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n° 16180Fiche technique25305 caractères25305
Temps de lecture estimé : 14 mn
08/05/14
corrigé 10/06/21
Résumé:  Deux étudiantes se rencontrent, très différentes l'une de l'autre. Le désir est torride et leurs jeux érotiques sont tendres mais l'une d'entre elles rompt brutalement la relation. S'ensuivent dispute, chagrin, réconciliation...
Critères:  ff f fbi amour dispute jeunes pied fmast cunnilingu nopéné cadeau init
Auteur : Calpurnia            Envoi mini-message
Un carré de coton entre nous

Lucie et Rosalie s’étaient rencontrées au cours d’un repas étudiant, convivial et sans façon, au cours duquel chacun apportait son repas et son humeur bonne ou mauvaise, et partageait tout cela avec la tablée de six ou sept personnes.


Lucie, petite brune de vingt-quatre ans, terminait ses études de lettres en se préparant au concours qui lui permettrait de devenir enseignante – ce qu’elle est actuellement. D’un physique assez ordinaire, elle ne cherchait pas à séduire les hommes, et cachait volontiers ses charmes sous de grands pull-overs informes. La gent masculine ayant plutôt tendance à la repousser qu’à l’attirer, elle décourageait toutes les avances et n’avait aucune expérience en matière de couple. Regardant celles et ceux qui se tenaient la main dans la rue, elle se disait que ce n’était pas pour elle, du moins pas pour le moment. Sa vie était centrée sur ses études et les livres qu’elle appréciait. Elle ne se trouvait pas belle et n’aimait pas son corps.


Rosalie n’avait que dix-neuf ans. Étudiante très brillante en mathématiques, elle n’avait aucune idée de son avenir professionnel. Ses yeux gris très profonds voire étranges qui semblaient scruter jusqu’au fond de l’âme, sa peau d’une blancheur extraordinaire, sa présence féminine dans un milieu essentiellement masculin, tout cela lui donnait un charme troublant et ravageur pour les cœurs qui croisaient sa route. Elle avait un passé sentimental assez fourni eut égard à sa jeunesse. Lorsqu’elle était de bonne humeur, elle disait rarement non à une proposition accompagnée d’un joli sourire, que ce soit de la part d’un garçon ou d’une fille, celles-ci ayant généralement sa préférence. Papillonnant de lèvres en lèvres et de bras en bras, ses relations duraient quelques mois tout au plus.


Dès que les regards se croisèrent, Lucie ressentit une violente émotion accompagnée d’un picotement dans le bas-ventre. Brutalement, elle se découvrit comme un être de chair fragile. Ses pensées furent alors occupées à plein temps par cette rencontre, au point de n’être plus capable d’effectuer une quelconque tâche nécessitant un peu d’attention. Elle échoua à ses examens, puis écrivit à l’élue de son cœur une lettre enflammée, rédigée avec soin, exprimant son désir avec délicatesse et sans trivialité. Trois jours après, sa destinatrice rappela pour convenir d’un rendez-vous dans un café.


En tête à tête, parlant pendant des heures, elles évoquèrent leurs projets, leurs centres d’intérêt. Les mains s’effleurèrent, se caressèrent, s’agrippèrent. Parfois il y eut des silences remplis d’émotion et ponctués de rires complices. Elles n’osèrent pas s’embrasser en public – craignant le jugement des autres, Lucie ne le voulut pas – mais les regards exprimaient tout aussi efficacement l’envie partagée d’aller plus loin dans cette relation.


Une nouvelle entrevue eut lieu le dimanche suivant dans l’appartement de l’aînée des deux jeunes femmes, qui savait cuisiner et avait mis les petits plats dans les grands afin de plaire à sa dulcinée. Celle-ci me montra sensible à cet égard. À la fin du déjeuner, la vaisselle effectuée ensemble, elles s’assirent côte à côte sur le bord du lit, les yeux dans les yeux. L’hôtesse sentit son cœur exploser en exprimant son désir d’union saphique.



Lentement, elle déboutonna le corsage de Lucie qui ressentit une bouffée de chaleur érotique lui parcourir le corps, des orteils au cuir chevelu. Elle dégrafa aussi le soutien-gorge. Réciproquement, elle laissa sa partenaire faire de même. Mais elle tint à garder son pantalon.



