n° 16291 | Fiche technique | 49711 caractères | 49711Temps de lecture estimé : 28 mn | 02/07/14 corrigé 10/06/21 |
Résumé: Comment m'a-t-il surnommé, ce pignouf : Little bite man ? Il ne perdra rien pour attendre. La vengeance est un plat qui se mange... chaud ! | ||||
Critères: fh ff frousses collègues nympho danser travail vengeance jalousie revede voir fellation cunnilingu pénétratio humour | ||||
Auteur : Lacducoucou (Oh que j'ai honte d'avoir écrit une histoire aussi triste.) Envoi mini-message |
Comment m’a-t-il surnommé, ce pignouf : Little bite man ? Il ne perdra rien pour attendre. La vengeance est un plat qui se mange… chaud
Sandra travaillait chez nous comme secrétaire en CDD depuis fin janvier. Elle aurait pu être embauchée à titre définitif, mais elle avait prévenu qu’elle comptait se marier début juin et suivrait son mari à l’étranger immédiatement après le mariage. Voyage de noces puis activité professionnelle dans la foulée, à Madagascar où son mari travaillera pendant trois ans pour le compte d’une ONG. Elle allait unir sa destinée à Théophile Espérandieu, directeur de quelque chose et énième rejeton d’une famille très honorable de chrétiens traditionnalistes. Tout le monde n’a pas l’inestimable privilège d’accéder à milieu aussi épanouissant.
Elle était efficace, rapide et consciencieuse. Bien qu’un peu réservée ou timide, mais toujours souriante, elle entretenait de cordiaux rapports avec son entourage. Bref, elle était appréciée.
J’avais souvent à faire à elle et le courant passait bien. Elle était très attentive à mes recommandations et sensible aux remerciements que je ne manquais jamais de lui adresser. Lorsque j’ai découvert, par hasard, qu’elle partageait mes goûts pour la musique classique et la littérature fantastique, nos échanges se firent moins protocolaires, plus conviviaux et plus fréquents.
Environ vingt-cinq ans, de taille moyenne, de longs cheveux fins d’un roux flamboyant. Elle était mignonne, nantie d’une poitrine que la main désintéressée d’un honnête homme ne fuirait pas. Ni le reste d’ailleurs : un corps souple comme une liane, une plastique avenante. Des yeux bleus… et un regard !
Seule coquetterie : un rouge à lèvres vif qui détonnait sur sa peau très blanche.
Elle portait toujours son vêtement fétiche qui faisait palpiter l’imagination des collègues masculins et surtout la mienne : une jupe ample au tissu léger dont le tourbillon, lorsqu’elle se déplaçait, dévoilait des jambes magnifiques et partant, laissait imaginer en cascade des choses que la morale voue à l’enfer et que la libido porte aux nues. Cela me conduisait parfois à des pensées impures : « On prétend que les rousses… ? La chose, l’aimait-elle ? Quelle tête pouvait-elle avoir pendant… », Cependant, je m’interdisais les moindres paroles ou gestes déplacés à son encontre. Le quarantenaire et célibataire endurci ne dédaignait certes pas les jeunes biches mais au boulot, j’évitais. Pourtant, je soupçonnais, derrière la banalité volontairement conventionnelle de l’apparence, l’existence d’un trésor. L’une ou l’autre chose m’avait fait tiquer (parfois avec un « r » en plus) mais je n’arrivais pas à discerner laquelles.
Un matin, devant la machine à café, elle me confia que les futurs jeunes mariés cherchaient pour leur repas de noces une table de qualité avec une salle assez vaste pour y accueillir une centaine de personnes. Aurais-je une adresse à lui suggérer ? Je la prévins qu’ils s’y prenaient vraiment très tard et lui communiquai sans y croire les coordonnées d’une excellente auberge dans le village à côté de chez moi, l’assurant que la prestation serait à la hauteur. De plus, l’auberge louait des chambres, ce qui pourrait se révéler utile pour héberger les invités venus de loin autant que pour ceux imbibés de près. Le lendemain, Sandra m’informa qu’elle et son futur avaient retenu une table pour le dimanche suivant, afin de se faire une opinion. Je les conviai à passer chez moi ensuite, histoire de prendre un café et bavarder à bâtons rompus. J’avoue que j’étais surtout curieux de découvrir l’heureux élu. J’allais être servi !
