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n° 16184Fiche technique48534 caractères48534
Temps de lecture estimé : 27 mn
13/05/14
corrigé 10/06/21
Résumé:  Sur une planète oubliée, des femmes...
Critères:  fh ff inconnu fellation pénétratio init sf -sf
Auteur : LouVilneau  (De la SF pour exciter l'imagination.)            Envoi mini-message
Les femmes de Gaïa



En cette fin de 24e siècle, Vic Simon est l’un des dix « messagers », envoyés spéciaux de la Confédération des Mondes Humains, spécialement équipés pour retrouver d’éventuelles colonies fondées par les occupants des « arches » restées sans nouvelles.

Il navigue dans une nef équipée des dernières techniques de propulsion par antigravité et dirigée par une intelligence artificielle qu’il a nommée Pétronille.

Au cours du 22e siècle, des découvertes majeures comme l’hyperespace et la maîtrise de l’antigravité ont permis à l’Homme de sortir du système solaire et de gagner les étoiles. Au tout début du 23e siècle, la Chine a mis en vente à bas prix des « arches », vaisseaux interstellaires à usage unique capables d’emmener à plusieurs centaines d’années-lumière, un millier de colons avec l’ensemble de l’équipement de base indispensable.




—oooOooo—




De retour chez elle après une longue journée passée au laboratoire de procréation, Irène est accueillie par sa compagne Isa. Les deux femmes échangent un long baiser.



Isa entraîne dans la chambre la grande femme brune, aux formes peu marquées et au visage chevalin. Avec douceur, elle dégage le cou et déshabille les épaules pour les masser. Irène ferme les yeux, elle apprécie particulièrement ce moment de relâchement que lui offre son amie. Ses vêtements tombent peu à peu et chacune des zones dénudées est massée, caressée, câlinée. Elle est maintenant nue et totalement détendue, Isa la couvre d’un léger kimono de laine très fine.



Baignée par la lueur rouge du soleil couchant, la terrasse est entourée d’un jardin luxuriant où de grandes fleurs multicolores exhalent leur doux parfum avant de se refermer pour la nuit. Irène s’allonge sur le grand matelas et ouvre le kimono pour se laisser caresser par la douceur de l’air. Les yeux fermés, elle goûte le silence qui l’entoure. Ni oiseau, ni insecte, seul est perceptible le bruissement de la légère brise qui accompagne la disparition du soleil et, au loin, le cri léger d’un enfant qui joue.


Un baiser léger sur ses lèvres la sort de son engourdissement. Isa vient souplement de s’allonger à côté d’elle. La bouche glisse vers le cou, faisant frissonner Irène, puis descend sur les petits seins coniques dont les pointes se tendent vers les lèvres gourmandes qui les aspirent.



Une main se détache de la poitrine qu’elle pressait pour descendre lentement vers le doux buisson brun qui tapisse le bas-ventre. Les doigts jouent un instant avec les poils avant de s’insinuer entre les cuisses qui s’écartent spontanément. Le bassin se relève à la rencontre de cette main, quêtant la caresse. Irène n’en peut plus, elle réclame :



L’heure n’est plus à la douceur, Isa connaît son amie, il lui faut un orgasme, et vite ! Se plaçant entre les jambes d’Irène, du bout de la langue, elle déniche la perle de plaisir, elle l’aspire et la serre entre ses lèvres puis commence un ballet effréné sur le bouton captif. Irène se raidit, se cabre, coince la tête d’Isa entre ses cuisses tendues, pousse un rugissement puis retombe, pantelante mais souriante, les yeux emplis de bonheur. Elle tend les bras à son amie qui vient s’y réfugier dans un tendre câlin.




Une voix féminine appelle depuis la porte d’entrée de la maison. Irène et Isa se couvrent et vont accueillir l’arrivante. C’est Cathie, l’assistante d’Helen, la Coordinatrice générale, qui semble à bout de souffle d’avoir couru.





