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Temps de lecture estimé : 47 mn
04/06/14
Résumé:  Jean, un jeune homme, regrette d'avoir des rapports trop convenus avec Laure, sa charmante épouse. Il se pose des questions. Le diable lui propose de lui venir en aide ; mais peut-on vraiment attendre une aide du Malin ?
Critères:  extracon cérébral mélo fantastiqu
Auteur : Barberousse  (Vaudeville ou tragédie, on slalome toujours entre les deux)      Envoi mini-message
Croquer le diable par la queue




Chapitre 1 – Prise de conscience d’un mari



Cet après-midi-là, Jean Cuvelier, un grand gaillard d’un mètre quatre-vingts, était en train de forniquer avec son épouse dans la buanderie. Lui était debout, ladite épouse assise sur le dessus de la machine à laver installée dans cette minuscule pièce.

L’épouse, toute habillée comme Jean, se tenait cuisses écartées et Jean allait et venait dans la chatte de madame qui ne manifestait pas vraiment un enthousiasme délirant… le service minimum, quoi…

Et pourtant faire comme ça l’amour à la sauvette, ça aurait dû lui réveiller les sens !


C’est à cet instant qu’une pensée déroutante et gênante vint assaillir le cerveau de Jean, comme dans un flash. Vraiment quelque chose n’allait plus dans leur couple.


Bien sûr, la charmante Laure se laissait besogner sans rechigner mais quand même, comme souvent dans leurs copulations, sans manifester le contentement qu’il était en droit d’attendre en contrepartie de ses efforts. Une de ses attentes qui n’était pratiquement jamais comblée depuis… quelque temps déjà.


En résumé, il regrettait un manque évident de participation et de passion de sa part dans leurs rapports conjugaux. Ce qu’il aurait voulu être une fête ressemblait un peu trop à un devoir conjugal, accompli avec beaucoup de bonne volonté, mais subi et non recherché.

Et fichtre ! À vingt-cinq ans, on attend un peu plus d’une étreinte avec celle qu’on aime ; car il l’aimait, sa jolie moitié !


Mais revenons un peu en arrière pour mieux faire connaissance avec notre gentil couple.



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Donc lui s’appelle Jean, elle, c’est Laure. Ils ont tous les deux vingt-cinq ans. Ils sont sympathiques et plutôt bien faits de leur personne. Laure est une jeune femme de taille moyenne, blonde aux jolis reflets roux, aux yeux verts. Elle a une poitrine ferme, un peu petite suivant les canons actuels mais, au moins, totalement naturelle.

Lui est grand, brun, moyennement sportif, son travail de bureau aurait tendance à laisser s’alourdir sa silhouette ; mais bon, à cet âge, cela reste tout à fait acceptable.


Ils se sont connus presque dès l’enfance, se sont mariés à la fin de leurs études. Ils n’ont ni l’un, ni l’autre, jamais eu d’autres partenaires. Les choses se sont faites d’elles-mêmes. Dans leur relation, l’amour et la tendresse mutuellement partagés ont compensé jusque-là leur manque évident d’autres expériences avec d’autres partenaires.


Mais voilà, nous sommes en 2014 et non pas cinquante ou cent ans auparavant. Ce qui aurait pu être le calme destin sans histoire d’un couple des générations précédentes n’est plus aussi évident, maintenant. La normalité a considérablement changé et on ne peut plus vivre en vase clos dans une société où tout encourage à la consommation et à la multiplication des expériences et des partenaires sexuels.


Donc notre couple, qui aurait pu être qualifié de normal au temps de ses grands-parents, tendait à devenir presque une étrangeté à notre époque.


Autre élément à prendre en compte : l’exposition permanente des corps et du plaisir. Sans même parler des films pornographiques accessibles à tous et partout, l’étalage de plus en plus fréquent des corps et du sexe dans les films et les séries télé fournit forcément des points de référence à tout un chacun.

On se compare, on « performe », on se juge : combien de rapports dans le mois ? Combien d’orgasmes vrais, supposés, ou simplement simulés pour avoir la paix ? Et cela à travers combien de positions ?

On se demande : suis-je un bon partenaire sexuel ? Du côté des mâles, la question se pose depuis longtemps, mais avec une préférence sur la quantité des rapports et des partenaires bien plus que sur la qualité et l’intensité des dits mêmes rapports, quand ce n’est pas sur la fameuse taille du « zizi » !


Du côté féminin, là aussi, les choses ont bien changé, il n’est plus possible d’y échapper : dans n’importe quel hebdomadaire destiné à ce public bien ciblé, plus possible d’échapper à des articles, à des tests très détaillés qui permettent de confronter son « cas » personnel avec ce qu’on est en droit d’attendre du partenaire et avec, en plus, les avis circonstanciés de soi-disant « experts » en la matière.

Les frustrées qui s’ignorent encore, on va maintenant les débusquer chez elles, dans leur quotidien, et tout cela nourrit les conversations entre collègues, entre amies.

Plus besoin d’acheter une revue sous le manteau dans une porte cochère sordide pour se demander si l’on doit pratiquer la fellation avec ou sans avaler, la sodomie, l’échangisme, etc. Tout ce qui vouait, il y a peu encore, nos « braves » curés à nous promettre les flammes de l’enfer.



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Mais revenons à Jean et Laure, actuellement en pleine action sur leur machine à laver. Pour Jean, jusqu’à cet instant « T », tout allait bien. Nanti d’une belle érection, il pourfendait de sa lance la petite chatte rousse de sa divine moitié. Encore quelques coups et il allait, comme d’habitude, remplir le vagin de sa jolie femme qui prenait la pilule, donc pas de problème !

Pas de problème non plus pour les risques de MST, puisqu’ils étaient tous les deux fidèles.


Et bing ! Cette idée sournoise qui le frappe tout d’un coup. « Est-ce que je satisfais pleinement ma partenaire ? Ne devrait-elle pas gémir et crier plus fort, me serrer contre elle ? Sa jolie vulve ne devrait-elle pas laisser couler des flots de cyprine révélateurs d’un juste partage des sensations ? »


Dommage pour lui ! Mais rien de pire qu’une idée pareille qui envahit votre cerveau au moment même de conclure ? Comme dans le cerveau de Woody Allen dans « Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe », les interconnexions nerveuses, les muscles, tout se met à disjoncter, les plombs sautent et c’est la déroute, la débandade !


Jean est piteux, Laure ne comprend pas, elle voulait tant faire plaisir à son mari… Il s’excuse et prend prétexte d’un coup de fatigue. Gentiment elle lui fait un bisou, descend de son perchoir et va remettre ses vêtements en ordre dans leur chambre, tandis qu’il va dans la salle de bain pour prendre une douche.


Pareille déconvenue ne lui est jamais arrivée jusque-là, et Jean se met à réfléchir sous la douche. Il pense faire tout ce qu’il faut, pourtant ! Cette idée de prendre son épouse à la sauvette sur la machine à laver, c’est de lui. Depuis quelque temps, il essaie ainsi de multiplier les endroits insolites où ils font l’amour.


Bien sûr, la timidité de son épouse l’empêche d’aller bien loin. Il a déjà tenté de bloquer l’ascenseur, essayé une expérience de coït sauvage sur le palier ou dans une forêt au cours d’une balade, mais Laure devient à ce moment beaucoup trop inquiète et refuse ces prises de risque qui ont, en revanche, un effet considérable sur la montée de sa propre testostérone… et le laissent finalement dépité, déçu et embarrassé de son érection inutile.


Il en vient à se dire, à ce moment, qu’il aurait dû mettre discrètement la machine à laver en route sur la position essorage maxi, que peut être à ce moment, l’insolite aurait « dégrippé » la passivité relative de sa chérie.