Le carillon sonna. J’ouvris sur une surprise : un couple mal assorti, c’est le moins que l’on puisse dire. Comment cette adorable jeune femme pouvait-elle s’apparier avec cette caricature d’austérité, ce bellâtre de sacristie, ce croque-mort de bénitier ? Mais sans doute avais-je des préjugés ?
Sandra me salua avec un ravissant sourire et me fit même la bise, ce à quoi je n’avais jamais eu droit au boulot ; lui me salua du bout des lèvres et du bout des doigts, l’air renfrogné. Mais de quoi souffrait-il, l’enfant du Seigneur ?
À ma grande surprise, devant les tasses et les petits gâteaux, la conversation se limita à un dialogue exclusif entre Sandra et moi. Oui, la chère était bonne, le cadre agréable et spacieux, les invités seraient enchantés, etc. Oui, ils avaient arrêté une date et réservé des chambres dans la foulée. En fait, ils profitaient d’un désistement inattendu et l’hôtelier, aux anges, leur avait accordé de surcroît une honnête réduction. Elle précisa qu’eux-mêmes passeraient leur nuit de noces dans cet hôtel.
Lui ne disait toujours rien. Je ne comprenais pas son attitude. Je la compris encore moins lorsqu’il prit la parole sur un ton revêche :
Sandra pétrifiée, sourire envolé. Moi, partagé entre la stupéfaction et le fou-rire devant l’énormité du propos. « Il est givré, le gars, il a bu ? C’est quoi, son problème ? » Faut vraiment être culotté pour insulter ainsi les gens chez eux. Ou alors, cherchait-il le conflit ? Mais pour quelle raison ? Je ne le connaissais ni d’Ève ni d’Adam… Je décidai, par égard pour Sandra, de laisser filer et d’évacuer la brusque tension par la rigolade :
Sandra me regarda, ébahie : elle savait que j’étais célibataire. Je lui fis un clin d’œil discret, elle plongea du nez sur sa tasse. Mais Bellâtre voulut jouer les prolongations avec une question des plus incongrues. Mal lui en prit :
Devant son air ahuri, J’enfonçai le clou avec délice :
Là, je lui avais cloué le bec. Sa Bellâtritude, au fur et à mesure de mon développement, avait pâli, rougi, bleui et je craignis pour mes rideaux fraîchement lavés qu’il n’explosât. C’est vachement salissant, un bellâtre, quand ça explose. Il se tourna brusquement vers sa future en frappant du poing sur la table :
Je ne répondis pas. Il entraîna Sandra vers la porte. Sur le seuil, elle tourna la tête vers moi et la dernière chose que je saisis d’elle, c’est un regard brillant de larmes contenues.
Je me promis d’avoir une petite conversation avec la future mariée dès le lendemain.
ooooo0000oooo
Mais justement, le lendemain, pas de Sandra. Y avait-il en cela un lien avec le clash d’hier ? Vers 10 h, devant la machine à café, Latifa, la directrice générale et bras droit du Boss m’interpella. Latifa est une superbe plante nageant au milieu de la trentaine, célibataire convaincue, sans vie sexuelle connue (quel gâchis ! Vite : un speedfucking !), cheville ouvrière de la maison et réputée pour son franc-parler. Elle m’informa, hilare, qu’un monsieur Espérandieu avait téléphoné il y une vingtaine de minutes pour informer que sa fiancée, mademoiselle Sandra, ne reviendrait plus travailler dans notre boîte pourrie car il était hors de question qu’elle continue à y côtoyer des gens malsains et pervers.
