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n° 16200Fiche technique72559 caractères72559
Temps de lecture estimé : 41 mn
23/05/14
Résumé:  Quand on se sent prisonnière chez des parents incompréhensifs, autant prendre le large. Mais la liberté se paie parfois très cher.
Critères:  prost fellation 69 pénétratio sandwich
Auteur : Bertrand D            Envoi mini-message
Enfin libre

En cette soirée de printemps, la ville est calme et tranquille, la nuit silencieuse. Peu de circulation ce dimanche. Dans quelques heures, la vie va reprendre et ce sera la cohue. Dans la rue déserte une voiture glisse sur sa lancée, moteur au ralenti et s’arrête doucement. Pendant une minute rien ne bouge. Puis, la porte, côté passager s’ouvre, une femme descend, entre discrètement dans l’immeuble. Le véhicule repart lentement sans bruit. Délicatement, avec beaucoup de précautions, Sandra tourne la clé dans la serrure de la porte de l’appartement familial silencieux. Pourvu que le vieux soit couché ! Longeant le couloir, pieds nus, les chaussures à la main, elle ouvre doucement la porte de sa chambre, entre, referme, pousse un soupir de satisfaction et allume la lumière.


Catastrophe, installé dans le fauteuil devant son bureau, son père est là, bien éveillé malgré l’heure tardive ou plutôt matinale. Il est deux heures. D’une voix calme, il lui dit :



Elle reste muette sous l’effet de la surprise. Il est vrai qu’elle est sortie vendredi soir pour une petite soirée entre copains, retour garanti avant une heure, promis, juré. Elle n’a qu’une heure… et deux jours de retard. Certes elle a vingt ans, est majeure, donc libre. Elle vit chez ses parents, mais sous certaines conditions. Elle est logée, nourrie, a de l’argent de poche, poursuit des études en fac de droit, mais en contrepartie elle obéit aux règles de la maison : repas à heures fixes, pas de découcher, sans autorisation paternelle. Et naturellement poursuivre des études sérieuses.


Or elle a vraiment dérogé au statut. Depuis quelques temps, elle est en retard ou quelquefois absente des repas, sans prévenir, ne tient aucun compte des remarques de son père, ce qui provoque sa colère. Il y a quelques jours, sont arrivés les résultats de l’année : catastrophiques. Ça été l’occasion d’une séance épique au cours de laquelle son père l’a traitée de tous les noms possibles d’animaux nuisibles. Il lui a annoncé que puisqu’elle ne voulait pas étudier, l’an prochain elle irait travailler.


Et aujourd’hui, absence de quarante-huit heures, sans préavis. Elle aurait aimé informer sa mère qui a dû être folle d’inquiétude, mais elle craignait de recevoir l’obligation de rentrer immédiatement. Et maintenant, c’est l’heure des comptes.



Ne trouvant aucun faux alibi valable, estimant qu’il valait mieux mettre les choses au clair, elle lui répond :



Son père pâlit. Sa fille se dévergonde et le lui annonce calmement, froidement, c’est inconcevable. Pourtant il reprend d’un ton très calme, trop calme :



Sandra s’attendait à une séance très chaude avec son père, le lendemain matin. Elle avait préparé des arguments. Mais le jugement est tombé, irrévocable, maintenant, en pleine nuit, sans qu’elle ait eu la possibilité de s’expliquer.

Elle a remis ses chaussures, a pris la valise, est sortie en faisant volontairement claquer ses talons. Ses deux frères plus jeunes, probablement à l’écoute, seront renseignés.


Une fois au bas de l’immeuble, sa colère un peu calmée, elle réfléchit, réalise qu’il lui faut trouver un point de chute. Pour cette nuit, l’hôtel situé à quelques centaines de mètres fera l’affaire. Mais ce n’est qu’une solution provisoire. D’abord, elle a peu d’argent, cent euros environ, cela ne la mènera pas loin.


Allongée dans la chambre d’hôtel, elle n’arrive pas à dormir. Ce week-end, elle l’a passé avec William, un copain de fac. Pourtant inutile de compter sur lui, elle savait très bien que c’était la dernière fois qu’ils se voyaient, il a terminé ses études et rentre chez lui, se marier. C’est lui qui l’a dépucelée l’an dernier, et surtout, il baise si bien !


Oui, à près de dix-neuf ans, elle était encore vierge. Certes, elle avait connu des caresses dans un coin sombre, des baisers, des étreintes. Mais, par crainte des conséquences, grossesse, SIDA, elle n’avait jamais franchi le pas. À sa majorité, elle a pu enfin se procurer la pilule. Elle désirait perdre son pucelage mais ne savait pas comment s’y prendre. Lors d’une soirée entre copains où elle avait un peu trop bu, elle s’est confiée à William, lui a révélé son état et son désir de devenir femme. Gentiment il lui a proposé de lui rendre service.


Une heure après, tous deux se retrouvaient dans la chambre du garçon. Il a été très doux, patient. Certes, elle avait déjà embrassé des garçons, mais elle n’avait pas une technique terrible.

William lui a fait connaître le véritable baiser. Enthousiaste, et un peu ivre, elle s’est laissée dépouiller de ses vêtements. Il a opéré lentement, câlinant au passage les parties qu’il dénudait. Ses caresses sur les seins l’ont fait vibrer. Puis il l’a allongée sur le lit, embrassant chaque partie de son corps et terminant par la fourche. Lui écartant les jambes, il a su trouver son bouton, le chatouiller d’abord du doigt, puis de la langue. Elle n’avait jamais connu ce genre d’attention. Il a attendu qu’elle commence à suinter pour se positionner pour la défloration.


Son sexe s’est mis en place dans la fente. Il l’a frotté longuement et c’est Sandra qui l’a adjuré de la pénétrer. Lentement il s’est enfoncé, immobilisé au plus profond d’elle. À nouveau elle lui a demandé de bouger. Cela a été très long mais il est parvenu à la faire frémir. Alors, il s’est déchaîné.


