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30/04/14
corrigé 04/11/16
Résumé:  Servante à la cour du roi de Figuelune, Blanche aime en secret un preux chevalier. Mais comment gagner son amour dans ce château où les jupes sont si vite relevées et les cons hâtivement fourrés ?
Critères:  h fh ff fhh ffh grp cérébral hmast entreseins facial fellation cunnilingu anulingus sandwich fsodo partouze conte humour
Auteur : Cyrielle      Envoi mini-message
Blanche au cul charmant : un conte drolatique de Figuelune

Le buste reposant sur un guéridon, les pieds bien au sol, Blanche se laissait enculer avec placidité. Fascinante de nonchalance soumise, elle ne manifestait ni désagrément ni plaisir. Son esprit, qui se fixait difficilement, vaquait avec grâce vers des néants lointains et colorés. Elle y apercevait des destriers caracolant sous une pluie de fleurs de cerisier, s’ébrouant dans une rivière bordée d’ajoncs. Un arc-en-ciel, aussi. Important, l’arc-en-ciel. Poétique.


Et bien entendu, montant l’étalon de tête, le beau chevalier de Tour-Vive. Sans doute pas le plus fortuné des partis qu’offrait la cour de Figuelune, mais à coup sûr le plus prestigieux. Blond aux épaules si larges qu’il eût pu obstruer les portes de la cathédrale, la peau tannée par le souffle des dragons, l’œil caressant et la dent brillante, il était un héros. Blanche ne pouvait rêver plus bel homme. Elle en était tombée amoureuse au premier regard, bien des années plus tôt, et ce doux sentiment ne l’avait jamais quittée. Hélas, elle n’était qu’une humble servante et ne pouvait attendre de l’illustre Tour-Vive qu’il partageât son inclination.


Il l’avait foutue en deux ou trois occasions, sans y prêter grande attention. Pour elle, des moments merveilleux. Elle avait fermé les yeux et s’était voulue aimée au point de ressentir, pour la première fois de sa jeune existence, du plaisir. Car Blanche, comme bien des femmes, attachait moins d’importance à ce qu’on lui faisait qu’à la personne qui procédait. Un vit en vaut un autre, mais l’homme qui est au bout fait ou non bouillir votre sang. Elle gardait la mémoire de ces instants rares où ses gémissements avaient été sincères, ses arcs-en-ciel éclatants. Sa croupe avait frissonné avec passion. Tour-Vive s’était déversé en elle sans presque y prendre garde, mais peu importait. Bientôt les choses seraient différentes. Bientôt il serait à elle, pour toujours. Bientôt.


Mais avant, il fallait que finisse ce baron chenu qui s’éternisait dans ses entrailles.


La petite table ronde émit un craquement. Blanche se cambra un peu plus. On lui fourrait le derrière, pas de quoi en faire une affaire. Un nouveau courant d’air balaya son absence d’esprit. Ah, ne pas oublier qu’il lui restait à cirer les sols du boudoir. Un travail qui demandait de l’application. Pas de destriers ni de fleurs de cerisiers dans le boudoir : madame Desnard, la gouvernante, n’aimerait pas. Et l’arc-en-ciel ne rentrerait pas, de toute façon. Trop grand, ce truc. Blanche affichait un sourire flou, indifférente à la verge qui la dilatait. Son regard remonta jusqu’au miroir biseauté, de l’autre côté du guéridon. Elle pouvait y voir la trogne essoufflée de son vieux fouteur, rouge à en exploser. S’il mourait sur elle, serait-elle tenue pour responsable ? Mieux valait ne pas y songer.


Le bassin osseux du baron écrasait par à-coups les fesses fraîches, ponctuant la saillie de claquements sonores. Parfois, sous l’impact, les bourses lâches remontaient taper sa motte, mais trop irrégulièrement pour lui procurer une émotion notable. Ça devait faire un moment que le vieil homme n’avait pas monté un destrier. Avait-il d’ailleurs un jour monté autre chose que des servantes ? Des fleurs de cerisier peut-être ? Non, un homme ne monte pas des fleurs, il pisse dessus. Même si pour le cerisier c’est un peu haut.


Le baron commençait à s’ennuyer, lui aussi. Il sortait parfois son membre un peu tordu pour regarder le trou entrouvert et y trouver un renouveau de motivation. Puis il replongeait, animé d’une vigueur volontaire, soucieux d’accomplir son devoir et de conforter sa virilité.




Une pièce d’or ! Entière ! Le baron était d’humeur prodigue ! On ne pouvait pas décevoir un homme prêt à se départir d’une pièce d’or, toutes les servantes savent ça. Cette pièce était celle qui manquait au pécule que Blanche accumulait depuis que son regard était tombé sur le chevalier de Tour-Vive. Celle qui lui permettrait d’atteindre les dix-sept écus, le prix de l’amour.


Elle s’appliqua donc à libérer une gamme de sons aigus, de grondements, de feulements, de hoquets rauques, de glapissements, glissa quelques « non » et quelques « oui », de vagues « noui », on ne sait jamais, et put enfin supposer, à la crispation du vieux baron sur ses hanches, que les précieuses gouttes s’évacuaient dans ses boyaux. À la bonne heure ! Bon, cirer les sols du boudoir maintenant. Et dès qu’elle serait libre, aller voir la vieille Cyrcée.


