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Temps de lecture estimé : 11 mn
14/10/14
corrigé 10/06/21
Résumé:  La Quiétude, une maison de retraite comme tant d'autres, ni meilleure, ni pire... Assis en cercle sur la terrasse face aux champs verdissants, quelques seniors discutent, profitant du timide soleil de ce début de printemps.
Critères:  fh fhh inconnu cinéma intermast confession -coupfoudr
Auteur : Patrik  (Carpe Diem Diemque)            Envoi mini-message
Cinéma

La Quiétude, une maison de retraite comme tant d’autres, ni meilleure, ni pire… Assis en cercle sur la terrasse face aux champs verdissants, quelques seniors discutent, profitant du timide soleil de ce début de printemps.



Les hommes se calent dans leur fauteuil et attendent la suite. Charles, l’ancien comptable est un homme assez secret, et mis à part Jean-Jacques qui le connaît un peu depuis l’adolescence, personne ne sait grand-chose de lui. Calé dans son fauteuil de jardin, le narrateur se racle la gorge puis se lance dans son souvenir, le formulant au présent comme pour mieux le vivre à nouveau :


Ce soir-là, je n’ai rien de particulier à faire, je décide d’aller au cinéma, il y a quelques films intéressants à voir. Dehors, le printemps est revenu et il fait particulièrement doux ; je décide d’y aller à pied, m’offrant une petite balade. Vingt minutes plus tard, j’entre dans le hall du cinéma où j’ai l’habitude de me rendre, car j’ai conservé mes habitudes adolescentes de cinéphile, et je me mets dans la file d’attente pour prendre mon ticket.



Donc, fidèle à mon habitude, innocemment, pour passer le temps, je regarde les gens autour de moi. C’est alors que je découvre un couple, quelques mètres devant moi, d’abord de dos, puis de profil. J’ai immédiatement flashé sur cette grande femme pulpeuse aux longs cheveux bruns, habillée de noir et de rouge !



L’attente me semble interminable. Je guette les fois où mon inconnue se retourne. Je suis récompensé, je peux découvrir par deux fois son joli visage. M’a-t-elle vu ? A-t-elle remarqué mon manège ? Je ne sais pas…


Hélas, je perds de vue le couple quand celui-ci s’engouffre dans le long couloir qui mène aux diverses salles. Auparavant, j’ai pu apprécier fugacement les jambes gainées de noir de l’inconnue, sous sa petite robe. Je regrette beaucoup de ne pas avoir été au pied de l’escalier pour la regarder monter… Arrivé au guichet, je marque un temps d’hésitation puis je prends une place pour un autre film que celui pour lequel j’étais venu ici. Une subite intuition !



À mon tour, je monte le petit escalier qui mène aux salles. Je suis comme perdu dans ce cinéma que je connais pourtant par cœur. Un peu déboussolé, je pars aux toilettes me passer de l’eau sur le visage ; je m’étonne moi-même. Je suis à nouveau calme lorsque j’entre enfin dans la salle que je cherchais. Ci et là, il y a des gens mais les rangs sont clairsemés. J’éprouve un sursaut dans ma poitrine quand je découvre mon coup de cœur en rouge et noir assise en haut à gauche, à l’écart. Je ne vois plus que cette femme qui porte pourtant une tenue simple. Il n’y avait ni provocation ni exubérance dans sa façon d’être. Comme chaviré, je m’assieds à une place opposée, en bas à droite, comme pour me protéger de la tentation.



Le film qui commence nous plonge dans le noir. Les scènes s’enchaînent, moins passionnantes les unes que les autres. Soudain, je sens le regard de l’inconnue sur moi… Illusion ? Réalité ? Je ne sais pas…


Le temps passe. Parfois, je me retourne pour la regarder ; son spectacle est plus intéressant que ce film sur grand écran. Je suis de plus en plus attiré par elle. Ne maîtrisant plus rien, je décide de jouer mon va-tout : je quitte alors ma place et, silencieusement, je remonte à pas de loup la salle pour venir m’asseoir juste à côté d’elle, à sa droite. À présent, l’objet de mon tourment est assis entre son mari (ou compagnon) et moi. Elle ne dit rien, ne fait rien, sauf regarder l’écran face à elle. D’interminables longues minutes s’écoulent dans la semi-obscurité sans que rien ne se passe.


La chaleur de cette pulpeuse inconnue est toute proche. Trop proche, bien trop proche, tout comme son léger parfum…


J’ose alors poser une main timide sur sa cuisse droite, sur son bas tout doux. Elle ne bronche pas ; son regard ne se détourne même pas de l’écran. C’est, je pense, je crois, j’espère, une invitation à continuer… Ma main fébrile se met alors à caresser délicatement sa cuisse, épousant ses courbes, appréciant sa douceur. Peu après, mes doigts frôlent ceux de son mari qui lui caresse l’autre cuisse. Intrigué, je marque un temps d’arrêt auquel la femme répond en écartement légèrement les cuisses. Je reprends de plus belle mes caresses, remontant timidement sous sa robe pour y découvrir peu après la bande du haut de son bas.