Certes, ce n’avait pas été le grand frisson décrit par les copines, mais pour une première fois, ce n’était pas mal. Elle est restée toute la nuit avec lui et au petit matin, ils ont remis ça. Et cette fois elle a connu du plaisir.

Depuis, quelquefois, ils en profitaient pour se retrouver. Elle a essayé avec quelques copains sympas, histoire de comparer. Mais aucun n’avait la classe de William.


Vendredi soir, ce dernier a invité ses amis pour une soirée d’adieu, avant de les quitter définitivement. Un peu saoule, Sandra a tardé. Quand tous les autres ont eu quitté l’appartement, ils se sont retrouvés seuls et ont décidé pour marquer leur séparation, de faire l’amour une dernière fois. C’était tellement bon, l’heure de rentrer était passée depuis longtemps, alors elle a décidé de rester le week-end.


Mais maintenant, comment faire ? Où se loger ? Il lui faut trouver quelqu’un, copain, copine ou couple qui l’hébergera. La plupart de ses amis habitent encore chez leurs parents. Elle ne voit que Joris et Mélissa qui vivent en couple. C’était sa meilleure copine de lycée, elles étaient très proches et le sont restées. Mais maintenant, en fac, elles ne se voient plus aussi souvent, ne poursuivant pas les mêmes études et surtout depuis qu’elle vit avec Joris. Ce dernier travaille assurant les besoins matériels du couple. Je vais essayer de leur demander l’asile.


Un peu intimidée, le lendemain matin elle leur a téléphoné. C’est Mélissa qui lui a répondu, son ami était auprès d’elle. Ils se sont révélés sympathiques et ont accepté, pour la dépanner de la loger quelques jours. Mais cela ne fait que reporter le problème.


Chez ses amis, Sandra se fait la plus discrète possible, sort quand elle comprend que le couple souhaite se retrouver seul. Ainsi le samedi arrive, sans que ses amis ne lui aient fait de remarques. C’est elle qui est gênée. Ce soir-là, ils sont invités à une soirée d’anniversaire chez des copains, lui proposent de venir. Cela lui changera les idées.

Sandra ne connaît pas ces gens-là. Mais elle accepte tout de même, d’autant qu’il lui aurait été difficile de rester seule dans leur appartement.


Elle a été agréablement surprise. Beaucoup de monde pour une soirée entre amis, environ vingt personnes, jeunes. Mais la salle de séjour de la maison est très grande. Elle reconnaît quelques têtes entrevues en fac et c’est l’occasion d’échanger quelques mots. On a dégagé les chaises, mis un peu de musique et quelques couples ont esquissé des pas de danse. Pendant ce temps, dans d’autres pièces, certains sont occupés à discuter, ou en tête-à-tête plus intimes.


Légèrement ivre, Sandra se sent détendue, oublie ses problèmes. Quand l’un des rares hommes seuls vient l’inviter à danser, elle accepte avec joie, quelqu’un s’intéresse enfin à elle. Bien que plus âgé, la trentaine, il est très sympathique. Elle abandonne ses amis, partageant sa solitude avec Eddy, son nouveau partenaire. L’alcool aidant, elle lui explique la raison de sa présence. Lui aussi a été entraîné par des relations. Elle en vient ensuite à lui parler de sa situation précaire.



Un peu étonnée, elle ne sait que répondre. Mais il parvient au bout d’un moment à la convaincre. Après tout se dit-elle, il me faut libérer mes amis, il n’est physiquement pas mal, gentil, agréable. Certes, il me faudra payer en nature, mais il n’est pas le premier avec qui je termine mon samedi.



Ils décident de terminer la soirée ensemble, sans qu’il n’esquisse aucun geste équivoque. Elle prévient ses amis qu’elle a trouvé un point de chute, elle passera prendre sa valise le lendemain. Puis tous deux partent dans un petit coupé-sport. Sandra est bien dans ce fauteuil coquille, bercée par le bruit un peu rauque du moteur. Quand la voiture s’arrête devant l’immeuble, elle est presque endormie. Il habite au quatrième et dernier étage, sans ascenseur.


C’est un appartement assez grand, confortable, meublé d’une manière un peu trop voyante à son goût. Mais elle n’est pas là pour l’esthétique, le principal est d’avoir un lit pour dormir. Et naturellement baiser.



Elle est curieuse de savoir comment il va opérer pour l’amener à lui proposer de faire l’amour. Il s’approche, l’embrasse sur la joue, puis sur la bouche. Alors là, c’est l’explosion. Jamais elle n’a connu ça. William était bon, mais Eddy, c’est du super.


La suite est irréelle. Comment se retrouve-t-elle nue sur le lit, elle l’ignore. Mais ensuite, c’est un enchantement. Pas une parcelle de sa peau qui ne soit sollicitée, pas un lieu érogène qui ne soit honoré. Aucune initiative ne lui est laissée, il la traite comme une princesse. Elle voit bientôt apparaître devant elle un morceau de choix à qui elle rend la politesse, son partenaire s’occupant de son lieu le plus intime.


Mais elle est bientôt frustrée, ne peut terminer le travail commencé. Eddy bascule sur elle, s’enfonce dans un marécage, perd pied, s’engloutit jusqu’à la racine. Et c’est une randonnée fantastique. La montée du plaisir freine son cavalier. Puis parvenu au sommet il reprend, l’entraîne dans un plaisir éblouissant. La chevauchée continue, sans la moindre faiblesse de la part du mâle.

Elle perd le compte de ses orgasmes, murmure, puis crie son bonheur. Enfin c’est l’explosion au plus profond d’elle-même. Elle s’effondre les bras en croix.

Gentiment, il parsème son corps de baisers légers. Le paradis existe se dit-elle, j’y suis, avant de sombrer dans le sommeil.


Une odeur de café la tire de son rêve enchanteur. Il est là, souriant, le plateau à la main, café et croissants.



À nouveau il l’a menée au septième ciel. Ils ont bu le café froid, mais n’y ont pas prêté attention.