L’aristocrate resta en elle le temps que se calment les derniers tressautements de son antique tige. Puis il se retira, lui intimant de conserver sa position. De maigres mains écartèrent de nouveau les fesses gracieuses et un objet froid fut appliqué dans la rondelle ouverte. Le muscle se contracta instinctivement. Le baron remontait ses chausses et Blanche restait immobile, une pièce d’or fermant son petit trou, cercle brillant entre les globes clairs.


Elle possédait maintenant assez pour capturer le beau chevalier. Un trésor obtenu mois après mois, année après année, non sans se donner un peu de peine et beaucoup prendre au cul.




***




Blanche était familière de l’exercice depuis ses débuts au château. Alors fraîche apprentie aux formes en plein développement, son visage doux avait attiré l’attention des hommes. Elle avait plusieurs fois repoussé les assauts de valets ou de palefreniers, mais que dire devant un duc ou un comte ? Devant le roi Loric lui-même ? Une servante ne peut qu’acquiescer aux désirs des nobles, car, lui expliqua-t-on, il serait dangereux de remettre en cause l’ordre du monde. L’harmonie céleste dispose chaque chose et chaque être à sa juste place. Une perturbation pourrait fragiliser le délicat équilibre qui permet au soleil de se lever chaque matin. Blanche ne voulait pas être responsable d’une nuit éternelle. Trop risqué. Plus d’arcs-en-ciel.


Elle s’était donc laissée trousser par un petit marquis qui lui avait ravi sa virginité, la laissant tremblante de dépit. Madame Desnard, la gouvernante, l’avait trouvée accablée près d’une cheminée éteinte. La femme d’expérience avait froncé les sourcils et glissé sa main sous les robes froissées. Ses doigts avaient effleuré le con nouvellement défloré et la main était réapparue, souillée de semence et de sang. Madame Desnard avait froncé les sourcils. Madame Desnard savait froncer les sourcils.




Madame Desnard savait dire les choses. Blanche avait sangloté. La gouvernante l’avait entourée de ses bras et mise en garde, car Madame Desnard savait mettre en garde.




Madame Desnard convoqua le jeune Bethold, un garçon d’écurie à peine plus âgé que Blanche. Sa tâche serait d’habituer la servante à ce qui semblait se présenter comme ses nouveaux devoirs. D’un physique agréable, d’une nature douce et rieuse, le garçon charma rapidement la jolie Blanche. Mais la gouvernante, qui savait mettre fin aux babillages inutiles, ne les laissa pas plaisanter longtemps.




La gouvernante, qui savait agir, était tombée à genoux sous le regard stupéfait de Blanche et avait glissé ses mains sous les testicules du garçon. Son visage était à quelques centimètres du membre qui prenait de l’ampleur.




Obéissante, la servante colla sa joue à celle de sa supérieure et observa. Madame Desnard, qui savait sucer, lécha la hampe tendue, insista sur la veine palpitante, puis pressa ses lèvres serrées contre l’extrémité décalottée. Les mains plaquées sur les fesses du garçon encore hésitant, elle le contraignit à pousser. Le gland se fraya un chemin dans la bouche, aussitôt accueilli par la langue qui offrit à son tour une résistance bienvenue. Elle se dégagea et recommença jusqu’à créer un mouvement régulier. La pression chaude et humide rendait les émotions de Bethold difficiles à contrôler. La gouvernante, qui savait, perçut un tremblement précurseur et s’écarta. La queue tressauta sous le nez de Blanche, plusieurs jets de foutre vinrent s’écraser sur ses joues fraîches.




Malgré une vague répugnance, Blanche obtempéra. La crème couleur d’ivoire n’était pas d’un goût très agréable et elle fit la grimace. Mais il était hors de question de ne pas suivre les instructions de Madame Desnard, qui savait. Après avoir guidé vers ses lèvres les coulures qui menaçaient sa robe, Blanche emboucha le jeune membre encore à demi tendu. La situation eut pu être embarrassante, mais la présence de la gouvernante prodiguant sans cesse des conseils rendait la chose naturelle.




Blanche, qui avait enfin saisi l’intérêt de respirer par le nez, ne trouva pas l’exercice trop ardu. La queue qui allait et venait entre ses lèvres ne lui faisait aucun mal. Bethold haletait, l’air stupide, n’osant la regarder. On aurait dit un chiot perdu. La jeune fille commençait même à s’amuser : elle tenait le garçon à sa merci, et pas uniquement parce qu’elle aurait pu refermer les mâchoires.




Le plus difficile fut d’accrocher le regard fuyant de Bethold. Et dès que ce fut chose faite, elle sentit approcher le jaillissement. Elle eut le réflexe de se reculer mais madame Desnard, qui savait, maintint fermement sa tête :




Blanche déglutit. Cette crème n’était vraiment pas bonne.




Pas question de se dérober. À quatre pattes sur un tapis, les jupes reposant sur la taille, Blanche exposait aux regards les rondeurs délicates de sa croupe laiteuse. Elle se sentait aussi honteuse qu’anxieuse. À vrai dire également troublée par un insidieux sentiment, mais ça elle espérait que madame Desnard ne le savait pas.


D’une main la gouvernante écarta une fesse, désignant à Bethold le resserrement rose et lisse.