Rosalie caressa délicatement les mamelons de sa compagne en invitant celle-ci à faire de même. Ces tendresses lesbiennes durèrent près d’une heure, durant laquelle, sans se lasser, elles alternèrent suçotement des tétons, massages du dos et des pieds. Lucie eut envie de se mettre nue, afin que sa compagne la voie ainsi. En retirant sa culotte, elle se rendit compte que c’était la première fois depuis l’enfance que quelqu’un la voyait sans aucun vêtement. Cette pensée lui procura un plaisir intense, une sorte de joie exhibitionniste dont elle ne serait jamais cru capable, elle qui avait toujours été si pudique. Elle écarta largement les cuisses afin de rendre sa vulve humidifiée par le désir complètement accessible à Rosalie, qui délicatement glissa sa main sur la toison pubienne, et posa son index à l’entrée du vagin.



Elle commença à faire rouler la perle de joie sous son doigt, sans pression, en effleurant à peine. Le contact digital sur sa chair intime la mit en effervescence. Elle bascula sa tête en arrière, les yeux révulsés derrière ses paupières closes, concentrée sur cette perception extraordinaire. Elle murmura « Oh oui ! » tout en pensant : « Ce doit être un rêve, une fille est en train de caresser mon clitoris ». Mais cela ne dura qu’une poignée de secondes.



Elle se rhabilla, et partit après avoir longuement embrassé sa compagne sur la bouche, en sortant et roulant la langue. Encore une découverte pour Lucie, qui ne savait plus où elle en était, simultanément ivre de la jonction labiale et déçue que le massage sexuel qui avait débuté, ne soit pas parvenu à son terme orgasmique pourtant prometteur. Elle raccompagna son amie jusque chez elle. Les deux femmes marchaient en se souriant presque sans cesse. Sous le porche, où il était nécessaire de se séparer, elles échangèrent encore un long baiser.



Lucie prit le poignet de sa compagne, afin de lui faire comprendre ce qu’elle désirait. Une main complice se glissa à l’intérieur du pantalon, sous la culotte. Pinçant les grandes lèvres l’une contre l’autre, elle parvint à faire ressentir des ondulations voluptueuses. Mais ce geste impudique dut prendre fin lorsqu’un passant approcha. Il leur fallut enfin se séparer.


Rentrée chez elle, Lucie avait cru qu’elle serait transportée de joie. Au contraire, elle pleura sous l’effet de la frustration. La rencontre avait été trop brève ; son corps entier se révoltait contre cette brièveté. Elle prit une douche brûlante et se masturba avec le pommeau de douche. Ce faisant, s’observa attentivement dans son miroir, ce qui n’était pas dans ses habitudes, elle qui avait coutume d’ignorer ses courbes et ses rondeurs. Pour la première fois de sa vie, grâce au regard de sa compagne, elle se trouva jolie.


Sans se rhabiller, elle se coucha sur son lit et frénétiquement, elle poursuivit l’onanisme jusqu’au soir, avec une rage au ventre. Épuisée, elle s’endormit sans prendre la peine de dîner ni d’enfiler son pyjama. Son sommeil agité fut rempli de rêves lubriques et violents qui, une vessie pleine aidant, la conduisirent vers des orgasmes puissants et involontaires, sans même se toucher consciemment. Au matin, fatiguée, elle renonça aux courses qu’elle avait planifiées et passa la matinée à lire les poèmes érotiques de Renée Vivien, poétesse du début du XXe siècle qui, chose scandaleuse à l’époque, chantait explicitement l’amour entre femmes et que l’on surnommait « Sappho 1900 ». Elle se procura l’ouvrage dans la librairie juste en bas de chez elle.


Mes doigts ingénieux s’attardent aux frissons

De ta chair sous la robe aux douceurs de pétale…

L’art du toucher, complexe et curieux, égale

Les rêves des parfums, le miracle des sons.


Elle s’était mise nue afin de se mettre en phase avec les alexandrins sensuels qu’elle lisait. Nul besoin de mouiller son doigt de salive afin de tourner les pages : sa vulve humidifiée par les vers imprégnés de désir lesbien y pourvoyait largement.


Elle entreprit ensuite d’écrire une lettre à Rosalie, mais cette fois elle manqua d’inspiration. Comment lui dire tout le désir qui régnait en elle, toute cette attraction physique à la fois inédite et irrépressible, sans risquer d’apparaître vulgaire, outrancière, égrillarde ? Il lui vint l’idée de se photographier elle-même, dévêtue, au moyen du retardateur. Elle consomma une bobine argentique entière de vingt-quatre poses. Le numérique grand public n’existait pas au moment où se déroulait l’histoire. Elle demanda un tirage dans l’heure, sur du papier brillant. Le photographe lui remit la pochette avec un sourire en coin : nul doute qu’il avait gardé pour lui une copie des clichés les plus croustillants. En temps ordinaire, Lucie se serait fâchée, mais pour l’occasion, peu lui importait. Elle glissa les photos, les floues comme les réussies, dans une enveloppe à laquelle elle ajouta simplement une page arrachée au livre qu’elle venait de lire, en griffonnant « je t’aime » par-dessus les strophes libertines, puis elle posta le tout au tarif le plus rapide.


