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Temps de lecture estimé : 20 mn
02/07/14
Résumé:  Un premier boulot. Un bled paumé. Mme Durand, la directrice de l'école. Un Bar Tabac PMU. Daniel, le patron auvergnat. Damont, l'autre instit. Ophélie et Aurélia, les deux sœurs. Une soirée arrosée... Et moi, Ali Bennour, l'instit.
Critères:  fh
Auteur : Zahi  (Con moins connu que BHL mais à peu près aussi modeste)
Les premiers jours de l'instit



Pour mon premier boulot, je suis nommé instituteur dans une bourgade du fond de l’Ardèche. Me voilà aujourd’hui m’y rendre en jean et chemise à carreaux. Il fait beau et agréable, c’est la fin d’août, quelques jours avant la rentrée des classes.

Je descends du train en portant sur une épaule mon sac à dos et tirant derrière moi une valise à roulettes. Après quelques mètres, je me trouve nez à nez avec la directrice de l’école, Mme Durand, une dame d’une bonne cinquantaine d’années. Elle a le teint pâle, les cheveux blancs tenus en chignon, et des grands yeux gris. Son apparence est simple et rassurante ; elle est vêtue d’un tailleur bleu foncé, d’une chemise blanche avec un foulard noué autour du cou. Elle ne peut pas me rater, vu qu’elle avait reçu mon signalement avec ma photo placardée dessus. Mais elle a une autre bonne raison pour me reconnaître aussi facilement : je suis tout seul sur le quai.


Il est plus de vingt heures et le soleil vient de se coucher derrière les basses collines qui entourent le patelin. Nous nous installons dans sa petite voiture, et trois minutes après nous sommes devant la grande grille de l’école. La maison des instituteurs se trouve dans un coin de la cour, derrière un écran de cyprès qui la protège des regards indiscrets des élèves. Mme Durand occupe le rez-de-chaussée et deux petits studios sont aménagés à l’étage pour les instituteurs.


Mme Durand ouvre une petite porte qui grince, puis nous grimpons les marches qui mènent à l’étage où un petit couloir donne accès à deux portes, une de chaque côté.



J’ouvre la porte en silence et mets un pas dans le futur chez-moi. Elle continue :



Ayant fait elle-même le constat que je n’avais rien prévu pour manger, elle me propose de dîner chez elle, mais je m’excuse en lui expliquant que je mange rarement le soir. Elle me propose alors de boire un verre et j’accepte volontiers.


Je prends une petite douche et je me rends chez elle. Là aussi, l’aménagement est simple et efficace. Peu de meubles, mais pas un grain de poussière. Un canapé et deux fauteuils en velours gris sur une carpette, un buffet et une petite salle-à-manger en chêne. Ni trop moderne, ni l’air d’un musée. Une impression bizarre me saisit dès que je franchis la porte : tout est dans un ordre qui paraît immuable, éternel. Comme dans un temple, j’avance silencieusement sur le parquet et je m’installe sur le premier fauteuil. Elle se met en face de moi, s’assied puis, comme si elle était dérangée par le face-à-face, elle serre les jambes d’un petit mouvement réflexe.



Elle se lève légèrement pour servir la boisson.



Elle remplit deux verres en silence, puis se lève et me regarde d’une manière qui me paraît curieuse.



Je bois mon verre et elle m’en sert un deuxième alors qu’elle a à peine touché le sien. Elle me raconte comment elle a vécu ses premiers jours au village, il y a plus de dix ans. L’accueil des villageois, leur réserve au début, puis l’acceptation mutuelle, etc. ; rien d’exceptionnel jusque là. Son récit est assez monotone ; aussi, la fatigue du voyage aidant, je me retiens de bâiller. Puis l’envie me prend de lui poser une petite question indiscrète.



Elle me considère longuement en silence, puis elle ferme les yeux et se verse une belle dose dans le gosier, plus que tout ce qu’elle a bu jusqu’à ce moment. Elle laisse échapper un petit soupir et pose maladroitement son verre sur la table basse.



