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Temps de lecture estimé : 30 mn
05/05/14
Résumé:  Les plages du sud de la France sont très belles. Et l'été, les serveurs polyglottes sont particulièrement recherchés.
Critères:  vacances amour
Auteur : Bertrand D            Envoi mini-message
Coopération

La ville doit sa réputation à ses monuments romains. Les touristes s’extasient devant leur beauté, la visite s’effectuant sous un ciel généralement bleu et une température agréable. Mais il est un quartier qui n’est cité dans aucun guide touristique. Pourtant il date de la fin du dix-septième siècle, mais il n’est pas classé monument historique. À cette époque-là, c’était ce qu’il y avait de plus moderne : rues dessinant des rectangles réguliers. Chaque bâtiment haut d’un étage comportait une douzaine de logements rassemblés autour d’une cour. Et généralement il y avait un puits pour satisfaire les besoins des habitants.


Mais, trois cents ans plus tard, en 1968, malgré une certaine modernisation, il est considéré comme « populaire » pour ne pas utiliser de termes plus offensants. L’électricité, l’eau courante sont certes installées, mais les logements ont mal vieilli : pas d’isolation, et il reste toujours des pièces sans fenêtres. Les rues ont été goudronnées mais n’ont pas pu être élargies.


De ce fait, le quartier est habité par des familles modestes. Il y règne une atmosphère de village, tout le monde se connaît, s’apprécie ou se déteste. Les propriétaires des habitations – des bourgeois qui n’habitent pas là, naturellement – cherchent des locataires ayant un revenu suffisant et surtout garanti. Aussi ils apprécient les fonctionnaires ou assimilés. Et le dépôt des machines SNCF étant proche, les cheminots.


Dans l’une de ces maisons l’ambiance entre les locataires est bonne ; ils sont presque tous cheminots. Pourtant, à certains moments, elle devient un peu tendue. Les horaires décalés des conducteurs, contrôleurs, agents en 3x8 génèrent quelquefois des conflits dus au bruit, dans la journée, empêchant les hommes fatigués de se reposer. Mais comment faire taire les enfants, surtout les nouveau-nés ?

Et cette année il y a deux qui sont venus s’ajouter à la trentaine d’habitants. D’abord chez les Durand est né Jacques, le fils du chef de manœuvre travaillant en horaire décalé de jour et de nuit au triage, puis Carine, la fille du conducteur Martin à l’emploi du temps irrégulier. Les deux familles logent sur le même palier, les hommes exercent le même métier, une relation amicale existe. Mais quelquefois les pleurs des nouveau-nés dérangent leurs pères. Comment faire ? Alors, à tour de rôle, l’une des mères prend les deux bambins et va les promener.


Les enfants ont grandi dans cette atmosphère tranquille. Tous deux se sont considérés comme frère et sœur, jouant ensemble dans la cour ou dans l’un des logements. Ensemble, ils ont intégré l’école primaire du quartier. Le contact avec les autres élèves les a un peu séparés ; mais en cas de dispute, ils étaient solidaires. Ils se sont retrouvés dans la même classe au collège, ont réussi leur brevet ensemble.


La puberté arrivant, ils ont pris quelques distances. Ils se croisent toujours dans la maison, mais se sont trouvés séparés du fait de leur orientation, Jacques ayant choisi le métier de métallier, Carine celui de secrétaire. Désormais, en dehors d’un bonjour rapide lorsqu’ils se voient, ils n’ont qu’assez peu de contacts.


À la fin de leurs études, tous deux ont trouvé du travail. Les jeunes possédant une bonne qualification étaient demandés, à la banque pour l’une, en entreprise pour l’autre. Deux métiers respectables, même si une employée de bureau est mieux considérée qu’un ouvrier, à salaires équivalents.


Jacques sort souvent le samedi avec sa voiture, une vieille 2 CV Citroën qu’il a remise en état. Par contre, Carine n’a pas de voiture ni le permis de conduire. Elle dépend de la bonne volonté de ses amies. Car elle n’est jamais montée dans le véhicule d’un garçon. Si un collègue du travail l’invite, elle refuse ; elle a peur, compte tenu des craintes et recommandations de ses parents.


