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n° 15990Fiche technique15495 caractères15495
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Temps de lecture estimé : 11 mn
05/01/14
Résumé:  Sélène est une jeune femme qui va connaître la jouissance sous les doigts d'une intrigante inconnue... et quelque chose d'autre... de plus sombre, de plus mortel.
Critères:  #fantastique ff inconnu boitenuit
Auteur : Ikky      Envoi mini-message
Sélène : sang chaud, sang froid

C’est toujours intimidant de commencer à écrire, je trouve. On a devant soi une page blanche qui n’attend que d’être remplie. Au départ, j’ai une idée bien formée, un fil conducteur, et les premières secondes, je me retrouve totalement bloquée. Comme si, l’espace d’un instant, j’avais tout oublié, jusqu’à mon nom et la raison de ma présence devant un clavier. Puis soudain, tel un cheval de course dont les portes viennent de s’ouvrir, je m’emballe, prise d’une insatiable envie de m’exprimer. Et puisqu’il faut bien commencer quelque part, commençons par cette journée si peu ordinaire.


Par politesse autant que par logique, il est néanmoins nécessaire, avant mon récit, que je me présente. Disons que je m’appelle Séléna, que j’ai entre 27 et 29 ans (on m’a toujours dit d’entretenir le mystère, mais je n’ai jamais été très douée), et que je suis le soi-disant charmant résultat d’un père norvégien et d’une mère italienne. Habitant Paris, je travaille à domicile, comme auteur. Ça semble sympathique comme ça, mais vous déchanteriez bien vite. Quant aux choses que j’aime et aux activités que je pratique, disons qu’elles tournent toutes autour de la créativité, de l’imaginaire, et de l’alcool (en doses modérées, tout de même, ne me prenez pas encore pour une pochtronne, chaque chose en son temps).



Mon récit commence un soir de novembre, alors que je sors avec quelques amis. Je ne suis pas une grande adepte des boîtes de nuit, mais cette fois, c’est Marc qui rince et l’entrée est gratuite, alors, pourquoi se priver ? Je n’avais de toute façon rien de mieux à faire dans mon modeste appartement parisien.


Négligemment enfoncée dans l’un des fauteuils autour de la table que nous squattons, mes amis décident de partir explorer la piste de danse s’amuser un peu plus.



Je secoue la tête, mais joins la parole au geste, consciente que la luminosité tamisée du lieu pourrait avoir une conséquence néfaste sur la visibilité du mouvement.



Après quelques mots que j’entends à peine, je les vois se diriger vers la piste de danse, et commencer à se trémousser au rythme endiablé d’une musique que je serais bien incapable de reconnaître.

Du pouce et de l’annulaire, je saisis mon verre. Mon autre main y verse une sérieuse rasade de l’alcool d’agave mexicain. J’ai honte de l’admettre, mais il a déjà laissé son empreinte sur moi, et lorsque je me laisse tomber en arrière pour me remettre dans cette position si confortable abandonnée quelques secondes à peine auparavant, la tête me tourne. Je souris, néanmoins, guillerette. Mes yeux verts se portent sur la salle.


Plusieurs jeunes hommes – certains ne doivent même pas avoir vingt ans, et si ça se trouve moins encore – me regardent également. L’un d’eux lève même son verre lorsque nos regards se croisent. Je ne réponds pas. Ce n’est pas très poli, mais j’ai toujours détesté la drague dans de tels endroits. Peut-être ai-je un problème avec la drague en général, au vu de ma situation de célibat. Ce n’est pas que je manque de prétendants, bien au contraire. Mais des expériences gâchées m’ont rendue paranoïaque, et désormais, je ne me laisse approcher qu’avec la plus extrême des précautions. Au milieu de ces yeux masculins, un regard féminin attire mon attention. Bon, il faut admettre qu’il appartient à une jeune femme à la beauté sauvage et indomptée qui vient tout juste de s’asseoir en face de moi, à la place que l’un de mes amis a laissée temporairement vacante.