Et puis non ! Il pense que c’est plus grave : il y a quelque chose qui manque dans leurs rapports. Mais quoi ? Au moins, les vidéos X qu’il a pu regarder lui ont appris l’essentiel de l’ABC de l’érotisme. Il se dit qu’il a mis en pratique tout ce qui dépendait de lui et n’était pas refusé systématiquement par sa compagne.


Car, comme la quasi-totalité des hommes, Jean est un consommateur régulier de films porno. Comment y échapper alors qu’ils arrivent quasiment tout seuls sur l’écran de votre ordinateur ou de votre smartphone ?


Jean sait faire la part des choses ; il se dit que les orgasmes ravageurs et bruyants qui l’excitent tant sont simulés, surtout les cris de souris coincée dans la tapette qui sortent de la bouche des actrices japonaises du porno et qui lui plaisent cependant beaucoup.

Il se dit aussi que les récits qu’il lit où des foudres de guerre tirent autant de coups à la suite que les cow-boys des westerns dans des intimités dégoulinantes de femelles ravies ne sont que du… cinéma. Que n’est pas Rocco qui veut ! Son zizi est de taille correcte mais ne peut pas être comparé à celui du « maître » !


En fait, histoire de goût, il préférerait nettement à toutes ces bimbos siliconées voir apparaître sur l’écran sa boulangère, la nouvelle secrétaire arrivée depuis peu ou même la présentatrice de sa chaîne télé préférée ; mais dans ce domaine de la consommation – comme dans bien d’autres – il faut se contenter de prendre ce que l’on vous donne.


Quand même, entre tout cela et leur vie sexuelle actuelle, n’y aurait-il pas un juste milieu ? Comment faire pour le savoir alors que par ailleurs on s’est promis de rester fidèle à sa jolie moitié ? Comment faire pour savoir ce qui se passe réellement ailleurs ? Pour comparer dans le réel ?


Il se pose la question qui tue dans notre société : « Suis-je vraiment performant ? »



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Chapitre 2 – Premier contact avec le diable



Jean en est là de ses réflexions ; il se sèche le corps avec une grande serviette quand une voix d’homme, légèrement nasillarde, se fait entendre derrière lui :



Jean en lâche sa serviette, affolé, et dit :



Il cherche autour de lui mais ne trouve rien ; il pense à une farce stupide. Avec la prolifération de ces caméras et micros miniaturisés, plus aucun endroit de la vie privée n’est protégé, alors…


C’est à ce moment que la voix reprend :



Jean reste incrédule ; mais pas plus impressionné que ça, il demande au soi-disant diable :




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Quelques instants plus tard, les mêmes sur la terrasse. La voix du diable reprend :



Jean était comme écrasé par la proposition, il aurait dû certainement la rejeter, mais dans sa tête il y avait tous ses doutes, toutes ses interrogations. S’il acceptait le deal, il allait enfin avoir les réponses aux questions qui le rongeaient.

Il allait savoir d’un coup si elle lui était fidèle, si la tiédeur de leurs rapports venait de son fait, si un autre pouvait l’amener aux orgasmes fous dont il rêvait.


Le diable reprit :




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Quand Jean quitta la terrasse pour rejoindre son épouse, la vie reprit son cours. Ils se mirent à table. Laure lui apprit, dans le cours de la conversation, que son club de fitness organisait sa fête annuelle le samedi suivant. Elle lui proposa de l’y accompagner car les compagnons de ces dames étaient cordialement invités au repas et à la petite sauterie qui le suivait.


Mais Jean ne se sentait pas trop de se retrouver avec une majorité de jeunes et jolies demoiselles assez imbues de leur personne et de leur physique intimidant. Quand Laure lui demanda de pouvoir y aller seule – car sa position de trésorière du club l’obligeait à être solidaire de cette fête – il n’y fit aucune objection.

Il ajouta même qu’il en profiterait pour rendre visite à ses parents et qu’il passerait la nuit du samedi et la matinée du dimanche chez eux ; depuis le temps qu’il devait aider son père dans certains gros travaux, c’était l’occasion ou jamais.


Ils allèrent se coucher. Trop affecté par sa contre-performance du jour, il ne lui fit pas l’amour ce soir-là. Sa soirée bien trop mouvementée fit que son sommeil fut long à venir. Son premier contact avec le diable l’avait fortement impressionné. Devait-il le croire ? Devait-il tenter cette expérience ?


S’il la tentait et que le diable échoue dans ses projets, il serait d’autant plus certain d’avoir une femme fidèle. En revanche, s’il arrivait à ses fins… Là était le problème ! Mais s’il voulait savoir si c’était lui qui était en cause dans la monotonie de leur relation, c’était aussi un moyen inespéré.


Est-ce qu’un autre ferait mieux que lui ? Est-ce qu’un autre déstabiliserait sa petite chérie en une soirée ? Est-ce surtout qu’il arriverait à lui soutirer les fameux cris de plaisir qu’il cherchait vainement à obtenir ?


Déjà tiraillé entre les deux risques, il se rappela soudainement la fête du club de fitness. Il se dit que c’était peut-être une occasion qui pourrait tomber à point s’il donnait suite à la proposition du « Malin » d’effectuer sa tentative de séduction. Comme tout semblait faciliter l’expérience, il se dit : « Et pourquoi pas, après tout ? » et il s’endormit enfin.



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Chapitre 3 – Mise au point du projet



Le diable se rappela à lui dès le lendemain matin. Jean était dans sa voiture lorsque sa voix bien particulière résonna dans l’habitacle :



Sous la surprise, Jean faillit faire faire une embardée à sa voiture.



De manière très didactique, le diable lui résuma ce qui pouvait arriver :


• Si ta douce est fidèle et que sa libido ne la travaille pas particulièrement, il ne se passe rien et tu ne culpabilises plus sur le fait que tu puisses être responsable en quoi que ce soit de la situation.

• Si ta douce est infidèle par nature mais qu’elle n’éprouve pas de besoin autre que ceux que tu contentes, enfin si on veut… là non plus, l’homme qui nous servira d’appât en sera pour ses frais.

• Si ta douce est foncièrement infidèle et qu’elle est en manque, là tu n’y échappes pas ; mais tu comprendras qu’elle ne te mérite pas et tu pourras, bien sûr, vérifier au passage si cet autre arrive à la satisfaire mieux que toi. Tu auras fait un grand pas en avant et l’expérience sera tout bénéfice pour toi.

• Si – dernière option – ta femme, bien que fidèle de tempérament, se laisse séduire par notre homme, bien sûr tu seras déçu et cette fois vraiment cocu. Notre expérience n’aura fait qu’anticiper sur quelque chose qui serait arrivé de toute façon un jour ou l’autre. C’est fâcheux, mais tu sauras aussi que tu en es la cause par le fait que tu ne l’amènes pas à la jouissance. Donc ce sera à toi de te remettre en cause et de progresser.


Tout en conduisant, Jean accepta finalement les conclusions du diable. Il lui précisa la date de la soirée du club de fitness. C’est donc ce jour-là que Laure sera mise à l’épreuve. Le diable viendra chercher son âme à lui juste après le départ de sa femme. Son enveloppe charnelle restera paisiblement cachée dans un placard de son appartement durant toute « l’expérience ».

Ensuite, tous les deux se téléporteront dans la grande salle du club de fitness et intégreront le corps du séducteur retenu par le diable pour tenter l’entreprise de séduction.


Le malin lui indiqua qu’il pourra dès ce moment tout voir et tout entendre à travers les yeux du cobaye, mais qu’il ne pourra en rien intervenir sur le cours des opérations, qu’il pourra cependant partager avec le cocufieur l’ensemble de ses sensations (et de ses jouissances) qui le traverseront, ce qui pourra compenser quelque peu son éventuelle désillusion.


