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Temps de lecture estimé : 8 mn
17/09/14
Résumé:  Les histoires d'amour finissent mal en général.
Critères:  fh couplus cérébral humour
Auteur : Samuel            Envoi mini-message
Les histoires d'A...

Il venait de me sodomiser avec la fougue d’un taurillon que la feria de Pampelune aurait enivré, lorsqu’au petit matin les puissantes et écumantes cuisses déferlent dans les rues en rut, au point que mon anus hésitait encore à se refermer imaginant plaisamment un nouvel assaut. Mais au lieu de cela, à ma grande surprise, il m’adressa la parole :



Chaque jour, je me demandais quelle débauche il allait encore inventer, mais cette fois la proposition me choqua. Bien sûr, je suis une fille ouverte, qui n’a pas honte de son corps, qui n’a pas peur de crier sa jouissance dans la nuit moite lorsque les voisins montent le son de Sacré Soirée. Je me prête à toutes les perversités, mais de là à s’aimer…



C’est alors que je me suis souvenue d’un exemple d’amour et que j’ai pris peur. Roméo et Juliette. Certes, ils s’aimaient. Mais mourir empoisonnée, pour remourir après avec un couteau parce que l’autre il a cru que vous étiez vraiment empoisonnée et que ça lui a fichu un tel coup qu’il s’est donné un coup de poignard direct dans le cou pour être sûr de son coup. Tout ça parce qu’il l’aimait beaucoup. Imaginons qu’il ne l’aime pas. Eh bien, il la trouve comme morte, il se dit qu’il pourrait bien la baiser encore une fois avant de l’enterrer. Comme il la prend en levrette, elle se réveille et lui dit : Oh, mon prince ! Et tout s’arrange. Sans oublier que Bertrand ne s’appelle pas Roméo, mais que moi, je m’appelle bien Juliette.



Nous en sommes restés à ce stade de la discussion. Mais la nuit qui a suivi, j’ai été hantée par un cauchemar horripilant, au sens ancien du terme, à savoir qu’il m’a fait dresser les cheveux sur la tête et les poils sur le pubis soyeux. J’ai rêvé que je faisais l’amour avec un squelette dont les os me pénétraient : un tibia dans la fente, un humérus dans la bouche et un fémur dans l’anus. Et j’entendais des anges battre des ailes en psalmodiant : éros, thanatos, des os, des os, rien que des os…


Le soir, au moment où l’angélus sonne au clocher de son dard luisant dans la brume de ma respiration, je m’agenouille pour le fellationner à la lapone (à base de glaçons et d’herbes de bison) et voici que de nouveau il m’adresse la parole :



De ce point de vue, il avait raison. Au début, nous ne faisions même pas l’amour en même temps. Il me prenait pendant que je repassais ses chemises et mes cours. Et moi, je le suçais alors qu’il conduisait ma mère à l’hôpital. Ma sœur est comme moi. L’autre jour, je sonne. Elle met un temps fou à m’ouvrir et elle m’explique : Excuse-moi, mais mon fils tétait, mon mari baisait et moi je tricotais un napperon avec un point de croix que la voisine me montrait.


Le lendemain soir, nous recevions Amélie et Roland pour le dîner, car ils nous avaient invités chez eux le 17 février, après être venus chez nous le 12 janvier et nous avoir reçus le 9 décembre suite à notre invitation du 4 octobre et de la réception qu’ils avaient donnée le 2 septembre. C’était donc bien à nous de les convier à dîner.



Le repas s’est continué sans complication jusqu’au moment de l’invitation que nos amis devaient rendre. Ainsi nous serons chez Amélie le 25 mars et chez Roland le 5 avril. Nous avons pris congé et nous sommes allés nous coucher. Bertrand m’a donné un baiser dans le cou. Et voilà la tendresse qui s’installe entre nous. Tout ce que je craignais avec cette idée bizarre qu’il a de m’aimer. J’ai bien essayé de réveiller ses sens déjà endormis par les trois tranches de charlotte et les quatre flûtes de champagne.



Les jours qui ont suivi, nous nous sommes peu parlé. Visiblement, chacun réfléchissait. Roland attendait ma décision de l’aimer ou pas. Et moi, j’hésitais toujours. On parlait d’autre chose.



Le lendemain, je rencontrai Angéline. Je me contentai de lui tirer les cheveux et les vers du nez.



En réalité, je ne lui ai pas crevé les yeux, mais qu’est-ce que ça prouve ? Tout simplement que je ne suis pas jalouse. C’est tout. On peut très bien aimer quelqu’un sans ressentir ce sentiment peu glorieux de la jalousie. Surtout en 2014. Je me disais aussi que Bertrand devait m’aimer vraiment sérieusement pour perdre du temps à baiser cette Angéline qui ne m’a laissé qu’une impression de cheveux gras quand je lui ai crêpé le chignon. Il est resté dans ma main comme une déjection de mouette à m’en donner un haut-le-cœur jusqu’à ce que j’achète un chausson aux pommes pour me réconforter de l’affront d’un tel affrontement. Quand même, je voulais être sûre d’être indemne de jalousie. Aussi, une fois rentrée à la maison, sur mon ordi je chopai une photo de Bertrand et je recherchai les clichés suggestifs d’actrices torrides. Ainsi je plaçais Penelope Cruz à cheval sur les genoux de mon compagnon, Léa Seydoux accroupie devant sa braguette ouverte, Scarlett Johansson et Kate Blanchett nues et lui léchant les fesses. C’est fou ce qu’on peut réaliser avec Photoshop. Pour voir, avec d’habiles ciseaux et un découpage savant de Closer, je tentais même une étreinte compromettante avec Brad Pitt, mais je ne ressentais rien du tout, pas la moindre jalousie.