n° 16475 | Fiche technique | 10771 caractères | 10771 1787 Temps de lecture estimé : 8 mn |
25/10/14 corrigé 10/06/21 |
Résumé: Laissez-vous bercer en toute innocence par la forêt d'automne dans laquelle on peut faire parfois des rencontres extraordinaires. | ||||
Critères: #poésie #merveilleux #nostalgie ff ffh forêt cunnilingu | ||||
Auteur : Calpurnia Envoi mini-message |
Poésie |
1. Plaisirs dans les bois
Lucie et Rosalie sont un peu plus qu’amies,
Car elles s’aiment très fort et, dans leur boulimie
De tendresse, elles s’en vont faire un tour en forêt
Afin de prendre l’air et se revigorer.
Elles pique-niquent à deux dans ce coin de campagne
L’une s’est approchée de sa tendre compagne
Pour lui dire à voix basse en guise de préface :
Le sous-bois est humide en ce frais soir d’automne,
Mais moins que leur culotte où coquines elles tâtonnent
De leurs mains baladeuses tout en chemin faisant,
Échangeant des baisers et autres attraits plaisants.
C’est deux corps féminins qui sont dans la nature :
L’amour choisit son cadre pour la belle aventure.
Tout n’est plus que caresses et que coquines œuvres
Deux belles amoureuses dont les lèvres manœuvrent.
C’est un coin sympathique à la mousse accueillante.
Les deux tribades, là, se posent frétillantes.
Elles retirent leurs habits malgré le souffle frais
Du zéphyr forestier qui dans les feuilles fraie.
Pour mieux se tripoter il faut se dévêtir :
Corsages et pantalons sont priés de partir.
Bien que dépourvues d’ailes les culottes s’envolent
Au-dessus des fougères et autres herbes folles.
Deux jolies demoiselles qui sont maintenant nues
Sauf quant à leurs chaussettes qu’elles conservent ingénues.
Dans des brassées de feuilles elles s’amusent un brin
Au parfum des fougères et au chant des serins.
Elles se tiennent la main en accolant leurs bouches
S’abandonnant au vent qui, nullement farouche,
Caresse leurs deux corps réunis, unitaires
Un regard dans le ciel et les pieds sur la terre.
Le soleil les réchauffe entre d’ocres feuillages.
Des nuages de pluie viennent dans son sillage,
Mais il fait toujours beau quand on s’aime vraiment.
La nature a pour elles de jolis agréments.
Bien des câlineries, gâteries libertines,
Sucreries entre femmes ont lieu : elles se lutinent ;
Allègres elles batifolent et l’humus les accueille.
Mille tendres bécots dans les feuillages elles cueillent.
Un très vieux tronc moussu leur offre un lit douillet.
Rosalie en profite pour se faire chatouiller.
Son rire aigu s’envole dans le ciel automnal,
Tandis qu’elle présente son sillon vaginal.
Quand Lucie lui murmure : « je vais te faire jouir »
Quels mots plus ravissants pourrait-on là ouïr ?
Son aimée lui susurre « Oh oui, fais-moi plaisir ! »
Mordue par le désir elle se laisse gésir.
Sa vulve chevelue est offerte à sa douce
Amie qui en profite pour glisser la frimousse
Entre les cuisses ouvertes pour que le coquillage
D’amour soit suçoté en un savant vrillage.
L’odeur de champignon se mélange au fluide
Sexuel de la belle qui, suave et languide,
Est couchée présentant son intime calice
Pour qu’il soit consommé d’un sensuel délice.
Un hérisson, un lièvre, un couple de lapins
Sont venus assister à l’abri des sapins
À une union d’humaines, à la tendre effusion,
Les membres mélangés en mignonne fusion.
Béate, Rosalie se cambre et se tortille
Son petit clitoris qu’une langue titille
La transporte au pays de la jubilation,
Parmi les feuilles mortes et la végétation.
Elle s’est abandonnée dans le lubrique jeu.
Ses seins durcis regardent le ciel nuageux.
Elle ferme les yeux, gémit et mord ses lèvres,
Sentant se rapprocher de l’orgasme la fièvre.
Lucie, persévérant dans le cunnilingus,
Ignore l’arrosage qu’un cumulostratus
Ajoute à la cyprine dont le sol est mouillé,
Dorlotant sa chérie nue et agenouillée.