L’été dernier, pour ses vingt ans, Jacques est parti camper avec des copains. Il a trouvé cette formule formidable, mais a regretté toutefois d’être obligé de suivre le groupe dans des activités qui ne lui plaisaient pas trop. Aussi, cette année, empruntant la tente familiale, il part seul pour aller à la mer. Il aime l’eau, mais surtout les filles et espère faire des rencontres intéressantes.


D’ordinaire, Carine part avec sa famille, mais cette année les dates des congés de son père ne correspondent pas aux siens. Aucune de ses copines ne l’a invitée à venir avec elles. Elle va rester coincée dans le logement alors qu’elle désirerait tant sortir, aller à la campagne ou mieux, à la mer. Cette perspective ne lui convient pas et c’est le sujet des conversations lors des repas.

Un jour, son père excédé lui dit :



La discussion s’est arrêtée là. Le soir, dans le lit conjugal, ses parents ont discuté de cette idée. Les jeunes se connaissent suffisamment tous les deux et Jacques est un gars correct qui pourra même veiller sur elle. Demain, décident-ils, nous en parlerons à ses parents.

Lorsqu’ils ont fait cette proposition, le père et la mère de Jacques n’ont émis aucun avis.



Ces invitations étant courantes, les jeunes n’ont rien soupçonné et sont venus partager ce moment convivial.



Jacques reste figé, interloqué. « Qu’est-ce que c’est que cette idée ? Elle est bien gentille, je l’aime bien, mais de là à la traîner tout un mois ! À croire qu’il veut me la refiler… Non, je n’ai pas envie de m’enchaîner. »

Ne voulant plus entendre parler de ça, il se lève et quitte la table.

À peine a-t-il franchi le seuil que sa copine sort aussi.



Jacques est allé dans sa chambre, ruminant sa colère sur cette stupide proposition. Il aime bien Carine, il a baratiné et couché avec pas mal de filles, mais jamais ne lui est venu l’idée de le faire avec elle. « C’est vrai que, physiquement, elle n’est pas mal ; même plutôt jolie. Elle serait sûrement bonne à baiser, mais je ne ferai jamais ça ! »


Le lendemain, pendant le déjeuner, sa mère a remis le sujet dans la discussion.



Le soir, en rentrant du boulot, il voit Carine dans l’escalier qui a l’air de l’attendre.



D’entrée, ils ont naturellement parlé de la proposition de la veille. Choqués tous les deux.



Ils ont longuement discuté sur ce sujet, et l’idée de partir tous le deux ne leur semble pas tellement irréalisable. De la cuisine, la maman de Jacques l’a appelé pour le dîner. Voyant sortir Carine, elle lui propose de partager le repas. À son grand étonnement, elle accepte.



Les deux sœurs de Jacques n’ont pas été étonnées de voir Carine. Elle fait partie de la famille. Et puis à douze et quinze ans, on a d’autres idées en tête. Après le repas, elles sont allées dans leur chambre regarder une cassette sur leur magnétoscope. Les quatre adultes sont restés un moment en silence. Puis le père a déclaré :



La conversation a continué un long moment. Les parents leur montrant les avantages et les inconvénients d’une telle cohabitation. Enfin, vers onze heures, Carine est rentrée chez ses parents, allant directement dans sa chambre sans leur dire bonsoir.


La 2 CV est prête et Jacques part… avec Carine. Le père de cette dernière est tout fier d’avoir pu imposer son idée, car en son for intérieur, il envisage une suite : ils font un si joli couple.

Les deux jeunes semblent décontractés. La décision de partir, ils l’ont prise ensemble, devant les parents de Jacques après une très longue discussion. Ces derniers leur ont seulement donné des conseils pratiques et matériels. Malgré tout, ils n’osent l’avouer, mais ces vacances leur font quand même un peu peur.

Par contre, chez les parents de Carine, ça a été l’exaltation. Le père est parvenu à les convaincre, malgré leur opposition du premier jour. Et il se pourrait…


Les deux jeunes ont décidé de jouer le rôle de frère et sœur malgré leur patronyme différent. Pour les curieux, ils sont d’une famille recomposée. Aussi, dans la voiture, l’ambiance est gaie.

Arrivés au camping après midi, ils ont accompli les formalités indispensables. On leur a attribué un emplacement pour leur voiture et leur tente. Ils n’ont eu aucune difficulté pour la monter et ont pris chacun leur chambre. C’est petit, translucide, mais on s’en fout.