Je reste silencieux, me reprochant mon intrusion importune dans sa vie personnelle. Elle me considère de nouveau et lampe d’un trait ce qui reste dans son verre. Je reste silencieux, la regardant dans les yeux. Elle toussote légèrement et continue :



J’avale le fond de mon verre, me lève en la remerciant et m’éclipse dans mon studio avec le profond remords de l’avoir perturbée. Je m’allonge sur le lit, allume la télé et prends le journal pour achever un article que j’avais commencé dans le train. Brusquement, je me sens saisi par une folle envie de me masturber. Pourtant, aucune image claire ne me vient à l’esprit, juste une pression entre les cuisses, une accélération de la respiration et le cœur qui bat la chamade. Je doute un instant que ce soit la proximité de Mme Durand qui m’aurait excité ainsi ; pourtant je ne me suis senti aucune affinité avec elle, et de plus elle pourrait être ma mère. Mais l’envie est tellement forte que je me soulage au savon de Marseille et me couche aussitôt.


En me réveillant le matin, je sors faire un petit tour dans le village. J’en ai déjà vu, des coins déserts, mais certainement pas comme celui-ci. L’école est à un bout du village ; à l’autre bout il y a la gare, et entre les deux il y a la rue principale, quelques sentiers, trois ou quatre voitures garées, une petite église romane, des habitations et quelques commerces. Au lointain, on voit les champs et quelques fermes avec granges. Mais à cette heure-ci, tout est fermé. Dans le doute, je jette un coup d’œil sur ma montre et m’aperçois qu’il n’est que huit heures du matin passées ! Oh maman, adieu Paris !


C’est devant l’église que je croise la première personne, un vieux de plus de soixante-dix ans qui me regarde passer comme si j’étais un extraterrestre. Après l’église, je trouve une porte vitrée entrouverte. Sur l’enseigne au-dessus de la porte : « Café Bar Tabac Loto PMU ». Un peu plus bas, sur la vitre de la porte : « Chez Daniel ». Plus bas encore, dans un encadré à hauteur des yeux : « Menu du jour : 11,80 Euros ». Je jette un coup d’œil à travers la vitre et il me semble apercevoir deux ou trois silhouettes qui bougent. Je pousse le battant, la porte s’ouvre et j’entre d’un pas décidé. Il fait sombre et cela sent le renfermé.



Ils sont deux derrière le bar. Le bonhomme qui vient de me parler, la soixantaine, grand et rond, rougeaud, un vrai patron de bar, auvergnat sans doute ; et à côté de lui une grande dame toute mince, à la peau froissée, qui fait beaucoup plus âgée que lui. Néanmoins, elle affiche une petite frimousse rassurante et un sourire spontané. Je parie déjà que c’est le couple de propriétaires. Une serveuse en tablier se tient de l’autre côté du bar. La quarantaine, brune, solide, hyper maquillée, elle porte une jupe qui ne cache pas grand-chose de ses fortes cuisses.



C’était tellement rapide que j’ai cru rêver. Je dirais même que le café était presque prêt. Tout le monde m’attendait.



En même temps, elle me fait un de ces sourires ! Le patron était déjà derrière elle avec une tartine au beurre et un pot de confiture.



Je reste au bar toute la matinée. Tout le village, ou presque, y est passé. Daniel s’est fait plaisir de me présenter aux personnes qui s’y étaient pressées.

Le couple Hubot qui habite le village depuis plus de soixante ans et qui n’a jamais raté un déjeuner chez Daniel. Monsieur Attal, le boucher, et sa femme Jeannette ; Mme Coussin qui tient la supérette avec son fils Pierre à l’air un peu débile ; le postier, la boulangère, quelques couples de fermiers, etc.