—oooOooo—




Réunies autour d’Helen et de Cathie, les quatre coordinatrices de la petite colonie humaine établie sur Gaïa réécoutent pour la troisième fois l’enregistrement du message radio qui vient d’arriver.


« Peuple de cette planète. Vos émissions radio prouvent que vous êtes humains et originaires de la vieille Europe.

Je suis envoyé par la Confédération des Mondes Humains pour vous apporter notre aide si elle se révèle nécessaire, vous donner des nouvelles de l’humanité et, si tel est votre désir, vous offrir une association à notre Fédération.

Je me nomme Vic Simon et je sollicite l’autorisation de me poser sur votre planète. »


Helen rompt le lourd silence qui suit.



Chargée de coordonner l’urbanisme et l’artisanat, Erika est la première à parler :



Helen observe les réactions sur les visages, elle connaît bien Erika et son intransigeance. D’un haussement de sourcils, elle incite Kosje à parler. Kosje s’occupe de l’alimentation et de l’agriculture.



Un léger sourire sur les lèvres, Irène a écouté calmement les professions de foi des autres responsables de la colonie. Sur un signe d’Helen, elle prend la parole d’une voix ferme :



Et elle poursuit d’un ton grave :



Avec un grand sourire, elle parcourt des yeux l’assistance, cherchant l’adhésion de chacune. Levant la main, Helen lui coupe la parole.



Faisant suite à la tension des échanges, cette dernière répartie déclenche un fou rire général qui détend l’atmosphère. La discussion se prolonge. Tout en grommelant, Erika est bien obligée de se rendre à l’évidence, il faut accueillir cet homme, mais à une condition : la position de la planète devra rester secrète, celle-ci étant formellement interdite aux visites.




—oooOooo—




Des années de travail qui trouvent enfin leur aboutissement. J’ai le cœur qui cogne, c’est ma première prise de contact avec une colonie perdue. Au cours de la nuit, Pétronille m’a appris par hypnose la langue de ces gens que je vais rencontrer, une sorte de français, mâtiné d’allemand et de langues scandinaves.


Elle a aussi recherché dans les archives des arches perdues. Il y en a une qui semble correspondre aux données de « notre » planète : au tout début du 23e siècle, un millier de colons – tous écolos, d’origine européenne – se sont embarqués pour un voyage qui s’est déroulé conformément à la programmation initiale jusqu’à ce que, arrivé à proximité de sa planète de destination, le vaisseau s’éloigne de la trajectoire prévue et que l’on perde sa trace.


Comme mon vaisseau, le petit module d’atterrissage utilise un moteur à antigravité, il n’émet aucune flamme, ce qui lui permet de se poser au milieu des habitations. Mes interlocutrices m’ont indiqué une grande place au centre d’une agglomération où j’aperçois une petite foule d’une centaine de personnes. Je suis surpris de n’y voir que des femmes. Je réalise alors que dans tous mes contacts avec cette planète, je n’ai jusqu’à présent entendu que des voix féminines.


Un groupe de cinq se détache et vient à ma rencontre. Je les observe en détail. Elles ont toutes l’apparence de la jeunesse, un corps ferme et un visage sans ride, ce qui m’étonne, car la démarche et l’attitude de certaines laissent à penser qu’elles ont déjà un certain âge. Celle qui semble la plus âgée, une belle femme robuste aux longs cheveux blancs, se détache du groupe et s’avance vers moi.



Avant de répondre, pendant un bref instant j’observe ces cinq femmes. Elles sont toutes attirantes, chacune à sa façon, qui par son sourire, qui par l’intelligence de son regard ou encore, très sensuellement, par sa silhouette. C’est le cas par exemple, d’Erika, la plus petite et certainement la plus jeune qui, malgré un visage figé dans un sourire forcé, est certainement la plus belle.



La surprise de cette révélation a dû transparaître sur mon visage et je dois avoir l’air ahuri car toutes éclatent de rire. C’est tellement naturel et cordial qu’il n’y a pas lieu de se vexer, je me surprends même à rire de concert.