Ils sont allés reconnaître le magasin-bistrot près de l’aire de jeux, se sont approchés du comptoir. Deux garçons et deux filles vendent des boissons et des glaces ou servent sur les tables disposées devant le commerce. Jacques regarde avec intérêt l’une d’entre elle. Grande sportive, elle est magnifiquement bronzée ; elle a des cheveux blonds, probablement l’effet du soleil. Ses seins assez volumineux tressautent à chaque mouvement, soulignant l’absence de soutien-gorge. Et surtout un sourire magnifique.


Sous prétexte de demander des renseignements, il est arrivé à échanger quelques paroles avec elle. Des Allemands l’interpellant, elle est obligée de le quitter. Et elle leur répond rapidement sans hésitation. Revenue vers lui, il la félicite :



Jacques est allé récupérer sa « sœur » qui est très intéressée par l’un des serveurs. Jacques lui explique le rendez-vous qu’il a obtenu, et surtout que la fille viendra avec un copain. Un peu perdue pour sa première journée d’indépendance, elle accepte ce projet.

Le reste de la journée a été consacrée à la baignade, Jacques attendant avec impatience la soirée sur la plage.

Il est presque onze heures quand les serveurs sortent. Carine a la surprise de s’apercevoir que le copain est le garçon qu’elle avait admiré l’après-midi.



Les présentations faites, ils s’éloignent le long de la plage. Très vite, les promeneurs se font plus rares. Après un moment, l’endroit est tranquille, pas d’importuns.

Pendant tout le parcours, Greta et Jacques ont longuement parlé de choses et d’autres. Derrière, Franz et Carine échangent peu de paroles.


Assis sur le sable encore chaud, ils font connaissance. Greta et Franz viennent de terminer leurs études pour devenir profs de langues : anglais, français, espagnol, et naturellement allemand. Elle est spécialiste du français, ayant fait une partie de ses études à Strasbourg. Par contre, Franz connaît mieux l’anglais. L’an dernier, elle est venue ici comme touriste. Un jour, à la boutique, un client allemand tentait de se faire comprendre. Elle s’est approchée et a servi d’interprète. Le patron, heureux, lui a proposé un emploi. Elle l’a accepté et a débuté le jour même. Cette année elle a remis ça, faisant embaucher Franz qui voulait se perfectionner en français. Ils logent tous deux dans une ancienne caravane sans roues que leur a prêtée leur patron.


Jacques indique qu’il est venu avec Carine. S’il est sincère sur leurs activités, il leur sert l’histoire de famille recomposée, justifiant leur différence de patronyme.

La conversation se poursuit un moment, puis Greta décide d’aller se baigner. Elle quitte le polo frappé du logo de l’enseigne, puis la mini robe. Normal, à un détail près : elle a négligé les sous-vêtements. Franz reste indifférent ; il n’en est pas de même pour Jacques qui admire la plastique parfaite de sportive. Tout est harmonieux, mais musclé. Les seins assez développés mais fermes, ainsi que les fesses.



En trottinant, les deux jeunes vont à l’eau qui a conservé la température de l’après-midi. Le contact est agréable. Ils s’ébattent, s’aspergent, chahutent. Greta plonge et vient attraper les jambes de son compagnon pour le faire couler. S’ensuit une bagarre, qui est loin de déplaire à Jacques. Au passage, il vérifie à pleines mains ce qu’il a tant admiré. Greta rit de cette lutte, et même au passage saisit les attributs du mâle comme pour les expertiser. Jacques cesse de se débattre afin qu’elle puisse apprécier, caressant pendant ce temps les seins à pleines mains.

C’est en souriant qu’elle se relève ; lui, tardant un peu, compte tenu des signes apparents de ses sentiments.



Après quelques minutes, ils peuvent enfin rejoindre les autres. Ils les trouvent allongés côte à côte en discussion discrète. Les baigneurs se sèchent mutuellement, en profitant pour mieux faire connaissance, physiquement parlant. Mais les deux autres ne leur prêtent pas attention ; ils sont trop occupés à dialoguer.

Après s’être rhabillés, ils sont rentrés après un détour par les sanitaires afin de se doucher. Carine et Franz les attendent à l’extérieur, sans trouver le temps long.

Ils se séparent et chacun regagne son logis.

