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n° 15910Fiche technique9912 caractères9912
Temps de lecture estimé : 6 mn
16/11/13
Résumé:  Eva, dans l'attente fébrile du départ, se remémore ses voyages passés, et ses expériences inoubliables.
Critères:  vacances
Auteur : Eve1993      Envoi mini-message
Le voyage d'Eva

Ça y était. Les valises remplies et fermées, les papiers revérifiés, l’argent recompté. Eva était prête à s’envoler. Il lui restait juste à choisir une tenue pour le voyage et surtout pour le trajet à l’aéroport. Elle était en sous-vêtements depuis 4 h 50 ce matin, elle n’avait pu patienter jusqu’à la sonnerie de son smartphone, trop excitée à l’idée de ces vacances, trop soucieuse de pouvoir oublier quelque chose d’important.


Des vêtements confortables, pratiques et assez chauds, voilà ce qu’il lui fallait dénicher dans sa petite garde-robe. Eva, se contrôlant dans la glace, et constatant l’état désordonné de sa chevelure se rappela qu’elle n’était pas encore passée sous la douche. Elle quitta prestement ses aubades de la veille, seule folie vestimentaire qu’elle se permettait, eu égard à la faiblesse de son salaire d’employée administrative parisienne.


Elle sentit alors le froid l’envelopper et s’en fut en frissonnant jusqu’à sa petite cabine de douche. Quelle calamité que cette attente ! Accroupie et transie, le jet de l’eau glacée sur ses pieds, à tel point qu’une irrépressible envie d’uriner lui comprima le bas-ventre. En même temps qu’elle se concentrait pour ne pas se laisser aller dans la douche, l’eau commençait semble-t-il à bien vouloir dégeler tout doucement. Un élan de courage s’empara d’elle, bien décidée à entamer ce périple totalement proprette. Elle franchit les deux pas qui la séparaient de la cuvette des toilettes et put se libérer la vessie. Se relevant brusquement, ses pieds mouillés ne demandaient qu’à entamer une glissade digne du trophée Lalique. Cela doit être pour cela qu’un sèche-serviette n’est jamais très loin, poignée salvatrice. Elle se fit peur en imaginant qu’elle aurait pu se blesser et manquer son voyage, tant désiré. C’est avec d’infinies précautions, à tout petits pas de souris, qu’elle atteignit la cabine.


De retour à ses ablutions, l’eau était bien évidemment brûlante et c’est sur l’extrême pointe de ses pieds cardinalisés qu’elle parvint à obtenir de cette coch… de mitigeur italien une température idéale. Une bonne dose de gel douche à l’abricot, et que ça mousse. Sa magique éponge en « je sais plus quel truc de matière naturelle », offerte par Emma, comme à chaque fois la transformait en statue de mousse odorante. Merci Emma ; Eva se rappelait à chaque fois Emma sous la douche, utilisant la même éponge bouillonnante, et l’effet de cette écume parfumée sur la peau d’ébène de sa meilleure copine. Elle se dessinait des moustaches et une barbe blanches des plus comiques, et même parfois des ornements plus osés sur son bas-ventre épilé, qui les faisaient pouffer de rire, un rien égrillardes. Une fois même, un soir qu’un apéro entre filles avait duré plus que de coutume, elle lui demanda de venir dessiner dans son entrejambe savonneux les attributs de leurs mâles respectifs. Et alors qu’Eva s’exécutait, bien plus troublée qu’elle ne l’aurait pensé, Emma avança comme par inadvertance son bassin, et les doigts pénétrèrent dans la couche de mousse, frôlèrent l’intimité toute proche. Eva se rappelait toujours avec appréhension et désir contenu ce moment où elle décida de se relever, balbutiant un « S’cuse-moi », le visage écarlate, sous le regard hilare d’Emma. Elle regrettait sa réaction honteuse et surtout de n’avoir donné suite à cette pulsion sexuelle manifestement partagée.


À chaque fois que ces souvenirs, comme des bulles enivrantes, pétillaient dans sa mémoire, un irrépressible besoin de se caresser se manifestait. Elle avait fini depuis plusieurs mois par céder à cette envie et se masturbait régulièrement sous la douche en imaginant à quel scénario lesbien, Emma et elle, auraient pu prendre part. Une jambe sur la margelle de la douche, le sexe bien gonflé, sa mémoire et son imagination lui suscitaient rapidement une excitation extrême. Elle lui laissait libre cours et se servait souvent de sa bouteille d’après-shampoing, à la forme bien pénétrante.


Mais ce jour-là, le temps pressait, alors quelques caresses bien ciblées suffirent à déclencher rapidement une petite jouissance mouillée. C’est donc tout à fait détendue qu’elle prit soin de se sécher et d’appliquer une bonne dose de déodorant. Comme à chaque douche elle s’enduisait d’une crème hydratante. On ne commence jamais trop tôt à entretenir une belle peau comme la sienne ; à vingt-cinq ans, elle aurait pu s’en passer mais elle tenait à entretenir ce capital, son meilleur atout, avait-elle coutume de penser. Eva possédait en effet une somptueuse peau laiteuse parsemée d’une multitude de grains de beauté, accordés à ses cheveux roux, qu’elle portait très longs depuis son enfance. Elle avait bien pris garde à ne pas les mouiller pour accélérer la toilette du jour.


