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Temps de lecture estimé : 21 mn
11/02/14
Résumé:  La vie de Coralie continue à bouger, fort !
Critères:  ff fmast -travail
Auteur : Larges Épaules  (Homme de 50 ans, amoureux des mots et des femmes)            Envoi mini-message

Série : Coralie, une fille de son temps

Chapitre 05 / 12
Le steward Jean est débarqué

Résumé de l’épisode précédent : Coralie achève sa très courte période de convalescence, pleine d’émotions, mais aussi de découvertes des corps des filles de la coloc. Une liaison plus sérieuse se profile avec Capucine.








Me voici de retour au bureau. Ma première tâche est donc de traiter les mails urgents en souffrance, puis réunions, et je trouve cinq minutes pour passer aux RH. Béatrice me dit qu’elle transmettra un CV et une recommandation à la société d’évènementiel qui ne devrait pas tarder à contacter Capucine.


SMS à Capucine :


« Peux-tu me faire parvenir un CV rapidement ? »

« Je n’ai pas de CV, ni d’ordi. »

« Pas de problème, ma belle ; on s’en occupe demain soir. Bisous. »


Je sais qu’André est au bureau et je profite d’un trou entre deux rendez-vous pour passer le nez dans son bureau.



André réfléchit une minute.



Le Milord est un petit restaurant, deux rues plus loin. Il a la particularité d’avoir deux salles à l’étage. Elles sont fermées, et le serveur ne vient que quand on sonne. Nous les utilisons beaucoup pour nos discussions confidentielles, internes ou avec des clients. Notre client a même vérifié qu’il n’y a pas de micros. L’endroit est donc intime, et les discussions confidentielles. Je me demande ce qu’André voudra me dire, et s’il veut faire plus que parler avec moi. Cela m’étonnerait vraiment, mais on ne sait jamais… Il faudra que je pense à m’habiller en conséquence.


Soir à la coloc, avec les habituelles effusions. Le principe de coloc, avec des gens sympas, est vraiment l’idéal pour les célibataires, mais les gens ne sont pas toujours aussi sympas que « les sœurs ».



La soirée est calme ; je cherche les références de l’association, et je leur fais un virement. Je ne trouve pas utile d’en informer Olivia. Je leur envoie un mail pour leur demander si ma candidature les intéresse, ainsi que les coordonnées de personnes à contacter.


Le soir, Murakami tome II à nouveau, et je me demande si je n’utiliserais pas les jouets d’Isabelle. L’envie me vient de me masturber. Les combines d’André, Capucine qui se profile, tout cela m’éveille les sens, et je me caresse doucement le bouton pour m’endormir.


Mardi se passe sans heurts au bureau ; je rentre vers 18 h 30. Quelques courses et je prépare un petit dîner pour tout le monde en attendant Capucine, qui arrive vers 19 heures. Toutes la connaissent, l’embrassent, se réjouissent de sa présence. J’espère que Capucine ne fera pas mention du fait que je l’aide. Je n’en ai pas honte, mais ce n’est pas nécessaire.



Capucine n’ajoute pas de détails, et personne ne juge utile d’en demander.


À la fin du dîner, je m’isole dans ma chambre avec Capucine et nous lui composons un beau CV.



Capucine va dans sa poche et me sort des tickets d’achat.



Capucine a les yeux humides, et sa sincérité me fait fondre. Une boule dans mon ventre se fait. Décidément, cette fille me fait mouiller sans même me toucher. Une performance. Je la prends dans les bras ; il ne tient qu’à moi pour que l’accolade dégénère.



Capucine se déshabille alors et se retrouve en culotte devant moi. Elle a des seins très plats, avec un piercing, un autre dans le nombril, et je ne serais pas étonnée qu’il y en ait ailleurs aussi.



Elle s’exécute et me demande en montrant ses seins :



Coralie et Capucine ont le même gabarit. Capucine enfile un soutien et l’essayage commence. Après quelques minutes, les filles ont identifié deux tenues, décontractées mais assez chics, qui contrastent avec l’apparence vaguement grunge que Capucine a d’habitude. Cela vaudrait la peine de lui faire essayer un tailleur pour voir, mais ce serait sans doute trop pour elle, se dit Coralie.



