n° 16148 | Fiche technique | 15084 caractères | 15084Temps de lecture estimé : 8 mn | 23/04/14 |
Résumé: Roxane et Alexandre... | ||||
Critères: fh amour cérébral revede voir poésie -poésie | ||||
Auteur : Pgcm Envoi mini-message |
Poésie |
J’étais avec mes soldats
Vainqueurs
À festoyer d’un grand banquet
En mon honneur
Dans ma mansuétude
J’avais cherché à apaiser
L’humiliation
De ce peuple de Sogdiane
Qui s’était bien battu
J’étais aussi las
De ces meurtres,
De ces viols
De ces esclaves apeurés et serviles
Sur lesquels mes instincts s’épuisaient
Plus je poursuivais mes conquêtes
Plus j’étais écœuré
Et affamé d’autre chose
D’un au-delà différent
L’exotisme de ces peuples étranges et barbares
Ne m’apportait que de la nouveauté
Jamais la plénitude ni le repos
Au milieu du festin
Aux épices et aux breuvages
Forts et lourds
La tête embrumée et fatiguée
Des batailles et des querelles
Entre mes généraux
Toujours avides de richesses,
De pouvoir et de sexe
Oxyartès, vaincu
Que je n’avais pas décapité
Pour changer,
Par caprice de ma part
Nous servait ce festin lourd
Trop heureux de réchapper à ma justice
Il se démenait pour devancer des désirs
Que je n’avais plus
Je me levais pour partir
Fuyant un nouvel assaut de plats
Des oiseaux sauvages me disait-il
Rares et précieux,
Au long bec
Et au parfum délicat
Qu’il voulait que je croque avec les doigts
Il ne comprenait rien de ce qui me manquait
De ce qu’était ma soif
Inassouvie et vaine
Comment aurait-il pu d’ailleurs ?
Puisque je ne le savais pas moi-même
Il m’implorait de rester
Pour assister à une danse
Des beautés de sa cité
Des jeunes filles magnifiques
Comme s’il croyait me retenir
Par ce genre d’argument
Elles commençaient à se déployer en cadence
Alors que je m’éloignais,
Un de mes généraux me retint
Pour avoir de moi des instructions
Alors
Je la vis
Ou plutôt son regard furtif me traversa
Il venait bien sûr de ce lot de courtisanes
Qui se remuaient en cadence
Au milieu des soudards
Laquelle osait me défier ainsi ?
Avec un tel regard !
Celui que je ne vis jamais que dans l’œil des quelques fanatiques
Qui régulièrement cherchaient à m’assassiner
Je revins sur mes pas
Curieux
Je l’identifiai immédiatement
Elle
Seule
Parmi la dizaine de danseuses
Son regard
Sa grâce
L’orgueil de sa face
La fierté de sa taille
Étrangement Elle me fascinait
Déjà Oxyartès lourdement me vantait son cheptel
Il m’ennuyait
Je me réfugiai dans mes appartements
Non sans avoir donné l’ordre
Que l’on m’amenât cette fille
Je vis bien le trouble de cet hôte obséquieux
Et m’en amusai
J’aime abuser de mon pouvoir
J’étais allongé sur un grand reposoir
De fourrures et de soies
Face à un grand feu
Du bois de cèdre du Liban voisin
Je ne gardais avec moi
Qu’une belle esclave persane
Qui me servait
Et dont je m’étais habitué
Me déshabillant,
Ou me lavant
Ou me donnant des fruits légers
Seule nourriture qui éveillait en moi des plaisirs simples
Parfois dans la solitude des campements militaires
Je la prenais
Sans qu’elle manifestât
Ni désir ni dégoût
Comme un acte nécessaire
Qu’elle paraissait oublier aussi vite
Elle n’essayait pas comme toutes les autres
De paraître heureuse ou satisfaite
Et je lui en étais reconnaissant de cela
Oxyartès accompagnait lui-même la fille
Très agité et confus
Je le chassai immédiatement sans l’écouter
Elle paraissait timide et sur ses gardes
Sans rien perdre pourtant de sa fierté
Elle se tenait devant moi
Dos aux flammes gigantesques
Je devinais son corps frêle
En transparence de son voile
Caressé par la lumière chaude
Des flammes jaunes et rouges
Un élan de désir soudain et vif
Électrifia tout mon corps
Comme une décharge
Cette simple vision :
Ce mélange d’un corps mince presque maigre et très gracieux
Et de ce regard violent et perçant
Elle ne paraissait pas du tout consciente de son érotisme agressif
Comme une bête sauvage indomptée, mais nue
Faisant face au danger
Je restais en silence devant elle
Avec un grand aplomb elle parla d’une voix claire :
Que veux-tu de moi,
Mon Empereur ?