Latifa éclata de rire. Je lui racontai ensuite l’incident du samedi. Elle fut abasourdie :
Et Latifa de compléter illico, sur la mélodie de Brassens :
La suite fut assez folklorique. La remplaçante ne resta que trois mois puis disparut, elle aussi, du jour au lendemain en même temps que King-Kong, le concierge. On apprit par la suite qu’ils filaient le parfait amour et avaient repris une boulangerie située à une quarantaine de kilomètres d’ici. Les esprits facétieux imaginèrent qu’il avait dû lui montrer sa baguette. Ou la confondre avec un gratte-ciel.
Inutile, également, de préciser que le jour des noces de Sandra, je ne me suis pas déplacé.
D’ailleurs j’en aurais été bien en peine : il « phallussait » absolument prouver à Latifa, à la longue insistance de laquelle j’avais fini par céder immédiatement, que je ne mentais pas en ce qui concerne un détail précis « mais pas si tellement insignifiant » de mon anatomie. Cela me prit tout l’après-midi et me laissa sur les rotules. Ô Latifa, qu’est-ce que tu « gères » bien.
J’ajoute qu’ensuite, au boulot, on s’est tutoyé, ce qui fit ricaner quelques crétins à l’esprit malveillant.
ooooo0000oooo
C’est un soir de juillet, l’année suivante, que je reçus chez moi un coup de fil qui me laissa pantois.
ooooo0000oooo
L’épisode suivant, chez moi. Nous étions assis face à face au salon devant un thé. Elle est mignonne, souriante et gaie. Je n’ai pas manqué de noter, à son arrivée, une variante de cette jupe ample qui me plaît tant et que le moindre courant d’air prendrait en affection.
Donc, à Madagascar, peu à peu, il est devenu invivable mais passons, plus envie d’en reparler. Sauf pour ajouter que, sur les recommandations d’une copine, j’ai consulté Google : « narcissique pervers ». Tout y était décrit. Il n’y avait pas la photo du monsieur, mais son portrait craché. La seule issue recommandée par l’ensemble des sites était la fuite.
Il m’en a servi le motif sur un plateau : j’ai découvert qu’il avait une maîtresse. Impossible pour lui de nier : pris en flagrant délit, et dans le lit conjugal de surcroît ! Je l’ai même immortalisé sur mon portable, sans qu’il le sache, par l’entrebâillement de la porte, juste avant de me précipiter dans la chambre à coucher. Rends-toi compte, une gamine de dix-sept ans, la fille de notre jardinier. Et ça ne s’arrêtait pas là. Un malheur n’arrive jamais seul : j’appris qu’il y avait encore une autre jeunesse et une autre encore …
J’éclatai de rire :
J’ajoute que tout à l’heure, lorsque je t’ai ouvert, autre surprise : je m’attendais à recevoir une petite chose malheureuse et contrite – bonjour la corvée de consolation - et c’est une femme rayonnante qui m’est apparue, dont je découvre maintenant qu’elle n’hésite pas à employer avec naturel un vocabulaire audacieux. À quoi est dû ce miracle ?
Elle eut un sourire mystérieux :
J’étais interloqué et les questions fusèrent :
Elle marqua l’arrêt.
Je ris :
Elle éclata de rire.
Elle se figea, me regardant droit dans les yeux :
Explosion ! Je sursautai. Elle bondit de sa chaise, en poussant des cris de joie, contourna la table, se précipita sur moi, saisit ma tête avec ses mains « mon Dieu qu’elle sentait bon ! » et, avant d’écraser ses lèvres sur les miennes, l’aveu incendiaire :
Sous mon crâne, la tempête. Le Ciel et tous les Anges me tombaient dessus en même temps. Débordé, je parai au plus pressé : lui rendre son baiser, faire mienne sa bouche pulpeuse. Découverte des langues, elles s’affrontèrent, se dégustèrent, s’entourniquotèrent. Sandra s’assit sur mes genoux, bousculant au passage la table avec sa hanche et passa son bras droit derrière mon cou, le visage toujours collé au mien, sa main gauche tirant ma tête vers elle.
