Revebebe - Une histoire

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n° 16238	Fiche technique	20543 caractères	20543 Temps de lecture estimé : 15 mn	16/06/14 corrigé 20/05/20
Résumé: Nan, je ne participerai pas à votre foutu concours, je l'ai déjà dit ! Mince alors, n'insistez pas !
Critères: fh fhh bus soubrette revede voir exhib noculotte lingerie fellation jeu
Auteur : Catherine Envoi mini-message

Concours : Paroles, paroles

À l'insu de mon plein gré

— Salut Cath ! Comment ça va ? Ça fait un moment qu’on ne t’a pas lu !
— Bah… Tu sais, on reproche souvent à Catherine de trop l’ouvrir, mais il y aussi des fois où elle n’a rien à dire.
— On va voir ça… Dis-moi, déjà, comment me trouves-tu ?
— Ravissante, comme d’habitude…
— Flatteur !
— Je suis sincère. Par contre, tu peux me dire ce que tu fabriques dans cette robe de princesse ? Tu vas à un bal costumé ?
— Non, pas vraiment… Disons que… Enfin, tu sais, hein…
— Non, je ne sais pas.
— Ben, tu te souviens… Le concours…
—  !!!!!! Merde, à la fin ! Je t’ai déjà dit que non, non et non, je ne participerai pas à ce foutu concours ! Tu imagines quel air j’aurais, après tout le mal que j’en ai dit, de ce truc à la noix ?
— Mais on s’en fout, on n’a qu’à mettre ça sur le compte d’un accès de mauvaise humeur ou dire que tu n’étais pas vraiment toi-même… Tu connais le vieux principe qui veut qu’il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis ?
— Comme disent précisément les imbéciles quand ils changent, d’avis ? Non, non et non, je n’écrirai pas ! Tu les vois, là-haut, dans les forums ? Comme s’ils avaient besoin de ça pour se foutre de ma gueule !
— Bon, d’accord, tu n’écriras pas. En attendant, je voulais simplement te rappeler que je n’ai pas de culotte.
— Pardon ?
— Tu as très bien compris. Cette robe n’est pas une copie, elle est authentique, et j’ai donc voulu la porter comme cela se faisait à l’époque.
— Je ne comprends pas… Tu veux quoi, au juste ?
— Ben, d’habitude, l’auteur c’est toi et là, je ne sais pas trop…
— Sauf que je viens de te dire que je n’écrirai rien ! Par contre, mmmmmh, si t’as le cul à l’air, on pourrait peut-être…
— Commencer par planter le décor, par exemple ? Là, tu vois, par exemple, derrière moi, c’est le château de mon père.
— Ah ? Tu veux la jouer comme cela ? Pourquoi pas, après tout… En attendant, t’as raison, valait mieux éviter Le Château de ma Mère, il me semble que c’est déjà pris.
— Absolument. Donc, à droite, là-bas, la forêt de Huit et en face, blotti à l’ombre du massif de la Grotte de Chien, le petit village de Trifouillis-les-Oies.
— Trifouillis ? Sur la petite route de Pétaouchnok ? J’y suis allé à l’école, l’École de Chemise…
— Eh bien, heureusement qu’on n’est pas dans une histoire, parce dans le genre jeu de mots pourris… En attendant, je me présente, je m’appelle Éléonore, et je suis la fille du vicomte de Tapedur-Lemou.
— Enchanté de faire votre connaissance, mademoiselle.
— Et vous, qui êtes-vous, mon preux chevalier ?
— Preux chevalier ? Ben voyons… Alors, euh, disons que je m’appelle, je ne sais pas moi, Tiens, Archibald. Je suis le fils de l’archiduc de Mesdeux.
— Bon, là, logiquement, tu devrais me faire un baisemain.
— En fait de baise, tu préfères pas plutôt qu’on passe directement à la scène de cul ? T’as déjà la moitié du lectorat qui s’impatiente…
— Sauf que pour avoir des lecteurs, il faudrait d’abord que tu écrives ! Et tu as dit que, quoi qu’il arrive, tu ne participeras pas à ce concours. Donc, reprenons… Monsieur de Mesdeux, je vous prie de modérer vos propos. De telles choses n’ont pas lieu dans notre monde, tout de même…
— Sans doute, très chère, mais moi j’ai très envie de te fourrer.
