Une Histoire sur http://revebebe.free.fr/
n° 16094Fiche technique8406 caractères8406
Temps de lecture estimé : 6 mn
16/03/14
Résumé:  Comment vivre dans la durée et dans l'amour une relation où jeux érotiques à base de domination coexistent avec un vrai amour qui se situe dans la durée.
Critères:  fh couple fdomine méthode
Auteur : Like a Princess  (Femme mariée, amoureuse et joueuse)            Envoi mini-message
Notre mode d'emploi d'une relation DS amoureuse

J’avais publié, il y a près d’une année, une nouvelle A weekend as a Princess, pour raconter ma première expérience de week-end de domination dans mon couple : presque deux jours pendant lesquels mon petit mari s’était soumis à tous mes désirs et caprices. Depuis, nous avons réitéré cette expérience à plusieurs reprises et ce fut à chaque fois un feu d’artifice de sensations et de plaisir. Pour moi naturellement, mais également pour lui, je le sais, j’en suis sûre ; la preuve en est que nous en redemandons tous deux !


Pour pimenter et renouveler nos expériences, j’ai naturellement puisé dans l’ensemble extraordinaire (merci aux contributeurs et gestionnaires du site) des nouvelles publiées sur Revebebe. Je me suis tout naturellement tournée en priorité vers les histoires dans lesquelles une femme domine son homme, puisque c’est le scénario que nous privilégions. Mais j’ai souvent été déçue par les textes que j’ai trouvés qui, souvent, manquent singulièrement de poésie et de glamour.


J’ai également exploré les histoires de domination lesbienne et je dois avouer, même si je ne suis pas tournée vers les plaisirs saphiques, qu’elles sont souvent intéressantes et même parfois fascinantes. Je me suis aperçue que les nouvelles mettant en scène des femmes entre elles, dans des configurations de domination, sont d’une imagination souvent féconde, parfois débridée, mais aussi toutes très subtiles dans la perversité. En revanche, lorsque les histoires mettent en scène un homme et une femme, les situations, les sentiments et les émotions peuvent être exprimés de manière beaucoup plus grossière. Après réflexion, c’est ce qui me fait penser que beaucoup de nouvelles écrites sur votre site, relatant des situations de domination hétérosexuelle doivent en réalité être rédigées par des hommes, quand bien même elles sont écrites à la première personne du féminin singulier. Une femme ne les écrirait pas comme cela.


Dans ces récits notamment, les situations de domination féminine sur un homme virent toujours très rapidement vers des schémas de rapports assez durs et univoques dans lesquels la dimension du jeu et celle de la réciprocité sont étrangement absentes. Or, je ne crois pas qu’une relation puisse durer entre deux êtres sans que chacun s’y sente respecté, écouté et aimé. Dans la vraie vie, même si l’on joue à dominer, à contraindre, à punir, à mettre l’autre en danger, cela doit rester un jeu, dans le cadre d’une durée limitée, où chacun peut y trouver son compte. Je n’imagine pas un couple où l’un serait esclave de l’autre tout le temps et qui tienne dans la durée. D’ailleurs, dans La Vénus à la fourrure de Sacher Masoch, comme dans beaucoup de textes érotiques de domination, la relation entre les personnages finit toujours par se rompre lorsque le dominant se lasse d’une relation dans laquelle toute considération pour l’autre disparaît.


Aimer c’est respecter. C’est sans doute d’ailleurs pourquoi nombre de récits de Revebebe font intervenir, souvent en dépit de toute vraisemblance, une dominatrice occasionnelle : voisine, inconnue dans la rue, etc. Le côté éphémère de la relation justifie que la personnalité de l’homme soumis disparaisse dans l’emprise de la dominatrice. Mais, par définition, ce n’est pas ce que l’on cherche dans une relation de couple, lequel est formé d’une femme et d’un homme libres de s’aimer…


J’en ai tiré quelques leçons pour ceux qui, comme nous, souhaitent pouvoir s’inscrire dans une vie amoureuse longue et intense, d’autant plus amoureuse et intense qu’elle est renouvelée et pimentée par des épisodes un peu ou très joueurs comme ces épisodes de domination.