Le matin, elle est allée chercher sa valise chez ses copains. Il a préparé le repas, elle a un peu participé mais l’a surtout regardé. Il est beau, souriant, décontracté. Ils ont déjeuné, elle attendait avec impatience le moment de la sieste afin de connaître à nouveau le bonheur.



Une peu dépitée, elle s’est pourtant raisonnée : bien que ce soit dimanche, il doit aller travailler. Quelques minutes plus tard, il est sorti de la chambre, habillé avec élégance mais pourtant décontracté : une véritable gravure de mode.



La porte s’est refermée. Elle a d’abord mis un peu d’ordre dans la maison, puis s’est plongée dans les revues, masculines, illustrées de voitures et de filles dénudées. Un peu lassée, elle a allumé la télé. Un match de tennis, des jeux stupides, des informations.

Tiens, un magnétoscope. Il y a une cassette engagée. Elle la lance. Stupeur ! C’est un film pornographique avec des scènes carrément sado. La fille supporte les assauts de trois hommes, dans toutes les positions, est pénétrée par tous ses orifices. Scotchée malgré elle, elle suit la déchéance de cette femme qui pourtant semble y prendre plaisir. Elle est choquée, mais ne peut détacher son regard de l’écran.

C’est l’ouverture de la porte qui la tire de cette fascination.



Interloquée, Sandra réalise qu’elle est tombée sur un type dégueulasse qui ne l’a pas draguée pour rien. Il se prostitue et m’incite à le faire. Je vais le quitter dès ce soir. Oui, mais pour aller où ?



Pendant le dîner, elle n’a pas dit un mot. Eddy, par contre a parlé de tout et de rien, ne faisant aucune allusion au sexe. Après le café, il est allé au salon.



Ne sachant comment opérer une retraite vers la chambre, Sandra, debout, suit le début de la projection. Il s’agit d’un film soft, genre policier, la recherche d’un violeur. L’intrigue est assez banale, quelques scènes d’action, pas mal de scènes dénudées, d’autres très bien suggérées de fellation et une de coït, mais restant dans les limites de la décence.


Inconsciemment, elle suit le déroulement du film, s’assied à côté d’Eddy. Celui-ci, subrepticement, glisse son bras derrière la tête de sa compagne et bientôt lui caresse le sein. Elle se tourne vers lui, il l’embrasse avec beaucoup de fougue. C’est fini, elle est perdue. Le magnétoscope est arrêté, départ vers le lit.

Cette nuit encore a été merveilleuse, le réveil aussi délicat.

Le matin, Eddy n’a pas soulevé le problème du départ, mais Sandra n’a cessé d’y songer. Comme la veille, après le déjeuner, il lui a dit qu’il sortait.



C’est un ultimatum : tu pars ou tu fais la pute. Elle a réfléchi toute la journée, se trouver SDF, sans moyens ou bien faire quelques passes, avoir le vivre et le couvert et surtout les caresses d’Eddy. Elle ne parvient pas à se décider, quand la porte claque derrière elle. Il est à peine cinq heures et il est déjà de retour. Le sort vient de décider pour elle.



Elle n’a pas le courage de partir, reste silencieuse.



Après dîner, ils sont allés au lit. Cette fois-ci, elle n’a pas eu droit au grand jeu.



Elle a tenté d’imiter les strip-teaseuses. Il l’a regardé, lui a fait des remarques, indiqué comment agir pour que l’homme soit excité. Ensuite, elle l’a déshabillé. À nouveau il a émis quelques critiques. Puis il y a eu la fellation. Eddy lui a reconnu une bonne technique mais n’a pas été satisfait.



A suivi une séance pénible, son compagnon appuyant sur sa tête afin de mieux se faire absorber. Elle l’a senti à l’intérieur de sa gorge, y est presque parvenu.



Et pour la première fois, elle l’a fait, sans trop de difficulté, elle doit le reconnaître, mais écœurée.



Et elle a eu sa récompense, une soirée vraiment sensationnelle.

Ainsi, au fil des jours elle apprend la technique des putes. Il la prévient que certains clients voudront la sodomiser. Il vaut mieux que je te prépare, sinon ce sera effroyable, laisse-moi faire. C’est une partie qu’elle craignait particulièrement. Mais pas moyen d’y échapper.

Il l’a caressée, bien enduite de lubrifiant, est allé lentement, mais elle a tout de même souffert.

En une semaine la jeune fille délurée est devenue une pute. Le vendredi soir, il lui avait enseigné l’essentiel. Il l’a récompensée de la manière qu’elle adore.

Couchée l’un près de l’autre, il lui a dit :



Le lendemain, il l’a déposée devant un immeuble chic, lui donnant le nom de son client. Effrayée, mais sans autre possibilité, elle a sonné. Par interphone une voix l’a invitée à monter.

À six heures, Eddy est passé pour la reprendre. À son appel, elle est descendue. Durant tout le parcours elle n’a pas dit un mot.

Ils ont dîné, son compagnon s’était surpassé. Mais elle est restée silencieuse. Après le repas, dans le lit, il lui a demandé :



Ainsi, depuis plus d’un mois, Eddy lui trouve des clients. Comment, elle n’en sait rien, il doit avoir beaucoup de connaissances. D’autre part, certains de ses partenaires lui ont demandé son numéro de téléphone portable. Déjà trois l’ont rappelée, pour lui demander une prestation.

Elle est pour eux un soulagement sexuel, et même une confidente pour certains. Pourtant tous ne sont pas aussi agréables.

Elle reçoit de cent à deux cents euros à chaque fois. Bien qu’elle commence à s’y habituer, les fellations complètes et surtout les sodomies sont difficiles à supporter. Il est vrai que dans ce cas le montant de la prestation est plus élevé.

Elle a beaucoup de temps de libre, s’occupe du ménage, lit, regarde la télé. Et surtout elle peut sortir, aller faire du shopping, elle en a les moyens.