Elles m’invitent à les suivre et nous nous dirigeons vers une grande maison, sorte d’auberge, à l’enseigne « Chez Marie ». La foule rassemblée sur la place se resserre autour de nous. Je suis le centre d’intérêt de toutes ces femmes, je me sens examiné sous toutes les coutures. J’ai revêtu pour l’occasion ma combinaison de sortie faite d’une matière argentée, très mince mais parfaitement isolante et qui me colle à la peau.

Toutes ces femmes paraissent jeunes, certaines sont très belles et le regard de la plupart est fixé sur mon entrejambe, provoquant chez moi une réaction incontrôlée mais parfaitement visible.


J’ai subi des entraînements pour apprendre réagir positivement à toutes sortes de situations, mais pas pour celle-là. Je me sens rougir, d’autant plus qu’Irène qui s’était retournée se penche à mon oreille :



Nous pénétrons alors dans une grande salle rendue très lumineuse par de grandes fenêtres et décorée dans les tons pastel, à la manière d’un salon de thé du 20e siècle. Tous les six, nous nous installons à une grande table centrale. Les autres tables se remplissent très vite, il y a même plusieurs dizaines de femmes debout. J’ai l’impression que toutes les personnes dehors ont réussi à entrer.


Helen me présente Marie, une jeune femme qui se tient à côté de nous, je lui donnerais une trentaine d’années terrestres. De taille moyenne, les cheveux châtain clair ramenés en chignon, un visage tout rond et souriant, des yeux sombres mais emplis d’éclairs de vitalité et une ligne… humm… avec des formes là où il en faut ! Elle s’adresse à moi :



Peu de temps après, six grandes tasses fumantes sont servies. Le kolabe est un liquide épais, bleu profond. Son goût est suave, un peu sucré, son contact sur la langue pourrait faire penser à du chocolat, mais son goût est totalement original. Si cette boisson possède vraiment les vertus que lui prêtent mes hôtesses, elle représente une richesse sans prix pour cette communauté. Mais je garde ces réflexions pour moi.

Helen reprend la parole :



C’est Anne qui raconte, parfois relayée par Irène ou Kosje pour les parties plus techniques.




—oooOooo—




Dans la seconde moitié du 22e siècle, un petit groupe d’écologistes européens a pris conscience de l’inanité des luttes politiques pour préserver la Terre. La politique de consommation effrénée, les grosses sociétés multinationales, tout concourait à rendre leurs efforts vains. Ils ont donc commencé à regarder vers l’espace pour recommencer une nouvelle société sur une planète vierge.

Presque chaque semaine, on découvrait une nouvelle planète de type terrestre où la vie humaine serait possible, mais les quelques voyages interstellaires qui avaient déjà eu lieu étaient hors de prix, tout juste réalisables par les plus grandes nations. Il fallait attendre que ces voyages se démocratisent.


Notre petit groupe profita de ce temps pour s’adjoindre des sociologues et des philosophes afin de travailler à l’élaboration d’une société basée sur la responsabilité individuelle et où « pouvoir » et « profit » ne seraient plus que des notions sans fondement. Il s’agit d’une utopie, bien sûr, mais l’expérience a montré qu’au prix de certains aménagements, ça marche. Nous en sommes la preuve !


Mais revenons à notre histoire. C’est en 2203 que les Chinois ont commencé à vendre leurs vaisseaux interstellaires « clef en main ». En 2208, notre groupe avait réussi à collecter les fonds nécessaires et, un an plus tard, tout était prêt pour le départ. Dans la masse des planètes récemment découvertes, l’une, peu remarquable, a été choisie ; bien entendu, ce n’était pas celle pour laquelle le vaisseau était programmé. Un hacker de l’équipe, aidé par les spécialistes de l’astronavigation, a réussi à modifier la programmation de la trajectoire et mille quinze hommes, femmes et enfants sont arrivés sur Gaïa après cinquante-six jours de voyage.