Dans un couple, chacun doit pouvoir garder l’estime de l’autre. Il est donc nécessaire qu’une séance de domination soit vue à chaque fois comme un intermède ludique et surtout pas comme l’installation d’un système permanent où la symétrie de la relation de tous les jours serait rompue. On doit donc prévoir pour ces épisodes une durée limitée (une heure, une demi-journée, un jour, deux parfois) et une fréquence suffisamment rare pour leur conserver un caractère de fête.


Ils doivent emporter l’assentiment des deux participants. Ils doivent être prévus suffisamment à l’avance pour que chacun ait le temps de dire non à l’autre s’il ne se sent pas partant celle fois-ci. Le pire étant de rentrer dans le jeu contrainte, avec éventuellement un refus de l’autre au dernier moment, juste alors que l’excitation commençait à monter. Lorsque mon mari en est demandeur, ce qui se produit le plus souvent je l’avoue, je me sens tout à fait libre de lui refuser, soit parce que je suis préoccupé par mon travail, soit parce que je n’en ai tout simplement pas envie à ce moment-là et j’admets parfaitement que la réciproque soit vraie.


Lorsque je suis à l’origine du jeu, je vérifie que mon mari sera partant (oralement ou par SMS) et je lui demande systématiquement de me faire une petite lettre pour me confirmer qu’il accepte d’être ma chose l’espace de quelques heures. Une solution intéressante est de lui demander systématiquement de me coucher sur le papier qu’il accepte le jeu, ce qu’il accepte, quelles sont ses limites et éventuellement quels sont ses désirs spéciaux du moment. Cette lettre participe ensuite du jeu, la rédiger est déjà une manière commencer à rentrer dans le scénario, cela nous met tout chose…


Pendant le jeu, il faut pouvoir marquer des limites alors que le principe du jeu est le pouvoir de l’une sur l’autre (en l’occurrence de moi sur lui). Comme c’est lui qui est en position de subir, il faut qu’il puisse exprimer très clairement que ses protestations sont réelles si réellement il y a un problème de sécurité ou de dépassement de ce qu’il est prêt à accepter. C’est vrai que, emportée par le plaisir du jeu, et par le plaisir tout court, je pourrais parfois oublier que l’on joue. Il me faut donc accepter d’être ramenée à la réalité. Nous utilisons pour cela un mot de passe. S’il proteste de toutes les manières possibles de ce que je lui fais subir par jeu, je considère que c’est dans le rôle. En revanche, s’il commence une demande par le mot-clef « please », je sais que c’est sérieux. Ainsi « Arrête, je t’en supplie Princesse, je n’en peux plus, j’ai trop mal ! » je continue, mais « Please, tu peux arrêter. » et je stoppe instantanément.


Le but de ces intermèdes est de se renouveler et de s’améliorer pour toujours plus de plaisir et de complicité. Le débriefing du jeu est donc très important. Comprendre ce que l’autre a aimé, adoré, moins aimé, mis mal à l’aise, est essentiel pour que le jeu suivant soit une encore plus belle réussite. Ces débriefings sont d’ailleurs l’occasion de réinvestir progressivement une situation de partage et d’égalité dans notre relation de couple, en prélude à un retour à notre relation de tous les jours dans laquelle il va redevenir mon Homme, poilu, amateur de rugby, parfois macho… Nous avons beaucoup de tendresse l’un pour l’autre dans ces moments-là.


Enfin nous devons rester imaginatifs. Il ne faut pas, me semble-t-il, rester en permanence sur un scénario unique. D’abord, l’intérêt de jouer est bien de découvrir de nouvelles situations, de nouveaux plaisirs et de rompre la monotonie. Mais plus fondamentalement, répéter encore et toujours le même scénario me semble dangereux. L’installation d’un rituel immuable pourrait rendre ensuite tout plaisir impossible en-dehors de la répétition des mêmes gestes et pourrait entraîner notre propre perte.


J’aime mon mari, nous nous sentons parfaitement à l’aise dans une relation d’estime réciproque. Être sa Princesse de temps en temps ne fait que renforcer notre amour, avec un plaisir toujours renouvelé après plus de trente ans de mariage. Et je dois dire franchement que cela ne me déplaît pas d’être une vraie Princesse et d’en profiter !