Un jour, Eddy l’a conduite dans un village voisin. La prestation a été particulièrement pénible. Le client, vieux et moche, n’a voulu la prendre que dans le cul, Eddy ne l’avait pas prévenue. Toutefois, l’homme a été généreux. Elle a eu deux cents euros, mais ça les valait bien.

En revenant, son compagnon lui a parlé de son prochain rendez-vous.



La réponse de Sandra a jailli nette, sèche, sans aucune hésitation. Changeant d’attitude, d’un ton glacial, il lui dit :



Un grand coup de frein, le chauffeur déboucle la ceinture de sa voisine, se penche, ouvre la portière côté passager, propulse la fille hors de son siège. Elle tombe dans le fossé. Le temps qu’elle réalise et se relève, la voiture est déjà partie.

Hébétée, elle se retrouve dans la nuit glaciale, en robe légère et petit blouson sous une fine pluie froide. Elle n’a même pas eu le temps de saisir son sac. Elle éclate en sanglots.



Dans la cuisine, occupé à préparer son dîner, Laurent parle à ses quatre chiens, des bergers allemands, impressionnants. Accroupis, ils écoutent leur compagnon qui soliloque, leur raconte sa journée. Il ne sait pas s’ils le comprennent, mais surtout, gros avantage sur les humains, ils n’émettent pas de contestation. Après manger, il va lire dans le canapé, ses compagnons autour de lui.


Brusquement, les bêtes se redressent et grognent. Pas besoin d’alarme pour lui signaler que quelqu’un s’approche de la maison. À cette heure tardive, ce n’est pas un habitué, il se serait annoncé par téléphone. Aussitôt il ouvre une porte donnant sur une pièce annexe. Les bêtes entrent s’y réfugier. Il laisse le battant entrouvert, ainsi en cas de danger ils seront prêts à intervenir. Puis il se remet à cuisiner.

Quelques coups frappés à la porte, il va ouvrir. Une fille ruisselante est là.



Il invite la femme à entrer dans une grande pièce, puis, ouvrant une porte donnant sur un long couloir, il la précède, la conduit dans une vaste salle de bain très bien équipée.



Le long de la route, sous la pluie fine, elle a décidé de faire du stop. Mais en une demi-heure, il n’est passé que trois voitures qui ne se sont pas arrêtées. Elle a marché difficilement avec ses talons aiguilles, et l’un deux a cassé après quelques centaines de mètres. Pieds nus, elle a avancé jusqu’à ce qu’elle butte sur une borne sur laquelle elle a déchiffré le nom du prochain village situé à trois kilomètres. Épuisée, désespérée, elle était prête à se coucher et abandonner sa course. Cherchant un arbre pour se mettre un peu à l’abri, elle aperçoit une faible lumière pas très loin. Poursuivant sa marche, elle parvient à une allée conduisant vers un grand bâtiment avec une habitation accolée.

Et maintenant, elle est au chaud. Le gars qui l’a recueillie est sympathique, grand et costaud, un vrai paysan : blue-jean, chemise épaisse à carreaux, charentaise aux pieds.

Il va peut-être m’accorder l’hospitalité, mais il faudra payer en nature. Tant pis, cela vaut mieux que d’être sous la pluie. D’autant que ce ne sera pas trop pénible, il est jeune, sympa, et en plus bien bâti.

Dépouillée de ses habits, elle a utilisé des serviettes et a même déniché un sèche-cheveux. Pieds nus, enveloppée seulement dans le peignoir immense du propriétaire, elle le rejoint, ses habits mouillés sur le bras.



Il ouvre une autre porte débouchant sur une buanderie, ouvre une grande armoire chauffante dans laquelle il accroche les vêtements.

Sandra en profite pour examiner la vaste pièce où elle se trouve. C’est une salle commune comme dans les fermes anciennes, les murs crépis à la chaux. Mais avec tout le confort moderne. Face à la porte d’entrée, un coin cuisine très bien équipé. À côté, une cheminée ouverte dans laquelle brûle quelques bûches. Mais ce n’est pas ce foyer qui à lui seul peut procurer la douce chaleur qui règne dans toute la maison.



Il s’affaire devant la cuisinière. Puis, il prépare sur la vaste table massive, deux couverts.



Obéissant, elle s’installe. Il apporte une soupière ancienne. La couleur du brouet ne lui inspire pas trop confiance, elle tend son assiette par politesse, n’acceptant que très peu de potage. Elle porte avec précaution la cuillère à la bouche. Surprise : le goût est exquis, elle regrette aussitôt de ne pas en avoir accepté davantage. Ensuite une omelette aux champignons, délicieuse aussi. Enfin le plateau de fromage.

Le repas s’est déroulé en silence, Sandra ne trouvant pas de sujet de conversation, son hôte restant silencieux. Ensuite, il lui propose : café, thé ou infusion.



Pendant qu’ils buvaient leur tisane, il lui a précisé son emploi du temps pour le lendemain.



Comment, à ma chambre, alors, cela veut dire qu’il ne va pas me baiser ? Il ne sait pas profiter des occasions, ou je ne suis pas à son goût, à moins qu’il soit homo. Pour moi, il me plaît bien, cela aurait été un plaisir, pas une punition.

La pièce où elle est entrée est meublée à l’ancienne, lit haut, grande armoire, rideaux fleuris. Il y règne une agréable chaleur. Il s’est retiré, lui souhaitant une bonne nuit.


Quelques coups frappés à la porte l’ont tirée de son sommeil. Il est six heures. Elle a passé une merveilleuse nuit, le matelas était souple et la couette très chaude.



Elle a trouvé sur la table de la cuisine tout un assortiment d’aliments qui lui a permis de composer le menu de son choix. À l’heure prévue, elle est prête.



Il a ouvert la porte, l’invitant à sortir. Le temps est gris, il bruine. La voiture n’est pas encore là, juste un tracteur.

Après avoir fermé, il s’est dirigé vers l’engin.