Les premières années, tout s’est bien passé. La communauté s’est mise en place progressivement suivant les critères prévus. La plupart des semences se sont bien adaptées à l’environnement et ont cohabité avec les plantes autochtones (dont la fève de Kolabe) ; poules, lapins, chèvres et moutons ont prospéré ; par contre, porc, vaches et chevaux n’ont pu se développer et se sont éteints très vite.

Tout allait donc pour le mieux à part un surcroît de naissances féminines. Ce n’était pas encore un problème mais cela commençait à préoccuper les médecins-biologistes. Faute de matériel lourd comme un microscope électronique, il était impossible de découvrir la source du déséquilibre.

De génération en génération, le phénomène a pris de plus en plus d’ampleur. Dès la troisième génération, la polygamie est devenue la règle dans la colonie. À la génération suivante, les hommes ne pouvaient plus suffire à honorer leur « harem ». On les a donc isolés et depuis, toutes les fécondations ont été faites in vitro avec leur sperme.


C’est la situation actuelle. Il ne reste que dix-sept hommes qui vivent à l’écart, servis par quelques femmes particulièrement responsables qui les aident à donner leur sperme, mais qui, pour des raisons évidentes d’équité envers toutes les autres femmes, ont interdiction formelle de copuler avec les hommes. Ce sont les seules femmes, avec Irène et les deux autres médecins de la colonie, à savoir à quoi ressemble un homme.

Nous supposons que la cause de tout cela est un virus qui s’attaque aux chromosomes Y. Ce virus provient-il de Gaïa ou a-t-il été apporté de la Terre ? Nous n’en savons rien, et ça n’a guère d’importance.

Nous avons maintenant construit une société féminine où, à part quelques célibataires, nous vivons en couple pour satisfaire nos besoins affectifs et sexuels, et aussi pour élever nos enfants.





—oooOooo—




« Allons, Marie, cesse de te conduire comme une gamine… »

C’est plus fort que moi, j’ai du mal à aligner des pensées cohérentes, j’ai le corps qui vibre et les intestins qui se nouent. Je saute sur place et ris comme une folle, et tout ça depuis que je sais que Vic va passer la nuit chez moi. Je n’ai pas d’autre hôte. Je vais l’avoir pour moi toute seule ! Et je n’arrête pas de me morigéner.


J’ai tout préparé : sa chambre et la mienne. (Tiens, tiens !) J’ai prévu un petit en-cas, et le kolabe est prêt.

Pour me calmer, j’ai pris une douche, je me suis coiffée et maquillée légèrement et j’ai revêtu mon plus beau kimono, celui dont la laine est tellement fine que le tissu épouse parfaitement mon corps. J’ai pris tout mon temps et pourtant il faut encore attendre : les coordinatrices lui font visiter la colonie et doivent répondre à ses questions. Il y a tant de choses à voir, tant de femmes intéressantes à rencontrer, tant de problèmes à exposer, j’espère qu’il lui restera un peu de disponibilité pour moi.


« Allons, Marie, reprends-toi ! » Le voilà. Je me précipite. Il me sourit. Il est seul. Il m’impressionne dans sa combinaison argentée, je ne sais plus quoi dire. Le petit discours que j’avais préparé s’est envolé, je dis n’importe quoi :



Je me précipite sur la kolabière, toute prête sur le bahut, et je reviens près de lui avec deux tasses. Une fois le liquide crémeux servi, je m’assois en face de lui :



Vic éclate de rire.



J’essaie d’imaginer la chose. Comme c’est drôle, je n’ai jamais songé que ma poitrine pourrait s’effondrer ! Bah, il me tend la perche, c’est le moment d’en profiter…



J’ouvre mon kimono et lui présente fièrement mes seins.



J’ai l’impression qu’il a rougi un peu. Serait-il impressionné ? Allez, je me lance !



Alors là, il a rougi, c’est sûr ! Il toussote, se racle la gorge et me regarde avec un air de détresse au fond des yeux. Il regarde autour de lui, « eh oui, nous sommes seuls ! », puis son regard se tourne vers moi, il s’attache à ma poitrine. Alors, j’écarte en grand les pans du kimono et le laisse glisser au sol. Je suis nue devant lui.