Pendant ce temps, Anne, la serveuse, n’a pas raté une occasion pour exhiber sous mon nez les rondeurs de son grand cul en deux oblongues pastèques. Pas trop difficile de parier sur la couleur de sa petite culotte, laquelle ne cachait d’ailleurs pas grand-chose. À l’heure du déjeuner, Mme Durand se joint à moi et nous mangeons ensemble le boudin de Françoise. Il avait à peu près le goût d’une merguez hallal. Pauvre cochon, je me demande comment il a été écorché.



L’après-midi, Mme Durand me fait faire le tour de l’école ; elle me parle de l’organisation des cours et me montre quelques documents. En rentrant dans le studio, je me sens déjà chez moi.




– 2 –



La nuit, je suis réveillé par un martèlement de pas sur les marches de l’escalier, des éclats de rire et le crissement d’un objet lourd qui glisse sur le parquet. Un coup d’œil sur le réveil : il est un peu plus de deux heures du matin. D’un pas chancelant, je trimballe difficilement ma carcasse jusqu’à l’entrée, ouvre légèrement la porte et mets la tête dehors, le champ de vision encore brouillé. Quelqu’un est sur le point d’ouvrir la porte d’en face. C’est Damont, je suppose. M’ayant remarqué, il interrompt son geste, se retourne et fait un pas vers moi. Tant bien que mal, je réussis à ouvrir grand les yeux. Taille de mannequin et visage d’ange ; cela vous frappe d’entrée et vous laisse coi.



À son côté, un grande blonde vaporeuse paraît encore plus étonnée que lui. Elle porte une petite jupe d’été et un chandail avec de fines bretelles. Le couple est tellement chic et choc que j’ai cru un instant me trouver au plateau de tournage d’une série américaine.



Il me serre la main et Ophélie me fait spontanément la bise.



Il vient d’ouvrir la porte de son appartement et Ophélie s’est glissée dedans d’un pas léger.



Dans mon lit, je n’arrive pas à m’endormir. J’ouvre la télé et tente de trouver quelque chose d’intéressant à cette heure de la nuit, mais en vérité je ne fais que défiler les chaînes sans faire attention aux programmes. Cela dure cinq ou dix minutes, puis je me lève me verser un verre d’eau. Je replonge dans mon lit, enfouis la tête dans l’oreiller et tente de me concentrer pour attraper le sommeil. C’est presque fait quand j’entends une fille crier. Abruti et à demi réveillé, je pense un instant à un crime et me mets promptement sur mes pieds. Mais la voix s’est éteinte, et pour un moment je n’entends plus rien. Puis c’est un soupir qui résonne soudain, rejoint par d’autres, et Serge qui dit à Ophélie :



J’avoue avoir une ouïe bien affûtée, mais je ne la pensais pas aller jusqu’à ce niveau de détail. J’étais presque dans la même pièce que le couple d’amoureux. Entre mon lit et celui de Serge, il n’y a qu’une mince cloison qui laisse tout passer. Et ce n’est que le début. J’ai vécu cette nuit-là les ébats de deux amoureux qui se rencontrent après deux ou trois mois de séparation, et cela a tellement duré que j’ai cru un moment que cela n’allait pas finir.


À dix heures du matin, Serge frappe à ma porte ; j’avais alors réussi à dormir deux ou trois heures durant.



La table des instits était déjà prête chez Daniel. La jupe d’Anne, la serveuse, avait rétréci de quelques centimètres dans le lave-linge. Tout ça en une soirée ; imaginez la suite. Serge trouve même la délicatesse de lui effleurer les fesses du dos de sa main alors qu’elle nous sert le café et le croissant. Cela lui arrache un éclat de rire, et un clin d’œil à ma destination.



Nous prenons tranquillement notre petit déjeuner en discutant sur différents sujets qui concernent l’école, les classes, les élèves et les parents. Arrivant à Mme Durand, Serge me donne un peu plus de détails sur sa vie personnelle. Il détient ces informations d’autres instituteurs qui avaient travaillé plusieurs années avec elle.



Il met une cigarette au bec et l’allume lentement d’un geste gracieux, puis il me fixe du regard.