Les deux campeurs regagnent silencieusement leur tente. Pourtant, avant d’entrer dans sa « chambre », Carine dit à son compagnon :



C’est le soleil frappant fort sur la tente qui les a réveillés. Ils ont décidé d’aller prendre leur petit déjeuner au bar. Mais, surprise : leurs amis n’y sont pas. Interpellant un des serveurs, il lui demande où est-ce qu’ils se trouvent.



Un peu dépités, ils ont fait quelques courses puis sont rentrés chez eux. Carine, en bonne ménagère, sur le petit réchaud à gaz a préparé un déjeuner simple. Jacques remarque son air radieux, son sourire aux lèvres. Ils ont décidé de ne pas aller déranger leurs amis à midi car c’est le moment du coup de feu. Ils iront vers cinq heures.


Ils ont été accueillis par de grands sourires, comme d’ailleurs les autres clients. Aucune allusion à ce qui s’était déroulé la veille. Simplement, alors qu’ils quittaient le comptoir, ils ont eu droit à un « à ce soir » qui les a rassurés.

Aussi étaient-ils au rendez-vous et tous se sont dirigés au même endroit que la veille. Les discussions ont repris, mais rapidement ont tourné au tête-à-tête. Quand Greta a donné le signal de la baignade, Marc a bondi. Franz s’est levé aussi. Carine a suivi. Et à la grande surprise de Jacques, elle avait adopté la tenue qu’avait Greta la veille. Cela lui a fait un choc de voir sa copine nue.


Comme la veille, Greta et Jacques ont joué – ou plutôt se sont caressés – sous le regard surpris de Carine. Mais Franz l’a entraînée dans une lutte qui a rapidement évolué. Le bain a duré longtemps, et c’est Greta et Jacques qui ont dû les appeler.

Retour, puis passage à la douche et au revoir avec des baisers plutôt ardents.

Rentrés sous la tente, Carine a sauté au cou de Jacques en lui disant « Merci, mille fois merci ! ».


Les deux couples se sont retrouvés le lendemain soir et le même scénario s’est déroulé. Toutefois, au moment de la séparation, Greta a dit :



Surprise, interloquée, Carine jette un regard affolé à son « frère ». Il lui sourit et hoche la tête.



Franz prend la main de son amie et l’entraîne ; elle suit comme un agneau partant au sacrifice.


Arrivés dans la tente, les deux amoureux se sont rapidement mis en tenue de combat. Pas de préliminaires que désirait Jacques. Immédiatement elle exige le rapport.



Il plonge dans un marécage. Il se retient pour ne pas la marteler. Mais après quelques minutes, c’est elle qui exige le galop. Et ils sautent l’obstacle ensemble, elle ne pouvant retenir un cri.

Allongés côte à côte, ils récupèrent.



Il a commencé par un baiser sensuel. Elle a pris sa tête et a mis sa bouche sur son sein. Il a tété un moment jusqu’à ce qu’elle commence à murmurer. À ce moment-là, elle s’est relevée et s’est placée tête-bêche. Devant son nez, il a vu arriver une figue bien ouverte et sans le moindre duvet. Et il a commencé son travail de sape. Il s’est senti absorbé et même a senti son nez buter contre ses jambes. Jamais aucune fille n’y était arrivée. Elle s’est tout à coup dégagée, l’a plaqué au sol et a pris la direction des opérations.

Ce fut une cavalcade à son rythme, s’arrêtant lorsqu’elle le sentait prêt à exploser. Il a fallu un long moment avant qu’elle ne se décide à prendre son plaisir et à lui donner le sien.

Étendu sans force sur son lit, il garde le silence.



C’est la chaleur des rayons de soleil qui a réveillé le garçon. Il voit une silhouette allongée dans la chambre à côté. Il va admirer sa maîtresse ; il a la surprise de trouver Carine. Elle ne dort pas, elle est silencieuse.



Les journées se déroulent en baignades, un peu de volley. Carine n’a plus peur des garçons et si l’un deux ne lui plaît pas, la baratine, elle se sert de Jacques comme alibi pour s’en débarrasser.

Mais tous les soirs les quatre se retrouvent, discutent, se baignent, puis regagnent en couple leur logement.