Je n’ai pas réfléchi à ce qu’il convenait de faire, c’est venu spontanément : passer ma dextre sous sa jupe et remonter vers son entrejambe par une lente caresse entre les cuisses, à même sa peau de rousse au grain si soyeux. Elle tressaillit lorsque j’empaumai son fruit, le pressant et le malaxant avec ardeur. Sensations ineffables de charnu, de bombé, de chaleur et de moiteur, agrémentés d’une légère fragrance acide. Elle gémit et abandonna ma bouche pour mieux s’étaler et se laisser couler, le pubis à la rencontre de la main qui l’entreprenait. Elle gardait les yeux clos et la bouche entrouverte ; sa main délaissa ma joue se posa sur le dos de la mienne pour appuyer avec une énergie insoupçonnée. Elle fut parcourue de frémissements et sa respiration sifflante s’accentua. À travers l’étoffe humide de son sous-vêtement, je coinçai son bouton pour le rouler entre ses chairs. Ses gémissements montèrent d’un cran lorsque j’accélérai la caresse et, brusquement, elle se tétanisa, bloqua l’étau de ses cuisses. Les yeux exorbités, elle rejeta la tête en arrière en poussant une plainte aigue.
Elle se relâcha petit-à-petit, me sourit, m’octroya une bise délicate avant d’avouer :
Je l’embrassai dans le cou puis m’écartai d’elle. Mes deux mains se posèrent sur sa poitrine qu’elle bomba spontanément. Je les lui pétris les seins, mes pouces caressèrent à travers le tissu les mamelons qui durcirent. À nouveau, sa respiration se fit sifflante. Elle voulut se couler contre moi.
Je pris du recul, lui saisis une main et levai son bras à la verticale :
Mon merveilleux fantasme se réalisait. Le tourbillon souleva sa jupe ample et légère et m’offrit un spectacle de rêve : sur les pas d’une gavotte féerique, ses deux jambes admirablement dessinées, dévoilées jusqu’à la petite culotte. Elle tourna plusieurs fois et je la ramenais contre moi, tout contre moi :
Elle pressa son bas-ventre contre le mien et, d’une voix ténue d’innocente petite fille vicieuse :
Elle pouffa.
Je gardai ses bras autour de mon cou et, à petits pas, mes mains sur ses hanches, la bouche soudée à la sienne, la menai à reculons dans la chambre à coucher, jusqu’au bord du matelas. Je lui défis sa jupe et sa blouse qui chiffonnèrent au sol. L’agrafe de son soutien-gorge ne résista pas, le vêtement vola à travers la pièce. Des seins parfaits dont ma bouche et mes mains s’emparèrent. Et voilà… la belle était presque nue, la belle était si belle. Elle perdit l’équilibre et se retrouva sur le dos lorsque je la poussai sur le matelas.
En amour, pour un homme, l’un des moments les plus jubilatoires est celui où il retire sa culotte à la belle. Il ressent la même fébrilité qu’au moment de déballer un cadeau sous le sapin. Lentement, lentement, je tirais la méchante étoffe vers ses genoux, pour m’offrir le movie de ma vie ! L’Origine du Monde : un pubis bien galbé, une toison soyeuse et cuivrée, une vallée étincelante des perles du désir. Le tissu connut le sort du soutien-gorge, mon tee-shirt et mon pantalon aussi.
Je lui écartai les cuisses et me « Courbet » vers l’Origine du Monde. Elle posa ses mains sur ma tête lorsque celle-ci arriva sur son entrejambe. Les paroles étaient inutiles. Ma langue et mes doigts s’activèrent, alternant douceur et frénésie. « Sa menthe a un goût de fiel ». Son ventre était parcouru de spasmes, sa tête roulait de gauche à droite tandis que de petits gémissements s’échappaient de sa gorge. J’avais cru comprendre, au salon, qu’elle ne « tenait » pas longtemps, alors j’accélérai le va-et-vient de mes doigts dans l’intimité de ses chairs. Ses bras commencèrent à trembler, trembler… et, brusquement, ses mains agrippèrent mes cheveux. Une explosion encore plus violente que la précédente. Complètement crispée, elle souleva son bassin en s’arc-boutant sur le matelas et en hurlant. Puis elle retomba inerte, comme une poupée de chiffon.