Il l’appelle tout de suite et lui propose son plan pour la soirée. Elle en est devenue folle de joie, à ce que je comprends, puis Serge se tourne vers moi tout en gardant le contact avec elle.



À cette question, à laquelle je ne m’attendais pas, j’ai ouvert les bras, ne sachant que répondre.





– 3 –



La voiture quitte le village, s’engage quelques minutes sur une route sinueuse en légère pente, puis met le paquet sur la nationale. Des champs de blé et de luzerne, moissonnés, s’étendent à perte de vue des deux côtés. Depuis le début, Aurélia m’a collé le bras. Elle a la peau tendre et lisse, comme savonneuse. Elle ne ressemble pas beaucoup à Ophélie. Taille moyenne, légèrement rondelette, exactement ce qu’il faut, brune avec deux grands yeux châtain et un petit nez droit, elle paraît avoir quatre ou cinq ans de moins que sa sœur (j’ai su après qu’elle avait à peine dix-neuf ans). Peu après, elle pose la tête sur mon épaule, soulève sa jupe et découvre généreusement ses cuisses. Pas trop facile, la nana ! Ses longs cheveux noirs se sont éparpillés sur mon cou et ma joue. Je suppose que si l’envie m’en prenait, je n’aurais pas trop de mal à jouer de ses rondeurs, et même plus. Mais je demeure immobile alors que Serge nous épie dans le rétroviseur. Elle met une main sur mon torse, par-dessous la chemise, et se met à me caresser la peau en feignant de ne pas me regarder. Serge a l’air d’admirer le spectacle, il sourit dans la glace.



Tout le monde paraît acquiescer sans rien dire. Ophélie vire alors à gauche, emprunte un pont au-dessus d’une ravine, s’engage sur une petite route qui mène tout droit à un grand centre commercial de banlieue.

Nous descendons de la voiture alors qu’Aurélia me colle toujours le bras.



Ça n’a pas eu l’air de lui déplaire outre mesure ; tout au contraire, elle m’a serré plus fortement le bras et m’a collé le long du corps. Ainsi solidaires, nous trébuchons en marchant.



Il fait encore jour lorsque nous entrons dans l’enceinte au toit métallique du centre commercial. Je n’aime pas ce genre d’endroit laid et froid, cela me donne envie de courir dans le sens inverse. J’avoue que j’exècre la société de consommation sans toutefois lui chercher de remplaçant. Alors j’entre dedans comme tous les autres entrent, dégoûté mais sans aucune résistance, poussé par je ne sais quelle force occulte. Il y a un monde fou à l’intérieur ; des hommes et des femmes, et des chariots pleins à ras-bord. L’enceinte me paraît réverbérer dans toute sa longueur, ma tête tourne, je sue. Je me sens étouffé, mes poumons crachent du sang, j’ai envie de crier : « Je vous emmerde tous ! » Dans ce tumulte, je commence à sentir la chaleur du corps d’Aurélia qui ne me lâche pas d’un pouce. Avec mon avant-bras, je tâte ses seins par-dessus sa camisole et je sens son cœur qui bat la chamade ; je me demande pourquoi. Tout ça n’a pas beaucoup de sens pour moi, ça ne me fait pas bander.


Nous entrons dans une pizzeria aux couleurs italiennes, un endroit quelconque dans un centre commercial lambda. Un serveur vient nous demander notre choix. C’est un malabar, presque le double de ma taille, et j’exagère à peine. S’il est bien connu que les spaghettis font grossir, on sait moins qu’ils tirent aussi vers le haut. Il parle avec un accent à moitié italien, à moitié arabe. Sur son tee-shirt de service, une petite étiquette : Tonio. Il paraît connaître la bande.



Serge et Ophélie n’ont même pas bougé les lèvres, ils ont juste acquiescé de la tête. Tonio alors se tourne vers moi et, voyant qu’Aurélia avait mis une jambe sur mon genou, il m’a paru un peu offusqué.