Les plus beaux moments ont une fin ; le quinze août approche. Demain, Jacques et Carine partent. Le soir, sur la plage, les deux couples ont fait l’amour jusqu’à tard dans la nuit. Puis ils se sont dit au revoir, mais pensent plutôt que c’est un adieu, bien qu’ils se soient donné leurs coordonnées. Les touristes sont rentrés dans leur tente, Franz et Greta dans leur caravane.

Le lendemain matin ils sont repartis sans les avoir revus.


Dans la voiture, l’atmosphère est un peu nostalgique ; ils se racontent leurs histoires d’amour, et c’est assez joyeux qu’ils arrivent chez eux. Il est tard ; ils déchargent rapidement la voiture et s’embrassent longuement avant de se séparer. Le père de Carine les a regardés, un sourire aux lèvres.


Le travail a repris ; ils se voient dans l’escalier, ou bien pour de brèves rencontres en famille pour un apéro.

Marc remarque au passage que la reprise a dû sûrement être dure pour sa copine. Finie, la mine réjouie des vacances ; elle doit regretter ce bon temps passé avec son amant.

La veille du 11 novembre, Carine a arrêté son ami dans l’escalier.



Cette demande de rendez-vous l’intrigue. Dans la nuit, réfléchissant, il envisage toutes les possibilités. Soudain, l’une s’impose à son esprit : Carine est enceinte ! Physiquement, il n’a rien remarqué. Mais il n’y a que trois mois depuis les vacances.

Le lendemain matin, à neuf heures, elle a frappé à la porte. Jacques a immédiatement ouvert. Elle s’est jetée dans ses bras et s’est mise à pleurer.



Il l’a amenée dans sa chambre, sur son lit. Il s’est allongé à côté d’elle, l’a prise dans ses bras. Fatiguée par les nuits blanches, elle s’est endormie. Jacques s’est dégagé et est allé dire aux parents de Carine qu’elle mangeait avec lui. Le père a accepté sans rouspéter, contrairement à ses habitudes.

Il a réchauffé le repas que lui avait laissé sa mère ; il y en avait largement pour deux. Puis il est allé auprès d’elle, l’a réveillée doucement. Voyant l’heure, elle s’affole :



Ils ont discuté tout l’après-midi, puis elle est rentrée chez elle.

Le samedi matin, Jacques est resté à la maison. Avec ses parents, il a remarqué qu’il y avait du bruit chez les Martin. Probablement le père a terminé dans la nuit et il a été réveillé par la musique de son fils de quinze ans.

Pendant leur repas, on a frappé à la porte et le père Martin est entré, la mine renfrognée.



Son père est très gentil et compréhensif, mais quand il parle ainsi, il vaut mieux lui obéir. « C’est probablement que Carine leur a dit qu’elle était enceinte et il veut m’engueuler de ne pas l’avoir surveillée. » se dit Jacques.

À dix-neuf heures, ils se présentent chez leur voisin. La mère ouvre, habillée en robe de sortie ; le père est assis à table, vêtu d’une chemise blanche. On se croirait à une cérémonie.



Stupéfait, le père se tourne vers Jacques, ébahi.



La famille est sortie sans dire au revoir. Rentré chez eux, la mère s’est mise à pleurer.



Ils sont allés dans la chambre de Jacques, ont soigneusement fermé la porte.



Et Jacques raconte les vacances, avec tous les détails, leurs relations avec les Allemands. Puis le fait que Carine lui a révélé il y a trois jours qu’elle était enceinte.



Depuis ce samedi, les Martin vouent une haine féroce envers les Durand. On ne se salue plus ; quand Jacques croise le père, ce dernier l’insulte. Carine ne sort que pour aller au travail, pas moyen de lui parler.

Pourtant un soir, alors qu’elle rentre rapidement, quelqu’un la saisit, lui met la main sur la bouche.



Jacques est rentré chez lui, il a demandé à parler à son père.



Et le lendemain les parents, avec Jacques, sont allés faire sa demande. Il a été traité de lâche, de salaud par le père. Il a appelé Carine pour la tenir au courant. Quand elle a appris la démarche, elle s’est déchaînée devant les parents :



La famille Durand est rentrée chez elle. La mère a été surprise que son fils n’ait pas reconnu d’entrée sa faute. Son mari l’a calmée, lui promettant une explication.

Le lendemain soir, Jacques est allé frapper chez son futur beau-père.



Carine a surgi du couloir, sauté au cou de son fiancé, et tous deux sont sortis. Le lendemain, la mère a apporté deux valises de vêtements.