La réponse arriva trois jours plus tard. Rosalie se livrait à cœur ouvert, abondamment, et dans son écriture ronde et impeccable, elle demandait à son amante de lui laisser le temps de la découverte, sans trop en demander tout de suite.


Les deux tribades se revirent une semaine plus tard. Parfumée et habillée d’une manière beaucoup plus recherchée qu’à l’accoutumée, Lucie était venue chercher sa dulcinée en voiture. Après le repas, vint le temps des tendres agapes.



Tout en retirant la grande culotte de tissu blanc, un intense frisson de fièvre parcourut l’échine de Lucie. Dénuder complètement, pour la première fois, un être aimé, désiré, après une attente brûlante, est toujours un moment magique, d’une force érotique à couper le souffle. Ce qu’elle découvrit en premier : les poils de sa bien-aimée, fins et assez clairsemés – sans entretien, ils ne dépassaient pas du mont de Vénus — et un peu plus clairs que sa chevelure châtain.


Elle caressa la peau sur la totalité de sa surface, explorant chaque centimètre carré de l’épiderme aimé d’une blancheur extraordinaire. Malgré une silhouette qui pouvait sembler frêle, Rosalie était solide, avec des cuisses et des fesses fermes et charnues, des seins de taille moyenne mais formant chacun un hémisphère. Elle avait un corps qui n’était pas celui d’une poupée Barbie, mais d’une paysanne robuste, apte à supporter les travaux durs et à porter de nombreux enfants. Lucie était émerveillée de découvrir cela, une plastique à la fois conforme à la sienne par la féminité, et très différente dans les détails.


Écartant les cuisses, elle entreprit assez maladroitement un cunnilinctus.



Elle hésita un peu.



Entre ses deux pouces, elle sortit le petit bouton des délices de son capuchon. Par un balayement rapide mais précis de l’extrémité de la langue, elle amena rapidement sa partenaire en phase de plateau, au cours de laquelle s’écoulent les sécrétions lubrifiantes. Puis elle prit son temps, faisant vagabonder son muscle buccal à l’entrée du vagin, voire fleuretant avec la rosette anale, avant de revenir titiller le clitoris. Celui-ci, se gorgeant de sang sous l’effet de l’excitation sexuelle, prenait un rouge plus foncé et augmentait de volume ; il en était de même des nymphes et les grandes lèvres. Rosalie, rompant par moments le contact lingual, observait ces phénomènes anatomiques avec une curiosité scientifique. Faute d’une stimulation franche et continue, il fallut plus d’une demi-heure avant que Lucie parvînt à l’orgasme, celui-ci se dérobant plusieurs fois au moment où il était attendu, avant d’exploser, irradiant son abdomen, et suscitant un long hurlement que la jeune femme ne parvint pas à retenir. Les yeux brillants, haletante, elle embrassa fougueusement celle qui venait de lui offrir tant de volupté.



Rosalie continuait à caresser la vulve et le ventre d’une main, très doucement, en lissant les poils, ce qui prolongeait les ondes de plaisir qui parcouraient sa partenaire. Celle-ci fermait les yeux, rassasiée de luxure et béate. Passé l’acmé de leur communion érotique, elle sentait les contractions vaginales se poursuivre à une fréquence qui faiblissait progressivement, tandis que sa respiration reprenait un rythme normal.



Lucie entreprit un massage intégral. Après quelques minutes de bien-être calme et délassant, sa compagne se releva.



Rosalie se rhabilla à la hâte et quitta l’appartement.


Quelques jours plus tard, elle envoya une longue lettre dans laquelle elle expliquait son souhait de mettre fin à cette relation. En effet, spontanément, elle ne se sentait pas imprégnée de l’amour que Lucie ressentait pour elle. Elle ne voulait pas de cette absence de symétrie dans les sentiments. Elle savait que par ces mots elle faisait souffrir celle qui l’aimait tant, mais elle préférait rompre avant que la relation n’aille trop loin. Pour conclure, elle avait écrit : « Je devine la joie troublante que tu as ressentie lorsque pour la première fois tu as enlevé ma culotte. Pourtant je crois qu’il est préférable pour nous deux que ce carré de coton reste entre nous ».