— Mais veux-tu jouer le jeu, à la fin ! Tu sais bien que moi aussi j’en ai envie, mais si tu ne marches pas un minimum, tout cela n’aura aucun sens !
— Ah ? Pourtant, je t’assure que je sais exactement dans quel sens je veux te prendre…
— T’es indécrottable, tu sais ? Là tout de suite, je n’ai pas envie de me faire culbuter à la manière des soubrettes du château. Tu peux comprendre qu’aujourd’hui, j’ai besoin de mise en scène ?
— Bon, comme tu voudras… Pardon, comme vous voudrez…
— C’est mieux, là.
— Dites-moi, gente demoiselle, accepteriez-vous de m’accompagner dans mon carrosse ?
— Ah ? Parce que t’appelles ça un carrosse ? C’est pas plutôt le fourgon de ton taf, ça ? Un beau fourgon tout beau tout neuf, mais quand même…
— Il me semble, mademoiselle la vicomtesse, que vous avez une vision quelque peu étriquée des choses. Ce véhicule n’est pas un fourgon, c’est un carrosse…
— Ça, un carrosse ? Pfffttt ! C’est même pas une citrouille !
— Hé, t’es pas Cendrillon, non plus ! Bon, il me tarde même de vous apprendre qu’en vérité, il s’agit d’un vaisseau spatial.
— Un vaisseau spatial ? Diantre ! C’est quoi, ce nouveau délire ?
— De la mise en scène. Je te rappelle que c’est toi qui veux qu’on se la joue comme ça.
— Ah, c’est vrai… Dans ce cas, il me tarde de le visiter.
— Je vous en prie, très chère.
— Oh, mais ne serait-ce pas un lit, ce que je vois là ? Êtes-vous bien certain qu’il soit tout à fait convenable d’emmener une pure jeune fille dans un tel lieu de débauche ?
— Voyons, mademoiselle, cela ne serait pas convenable, en effet ! Ceci n’est pas un lit, il s’agit d’une couchette… C’est indispensable au vu de la longueur des voyages intersidéraux.
— Intersidéraux ? C’est toi qui es sidérant… En passant, t’as fait quoi de tout le fourbi que tu trimballes d’habitude ? Tu l’as laissé chez toi ?
— Ben oui…
— Je rêve ou, avant d’arriver, tu avais déjà tout prévu ? Pourtant, il n’y a que Dieu et les auteurs qui connaissent l’avenir de leurs personnages…
— Ben, euh … Tu me connais, si j’étais Dieu, je crois que j’en perdrais la foi.
— Merci à Brel et ses Bigotes… En attendant, je ne pige plus rien.
— N’insiste pas, sans quoi je ne vais plus rien y comprendre moi-même. Tiens, ça, au moins, tout le monde va capter.
— Oh, un cadeau pour moi, Archibald ?
— Sans doute…
— Et comment ceci se nomme-t-il, je vous prie ?
— D’après quelques bruits de cour, il se pourrait que ce fût un pénis, mademoiselle.
— Un pénis ? Mais d’après ce que j’en sais, ce n’est jamais aussi gros que ça, un pénis ! Ce ne serait pas plutôt une bite, en vérité ?
— Comme il vous plaira, très chère…
— Et que suis-je censée en faire, grand Dieu ?
— Je ne sais, ma jeune amie… En vérité, je ne sais même pas comment nous en sommes arrivés là.
— Tiens donc ! Cet objet aurait poussé comme cela, sur votre bas-ventre, sans que vous vous en rendiez compte ?
— Tout est possible, mademoiselle… Je vous rappelle qu’entre votre robe à crinoline et mon vaisseau intergalactique, nous n’en sommes plus à une énormité prés.
— C’est pas faux…
— Cela dit, vous devriez vous occuper de ce petit animal, il se pourrait qu’il prenne froid.
— En effet, il a l’air tout congestionné… Oh, regardez, il semble apprécier le contact de ma main.
— En effet, il grossit encore…
— Croyez-vous qu’il serait convenable que je pose mes lèvres sur lui ?
— Convenable, très chère, j’en doute. Mais comme il me semble que vous en mourez d’envie, vous auriez tort de vous en priver.
— Mmmm ! Comme il est doux ! Comme il est beau ! C’est délicieux !