Pour finir de le convaincre, le diable l’assura que, si jamais le sort lui était néfaste, il aurait au moins la satisfaction d’avoir occupé le plus excitant des postes de voyeur jamais offert à un mari cocu !



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Chapitre 4 – La fête du fitness ou le début de la mise à l’épreuve



Ça y était. Le diable, accompagné de l’âme de Jean, avait pris possession d’un des invités conviés à la réception du club de fitness. La « victime », choisie par le diable, se révéla être le frère d’une charmante jeune femme, Léa, elle-même amie de Laure. Le jeune homme, prénommé Vincent, d’environ vingt-cinq ans lui aussi, avait été « pris en main » par Lucifer juste avant le début du repas.


Dès ce moment, Jean eut l’impression de se trouver dans une sorte de sous-marin. Il entendait très bien ce qui se passait à l’extérieur mais de façon un peu assourdie. Le diable avait pris le contrôle complet du cerveau du jeune homme ; Jean avait bien conscience de n’avoir droit qu’à un simple strapontin dans l’affaire, mais il fallait faire avec.


Le diable, qui avait tous les atouts en main, pouvait communiquer avec lui et réciproquement par simple transmission de pensée. Il lui fit ressortir que sa situation était quand même autrement plus excitante que celle de la plupart des cocus dans toutes les histoires consacrées à leur infortune.


C’était quand même mieux que d’assister à ce qui allait éventuellement se passer par un trou de serrure ou dans un fauteuil ou, pire encore, à travers l’œil froid d’une caméra. Lui était en direct, en plein cœur du sujet. « Et peut être pas que dans le cœur… » pensa-t-il. Il allait tout voir en gros plan et tout entendre en stéréo.



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Vincent, bien cornaqué par le Malin, est venu docilement se placer à côté de Laure pour le repas, plus exactement entre Laure et Léa, sa sœur. Laure est enchantée de la conversation de ce jeune sportif dynamique ; elle a l’impression de se retrouver adolescente, lors d’une fête entre copains.


Elle se sent délicieusement libre ce soir. Tout au long des agapes, Vincent est aux petits soins pour elle, lui remplissant systématiquement son verre, par exemple. Bientôt, Laure se met à parler et à rire un peu plus bruyamment, ce qui commence à inquiéter Léa qui fait un signe à son frère pour qu’il cesse ce jeu un peu dangereux : son amie est mariée, quand même !


Le repas se termine, le dessert est servi. Le disc-jockey lance une série de danses où chacun peut évoluer indépendamment sans se soucier plus particulièrement d’un partenaire quelconque. Pratiquement personne n’a encore pénétré sur la piste. Ce n’est que très lentement que les invités quittent leur place pour aller s’agiter en solitaire.


Quelques messieurs semblent chercher une partenaire du regard mais la plupart sont venus en couples, ce qui restreint les audaces éventuelles. Vincent commence à faire les premiers pas vis-à-vis de Laure. Il cherche visiblement à l’entraîner mais attend le moment où une série de danses plus adaptées à ses intentions sera lancée.


À ce moment-là, Vincent rapproche sa chaise de celle de Laure et il pose sa main sur la jambe de sa voisine, comme par inadvertance. Laure porte une jupe assez courte et retire cette main instinctivement. Prudent, il n’insiste pas :



Vincent se lève ; il a repéré que le disc-jockey avait mis un slow langoureux… peut-être pas le meilleur de la série, mais d’une durée très longue. Bien pratique pour commencer son approche.



Elle se lève et s’approche de lui.



Ils attaquent le slow très sobrement, à distance raisonnable. Ce n’est qu’insensiblement qu’ils se rapprochent. Ils se détendent, se serrent un peu plus l’un contre l’autre. Laure se dit qu’il est le frère de son amie et elle le considère un peu comme son propre frère.


Alors, faisant comme si elle dansait avec un de ses frères, elle met ses bras autour de son cou. Lui, il pose les mains d’abord sur ses hanches, puis il les laisse progressivement glisser vers ses fesses pendant qu’ils dansent. Laure ne proteste pas. Elle se sent bien. Au bout d’un moment, il se penche vers elle :




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Jean eut une satisfaction d’orgueil en entendant la dernière phrase prononcée par sa femme. Cela le rassura car, de son poste d’observation, il sentait monter une sensualité dont seul l’environnement proche des autres danseurs freinait l’ascension inexorable.

Les deux jeunes corps se cherchaient, se collaient instinctivement. Les visages se frôlaient, les torses se frottaient, les bassins plus encore. Maintenant, Laure ne pouvait pas ne pas sentir la virilité de Vincent plaquée contre son propre pubis.


Jean captait tout cela aussi ; il était à la fois inquiet sur les dérives qui pouvaient en résulter, mais aussi excité par ce qui poussait ces deux êtres jeunes vers une plus ample connaissance. C’était sa femme qui était collée si fort contre un corps qui appartenait provisoirement au diable et qui semblait pouvoir faire d’elle ce qu’il voulait.


Par son esprit, sinon par les fibres de son corps laissé en consigne à son domicile, rangé dans un placard, il pouvait capter l’abandon progressif de sa jeune moitié. Toute engourdie contre Vincent, elle se laissait faire. Il voyait bien qu’elle ne faisait rien pour l’empêcher de l’emmener vers les coins sombres de la salle plus propices aux attouchements libidineux.


À chaque fois qu’ils étaient dans une relative obscurité, les mains du garçon (qu’il habitait de cette manière si étrange) en profitaient pour pousser plus loin leur avantage. Tantôt c’était un sein qui était frotté incidemment, puis la fois suivante il était comme caressé par le dos d’une main qui s’attardait à peine.

L’audace de Vincent montait car l’absence de réaction de Laure était à chaque fois une sorte de permission implicite pour aller plus loin.


Ce processus lent et inexorable commençait à faire rager Jean. Quand il sentit à un moment une main s’emparer pleinement d’un des petits seins fermes de Laure, il vit à travers les yeux de Vincent ceux de sa chérie qui exprimaient un trouble révélateur de l’émoi qui devait commencer à inonder son intimité.


Cette danse était le prélude, le mime, le simulacre de l’étape suivante qui semblait bien lancée maintenant. Il enrageait de plus en plus de ne pouvoir rien faire ; il était seulement condamné à voir, à contempler la chute annoncée de son épouse. Il commençait à regretter de s’être lancé dans cette expérience.


La vertu de sa femme était-elle aussi certaine qu’il le pensait ?



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Vincent et Laure se reposaient en attendant une nouvelle série de slows. Léa avait pris à part son frère ; elle était ennuyée de le voir poursuivre son épreuve de séduction sur son amie. Vincent lui avait opposé une fin de non-recevoir : Laure était adulte et pleinement responsable, et il comptait bien en faire son ordinaire.


Léa n’insista pas plus ; elle se contenta d’observer les lents progrès du couple qui se lâchait de plus en plus. Si elle avait pu savoir que c’était le diable lui-même qui avait pris les « commandes » du cerveau de son petit frère, elle eût été moins étonnée de l’ingéniosité soudaine déployée par le garçon qu’elle ne connaissait pas si entreprenant, si efficace.


On pouvait deviner la progression relative mais certaine des mains vers la poitrine ou l’intimité de la jeune femme. Petit à petit, elles parvenaient à leurs fins, écartaient les tissus, atteignaient même la peau nue.


Vers vingt-trois heures, Laure sembla vouloir sortir de sa torpeur érotique. Elle informa son cavalier-servant qu’elle allait devoir s’en aller pour regagner son domicile. Vincent en profita galamment pour lui proposer de la ramener dans sa voiture. Laure ne se fit pas prier.


