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n° 15977Fiche technique8990 caractères8990
Temps de lecture estimé : 6 mn
01/01/14
corrigé 10/06/21
Résumé:  Relation épistolaire avec une soumise qui n'en démord pas.
Critères:  fh fsoumise lettre humour
Auteur : Samuel            Envoi mini-message
Votre indigne soumise vous écrit

Votre indigne soumise vous écrit :


Cher Maître,


Si je me permets de vous écrire ce jour, c’est bien sûr pour vous dire que je suis et serai votre esclave dès que vous en manifesterez le désir. Je peux vous dire que je m’entraîne tous les jours à rester nue, attachée, les yeux bandés, à genoux – et ce n’est pas si facile de faire cela toute seule – pour être à la hauteur le jour où vous le déciderez. Vous le constatez, je suis donc extrêmement motivée et je suis prête à aller jusqu’aux pires tourments pour vous plaire. J’ai même déjà essayé de me fouetter, mais c’est impossible de faire cela soi-même. Tout ce que j’ai réussi à faire avec le fouet, c’est de casser par inadvertance des bibelots auxquels je tenais beaucoup.


Votre indigne soumise, Agnès.




Chère Agnès,


Votre lettre me fait plaisir bien sûr, mais vous savez, quand nous avons parlé d’une séance sadomaso chez moi, nous étions tous les deux un peu pris de boisson et j’avoue que je ne sais plus trop bien ce que nous avons convenu. Bien entendu, je serais heureux de vous revoir, mais je dois vous dire que je suis marié et que nos rapports resteront dans les limites de la bienséance, comme il sied à deux adultes qui se respectent. Je vous propose que nous nous rencontrions donc mardi prochain à 18 h au café de la Paix, Boulevard Raspail.


À bientôt,


Henri




Cher Maître,


Enfin vous me permettez de vous démontrer ma soumission totale. Je viendrai au café de la Paix, avec rien sous mon manteau. Et vous me prendrez sauvagement dans les toilettes pour hommes. Je me tiendrai aux urinoirs pendant que vous me saccagerez. La musique est assez forte dans cet endroit et je pourrai hurler à tue-tête :



Votre indigne soumise, Agnès.




Cher Agnès,


Tout ce que vous me dites part d’une bonne intention, mais je vous en prie : ne venez pas dans cet accoutrement ! Je suis assez connu dans ce café où je joue régulièrement aux échecs et je ne me vois pas me conduire avec vous de la sorte. Je crois qu’il y a méprise. Je voulais simplement qu’on prenne un verre en toute amitié. Nous pourrions échanger quelques mots sur nos dernières lectures, par exemple. Je vous attends dans cet esprit.


À mardi,


Henri




Cher Maître,


Comme vous avez raison, il faut commencer par la lecture et partir des classiques ! Je viens de relire Sade, Les Instituteurs immoraux, et je crois qu’on peut prendre des leçons. Ainsi, le moment où Dolmancé dit :



Votre indigne soumise, Agnès.




Chère Agnès,


Je me félicite de vous avoir revue dans ce café et de la douce conversation qui nous a tenus pendant une demi-heure. Je dois reconnaître que vous êtes extrêmement séduisante et que vos propos sont de véritables appels au transport des sens. Néanmoins, je vous ferai un petit reproche. Était-il nécessaire de vous asseoir par surprise sur mon pouce et de vous faire ainsi sodomiser sans que je n’en puisse rien ? D’autant qu’au même moment, un ami de la famille est venu me saluer et que je n’ai même pas pu lui serrer la main.


Henri, qui vous salue bien




Cher Maître,


Je suis si heureuse quand vous n’êtes pas content de votre petite cochonne. J’adore quand vous me faites des reproches. J’attends la punition que j’ai méritée avec une telle exaltation que j’en pète de joie, si vous m’autorisez cette expression peut-être un peu licencieuse, mais tellement appropriée à notre relation. Oui, mon anus a définitivement adopté la forme de votre pouce et il vous en rend grâce à chaque défécation. Je vous propose que nous nous voyions désormais à l’hôtel du Cygne. Vous m’y trouverez dans la chambre 44. Quand vous entrerez, je serai écartelée, attachée aux quatre pieds du lit. Donnez-moi votre heure…


Votre indigne soumise, Agnès.