Juste après, du bout des doigts, je peux apprécier sa chair chaude et fraîche à la fois. J’en éprouve bien des frissons ! Je me pincerais bien pour voir si je rêve, mais je ne tiens absolument pas à briser pareil songe !


Mes doigts sont à présent en haut de sa cuisse, à l’orée de son pubis. Je découvre avec stupéfaction sa peau toute lisse, sans aucune barrière de tissu ! Aucune culotte sur elle ? Ou bien simplement un string ? Décidé à le savoir, je laisse mes doigts s’aventurer légèrement vers le haut de son bas-ventre. Je dois me rendre à l’évidence que ma voisine ne porte rien sous sa robe ; tout au moins plus bas…


Alors je m’enhardis à caresser ce mont de Vénus plutôt glabre, tout doux. En général, je préfère caresser une petite toison chez une femme, mais cette peau lisse m’électrise énormément ! J’adore câliner ces fines rondeurs, cet épiderme soyeux que je frôle du bout des doigts, m’aventurant parfois un peu plus bas… Cette situation sensuelle m’excite énormément ; mon pantalon me semble bien trop petit sous la poussée infernale de mon sexe à présent bien dressé !



Puis je sens plus que je ne vois le visage de mon inconnue se tourner vers moi. Tout doucement, d’une voix sensuelle, elle me chuchote alors à l’oreille :


  • — Allez-y… Faites-moi du bien !

Je caresse l’entrée de sa fente. Petit à petit, impudiquement, elle s’écarte sous mes doigts qui vont et viennent lentement, délicatement. Elle s’alanguit dans son fauteuil, parfaitement offerte. Son visage est tourné vers moi ; je sens son souffle, sa bouche est entrouverte, ses lèvres sont offertes.



Alors nos lèvres se rencontrent pour la première fois dans un léger baiser. Puis j’ose aller plus loin, devenant plus exigeant, vorace, possessif. Nos langues se croisent, se cherchent, se touchent, s’enroulent. Mes doigts la fouillent plus avidement, plongeant en elle pour mieux ressentir sa chaleur, son humidité. Je recueille les premières gouttes de son miel sur mes doigts qui vont à nouveau à la rencontre de son petit bouton rose. Mes caresses se font de plus en plus insistantes, efficaces. Mes doigts jouent avec son clitoris, le faisant rouler. Ils n’arrivent plus à s’arrêter de taquiner, de titiller, sauf pour pénétrer son antre chaud, humide et accueillant !


Sa main se pose sur la bosse certainement bien visible de mon pantalon, elle me caresse par-dessus le tissu. C’est très… troublant et saisissant à la fois ! Puis, avec agilité, elle dégrafe ma ceinture, puis mes boutons pour venir s’emparer posément de ma tige toute chaude et frémissante ! Je pousse un soupir de satisfaction quand elle commence délicatement à me branler ! Il va falloir néanmoins que je sache me contenir !



Nos bouches collées l’une à l’autre, se mordillant parfois, se caressant souvent, nos doigts respectifs qui se donnent mutuellement du plaisir, sa main si brûlante et si douce sur ma tige qui n’en finit plus de gonfler ; moi qui la farfouille, la découvre, la caresse, l’agace, l’excite ; je voudrais que ce moment n’en finisse plus !


Quel plaisir pour moi de constater que c’est elle qui se caresse, se lime, s’empale sur mes doigts pour atteindre le plaisir ultime, une jouissance évidente dans mille soubresauts de bien-être. Tandis que, petit à petit, yeux mi-clos, bouche ouverte et luisante, peau frémissante, elle s’apaise, son mari et moi la regardons avec délectation.


Qu’elle est belle dans la jouissance !


Le narrateur s’interrompt. Captivés, ses auditeurs attendent la suite. Un certain temps s’écoule ; rien. Intrigués, décontenancés, les pensionnaires regardent Charles qui semble perdu dans son souvenir ou son rêve…



Charles se racle la gorge :



Un étrange sourire aux lèvres, Charles reste songeur, à l’étonnement de ses voisins qui le regardent fixement. Soudain, Jean-Jacques s’exclame :



Intrigué, Henri se tourne vers Jean-Jacques :



Secouant la tête, Charles glousse :



À l’étonnement de tous, Charles se lève, et appuyé sur son déambulateur, il s’approche du bord de la terrasse. Ses camarades de retraite le suivent des yeux. Leur tournant le dos, les yeux fixés vers la vaste étendue des champs, Charles entame un monologue :



Il s’interrompt. Ses camarades n’interviennent pas, attendant la suite. Puis il reprend :



Doucement, Jean-Jacques s’approche de Charles, lui posant ensuite la main sur son épaule :



Fébrile, Henri se joint au duo :



Lentement, Charles se retourne, les yeux embués :



Mais personne ne sut comment : Charles mourut la nuit même dans son sommeil, le cœur trop usé…




Merci à Stéphane BH qui m’a fourni la trame de la rencontre au cinéma…