Quand Laure quitta le club, il ne restait que quelques couples de danseurs. Quand elle croisa le regard interrogatif de Léa, elle rougit d’un coup mais ne s’attarda pas en explications quand elle lui fit la bise d’au revoir. Le trajet, très court, fut rapidement effectué.



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Quand Laure avait annoncé son départ à son danseur, Jean avait éprouvé une sensation de soulagement. Le pire avait peut-être été évité. Quand Vincent s’était proposé pour ramener Laure chez elle, son moral revint à la baisse. Il commençait à comprendre qu’il n’était pas facile de se mesurer à un partenaire aussi habile et rusé que le diable.


Il avait bien compris aussi que la prochaine étape serait décisive. C’est là que la bataille allait se gagner ou se perdre et, encore une fois, il ne serait que simple spectateur. Il espérait que sa douce allait se ressaisir et en terminer avec le jeune homme ; les dégâts seraient alors limités aux quelques caresses jusque-là échangées.


Bien que réduit à l’état d’ectoplasme logé dans le cerveau de son rival, il se sentait haletant devant la partie risquée qui allait se jouer sous peu.



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Chapitre 5 – Entrée dans le vif du sujet



Arrivés devant l’immeuble où réside Laure, Vincent coupe le contact, se lève et vient lui ouvrir galamment la porte. Elle sort du véhicule à son tour et le regarde, interrogative, en constatant qu’il ne se décide pas à reprendre le volant. C’est lui qui lui propose :



Laure semble quand même gênée du tour que prennent les événements. Elle a peur de paraître bégueule face au frère de son amie qui l’a si gentiment reconduite chez elle :




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Cela fait une drôle d’impression à Jean de rentrer chez lui dans le corps d’un autre. Tout lui est familier, certes, mais il a l’impression de porter un autre regard sur ces choses tellement habituelles. Il prend conscience brutalement qu’une des questions qu’il se posait est en passe d’être résolue.


De défaillance en défaillance, sa petite chérie prend des risques et se met dans une situation où il lui est de plus en plus difficile de lui trouver des excuses. Il commence à regretter de ne pouvoir agir : se contenter de voir, même aux premières loges c’est parfois drôlement frustrant.



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Laure est allée déboucher une bouteille de champagne. Elle remplit deux flûtes, ils trinquent.



Elle n’a pas l’air de bien comprendre et le regarde d’un air surpris. Il se lève alors et s’approche d’elle. Il se poste juste derrière elle et lui dépose un tendre baiser dans le cou. Il voit qu’elle frissonne… Elle l’arrête et le reprend :



Sans se soucier de sa remarque, il continue à l’embrasser dans le cou et elle ne proteste pas trop. Elle a même l’air d’apprécier la chose. Il se rapproche à nouveau d’elle et il l’embrasse doucement sur la joue cette fois.

Il la prend alors dans mes bras et il l’embrasse légèrement, juste au coin des lèvres, puis franchement sur la bouche. Elle résiste un peu, lèvres fermées puis elle les entrouvre, puis elle lui donne sa langue.



Il la renverse en arrière et l’entraîne vers le canapé. Elle se laisse faire. Tout en continuant à l’embrasser et à aspirer sa langue, il sent son érection prendre des proportions importantes. Elle s’en rend compte aussi et lui dit :



À ce moment-là, il glisse la main vers son entrejambe et il découvre l’humidité de sa petite culotte.



Donnant l’impression d’être vexée par sa remarque, elle se retourne sur le ventre. Son regard se pose immédiatement sur ses fesses.



Il sent bien qu’elle se cambre mais qu’elle ne refuse pas vraiment le contact. Sa main épouse la forme des fesses rebondies de Laure et il les caresse avec un maximum de douceur. Tout doucement, avec une lenteur progressive, calculée, il écarte l’élastique et glisse sa main à l’intérieur de la petite culotte.

Il palpe sensuellement les deux globes de chair ferme puis les découvre entièrement en baissant la pièce de tissu. Ses fesses sont magnifiques et d’une douceur incroyable. Il reste un long moment ainsi à les caresser avec tendresse, puis son visage s’approche et il les embrasse tour à tour.



Encouragé par sa remarque, il fait glisser la culotte jusqu’à ses pieds et il la retire complètement. Elle proteste pour la forme. Il dégrafe alors le soutien-gorge et elle feint de l’en empêcher, mais en réalité elle semble impatiente de le voir le lui retirer.


Lentement, il lui caresse le dos de haut en bas, s’attardant longuement sur ses fesses, puis ses mains descendent le long de ses bas dont le contact l’électrise. Il atteint ses pieds qu’il masse avec vigueur. Elle n’a plus du tout l’air sensible aux chatouilles…



Sans doute troublée par son allusion à cette femme imaginaire plus exhibitionniste qu’elle, elle se lève du canapé et dissimule à peine ses poils pubiens avec sa main pour se rendre dans la chambre. Et puis il l’a appelée « ma chérie »…



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Jean est devenu d’un coup plus que soucieux sur le devenir de son couple. En moins de dix minutes, sa jeune épouse s’est laissé aller à bien des abandons, et au premier chef, de sa culotte. Cette reddition semble mal augurer pour lui de la suite de l’expérience.


Si son rival parvient si facilement au sanctuaire du lit conjugal, la déroute se confirme. Il cherche comment il pourrait bien limiter la casse, il essaie d’influer sur le comportement de Vincent, mais même en se concentrant, il constate qu’il ne peut rien. Il essaie d’envoyer un message par transmission de pensée au Malin, mais ce dernier ne semble plus vouloir communiquer avec lui, totalement axé qu’il est sur sa conquête.


Jean se sent vraiment mal parti. Il se doute qu’il va devoir assister à la défaite de celle qu’il considérait, il y a peu, comme sa très fidèle épouse. On pourrait dire qu’il est pieds et mains liés ; mais au stade où il en est, il est en plus démuni des uns et des autres !



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Vincent laisse à Laure le temps d’arriver jusque sous la couette et la rejoint en abandonnant au passage sa chemise et son slip devant le canapé. Il bande vraiment très fort ; le côté femme sage de Laure, un peu prude, l’excite terriblement. Il se glisse à mon tour sous la couette.


Aussitôt, Laure se retourne, lui présentant à nouveau ses fesses qu’il se met de nouveau à caresser… Il se rapproche d’elle progressivement et se colle contre son corps pour qu’elle sente bien son érection contre ses fesses. Lentement, elle se tourne vers lui et lui tend ses lèvres.



Il l’enlace à nouveau et leurs langues se mélangent… Au bout d’un moment, il laisse sa main droite glisser vers son entrejambe et elle ne se dérobe pas… Lentement, de ses doigts, il découvre sa toison intime, enroulant les poils humides de sa rosée autour de son index, puis il descend plus bas vers ce fruit défendu qu’elle protège encore un peu.



Ce qui pour lui signifie son acceptation, en fait, son abdication.


Il caresse les seins fermes et très excitants puis descend vers le ventre avec sa bouche. Arrivé à hauteur de la toison, il s’y attarde longuement, caressant les poils soyeux. Sa main glisse ensuite jusque vers l’entrée du vagin. Instinctivement, elle resserre les cuisses puis les ouvre de nouveau, le laissant la pénétrer de son majeur. Elle est tellement trempée qu’il n’a aucun effort à faire pour la pénétrer, d’abord avec un doigt, puis avec deux.

La caresse doit lui plaire car elle repousse elle-même la couette et s’abandonne complètement en gémissant. Alors la bouche de Vincent rejoint ses doigts et, après quelques coups de langue furtifs sur les grandes lèvres, il remonte vers le clitoris qu’il aspire lentement.