— Vous me flattez, mademoiselle… Sachez que, de mon côté, c’est également très agréable.
— Vous avez remarqué que lorsque je tire comme cela, vers l’arrière, ce petit animal semble tout fier de montrer sa tête ? Et que lorsque j’en lèche l’extrémité, il semble en frétiller de bonheur ! Comme c’est amusant !
— Mais c’est le cas, mademoiselle… D’ailleurs, si cela ne vous dérange pas, je pense qu’il serait ravi que vous ne cessassiez de lui administrer ce petit traitement.
— Cessassiez ? C’est français, ça ?
— J’en sais rien, mais ça fait dix-huitième… Je ne fais que suivre ton trip, je te rappelle.
— Ah oui ? Ben fais gaffe à ce qu’il ne soit pas sans ascenseur, ton dix-huitième. Bon, cela dit, à présent que j’y pense, monsieur l’archiduc…
— Oui ?
— Vous disiez que cet étrange animal aurait subitement poussé sur votre bas-ventre sans que vous ne vous en soyez rendu compte ?
— Absolument, très chère, mais je pense que votre ravissante personne y est sans doute pour quelque chose.
— Ravissante personne ? Même si je sais que c’est bidon, j’aime bien quand tu me flattes… Finalement, on devrait leur dire de faire des concours plus souvent.
— Sauf que…
— Je sais, on ne fait pas partie de ce concours. Cela dit, mon cher Archibald, j’aimerais être certaine que votre mésaventure ne se limite qu’à vous.
— Pardon ?
— Oui, j’aimerais que vous vérifiiez que rien ne m’a poussé sur le bas-ventre, à moi. Cela vous dérange-t-il, très cher ?
— Mmmff… Mmmff… Mmmf… Je voudrais t’y voir, toi, dans cette montagne de jupons !
— Cela fait partie du jeu, mon ami… Et pensez donc plutôt à ce que vous allez découvrir…
— Tu parles ! T’imagines que là, ô surprise, et histoire, justement, de bien agacer le lecteur, je tombe sur une bite plus grosse que la mienne ? Et vlan, un texte bleu que personne n’a vu venir !
— Oui mais euh… Je ne crois pas… Alors, qu’avez-vous trouvé, monsieur ?
— Une fente. Une ravissante fente… Soyez rassurée, ma chère, il n’y a rien poussé. Même pas un petit poil de rien du tout.
— Cela me rassure… Voudriez-vous vous assurer que, dans tous ces plis et replis, rien ne s’y cache ? On ne sait jamais…
— En effet, mademoiselle, l’endroit semble fort accueillant, très humide, aussi… Voulez-vous que j’y glisse l’un de mes doigts pour m’assurer que rien ne s’y trouve ?
— Même deux, si vous voulez… Mmmmff… Mmmmm… Mmmmm…
— Pardon ?
— Ne t’arrête pas, s’il te plaît… C’est bon…
— Je m’en doute… Oh, mais c’est quoi, ce petit haricot ?
— Mmmmnnn… Plaît-il ?
— Il était là, la dernière fois ?
— Grrrr ! T’es con, des fois ! J’étais bien partie, pourtant !
— Je sais, mais nous sommes dans ton jeu, je te rappelle…
— Grrrr quand même !
— Donc, ce haricot ?
— Je n’en sais rien, Archibald… Vous devriez peut-être l’examiner de plus près, il est peut-être sensible.
— Comme vous voudrez, très chère… Ce doigt vous convient-il ?
— Mmmmm… Ce n’est pas mal, en effet… Ne vous arrêtez pas…
— Vous êtes certaine ?
— Absolument… Ou alors, remplacez donc votre doigt par votre langue, si vous le voulez bien…
— Tiens, c’est marrant, quand tu tapes « voulez » avec une faute de frappe, la correction automatique propose « copuler » c’est archement au point, ces engins-là…
— Pardon ? Mais de quoi tu parles ?
— Mais de rien, très chère… Mmmmff… mmmfff… mffff… Et comme ceci, cela vous convient-il, très chère ?
— Oh oui, n’arrêtez pas, je vous en prie… Vous avez parlé de vaisseau spatial, tout à l’heure ? Eh bien, je ne sais si nous avons décollé, mais il me semble que je vois des étoiles.