Le garçon fasciné regardait Blanche, impudiquement exposée, qui tournait la tête par-dessus son épaule et lui lançait un regard interrogatif. Il se sentait gêné et voulait s’excuser : l’affaire l’embarrassait beaucoup. Cependant son membre était de nouveau dressé de toute sa vigueur.




Ne trouvant rien à répondre, Bethold embrassa les fesses une à une, provoquant un frémissement de l’imperceptible duvet blond. Son nez descendit la raie jusqu’à l’anneau fermé. On n’y aurait pas glissé un brin de paille. Il le flatta et le lapa jusqu’à ce qu’enfin il sentît un relâchement. Sans qu’on ne lui ait jamais rien appris de cet exercice, il pointa la langue pour tester l’entrée. La jeune fille se détendait, quelque chose de doux se frayait un chemin en elle. Ce qui lui tenait lieu d’esprit reprit ses vagabondages habituels à base d’équidés et de fleurs. Des roses, cette fois. Avec toutes leurs feuilles. Ce qui tenait lieu d’esprit à Bethold n’avait jamais été aussi dur.


Le garçon, emporté par sa passion nouvelle, ne s’était pas rendu compte du retour de la gouvernante. Le nez perdu dans le sillon moite, la langue apprivoisant le muscle rétif, il fut surpris d’entendre la voix ravie au-dessus de lui.




Tout en parlant, elle faisait couler l’huile d’un flacon le long de ses doigts. Elle appliqua le majeur sur l’orée délicate et entreprit de légers mouvements rotatifs. Peu à peu, l’extrémité du doigt s’immisça. Elle le retira et versa un peu d’huile dans la raie, puis revint et le fit disparaître.




Elle faisait coulisser le majeur d’avant en arrière sous le regard fasciné de Bethold. Blanche ne ressentait qu’une présence étrange, et ses pensées se délitèrent en vagabondages. Un second doigt vint accompagner le premier. La jeune fille eut un petit sursaut qui dispersa poulains et pommiers fleuris. L’arc-en-ciel n’avait pas eu le temps d’arriver.




La gouvernante agissait avec l’accord des mathématiques. Le frottement n’était plus désagréable mais la jeune servante ne savait que penser de cette sensation d’être étirée, investie puis libérée. Le garçon gardait les yeux rivés sur le mouvement régulier des doigts. Transporté par le spectacle, il aurait aimé empoigner son vit pour le branler jusqu’à ce qu’il cessât d’être douloureux, mais il pressentait que la chose eût été déplacée. Pour sa part, la jeune fille avait rejoint une troupe de poneys caracolant dans des champs de blé parsemés d’amandiers en fleurs. Il y avait certainement une cascade dans le coin.


Au-dessus d’elle retentit la voix de celle-qui-savait.




Bethold se positionna face à l’objet de sa fascination.




Attentif aux instructions, le garçon au comble de l’excitation planta un pouce de son vit dans le cul encore vierge. Mais il sentit l’anneau résister autour du gland, comme s’il voulait l’écraser, l’expulser. Instinctivement il poussa, arrachant à la jeune fille un hoquet de douleur.




Agrippé aux hanches de Blanche, fiché au plus profond de la jeune fille, le visage révulsé en un rictus ridicule, Bethold secoué de spasmes navrés et d’éructations pitoyables se vidait de nouveau.




Madame Desnard, qui savait la détresse du garçon, leva les yeux au ciel.




Blanche fermait les yeux et s’efforçait de ne pas se crisper. Les poneys s’enfuyaient au loin, les branches fleuries des abricotiers ployaient sous un vent violent. Elle sentait cette chose emplir ses intérieurs, puis se retirer pour l’investir de nouveau, aidée par la double lubrification de l’huile et du foutre. La douleur avait disparu, mais pas la gêne. Il fallait faire confiance à madame Desnard, parce qu’elle savait.




Il s’écoula dix bonnes minutes avant que le plaisir de Bethold ne s’exprimât de nouveau. Blanche n’éprouvait plus vraiment de désagrément dans les fesses, mais plutôt des courbatures dans les reins, sans parler de ses genoux douloureux à force de frotter le tapis. Le garçon accéléra, elle pressentit que le quatrième hommage arrivait. Cette fois elle ne perçut pas l’impact de la semence en elle, mais elle sut que la chose était faite car les mains de Bethold serraient ses chairs tendres, à lui en laisser des bleus.


Il se retira et s’écroula comme si chacune de ses articulations avait été sectionnée.




Dans les temps qui suivirent, Blanche fut attentive aux recommandations de madame Desnard. Il faut écouter les gens qui savent.


Bethold accomplissait sa tâche avec un grand enthousiasme, allant jusqu’à lui proposer son assistance plusieurs fois par jour. Il la retrouvait dans des couloirs déserts, derrière des rideaux, sur la paille des écuries ou dans un recoin des cuisines. La jeune fille avait appris, suite à une après-midi où il l’avait servie cinq fois, à modérer le garçon.


En quelques semaines, son petit trou, sans avoir perdu de sa tonicité, était devenu d’un accès aisé, et elle estima que les interventions de Bethold pouvaient être espacées. Blanche était prête à remplir ses devoirs envers les seigneurs de Figuelune et l’ordre cosmique.




