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Temps de lecture estimé : 9 mn
10/07/14
Résumé:  Comment ça se passe, dans un couple exclusif qui fonctionne bien ? Est-ce qu'on s'ennuie ou est-ce qu'on peut prétendre au bonheur ?
Critères:  fh couple amour confession
Auteur : Fredelatorsion            Envoi mini-message
Ma femme, multi-orgasmique ? Oui et non...

J’en ai aujourd’hui la certitude, le corps des femmes est une véritable machine à plaisir. Toutefois cette donnée de fait ne se manifeste que très exceptionnellement dans la vie de tous les jours et je vois quatre explications à cela :


1. certaines femmes ne le savent pas ;

2. certaines s’en doutent mais ne veulent surtout pas le savoir ;

3. d’autres ne savent pas se servir de leur corps ;

4. la plupart d’entre elles n’ont pas, dans leur vie, la disponibilité nécessaire pour que la fonction « plaisir » opère à plein rendement.


Moi je joue de ma femme comme on joue du piano. Et mon vrai plaisir c’est son plaisir. Selon son humeur et le goût qu’elle a pour telle ou telle activité à tel ou tel moment, j’y vais des doigts, des lèvres, de la langue, des dents, de la queue.


Si je dois être sincère, mes doigts lui plaisent mais pas plus que ça, surtout à l’intromission, peut-être parce qu’elle craint toujours d’être griffée ; c’est l’évidence, sa préférence va à ma bouche qui la caresse, suce, mordille, lèche, mollement ou fermement. Ma langue s’étale et, tandis que je la remonte, se fait doucement râpeuse ; ou alors je la durcis et l’applique en des points précis avant de la rendre de nouveau large et tendre. Je la durcis à nouveau pour la passer de tout son long sur l’endroit stratégique, légèrement d’abord, puis de plus en plus fermement, j’aspire tout doucement les petites choses délicates, j’allonge alors ma langue pour l’introduire à l’entrée de son vagin, puis je la baise comme ça, à tout petits coups, en regrettant de ne pas l’avoir plus longue, avant de retourner à mes léchouilles…


C’est imparable, elle n’y coupe pas. Il ne se passe pas longtemps avant qu’elle s’émeuve ; sa respiration s’accélère, son bassin ondule d’avant en arrière avant qu’elle se mette toute entière à vibrer. J’adore quand ses hanches roulent ainsi : un mouvement incontrôlé, irrépressible, elle n’a jamais su à quel point elle est alors impudique. Ce qu’elle exprime là, à son insu, car elle est déjà partie dans un ailleurs où son plaisir va exploser, c’est l’envie de la pénétration ; l’envie authentique, brute, primale, de recevoir un mâle. Mais près d’elle il n’y a que moi, et c’est moi qui la mets dans cet état.


Elle réussit à temporiser quelque temps, puis le monde bascule ; je sens bientôt une vibration de tout son corps, qu’elle serait bien en peine de reproduire volontairement, quelques secondes encore, elle n’y tient plus, elle se crispe de tous ses petits muscles : quelques profonds soupirs, sans voix, et relâchement total. Là il faut que je m’arrête dans la position où je me trouve et que je ne bouge plus, la langue immobile contre son sexe béant et inondé. Il n’est pas rare alors qu’elle me prenne la tête ou les mains : un geste de pure connivence, histoire de bien me sentir contre elle et de me faire partager son bonheur. Quand elle a commencé à jouir comme ça, éventuellement on peut continuer. On l’a fait souvent, on le fait parfois. Une petite pause, disons une à deux minutes, et puis on peut remettre la question à l’ordre du jour. Les orgasmes suivants arrivent même plus vite, sachant que c’est elle qui choisit son moment.

Car j’ai cherché à piloter son plaisir en ralentissant mes caresses ou en modifiant leur assise.


Assez rapidement elle m’a prié de ne plus le faire. Elle préférait la régularité et me déclara veiller elle-même à faire durer les choses :



Bien ma chérie, tes désirs sont des ordres, seul ton plaisir m’importe, ton plaisir c’est mon plaisir et j’aime que tu profites de moi. Ainsi, elle aurait pu se laisser aller rapidement et recommencer, recommencer, recommencer encore… Quelle superbe mécanique ! Mais un esprit la commande et il n’est pas si fréquent que ma chérie soit partante pour un autre tour.

Je le déplore mais n’insiste jamais.