Les trois filles sont à table encore, dans une discussion assez sérieuse.



Commence alors une séance où chacune y va de son commentaire, va chercher un ou plusieurs vêtements. Capucine se sent un peu comme une poupée qu’on habille et déshabille. Magali lui effleure la poitrine.



C’est la première fois que je vois rire Capucine, et c’est déjà une récompense en soi. Cette fille me touche, je la trouve adorable, et je suis contente de pouvoir l’aider. J’avais craint qu’elle soit tellement loin dans le grunge qu’elle refuse d’en sortir, mais ce n’est pas le cas. Elle en a simplement bavé, et personne n’a pris la peine de s’occuper un peu d’elle. La séance se termine, et Capu emballe les affaires dans un sac que je lui prête.



Nouvel éclat de rire. La soirée avance, et j’aimerais dormir tôt. J’ai fort envie de retenir Capu, mais je pense que je décuplerai mon désir en attendant un peu. Et puis je ne sais rien des relations entre elle et les filles. Quelque chose me dit que je ferais mieux d’attendre. Capucine s’en va et embrasse tout le monde.



Je la raccompagne en bas, et on s’embrasse fougueusement dans le couloir.



Il fait encore doux, et nous nous installons en terrasse. Capucine allume une cigarette et me la propose.



Nous avons quitté le bistrot, et Capucine a bien voulu me raccompagner à l’appartement. Elle m’a pris la main en marchant, en me disant qu’elle était contente de la conversation. Je pense que je pourrais sans doute tomber amoureuse d’elle.






Mercredi matin



J’envoie le CV de Capucine à Brigitte des RH. Elle me téléphone en me disant qu’elle transmet immédiatement avec une recommandation. Capu peut s’attendre à un appel rapidement.


Un mail des RH, de l’assistante du directeur, avec une pièce jointe :


Mademoiselle,

Nos procédures internes prévoient une évaluation de nos employés à l’issue de la première année de présence dans notre société.

Au vu de vos performances et de la recommandation de vos responsables, nous avons décidé de vous faire passer au niveau trois, avec le titre de consultante, plutôt qu’assistante.

Votre rémunération passera dès lors, à compter du mois prochain, à xxx euros annuels hors bonus, et vous disposerez en outre d’une carte de crédit que vous pourrez utiliser à fins personnelles à concurrence de xxx euros par mois.

Nous vous prions enfin de bien vouloir prendre contact avec mon secrétariat pour un rendez-vous personnel avec moi, pour évoquer vos perspectives d’avenir au sein de notre société.

Veuillez agréer…

Signé : Éric Dupont, Directeur RH.


Wow ! Cela fait un paquet d’argent en plus… Possible que ma réflexion de lundi à André y soit pour quelque chose ? C’était de l’humour, bien entendu, quand je lui disais être « très mal payée ». J’appelle, et prends rendez-vous aux RH pour jeudi.


Échanges de SMS avec Jean :


« Salut Jean, tu as prévu quoi pour ce soir ? »

« Un ciné, ça te va ? Je passe te chercher vers 19 h 30. OK ? »

« Super ; appelle-moi quand tu es en bas, je descendrai tout de suite. »


Je ne veux en effet pas montrer aux filles – à Sandra en particulier – que je vois trop souvent Jean. Cette histoire n’est pas très claire, et je n’ai pas envie d’être la cause de problèmes.


Jean m’emmène donc au ciné pour le dernier Woody Allen, et nous parlons de tout et de rien dans la voiture. Il me dit qu’il a passé dans la journée un entretien d’embauche pour un nouveau job. Il s’agit d’une ONG qui s’occupe de développement durable dans les pays d’Afrique noire. Le directeur, à la retraite dans 5 ans, cherche un bras droit qui pourrait le remplacer. Jean semble très enthousiaste, car le job répond à ses aspirations de concret, mais devrait aussi le faire voyager pas mal.