***



Aujourd’hui, alors qu’après cinq années d’application elle venait obtenir du vieux baron sa dernière pièce d’or, Blanche était reconnaissante envers madame Desnard de ses conseils avisés. Elle avait vu plusieurs servantes moins attentives qu’elle tenter de cacher leur ventre arrondi, et finir par devoir quitter le service de la cour. Elles n’avaient pas été fouettées, battues, rouées, martyrisées, tenaillées, égorgées, pendues, suppliciées, écorchées, brûlées, ni même déchiquetées, mais tout de même chassées.


Grâce à une vigilance constante, Blanche avait évité que le moindre vit ne s’aventurât dans l’étroitesse de sa fente. La catastrophe eut pu plusieurs fois se produire, mais heureusement pour la jeune fille, la plupart des hommes sont aussi ravis de foutre un cul qu’un con. Souvent plus, d’ailleurs. Malgré l’air qui circulait librement entre ses oreilles, Blanche réfléchissait parfois. Entre deux poneys.


Puisque c’est dans des fesses que tant d’hommes aiment à libérer leur énergie, pourquoi préférer celles des filles à celles des garçons ? Une question de forme ? Un toucher plus doux ? Une odeur différente ? Un poil plus rare ou plus souple ? Elle s’était souvent posé la question. Puis elle avait remarqué de jeunes marmitons, palefreniers, ou parfois même des pages, l’air maussade et la démarche contrariée. Elle avait souri, rassérénée quant à l’égalité du traitement prodigué à un genre ou l’autre. Tous les serviteurs contribuaient donc de la même manière à l’équilibre du monde et au lever quotidien du soleil. À la préservation des arcs-en-ciel.


Une préoccupation qui bientôt ne concernerait plus Blanche. Quinze… seize… dix-sept écus entiers, en pièces d’or, d’argent ou de cuivre. Assise sur la courtine de l’enceinte extérieure, Blanche recomptait. Exactement la somme qu’exigeait Cyrcée pour l’amour du chevalier de Tour-Vive. Elle se glissa par une poterne et coupa à travers les ruelles du bourg vers l’antre de la vieille que l’on disait sorcière. Moins d’une heure plus tard elle parcourait le chemin inverse, délestée de son trésor mais munie d’une fiole contenant un philtre d’amour.




Le cœur de Blanche était léger. Son destin allait s’accomplir. Ne restait plus qu’à attendre le retour du chevalier, parti occire une paire de dragons vicieux. Et à trouver l’occasion de glisser quelques gouttes du philtre magique sur les lèvres tant aimées. Ses années de servitude seraient bientôt loin. Sa vie serait emplie de destriers caracolant, de manguiers en fleurs et d’amour indicible au pied de cascades de miel formant des arcs-en-ciel sucrés. Un amour à qui elle accorderait enfin l’usage de son con mignon, laissant au repos un cul qui avait beaucoup œuvré et méritait répit.





***




Madame Desnard avait eu raison de préparer Blanche, et les offices de Bethold se trouvèrent rapidement justifiés. Il ne s’écoula guère de temps entre les premières initiations et le matin où le marquis d’Estaples coinça de nouveau la jeune servante pour l’entraîner dans une bibliothèque déserte.


Enserrant sa taille d’une main, il tâtait de l’autre la poitrine délicate. Blanche sentait le souffle aviné dans son cou. Toute à la maîtrise de son sang-froid, elle restait immobile alors que le marquis avide descendait entre ses cuisses, agrippait ses poils et pétrissait sa fente. Un doigt tenta d’en forcer l’entrée. Blanche se tortilla. Elle n’avait jamais entendu dire qu’un doigt pût engrosser, mais on ne sait jamais. Il est parfois des doigts étranges.




Le marquis baissa ses chausses à mi-cuisses, laissant échapper la verge tendue que Blanche se hâta de rattraper avant qu’elle ne vînt se perdre là où il ne fallait pas. Penchée en avant, elle ouvrit les lèvres et accueillit un membre dont l’odeur trahissait qu’il avait, peu avant, connu la félicité dans un orifice dont elle préférait tout ignorer. Elle réprima un haut-le-cœur et s’appliqua à resserrer sa prise pour faire coulisser le marquis le plus pleinement possible, comme le lui avait appris madame Desnard, qui savait. L’homme grognait doucement, fasciné par la fraîcheur du joli visage qui s’activait sur sa virilité.




Sans s’interrompre, il saluait la Duchesse de Montpresiat. La noble dame d’une beauté mûre qui venait s’entrer dans la bibliothèque ne semblait nullement fâchée du spectacle qui s’offrait à elle.




La duchesse s’installa sur une bergère. Elle releva haut robes et jupons, révélant un pubis glabre, et avec une indolente indécence posa ses jambes de chaque côté des accoudoirs.




Blanche avait devant elle un mont de venus parfait surmontant une pêche fendue aux fragrances fruitées. Les doigts de la duchesse glissaient sur son con qui s’humidifiait rapidement, jusqu’à ce que d’impatience elle plaquât la tête de Blanche à son entrejambe. La jeune fille ne pouvait guère respirer mais elle se sentait assez émue par la situation. L’odeur douce l’enivrait un peu. Elle s’appliqua de la langue. Elle n’avait jamais pratiqué l’exercice mais il lui semblait aisé : elle ne faisait que prodiguer les caresses qu’elle aurait souhaité recevoir.