Pas longtemps. Le phénix n’est pas le seul à savoir renaître, la luxure le sait aussi. Elle me repoussa. Elle s’assit d’abord sur le bord du lit, se mit debout pour écraser ses lèvres sur les miennes. Ensuite, sa bouche descendit vers ma poitrine, vers mon ventre, vers… À genoux sur la moquette, elle entreprit de me débarrasser de mon boxer. Sa main effleura d’abord la bosse qui le déformait.
Ma mentule affichait une éloquence qui l’enthousiasma. Elle s’empara de la chose, la tâta avec délicatesse et précaution, la soupesa :
Elle se pencha, embrassa l’objet du litige puis l’emboucha, en entreprenant de savants va-et-vient assortis d’ineffables caresses de sa langue. Peut-on faire rimer électricité et félicité ? Avec Sandra, oui. Je lui caressai les cheveux, la nuque et les épaules, j’accompagnais les mouvements de sa tête pour l’encourager, puis :
Conséquence des dernières émotions que je venais de vivre, avec cette divine fellation j’avais senti monter dangereusement ma côte d’alerte. Et j’ai toujours eu le souci de ne pas décharger la charrette de foin devant la grange. Je la relevai, la jetai sans ménagement sur le lit. Femelle avertie et docile, elle ne marqua aucune surprise, aucune réticence, sachant ce qui l’attendait et le savourant d’avance. Soumise, elle ouvrit spontanément sa fourche. Je passai mes bras sous ses cuisses, m’abattis sur elle comme une brute en ramenant ses genoux contre ses épaules et la pénétrai à la hussarde, d’un violent coup de reins. Ses mains se crispèrent dans mon dos pour marquer le choc et ses ongles s’incrustèrent dans mon épiderme.
Je n’en avais cure, j’étais comme fou, je la pilonnai avec une rage et une violence que je ne me connaissais pas. Par convoitise pour cette gamine perverse, mais aussi par délicieux esprit de vengeance. Dominer Sandra, l’écraser sous moi, en faire cette chose pantelante de plaisir, c’était tuer l’autre. Elle ne demandait d’ailleurs qu’à être complice du crime.
Chaque coup de boutoir lui arrachait un cri. Je la maintenais avec une telle fermeté qu’elle restait clouée au matelas, repliée sur elle-même, à subir la bestialité de mon assaut. Un premier orgasme la submergea. Elle débita une suite confuse d’obscénités. Son orgasme ne m’arrêta pas, je continuais à la pilonner sans relâche et sans pitié.
Je me pus m’empêcher :
Un cri immense. Le bouquet final, l’explosion, le firmament. Je me déversai en elle à longs jets. Elle réagit avec une telle force qu’elle parvint à échapper de ma prise. Elle croisa tout de suite ses jambes dans mon dos et se souda contre moi pour quelques secondes d’éternité.
Progressivement, elle revint sur terre et me fixa de ses yeux brillants :
Et, mmmmpfff, elle m’embrassa avec reconnaissance. Puis…
Sans doute n’aurai-je plus dû, mais j’avais la conviction que mes munitions n’étaient pas totalement épuisées. Et ma petite rouquine à la peau laiteuse était si belle, si gourmande des malheurs de la vertu. Si j’avais su ce qui m’attendait ensuite, j’aurais eu encore plus de raisons de la chevaucher derechef.
ooooo0000oooo
Retour au salon, pardon, sur la terrasse attenante. La douceur de l’air, le gentil soleil de fin d’après-midi, l’ombre d’un parasol et deux verres de rosé. Nous étions douchés, rhabillés de frais. J’ai éclaté de rire lorsqu’elle m’a appris d’un ton serein et dans une formulation pleine de poésie s’être munie de vêtements de rechange car elle savait que les vannes de la félicité s’ouvraient chez elle sur l’abondance. La conversation reprit. J’ignorais que j’irais de surprise en surprise.