Sans lui répondre, je fis un signe à la Persane et
Me rallongeai en buvant le breuvage clair et pétillant que j’aimais boire le soir
La Persane prit la fille par le bras
Et la conduisit au pied du feu
Là où j’avais fait poser un grand bassin de porphyre
Dont l’eau chaude
Et parfumée
Calmait mes douleurs
Avec des gestes sûrs et fermes
Elle fit tomber les voiles de cette Roxane
Et nues toutes les deux elles descendirent dans l’eau
Roxane raide et réticente comme une biche inquiète
S’engourdissait progressivement par la chaleur
Du feu,
De l’eau
Et des gestes lascifs de la belle Iranienne
Qui maintenant la lavait
Avec ces grosses et douces éponges de mer
Leur peau brillait dans les lumières et les ombres animées
Mais l’une,
Esclave de l’autre,
Caressait avec une douceur extrême
Tantôt la gorge
Tantôt la poitrine menue, mais ferme
Tantôt au plus profond de son ventre
Je regardais capté par son regard
L’esclave restait neutre et distante
Mais experte et précise
Roxane sous de tels assauts
Vibrait d’agressivité et de plaisir
Vaincue
Elle s’attendait à un combat avec l’empereur
Alors que je jouissais seulement de leur beauté
Et qu’elle jouissait dans les bras de l’esclave
Pour l’instant
Roxane n’avait pas anticipé d’être prise ainsi
Par une autre femme
Et devant moi
Surprise d’un plaisir qu’elle n’avait pas vu venir
Me regardant dans les yeux
Avec le même regard qui m’avait transpercé tout à l’heure
Mais cet œil fier et rieur
Était désormais troublé par
La jouissance qu’elle subissait consentante et comblée
Mais troublé aussi par l’interrogation
Qu’elle me jetait
À quel jeu pervers s’adonnait ce Prince ?
Les deux filles
Maintenant devant moi
Et devant le feu
Roxane enduite et luisante des huiles
Dont la belle Iranienne possédait les secrets
Secrets qui lui venaient des contrées inconnues
À l’Orient de l’Indus
Et dont la science était aussi mystérieuse que puissante
Roxane se rendit compte avec effroi
Que ce bain et ces huiles
Avaient anesthésié toute sa colère
Et toutes ses volontés de meurtre et de fuite
Un feu sur son cops la dévorait
Un feu dans son ventre et dans sa tête la consumait
Comme si une drogue lui faisait lâcher enfin ses craintes et pudeurs
Elle toujours obsédée par le contrôle de tout
Enfin se rendait compte du bonheur de tout relâcher
Enfin ! Pour la première fois
Et chassant l’esclave d’une autorité nouvelle
Se dirigea debout et nue
Conquérante et impératrice
Vers moi
Désormais
À ses pieds…
Roxane
Nue
Dressée devant moi, Alexandre
Elle est brillante de l’huile foncée qui la recouvre
Les reflets du grand feu comme seul éclairage
Son corps est parfait
Il avait été préparé longuement par l’esclave
Il est lisse et nu et beau
Le savant travail de la pierre ponce et de cire avait poli et adouci sa peau
Désormais imberbe
Restant à ma verticale
De son pied
Elle dégage nonchalamment mon sexe à demi réveillé
En écartant légèrement mes jambes
Son pied se glisse par-dessus ou par dessous
Ou le bascule doucement d’une cuisse à l’autre
Et lui comme un serpent sous le charme
Se dresse progressivement vers Elle
Mes yeux sont fascinés par l’orchidée entrouverte entre ses jambes
Qui apparaît au-dessus de moi furtivement à chaque mouvement qu’elle fait
Cette fleur lumineuse et claire, brillante de la rosée du soir
Incrustée dans le vallon sombre de ses cuisses
Elle s’agenouille
Et ses deux mains
Comme d’un vase sacré
Comme pour une prière
Entourent mon sexe plein de désir
Cette prière caressante descend plus bas
Caresse mes deux ampoules pleines de vie
Effleure mes fesses de ses doigts
Elle décalotte doucement mon prépuce
Pour déposer sur le sommet un baiser encore chaste
D’une petite amphore dans sa main
Elle m’enduit d’huile
Et me masse le corps à mon tour
Ses doigts magiques enduisent mon ventre
Glissant de chaque côté de mon sexe
Et s’enfoncent profondément
Aucun espace n’est oublié
Ils s’attardent légèrement entre mes fesses
Qui se tendent sur cette caresse interdite
Puis ils remontent à nouveau sur ma colonne de chair à vif
L’éclat d’une lame brille tout d’un coup
Et son œil brille et s’amuse de ma crainte soudaine
Je la laisse faire, inquiet et aux aguets
Surtout lorsqu’elle descend ce fin couteau vers mon ventre
Elle tend la peau flétrie et un peu flasque
Et glisse cette lame dangereuse pour très lentement très méticuleusement trancher chaque poil
