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Temps de lecture estimé : 6 mn
06/10/14
Résumé:  Un footeux très pro.
Critères:  fh prost dispute humour
Auteur : Samuel            Envoi mini-message
Professionnel

Oui, oui, je comprends ton ire… Évidemment… Évidemment… Mais enfin, nous n’avons jamais dit qu’on nous serions Tristan et Iseult… Écoute-moi, Amélie, je suis footballeur professionnel depuis déjà six ans. Je n’ai jamais changé de club. Et je vis avec toi depuis autant d’années. Cela démontre quand même une réelle stabilité. Arrête un peu de pleurer et essaie de me comprendre. Mais oui, je le reconnais, j’ai passé l’après-midi avec une prostituée. Il n’y a pas de quoi en faire un drame. Il a fallu qu’un paparazzi me chope dans une position un peu coincée du kamasoutra. Un peu coincée, parce que ce n’est pas une position dont on se tire facilement. Peu importe. Mais oui, je te montrerai…


Amélie, veux-tu t’asseoir calmement et m’écouter. Je ne vais pas te raconter d’histoire. Ne t’inquiète pas. Mais il faut revenir un peu en arrière, si tu veux bien. Mais qui parle de carabistouilles ? Je vais te dire honnêtement les choses. De la même façon que je t’ai expliqué pourquoi, alors que j’avais une licence de Lettres Modernes, je me suis tourné vers le football. Oui, j’aurais pu être professeur de lettres, tu le sais très bien. 2800 euros en fin de carrière. Et j’ai fait footeux à 28 000 euros pour commencer. C’est un choix philosophique.


Bon, tu es calmée. Alors fous-toi à poil. Oui, tout de suite. Plus tu seras nue, et plus la vérité sortira de ma bouche. Nous faisons un marché : tu ne me caches rien et je ne cache rien. Correct, non ? Hum, j’aime tes yeux tristes d’enfant trop gaie, tes seins en forme de fruits défendus, tes jambes qui se rejoignent pour forniquer et ton cul en forme de ballon d’entraînement. Bon, tu es bien ? Alors, voilà la suite de l’histoire. J’ai d’abord été junior et c’est à ce moment-là que tu es apparue dans ma vie. Souviens-toi de notre émotion commune. J’avais raté le cadre et le ballon avait volé au-dessus du but. J’ai enjambé la haie d’une détente souple et féline. Et je me suis retrouvé face à une fille en train de faire pipi derrière un buisson. Tu ne savais plus où te mettre. La miction s’était interrompue et tu te retenais. Et là, nos yeux ont fait le reste. Je me suis approché tant l’apparition me semblait surnaturelle et tu m’as laissé t’embrasser en même temps que l’urine finissait de s’écouler sur tes chaussures blanches. Quand une union commence dans ces conditions que veux-tu qu’il lui arrive par la suite ?


Depuis ce moment magique, nous avons vécu ensemble. Tu poursuivis tes études d’infirmière et moi de footballeur. Six ans, Amélie ! Six ans ! Ce n’est pas rien. La confiance qui existe entre nous est telle que si je te voyais ainsi nue dans le lit d’un de mes co-équipiers, je ne douterais pas un instant de ton amour. S’il te plaît, caresse-toi un peu, doucement, comme tu le fais souvent quand tu sais que je te regarde du coin de l’œil. Oui, comme ça… Tu mouilles un peu ? J’adore le sourire de tes lèvres, de toutes tes lèvres. Alors il faut que tu comprennes ceci. Quand j’étais gamin, je jouais au foot au coin de la rue avec d’autres gamins. Évidemment. Aujourd’hui, je ne joue plus avec eux. Je joue avec des professionnels. Jusque-là tu me suis. Eh bien, en ce qui concerne l’amour, c’est la même chose, le même perfectionnisme qui me guide. Je suis professionnel et je fais l’amour avec une professionnelle.