— Ah bon ? Dans ce cas, veuillez ne pas oublier de composter votre billet pour la navette en direction du Mont de Vénus, mmmfff…
— Aaaaahhhhhhh ! Ahhhhhh ! Mppffffff ! Vous êtes décidément démoniaque, Archibald !
— À ce sujet, mademoiselle, j’aimerais m’entretenir au sujet de quelque chose que j’ai découvert sur votre bas-ventre…
— Ah ? S’agit-il de quelque chose de grave ?
— Je ne sais pas… Figurez-vous que, tout en bas de votre adorable vallée, il semblerait y avoir une sorte de petite cavité… J’y ai enfoncé deux doigts, tout à l’heure, mais je n’ai pu en atteindre le fond…
— Ah ? Et que préconisez-vous ?
— Eh bien, il me semble que, précisément, mon petit animal serait sans doute assez bien adapté pour visiter un tel endroit…
— Tsssss, tssss…
— Pardon ? Comment ça, tssss, tssss ?
— C’est hors de question. En tout cas, pas tout de suite.
— Ah bon ? Pourquoi ?
— Parce que j’ai besoin de reprendre mon souffle. Et puis, tant qu’on est dans les délires, autant continuer,
— Ah ?
— Oui. Sans vouloir jouer de fausse modestie, à défaut d’une écriture géniale et d’un caractère facile et conciliant, tu sais que Catherine est connu pour ses scénarios ?
— Sans doute, mais je te redis encore une fois que…
— Qu’on n’est pas dans une histoire, je sais. Mais là, tu vois, j’ai envie que tu me pondes un de ces plans aussi improbables qu’excitants et dont tu as le secret.
— Sauf que les pseudos-idées géniales, cela ne se commande pas, tu vois, c’est pourquoi je suis par principe réfractaire aux concours.
— Mais justement, on s’en fout, vu qu’on ne participe pas à ce fameux concours…
— Dans ce cas, je veux bien essayer de te mettre sur pied un plan bien bandemouillant, comme on disait à une époque.
— Ah ! Voilà qui est mieux. J’en salive d’avance.
— Bon, tu vois le tramway, là ?
— Un tram ? Où ça ?
— Là où il y avait ton château il y a deux minutes, bécasse ! Bon, tu le vois ?
— Ah oui, là, subitement, ça va mieux.
— Eh bien, il se trouve qu’à cette heure-ci, il est vide.
— En effet, il n’y a personne.
— Et je connais le machiniste.
— Le grand brun plutôt beau gosse, là-bas ?
— Je le voyais plutôt petit, moustachu et bedonnant, mais si tu le préfères comme ça…
— J’aime autant, si tu veux bien.
— Alors ce sera le beau gosse de tes rêves… Toi, par contre, il va falloir que tu changes de tenue. Tu as une préférence ?
— L’écolière dévergondée, ça te va ?
— Pourquoi pas, si cela t’amuse… C’est pas des masses original, mébon…
— Bon, alors, on va dire le chemisier blanc noué au niveau du nombril.
— Nombril dans lequel un ravissant piercing brille de mille feux, cela va sans dire.
— Petite cravate assortie à la jupe…
— Comme tu veux, mais si tu la joues cravate, tu ne pourras pas faire valoir le soutif de dentelle noire intentionnellement trop petit pour contenir ton imposante poitrine et qui apparaît dans ton décolleté forcément plus que généreux.
— Tu vas me faire mouiller, tu sais ?
— C’est le but…
— Et si on disait que je n’ai pas de dessous, plutôt ?
— Non, c’était bon il y a quelques années mais ce plan-là ne fonctionne plus… Et puis, avec une jupe plissée aussi courte, il est hors de question que tu ne portes pas de culotte.
— Mais enfin, j’ai envie, moi !
— Nanan. T’iras voir les vidéos du net, tu verras que le nec plus ultra du moment, c’est la culotte de coton qui couvre tout et le reste. La nana n’a pas un poil sur le caillou, a trois piercings dans chacune de ses lèvres et va se faire farcir par trois blacks en même temps, mais elle porte une culotte que même une bonne sœur refuserait de porter.
— Justement ! Je veux avoir les fesses à l’air, moi !
