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Temps de lecture estimé : 11 mn
21/11/13
Résumé:  Cette femme que j'aime, je veux la séduire toujours plus.
Critères:  fh fplusag extracon amour nopéné tutu -amiamour
Auteur : Lamoureux            Envoi mini-message
Le jeu de la séduction

Nous nous sommes plu très vite, et sommes devenus les meilleurs amis du monde, mais j’avais plutôt pour ambition que nous devenions les meilleurs amants du monde. J’ai fini par craquer et t’avouer mes sentiments (récit n°15862). Je veux t’aimer davantage, ça tombe bien : tu aimes être aimée.


Dans les jours qui viennent nous allons encore connaître le non-dit. Non pas que nous ne sachions nous parler, mais parce que nous entrons dans un jeu de séduction lente. Comme c’est agréable. Nous sommes en plein dans la fameuse citation de Clémenceau « Le meilleur moment de l’amour c’est quand on monte l’escalier ». Nous y sommes. Nous savons l’un et l’autre que nous sommes déjà amants. Alors l’important n’est pas de consommer de suite, mais au contraire de profiter de cet instant magique de la séduction ; de susciter le désir, de l’exacerber ; de bousculer son imaginaire, et de côtoyer le fantasme. Je veux entendre mon cœur battre fort, je veux sentir le tien palpiter.


La femme déborde d’imagination dans ces préludes, je ne veux pas être en reste, et quitte à passer pour un romantique démodé, je vais faire durer ces moments platoniques, et prendre mon temps pour ressentir l’amour. Je veux, à chaque moment que nous passons ensemble, sentir mon cœur s’accélérer soudainement parce que nous nous sommes touchés furtivement.


La relation n’est belle que si le début est passionné. Et pour entretenir cette passion, il faut séduire, charmer, vivre dans l’idylle, avant de connaître le charnel. Se consumer de désir…


Les scènes qui suivent ne respectent probablement pas la chronologie, il s’agit d’autant de moments vécus dans cette courte période où l’intensité de nos sentiments fut croissante. Peu importe le temps. Nous sommes au cinéma tous les deux. Devant un film qui ne fera pas date dans l’histoire du cinéma. Un film avec Brad Pitt, un scénario confus évoquant l’armée révolutionnaire irlandaise. D’où vient ce choix, je ne me rappelle plus. Le romantisme en est pour le moins absent. Je suis tellement bien avec toi, que finalement le film me va bien puisqu’il ne m’intéresse pas. Nos épaules se touchent presque, je ressens la chaleur de ton corps. Je veux m’approcher plus encore ; tu as posé ta main sur l’accoudoir. La mienne est à quelques centimètres. Je peux presque te caresser et pourtant je ne le fais pas. Je te regarde. De profil. Tu es belle. J’aime tes petites oreilles, j’aime ta fine bouche. Ton nez magnifique, petit lui aussi. Ton visage n’est que grâce. Je ressens une sorte de perfection à te regarder ; alors que je suis tellement critique à l’égard de mes contemporains, voyant les défauts de chacun, et ne retrouvant chez toi que beauté.


Mon auriculaire, timidement, viens caresser le tien, presque par erreur. Nous ne nous regardons pas, nous sommes perdus dans ce film que nous ne voyons pas. Et puis cela devient une évidence. Nous ne sommes plus dans le registre du contact furtif, nous sommes un peu avant l’heure, dans la connexion émotionnelle des na’vis. Reliés l’un à l’autre par le plus petit dénominateur commun : notre petit doigt. Cela dure… Et puis tu prends ma main, et nous allons passer le reste du film main dans la main. Nous sommes bien.