Il reste ainsi avec le bouton de plaisir dans la bouche pendant de longues minutes. Il veut faire jouir Laure, sans rien réclamer en échange. Non pas qu’il soit altruiste au point de délaisser son propre plaisir, bien au contraire, mais cela lui semble nécessaire pour obtenir qu’elle s’abandonne ensuite complètement.


Une vague de plaisir monte en elle et elle se tord en râlant sous sa bouche. Ça y est, elle vient de jouir.


Lentement, il lui retire les bas qu’elle porte encore. Il trouve que cela lui donne un air plus coquin, mais il a envie de sentir sa peau nue, de caresser ses jambes. Elle se laisse faire, n’ayant cette fois plus aucune réticence à le laisser soulever ses jambes et ne cherche plus du tout à cacher son intimité.


Il jette les bas sur le sol, où un certain nombre de vêtements gisent déjà et il découvre la peau douce de ses cuisses. Il les caresse un long moment. Il sent que Laure s’abandonne complètement. Ensuite, il s’allonge sur le dos et il lui dit :



Elle se relève et commence timidement à balayer tout son corps de ses longs cheveux soyeux. Lui, ferme les yeux pour mieux apprécier ses caresses particulièrement douces et sensuelles, surtout quand sa chevelure effleure mon sexe de plus en plus dur.


Après quelques minutes, ses mains se posent sur son torse et descendent vers son ventre, puis vers son sexe qu’elle caresse d’abord doucement avant de le prendre en main. Il comprend qu’elle en apprécie les proportions et la dureté.



Il la laisse jouer avec son pénis et ses bourses pendant un moment, puis il guide sa tête vers sa verge dressée. Il sent une certaine résistance.



Il reprend alors son mouvement sur sa tête et elle ouvre les lèvres, puis dépose un baiser sur son gland avant de parcourir la hampe de son sexe de sa langue et finalement de le prendre en bouche.



Sans doute encouragée par son appréciation, elle redouble alors de vigueur et d’application. Il sent sa bouche aller et venir sur son membre durci au maximum et sa salive couler jusqu’à ses testicules.

N’en pouvant plus, il se relève et la fait allonger sur le dos ; puis, prenant chacune de ses cuisses avec ses bras, il la pénètre sans ménagement.



Son sexe pénètre le sien sans aucun effort tant il est lubrifié. Il la pilonne pendant un long moment, puis il ralentit la cadence pour entreprendre des mouvements plus lents, mais beaucoup plus profonds.



Il continue ses va-et-vient pendant quelques minutes, puis il s’arrête brusquement alors qu’elle est au bord de l’orgasme. Il se retire alors et la contemple en train de se mordre les lèvres.



Elle s’arrête, elle a honte de ce qu’elle vient de dire tout d’un coup ; est-ce elle ou Jean qu’il faut mettre en cause, n’est-ce pas plutôt le contexte, le fait qu’elle soit un peu ivre, enfin désinhibée… Mais lui veut garder la maîtrise de la situation, il reprend :



Elle l’écoute, bien qu’ayant l’air frustré de devoir attendre et repose ses jambes sur les draps. Il la laisse reprendre son souffle et en profite pour reprendre le sien, puis il lui demande de se retourner. Elle lui présente de nouveau ses fesses, qu’il prend à pleines mains.

Il attrape un oreiller et le glisse sous son ventre pour relever sa croupe. Il se positionne alors derrière elle et la prend en levrette.


C’est bon de voir les fesses tressauter sous ses coups de boutoir quand il la pénètre de nouveau. Il la saisit par les hanches et se déchaîne. En même temps que sa queue s’enfonce dans le vagin, une de ses mains glisse sous le ventre et cherche le clitoris. Il le trouve sans peine, excité et durci et entreprend de le stimuler de son majeur.



Son corps est secoué de spasmes et elle hurle de plaisir cette fois. Cela l’excite tellement qu’il jouit à son tour. Il se retire et son sperme jaillit sur ses fesses et son dos. Ça y est, c’est fait, il vient de baiser et satisfaire une autre femme mariée qui va s’ajouter à sa collection…


Laure met un moment à retrouver son calme. Elle sourit et semble presque s’endormir. Il la regarde et lui dit :



Il l’embrasse tendrement sur les lèvres et s’allonge à ses côtés, prêt à s’endormir lui aussi.



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Cette fois la messe est dite, et bien dite. Jean est cocu. Une fellation, deux pénétrations dans deux positions différentes, des orgasmes d’une belle teneur. Il ne pense pas en avoir offert à sa douce de pareils… ou alors il y a bien longtemps ; au début de leur relation peut-être ?


De son poste, il peut voir sa moitié toute alanguie contre son partenaire. Mais quel dangereux partenaire ! Le corps sportif de Vincent et l’imagination du diable ligués contre lui, contre son bonheur. En fait de coup de canif dans le contrat, il ressentirait plutôt un sacré coup de poignard dans le dos.


Son pari sur la vertu de sa femme était une véritable bêtise, un pari perdu d’avance, il s’en rend compte maintenant. Quelle prétention de sa part ! Bien sûr que s’il n’avait pas été assailli par des doutes au moment de sa rencontre avec le Malin, il n’aurait pas cédé à ses filouteries ; mais quand même, tout cela est bien dur à avaler.


Et sa participation peu glorieuse et seulement en demi-teinte à la chose ne lui permet même pas de se réfugier dans un juste courroux. Bien sûr, elle ne sait pas qu’il a été voyeur de toute l’opération, mais lui pressent déjà que lorsqu’il réintégrera son corps physique, il ne pourra même pas se soulager de sa déception, de sa jalousie, de son dégoût par le biais d’une saine colère pourtant bigrement justifiée.


Il est cocu, vaincu, laminé. Et à qui doit-il en vouloir ? À son épouse, certes ; mais était-elle totalement responsable ? N’était-elle pas en manque de par sa faute ? À Vincent, il ne faut pas exagérer : le pauvre jeune homme n’a été qu’une marionnette totalement manipulée de A à Z !

Au diable, oui, bien entendu, mais Jean a vu ce qu’il arrive quand on veut se mesurer à lui. Bref, son ressentiment, il ne voit pas comment et sur qui il va l’évacuer. C’est donc très pessimiste qu’il profite du moment de calme que se sont donné les amoureux.



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Justement le couple sort de sa langueur. Laure apparaît à Vincent comme un doux mélange de pudeur, d’ingénuité et de sensualité coquine et excitante. C’est justement à cause de ce contraste qu’elle lui plaît autant.


Elle refuse de se lever nue, ose à peine prononcer le mot « sexe », rougit comme une adolescente quand on parle de son « cul », et pourtant elle a été vraiment formidable une fois la lumière éteinte et s’est abandonnée complètement, faisant preuve d’une bonne volonté qu’on ne rencontre pas tous les jours.


Après l’amour, elle s’est allongée sur le dos sans prendre la peine de se couvrir. Vincent ne peut résister une fois encore à l’attrait de son ventre. Il lui lèche le nombril, puis redescend vers le sexe.

Dans le même temps, il se retourne, remonte ses jambes vers les oreillers et porte son sexe à la hauteur du visage de Laure. Elle semble hésiter, puis le prend finalement à son tour dans sa bouche. Il l’enfourche alors complètement et enfouit son visage dans son intimité de nouveau complètement trempée.


Il lui écarte les cuisses toutes grandes pour mieux accéder à l’entrée de son vagin. Pendant ce temps-là, elle entoure son gland de sa langue dans un mouvement délicieux. Il commence un va-et-vient dans sa bouche tout en la suçant goulûment.

Ce soixante-neuf délicieux dure de longues minutes. Il accélère le mouvement de sa langue lorsqu’il sent son propre plaisir monter, et elle comprend qu’il a envie qu’ils jouissent ensemble de cette manière. Sans se dire un mot, ils parviennent à se synchroniser parfaitement et ils explosent de plaisir en même temps.