— Non. Et puis, je vous rappelle que le coup de la chatte au vent, on vient d’y avoir recours, mademoiselle Éléonore…
— On fait comment, alors ? Pareil, le string, c’est d’un ringard…
— Pourtant, le « string dégoulinant de cyprine » reste un grand basique de l’histoire de cul…
— Mais nous ne sommes toujours pas dans une histoire, non ?
— Absolument. Cela dit, ça te dirait, une petite culotte ouverte ?
— Une culotte ouverte ? Un truc tout en dentelle qui couvre tout sauf l’essentiel ? Je signe où ?
— Nulle part, mais tu peux estimer que c’est fait. Par contre, en plus des escarpins à bride aux talons raisonnablement hauts, on va ajouter les bas blancs.
— Des bas avec une lisière de dentelle que la jupe est incapable de cacher ? Mmmmm !
— Nanan, toujours pas… On a dit « écolière délurée » on n’a pas dit « hardeuse en goguette dans un film bidon »…
— Dommage, ça me disait bien, à moi.
— Je m’en doute. On va plutôt dire ces sortes de chaussettes blanches qui montent largement au-dessus du genou.
— Là, comme ça ? Et qui laisse apparaître une bande de chair ?
— Bronzée, la chair… Cela va sans dire.
— Ah ? Et quand je retirerai tout ça, tu crois qu’on verra les marques de mon bronzage ? Tu sais, les minuscules traces que laisse l’un de ces micro-bikinis que l’on ne voit que sur la toile ou dans les films ?
— C’est à toi de choisir, tu as ton mot à dire…
— Tiens, un auteur qui laisse la parole à ses personnages ? C’est nouveau, ça ?
— Purée, c’est pas vrai… Ça fait quinze fois que je te dis qu’on n’est pas dans une histoire… On est dans un délire, ça n’a rien à voir !
— Bon, comme tu veux… Bon, finalement, je crois que je vais choisir d’avoir bronzé avec un maillot d’une taille raisonnable. Je préfère.
— Comme tu veux… Et puis tu sais, on dit toujours que les femmes, c’est comme le poulet : c’est le blanc qui est le meilleur.
— Charmant…
— Je sais, mais je fais ce que je peux. Bon, tu es prête ? Pas trop peur ?
— Peur de quoi ? Il n’y a personne !
— Ne sois pas si certaine de toi. Tu l’as vu, lui, là ?
— Hé ! Mais vous gênez pas ! Tu as vu ? Il m’a mis la main au cul, ce sagouin !
— Oui, je l’ai vu, pour la bonne raison que je viens de le rajouter et qu’il n’était pas prévu au début.
— Mais pour qui tu me prends ?
— Pour une nana qui fait mine de s’offusquer mais qui est ravie de voir son charme opérer ! Et puis tu sais, avec ce qui t’attends dans le tram…
— Hein ? Mais il paraît que tu ne maîtrises pas l’avenir…
— Oui, mais euh… On dira que je n’ai rien dit.
— C’est mieux comme ça… Bon, on monte ?
— Bonne idée… T’as un cul magnifique, tu sais.
— Merci. T’as vu ma culotte ?
— Ça ne se dit pas, voyons… Bon, cela dit, ne rêve pas, il y a des caméras.
— C’est à dire que le conducteur peut nous voir ?
— Absolument.
— Vite, alors ! Ça m’excite !
— Veux-tu te calmer et lâcher ma braguette, à la fin !
— Mais j’ai envie, moi !
— Mais moi aussi, ce n’est pas le sujet ! Mais tu m’as demandé de l’exceptionnel, je te rappelle.
— Ah ? Et t’as prévu quoi ?
— D’attendre que nous soyons au terminus. À cette heure, le tram a toujours un peu d’avance et le machiniste devra attendre quelques minutes avant de repartir dans l’autre sens.
— Laisse-moi te sucer, au moins…
— Comme tu veux… Mais en douceur, s’il te plaît, je ne suis pas une machine et le meilleur reste à venir.
— Schlomp schlomp schlomp !
— Un peu exagéré, ton effet, là… Mais tu suces divinement bien. Et puis, à genoux comme ça, le premier qui se pointe dans le couloir ne pourra pas ne pas voir ton cul, ta culotte et le reste. Ah, justement, voilà le terminus.
— Schlomp schlomp schlomp !
— Bonjour, Jacques. Comment allez-vous ?