Ophélie, qui jusque-là avait paru ne porter aucune attention à sa sœur, fait un petit clignement d’yeux, apparemment agacée.



Tout ça ne m’a pas trop emballé. La querelle de deux sœurs est un sujet qui est loin de me passionner. Et pour conclure, la pizza n’est pas bonne. Je me demande si Tonio n’avait pas fait exprès. Un instant j’ai eu la crainte de voir ce madrier s’abattre sur moi à la sortie de l’enceinte. Un mec comme lui pourrait en un tour de main me transformer en jambon de Parme.


Je n’ai pas eu de souci pour entrer dans la boîte, ce qui est déjà un exploit. À l’intérieur, un enfilement de pièces et de couloirs sombres jusqu’à la grande salle de danse éclairée par une géante boule stroboscopique. Il n’y a pas grand-monde. Quelques filles qui chancellent sur la piste, quelques couples qui se bécotent sur les fauteuils, et un DJ désespéré qui tente de rehausser l’ambiance d’une voix enrouée.


Nous prenons place dans un petit salon au bord de la piste. Une pom-pom-girl vient nous inciter à consommer. Serge et Aurélia prennent de la vodka, Ophélie et moi du whisky-coca. Très vite, Serge et Ophélie se mettent sur la piste de danse alors qu’Aurélia s’est installée sur mes genoux en oubliant de me demander mon avis. Elle approche sa bouche et tente d’attraper mes lèvres, mais je l’esquive. Cela n’a pas l’air de la décourager. Elle joue de la paupière et me fait des baisers papillons sur les joues, puis elle vide d’un coup son verre et me dit :



Malgré le tumulte et les aboiements du deejay, sa voix douce et chancelante me sonne à l’oreille comme une sonate de Beethoven. J’avale ce qui reste dans mon verre, puis je lui dis :



Elle se lève et tire ma main avec elle, toujours sans me demander mon avis. Son ombre gracieuse la devance vers la piste. Je la suis sans faire de résistance et nous dansons une bonne heure à côté de Serge et Ophélie. Une heure durant laquelle Aurélia a pu me faire sentir toutes les parcelles de son corps, apprécier sa tendresse, palper ses rondeurs. Cela m’a-t-il fait bander ? Bizarrement non. Elle était très chaude, et paraissait vouloir en découdre tout de suite.


Au retour sur les fauteuils, elle reprend sa place sur mes genoux et fume une des cigarettes de Serge en soufflant sur moi des volutes de fumée. Son autre main joue crânement de ma braguette. Ophélie s’en prend soudain à sa sœur :



Je reste silencieux. Je ne dis rien. Aurélia se retourne vers sa sœur.



Les deux filles se regardent longuement avec des yeux hostiles et un mépris non dissimulé puis, d’un mouvement brusque, Aurélia bondit de mes genoux et tente de mettre une claque sur la figure de sa sœur, mais j’ai pu bondir avec elle et éviter le pire en lui retenant le bras. Ophélie s’est levée pour attraper sa sœur, mais c’est au tour de Serge de l’arrêter. Des curieux commencent à se rapprocher de nous.



Dans la voiture, silence de mort. Aurélia s’est retranchée dans le coin du siège arrière. Serge a pris le volant et Ophélie paraît momifiée sur son siège. Arrivés à l’école, c’était le moment de décider qui allait où. Il était impensable de laisser les filles rentrer ensemble chez elles…



Aurélia, visiblement touchée par l’échauffourée avec sa sœur, m’a suivi gentiment, la tête basse. Dans mon studio, il y a un fauteuil, un canapé et un lit une place et demie. On s’installe dans le petit salon et je lui ramène un verre d’eau. Elle l’ingurgite en une lampée puis explose en sanglots.



Elle agite ses mains comme des drapeaux. De belles mains, la peau fine, les ongles opéra. Avec un peu de promotion, le bain au purin devrait cartonner à Hollywood. Idée géniale de startup pour un jeune entrepreneur qui en veut. Malheureusement, je ne suis pas entrepreneur, et je suis loin d’en vouloir. Je ne trouve rien à dire.