Laure est de nouveau secouée de spasmes incroyables et elle emprisonne la tête de Vincent entre ses cuisses qu’elle serre avec vigueur. Le jeune homme éjacule avec force dans sa bouche et il ne se retire pas.

Il voit bien qu’elle cherche à se dégager, mais il maintient fermement la pression de son corps et elle cesse bientôt de résister. Il l’entend déglutir : elle vient d’avaler sa semence. Après quelques instants, il se relève et la regarde droit dans les yeux.




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Pauvre Jean, il est tout penaud devant cette double jouissance partagée. Quelle leçon ! Enfin, le mot n’est pas tout à fait correct ; il pense que, techniquement, il aurait été capable d’en faire autant, mais à chaque fois qu’il avait essayé, il s’était reçu des remarques désagréables de sa belle qui avaient calmé ses ardeurs.

Il aurait pu être plus directif, plus dominant, mais après tout il la respectait, il avait sa dignité. En même temps qu’il « pense » ce mot, il éclate d’un rire cynique. Sa dignité à l’heure actuelle, c’est celle d’un cocu… et qui l’a bien cherché !




Chapitre 6 – Approfondissement du sujet



Vincent passe une nuit merveilleuse aux côtés de Laure. Sans s’en rendre compte, elle se retourne dans son sommeil et le prend dans ses bras. Elle se croit avec Jean et lui murmure :



Très vite, elle se rendort complètement. Elle a un sourire satisfait et lui tourne le dos à nouveau. Il descend la couette et contemple une fois encore ses fesses. Il ne va pas tenir longtemps et il a encore envie de la prendre.

Il laisse glisser son doigt dans le sillon qui naît au creux de ses reins et il s’avance vers son anus qu’il caresse doucement avec la pointe de l’index. Elle ne se réveille pas. Il embrasse alors ses fesses comme il l’a déjà fait plusieurs fois au cours des quelques dernières heures et il les écarte progressivement.


Son petit trou s’offre à sa vue, même s’il le distingue mal dans la pénombre. Elle dort toujours. Sa bouche se pose sur ses fesses et s’approche du petit trou qu’il titille de la pointe de la langue. Cela la réveille brusquement.



Puis, elle se reprend :



Elle est comme vexée qu’il puisse mettre en doute sa fidélité ; enfin, sa fidélité… avant cette nuit.



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Ce court échange a apporté un peu de baume sur les blessures du pauvre Jean. Sa femme n’est peut-être pas totalement perdue pour lui. Il a beau lui en vouloir de sa conduite, il l’aime toujours, il n’y peut rien. Même dans les bras du diable (et de Vincent), elle est si belle dans sa nudité…


À travers les yeux de Vincent, il voit l’heure au réveil sur la table de nuit : il est trois heures du matin. Il espère qu’ils en ont terminé cette fois, qu’ils vont s’endormir et lui aussi, qu’ils ne vont pas remuer le couteau dans la plaie… encore qu’il ne s’agisse ni de couteau, ni encore moins de plaie dans le cas présent.

C’est sans compter sur l’endurance du diable… Il ne va pas tarder d’ailleurs à s’en apercevoir.



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Vincent a collé son corps contre celui de Laure, son torse et son ventre sont plaqués contre le dos et les fesses de la jeune femme. Ses mains caressent savamment les dites fesses, les ouvrent. Quand Laure sent la douceur du gland de son amant contre son petit œillet plissé, elle réagit vivement :



Laure ne répond pas. D’abord, elle ne sait quoi répondre ; elle est partagée, des remords l’assaillent de plus en plus mais, d’un autre côté, sa soirée et sa nuit ont été tellement riches en sensations sublimes qu’elle ne voudrait rien rater. Et puis le premier accroc à sa fidélité étant fait, un peu plus ou un peu moins…


Son silence est un encouragement pour Vincent. Il glisse ses doigts dans la fente de Laure, les ramène trempés vers sa pastille qu’il enduit consciencieusement de cyprine. Il lui masse longtemps son anus du bout de ses doigts, tout en douceur ; peu à peu, l’iris se laisse ouvrir par son index qui le pénètre d’une phalange, puis de deux.

Jusque-là tout va bien, Laure prend confiance ; Vincent aussi, qui en a profité pour glisser deux doigts dans le conduit anal. Plusieurs minutes encore il continue son lent travail, et c’est maintenant trois doigts qui ramonent son intimité secrète après s’être plusieurs fois graissés de cyprine à la chatte toute dégoulinante.


Laure ne s’aperçoit pas tout de suite que les doigts ont été remplacés par quelque chose de plus doux mais aussi de plus gros : c’est le gland de Vincent qui s’est posé et appuie sur son anus. Doucement mais très fermement, il pousse. Le volumineux appareil s’insinue lentement mais sûrement dans le boyau anal.


La belle verge est maintenant entièrement plantée en elle ; Laure a fait encore un pas de plus dans le vice et la déchéance. Elle a eu un peu mal, mais finalement elle ne regrette rien !



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Un qui n’est pas content du tout, c’est Jean. Lui aussi trouve que Vincent (mais en fait c’est bien sûr le Malin qu’il vise) en fait trop maintenant. Cette nouvelle avanie n’était pas expressément prévue dans leur accord et il trouve que son épouse a été quelque peu forcée.

De son côté, il est affreusement vexé que cette virginité – un peu symbolique, certes – lui ait été ravie à sa barbe. Ce n’est pourtant pas qu’il n’ait pas essayé en négociant ou par surprise avec sa femme, mais lui, à chaque fois, s’était fait jeter comme un malpropre !


Son « immobilité forcée » toujours cloîtrée dans le cerveau de Vincent est traversée de grands courants de colère et d’indignation ; il envoie des messages virulents au diable pour que celui-ci lui fasse regagner son enveloppe charnelle toujours rangée à quelques mètres dans le placard. Là où il l’a laissée la veille quand le diable a transporté son âme vers le corps de Vincent.


Il a hâte de pouvoir reprendre sa liberté, de pouvoir intervenir enfin sur les événements, même si, pour l’essentiel, c’est trop tard.


Ce n’est seulement que lorsque la semence de Vincent envahit l’intestin de Laure que le diable accepte de reprendre la communication avec le pauvre mari trompé. Il lui indique qu’il va lui rendre sa moitié et son corps d’ici peu.

Il exige néanmoins une dernière gâterie. Jean, en rage, refuse ce bonus mais le diable coupe la communication brutalement. Jean ne peut que trépigner des neurones et se remettre à faire le voyeur à travers les yeux bien fatigués de Vincent.


Et c’est encore le diable qui mène la danse !



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Chapitre 7 – Où Jean reprend miraculeusement la main



Le diable effectivement est en pleine jubilation ; il a gagné la partie, usé et abusé de la charmante madame Cuvelier à travers le corps de Vincent « réquisitionné » pour la chose et par ses soins. Il a profité de sa proie bien plus que son cornard d’époux n’a pu le faire depuis qu’il la connaît.


Pour terminer il a prévu, comme il vient de le faire comprendre à Jean, un nouveau soixante-neuf, histoire d’enfoncer le clou (si l’on peut dire) et de l’humilier encore un peu plus (si c’est possible), avant de lui laisser reprendre sa vie normale. Jean peut le voir s’allonger tête-bêche sur Laure.


Vincent plonge entre les cuisses de sa belle et se met à lui lécher sa vulve trempée. Laure, bien que fatiguée par tous les événements précédents, ne résiste pas longtemps à cette langue experte qui la fouille ; elle se met à geindre tandis que Vincent descend lentement sa verge sur son visage.


Le cocufieur, toujours dirigé par le diable, profite du moment où Laure se met à bramer son plaisir pour enfoncer sa verge dans la bouche ouverte.