Elle éclata de rire :
Je me tus, pensif. Nous nous accordâmes une gorgée de rosé. Je repris :
Crainte ô combien justifiée. Alors que croyais avoir tout entendu, j’eus droit à la cerise sur le gâteau, un immense coup de gourdin :
Cela me cloua sur mon siège.
Je restais pensif, les idées s’enchevêtraient furieusement dans ma tête. « C’est du lard ou du cochon, ce cirque ? Est-ce que j’avais envie d’être papa, moi ? Un gosse ? Bruyant par-devant, chiant par derrière. Et souvent, l’absence d’ogre se fait cruellement sentir. Putain, mais j’avais la paix, jusqu’à présent ! » Je repris une gorgée de rosé.
Je la regardai. Ses longs cheveux roux jouaient avec le soleil rasant dans la petite brise du soir. Qu’elle était belle ! Et… désirable.
ooooo0000oooo
Le lundi suivant, je suis allé voir Latifa dans son bureau en refermant la porte à clé derrière moi. Madame la Directrice Générale ne fut ni surprise ni inquiète par cette audace.
Latifa jaillit de son siège et se jeta sur moi.
Elle se serra de toutes ses forces contre moi et m’embrassa avec une reconnaissante sauvagerie. Je jure que je n’ai pas voulu la suite ! Je n’aurais jamais osé mais je ne sais pas ce qui lui prit : ma main s’égara. Latifa s’affaissa légèrement en serrant ses genoux. Ensuite, l’horreur ! Même pas foutue d’attendre samedi ! Et dans son bureau ? Impensable ! L’impensable arriva sur le champ…
ooooo0000oooo
Plus de deux ans ont passé. Sandra et Latifa se sont mariées il y a une année. Je ne vous raconte pas le séisme que provoqua cet événement dans la boîte. Tout le personnel fut invité à la réception. C’est le grand patron lui-même qui décida que l’entreprise prendrait en charge tous les frais sur son chapitre communication. Il tenait à marquer sa reconnaissance à Latifa pour avoir dirigé la boîte d’une main de fer durant une absence de six mois consécutive à un grave accident de voiture. Elle avait même ouvert de nouveaux marchés. Certaines mauvaises langues ont alors insinué que pour le patron, Latifa n’avait pas ouvert que des marchés …
ooooo0000oooo
Aujourd’hui est jour de fête : c’est le baptême civil de la petite Amélie. Sandra, sa maman, a souhaité que le papa d’Amélie la porte jusqu’à la table de cérémonie. Elle me l’a donc mise dans les bras. Je suis un vieux con, j’ai eu de la peine à dissimuler mon émotion. Par hasard, mon regard s’est attardé sur Latifa, ravissante dans sa toute nouvelle robe et, ce que je n’avais même pas remarqué hier au boulot, ce détail qui me frappa : « Mais… ne serait-elle pas enceinte ? » Je me rassurai immédiatement. Impossible d’en être le géniteur : j’avais à sa demande cessé depuis un moment les « entraînements » avec elle. Elle ne m’avait pas caché l’existence d’un autre « entraîneur ». Soit, mais qui ?
Au cours du repas, Sandra confirma : oui, Latifa était enceinte de quatre mois.
Je découvris le Patron, un monsieur bon vivant à la soixantaine joyeuse. « L’avenir de Latifa et de son futur moutard est largement assuré », me dis-je. Riche, très riche, célibataire sans charges de famille. Vivent les Seniors !
Et je réalisai soudain que le Patron et moi étions frères de queue. Deux bonnes minutes de fou-rire tonitruant sous les regards interloqués des invités. Il y a même un crétin qui osa demander :