Je réalise tout à coup que ma candeur, bien naïve, avait un fort retentissement sur lui. Un énorme renflement, en forme de point d’exclamation se met à pousser sur son bas-ventre. Tout son corps exprime une lutte intérieure, ses yeux balayent mon corps, ses mains s’ouvrent et se ferment jusqu’à ce qu’un grand sourire vienne illuminer son visage.



Et il se déshabille devant moi.


C’est bizarre. Nous appartenons à la même espèce et pourtant nous sommes si différents ! Ces épaules carrées, ces muscles marqués qui roulent sous la peau, ce ventre plat et tous ces poils un peu partout, c’est vraiment bizarre, un homme ! Et surtout, surtout, ce sexe orgueilleux, ce barreau épais, souligné d’un sac ventru.

C’est plus fort que moi, ma main est attirée, il faut que je touche.

Première surprise, c’est soyeux et doux, tiède et… ça glisse ! Seconde surprise, en dessous c’est dur et rugueux, un vrai rocher ! Mes doigts en font tout juste le tour et quand je tire un peu, un « champignon » rouge sombre apparaît. J’ai l’impression que ça grossit encore…

Des flashes traversent mon esprit, des histoires de vieilles femmes parlant du sexe des hommes. Je suis comme aimantée, je me penche et vais tâter l’engin du bout de la langue. Odeur et goût sont à la fois tellement semblables et pourtant totalement différents du sexe féminin.

Je ne pense plus, je lèche… je suce… j’engloutis…


Sa voix me fait sursauter :



En effet, le pénis de Vic commence à tressauter sous mes lèvres. J’arrête immédiatement, mais… que faut-il faire ? Je me sens vide tout à coup, je ne sais plus rien, je n’ai d’ailleurs jamais rien su. Je lui jette un regard désespéré, il me sourit tendrement et me fait relever. Il m’entoure de ses bras, je m’y réfugie. La force que je ressens me rassure, je suis bien. Je lève mon visage vers lui, il m’embrasse, je fonds…

Au bout d’une éternité, il se recule légèrement et sourit encore :



Je le prends par la main et le mène vers ma chambre, je ne suis plus qu’un corps dénué de pensée. Tout mon être n’est qu’attente et désir. De quoi, je ne sais pas vraiment, mais Vic doit le savoir.

Debout au pied du lit, il me serre dans ses bras et m’embrasse à nouveau. Je savoure sa langue impérieuse et ses mains puissantes qui collent mon corps contre le sien. Son sexe s’inscrit en creux dans mon ventre, une sensation que je découvre et qui m’émeut. Loin d’être inactives, ses mains caressent mon dos et mes fesses. Impressionnée par toutes ces émotions, je me réfugie dans ce que je connais le mieux, le baiser, auquel je participe avec ardeur.


Il me soulève sans effort, me sourit et me dépose avec douceur en travers du lit. Je suis là, abandonnée, les bras en croix et les jambes ouvertes. Il me contemple. Son regard me réchauffe. J’attends. Moi qui ai toujours eu un rôle actif, dans toutes mes expériences sexuelles, je suis heureuse et satisfaite de me laisser faire.

Il se penche, m’embrasse le ventre et descend doucement. Je connais ça, combien de fois ai-je pu échanger cette caresse avec mes amantes ?


Non, ce n’est pas cela que je veux !


Presque brutalement, je me rassemble, échappant à ses mains et sa bouche, je me retourne et, à genoux sur le lit, je lui lance :



J’ai fermé les yeux et j’attends.

Je suis une femelle en rut qui appelle son mâle.

Deux mains m’empoignent les hanches et m’attirent vers le sexe qui vient se poser sur mes lèvres.

Je me découvre lubrifiée, je glisse sur le barreau de chair qui avance lentement. Mes nymphes sont pressées, pétries, puis mon clitoris, je sursaute.