Chère Agnès,


Je ne sais plus quoi faire pour que vous compreniez que ce jeu doit cesser. Et le plus tôt possible sera le mieux. J’ai déjà beaucoup de soucis domestiques et professionnels, et je ne peux entrer dans une liaison aussi torride avec une femme dont j’apprécie, certes, les qualités, mais qui n’est rien pour moi. Mais je préfère vous expliquer cela une bonne fois et de façon définitive. Je serai donc à l’hôtel du Cygne demain à 19 h. Je vous prie de ne prévoir aucun scénario, ni aucune mise en scène particulière. Un apéritif me suffira amplement.


Cordialement, Henri.




Cher Maître,


Quel plaisir d’entendre que je ne suis rien pour vous ! C’est dans ces moments-là que je ressens pleinement la violence de ma jouissance. Je serai aujourd’hui à l’hôtel toute à l’écoute de vos paroles qui me feront un tel bien que j’en tremble d’avance d’allégresse. Je baisserai les yeux et si vous m’autorisez à vous répondre, je ne dirai rien tant la béatitude sera complète. Je crois que je mériterai alors une punition pour désobéissance… Mais c’est vous qui déciderez.


Votre indigne soumise, Agnès.




Madame,


Je tiens à vous dire que votre conduite fut inqualifiable. Je suis venu à ce rendez-vous pour vous faire mes adieux définitifs et vous expliquer de vive voix que nous n’avions plus rien à nous dire. Vous m’avez écouté sagement, même décemment à ma grande surprise. Mais il a fallu que vous fassiez venir l’apéritif. Comment avez-vous osé demander à ma femme de l’apporter dans notre chambre, habillée en soubrette ? Je ne m’explique pas du reste comment vous avez pu contacter mon épouse et pourquoi elle s’est prêtée à ce jeu sordide.

Évidemment, en nous voyant tous les deux dans une chambre d’hôtel, elle a dû imaginer l’adultère. En plus, en ouvrant un placard, elle a découvert tout votre arsenal de fouets, menottes, cagoules, et j’en passe. Après une discussion – et vous pouvez bien penser à quel point elle fut âpre – il a été convenu qu’elle ne demanderait pas le divorce, ce qui est le seul aspect positif de cette misérable aventure. Néanmoins, persuadée que nous avions vraiment une liaison marquée par le sadomasochisme, elle exige que je construise dans l’aile droite de la maison un donjon avec une croix de Saint-André et divers bricolages que vous connaissez trop bien. Alors que nous traversons une mauvaise passe financière, elle veut acheter à grands frais toute la panoplie des soumis et particulièrement un gode-ceinture dont elle prétend se servir sur mon fondement. Elle m’a même menacé d’amener quelques connaissances à ces séances spéciales. Voyez-vous, Madame, combien vous avez contribué à mon malheur ?


Adieu




Cher Maître,


Depuis le temps que je vous dis que vous avez dans votre demeure l’espace nécessaire pour y faire une salle de torture et de plaisir pour le même prix. Heureusement votre femme a de l’imagination pour deux. Elle est sensible à la soumission et vous n’en saviez rien. Votre « adieu » m’a fendu le cœur, car je serais vraiment malheureuse de ne plus vous voir me gourmander. Toujours est-il que madame votre épouse tient ses promesses et effectivement elle recevra lors de certaines soirées dont vous serez le héros. En tout cas, c’est le sens du carton que j’ai reçu ce matin m’invitant à une séance de dressage jeudi en huit. Quelle émotion de penser que le plug que je porterai en arrivant sera vôtre, quand nous prendrons congé…


Votre indigne soumise, Agnès.