pour soulager mon petit bouton. Les vibrations m’emmènent. J’écrase mon clitoris sur le jouet. La première vague déferle. Estelle apprécie aussi, elle couine. Un petit coup en plus ; les vagues sont de plus en plus fortes, de plus en plus hautes. Le tsunami m’emporte. D’une main, j’enfonce cette queue mécanique en elle. Elle m’accompagne, plus démonstrative, plus bruyante que moi. Elle jouit en un cri puissant, puis d’autres, de plus en plus faibles. La danse n’est pas terminée, le rythme ralentit, bientôt la fin de la chanson. Je ne suis pas pressée de quitter ses lèvres. Elle n’est plus féline ; redevenue câline, elle me caresse le haut des fesses, le dos, dessine le contour de mes seins puis de mes aréoles. Les lignes courbes et les cercles s’enchaînent sur mon corps. Je quitte ses bras, Morphée m’emporte.
Je m’éveille dans le lit d’Estelle. Elle est sous la douche. Je me sens beaucoup plus apaisée que ces derniers jours. C’est une journée qui commence bien.
Nous devons avoir l’air aussi béat l’une que l’autre.
Il manque quand même une baignoire ; j’adorerais un bain bien chaud. En même temps, vu le rythme, quand est-ce que j’aurais le temps de le prendre ? Je m’habille et rejoins Sophie qui, encore ce matin, déborde d’enthousiasme.
Des mioches qui se baladent à la nuit tombée dans les rues pour racketter des gens peinards chez eux, juste histoire de faire péter le high-score de caries lors de leur prochaine visite chez le dentiste… Sérieux…
« Elle aime bien les cachotteries. Qu’est-ce que je vais bien pouvoir trouver ? » Je garde cette question en tête toute la journée, sans parvenir à trouver une réponse acceptable.
Je décide de me rendre au dressing. J’y avais vu des tenues de déguisement la première fois. Et en effet je trouve assez vite quelque chose qui me plaît. Je jette mon dévolu sur un ensemble Catwoman. C’est une combinaison en simili-cuir, légèrement décolletée. Légèrement ? Non : décolletée plutôt franchement, en fait. Elle est accompagnée de cuissardes noires, brillantes et d’un masque de la même matière rehaussé de deux petites oreilles félines. Je trouve ma taille. Essayage rapide, impec. Voilà une bonne chose de faite.
On se sent ridicule en costume. Mais c’est là que c’est magique. Quand on se retrouve dans une salle pleine de gens ridicules, ça s’annule. Ridicule + ridicule + ridicule + ridicule = situation qui paraît complètement normale pour tout le monde.
Il y en a quelques-uns très réussis. Une petite poupée Kawaii. Beaucoup de pirates. Une infirmière ; c’est un peu cliché, mais il est top : le latex sculpte son corps de façon délicieuse. Celui d’Amaryllis est assez élaboré : un succube. Le fouet lui va si bien…
Je ne sais pas si c’est la plus originale, mais il y en a une qui a plus froid aux tétons qu’aux yeux. Elle est nue. Pas complètement, mais pas loin. Une liane lui plaque une feuille de vigne sur l’abricot. Une longue chevelure noire ondule dans son dos. Pas très naturelle ; une perruque, probablement. Ses pamplemousses se tiennent merveilleusement, pointés avec orgueil vers l’avant, les raisins au garde-à-vous. La cambrure de ses reins accentue la rondeur de ses deux petites pastèques. C’est la poire qui a croqué la pomme. Lorsqu’elle se dirige vers moi, mon cœur s’emballe. Je n’ai pas tout de suite identifié le corps, mais le visage de Sophie est reconnaissable entre mille, même sans sa crinière blonde.
La soirée est agréable. Les costumes fournissent un bon sujet pour entamer les conversations. Ève – je veux dire Sophie en Ève – attire les regards et les attentions.
Amaryllis s’échappe discrètement avec Estelle. Où vont-elles ? C’est trop tentant, je dois les suivre. Il faut que je leur laisse un peu d’avance ; hors de question que je me fasse attraper cette fois. Dans le couloir, quelques couples se sont formés. Maya butine allègrement une jolie fleur.
Elles ont dû descendre l’escalier vers les salles de cours des « deuxième année ». Le couloir est éteint, les seules lumières proviennent de l’extérieur. Suffisant pour me repérer. Une des salles semble partiellement allumée, la porte est entrouverte.
« Est-ce que je ne suis pas en train de tomber dans un piège ? Ne devrais-je pas écouter les sages conseils de la directrice ? Réfléchis… Qu’est-ce-que tu t’attends à voir ? C’est pas aujourd’hui que tu auras des réponses à tes questions. Sois patiente. »
Je suis sur le point de faire demi-tour quand je reçois un signe. De qui, de quoi ? J’en sais rien, mais ce masque de tigresse n’est pas là pour rien. Je l’enfile et passe la tâte dans l’entrebâillement de la porte.