Sur ce, elle va s’allonger sur le canapé, toujours en pleurs. Nous restons encore un moment en silence, puis je m’éclipse dans la salle de douche pour mettre mon pyjama.

Couché sur mon lit, je l’observe. Elle a cessé de pleurer et elle feint de dormir. Je respire un bon coup, je ferme les yeux et le sommeil m’envahit rapidement.


Je suis réveillé par quelque chose qui joue avec mon entrejambe. C’est une sensation agréable, quoique surprenante. En ouvrant les yeux, je trouve mon sexe dans la bouche d’Aurélia. Elle avait ôté sa petite robe et n’avait gardé qu’une culotte en dentelle. J’ai eu un instant l’envie de l’arrêter, mais la sensation est tellement agréable qu’il m’aurait fallu une volonté surhumaine pour l’interrompre. Je n’ai pas pu cracher un mot, je ne suis pas un surhomme. S’étant aperçue que je suis réveillé, elle a soulevé la tête et m’a regardé dans les yeux avec un grand sourire d’ange, sans arrêter de me branler doucement avec une main soyeuse. Elle avait refait sa beauté, repassé ses délicieuses lèvres au bâton de rouge, agrandi ses yeux au mascara. Je bande déjà à l’extrême. Ouf, je commençais à douter. Revenue à ma queue, elle continue un moment à la lécher et à la sucer délicieusement. Elle paraît en jouer à peu près comme on avale une glace de chez Berthillon.


Métaphore pour métaphore, j’ai eu un moment l’impression sincère et authentique que ma queue allait fondre dans sa bouche. Elle alterne les mouvements lents et les mouvements rapides, joue des couilles avec ses ongles, fait une petite pause pour me regarder. Elle a dû s’apercevoir que je prends du plaisir et cela l’encourage à continuer. Jusque-là j’étais complètement passif, mais à un moment elle s’est retournée et elle a mis ses fesses à portée de ma main. Jolie croupe de dix-neuf ans, rebondie, étirée, juteuse comme un cactus, limpide comme un miroir. Ma main se lève, je ne sais pas si c’est avec ou sans ma volonté. Toujours est-il que ma main se lève et va explorer cette peau lisse, s’exalter de sa tendresse. Un doigt écarte la culotte, l’autre s’introduit dans le trou, constate sans surprise qu’il est brûlant. Bien encouragée, elle accélère la succion. Je mets deux doigts dans son sexe et je les fais coulisser.

Ça glisse, elle soupire.

J’accélère, elle gémit.



Elle tente de baisser la voix, mais y arrive difficilement.

Ça dure, elle se cambre, frissonne, jouit.



Elle se retourne et vient s’allonger sur moi. Je sens les palpitations de son corps, la chaleur de ses seins. Doucement, elle ramène son sexe sur le mien et me laisse m’introduire en elle ; je sens son fourneau me brûler le sexe. C’est chaud, c’est bon. Devenue frénétique, je la laisse faire. Elle se plie, pousse, ondule des hanches, m’écrase les couilles. Elle se caresse les seins en poussant encore plus. Mon sexe souffre le martyre. Mais que c’est bon ! Toujours dans son mouvement effréné, avec sa bouche elle vient sucer mes lèvres, laper mon visage, mon cou. Puis elle frémit, se crispe, se tord de spasmes, jouit de nouveau. Je jouis aussi en elle, ne pouvant plus me retenir.


En me réveillant le matin, je ne la trouve plus. Plus tard dans la journée, Serge me dit qu’elle avait fait la paix avec Ophélie et qu’elles étaient rentrées ensemble chez elles assez tôt le matin.


J’ai su après que Mme Durand n’apprécie guère les rendez-vous nocturnes de Serge et que les filles étaient obligées de déguerpir tôt le matin pour ne pas se faire repérer dans l’enceinte de l’école. Je suis prévenu.