Je sais ce que tu vas me dire : tu es professionnel en foot, pas en baise. Mais vois-tu l’homme d’aujourd’hui se doit de repousser ses limites. On est professionnel ou on ne l’est pas. Par exemple, si j’étais professeur, je ne serais pas un prof amateur. On est bien d’accord ? Tu sais que j’aime bien faire la cuisine. Tu as pu remarquer que je m’entourais de professionnels qui me donnent les bons conseils et ce n’est pas toi à table qui t’en plaindras. De même, j’ai joué au poker, mais toujours avec des pros. La preuve, c’est que j’ai perdu pas mal de pognon. Alors voilà, j’ai rencontré une professionnelle qui me fait avancer dans l’art érotique et c’est encore toi qui vas en profiter à la fin des fins. Tu devrais me remercier. Tu entends ce que je te dis : tu devrais me remercier. Voilà… C’est bien… Tu la sors délicatement et tu la parcours de ta langue capiteuse.


Elle s’appelle Olga et elle a de solides références. Elle a appris le métier à Saint-Pétersbourg dans un bordel que fréquentèrent aussi bien Soljenitsyne que Dostoïevski par le passé. Juste à côté de l’Ermitage. Il paraît que les visiteurs quand ils quittent ce palais, abreuvés de tant de beautés, ne peuvent aller plus loin qu’un pâté de maison pour satisfaire leurs sens exacerbés. Et puis, elle a fait un stage rémunéré en Asie et là, elle découvrit tout l’art du Kamasoutra. C’est justement le sujet du séminaire que je fais actuellement. D’ailleurs, je t’ai promis une position un peu complexe. Pas trop, mais un peu complexe quand même. C’est la position de l’abeille.


Regarde. Je m’assois tranquillement sur le lit les jambes tendues. Tout en me tournant le dos, tu viendras alors me chevaucher en restant bien accroupie. Prends appui sur tes pieds et sur tes mains. C’est parti, lève les fesses et laisse-toi envahir des nombreuses sensations qu’offre cette position. N’oublie pas, tu es la reine de la ruche alors à toi de guider nos ébats. De mon côté, je peux profiter de la proximité pour te butiner de mes baisers et autres caresses. Je peux également t’aider dans ton effort physique en maintenant tes fesses. Voilà, monte, descends, tout en souplesse… Je savais que tu aimerais. Mais tu vois, quand tu es pris dans cette position, impossible d’en sortir facilement et ce paparazzi m’a… Ah ! Que c’était bon !


Tu sais, ce qui n’est pas drôle c’est que maintenant, je dois faire des excuses par voie de presse d’abord à toi, ma compagne, mais aussi à mon entraîneur, à mes co-équipiers, aux supporters, à la Fédération. Parce que sinon, je me mets à dos tous les fans. Ce sont des gens primaires, ma chérie, très rétrogrades. Ils se disent : au lieu de travailler sous la direction d’un entraîneur, il va voir une entraîneuse. Et si jamais je rate un but dimanche, ils me siffleront jusqu’à la fin du match et ils sont même capables de caillasser ma voiture. Il faudra aussi que tu t’affiches avec moi pour montrer que tu m’as pardonné. C’est très important cela. Le couple a traversé une tempête, mais il revient plus fort. Et si je marque un but dimanche, j’embrasserai mon maillot à l’endroit où il y a cet ourson ridicule, symbole de l’équipe depuis 1897. Alors, les supporters hurleront de joie en me désignant de leurs index et ils diront : « En plus, celui-là, c’est pas un pédé ! »


Voilà toute l’histoire. J’espère que tu me comprends mieux désormais. Olga viendra un soir à la maison. Si, si, je tiens à ce que tu fasses sa connaissance. Et puis, bientôt, nous aborderons des positions où il faudra être trois.


Écoute, mon petit vieux. J’ai essayé ta position pour te faire plaisir, pour voir ce qu’il y aurait à tirer de cela, mais moi je fais déjà de la gym dans un club quand j’ai besoin de me contorsionner. Par ailleurs je tiens à rester amateur. Amatrice, si tu préfères. Dans amateur, il y a « aimer ». Par ailleurs, tu ne peux pas savoir le nombre d’amateurs qui sont capables de déboutonner ma blouse d’infirmière professionnelle…