Un instant, je perds le contrôle, une succession de flashes me traversent le cerveau et me font frissonner.


J’ai perdu le contrôle du temps.


Enfin, je suis pénétrée.

Vic est doux, il avance très lentement, je perçois mes chairs qui s’écartent. Dans un éclair, je réalise que ça n’a rien à voir avec un godemiché. Le vide qui était en moi est rempli, je suis maintenant complétée par un membre bien vivant.

Cette plénitude m’envahit, je suis désormais achevée !


Je ne pense plus, je suis portée. Je guette, j’espère cette conclusion qui va venir ensemencer mon ventre.

Moi qui ai toujours connu le plaisir d’être partenaire, je découvre celui d’être objet.

Je ne suis plus que muqueuse.


Et c’est le déferlement, l’orage, la tempête. Je suis emportée, roulée par une vague de fond… Je crois que j’ai hurlé…


Je me réveille dans ses bras, nous sommes allongés côte à côte et il me caresse doucement en me susurrant tout plein de mots que je ne comprends pas mais qui sont doux. Je suis bien, tellement bien…

Je réalise ma chance, mais je sais qu’il en faudra aussi pour les autres…

Alors, égoïstement je vais profiter pleinement de cette nuit.

Je me love contre lui et ronronne de bonheur.




—oooOooo—




Le lendemain mes rencontres ont repris, guidé par Helen j’ai pu discuter avec les unes ou les autres. J’ai ainsi pu continuer à étudier cette société sans homme, qui pourrait apparaître presque idéale dans son fonctionnement quotidien, mais où règne cependant un profond malaise sous-jacent.


L’après-midi, Irène m’a fait visiter la « ferme des hommes ». C’est un grand bâtiment à l’écart de l’agglomération principale entouré d’une haie impénétrable, haute de trois mètres. J’ai pu parler avec les dix-sept hommes et aussi rencontrer le groupe des vestales : une vingtaine de femmes qui se relaient pour rendre la plus confortable possible, la vie des reclus. J’étais vraiment très mal à l’aise, car la prison a beau être dorée, il n’en reste pas moins que c’est une prison. Sans parler de la traite, tous les deux jours, où chacun est masturbé pour fournir le précieux liquide qui permet à la colonie de perdurer.


En discutant avec ces hommes, j’ai compris qu’ils étaient résignés et qu’ils acceptaient leur état. Ils sont parfaitement conscients de l’injustice de la situation, mais comprennent aussi le désordre qu’ils créeraient s’ils vivaient dans la communauté. Quelques indiscrétions m’ont révélé aussi que certaines vestales dérogeaient souvent à la règle et agrémentaient le quotidien des hommes, surtout des plus jeunes.


Pour montrer ma fraternité avec les captifs, j’ai tenu à participer à la traite. Rouge de surprise, Irène m’a confié qu’elle n’osait pas me le demander. Je suis donc allé dans la petite salle réservée à cette opération.

L’une des vestales, une petite femme toute mince, m’a accompagné, elle m’a dit s’appeler Inès. Je ne savais pas trop quelle attitude prendre, j’ai libéré mon sexe, tout mou vu les circonstances et je l’ai regardée. Son regard s’est porté sur mon bas-ventre puis elle m’a regardé en souriant :



Elle a ouvert son kimono et, nue, à genoux, elle a pris mon sexe pour le placer entre ses deux seins. La réaction ne s’est pas fait attendre, après deux va-et-vient dans la douceur de cette poitrine majestueuse, je me dressai fièrement. Inès m’a alors couvert d’un préservatif et m’a pris en bouche. Je n’ai pas tenu longtemps face à cette spécialiste de la « gorge profonde ».

Très professionnelle, elle a récupéré le précieux sperme dans une éprouvette puis, plus du tout professionnelle, elle s’est jetée à mon cou pour un baiser profond.