Un peu surprise, je hausse un sourcil.



Le deuxième sourcil rejoint le premier en hauteur, alors que je me demande comment elle a pu entendre mon nom dans un brouhaha pareil sans être proche.



D’un geste gracieux, presque félin, elle se penche vers moi. Je suis étonnée de la clarté avec laquelle j’entends sa voix douce et mesurée, alors que je dois parler si fort moi-même pour me faire entendre.



Son sourire, pourtant quelque part ironique, éclipse ses mots si cruels et étranges l’instant d’avant. Je secoue la tête et hausse les épaules, l’air perplexe, mais elle n’y prête pas attention.



D’un mouvement vif, elle se lève, fait demi-tour, et s’enfonce dans la foule. Je bois une gorgée de tequila alors que je suis des yeux sa chevelure blonde et, lorsque personne ne passe devant, observe le mouvement lancinant et suave de ses fesses. Je détaille machinalement sa tenue : une robe splendide, probablement d’un couturier, ses chaussures à talons si fins… Je reviens à moi au bout de quelques secondes, alors qu’elle se retourne pour me regarder droit dans les yeux avant de passer une porte devant laquelle un colosse semble monter la garde.


J’aurais aimé dire que mon hésitation dure plus d’une seconde, mais ce serait faux. N’écoutant que ma déraison, je finis mon verre d’une traite, ce qui m’arrache une petite moue, et tandis que mes pas me mènent vers cette porte, je prends mon téléphone dans la poche de mon pantalon et rédige un texto à l’attention de l’une de mes amies du soir, afin de lui signaler que je ne me sens pas tip-top et que je rentre.


L’homme à la porte me laisse passer sans même plus d’un simple regard vers moi. La porte elle-même mène vers un couloir. Lorsqu’elle se referme derrière moi, le son de la musique me parvient, étouffé. Il règne ici un niveau sonore bien plus agréable. Le couloir continue sur une quinzaine de mètres, bordé de part et d’autre de portes toutes identiques. Je passe devant la première, puis la seconde, ne sachant vers laquelle me diriger. Mais en arrivant devant la troisième, je sens quelque chose, comme un picotement léger dans la nuque. Sans même me demander d’où il peut bien provenir, j’entre.


C’est un salon privé. Plusieurs fauteuils et un canapé, tous d’une qualité bien supérieure à ce qui se trouve en salle, se tiennent là, entourant une table basse sur laquelle se trouve un seau. Lui-même contient une bouteille de champagne et des glaçons. Seule la jeune femme qui m’a accostée se trouve ici. La porte se referme en silence derrière-moi, laissant la pièce dans un étrange silence, seulement brisé par les basses de la musique désormais lointaine.



Je n’ai jamais été sujette à l’exhibitionnisme devant des étrangers, même si je ne suis pas prude pour autant. Cela dit, bien que la demande soit troublante, je ne me sens presque plus moi-même. Mes mains se lèvent, d’abord hésitantes, puis dans un geste plus affirmé. Lentement, comme je le ferais face à un amant en devenir, je retire mon t-shirt. D’un mouvement détaché, je l’expédie sur un des fauteuils.


La blonde se lève du canapé où elle est assise, et s’approche de moi. Du bout de l’index, avec une lenteur électrisante, elle m’effleure le ventre, un sein, une épaule… elle crochète la bretelle de mon soutien-gorge de dentelle rouge, et la fait chuter. Cette fois, c’est l’extérieur de tous ses doigts qu’elle fait passer sur ma peau, se dirigeant vers ma gorge, vers mes lèvres… la jointure de son majeur s’arrête ici, me faisant entrouvrir les lèvres d’un simple geste. Elle retourne sa main pour venir épouser ma joue de sa paume en un mouvement non dénué d’une certaine tendresse.