L’attitude du marquis d’Estaples était plus préoccupante. Après avoir un instant contemplé le charmant tableau : une gracieuse servante à quatre pattes le nez perdu dans la motte de la duchesse, il venait de relever les jupes de Blanche et guidait son vit vers l’entrée qui devait être évitée. Blanche ne pouvait se permettre de se faire enconner de nouveau. Madame Desnard, qui savait, avait été très claire sur le sujet. La tête toujours appuyée sur le fauteuil et sans cesser son ouvrage, elle envoya sa main et se tortilla pour saisir elle-même le vit du marquis. Ses doigts couverts des sécrétions de la duchesse enrobèrent le membre, puis elle le guida vers l’entrée la plus haute.




Tout en parlant elle avait basculé le bassin, forçant sur la petite étoile le gland qui s’y lovait déjà, ne laissant plus le choix au marquis excité.




Et agrippant les hanches de la jeune fille, il l’encula d’une rude poussée. Il n’était ni tendre ni attentionné, juste avide d’une satisfaction rapide. Blanche ne put que bénir le second conseil de madame Desnard : toujours s’oindre les intérieurs avant de quitter le quartier des domestiques.


Malgré cette précaution, elle sentait bien que le vit du marquis était autrement plus imposant que celui de Bethold. Sans la pratique régulière à laquelle le garçon l’avait accoutumée, elle aurait certainement tressailli de douleur. Là elle subissait certes l’inconfort d’un assaut brutal, mais la chose était supportable.


De son côté, la duchesse de Montpresiat maintenait le visage de Blanche collé à son con. La jeune fille léchait comme elle pouvait, écrasait sa bouche contre la fente trempée. Elle avait instinctivement accordé le rythme de sa langue au tempo du marquis dans ses fesses. La chose semblait convenir à la duchesse qui ne cessait de proférer des obscénités ravies. Le marquis appréciait le tableau.




Piteux, le marquis d’Estaples libéra les entrailles de Blanche et contempla à regret le passage qui se refermait. Son sexe tendu à l’extrême tressautait de frustration, et il eut la plus grande peine à réajuster ses chausses. Il était furieux.


Mais la duchesse de Montpresiat occupait à la cour une position bien trop importante pour qu’il pût envisager de ne pas se conformer à ses ordres. Les sens enflammés, le vit douloureux, il sortit de la pièce d’une démarche raide, un dernier regard balayant le cul exposé de Blanche. La duchesse imprimait maintenant à la jeune fille un rythme qui s’accélérait, et le dénouement était sans doute proche. Mais il n’en serait pas le témoin, sa frustration n’en était que plus vive.


Il descendit rageusement aux cuisines où, sous le regard médusé de l’ensemble du personnel, il s’empara de la bouche d’une souillon complaisante et se libéra en courts jets nerveux.


Dans la bibliothèque, Blanche voyait la duchesse se cabrer, en proie à des spasmes violents. Elle profitait des mouvements brusques pour tenter de reprendre sa respiration, mais la poigne implacable la ramenait immédiatement au con liquéfié. Enfin, dans un dernier sursaut, la noble dame hurla son contentement et ce fut fini. Blanche resta haletante, le visage à quelques centimètres de la motte luisante et odorante.


La duchesse lui caressa la tête, comme on flatte un animal domestique. Elle lui remit une pièce d’argent puis, d’un léger signe de main, la congédia. Blanche se retira en saluant comme il se doit, d’une respectueuse flexion de genou.


La jeune servante était songeuse. Madame Desnard l’avait préparée au service de ses maîtres, mais elle n’avait pas évoqué les dames. Ces choses étaient-elles donc si usuelles qu’il était inutile d’en faire mention ? Ou au contraire si rares que l’idée n’en avait pas effleuré la gouvernante ? Blanche se promit de lui en parler, afin d’obtenir conseil sur la meilleure manière de donner satisfaction sans pour autant périr étouffée.


À peine dans le couloir, elle croisa Bethold parti à sa recherche. Il souhaitait l’aider à entretenir sa souplesse. Elle l’informa que venant d’être enculée par le marquis d’Estaples, elle n’en avait nulle nécessité. Le garçon semblait si déçu qu’elle en conçut une légère culpabilité.




Il exhibait fièrement son membre dressé. Pourquoi l’orgueil des hommes se loge-t-il dans un morceau de chair gonflé de sang ? Blanche commençait à en avoir assez et se disait que s’il s’agissait de se faire foutre à longueur de journée, elle aurait pu être putain plutôt que servante, l’activité étant réputée plus rémunératrice. Le jeune homme insistait :




La demande était raisonnable, et malgré sa lassitude la jeune fille ne vit pas de raison logique de la réfuter.


Blanche reposa donc son buste sur une commode et tint à deux mains son derrière bien dégagé. Un pas en retrait, Bethold secouait énergiquement son vit, le regard fixe et vitreux. C’est dans cette position que le roi Loric les trouva. Le monarque eut un sourire amusé.




Sa voix avait pris l’inflexion autoritaire qui sied à tout homme de gouvernement. Blanche et Bethold n’osaient plus bouger, pétrifiés.