Laure a un soubresaut pour essayer de se défaire de cette verge qui force sa gorge, mais elle est maintenue solidement par le bassin musclé de Vincent qui pousse au contraire pour enfoncer toute sa verge vers l’œsophage de la malheureuse.


Laure, qui n’a jamais fait de « gorge profonde » se voit enfichée profondément par le gros membre de son amant qui va-et-vient en elle ; elle étouffe, elle a un peu envie de vomir.



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Jean en est réduit à contempler la nouvelle et dernière humiliation que le diable lui inflige… ainsi qu’à son épouse. Tandis que le diable exulte en sentant la verge de Vincent prête à exploser une nouvelle fois dans la gorge de Laure et qu’il est tout à son plaisir, Jean découvre tout d’un coup une sorte d’ouverture qui lui permet d’atteindre le cerveau de Vincent. ..


Le diable qui savoure sa victoire complète a un moment d’inattention ; il déguste son plaisir, oublie sa victime, relâche son emprise sur Vincent.


Jean le ressent. Il lance brutalement un ordre au jeune homme qui passe sans problème de la domination d’un maître à un autre. La sujétion qui lui est faite n’est pas banale : mordre dans ce sexe qui le régale. Comme le zombie qu’il est depuis le début de la soirée, Vincent s’exécute une nouvelle fois docilement.


Ses dents mordent dans le fragile organe rendu très sensible par toutes les jouissances qui l’ont assailli au cours de la nuit et se referment sur lui comme pour le manger. Jean concentre de toutes ses forces pour que l’amant de sa femme suive ses instructions.


Il va se venger de la salope qui l’a trahi. Sous la surprise, Laure réagit. Elle arrive à rejeter la quasi-totalité de la verge, et alors que le gland de Vincent va pour sortir de sa bouche, elle referme ses mâchoires et lui assène un violent coup de dents, juste réponse du berger à la bergère, ou plutôt de la bergère au berger dans le cas présent.


Le cri de Vincent a été encore plus fort et plus déchirant que celui de Laure. Jean est content de s’être un peu vengé de tout… d’un seul coup… de dents.


Le diable est d’autant plus frustré de ne pas avoir pris son plaisir jusqu’au bout qu’il a ressenti lui-même la douleur de la morsure. Il a compris que cette fois la fête était finie. Globalement, il trouve que le bilan de son équipée reste positif. Pour lui, il est temps de se retirer.


Quant à Jean il va devoir reprendre contact avec la triste réalité.



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Chapitre 8 – Épilogue (un peu long mais l’affaire est tellement embrouillée…)



Le diable se dit qu’il est temps de remettre les choses en ordre, tout au moins pour ce qui concerne les éléments de son expérience.


Tout d’abord il s’extirpe de la carcasse maintenant endommagée de Vincent, emmenant avec lui l’âme de Jean qu’il s’empresse de réintégrer dans le corps de son propriétaire toujours en souffrance dans le placard.


Tandis que Vincent retrouve enfin la pleine possession de son entendement et la presque totalité de ses attributs, Jean, dans son placard, remet doucement en mouvement son corps endormi, maintenant au grand complet. Laure, en larmes dans la salle de bain, soigne fébrilement son minou mordu.


Le diable se dit que maintenant tout cela ce n’est plus ses affaires et que les trois personnages vont devoir, sous peu, se retrouver… et dans quel quiproquo ! Mais ça, c’est du vaudeville ! Qu’ils se débrouillent entre eux et règlent leurs problèmes ensemble… ce qui ne va pas être simple !


Il a un petit sourire amusé – diabolique, disons – car ils vont se débattre dans un sacré pétrin. Dans quel chaos va-t-il laisser nos trois personnages !



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Prenons Vincent, qui vient de reprendre conscience. Il se retrouve un matin dans un appartement qu’il ne connaît pas, il a horriblement mal au sexe, il est plié en deux et souffre le martyre. Il prend conscience qu’il est nu, que sa virilité est blessée et écorchée et que seule une partie de ses vêtements est là, dispersée dans la pièce.


En essayant de rembobiner ses pensées, il arrive peu à peu à déterminer précisément le moment où les choses lui ont échappé : c’est dans le salon du club de fitness, juste après son arrivée. Il tenait un verre avec un whisky bien tassé et regardait une jeune femme bien sympathique que Léa, sa sœur, lui avait présentée comme une amie.

Après, c’est le trou noir. Et il se réveille dans un lit inconnu, seul avec cette douleur horrible au niveau de ses bijoux de famille. Il en est là et il ne comprend rien.


C’est à ce moment que la porte du placard s’ouvre brusquement et qu’apparaît un homme de son âge qui a l’avantage considérable d’être habillé, lui, et de savoir apparemment où il se trouve, vu son assurance.


Pourtant il devine tout de suite, à son visage crispé, qu’il n’a pas l’air content du tout ; mais pourquoi le regarde-t-il de si méchante façon ?


Bien sûr, cet homme qui vient de faire son entrée et qu’il n’a jamais vu, c’est Jean. Un Jean au complet cette fois, qui a retrouvé sa tête et ses jambes, qui a dans la dite tête la mémoire de tous les faits dramatiques qui se sont enchaînés depuis la veille.


Les mêmes faits que Vincent ignore, car lui il ne les a même jamais enregistrés.


Jean sait parfaitement que jamais il ne pourra raconter ce qu’il a vécu… cette aventure fantastique et surnaturelle est incroyable. Il se ferait enfermer illico dans l’hôpital psychiatrique le plus proche.


Il n’est toutefois pas aussi à l’aise que peut le penser Vincent. Il se sent en partie responsable de ce qui s’est passé, même si jamais il n’a eu la possibilité d’influer personnellement le cours des événements avant le coup de dents cruel qui a conclu l’adultère.


Il sait aussi qu’il doit faire semblant de ne pas reconnaître son écornifleur, les deux hommes ne s’étant jamais rencontrés officiellement. Il ne peut même pas lui mettre cette raclée qui le soulagerait pourtant de sa cruelle désillusion !


Il doit donc impérativement se contenter de lui demander ce qu’il fait chez lui, tout nu, avec ce visage torturé par des rictus de douleur et à cette heure matinale. Chose que le malheureux handicapé du zizi ne peut manifestement pas faire.


Alors qu’il s’apprête justement à apostropher le quidam qui a envahi ses plates-bandes, il sent une présence derrière lui : c’est Laure, sa jeune femme, qui ressort de la salle de bain, toute étonnée de le trouver là alors qu’il aurait dû être paisiblement en train de dormir chez ses parents.


Laure comprend brusquement que les choses vont devenir très délicates pour elle ; la réunion de l’amant nu et du mari habillé dans la même pièce mérite qu’elle recherche rapidement une explication. Heureusement pour elle, Laure est une jeune femme habituée à réagir vite.

Elle se dit qu’il lui faut trouver une explication aussi farfelue soit-elle, mais surtout l’assumer avec beaucoup d’autorité, et elle commence en essayant de rester le plus près possible de la vérité, ce qui n’est pas gagné. Elle fait un grand sourire à Jean et décide de s’attaquer à l’essentiel :



Elle s’arrête un moment, puis reprend :



Jean, le dit « chéri », parfaitement au courant des faits, ne peut s’empêcher d’avoir un sentiment admiratif devant le sang-froid de son épouse ; mais « son chéri », au lieu de demander des précisions sur la fameuse panne, préfère perfidement s’étonner quand même que le dit frère se retrouve nu dans le lit conjugal et pas sur le canapé, et aussi que le dit lit soit dans un état épouvantable, froissé et taché de sang et de bien d’autres choses. Et également que ce jeune homme semble en proie à un problème bien douloureux au niveau de son bas-ventre…


L’épouse qui croyait avoir réglé le principal s’aperçoit alors que, sous couvert d’une gentille bonhomie, son mari pose les bonnes questions ; mais comme elle est à cent lieues d’envisager qu’il ait pu être le spectateur de toutes ses dépravations, elle en rajoute avec encore beaucoup d’assurance.