Il y a un plaisir ambigu et violent dans ce mélange de massage et de crissement de la lame
Elle néglige l’aine
Mais plus bas mon sexe, mes bourses sont désormais lisses et doux
L’agressivité de la lame est calmée par l’huile sèche et par les baisers qu’elle dépose
Son travail achevé
Ses caresses maintenant sont plus appuyées
Elle tire ma peau en serrant mes bourses
Ce qui décalotte ma verge en même temps
Sa langue lape chaque endroit où est passée la lame
Comme pour vérifier la perfection du travail
Comme pour s’enivrer du goût de ma peau
Son nez refait le même parcours pour humer le parfum animal et sexuel
Qui perce, sans disparaître sous les odeurs des parfums
Doucement elle souffle sans la toucher la partie mise à nue
Elle souffle longtemps provoquant de petits soubresauts à ma verge turgescente
Elle sait ralentir sa cadence
Et parfois serrer la base de chair
Pour calmer et refroidir mon excitation
Elle sait comme peu de femmes le savent qu’elle peut serrer de toutes ses forces
Que cela ne fait pas mal
Que cela décuple le plaisir tout en calmant l’excitation
Et elle continue à assécher l’extrémité humide
Jusqu’à en faire une zone de peau désormais très douce
Sa science connaissant aussi ce secret
Ses doigts glissent sur cette peau, sur cette extrémité
Elle se caresse la joue de ce brillant poli
Parfois elle pose des petits baisers
Pour à nouveau faire tressauter le morceau de chair
Très dur
Elle le serre aussi en son milieu comme si elle tenait mon sceptre d’une poigne de fer
Souvent aussi elle monte et descend d’une main cette colonne
Tout en serrant et tirant dans l’autre sens les deux billes dans leur chair molle
Enfin par moment sa bouche s’ouvre
Pour avaler mon sexe
Et son regard se plonge alors dans le mien
Puis ses yeux se ferment
Comme pour savourer intérieurement
Cette possession qu’elle prend de moi-même
Puis elle cherche encore à sécher ce que sa langue a humecté
Un doigt par moment, comme par mégarde s’aventure plus loin
Pour glisser dans le couloir de mes fesses que facilite le mélange de ma sueur et de son huile
Peut-être seulement la pression d’un doigt comme un léger massage
Elle caresse une fois encore ce point impur, mais sensible,
Je souffle
Je respire fort
Mais elle a la science de me maintenir dans ce flottement insoutenable
Par cette alternance de contrainte et de relâchement
De douceur et de pression extrêmes
D’arrêts et de recommencements
Je sens chez elle son désir
Je sens qu’à la différence d’une esclave expérimentée
Elle ne fait pas cela pour moi, mais pour elle
Qu’elle ne cherche pas juste à me procurer du plaisir
Elle jouit à me contrôler,
À me conduire par ses hauts et par ses bas
Elle jouit de me goûter
Et de m’avaler
Elle me caresse
Mais je sais qu’elle ressent au fond d’elle-même
Tout ce qu’elle me fait à moi
Comme pour elle-même
Elle sait que si je la laisse faire sans bouger
Ce n’est pas par plaisir égoïste
Mais pour lui permettre de goûter pleinement ce plaisir de jouer avec moi
D’être en même temps mon esclave et mon maître
Sans être perturbée par un autre plaisir que je lui donnerai à son heure
Parfois elle s’assied sur mon ventre face à moi
Elle me regarde en posant une main pour me pénétrer la bouche
Alors que par derrière son dos, de son autre main, elle me frotte le sexe
Parfois elle se couche, posant sa tête sur mon ventre
Ses lèvres caressant, frôlant seulement l’extrémité de la verge avec ses dents
Pendant qu’une main se glisse entre mes jambes
Parfois aussi elle force de sa paume mon sexe à se rabattre
Comme pour une branche d’arbre flexible
Comme pour le contrarier tout en glissant sa main le long de son écorce
Mes seuls mouvements sont de glisser mes mains sur sa joue
Ou sur ses seins
Parfois moi aussi
Je lui caresse les fesses de la main ou d’un doigt
Je ne peux m’empêcher par instant
De poser ma main sur l’orchidée
Comme pour vérifier qu’elle s’est ouverte depuis tout à l’heure
Comme la fleur assoiffée qui se délecte d’une source qu’elle découvre en elle
Mais ce soir son désir c’est le mien et je ne la perturbe pas
Cela pourrait être sans fin,
Puisque chaque fois nos regards qui se croisent et qui se caressent et qui se fouillent
Nos regards qui se font un amour intense
Nous donnent la force et le désir de continuer
Et je la laisse décider du moment où elle nous graciera…