Le regard du monarque était implacable. Bethold n’avait aucune échappatoire. Il recommença à faire coulisser sa main, mais tout enthousiasme avait fui. Il fixait l’entrejambe de Blanche mais ne pouvait ignorer la royale présence. Sa bandaison se faisait moins assurée. En moins d’une minute, il tirait piteusement sur un bout de peau flasque.




Loric s’avança et sortit son membre illustre. Un pieu colossal que les années n’avaient jamais amolli, droit et veineux, le gland épais et déjeté. Une légende prétendait que le roi, plus jeune, avait voulu le planter dans un rocher et que le rocher s’était fendu. Les rois ont souvent des histoires avec les rochers. Blanche n’osait bouger ni regarder son souverain. Et ce fut une bonne chose : elle aurait sans doute défailli à la vue du majestueux attribut.




Il se plaça face à l’entrée la plus haute et avec un soupir résigné y poussa le vit royal. Le gland s’engagea, mais l’anneau résista au plus gros de la colonne. Le monarque saisit les fesses de Blanche, les écarta avec philosophie et avança. Tétanisée, le souffle coupé, la bouche ouverte sur un cri silencieux, Blanche fut investie comme jamais elle n’eut cru qu’il fût possible. Le membre d’une vigueur inouïe s’enfonçait toujours plus loin, il semblait ne pas avoir de fin. Elle se mordit la main pour ne pas tenter d’y échapper. Le roi jeta un regard résigné sur la gracieuse croupe, son auguste virilité maintenant fichée jusqu’à la garde.


L’enculage n’avait jamais été son activité favorite, mais il ne tenait pas à semer des bâtards dans les couloirs. La plupart des femmes n’avaient pas une ouverture de mâchoire suffisante pour qu’il pût s’y complaire, aussi s’était-il depuis longtemps accommodé à ne profiter que du fondement de ses dociles sujettes. La servante gémissait. Sans doute l’exercice ne lui était-il pas encore assez familier. Juste et bon, Loric ne tenait pas à lui faire subir plus de désagrément que nécessaire : il la pilonna vivement afin de hâter sa délivrance.


Blanche pensait sa dernière heure arrivée. On ne pouvait survivre à telle saillie ! Par quel caprice la nature avait-elle doté le souverain d’un membre aussi monstrueux ? Elle comprenait que le roi n’eût jamais pu trouver d’épouse ! La douleur était fulgurante et revenait plus intense à chaque intrusion. Ses intérieurs étaient certainement en train d’exploser ! Elle entendit Loric grogner à son oreille et il poussa une dernière fois. Il s’immobilisa puis, sans plus de précaution qu’il n’était entré, il libéra le croupion béant et s’essuya dans les jupes de la servante.




Le roi frappa deux fois dans ses mains et son chambellan apparut avec une outre de cuir souple, un tuyau et une cuvette. Il fit signe à Blanche de se pencher, lui introduisit le tuyau puis appuya sur l’outre. Une grande quantité de liquide froid entra en elle. Alors que Loric s’éloignait, elle dut s’accroupir au-dessus de la cuvette afin que l’eau s’écoule, emportant les majestueuses sécrétions. Le chambellan surveillait l’opération avec attention. Lorsque la servante se fut entièrement vidée, il repartit, digne, la cuvette pleine, toujours sans un mot. Il croisa madame Desnard qui entrait dans la pièce. La gouvernante avait vu la cuvette.




Cette journée, première d’une longue série que Blanche passa debout, fut mémorable à plus d’un titre et resta gravée pour toujours dans l’esprit de la jeune fille. Car, alors que son cul lui cuisait encore, c’est l’après-midi même que la servante aperçut pour la première fois l’homme qui fit chavirer son cœur.


Un arc-en-ciel éclairait les nuées. Un nouveau chevalier, venu des marches du royaume, allait être présenté à la cour. Tour-Vive était son nom, et on le disait fort beau. Chevauchant un imposant palefroi, il apparut sous les oliviers en fleurs de la cour d’honneur. Son rayonnement et sa noblesse éblouirent Blanche. Elle sut à l’instant que tous ses efforts tendraient désormais vers la conquête de celui qu’elle avait reconnu comme son héros. Le souffle court, les joues roses et les yeux brillants, elle ne pouvait détacher son regard de cet être d’exception. Sur le coup, elle en oublia son affliction au derrière et sentit papillonner son ventre.


Jusqu’au soir où la réalité la rattrapa et où elle alla remplir une bassine d’eau froide.


Assise dans l’onde rafraîchissante, elle conçut qu’il était impossible qu’un chevalier s’amourachât d’une simple servante. Il lui fallait trouver un moyen de contourner l’ordre social ! Ne lui avait-on pas parlé d’une sorcière qui concoctait des philtres d’amour ? Hors de prix, mais fort efficients ? Elle résolut cette nuit-là d’avoir recours, dès que sa fortune le lui permettrait, aux coûteux services de Cyrcée la Sorcière.


L’or était la clef de sa passion. Sa ressource dépendrait du bon plaisir des seigneurs, aussi devait-elle s’appliquer à se faire aimable. Le parcours serait long, mais son amour triompherait. Sa résolution était sans faille. Dès qu’elle fut remise de la royale visite, elle s’accoutuma à tendre son cul aussi souvent que nécessaire. Plus souvent que nécessaire, même, car elle ne s’était jamais satisfaite du goût de la semence, et préférait encore l’accueillir dans les boyaux que dans la bouche.