Elle reprend la parole pour expliquer à Jean que c’est en essayant de dépanner son véhicule que Vincent s’était blessé au ventre avec un outil, qu’elle l’a fait s’allonger sur le lit à la fois parce que c’est plus confortable et pour de ne pas tacher le canapé du salon, jugeant que les draps du lit conjugal seraient moins compliqués à nettoyer.

Jean doit bien comprendre que sous la douleur, le malheureux s’est beaucoup débattu durant la nuit et qu’il est normal que l’état du lit en soit quelque peu dérangé.


Jean ne sait plus trop comment réagir ; la présence d’esprit et l’audace de sa femme le surprennent encore une fois. Il aurait pu continuer à lui poser d’autres questions embarrassantes, mais le problème ne se pose même plus quand Vincent se décide à prendre la parole.


Il fait le point à son niveau, ou tout au moins il essaie, sans se rendre compte qu’il casse ainsi la cabane de sa « maîtresse ». Grossièrement, il expose sa compréhension des faits. Il n’a jamais vu Jean de sa vie, il a seulement entraperçu Laure au tout début de la soirée du club, il a perdu la mémoire depuis ce moment-là et aussi la plupart de ses vêtements.

Depuis, il a mal au niveau de ses parties intimes ; mais pour lui, le mal ne semble pas provenir d’un accident lié à un quelconque dépannage de sa voiture, et même en admettant cette éventualité, cela n’aurait jamais nécessité de le mettre nu.

Non il ne voit pas pourquoi cette dame qu’il connaît si peu a inventé une pareille histoire. Mais de là à imaginer avoir été mordu par elle au niveau de ses bijoux de famille, il y un pas qu’il ne franchit pas.


D’ailleurs, il ne comprend toujours pas ce qu’il fait dans cet appartement inconnu. Il ne voit qu’une explication logique : on l’a assommé ou drogué, on l’a enlevé puis on a essayé de le torturer sauvagement. Le problème, c’est qu’il ne comprend pas l’enchaînement et le pourquoi de ses malheurs.


Les explications de Laure et les interrogations de Vincent ne collent manifestement pas ensemble. Jean trouve leurs divergences au niveau de l’interprétation des événements parfaitement comiques. C’est du Feydeau, du Labiche !


Laure, qui croit Vincent partie prenante et parfaitement conscient de l’épisode adultérin dans son intégralité, ne comprend vraiment pas pourquoi il n’a pas abondé dans le même sens qu’elle ! Après ce qu’ils ont vécu ensemble, pourquoi lui compliquer la tâche et détruire l’alibi qu’elle a construit dans la précipitation ?


Jean se décide à prendre l’initiative. Il a bien enregistré que le malheureux cocufieur ne se souvient de rien (cela, le diable le lui avait garanti au départ et ça le rassure pour l’avenir) et qu’il commence à devenir agressif ; aussi, sans s’énerver il annonce :



Autant Vincent paraît satisfait de la solution proposée par Jean, autant Laure se met à pâlir brusquement, puis à rougir. Prise de panique, elle arrête le geste de Jean qui s’est emparé de son portable et essaie encore une fois de détourner la conversation du sujet délicat. Avec une certaine arrogance, elle lui demande :



Brutalement, Laure éclate en sanglots. Cette fois, elle craque : elle voit qu’elle ne pourra pas s’en sortir aussi facilement qu’elle le croyait, elle ne voit plus quoi inventer.


Elle propose à Jean de ne pas appeler la police, de remettre l’explication à plus tard, de téléphoner à Léa pour qu’elle vienne récupérer Vincent et sa voiture toujours stationnée en bas de l’immeuble. Elle s’éclipse dans la salle de bain pour téléphoner. Jean, trop heureux de se débarrasser de Vincent qui lui rappelle de trop mauvais souvenirs, la laisse partir.


Laure appelle son amie et a la chance de tomber directement sur elle. Elle demande à Léa de passer au plus vite ; elle lui indique que son frère est légèrement blessé et qu’il semble souffrir d’amnésie. Elle lui demande d’en profiter pour l’interroger, car elle-même ne comprend toujours pas son attitude.

Dès que possible elles se reverront pour faire le point. Laure s’excuse de ne pouvoir en dire plus car beaucoup de choses lui échappent encore.


Vingt minutes plus tard, Léa vient chercher son frère qu’elle ramène dans sa voiture. Il est toujours prostré et hébété, il est comme paralysé. Il tient des propos incohérents. Léa se doute un peu de ce qui s’est passé avec son amie, mais elle se rend compte que la vie de Vincent s’est comme arrêtée avant le repas donné lors de la fête.


Quand elle voit qu’il ne se souvient même pas avoir fait boire Laure plus que de raison ni de l’avoir draguée un peu à la hussarde, elle commence à partager les interrogations de Laure.


Mais revenons à Jean et Laure, pour qui va sonner l’heure de vérité. Jean est toujours ulcéré devant la trahison et le comportement déloyal de son épouse, mais il culpabilise sur le fait qu’il a joué avec elle en croyant trop à sa fidélité. Il tient compte aussi du fait qu’il l’a lui-même mise entre les mains du diable… ce qui n’est pas rien.


Jean pense que s’il essaie de dire toute la vérité, personne – et Laure au premier chef – ne le croira. S’il attaque Laure sur son infidélité, il sera donc incapable d’expliquer comment il est au courant de ses frasques.


Laure, de son côté, pourrait avouer d’emblée son infidélité ; mais les dénégations de son partenaire qui ont l’air vraiment sincères embrouilleraient encore les explications : une infidélité sans un partenaire avoué et vérifiable, ça ne tient pas la route !


Reste la morsure de ses propres parties intimes. Pour l’instant, Jean n’a aucune raison d’être au courant et elle espère que dans quelques jours toute trace aura disparu. Lorsqu’elle est partie se laver dans la salle de bain, elle a pu observer son intimité de près ; les dommages ne sont apparemment que superficiels.


Reste aussi la présence de Vincent dans le lit et sa blessure au niveau du sexe. Elle espère que Jean, qu’elle sait ne pas avoir vraiment convaincu par ses premières explications, ne reviendra pas à la charge sinon elle s’en tiendra fermement à sa thèse.


Le pire, c’est que maintenant elle a vraiment des doutes sur ce qu’a pu faire Jean durant la nuit. Elle est à peu près sûre qu’il ne l’a pas passée chez ses parents ; mais quand est-il rentré à la maison, si jamais il en est sorti ? Elle n’ose envisager qu’il ait pu être spectateur de sa « folie » avec Vincent.


Jean ignore tout des soupçons non fondés de sa femme. Bien entendu, il est fidèle, lui ; mais maintenant qu’il est cocu, il repense tout d’un coup à Léa, la sœur de Vincent, l’amie de Laure : il l’a trouvée charmante, il a apprécié qu’elle essaie d’éviter la chute de sa compagne, elle est célibataire…


Il entrevoit tout d’un coup une vengeance possible… une vengeance ô combien agréable…


Il est à douter que les protagonistes arrivent un jour à connaître toutes les données, le cocu devant rester muet. Mais la vie continue, les marionnettes sont maintenant rangées jusqu’à leur prochaine histoire…


Et le diable, là-dedans, direz-vous ? Eh bien, les « Jean », les « Laure », les « Vincent » ne manquent pas ; et heureusement qu’il est là pour ajouter un peu de piment dans leur existence…