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n° 16043Fiche technique12358 caractères12358
Temps de lecture estimé : 8 mn
09/02/14
Résumé:  Mésaventure d'un masseur consciencieux.
Critères:  fh travail voir massage confession -attirautr
Auteur : Yannsmith13      Envoi mini-message
La peluche


Je suis un professionnel de grande renommée, laissez-moi vous le dire. Et ce qui m’est arrivé doit être considéré comme le pire des accidents humainement acceptable contre une personne à la carrière parfaitement menée, considéré comme le fruit d’une conspiration aux proportions inimaginables, une habile médisance proférée de bouche peinte en bouche peinte et que, pire encore que cette malchance et cette humiliation, j’ai perdu pour toujours la possibilité de continuer à développer l’irréprochable exercice de mon métier. On m’a castré en arrachant à ma vie la saine pratique d’une activité pour laquelle j’étais né : pas seulement ma vocation, non, le but, l’objet de ma vie.


Je suis masseur, par nature et par mérite. J’ai accumulé tous les diplômes possibles et inimaginables dans l’étude de la relaxation des muscles et des terminaisons nerveuses, je suis né pour détendre et rendre à leur état normal ces petites zones crispées et douloureuses que vous-même ressentez sans doute au moment de lire mon histoire. Maintenant vous pouvez allez vous faire foutre. Maintenant, je ne peux plus vous aider, enfoirés !


Pourquoi est-ce que je n’essaie pas de me défendre, alors que c’est ce dont j’ai le plus besoin ? N’hésitez pas, dénoncez-moi pour calomnie, ordures. Qu’est-ce que ça pourrait me faire ? On ne peut plus me mettre dans un endroit où l’on m’a déjà mis, où je suis déjà. Mange-merde !


Tout a commencé et s’est achevé un jour ensoleillé de juillet. La fille s’appelait Ève et c’était sa première fois dans mon local. Elle était venue sous les conseils d’une amie, Lorena, une petite jeune délicieuse, qui était gogo dans une discothèque de la ville et qui développait une réelle addiction pour mes doigts. Êve n’était pas mal non plus. Une de ces jeunes Latines qui devait avoir comme parenté, d’une manière ou d’une autre, une famille française, et qui possédait cette délicatesse typiquement hexagonale. Une femme distinguée et d’éducation. Ève venait de se séparer, selon ce qu’elle m’avait raconté (allongées sur le divan, et lentement travaillées par mes mains, toutes les femmes se révèlent plus sincères encore que lorsqu’elles se confessent devant un prêtre), tout juste deux mois après avoir accouché de son premier enfant. Il semblait que le père ne portait guère d’intérêt à sa progéniture, et préférait se réfugier dans les boîtes de nuit avec ses amis célibataires et dans les bras de femmes sans enfant.


Tout cela, Ève me le racontait avec la voix un peu tremblante, sans doute qu’elle ressentait encore la douleur et la difficulté de ce qu’elle était en train de vivre, avec un bébé de deux mois et cette séparation. Mes mains, baignées d’huile, dansaient un ballet de soins sur son dos, pianotant les touches de la relaxation et du bien-être, comme un virtuose jouant sur un merveilleux accordéon féminin dont la superbe mélodie surgirait de la bouche à travers les cordes vocales de la gorge. Tu es né pour ça, pensai-je, heureux. Quelle merveille de pouvoir soigner, ne serait-ce que quelques heures, une créature si sublime, qui s’ouvre à toi comme une fleur qui attend d’être libérée du mal qui l’habite, libérée de sa douleur ! Mon art fluait à travers le physique jusqu’à atteindre le spirituel, pour libérer l’esprit du poids qui l’attache à la terre et le laisser s’envoler quelques secondes de sa prison de chair.


J’étais ainsi, ingénu et bien intentionné, plein de bons sentiments et désireux d’aider ma malheureuse visiteuse, quand la malchance est venue passer son vilain bec au-dessus de la clôture de ma vie.


J’avais déjà placé la serviette pliée à hauteur de la taille de Ève, découvrant sa jolie lune, et j’étais en train de travailler ses muscles fessiers durs et bronzés avec mes deux mains. Un autre masseur moins professionnel aurait sans doute expérimenté une exceptionnelle érection devant pareille activité effectuée en un territoire semblable, mais moi, non ! Mon amour pour le don que Dieu m’a donné, la concentration sur mon travail et la préoccupation pour le bien-être de mes patientes étaient telles qu’ils m’interdisaient de glisser et m’accommoder vers le champ stérile de la libido sexuelle. Il est évident qu’un tel flux continu d’énergies partagées produisait, à la fin de chaque journée, à travers mes doigts, une surcharge de sensualité et d’hyper sensibilité qui normalement se déchargeait, la nuit même, au contact de ma délicieuse fiancée, folle de plaisir. Mais à ce moment précis, ce cul était seulement pour moi un moyen d’arriver à la rédemption animale de sa propriétaire.


Bien sûr, rien ne m’a jamais empêché de jeter de temps en temps un regard évaluateur, éminemment masculin, sur ces culs parfaits, délicieusement bombés. Comme tout le monde, je le faisais souvent (je ne suis pas aveugle !), retranché et complètement en sécurité derrière ma barricade professionnelle qui me permettait d’éviter d’associer un regard admiratif avec une excitation de mes sens, isolés et invisibles dans un coin insondable de mon être.


Cette fois-ci, même les lèvres écartées de son vagin gonflé, dues à la tension de mes doigts qui accompagnaient la peau brillante de ses fesses, ou l’occasionnel gonflement de son anus, perdu entre deux eaux, nid-de-poule dans lequel Moïse lui-même se serait pris les pieds et serait tombé, n’exerçaient sur moi le moindre effet, à l’exception de la froide reconnaissance devant un travail architectural bien fait.