Stupéfaite, elle a obéit s’apprêtant à s’asseoir sur une caisse ou quelque chose d’approchant. Surprise, deux fauteuils, une cabine chaude. Elle a tout juste entendu le moteur démarrer. Un vrai véhicule de luxe.

Sur la route, le tracteur a rapidement atteint soixante kilomètres heure et s’est stabilisé à cette allure. À un moment, deux coups brefs d’avertisseur, probablement quelqu’un qui veut doubler. Mais non, le conducteur répond par le même signal et agite son bras par-dessus sa tête.



Le plus emmerdant, c’est que je n’ai pas un rond et un talon cassé. Mais je tâcherai de me débrouiller.

L’engin s’est arrêté devant l’arrêt du car, abrité par un toit transparent. La bruine s’est transformée en pluie. Heureusement je serai toujours à l’abri. Elle a ouvert la porte, lui a tendu la main pour le remercier et lui dire au revoir. Elle a senti qu’il lui glissait un papier. À peine est-elle en bas, qu’il est reparti. Elle a regardé ce qu’il lui avait remis : un billet de vingt euros. C’est une chance, car elle ne sait pas comment elle aurait fait. Taciturne peut-être, mais drôlement psychologue, gentil et surtout beau gars, un chic type.


Le bus l’a laissée assez loin de l’appartement d’Eddy. En claudiquant, Sandra a mis un long moment pour arriver. Durant le parcours, elle a réfléchi, elle est coincée. Il lui faut faire la pute, pas d’autre solution. Timidement, elle a frappé à la porte.



Il lui a demandé où elle avait passé la nuit. Elle lui a tout raconté, lui a indiqué le merveilleux accueil qu’elle avait reçu.


Le lendemain soir, vers six heures, ils sont partis. Arrivés devant une grande propriété entourée de hauts murs, il a sonné, s’est fait reconnaître, et le portail s’est ouvert. Après une centaine de mètres, une magnifique bâtisse ancienne. Sur le perron, un homme, la cinquantaine, grand, mince, bien conservé. Costume et chaussures de prix, la classe.



L’homme s’avance, tend la main à la jeune fille, très galant.



Il les a fait pénétrer dans un grand hall. Prenant Eddy à part, ils ont échangé quelques mots, lui a tendu une enveloppe, puis l’a renvoyé, sans même lui toucher la main, comme un simple valet.

Il a appelé :



Est apparu un couple d’une soixantaine d’années.



Ils sont retournés à leur travail



Ils sont montés par un large escalier, ont emprunté un couloir, sont entrés dans une chambre. Ça y est, le moment crucial est arrivé. Après tout, il n’est peut-être pas trop désagréable.



Le ton a changé, il est toujours très policé, mais maintenant, c’est un patron, un maître qui parle, il la tutoie. Elle obéit, essayant d’être naturelle. Nue, elle se tourne vers lui.



Elle obéit, le dépouillant mais rangeant soigneusement les habits.



Ça, elle connaît. Eddy adore ça. Je suis sûr que le vieux va vouloir lui aussi que j’avale.

Le sexe n’est pas très ferme mais le devient rapidement sous ses caresses. Prenant la tête à deux mains, il l’utilise réglant le rythme. Et au moment critique, il la maintient, se déversant dans sa gorge. Elle avale, puis nettoie soigneusement le sexe de la langue. Après tout, rien d’extraordinaire se dit-elle.



Il met une robe de chambre, mais ne lui propose aucun vêtement. Heureusement qu’il fait très doux dans la maison.

Il s’installe à table. Elle se place debout, à côté de lui, attendant ses ordres.



Bon, j’ai compris, dans l’intimité je suis sa pute. Mais le reste du temps, il me vouvoie, me traite comme une servante normale.



Maintenant qu’il a repris des forces, il va me baiser.

En effet, dès qu’il a franchi la porte, le personnage change. Elle s’avance vers lui et lui ôte sa robe de chambre. Il s’allonge sur le lit et lui dit :



Elle ne va pas l’embrasser, les putes ne font pas ça. Ses mains lui caressent le corps, descendent vers le sexe encore flasque. Par de petites caresses manuelles, elle commence à l’éveiller. Elle le prend en bouche comme un bonbon et de la langue le fait rouler contre son palais. Rapidement il prend du volume et se retrouve ferme. Elle continue et c’est son maître qui l’arrête.



Se plaçant au-dessus d’elle il la pénètre et commence le coït. C’est quelqu’un de très compétent et Sandra sent monter en elle un trouble, puis du plaisir. C’est le comble, je suis une pute et je vais jouir. En effet, il la conduit jusqu’à l’orgasme, mais lui n’a pas pris son plaisir. C’est vraiment un type formidable. Il se retire, lui dit :



Oh, merde, ça, je n’aime pas trop. Mais il fallait s’y attendre.

Elle se place dans la position demandée. Elle sent une fraîcheur sur sa rosette, un doigt glisse en elle une pommade froide. Ah, bon, il est bien quand même. Puis elle perçoit le gland qui se présente et pénètre lentement en elle. Ça va, il est doux. Bien enfoncé, il attend quelques secondes puis se met en mouvement. Une main lui saisit un sein, l’autre lui gratte le clitoris. Après quelques minutes de va-et-vient, il se vide en elle.

Je n’ai pas eu de plaisir, mais ce n’était pas désagréable, c’est la première fois qu’un client m’encule aussi bien. Il est retombé à côté d’elle et lui a dit d’un ton gentil :



Il l’a conduite à l’étage supérieur, dans une petite pièce bien aménagée avec même une douche.


Le lendemain elle lui a porté le café au lit. Il lui a donné une robe noire, très courte et très décolletée, permettant d’apprécier ses charmes.

Les amis sont arrivés vers neuf heures. Deux hommes dans le même genre que le propriétaire des lieux, d’un âge approchant, même type de vêtements. Une heure après, la sonnette a retenti dans la cuisine. Elle se rend auprès de monsieur.

Les trois hommes sont assis dans un salon, en train de bavarder.