Quand nous nous quittons en fin d’après-midi en nous embrassant pudiquement sur les joues, je sens que ta bouche se rapproche beaucoup de la mienne, jusqu’à toucher la commissure de mes lèvres. Cela aussi pourrait être une maladresse si nous n’étions pas dans une volonté de démonstration de notre désir flamboyant. Je crois que tu aimes jouer autant que moi. Se savoir désiré…


Lors d’une prochaine soirée, nous allons le rejoindre chez l’un de vos amis. Nous sommes dans la voiture, arrêtée au feu rouge. Je te regarde.



Je t’interroge du regard.



Je tends la main, tu la serres dans la tienne, et puis détournes ton regard, pour fixer droit devant, la rue ou peut-être notre avenir main dans la main. Tu m’as apprivoisé, tu as dompté l’animal craintif que je suis depuis mon plus jeune âge, le garçon méfiant quant aux choses de l’amour. Cette union me tranquillise, me repose tout autant qu’elle me transcende. Je n’ai jamais été aussi serein, aussi heureux, aussi calme, mais je bous d’impatience d’aller plus loin. Je rêverais, au-delà des tabous et des barrières de notre société, te prendre à la hussarde, à ce feu rouge même, en pleine rue, simplement parce que je t’aime et que j’ai envie de toi. Mais le feu passe au vert, et je démarre, avec toute la complexité de conduire et de passer les vitesses avec une seule main puisqu’il n’est pas question que je te reprenne cette main, puisque je viens de te la donner, elle n’est plus à moi.



Je suis étonné par cette phrase. Je ne pensais pas que tu me le présenterais ainsi, tu veux y mettre les formes et tu as dû la préparer.



Nous arrivons. Je descends de la voiture, il nous attend, à quelques mètres. Je passe de l’autre côté, ouvre ta portière et te dis à voix basse :



Ces deux dernières phrases nous disent notre avenir, nous le connaissons donc, mais rien ne peut nous arrêter. Tu sais très bien que tu décideras de la suite, je ne suis qu’un pantin amoureux. Je te dis que je ne veux pas d’un amour caché, mais je n’aurais pas la volonté de te refuser quoique ce soit. Tu vas m’emmener sur les chemins de traverse que tu as déjà empruntés. Mais cette fois-ci tu n’iras pas pour la simple exultation des corps, pour un plaisir charnel vite oublié. Tu t’engages sur cette voie, mais tu sais que tu vas perdre un peu de toi dans ce voyage ; nous allons vers un amour impossible. Nous allons nous aimer, mais nous savons que c’est trop tard…


Tu m’as demandé de t’accompagner, ainsi que tes enfants, pour voir le défilé annuel de chars. Nous y sommes. Tes enfants sont devant, innocents. Je suis derrière toi, légèrement sur ta droite. Et tous ensemble, nous regardons passer cette grande fête populaire ; je n’y suis pas retourné depuis ce jour. Nous sommes quatre gosses, qui profitons de la ferveur, et de la joie ambiante. Nous nous amusons.


Ce n’est pas bien, je le sens, je le sais, mais des idées naissent en moi. Je me décale un peu. Me voilà derrière toi. Mes mains sont dans les poches de mon blouson de cuir, trois-quarts cuir devrais-je dire. Il est long, suffisamment pour cacher ce que je vais faire. Je m’approche un peu. Je ne te touche pas encore. Personne ne me verra dans la foule. Je vais, du côté de la doublure de mon blouson, afin que l’épaisseur soit réduite, poser mes mains sur tes fesses. Voilà, ça y est. Je bouge un peu, je te caresse, malgré les deux tissus, ton pantalon et mon blouson, qui nous séparent. L’excitation me gagne, tu me laisses faire. Et pourtant au milieu de cette foule, je ne peux rien tenter de plus. Mais mes mains s’alanguissent sur tes rondeurs, les caressent, et les palpent. Je ne suis qu’un homme. La fête est finie. Nous allons rentrer chez toi, enfin je dois dire, chez vous.