Je ne me reconnais plus. Non seulement, je me désape devant une inconnue après l’avoir suivie sans réel motif dans un salon privé, mais en plus, je la laisse me caresser comme un amant, comme ça. Mais quelque chose dans sa voix… chaque fois que je repense à ses yeux, je me sens perdue et groggy. Comme après une nuit d’ivresse agréable.



Et sans me laisser réellement le temps d’imprimer cette information, elle vient poser ses lèvres sur les miennes. Je lui rends son baiser, presque défaillante. C’est totalement nouveau pour moi. Non pas d’embrasser une fille, mais d’aimer ça. Quelques secondes s’écoulent, qui me paraissent une éternité, puis, naturellement, ma bouche s’entrouvre en même temps que la sienne et nos langues se joignent. Aventureuses, joueuses, elles se frôlent, luttent, fusionnent durant une minute environ. Par moments, nos bouches s’écartent légèrement, comme pour préparer un nouvel assaut, qui semble chaque fois plus fougueux.


Sa main gauche n’est plus sur ma joue, mais passe dans ma chevelure. Sa main droite, je la sens bientôt sur mon sein. Elle le crochète là encore, le faisant sauter hors de son cocon de dentelle protecteur. Ses doigts experts pincent mon téton, me faisant me raidir un instant. Je n’ose utiliser mes propres mains, mais ça ne semble pas la gêner. Abandonnant mon téton, ses doigts se placent sous ma poitrine, la soupesant puis la pressant, ce qui m’arrache un soupir. Je ne me rends même pas compte que son autre main a quitté mes cheveux. Du moins, pas avant de sentir qu’elle déboutonne mon pantalon. Une fois fait, ses doigts se glissent sans même un instant d’attente dans mon shorty assorti au soutien-gorge.


J’attrape ses épaules alors que je sens son index glisser sur ma vulve. Tout mon corps se contracte, mais elle me tient fermement, et je cède sans même résister : toute mon âme réclame ses caresses, son contact. Malgré notre baiser passionné, ma gorge émet un son très doux lorsque je sens son doigt glisser en moi. Je me rends également compte que je mouille déjà fortement. C’est avec irritation que je la sens cette fois retirer son doigt. Elle cesse notre baiser.


Remontant son index jusqu’à sa bouche, je la vois poser sa langue sur son doigt. Il serait irrespectueux de dire qu’elle le lèche. Son geste est bien trop empli de sensualité pour un mot si vulgaire. Sa langue coure bel et bien sur l’index, mais à chaque centimètre qu’elle parcoure, je sens une chaleur m’inonder plus intensément. Une fois terminé, elle me le présente, et sur son doigt brillent à la fois sa salive et ma cyprine. Sans même réfléchir, fermant les yeux, je passe mes lèvres autour de cet appendice à la peau si douce. J’avance jusqu’à ce que mes lèvres ne le puissent plus. Elle pose son doigt sur ma langue, et le retire de ma bouche très lentement, me laissant goûter à mon propre fluide. Le goût est très légèrement âcre, mais loin d’être désagréable, il me semble. Je me traite immédiatement et mentalement de folle, mais cette pensée disparaît alors que je regarde Suzy se reculer, et se déshabiller doucement.


Je prends quelques secondes pour observer ses gestes mesurés, puis fais de même. Il ne faut qu’une douzaine de secondes maximum pour que nos sous-vêtements ne soient que les seuls vêtements qui nous restent. Et encore, c’est beaucoup dire. L’un de mes seins est exposé, et elle ne portait pas de soutien-gorge. Sa poitrine, de taille modeste mais fermement dressée, s’offre à mon regard. Je souhaite faire un geste, mais je suis comme hypnotisée. Elle me prend par le bras, me fait faire demi-tour, et me pousse sans brutalité vers le mur. Instinctivement, je lève mes bras pour ne pas m’y écraser. Je sens sa main appuyer sur ma chute de reins, et, naturellement, je me cambre. Son genou se glisse rapidement entre mes cuisses, et je les entrouvre. Alors ses doigts attrapent chaque côté de mon shorty, et le font glisser sur mes cuisses, l’abandonnant seulement lorsqu’il est juste au-dessus de mes genoux.