Comme prévu, elle a servi le repas. Les trois hommes ont été à peu près corrects, si ce n’est parfois une main qui glissait sur ses fesses nues.


Le soir après le dîner, le ton a changé. Ils l’ont fait venir dans le salon et Monsieur lui a ordonné de se déshabiller. Elle a agi comme la veille et les invités ont apprécié, ils ont pu palper, caresser ses seins, ses fesses.



Monsieur François, le premier, l’a choisie pour ce soir. Il s’est révélé un peu brusque dans ses rapports, mais rien de méchant. Naturellement elle n’a pas eu de plaisir.


Tout le long de la semaine elle a servi à table, puis au lit, avec l’un ou l’autre des visiteurs. Elle retournait ensuite dans sa chambre. Bernard, le deuxième convive, ne l’a choisie qu’à deux reprises. Lors de leur relation il a été très doux. La deuxième fois, il n’est pas parvenu à l’honorer, lui demandant simplement de n’en rien dire aux autres. Monsieur est monté la retrouver plusieurs fois, après qu’elle ait été libérée et lui a fait l’amour, toujours aussi agréablement.


Le samedi, les trois hommes ont décidé de faire une petite fête, dans le salon.

Sandra a dû, après s’être dévêtue, déshabiller les trois hommes. Monsieur et François avaient leur sexe dressé, celui de Bernard était au repos. Ils ont décidé de la prendre simultanément, en sandwich, pendant qu’elle sucerait le troisième. Sandra n’avait jamais fait ça, mais n’a pu refuser. Elle avait peur. François s’est allongé et l’a prise normalement. Monsieur s’est mis derrière elle, l’a bien préparée, puis s’est enfoncé dans ses fesses. Il a eu un peu de difficultés et Sandra, assez mal. Mais elle s’est tue, ayant dans la bouche le sexe encore flageolant de Bernard.

Enfin, son supplice s’est terminé, on l’a invitée à se retirer, François lui claquant les fesses au passage. Elle a regagné sa chambre et s’est longuement douchée. Maintenant elle est une vraie pute.


Le dimanche soir les invités sont partis. Mais Bernard en la remerciant, lui serrant la main lui a glissé un billet de cent euros.

Monsieur l’a invitée à partager son repas. Il l’a remerciée de sa disponibilité et de sa gentillesse, et lui a dit, aimablement, qu’il aimerait profiter d’elle encore ce soir. Elle a accepté avec un certain plaisir.

Dans le lit, il s’est comporté comme un véritable amant. Il lui a prodigué toutes les caresses possibles ne négligeant aucune partie de son corps. Quand ils se sont unis, il a attendu qu’elle ait pris son plaisir pour se soulager. Il l’a invitée à prendre sa douche avec lui et lui a demandé de rester pour la nuit.

Le matin, il l’a réveillée en la caressant et à nouveau lui a fait l’amour.

Elle est allée chercher le petit déjeuner et ils l’ont pris comme un véritable couple. Puis reprenant un ton sérieux et la tutoyant toujours :



L’homme a éclaté de rire, puis devant l’air surpris de Sandra, il s’est calmé et lui dit :



Il lui a remis mille euros.

Eddy est venu la prendre à dix heures comme prévu. Dans la voiture il lui a dit que Monsieur avait été très satisfait d’elle et que probablement il la redemanderait.



Le jeudi, Monsieur a rappelé. Il allait passer le week-end avec son épouse et voulait Sandra. Eddy a été surpris de la demande, mais du moment qu’il payait… Par contre, quand il l’a annoncé à sa compagne, elle a été stupéfaite. Elle n’avait jamais fait l’amour avec un couple. Mais après tout, pourquoi pas.


Le vendredi, vers six heures, ils sont retournés à la propriété. Monsieur attendait sur le perron. Sandra est montée la première. Il lui a pris la main et l’a accompagnée à l’intérieur, sans se soucier d’Eddy, le laissant à l’extérieur. Celui-ci, interloqué, vexé, est reparti sans un mot.

Monsieur a amené Sandra dans le salon. Dans un fauteuil une femme, la cinquantaine, très belle, l’attendait avec un grand sourire.



Je suis tombé sur un drôle de couple. Que vont-ils me demander comme prestation ?

Un plateau avec carafe et verres se trouvait sur la petite table.



Elle a accepté. Mais je rêve, ils me traitent comme l’un de leurs invités. Puis monsieur a expliqué :



Il est allé chercher le fauteuil motorisé, tous deux ont aidé l’épouse à s’installer. Puis, ils ont accédé au jardin à la française. Des allées bien ratissées, des buis, le tout est magnifique.


Je comprends, cette fois-ci, pas de baise, simplement dame d’accompagnement. Au fond, ce n’est pas plus mal. Voilà pourquoi il cherche ailleurs. Mais est-ce qu’elle est au courant de ses frasques ?

Pendant une heure elles se sont promenées. Madame l’a interrogée sur sa situation, ses capacités.

Oui elle a un bac littéraire et a même fait deux ans de fac de droit. Puis elle lui raconte sa descente aux enfers.


La dame l’a écoutée avec beaucoup d’attention, lui posant des questions. Quand elles sont rentrées, Sandra se sentait soulagée, heureuse même, pour la première fois elle avait pu parler de sa situation, on l’avait écouté sans la critiquer.


Elle a naturellement servi le dîner, mais a été invitée à manger à leur table. La discussion a roulé sur beaucoup de sujets d’intérêt général, mais rien de personnel.

Après avoir pris le café, ils ont conduit l’infirme dans la chambre. Son mari est sorti. Elle a demandé à Sandra de l’aider à se déshabiller et se coucher. Cette dernière s’interrogeait pour savoir comment la suite allait se dérouler.



Monsieur l’attendait. Il lui a fait l’amour d’une manière formidable, la traitant comme une dame. Puis est allé rejoindre son épouse.