Carine a raconté à ses beaux-parents l’histoire des vacances, que le père connaissait déjà. Elle a remercié avec chaleur Jacques et lui a promis de lui rendre sa liberté le plus tôt possible. Elle vit désormais chez les Durand.

Le mariage a eu lieu un mois plus tard. Les Martin ont été invités. Le père n’est pas venu à la mairie. Mais il a été là pour le repas, a bu énormément, a dénigré son gendre, s’est ridiculisé. Et c’est lui qui est passé pour un salaud.

Le soir de leurs noces, Carine a voulu appartenir à son mari. Il a accepté, mais a agi le plus doucement possible afin de ne pas la fatiguer.


Il a fallu deux mois pour trouver un appartement. Les mariés se sont installés chez eux. Carine a exigé des caresses de la part de Jacques. Et dès le premier soir, c’est elle qui a pris l’initiative. Franz lui avait fait connaître tous les préliminaires de l’amour. Certes, ils s’étaient vus nus à la plage ; mais désormais, c’était en pleine lumière. Ils n’avaient échangé que des baisers amicaux, mais maintenant qu’ils étaient chez eux, ils ont mis en pratique toute la variété de caresses que chacun connaissait. Elle a voulu s’unir, « baiser » comme elle lui a dit, mais il a refusé, craignant pour la santé de sa femme ; elle est très fatiguée. Son gynécologue lui a ordonné un repos complet : elle est malade de par son état, et surtout par tous les tourments qu’elle a connus. Elle ne voit que très rarement sa mère, jamais son père. Et les nouveaux mariés n’ont plus eu de rapports malgré les demandes de Carine.


La nuit du 2 mars, Jacques a amené sa femme à la maternité et, après quatre heures de souffrances, le bébé – un beau garçon – est né. Jacques, pendant tout le travail, a tenu la main de son épouse ; il a coupé lui-même le cordon ombilical, a pris son fils et l’a déposé sur la poitrine de sa femme. « Vous êtes un père amoureux et responsable ! » lui a dit le toubib, puis il leur a conseillé de ne pas avoir de rapports pendant un ou deux mois.

Naturellement les grands-parents sont venus voir le nouveau-né. Tout le monde était heureux. Certes, les Durand auraient préféré que ce soit leur fils qui l’ait conçu, mais personne ne le saura jamais.

Le père de Carine triomphait :



Jacques a haussé les épaules, ses parents ont souri.

Carine n’a pas oublié les recommandations du docteur. Et pour l’anniversaire des deux mois, elle a exigé la reprise de leurs rapports amoureux.




—ooOoo—




Les résultats du bac sont tombés hier. C’est la fête pour ceux qui l’ont obtenu. Beaucoup de cris, de rires, autour de la piscine. En maillot, les filles célèbrent leur succès. C’est Candice, la fille de Jacques et de Carine qui invite. Franc est à l’ombre sur une chaise longue. Ces filles sont charmantes, mais du haut de ses vingt-deux ans, il les trouve un peu gamines. Certes, elles réveillent en lui des sentiments assez équivoques. Mais il préfère ses amies habituelles, plus expérimentées, et surtout plus faciles d’approche.


Depuis cinq ans, ils ont quitté le quartier populaire pour aménager dans une villa. Ils ont profité du fait qu’un couple divorçait et était pressé de vendre. La maison datait d’une quinzaine d’années et elle n’avait pas été entretenue. Jacques et son père ont eu deux ans de travail pour la remettre en état et faire creuser une piscine. Depuis, Franc et Candice sont au paradis.


Cet après-midi, Candice est folle de joie : elle va partir avec sa copine Chloé, ses parents lui ayant offert de passer une semaine à la mer. C’est le moment des adieux, tout le monde s’embrasse. La voiture franchit le portail, Jacques et Carine sortent pour faire un dernier au revoir de la main.

Au moment de rentrer et fermer le portail, une jeune fille sort d’une voiture et s’avance vers eux.



Ils se sont dirigés vers l’ombre du pin, car bien qu’il soit sept heures, le soleil est encore chaud. Franc, allongé sur un transat, les a vus arriver, s’est levé, s’avançant à leur rencontre. Bien qu’ignorant le motif de la visite, il apprécie la silhouette de la jeune fille : grande, très grande, même ; elle a un corps de sportive, pas de fille sophistiquée. Elle ne répond pas aux normes de la mode, elle ne sera pas mannequin. Ou bien pour des vêtements de sport. Sur son visage régulier, un grand sourire lorsque leurs regards se croisent.