C’est à ce moment-là que ma vue a capturé un élément étranger à une telle perfection anatomique, un grumeau, laid et vulgaire, qui contrastait, telle une horrible faute de goût, avec l’équilibre artistique du chef-d’œuvre. Au milieu de la douce et légère toison brune qui achevait la partie postérieure de son vagin, Ève avait, attrapée et ignorée par son hôte, une désagréable peluche grise enroulée entre les bras tordus de ses poils, comme un horrible petit animal immobilisé par les fils d’une toile d’araignée.


C’est précisément l’ignorance de sa propriétaire, sa méconnaissance de l’existence de cette broussaille de saleté incrustée dans le cœur même de sa beauté, qui a réveillé en moi un sentiment d’empathie et de malaise, de la même façon que tu t’inquiètes pour un ami dont le nez arbore une crotte de nez toute verte et que tu ne sais pas comment le lui dire, et tu souffres, comme si tu étais à sa place, mais en parfaite connaissance de cause.


C’est comme ça que je me suis senti devant la contemplation de ce petit bout de poussière qui ruinait l’esthétique, et plus encore l’éthique, de l’ensemble harmonieux de son corps. Mes mains continuaient leur activité à un rythme inaltéré, lui arrachant des soupirs de plaisir (oui, oui ! De plaisir) : quand je fais bien mon travail, j’arrache des soupirs de plaisir et de volupté chez mes clientes, abandonnées à leur bonheur. Mais mon esprit criait d’horreur et d’indignation devant ce petit aliène qui donnait le contraste avec la perfection de ce micro-univers.


Alors, pour son bien, j’ai décidé d’agir : pendant qu’une main continuait d’appliquer son massage, l’autre commença une lente descente syncopée sur la piste de son défilé de chair, en vol rasant par les parois intérieures de sa croupe, maintenant dilatées, frôlant de l’aura de mes doigts son œillet réveillé.


Soulagé par l’efficacité avec laquelle j’avais déguisé en ornement cette improvisation, mais toujours effrayé par la rupture de la sempiternelle routine qui m’avait toujours sauvegardé de gênants malentendus, je m’apprêtai à attaquer avec mon pouce et mon index, habilement disposés en forme de pince pour les impliquer le moins possible dans cet enchevêtrement de poils avant de capturer l’horrible intrus. Retenant ma respiration, j’avançai lentement mes deux doigts, évitant autant que possible une rencontre brusque avec les lianes qui peuplaient son trou ouvert, les grandes lèvres qui escortaient les petites, m’approchant peu à peu de mon objectif fendu sans cesser de masser de ma main libre le petit cul qui couronnait l’ensemble. Mais la peluche était excessivement incrustée dans le fond de la grotte, et rapidement je constatai que mon duo digital ne m’offrait pas suffisamment d’envergure pour l’atteindre.



Suant à torrents, je rectifiai la manœuvre et cette fois formai une pince avec les doigts index et majeur, qui m’offraient une meilleure capacité de pénétration (pardonnez-moi pour l’expression). À ce niveau, je devais y aller à pas de velours si je ne voulais pas réveiller ses déjà imminentes suspicions. Alors que je continuais d’opérer sur la croupe, je recommençai la mission avec mes doigts tendus, m’enfonçant dans cette forêt pileuse avec plus de détermination et d’audace. Le bout d’un de mes doigts effleura la peluche qui, tel un clown moqueur, se déplaça plus encore en profondeur. Malgré cela, je resserrai la pince, sûr que je pourrais arracher le parasite, et j’ai extrait rapidement ma main. Mais tout ce que je pus entraîner avec moi fut quelques poils qui s’arrachèrent dans un cri de douleur.



Si je voulais m’en sortir sain et sauf, je devais agir avec rapidité. Je commençai alors à palper comme un fou avec ma main libre sur ses fesses, comme un indigène sauvage frappant le tam-tam pour avertir de l’attaque d’un village, brusquement et le plus vite possible, afin qu’elle croie qu’en réalité je tentais de réveiller ses muscles, la maintenant surprise et occupée, le temps suffisant pour précipiter de nouveau mes doigts au fond de ce maudit et luxuriant abyme, disposé à attraper une fois pour toutes cette peluche : cette fois mon majeur l’enroula, glissant sous la cavité inférieure (à cause de l’huile en superficie), mais avec la malchance de terminer introduits, doigt et peluche, dans le vagin de Ève, engloutis par sa chatte marécageuse.



Je ne pense pas que cela aurait beaucoup servi de lui raconter la vérité, mais même à ce moment critique, il ne m’est pas venu à l’esprit de ridiculiser la crédibilité esthétique de ma cliente. Ça n’a plus d’importance ! Ève se secoua et, dans un inespéré mouvement de bassin, sortit de mon local en criant que je voulais la violer. Sonia, mon assistante, qui me connaissait pourtant si bien, arriva en hâte et me lança un regard accusateur, avec cette soudaine solidarité que ressentent les femmes quand, malgré des années de haine et de compétition mutuelle, elles se rendent compte qu’à l’une d’elles est arrivé un malheur. Elle ne s’est même pas préoccupée pour mon poignet.


Et moi je suis ici, enfermé, dans l’attente de mon jugement, ma vie ruinée et sans aucune possibilité d’un jour retrouver mon travail, ma vocation, le sens de ma vie, uniquement pour avoir voulu essayer de sauver la face de l’une de mes clientes. Je peux seulement dire pour ma défense que j’ai la conscience tranquille. Et je jure que sa chatte était trempée !