Allez vite, un shorty et un soutien-gorge en coton noir, un col roulé blanc moulant sa petite poitrine bien dressée, un pantalon vert foncé bien confortable accordé à l’émeraude de ses yeux pétillants, et des baskets toutes souples. Et voilà. Un coup d’œil sur l’horloge pour constater que le taxi ne devrait plus tarder.

Elle se servit un verre d’eau, une petite boule au ventre ; elle reconnaissait là cette appréhension délicieuse à l’imminence d’un grand voyage. Après le Maroc et l’Italie, ce serait son troisième voyage hors de France métropolitaine. Eva espérait que ce périple serait à la hauteur des deux autres. Notamment ses vacances en Sicile furent mémorables. Elle partit tout un mois d’août avec Tristan, son premier grand amour.


Cela faisait deux ans qu’ils étaient ensemble et Eva semblait heureuse ; ils étaient complices, allaient à la même fac, partageaient les mêmes passe-temps. Ils étaient tout le temps ensemble, sereins. Ils avaient découvert ensemble progressivement les jeux de l’amour. Les quelques rencontres antérieures ne pouvaient décemment pas passer pour de délicieux ébats sexuels, seulement quelques pénétrations maladroites, ou des fantasmes masculins qu’elle avait refusés de concrétiser. Avec son grand blond de Tristan, elle avait appris à aimer la fellation, et surtout la « lapinette » comme ils disaient tous les deux. C’est comme cela qu’elle adorait l’exciter en se frottant les fesses contre lui, à l’appartement ou ailleurs, dans une file d’attente, dans le tramway bondé, ou encore à la piscine. Il n’osait pas donner suite bien que les frottements répétés de l’arrière-train d’Eva contre son bas-ventre lui procuraient rapidement une érection. Une fois seulement, et incomplètement, son excitation l’emporta.


Ils étaient dans un parc aquatique pour la journée, possédant un parcours extérieur avec de l’eau à trente degrés. C’était l’hiver et à 18 h 00, la nuit était tombée. Il n’y avait pas grand-monde sur le parcours et ils s’arrêtèrent derrière une petite chute d’eau. Il y avait là un couple qui s’embrassait à pleine bouche, mêlant leurs langues avec une fougue délicieuse. Le premier mouvement de Tristan fut de repartir dans le courant de la « rivière sauvage » pour laisser les amoureux à leurs baisers enflammés. Mais Eva, que le spectacle émoustillait, le retint par la main et vint se placer à côté du couple en souriant, traînant Tristan dans son sillage. Elle prit appui sur une petite rambarde et attira son chéri contre ses fesses. Il était gêné, elle le savait, mais elle sentait aussi son sexe durcir dans la raie de ses fesses, alors que le couple voisin, complice, continuait ses attouchements. Ils avaient tous de l’eau jusqu’à la poitrine, mais grâce à quelques ampoules sous-marines, il semblait à Eva que la jeune femme à côté d’elle avait les jambes enlacées autour de la taille de son partenaire et que son bas de maillot avait disparu. Elle fit de même en un instant et creusa les reins pour bien faire sentir à Tristan sa nudité. Elle tourna la tête et lui chuchota : « Prends-moi tout de suite en levrette. ». Et sans lui laisser le temps de réfléchir elle baissa son maillot et lui masturba le sexe rapidement. Elle recula ensuite progressivement, en fixant toujours la jeune femme toute proche qui semblait commencer à jouir dans l’eau. Elle l’entendit même chuchoter à son amant aquatique : « Hmmmm ! C’est bon…Continue…Mets-moi aussi un… ».


Eva n’avait pas eu de mal à deviner la fin de la phrase quand elle vit l’homme descendre une main dans les fesses de sa compagne et celle-ci gémir aussitôt. Cette vision déclencha une pulsion de désir. Elle guida le pénis vers son sexe et d’un coup de reins vers l’arrière le fit pénétrer dans son vagin. Se caressant simultanément le clitoris, elle ressentait des ondes de plaisir explosives, inconnues jusqu’alors. Elle ne se retenait pas de gémir, de concert avec sa voisine… Mais quand elle demanda explicitement à Tristan de la pénétrer bien profondément, les amoureux les regardèrent souriants, ce qui fit perdre tous ses moyens à Tristan, dont l’érection prit fin en quelques secondes. Elle se retourna, furibarde en marmonnant un « Tu me le paieras. ». Elle resta bougonne jusqu’au retour dans la voiture où elle lui demanda, persuasive, un cunnilingus afin d’assouvir sa jouissance inachevée. Il commença à obtempérer assez gauchement dans la petite Fox d’Eva quand le passage d’une famille à proximité lui coupa encore son élan.


Eva lui fit une scène mémorable et ils partaient trois jours plus tard en Sicile.