Ne voulant pas perturber davantage la fragile harmonie sexuelle de cette société, j’ai regagné mon vaisseau le soir même. Pétronille était au courant de toutes mes activités grâce au nanoémetteur implanté à la base de mon cerveau. Au cours de la discussion qui a suivi, elle m’a expliqué qu’elle voudrait rencontrer chacune des coordinatrices de façon à bien analyser les besoins réels de la colonie et aussi pouvoir trouver le moyen de les aider.


La navette que j’utilisais ne permettait d’emmener qu’une personne à la fois. C’est Irène qui accepta la première, j’avais déjà remarqué sa curiosité envers Pétronille, une intelligence dont le corps était une nef interstellaire… Elles ont longuement discuté, des problèmes de Gaïa, bien sûr, mais aussi beaucoup d’éthique médicale.

Puis ce fut le tour d’Helen, peu rassurée de quitter le sol de sa planète. C’est là que l’antigravité a fait des merveilles puisque l’on ne ressent aucune accélération lors des déplacements et que la pesanteur reste constante. Elle fut impressionnée de constater la petitesse du continent colonisé face à la surface des océans. Pétronille lui parla avec respect des perspectives ouvertes par les progrès effectués par l’humanité depuis qu’ils l’avaient quittée. Helen écouta gravement, mais maintint sa volonté de garder secrète la position de Gaïa.

Kosje parla équilibre écologique, Pétronille lui décrit les systèmes mis en place sur les dernières planètes vierges colonisées. Avec Anne, les rapports devinrent très vite amicaux, à tel point qu’Anne confia à Pétronille les problèmes qu’elle rencontrait dans son couple. Sa compagne, artiste peintre, avait besoin de rapports de soumission pour pouvoir produire or Anne n’était pas franchement une dominatrice ce qui créait un déséquilibre important au sein du couple. Je me suis discrètement éclipsé devant l’intimité de cette discussion.

Il ne me restait plus qu’à amener Erika. Je n’étais pas naturel devant elle, car j’étais à la fois attiré par sa beauté et sa jeunesse mais repoussé par sa froideur et même, bien que manifestement elle fasse des efforts pour la cacher, par son hostilité.




—oooOooo—




Je suis quasiment morte de terreur ; terreur d’aller dans l’espace, terreur de me trouver seule avec un homme, et de plus, un homme qui représente pour moi tout ce que mes ancêtres ont fui et que j’abhorre.

Pourtant, dans cette bulle qui vient de décoller, il n’y a rien pour faire peur, on ne ressent aucun mouvement et la vision de la planète qui s’éloigne est magnifique. L’homme assis près de moi fait tout ce qu’il peut pour être aimable et réchauffer ma froideur. Mais, c’est plus fort que moi, je me tais obstinément, si j’ouvrais la bouche, ce serait pour cracher du venin.


Le vaisseau que nous rejoignons est énorme. L’intérieur est fonctionnel, mais très confortable. Dès mon arrivée, je suis surprise par la voix féminine qui me souhaite la bienvenue. Vic me la présente comme Pétronille, la conscience de la nef. C’est alors que l’angoisse me submerge : me voilà enfermée entre un intrus, espion d’une société que j’abomine et un être artificiel, un robot inhumain dont le but est évidemment l’asservissement de notre planète. Je me lève, tremblante :



Ces paroles lénifiantes muent mon angoisse en colère hystérique. Je profère alors toutes sortes d’insultes à caractère xénophobe, voire raciste. Je trépigne, tape des pieds, hurle jusqu’à ce que Vic me ceinture. Je lui crache à la figure, il me gifle. Je fonds en larmes.


Il m’assoit dans un fauteuil où je me réfugie, boudeuse, murée dans le silence. Je me rends bien compte que je me conduis comme une enfant, mais c’est plus fort que moi : tout le monde est contre moi, même mes compagnes, là-bas, ne comprennent pas mon obstination.


La voix douce de Pétronille reprend :



Vic intervient :



Piquée par cette dernière insulte, je me lève pour me jeter sur lui, mais il m’attrape, pose un pied sur l’assise du fauteuil et me couche sur son genou.