Cela ne peut pas s’arrêter là. Nous allons passer chez mes parents, absents ce soir, boire un verre avant de rentrer. Nous laissons tes enfants devant un jeu. Nous sommes seuls au monde. Je te regarde te désaltérer, tu me demandes un verre d’alcool. Je nous sers un whisky coca. Tu regardes mon pantalon et reviens sur cette fameuse conversation que nous avons eue plusieurs fois :



Je sors le fer, et la table à repasser. Nous sommes dans un autre monde… J’ai perdu un peu le fil de ma séduction.



Je ne pensais pas me déshabiller devant toi, pour la première fois, dans une telle situation, mais je ne peux pas reculer. Je déboutonne mon jean, et tu le prends, t’appliquant à me montrer tes talents de ménagère, dont je n’ai que faire. Je me rhabille.



Nous finissons notre verre, nous allons regagner la voiture. Les enfants descendent devant nous. Je ferme la porte à clé. Je me retourne. Nous nous fixons l’un et l’autre. Je sens toute l’intensité de ton regard. Tes yeux verts sont étincelants.



Tu te rapproches. Nos deux visages sont si près l’un de l’autre que je ne vois plus que tes yeux. Quel doux moment, quel merveilleux instant que ce moment où l’on va embrasser l’autre. Les corps ont parlé, le consentement est là. Dans un futur très proche, nous serons unis par nos bouches, et par nos langues, mais nous sommes dans un laps de temps, comme suspendus… un pur moment d’éternité. Rien ne pourrait nous séparer ; cette force proche de la gravitation nous pousse, et nous jouons à résister. Je sens ton souffle sur ma bouche. Mes yeux scrutent les tiens. Mon regard cherche un accord que tu m’as déjà donné, mais j’y lis un abandon bouleversant. Je suis immortel… Je suis un homme, et mes lèvres se posent sur les tiennes. Et ma langue pénètre ta bouche, impatiente d’avoir si longtemps attendu. Elle rencontre la tienne. Elles vont jouer toutes deux un ballet à l’intérieur de toi. Je t’ai poussée contre le mur. Tu as fermé les yeux. Les conventions n’existent plus. Nous sommes en fusion. Mes mains vont à la découverte de ton corps, mais très lentement. Nous avons le temps, nous nous aimons. Elles descendent sur ton dos, petit à petit, et viennent retrouver tes fesses. Seul le tissu léger de toile de ton pantalon les sépare de ta peau. Nos langues continuent une danse frénétique, comme tribale. Veux-tu être sacrifiée ce soir ? Je descends ma main droite sur ta cuisse, pour relever celle-ci. Nos deux bassins sont collés.



Tu m’as donc pris pour un soudard, capable de te prendre ainsi ? (en toute bonne foi, l’excitation croissante m’aurait appris à l’être probablement). Nous entendons un bruit, nous nous séparons. Ce sont les voisins qui montent.



Je ne me sens pas d’humeur à refaire le monde ce soir… Nous descendons jusqu’au palier du rez-de-chaussée. Je te prends à nouveau dans mes bras, t’embrasse à nouveau langoureusement. Je ne veux plus te quitter.



Les quelques jours qui suivent ne nous réunissent pas ; jusqu’à notre prochaine soirée à trois. L’heure avance, nous avons bu. D’ailleurs un peu trop, puisque la bouteille est vide, mais pas assez puisque nous voulons boire encore. Je me propose d’aller chercher une bouteille à l’hypermarché du coin qui n’est pas encore fermé, tu m’accompagnes. Nous descendons les marches, et au premier palier je me tourne vers toi. Je te saisis par la taille, pour t’embrasser de toute ma bouche, de tout mon corps et de tout mon amour. Il y a si longtemps que j’attendais cette seconde. Nous nous séparons trop vite, et partons.


Lorsque nous sommes arrivés dans ce temple consumériste, tu souhaites passer aux toilettes. Je t’attends puis décide de rentrer, tu es devant le miroir, je viens de trahir ce moment intime. Ce n’est pas grave. Je m’approche, te pousse contre le mur pour un nouveau baiser plein de la violence de mes sentiments, plein de la fougue de ma jeunesse, plein de l’expression de mon amour.