Le samedi après-midi, les deux femmes ont effectué une longue promenade, ont beaucoup parlé. Madame a appris à Sandra que tous deux étaient avocats, avaient un cabinet et travaillaient avec plusieurs assistants.

Puis, après le dîner, comme la veille au soir, elle a aidé Madame puis est allé rejoindre Monsieur.


Le week-end a été merveilleux.


Le lundi matin, ils l’ont ramenée en ville. Pendant le trajet, c’est la dame qui lui a remis l’enveloppe. Arrivés devant leur domicile, Monsieur lui a appelé un taxi pour rentrer, il ne tenait pas à ce qu’Eddy soit vu près de chez lui.


Elle a trouvé l’appartement vide. Sur la table, un petit mot dans lequel son compagnon lui indiquait qu’il s’absentait pour quelques jours. Elle a été surprise qu’il ne le lui en ait pas fait part le vendredi. Puisqu’elle avait du temps libre, elle a décidé d’aller chez le paysan pour le rembourser, mais surtout pour retrouver ce type si gentil, si bien et le payer en nature s’il le désirait.


Elle a consulté les horaires du car. Elle pouvait y aller, après midi, se rendre à pied chez lui. Une fois là-bas, elle saurait se faire inviter, sinon, elle aurait le temps de revenir.


Aujourd’hui elle a mis des baskets et le parcours ne lui semble pas très long. Quand elle s’est approchée, contrairement à la dernière fois, elle a été accueillie par trois chiens menaçants. Étonnée, mais surtout effrayée, elle s’est plaquée contre un mur. La porte de la maison s’est ouverte, et son hôte est sorti, un fusil à la main.



Terrorisée, elle s’est approchée. L’homme l’a fait entrer, sans cesser de la tenir en joue. Quand elle s’est retournée, elle a vu le visage tuméfié de son interlocuteur.



Sandra s’est retrouvée dans une cellule à la gendarmerie, en attendant l’arrivée du lieutenant. C’était Eddy et Jeff son copain qui ont dû faire le coup, elle en est sûre. Mais jamais un juge ne voudrait croire qu’elle est innocente, d’ailleurs si Eddy est arrêté, il l’impliquera probablement.

L’officier est arrivé et l’a interrogée. Elle lui a dit la vérité, il a enregistré ses déclarations, mais devant son air sceptique, elle a bien compris qu’il ne l’avait pas crue. Il lui a indiqué qu’elle serait présentée à un juge d’instruction.


Le lendemain elle a été conduite au palais de justice. À nouveau elle a été interrogée. Le juge d’instruction est lui aussi resté sceptique lors de son récit. Quand elle a parlé d’un avocat qu’elle connaissait, sans pouvoir lui citer le nom, il a souri. Toutefois, quand elle a indiqué l’adresse, il a paru plus attentif et l’a fait sortir.

Une heure après arrivait un avocat, du cabinet de Monsieur. À partir de ce moment-là, tout est allé très vite. Elle a été confrontée à la victime, mais son défenseur a su présenter des arguments et quelques heures après elle était libérée.


Elle est rentrée humblement chez ses parents, bien résolue à s’excuser et à s’engager à mener une vie tranquille. Quand elle a sonné, c’est son frère le plus jeune qui est venu ouvrir. Il a annoncé son arrivée en criant son nom. Sa mère, en larmes, l’a embrassée. Son père ne lui a rien dit, mais son regard a indiqué un soulagement, il croyait sa fille définitivement perdue. Elle s’est bien gardée de préciser de quelle manière elle avait survécu.


Quelques jours plus tard, elle était convoquée au palais de justice, confrontée à Eddy et son ami Jeff. Ils avaient été rapidement retrouvés et confondus, d’une part par la victime, d’autre part par les traces des morsures de chiens.

À la sortie de la séance, Sandra, accompagnée de son avocat, s’est approchée de Laurent.



L’avocat est intervenu :



Sandra a trouvé un emploi d’hôtesse de caisse au supermarché, trente heures par semaine. Ses horaires sont irréguliers, son salaire horaire est au SMIC. Elle paie une pension à ses parents. Elle sort rarement le samedi soir, ne déroge plus aux règles familiales. Elle n’a aucune liaison. D’ailleurs, à la fin du mois, elle n’a plus que cent euros quand elle a tout réglé. Heureusement, il lui reste un peu d’argent de ses activités antérieures. Après, elle craint d’être obligée de faire quelques passes pour se renflouer.


Un vendredi soir, l’affluence est importante. Sandra travaille mécaniquement, sourire, « bonjour m’sieur dame », enregistrement des articles, règlement de l’addition, « au revoir, merci, bonne soirée ». Elle ne prête aucune attention aux visages des clients. À l’approche de l’heure de fermeture, un client tarde à retirer sa carte, bloquant sa caisse. Levant les yeux, elle l’invite à le faire.



Surprise, elle a reconnu Laurent, la victime.



Il s’éloigne avec son chariot. Dix minutes plus tard, elle ferme sa caisse, retour au vestiaire et départ. En ce mois de juin, il fait encore jour. Elle va prendre son vélo, traverse le parking. Une voiture débouche, l’obligeant à ralentir. Le véhicule s’arrête. La portière s’ouvre, c’est Laurent.



Elle a enfourché son vélo, est partie.


En route, elle se traite de tous les noms. Elle aurait pu être plus aimable, lui demander de garder le silence. J’espère qu’il ne racontera pas à tout le monde que je suis une pute.


Le vendredi suivant, en fin de service, elle a vu arriver à nouveau Laurent. Il a réglé ses achats et en partant lui a dit :



Cette intervention l’a perturbée. À partir de cet instant, ses gestes ont été automatiques.

Dans le vestiaire, elle se demande comment agir. Demander à une copine de la ramener chez elle, abandonner son vélo, elle le prendrait plus tard. Mais ce ne serait que renvoyer le problème, elle juge qu’il vaut mieux mettre les choses au point avec Laurent, le virer rapidement, elle sera tranquille.