Ma témérité est récompensée au-delà de mes espérances. Estelle est à califourchon sur un homme.
Elle me tourne le dos. Je me déplace un peu pour tenter d’en voir plus, mais je n’aperçois que les jambes du mec, un peu de son torse et sa queue qui apparaît et disparaît au rythme des mouvements de bassin de sa cavalière. Je n’arrive pas à savoir comment sont positionnés ses bras. Sont-ils attachés au-dessus de sa tête ou occupés à peloter les bonbons d’Estelle ?
Amaryllis est à ses côtés.
Amaryllis enjambe le torse du mâle. Son bassin est à hauteur de la tête d’Estelle. Elle relève à peine sa jupe, plus mi-chatte que mi-cuisses. Elle lui caresse la nuque, le cuir chevelu, lui saisit fermement sa crinière rousse et l’attire entre ses jambes.
Estelle s’agite de plus en plus vite sur le gros manche. Est-ce que c’est de le voir entrer et sortir en elle ou la peur de me faire surprendre ? Je me sens fiévreuse, tremblante.
« La » succube se frotte sur le visage de sa proie.
Estelle s’abandonne en un râle, complètement étouffé dans les lèvres de sa maîtresse.
Mon sang ne fait qu’un tour. Le tigre a senti le gibier. Violette, l’acolyte d’Amaryllis, se dirige vers la porte.
« Cours, Forrest ! » Je claque la porte et trace vers l’escalier. J’ai un peu d’avance. Arrivée en haut, je balance le masque et j’entre dans la salle de réception. Je suis essoufflée ; elle va arriver d’une seconde à l’autre. Comment je peux faire ?
Je me fais plaquer contre le mur. Ma bouche est envahie. Il se passe quoi, là ?
Le baiser reprend, doux et attentionné, une caresse subtile et tendre. Des frissons me parcourent le corps au toucher de ses mains.
Violette entre à son tour, enragée, balaye l’ensemble de la pièce d’un regard furibond. Elle s’arrête sur nous, mais passe son chemin et s’enfonce dans l’assistance.
Elle me tire par la main vers les fauteuils du fond de la salle.
À la réflexion, il y a quand même quelques similitudes : que des filles, l’uniforme…
La tigresse erre dans la salle ; elle a perdu sa piste, se rapproche. Nos bouches se rejoignent à nouveau, le danger s’éloigne.
Elle me présente à d’autres « deuxième année ». J’apprends aussi à mieux connaître les filles de ma promo. Prises par le rythme des journées, on passe à côté les unes des autres.
C’est un moment très agréable, une super soirée. De belles rencontres ; j’avance dans mes recherches, et surtout il y en a deux qui doivent être vertes de rage.
« Donc, il y a bien des hommes ici ; au moins un en tout cas. Il ne devrait pas avoir accès à l’école. Est-ce qu’Amaryllis ramène son mec ? Si elle veut enseigner dans cet établissement, pourquoi prendrait-elle autant de risques ? » Il me manque quelques pièces pour finir le puzzle, mais j’avance.
Le lendemain matin, j’essaie d’être la plus naturelle possible avec Estelle. Elle ne doit pas se douter. Elle n’a pas l’air à l’aise. Je pourrais dire qu’elle me fuit presque.
L’après-midi, étalée sur ma couette, je lis en diagonale les ouvrages qu’on nous a conseillés. Il y a du bon et du moins bon. Ou plutôt des choses à mon goût et d’autres que je qualifierais au mieux d’étranges. Quoi qu’il en soit, ça réchauffe très bien. Il faut que je fasse une pause, la marmite va exploser.
Marie arrive à point nommé.
J’enfile un manteau ; en route. Elle passe chercher son sac dans sa chambre puis m’amène dans un garage à vélos dont je ne soupçonnais même pas l’existence, dans une partie de l’école qui m’est parfaitement inconnue.
Le chemin contourne une petite forêt. Nous arrivons assez vite devant la maison en question. Comme l’école, une vieille bâtisse en pierre, en parfait état. Nous posons nos vélos et nous retrouvons dans l’entrée. Deux escaliers partent vers les étages. Nous allons au premier.
Marie tourne une clef dorée dans la porte, me fait entrer et referme derrière moi. L’espace est très joli, mais ridiculement petit. Quelques mètres carrés. Rien qu’une armoire et un fauteuil.
C’est un peu long. Si ça continue, je vais finir par être obligée de fouiner. Que contient-elle, cette armoire ? Probablement rien d’intéressant, mais je suis curieuse : je n’aime pas ne pas savoir. La porte s’ouvre ; tant pis, à quelques secondes près…
Marie est entièrement nue. Je laisse échapper un petit cri de surprise.
Je suis docile, je le sais. Mais je vous l’ai dit, je suis curieuse. Très. Trop.
La voix est grave.
Elle me prend la main, je la suis. Elle chuchote.
To be continued…