— Mmmmmh ?
— Tais-toi et suce, ma belle. Jacques, je vous présente Éléonore, une amie.
— Je vois…
— Et elle vient de me réclamer quelque chose d’aussi improbable qu’excitant. Je vous propose donc de sortir votre queue, d’attraper notre amie de la fourrer illico presto.
— Ici ? Au milieu du couloir ?
— Non, là-bas, sur le banc public… À votre avis ? Bon, faites vite, je vous rappelle que vous n’avez pas beaucoup de temps.
— Mais… Mmmmmph… On n’avait pas dit ça…
— Dépêche-toi, il est encore temps de dire non. Après, il sera trop tard…
— Mmmph… Mmmphhh…
— Comme tu veux. Allez-y, Jacques, qui ne dit mot consent. Et si elle n’était vraiment pas d’accord, elle arrêterait de me sucer, je vous ferais remarquer que je ne la tiens pas.
— Aaaahhhhh ! Maiffff ilffff effff eeeeffffnoorrffffmeeefff !
— Eh oui, il est énorme ! Je ne l’ai pas choisi au hasard ! Allez-y, Jacques, fourrez-la, elle n’attend que cela…
— Mmmmmmmhhh ! Arrgggghhhh ! Mmmmmph… Oh oui, continue, bourre-moi fort !
— Vous voyez ? Je vous l’avais dit. Cela dit, heureusement qu’on est à l’arrêt, vous auriez fait dérailler le tram.
— Ah ben tiens, il va falloir que j’active… Voilà des voyageurs. Et elle préfère comment la demoiselle ? Dedans ou dehors ?
— Aaaaaahhhhh ! Aaaaahhhh ! Aaaahhhh ! Aaaaaah !
— C’est un peu limité, le vocabulaire de la jouissance, vous ne trouvez pas ? Si vous croyez que c’est facile pour nous, les auteurs…
— Ah, parce qu’on est dans une histoire, là ?
— Ah non, vous n’allez pas vous y mettre, vous aussi ! Non, je ne suis pas en train d’écrire un texte ! Contentez-vous de me la bourrer sans vous poser de questions, giclez où vous voulez et surtout, foutez-moi la paix !
— Notez bien, si vous voulez, je veux bien prendre sa place…
— Ah non, madame Gonzalés, pas vous !
— Pourquoi ? Parce que j’ai des cheveux blancs ? Vous savez, j’étais sexy, dans mon jeune temps…
— Oui, mais c’était y’a longtemps, madame Gonzalés ! Bon, laissez-moi finir et je m’occupe de vous. Enfin, aux commandes du tram, j’entends.
— Tant pis… Profitez-en bien, ma petite. Deux hommes pour vous seule, ça n’arrive pas tous les jours…
— Mmmmmmppphhh aaaaahhhhh ! Mmmmphhh AAAAAAAAAAAAhhhh !
— Ah ben tiens ! Je dirais même plus, aaaaaaaaaahhhhhhhhhh ! Purée, ça fait du bien !
— Un peu limité, le vocabulaire de la jouissance, non ?
— C’est ce que disais il y a deux minutes, madame… Cela dit, euh, je crois que je ne vais pas faire mieux… AAAAAAhhhh !
— Fermez donc la bouche, malheureuse ! Et n’en perdez pas une goutte ! Vous n’avez pas idée de ce que cela vous manquera, dans quelques années !
— MmmmPPPPhhhh Mppppmphhhh… Gloups…
— Ah, voilà qui est mieux, mademoiselle. Le foutre d’homme, il n’y a rien de meilleur.
— C’est bien, Éléonore. Allez, tire sur ta jupe, la recréation est finie. Ça va ?
— Un peu étourdie, tu vois… Et le chauffeur, il est où ?
— Ben tu vois, là, le tram, il roule. Tu as peut-être une réponse à ta question ?
— Et la vieille dame ?
— Repartie dans le wagon central, avec son petit chien. Ça va mieux ? Satisfaite ?
— Oui, mais… Comment dire… C’est n’importe quoi ? Franchement, cette histoire de baise à la sauvette dans un tram, qui va y croire ?
— Personne, et c’est très bien comme ça. De toute façon, je n’écrirai pas d’histoire, même à l’insu de mon plein gré. Et tant pis pour ce foutu concours.