Parcourant ces mots, Lucie fondit en larmes. C’était comme si soudain un poids d’une tonne s’était abattu sur ses épaules. Couchée sur son lit, elle resta prostrée plusieurs heures, la lettre posée devant ses yeux, lisant et relisant, cherchant vainement un sens caché qui lui permettrait d’espérer encore. Elle mordit violemment ses mains jusqu’à saigner, jusqu’à ce que la douleur lui impose de cesser. Ces mains caressantes que Rosalie aimait tant…


Puis elle prit sa plume et répondit avec des phrases assez dures, aussi sévères que sa déception et son chagrin. La réponse ne tarda pas, plutôt sèche. La dispute n’empêcha pas la poursuite de leur relation sous une forme épistolaire. Rosalie eut une aventure avec un homme d’âge mûr. Dans ses lettres, elle ne se gênait pas pour décrire ce qu’elle faisait avec son nouveau Don Juan, ni ce qu’elle ressentait pour lui, c’est-à-dire seulement une émotion érotique, la satisfaction partagée d’un besoin sexuel. De son côté, Lucie se laissait aller, sans se nourrir ou presque, errant sa but sans les rues de la ville désertées par les vacances d’été. Elle eut la tentation d’abandonner ses études pour se prostituer, de sombrer dans l’alcool et autres substances addictives, ne cédant heureusement à aucune de ces sirènes funèbres.


Les jeunes femmes se revirent un mois plus tard. Rosalie, insatisfaite, avait déjà rompu avec son bonhomme et accepta de revoir celle qui languissait auprès d’elle.


Sans dire un mot, Lucie se mit à genoux, défit les lanières des sandales de celle qu’elle désirait à la folie, et lécha les orteils, l’un après l’autre. Puis elle suçota les plantes et les malléoles, mêlant avec délice sa salive avec la transpiration et la poussière. Amoureusement, elle se complut dans les odeurs de sa bien-aimée. Elle n’avait pas envie de parler, juste de savourer le bonheur de pouvoir toucher à nouveau l’élue de son cœur.


Assise sur une chaise, Rosalie se laissa faire sans dire un mot, se laissant porter par d’agréables sensations. Elle portait une longue robe à fleurs, qu’elle retira pour la laisser tomber sur le sol. Le seul vêtement qui lui restait, outre ses lunettes et le ruban rouge qui liait ses cheveux longs, était sa grande culotte blanche, au travers de laquelle Lucie baisota le sexe, retrouvant avec bonheur les parfums intimes de son adorée.

Lucie prit un peu de recul afin d’admirer la plastique superbe de sa compagne. Elle se dévêtit, entièrement. C’est alors qu’elle aperçut le paquet que sa bien-aimée tenait.



Défaisant le papier, elle découvrit un vibromasseur. À cette époque, cet objet était encore un peu tabou, en tout cas moins répandu que de nos jours, et vendu seulement dans les sex-shops dont on osait difficilement pousser la porte lorsqu’on était une jeune fille à peine majeure. Il lui avait fallu montrer sa carte d’identité avant de pouvoir emporter le précieux appareil. Candide, Lucie ignorait jusqu’à l’existence de cet étonnant engin de plaisir.



Lucie se coucha sur le lit. Sur les indications de sa belle, elle appuya l’instrument sur son clitoris, ce qui rapidement la conduisit à un orgasme sensiblement différent de celui qu’elle obtenait au moyen de ses seuls doigts. Tandis qu’elle se masturbait, sa compagne lui tenait une main en la regardant droit dans les yeux, buvant littéralement le plaisir dont elle était témoin et qu’elle intégrait au plus profond d’elle-même.



Elle examina son présent avec soin.



Considérant l’appareil, elle se ravisa.



Délicatement et sans douleur, la membrane fut déchirée. Un peu de sang s’écoula, mettant fin à une virginité.

Les deux femmes impétueuses s’embrassèrent avec fougue et ardeur, en roulant la langue, longtemps, à perdre souffle. Chacune se complaisait dans l’haleine de l’être aimé. Lorsqu’elles furent repues de ces blandices de la bouche, elles se frottèrent minou contre minou, nouvelle gourmandise sensuelle, tout en regardant dans les yeux et en souriant, sans parler. Lucie rompit le silence :



Rosalie introduisit lentement le pénis de plastique dans sa bouche, après en avoir palpé le gland du bout de la langue. Elle fit entrer l’objet assez loin dans sa gorge, en retenant sa respiration. Puis, restituant l’objet :



Ainsi, malgré des hauts et des bas dans leur couple, des trahisons, des pardons et des réconciliations, Lucie et Rosalie finirent par s’installer ensemble et jour après jour former un couple solide, unies par un amour fort.