Il soulève mon kimono et commence à me fesser. Je me débats, mais il est beaucoup plus fort que moi ; tout ce que j’obtiens, c’est qu’il frappe plus énergiquement. Je suis bien contrainte de me laisser aller… De toute ma vie, c’est bien la première fois que je me sens dominée par une autre personne.


Les fesses me cuisent, mais je suis sidérée de constater que mon corps réagit intensément au traitement, mon ventre se contracte, mes seins sont tendus et je sens même l’humidité envahir mon entrejambe.

« Ah non, ça ne va pas se passer comme ça ! » Ce n’est pas possible, moi qui ai toujours dominé mes compagnes, je ne vais pas me soumettre à un homme. Qui plus est, à un homme qui me frappe !



Il rabat mon kimono et me replace sur mes pieds. Je réalise soudain ce que ma bouche vient de prononcer. Je suis devenue folle, je remercie mon bourreau ! Et pourtant, il faut être honnête, je me rends compte de toute la frustration qu’il y a en moi : j’aurais voulu qu’il continue… Je suis bouleversée.

Vic m’observe, il me prend la main et m’entraîne vers le fauteuil :



J’aurais tellement aimé qu’il me prenne dans ses bras, qu’il me câline. J’étais prête, consentante. Mais il me laisse là et s’en va dans une pièce à côté.


Je reste en silence un moment, à ruminer mes pensées, à prendre conscience de la révolution qui s’opère en moi. Moi, l’inflexible, qui attends, qui espère un ordre de sa part. Je serre les cuisses de plaisir à la simple idée de devoir lui obéir.



C’est la voix de Pétronille qui vient interrompre mes divagations. Je ne réponds pas, mais je lève la tête.



Je réalise alors que Pétronille a parfaitement compris ce qui se passait en moi. Et c’est une autre partie de mes certitudes qui s’écroule : Pétronille, cette intelligence artificielle est un être sensible, doué de compassion.



Et nous avons parlé, discuté de ressources, de déchets, de distribution de l’énergie. Ça a duré des heures. Vic est venu nous rejoindre, il m’a servi des jus de fruits. Nous avons plaisanté.




—oooOooo—




Quelques semaines se passent, pendant lesquelles Vic utilise les ressources dont il dispose dans les immenses soutes de Pétronille, pour améliorer le quotidien, assez spartiate, de la petite colonie : des mini-centrales d’énergie thermonucléaires quasi inépuisables et non polluantes, un satellite de télécommunication pour l’établissement d’un réseau internet semblable à celui qui existait sur Terre au XXIe siècle, une base de données contenant l’essentiel des connaissances de Pétronille et consultable par l’intermédiaire du réseau ainsi qu’une foule de petites choses qu’il serait trop long d’énumérer ici.


Un accord est rédigé, qui est accepté par vote à la quasi-unanimité. En voici la teneur :


La situation de la planète Gaïa restera secrète. Seules quelques Intelligences Artificielles auront ses coordonnées en mémoire pour programmer les vaisseaux qui assureront les échanges futurs.


Vic repartira avec un grand nombre d’échantillons de sang qu’il remettra aux laboratoires de la Confédération de façon à trouver la cause et l’antidote de la pénurie de fœtus masculins.


Il renverra le plus rapidement possible une cargaison de spermatozoïdes mâles pour pallier le déséquilibre des sexes pendant les premières générations et enrichir le patrimoine génétique de la colonie.


Enfin, il emportera aussi un chargement de fèves de kolabe de façon à établir les premières bases d’une Société qui permettra à Gaïa d’acheter le matériel ainsi que les variétés animales et végétales qui lui font défaut.




—oooOooo—




Alban et Thomas, les jumeaux de trois ans, demandent à Marie, leur maman :









Je suis conscient que beaucoup des thèmes abordés dans ce récit auraient mérité d’être développés, mais c’est un roman qu’il aurait fallu écrire !

Cette petite histoire n’a pour objectif que d’ouvrir des portes à votre imaginaire.

Alors, je vous souhaite de très beaux rêves…

Lou