Quand elle est revenue de ses émotions elle se tourne pour que je puisse la baiser en jouissant du spectacle de ses larges hanches et de ses grosses fesses que j’adore. Elle sait comment me faire plaisir, on se connaît bien tous les deux. Toutefois si je veux la faire jouir par la pénétration, elle n’y arrivera pas comme ça. La position du missionnaire est la seule qui fonctionne vraiment, avec un angle d’attaque précis, légèrement décalé, qu’elle affectionne particulièrement, et avec le bon rythme, son rythme à elle. À l’arrivée ce sera un orgasme, pas deux, à condition qu’elle n’ait pas déjà joui avant ; il faut donc commencer par là. Ensuite elle ne veut plus rien, il ne faut pas espérer remettre le couvert, d’une façon ou d’une autre. Mêmes roulements de hanches sous moi, plus prolongés certainement, mêmes vibrations, plus longues aussi, je dirai que son plaisir passe par un autre circuit, avec une montée plus ardue. En tout cas c’est comme ça qu’en tant qu’homme, je le ressens.

C’est aussi le moment où je dois serrer les dents, car elle s’active à son profit et je souffre pour la bonne cause ; je ne voudrais jamais l’abandonner en plein milieu du gué. C’est arrivé parfois, je l’avoue. Je ne suis qu’un homme. Elle ramasse son excitation en miettes, son plaisir défunt, je ne suis pas fier, mais la voilà qui me sourit et me fait un bisou :



Étrangement, elle ne veut pas de compensation et refuse ma bouche.


Il nous est arrivé dans le passé de jouer de ses facultés pluri-orgasmiques. Ça se passait toujours de la même façon. Jusqu’à six orgasmes par ma bouche, avant qu’elle m’abandonne son corps pour que je la baise dans la position qui me convenait le mieux, à mon rythme. Elle aurait manifestement pu aller plus loin, elle ne le désirait pas et refusait. Pourquoi ? Je ne sais pas au juste, mais c’était une espèce d’angoisse, voire de peur. J’ai deux souvenirs particuliers qui illustrent cette peur et qui montrent, comme je le disais au début, que souvent les femmes refusent de savoir jusqu’à quelles extrémités le plaisir pourrait les entraîner.


Un jour, il y a longtemps, après peut-être quatre ou cinq orgasmes procurés de la manière décrite plus haut, il me vient une idée, histoire de varier le menu. Je prends ses jambes et les replie sur son visage, pour avoir son sexe directement accessible. J’ai mon idée ; d’abord je continue mon petit travail de lèvres et de langue ; dans cette position elle ne peut plus rouler du bassin, mais quand elle commence à respirer fort, je plante brutalement ma langue à fond dans son vagin, la position me faisant peut-être gagner deux centimètres et je l’agite rapidement. Un effet incroyable : orgasme immédiat, je continue : deuxième orgasme, je continue : troisième orgasme. Trois orgasmes coup sur coup, juste le temps de les avoir.

À ce moment elle crie :



En dépliant brutalement les jambes et en repoussant mon visage sans aucune douceur, elle me regarde, un peu essoufflée, le regard en folie, littéralement paniquée :



J’ai juste haussé les épaules en rigolant et on a terminé comme d’habitude, à mon profit exclusif.

Elle s’est immédiatement endormie et a commencé à ronfler à sa façon, de façon presque imperceptible. Je me souviens l’avoir regardée roupiller, caressant et bisouillant tout doucement ses longs cheveux châtains. Je me sentais plein d’amour pour ma belle qui récupérait de ses émotions, un peu atteinte, pour une fois, dans ses œuvres vives. J’ai essayé d’en reparler, elle n’y tenait pas. Elle n’était pas fâchée du tout, mais plus jamais je n’ai eu le droit de lui basculer les jambes sur la tête.


Un autre jour, je la prends par derrière. Ça nous était parfois arrivé dans le passé, toujours à ma demande, histoire de varier le menu ou quand elle avait ses règles. Bien préparée, elle n’avait jamais eu mal, mais ce n’était pas quelque chose qu’elle aurait fait spontanément. Disons qu’elle se laissait faire à l’occasion, pour me faire plaisir. En l’occurrence, j’ai toujours été très prudent et délicat, mais ce jour-là, j’ai été plus énergique que d’habitude et j’ai appliqué à son petit culcul à peu près le traitement que je réserve d’ordinaire à son vagin. En même temps, est-ce que c’est ça ? Est-ce que c’est ça aussi ? J’ai passé mon bras sous son aine et j’ai caressé son sexe par-devant. Pas une caresse très précise, non, juste un câlin doux et enveloppant. À ma grande surprise, elle a commencé à s’agiter sous moi, avant d’arriver à un orgasme d’une grande puissance. J’ai limé énergiquement pour avoir mon plaisir. Génial ! Mais ce fut la dernière fois. Ayant connu le plaisir par là, elle ferma définitivement cet accès à sa personne.