***




Après toutes ces années d’allégeance, Blanche serrait enfin la fiole de philtre dans le creux de sa paume. Autour d’elle les vivats fusaient, on lançait des fleurs. La foule était massée pour le retour de Tour-Vive, le tueur de dragons. Au dernier rang des serviteurs pressés au fond de la cour, elle sautillait pour apercevoir son héros. Il chevauchait en tête, suivi par non pas deux mais bien trois chariots transportant les têtes des monstres vaincus. Et il n’avait pas manqué de convoquer l’arc-en-ciel qui partout le suivait ! Quel formidable paladin !


Comment s’approcher assez pour enduire du liquide magique ces lèvres qu’elle embrasserait ensuite avec passion ? Allait-elle écarter les fâcheux et courir jusqu’à l’homme qui lui était destiné ? Lui sauter au visage ? Las, l’instant n’était pas propice : le chevalier était entouré et congratulé par les grands du royaume, par le souverain lui-même. L’irruption d’une servante eût été malvenue, on l’aurait chassée avant qu’elle soit à dix pas de l’idole. Il lui fallait encore conserver patience.


Le soir on dressa banquet en l’honneur du pourfendeur de dragons. Blanche, malgré sa compréhension du monde parfois limitée à des visions équido-florales, pouvait se montrer dégourdie lorsque la nécessité l’imposait. Elle échangea sans peine sa place avec une servante de table : la femme était trop heureuse d’échapper à une soirée où ses fesses ne manqueraient pas d’être, pour le moins, pétries et pincées. Blanche pourrait avoir accès à son héros.


Les plats étaient somptueux. Faisans marinés, cygnes rôtis, brochets en croûte, cerf en sauce et sanglier laqué, brochettes de joue de dragon, profusion d’entremets : le menu était composé de vingt services. Vêtue de ses plus beaux atours, Blanche maniait l’aiguière de vin à la table d’honneur, un linge blanc sur le bras pour essuyer les gouttes perdues, emplissant les gobelets dès qu’ils semblaient vides, virevoltant d’un convive à l’autre avec assurance.


Elle avait déjà resservi trois fois le chevalier de Tour-Vive mais l’occasion de s’approcher de ses lèvres ne s’était pas présentée. Voilà ! Il avait de nouveau soif ! Prestement elle ouvrit la fiole dissimulée dans sa manche et, cachée par le tissu de service, répandit une partie du philtre sur le bord de la coupe. Assurément, le chevalier ne pouvait manquer d’y poser les lèvres.


Mais le sort est souvent contraire aux entreprises frauduleuses. Le roi fut pris de la fantaisie de trinquer avec son champion. Déjà sous l’emprise fortifiante de l’alcool, ils levèrent haut les bras pour porter un toast. Geste maladroit qui fit choir les coupes, éclaboussant Tour-Vive et mettant en échec la ruse de Blanche. Déterminée, la servante dont l’esprit n’avait jamais été aussi agile discerna une nouvelle occasion. Elle imbiba de philtre le linge avec lequel elle entreprit de nettoyer le visage maculé de vin du chevalier. Il fallait qu’elle parvienne jusqu’aux commissures de la bouche… Mais le chevalier la repoussa vivement.




Renvoyée et penaude, mortifiée de son insuccès, Blanche se retira. Elle avait par deux fois failli dans sa quête, et il ne restait plus guère de liquide dans la précieuse fiole. Tout juste de quoi effectuer une dernière tentative.


Blanche guettait, à l’affût d’une opportunité. Les convives faisaient bombance, les heures passaient et la jolie servante ne voyait aucune occasion se présenter. Les pâtisseries furent servies. Gâteaux aux cerises, tourtes aux pommes, biscuits aux amandes, beignets aux abricots, choux aux mangues, olives confites : vingt desserts répondirent aux vingt plats.


La soirée tirait à sa fin. Connaissant la vie aussi bien que madame Desnard, les plus prudes des gentes dames se retiraient. Plusieurs seigneurs étaient affalés sur et sous les tables, gisant dans les reliefs de nourriture et les flaques de vin. D’autres, encore vifs, riaient fort, attrapaient des servantes, vidaient des coupes et flattaient des croupes.


Bientôt des jupes furent relevées, des rubans délacés, des mains glissées entre des cuisses, des nez fourrés entre des seins. Sans doute pour Blanche la dernière occasion d’agir. Elle se dégagea en souriant de l’emprise d’un duc aux gestes mal assurés et s’isola un instant. Sa décision était prise. Elle laissa sa robe glisser au sol et se prépara pour sa dernière tentative. L’œuvre d’une vie dépendait désormais des mouvements qui allaient suivre et de sa faculté à accaparer l’attention du héros.


Plusieurs convives fourrageaient déjà entre les jambes des femmes, par un orifice ou l’autre, suivant qu’elles aient été attentives ou non aux conseils de madame Desnard, qui savait. Un comte, gras comme un porcelet, chevauchait une chambrière égarée. La Duchesse de Montpresiat se faisait dévorer, assise sur une table, sous le regard concupiscent du marquis d’Estaples. Un baron priapique courait nu autour de la salle, tentant de capturer deux demoiselles agiles. L’imposant pieu royal était léché et branlé par deux filles agenouillées sous la table, chacune s’appliquant à des caresses qu’elles espéraient productives : aucune n’avait envie de devoir accueillir en elle un tel monstre. La plus jeune, dotée d’une poitrine fort respectable, l’avait enserré entre ses collines souples et le faisait coulisser, alors que la bouche distendue de l’autre se démenait autour du gland extraordinaire.