Le film n’était pas terrible, et je trouve que Woody Allen a déjà fait bien mieux que Blue Jasmine. Il y a aussi que j’étais un peu perdue dans mes pensées. Je demande à Jean de me ramener tout de suite, car je ne me sens pas très bien, ce qui est vrai. Au moment de se séparer, je sens bien que Jean est preneur d’au moins un baiser, mais je mets fin à ses ardeurs.



Sa réponse me fait rire, et j’ai tout de même envie de l’embrasser goulûment. Très peu en accord avec la séquence précédente, mais j’ai envie d’embrasser un garçon.






Jeudi, 10 heures



J’arrive à mon rendez-vous aux ressources humaines, et suis reçue par le directeur, que je rencontre pour la première fois.



Je passe la soirée sur Internet à analyser les différentes possibilités et y réfléchir. Je n’avais jamais pensé à quitter Paris, et c’est vrai que vivre dans le Sud est attirant. Toulouse est une ville jeune et dynamique. Quitter Paris, c’est devoir remettre beaucoup de choses en question ; pas trop envie. En même temps, n’est-ce pas le moment ? Beaucoup de questions donc, mais déjeuner avec André demain. Il en sera question.


Coralie s’endort sur les souvenirs du week-end andalou. Elle a fort envie de jouir, et se souvient des jouets d’Isabelle dans la table de nuit. On ne vit qu’une fois.






Il pleut à nouveau des seaux le vendredi. Comme tout le monde le pensait, on a mangé notre pain blanc, et nous dégustons maintenant. Je partage un bureau avec deux collègues, qui sont heureusement souvent absents. André vient m’y chercher pour aller au Milord.



Nous sommes arrivés au restaurant, avons passé commande au rez-de-chaussée, et sommes installés dans le petit salon qui ressemble un peu à une loge de théâtre : velours aux murs, fauteuils assortis. La table est dressée pour deux ; c’est très confortable, même si la déco est peu surannée.



Le serveur nous apporte une petite entrée, une bouteille d’eau et une demi-bouteille de Lagune 1995. Nous mangeons en silence, car André a compris qu’il me fallait intégrer toutes ces informations. Un sentiment étrange m’apparaît : cet homme a tout pensé, tout prévu avec une précision incroyable. J’en suis mal à l’aise. Quelles sont ses vraies motivations ? Ne désire-t-il pas simplement m’écarter de Paris ?



Le serveur revient, change les assiettes. Bon, rapide et discret. Seconde séquence silencieuse où je continue à réfléchir à tout ça. Ai-je envie de vivre à Toulouse ? Pourquoi pas ? Ai-je tellement d’attaches à Paris ? La coloc va de toute façon disparaître bientôt ; Jean n’est plus dans le paysage, et Capucine n’y est pas encore. Dans le pire des cas – ou le meilleur – elle m’accompagnera.



Autre petit blanc…



Encore une fois, André contrôlait tout. Ce sentiment bizarre me revient. Est-il possible que cet homme soit beaucoup plus machiavélique ? Je suis très mal à l’aise.



Nocif ? C’est quoi encore cette histoire ? André s’attend certainement à ce que je lui pose plus de questions, mais je me tais, perdue dans mes pensées et très mal à l’aise.



Rien d’important n’est évoqué pendant le retour, et je promets à André une réponse, lundi matin première heure, pour sa « proposition » de Toulouse.


Un SMS de Capucine vers 15 heures :


« Appelle-moi quand tu peux. »


Je me dis qu’elle aura été contactée pour son boulot.



Je me sens heureuse pour Capucine, et satisfaite d’avoir pu faire quelque chose pour cette chouette fille. En même temps, cela a été tellement vite… J’ai fait parvenir un CV par l’intermédiaire du boulot. Possible qu’il y ait quelque chose de pas net ? Ce malaise qui ne me quitte pas…


Plus tard, un mail d’André :


« Bonjour Coralie ; en annexe, la présentation du projet que tu sais, que tu devras donner mardi à Toulouse. Cela te laisse un peu de temps pour la préparer. Je répondrai à tes questions dans l’avion.

À bientôt,

André. »


Une nouvelle fois, pas le moindre doute dans son message. Il aurait au moins pu faire semblant de me laisser le choix.