Le lapement suscite des cris de plaisir
Quand la peau de la belle entreprend de rosir
Et que de volupté les muscles se raidissent,
La tête de Lucie demeure entre les cuisses.
Lorsque le sexe pleure ses larmes de pluie
C’est toujours pour la joie de celle ou bien celui
Qui reçoit une ondée de nectar orgasmique
Perlant au sol feuillu en un flux extatique.
Le bonheur n’est-il pas l’affaire d’un instant
Qui demeure en mémoire, des années persistant ?
Tout près d’elles progresse un noir coléoptère,
Un regard dans le ciel et les pieds sur la terre.
Est-ce le cerf qui brame un appel vespéral
Ou une nymphette (1) qui soupire et qui râle,
Exprimant son plaisir en un câlin vacarme
En un lieu où deux êtres ont exposé leurs charmes ?
Les cris que l’on entend effrayent les oiseaux,
Mais auraient attiré là bien des damoiseaux.
Ce sont gémissements et autres feulements
Manifestant l’acmé de leur accouplement.
Quand les pâles rayons d’un soleil déclinant
Effleurent la chair de deux filles se câlinant
Que l’ombre des futaies de plus en plus s’allonge,
Douce, la langue effleure ; le plaisir se prolonge.
Dans les cheveux défaits le vent d’ouest vient fourrer
Pelotant fureteur les filles enamourées.
Espiègle il a bâti, elles l’ont senti dresser,
Autour de leur amour un doux cocon tressé.
Les yeux luisent de joie et quatre mains se serrent
Sous les ocres feuillages, les buissons encore verts.
La lune s’est levée, déjà Vénus paraît ;
La forêt pour la nuit s’en va se préparer.
Les foules sont au loin, noires et indifférentes
À deux jolies oiselles aux joies vociférantes.
Qui les verrait dirait avoir croisé deux anges
Le regard dans le ciel et les pieds dans la fange.
Lucie et Rosalie trouvent une rivière.
Comme elles sont un peu lasses et voyant l’eau bien claire,
C’est une invitation qu’on ne peut dédaigner :
Ensemble elles décident de venir s’y baigner.
Mais une hamadryade (2) qui est très malicieuse
Dérobe les habits de ces deux insoucieuses.
Tandis que l’on s’amuse à se mouiller la peau,
Une nymphe de bois vole les oripeaux.
Elles sont un peu surprises mais de cet incident
Se font une raison, partent en décidant
De poursuivre leur route dans le dépouillement,
Et dans la tenue d’Ève marchent tranquillement.
Évitant de poser les orteils sur les bogues,
Elles marchent en poursuivant leur amoureux dialogue.
Et si un promeneur les croise sur sa route
Elles sourient, leur tenue le surprenant sans doute.
Un personnage étrange au détour d’un chemin
Leur apparaît alors avec un corps d’humain,
Mais des sabots se trouvent à la place des pieds.
Il a pu à distance les deux filles épier.
Il joue avec sa flûte un petit air charmant,
Paix et joie de vivre en quelques notes exprimant.
Car il est le dieu Pan qui est vivant encore,
Malgré les médisants qui le prétendent mort.
Il se cache souvent ; quelquefois cependant
Il lui prend la lubie de montrer qu’il entend
Être toujours présent dans ce monde rationnel
Et que son désir cru reste opérationnel.
Les animaux sauvages à lui habitués
S’approchent, apprivoisés : il n’a jamais tué
Personne mais il fait peur car il est pur désir
Il est l’homme aux pulsions qui parfois peuvent saisir.
Il entre dans les rêves et vient troubler la vierge
Ignorante du mâle et lui montre sa verge.
Stupéfaite elle s’éveille ; en elle se révèle
La libido enfouie, sensualité nouvelle.
Il aborde les deux très avenantes filles
Dont l’absence d’habits puissamment l’émoustille.
Il craint d’effaroucher et se fait fort galant
Bien que de l’enthousiasme un vit soit révélant.
Voulez-vous boire un peu de ce vin de ma treille ?
Il est doux et sucré : vous vous sentirez bien :
Il vous stimulera dans vos amours lesbiens.
Quel plaisir d’accueillir en mon bois deux donzelles !