Multi-orgasmique ma femme ? C’est l’évidence ! Intéressée par un déferlement d’orgasmes ? Relativement, à l’occasion, quand elle était plus jeune, de moins en moins dirai-je. D’autre part, si je pouvais, moi, en faire autant, est-ce que ça m’intéresserait ? Et c’est là que je me rends compte que, comme elle, un cumul orgasmique ne m’intéresse pas vraiment. Ce qui me plairait à l’occasion, c’est de pouvoir la prendre cinq fois de suite, mais y tient-elle vraiment ?

Je sais bien que les mains se fatiguent plus vite que le piano. Qui en doute ? Combien d’heures faudrait-il à une équipe de pianistes qui se succéderaient devant son clavier pour venir à bout de sa résistance ? Sans compter que c’est une femme déterminée et physiquement très forte… J’en suis sûr, elle pourrait assurer pendant des heures et des heures en mettant beaucoup de mâles à sec. Certaines, très peu me semble-t-il, se livrent à ce sport, surtout avec des hommes qu’elles ne connaissent pas. Elles sont en fait si rares qu’il est arrivé qu’on envoie un avion-taxi à Catherine Millet, afin qu’elle distraie une troupe, quelque part !


Est-ce que le fait qu’une femme puisse tranquillement donner du plaisir à une trentaine d’hommes et que je ne puisse en faire autant avec trente femmes signifie pour autant, pour le dire dans les termes de certaines féministes, qu’elle m’est « supérieure » et que le petit mâle que je suis peut aller se cacher dans son coin ? Il est manifeste que, pour un motif dont nous n’avons jamais vraiment discuté, le propos lui-même paraissant incongru, ma femme n’a jamais désiré se livrer à ce genre d’activité.


Quant à l’infériorité, c’est oublier un peu vite que c’est moi le pianiste et que sans moi il ne se passe rien, ou pas grand-chose ; sans elle non plus, d’ailleurs. Au demeurant, que se passe-t-il vraiment dans la tête et dans le vagin d’une femme qui s’ouvre à trente hommes ? Au fond, on n’en entend jamais parler et celles qui ont pratiqué n’y font jamais la moindre allusion. Mais je me souviens de cette même Catherine Millet, qui avouait qu’au bout de quatre heures son vagin était engourdi au point qu’elle ne sentait plus rien, et qui racontait comment elle s’isolait dans un endroit secret de son esprit, comme pour se mettre à l’abri tandis qu’on la prenait. Parlez-moi de plaisir, même cérébral ! Étrange que ça n’ait jamais été relevé…


Quant à agir sans moi, ce serait quoi ? Une kyrielle masturbatoire ? Je joue de ma femme comme on joue du piano, j’y mets tout mon art et, accessoirement, toute ma tendresse. Mais ce qui compte, c’est la musique qui sort. Et c’est notre musique.


Il arrive d’ailleurs que j’aie envie et qu’en dépit de son extravagante disponibilité théorique, elle n’ait pas la tête à ça. Elle ne me refuse jamais rien car, m’a-t-elle un jour déclaré, elle sait que les hommes doivent baiser et ne veut pas que je sois mal dans ma peau. En général elle s’assied alors au ras de la table du salon et m’entoure le cou de ses bras, moi je porte ses cuisses douces, lisses et bien rondes, parce qu’elles sont dans le vide. Elle m’ouvre son ventre avec des encouragements explicites :



Je plonge allègrement en elle et, pour aller à mon rythme, ne la ménage guère. Quand je rouvre les yeux au bout de deux ou trois minutes, son visage est tout près du mien, ses yeux me cherchent, me scrutent avec un fond de gravité, ils sont humides, elle n’est pas excitée pour un sou, elle est juste émue. Elle me prend le visage dans ses mains, ses lèvres se posent sur mes lèvres, sur mon nez, sur mes yeux.


Pour moi elle est unique, elle est « celle qui… », il n’y en a pas, il n’y en aura jamais d’autre.