Elle pose le dos d’une de ses mains sur mon propre dos, et la fait descendre en suivant la courbe que forme ma colonne vertébrale. Je frissonne. Arrivée entre mes reins, sa main se retourne, et je sens cette fois son index glisser sur le haut de mes fesses qui doivent former un arrogant arrondi. Continuant son mouvement, il marque une pause là où mes deux fesses se rejoignent. Tout mon corps attend patiemment la suite. Lentement, il glisse entre mes fesses, les écartant très légèrement. Je la sens passer sur mon anus, et je me fais force pour ne pas me contracter. Cependant, il n’y marque nulle pause, et je le sens à présent à l’orée de mon sexe moite de désir. L’index s’arrête, me narguant, et est rejoint par son majeur. De deux doigts, elle me caresse le clitoris en de petits mouvements circulaires. Si le mur était des draps, mes doigts se s’enfonceraient dedans. Je tourne mon visage, pose ma joue contre la surface froide, et tente d’accrocher son regard. Elle m’observe. Sa seconde main vient se saisir de mon sein nu, le pétrissant avec douceur et régularité.


Ma bouche s’entrouvre, ma respiration se fait plus forte. Je sens le plaisir monter en moi, livré à ces doigts narquois. Elle se penche très légèrement vers moi, serrant fort mon sein et plaquant ses doigts contre mon clitoris.



Elle reste silencieuse, accentuant sa pression sur mon petit bouton d’amour. Une décharge électrique commence à naître au plus profond de moi.



Elle ne se fait pas prier. En un geste précis, elle enfonce son index et son majeur dans ma grotte intime. Surprise malgré tout, j’émets un tout petit geignement.

Enfoncés jusqu’à la garde, ses doigts fouillent mon sexe brûlant. Ils se collent notamment à la paroi ventrale de mon vagin, et c’est soudain l’explosion. Je pousse un cri, suivi de nombreux autres alors qu’elle entame un long va-et-vient en moi.


Ses doigts me baisent. Je n’ai que cette idée en tête, en plus de cette sensation de bien-être qui semble déchirer la trame même de la réalité, pour ne laisser de moi qu’une coquille d’énergie brute. Elle accélère le mouvement, et je halète. C’est en pinçant mon téton qu’elle plonge avidement une dernière fois ses deux doigts dans ma chatte trempée. J’ai l’impression de hurler : mon orgasme me fait chavirer.


Mais alors que je pense que ce moment féerique touche à sa fin, je sens son souffle sur mon cou. Je crois dire « C’est si bon… » mais je ne suis pas certaine d’avoir bel et bien prononcé les mots. Je ne ressens que ma jouissance. Ma jouissance et ses dents sur mon cou. Je suis surprise lorsque ses canines déchirèrent ma peau, mais suis incapable de penser rationnellement. Je me dis « Mais qu’est-ce qu’elle fout ? », mais je le sais fort bien. Je peux sentir mon sang se déverser dans sa bouche. Avec la fuite d’un autre de mes fluides, vient une seconde jouissance, mais différente de la première. Plus aiguë, plus sombre, mais un orgasme malgré tout. Si on m’avait dit qu’un jour, je prendrais mon pied de me faire mordre et sucer le sang…


Alors que le sang quitte mes veines, la vie quitte mon corps. J’ai l’impression de m’effondrer, mes jambes sont devenues incapables de me porter. Mais ses mains me soutiennent, je crois. Ma conscience s’efface, alors que ses doigts encore gluants de ma mouille quittent mon sexe pour venir se poser sur mon ventre et qu’elle m’enlace.



Après avoir entendu ses derniers mots, ma vie s’achève. Et une autre commence.