Entendant cela, la mère de Jacques est stupéfaite ! Greta a choisi un prénom similaire au sien pour sa fille.



Il est surpris de cette concordance, mais ses parents et Karen encore plus.



Les parents ont acquiescé, heureux d’être soulagés d’une telle tâche. Ainsi, si Franz est le père de Franc, Jacques est celui de Karen. La grossesse de la « mère » de Franc est due à son innocence lors des premiers rapports. Mais comment Greta a-t-elle pu se laisser surprendre, avec son expérience ? À moins que cela ne soit volontaire…

À l’intérieur de la maison ils ont préparé des rafraîchissements et prévu pour le repas car ils veulent garder ce don du ciel.


Les jeunes sont revenus un long moment plus tard, se tenant par la taille et souriants. Les parents craignaient que leur fils ne leur en veuille de ne pas l’avoir informé. Mais Jacques a été surpris quand Franc est venu l’embrasser.



Le coup de fil a été très long. Jacques et Carine ont pris l’appareil. Ils ont invité le couple allemand à venir le plus tôt possible.



Jacques a été stupéfait, pendant que Karen éclatait de rire.

Les jeunes ont tout juste eu le temps d’ouvrir le portail ; la voiture arrivait. Embrassades générales.

La soirée a été merveilleuse. Ils ont mangé autour du barbecue. Et ils ont pu s’expliquer.

Greta désirait un enfant, mais elle ne voulait pas que son amant occasionnel sache qu’il allait devenir père. Elle a longuement hésité puis, charmée par Jacques, elle a jeté son dévolu sur lui. Le seul qui était évidemment au courant était Franz, qui en avait été témoin. À la naissance, il a été le parrain du nouveau-né, et deux ans après les deux amis se sont mariés et Franz a ainsi donné un père officiel à Karen. Mais cette dernière voulait savoir qui l’avait conçue. Pour ses vingt ans, comme cadeau d’anniversaire, ils lui ont révélé la vérité. Après bien des recherches sur Internet, elle a trouvé l’homme qu’elle cherchait. Elle voulait savoir à quoi il ressemblait. Alors, tous trois on décidé de venir passer leurs vacances en France.



Les jeunes sont allés se coucher de bonne heure, les parents continuant à discuter dans la fraîcheur du soir


Un rayon de soleil vient frapper le visage de Franc… et de Karen. Il pose doucement un baiser sur les lèvres de sa compagne. Agréablement réveillée, elle exige plus de signes de tendresse. Franc a récupéré des fatigues de la nuit. Elle a été torride, pas seulement du fait de la température. Les deux jeunes ont fait connaissance d’une manière très approfondie qui leur a convenu à tous les deux.



Entrebâillant la porte, ils jettent un coup d’œil dans le couloir. Ils voient la porte de la chambre d’amis s’ouvrir, Jacques sortir subrepticement. Il frappe en face, à la porte de la chambre parentale. Quelques instants plus tard, Franz sort, regagne la chambre d’amis.

Les deux jeunes reviennent dans la chambre et éclatent de rire. Leurs vrais parents se sont réconciliés, les retrouvailles ont bien eu lieu. Ils regagnent leur lit tranquilles, attendant que les vieux soient levés.

Ils sont allés prendre une douche ensemble. Puis Franc en boxer, Karen en nuisette transparente sont allés dans la cuisine dire bonjour.



Les adultes ont souri. Par la baie vitrée, ils les ont vus se débarrasser de leurs vêtements et plonger tout nus dans l’eau. Pour revenir, Franc a remis son caleçon, mais Karen a sa nuisette sur le bras afin de ne pas la mouiller.

Quand ils sont venus manger, les parents les attendaient en souriant.



Carine, un peu choquée, regarde les trois autres qui retiennent leurs rires.



Franc et Karen ont éclaté de rire, les parents les ont imités.


Huit jours plus tard, Candice, à son retour a été étonnée par l’animation qui se manifestait dans la maison. Deux adultes et une fille, qu’elle ne connaissait pas.

Franc et Karen se sont chargés de la mettre au courant.