Vous êtes bien jolies, aimables demoiselles
Qu’il est bon d’admirer dans le simple appareil :
Très peu de créatures ont des charmes pareils.
Je me présente : Pan, dieu déchu par les hommes
Trois lettres seulement, c’est ainsi qu’on me nomme
Dieu lune et dieu des pâtres, voyez mes attributs :
Ces deux cornes une flûte et des mollets herbus.
Regardez ces moineaux s’accouplant sur les branches,
Ce petit coin de terre où poussent des pervenches.
Je suis la force vive qui de la mort vainqueur
Renaît en tout printemps et refleurit les cœurs.
Admirez ce soleil qui rase l’horizon,
Tandis que la forêt fait son effeuillaison,
Le ciel se remplissant d’hirondelles en partance :
Ces miracles ont toujours reçu mon assistance.
Les belles jouvencelles lui faisaient de l’effet.
Il leur dit : j’apprécie tant et plus les bienfaits
Des appas féminins ; je suis un vieux satyre
Que la saveur des filles depuis toujours attire.
Voyez, je suis le rut et la force érotique,
Qui déverse la vie dans un souffle mystique.
Malgré l’âge avancé jamais je ne débande.
Unissez-vous à moi, simplement je demande.
Non, ne me craignez pas, évitez la panique :
Peur voulue d’une église qui me croit satanique.
Certes je ne suis pas le dieu des vieux bigots,
Mais des jeunesses en fleur, des amours illégaux.
Si vous fuyez, jamais je vous rattraperai.
Je sens sur mes jarrets velus le couperet
Des ans : dans ma jeunesse j’ai coursé bien des belles
Que j’ai initiées à ma vigueur sexuelle.
Daphnis mon éromène adoré est parti,
Ainsi qu’Écho la nymphe : ils sont tous convertis
Au triste et cartésien monde technologique ;
Il ne reste plus rien de mes pouvoirs magiques.
La blanche Séléné (3) que douze hommes ont foulée
De leurs pieds balourds pour de gloire se soûler
S’est enfuie loin de moi malgré le blanc troupeau
Que je lui ai offert, blessée par les drapeaux.
Jadis on s’amusait, bien avant l’invasion :
Les portables, internet et la télévision
Ont remplacé les soirs doux de lubricité.
Mes nymphes posent nues pour la publicité.
Je ne vais pas pleurer : je suis là au contraire
Pour donner de la joie, faire oublier l’amère
Destinée de tout homme ou femme qui, mortels,
Rejoindront dans l’Hadès un bien obscur cheptel.
Je vous ai observées échangeant des blandices.
Vous êtes ravissantes et vos corps resplendissent
Nues dans cette forêt vous en êtes les reines
Vous qui vous aimez de passion gomorrhéenne.
Voulez-vous essayer l’union avec un dieu ?
Si vous ne trouvez pas que mon sexe est odieux,
Je vous offrirai ma force qui, éternelle,
Chante le désir et l’exaltation charnelle.
C’est ainsi qu’en forêt, Lucie et Rosalie
Perdent leur pucelage au cours d’une saillie
Qu’un dieu abandonné mais encore vigoureux
Leur offre d’un élan viril et généreux.
La clairière est témoin : c’est un joli foutoir
Où Pan brise un à un sous ses coups de boutoir
Les hymens déchirés qui ensanglantent l’herbe.
Le dieu copule avec deux humaines superbes.
L’une et l’autre se laissent embrocher par l’ardeur
De l’être fantastique à la puissante odeur,
Accouplées dans le bois et ses divins mystères,
Un regard dans le ciel et les pieds sur la terre.
(1) Nymphette est à prendre au sens premier : divinité féminine secondaire personnifiant les forces vives de la nature, qui hantait les eaux, les bois et les montagnes, et qui est représentée sous la forme d’une gracieuse jeune fille. (source : cnrtl. Fr). La charte est sauve : il ne s’agit pas ici d’adolescentes à peine pubères. Retour
(2) Hamadryade : nymphe des arbres. Retour
(3) Dans la mythologie grecque, Séléné personnifie l’astre lunaire - plus spécifiquement, la pleine lune. Pour la séduire, le dieu Pan lui a offert un troupeau de bœufs blancs (source : Wikipédia). Retour
Source d’inspiration : la série de dessins Satyromania de Mark Blanton.