Mon ardeur te semble un peu trop pressante cette fois encore.



Nous sortons. Nous allons chercher l’alcool qui va euphoriser notre fin de soirée. Tu me prends la main, et nous déambulons ainsi dans les rayons. Certains se retournent sur notre passage : est-ce extraordinaire de voir passer l’amour dans un lieu si banal, et si quotidien ? Je suis fier, d’être à côté de toi, et plus encore de te tenir la main.



Je ne sais pas quoi répondre, ou plutôt j’ai bien quelques idées, mais je ne veux pas ici et maintenant parler de l’autre. Nous sortons bien vite et regagnons l’appartement. Lorsque nous entrons dans le hall de l’immeuble, je te prends à nouveau dans mes bras. T’embrasse de nouveau. Mes mains te caressent par-dessus cette robe longue et légère, qui me permet de sentir l’épaisseur de tes sous-vêtements. Nous sommes collés l’un à l’autre. Dans ce lieu, où n’importe lequel de tes voisins pourrait sortir. On s’en fout.


Je viens poser mes mains sur tes fesses. Elles savent. Je suis pressé ce soir, je sais que nous n’avons que quelques minutes avant de monter les escaliers. Je vais à l’essentiel, et suis mon instinct. Je prends le tissu de ta robe longue, et la fais remonter lentement. Cela me rappelle une scène de ce vieux film de Lawrence Kasdan, La fièvre au corps, où William Hurt courtise Kathleen Turner : lors de leur première scène chaude il a ce même geste pour pouvoir la caresser, avant de la prendre.


La fièvre au corps… Comme la providence sourit aux amoureux, je peux voir le reflet de notre couple sur la vitre de la porte derrière toi. Cela me permet de voir tes mollets, puis tes genoux, et puis le début de tes cuisses. L’excitation est telle que mon cœur s’emballe, mon sexe est érigé, et tu ne peux que ressentir ce désir fou qui est le mien. Je continue à monter le tissu, et j’ai toutes tes cuisses devant moi. Que tes jambes sont belles. Les talons que tu portes ne sont pas hauts, mais ils permettent d’accentuer ton galbe naturel. J’avais regardé souvent ta silhouette fine et longiligne mais je suis encore surpris par tant d’élégance ; maintenant que tes jambes sont nues devant moi, je suis soumis à la beauté et à l’harmonie de ton corps, j’aimerais que le temps s’arrête pour en profiter.


Truffaut a raison qui dit « les jambes des femmes sont des compas qui arpentent le globe terrestre en tous sens lui donnant son équilibre et son harmonie ». Je ne veux pas m’arrêter là, et remonte encore un peu, je vois ta culotte simple, et blanche. Tu ne m’attendais pas là. Je continue jusqu’à la découvrir complètement. Mes mains quittent le tissu de ta robe, pour rejoindre tes fesses, elles viennent les caresser par-dessus le tissu, s’alanguissent, et puis curieuses et furtives passent dessous. Les voilà qui touchent ta peau. Enfin je peux goûter au grain de ton épiderme. Mes mains sont sur tes fesses, mon sexe va exploser. Ma langue est furieuse dans ta bouche. Mes mains pétrissent ta peau, douce et si chaude à cet endroit. Elles se nourrissent de tes rondeurs. Elles se font tendres, et puis soudain frénétiques. Nos pubis se frottent l’un à l’autre ; je veux que tu ressentes mon désir. Nous n’irons pas plus loin ce soir.



Nous montons, ma main droite n’a pas quitté tout de suite ce territoire qu’elle a gagné de lutte féroce. Et puis finalement si. Tu prends soin de te rajuster avant d’entrer dans cet appartement qui voit se jouer une comédie pathétique et néanmoins humaine. La fureur des sentiments ne cède que peu de place à la raison.