S’avançant le vélo à la main, elle a vu sa voiture arrêtée en bout de l’allée. Il est debout, devant la portière ouverte.



Merde, il m’a eue. Mais je ne vais pas lui soutirer mille euros après tous les emmerdements que je lui ai provoqués.



Excédée, en colère, Sandra part en vélo, il la suit. Arrivée devant l’immeuble, le temps qu’elle descende de bicyclette, il est derrière elle. Quand elle ouvre la porte de l’appartement, il la suit. Son père est surpris de voir un étranger.



Époustouflée par l’audace de Laurent, elle ne peut qu’acquiescer. Difficile d’expliquer à son père quelles sont leurs relations. Elle monte rapidement changer de robe.



Ils sortent et partent en voiture. La soirée est tiède, pour profiter de l’air, ils roulent les fenêtres ouvertes, mais restent silencieux pendant le trajet. À leur arrivée, les chiens accueillent l’auto avec des jappements de joie. Ils entourent Laurent, se frottant contre ses jambes, ignorant Sandra.

Dans la salle commune, une table est préparée avec deux couverts.



Ce ton de commandement l’a surprise. Mais elle allait le faire payer, elle était une pute. Elle serait à sa disposition.



Il sort son chéquier, remplit le formulaire et le lui donne. Elle le range soigneusement.



Ils ont mangé en silence, elle n’a pu croiser ses yeux. Après le repas, il a desservi la table. Puis se levant, il lui a dit :



Suivant le couloir, il s’arrête devant une porte, c’est la chambre où elle va officier. Après avoir refermé, il s’approche d’elle, l’enlace et veut l’embrasser. Elle détourne la tête, refusant le baiser.



Avec des gestes doux il commence à la dépouiller. Sandra se laisse faire et bientôt se prend au jeu. Quand il l’a mise nue, il la couche dans les draps entrouverts. Rapidement il se met dans la même tenue.

Bon dieu ! Qu’il est beau. On ne le croirait pas sous ses habits de paysan. Et en plus, rudement bien monté. Ce va être un régal pour peu qu’il ait la technique.


Il s’allonge à côté d’elle, entreprend de lui baiser le visage puis les seins. En bonne professionnelle, elle lui saisit le sexe. Mais il enlève la main féminine, il veut opérer comme avec une femme qu’il aurait séduite.

Sa langue virevolte autour du mamelon. C’est vraiment agréable, il est compétent. Puis sa tête glisse le long du corps et vient s’attaquer à la fourche. Il commence à la lécher. Vieux réflexe de professionnelle, elle pivote afin de lui rendre la politesse. Surpris, il la laisse pourtant faire. Bientôt chacun œuvre de son côté. Consciencieusement, elle le prend en bouche, et son nez vient bientôt toucher son pubis. Mais progressivement c’est le plaisir qu’elle ressent qui la pousse à continuer. Il est d’une habileté formidable. Sa langue, ses dents titillent le bouton, ses doigts coulissent dans son vagin, c’est délicieux. Elle sent monter le plaisir, ça devient terrible Sandra transforme alors sa bouche en vagin. Elle enfonce et ressort le sexe à grands coups. Il cherche à l’éloigner, mais elle se cramponne à son bassin et bientôt, se déverse au fond de sa gorge le trop plein de Laurent. Elle jouit.


Consciencieusement elle nettoie l’outil. Mais aujourd’hui, ce n’est pas une corvée, mais un plaisir après le bonheur qu’il lui a donné. C’est aussi bon, mais très différent de ce qu’elle ressentait avec Eddy. Chez ce dernier, c’était une mécanique bien au point. Avec Laurent, on sent la passion. Maintenant, elle voudrait se serrer auprès de lui, qu’il la prenne dans ses bras, qu’il la cajole. Transmission de pensée ou désir similaire, il la prend contre lui. Il est vraiment formidable.



Comme dans un couple d’amants, il l’a aimée. D’une façon normale, comme il dit. Il a su attendre qu’elle ait un orgasme pour prendre son plaisir. Sandra avait accepté de tenir ce rôle puisque telle était sa volonté. Mais elle a perdu le contrôle. Elle oublie sa fonction et participe comme une simple maîtresse. Quand ils retombent satisfait, épuisés, après l’explosion de bonheur, elle l’embrasse sur la joue.

Enlacés, ils se sont endormis. Quand elle a repris conscience, il était à côté d’elle, sur le coude, ses yeux la dévoraient.



Le sexe était déjà à demi érigé. Elle le prend en bouche et mets en œuvre toute sa technique. Bientôt, c’est un pal luisant, prêt à l’emploi. Elle se place contre lui, de dos, et guide sa tige dans sa rondelle. C’est elle qui s’empale.


Surpris de cette décision, il laisse faire, mais n’ose pas bouger. Alors c’est elle qui prend l’initiative, joue du bassin, enfonce au maximum le sexe. Laurent la saisit alors par les hanches et prend les choses en main. Son bassin claque contre les fesses de Sandra. Cette dernière en profite pour se taquiner le clitoris. Leur union a été rapide et tous deux ont explosé simultanément. Il la maintient enserrée dans ses bras, ses mains saisissant les seins. Perdant sa rigidité, le sexe est sorti de lui-même.

À l’oreille, il lui murmure doucement des mots d’amour. Elle l’écoute comme dans un rêve, se laisse bercer par cette tendre musique.



Ils se sont levés, ont agi comme un couple. C’est Laurent qui a fait la cuisine, Sandra se contentant de l’aider, de faire un peu de ménage. Avant de manger, elle lui a offert un apéritif bien particulier. Jacques assis sur sa chaise, elle est venue le chevaucher, se plantant elle-même le poinçon dans l’encoche.


Ainsi, tout le week-end ils ont profité l’un de l’autre. Le dimanche soir, il l’a ramenée chez elle. Avant d’ouvrir la porte, elle s’est retournée, lui a pris la tête et l’a embrassé sur la bouche.



Elle est rentrée souriante chez elle, la tête pleine de projets.