Cul nu, ne portant que son corsage, Blanche vint emplir la coupe du roi, tournant volontairement le dos à l’homme qui enflammait son cœur. Ce faisant elle se penchait et se tortillait, présentant chaque recoin de son postérieur à la vue du chevalier. Sensible au spectacle, il laissa courir ses mains sur les fesses parfaites. Le piège se refermait. Blanche frissonna.


Tour-Vive la saisit à la taille et l’assit à califourchon sur lui. Les mains de la jeune fille extrayaient déjà le membre qui par deux fois lui avait donné du bonheur. Elle l’amena à son petit trou et s’assit avec franchise. Le vit disparut et Blanche fut emplie d’amour.


Le chevalier tressaillit. Il plongea son regard dans celui de Blanche, qu’il semblait découvrir pour la première fois. Les effets du vin avaient déserté ses traits et il restait stupéfait. La vérité s’imposait à lui : il aimait cette fille, d’un amour incommensurable et éternel. Comment ne l’avait-il jamais su ? C’était pourtant une telle évidence ! La vie sans elle n’avait été qu’errements fantomatiques ! Il approcha son visage et lui prodigua le plus doux des baisers, long et passionné.


La peau des lèvres, tiède et rose, n’est-elle pas semblable à celle du gland masculin ? Les deux ne sont-ils pas faits de la même matière ? Ne possèdent-ils pas les mêmes propriétés ? C’était ce qu’avait pensé Blanche alors qu’elle avait vidé dans son fondement le reste de la fiole. Et maintenant, serrant dans ses bras son héros toujours fiché dans ses entrailles, elle savait avoir eu raison. Le philtre avait emprunté une voie inédite pour atteindre le cœur du chevalier, mais le dessein était accompli. Si Blanche avait été sensible à l’ironie, elle n’eut pas manqué de noter que c’était grâce au même étroit auxiliaire que le philtre avait pu être acheté puis administré. Mais elle s’en moquait. L’ironie fait mauvais ménage avec les arcs-en-ciel.




Le roi s’accorda un instant de réflexion. Il prit le temps de décharger sur les seins et en partie dans la bouche des filles agenouillées devant lui, puis imposa le silence dans la salle. Diverses turpitudes s’interrompirent, mais pas le consciencieux nettoyage qu’entreprit le chambellan.




Mais Blanche ne voyait pas les choses ainsi. L’heure était venue de s’offrir pleinement à l’homme qui était maintenant son époux. Sans cesser de le chevaucher, elle se releva un peu et avança le membre chéri en direction de sa fente. Ils ne se quittaient pas des yeux, déversant leur amour dans le fleuve de leurs regards, comme d’autres autour d’eux déversaient leur foutre. Elle le fit entrer en elle et se blottit contre son torse. Elle découvrait quelle félicité ce pouvait être que de recevoir l’homme aimé dans son ventre. Des frissons de ravissement parcouraient ses nerfs, des vagues voluptueuses prenaient d’assaut sa chair. Semblable à une nef ballottée sur un océan de félicité, elle gémissait d’un plaisir nouveau et entier. Et soudain, sans qu’elle ne s’y attendît, elle fut agitée de contractions bienheureuses. Elle connaissait enfin la plénitude.


Tout à son amour absolu, Tour-Vive embrassait chaque parcelle de peau accessible, nichant son nez au creux du cou adoré, jouant de ses doigts sur la poitrine sensible. Il riait.




Par-dessus l’épaule de sa dulcinée soudain crispée, le chevalier vit apparaître le visage égrillard du roi. Celui-ci lui fit un clin d’œil et entama son mouvement.




Le roi Loric savait faire preuve de tact et de savoir vivre, et c’est à regret mais délicatement qu’il entreprit d’extraire de Blanche la partie de lui-même qu’il y avait introduite.




Enfin, si, quand même un peu, car le membre légendaire n’était jamais hébergé sans contusions. Mais Blanche jugea opportun de ne pas évoquer ce désagrément.


Sans quitter l’abri de son con étroit, le chevalier souleva Blanche dans ses bras et la tenant face à lui quitta la salle, sous les acclamations et quelques râles. Le roi semblait navré de les voir partir. À la porte de l’office, Bethold affichait une mine renfrognée mais madame Desnard applaudissait à tout rompre.







***




Épilogue :


Les deux cœurs ardents vécurent leur passion dans la plus grande félicité, jusqu’au jour où un dragon récalcitrant carbonisa le chevalier et son destrier, au beau milieu d’un champ de goyaviers en fleurs. Une histoire qui présente peu d’intérêt.


Notons cependant que le roi, lui aussi affecté par le philtre de Cyrcée après avoir visité Blanche le soir de ses noces, était secrètement amoureux de la jeune femme. Il ne manqua pas d’épouser la jeune veuve et de l’honorer chaque jour avec constance. Blanche resta à la postérité sous le nom de la Reine Debout.





(Nouvelle correction/présentation : 2016)