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n° 16482Fiche technique10610 caractères10610
Temps de lecture estimé : 7 mn
27/10/14
corrigé 10/06/21
Résumé:  Sandra vient de mourir, il faut respecter ses dernières volontés.
Critères:  grp voir exhib pénétratio humour -humour
Auteur : Samuel            Envoi mini-message
Veillée funèbre

Ce soir-là, nous étions tous les sept réunis chez Félix autour du corps de Sandra. Elle avait laissé une lettre avant de disparaître. J’en devais faire la lecture.




Mes amis, mes amants et amantes. Oui, la maladie frappe vite et fort, parfois trop vite. Mais j’ai eu une vie curieuse, alors un peu plus, un peu moins… Curieuse dans tous les sens. D’abord bizarre et j’ai cultivé cette bizarrerie. Ensuite curieuse dans le sens où je me suis intéressée à tout et à tous. Enfin étonnante, comme cette fin brutale qui, j’en suis convaincue, laisse encore ce soir les stigmates de la surprise sur le front que vous avez tous et tant baisé. Je vous ai laissé le temps de l’ouverture de l’enveloppe pour que vous soyez tristes comme il convient. Désormais je ne veux plus un seul soupir ; une simple larme m’attristerait et cela n’est pas souhaitable dans mon état. Réjouissez-vous, je vous livre tous mes livres, à répartir gaiement lors d’un apéritif-lecture. Le reste de mes effets n’a aucun intérêt. J’ai donc deux exigences en ce jour mémorable :


1- Pas un prêtre à moins de cinq cents mètres jusqu’à ce qu’on m’enfouisse dans la terre aux joyeux pissenlits.

2- Faites l’amour, tous avec toutes, et inversement, en ma présence-absence autour de mon cercueil.


Merci de respecter mes dernières volontés comme j’aurais respecté les vôtres si je n’avais pas gagné le concours du premier à mourir.




Je repliai la lettre dans un bruit de chaussures qui glissent sur le parquet, de lacets qui se frottent. On détendait ses jambes. Un silence lourd aurait bien voulu s’installer, mais personne ne lui en laissa le temps. Félix prit le premier la parole :



Tout cela était certes bien dit, et je n’en attendais pas moins de Félix, mais il restait à concrétiser ces belles intentions. C’est Maria qui osa la première tentative :



Nous aurons des lits pleins d’odeurs légères

Des divans profonds comme des tombeaux

Et d’étranges fleurs sur des étagères

Écloses pour nous sous des cieux plus beaux.

Et plus loin…

Nous échangerons un éclair unique

Comme un long sanglot, tout chargé d’adieux…

Aussi je vous propose que nous nous embrassions. Et quoi que nous fassions, les larmes ne nous ont pas encore quittés, reconnaissons-le. Embrassons-nous et partageons ce chagrin au sel lacrymal sans honte et sans pudeur. NOYONS NOTRE CHAGRIN DANS LE BAISER.


Ainsi fut fait dans un mélange de salive et de sanglots qui donna à nos lèvres une saveur indéfinissable. Après cet échange, nous restions interdits, sans souffle, pâles, mais profondément touchés et heureux. Puis Antoine leva la main.



Maria s’exécuta sans minauderie et sans ostentation, presque sans surprise. Dans un léger bruit de taffetas froissé elle descendit avec simplicité une culotte mauve qui fit bientôt le tour des endeuillés. Nous n’avions rien vu, mais nous la savions maintenant nue sous sa robe. C’est alors que je repris la parole :



Estelle qui n’avait rien dit jusqu’ici intervint :



Elle enfile la culotte qui se promenait de mains en mains. Clément fait la constatation suivante :



Estelle rougit de plus belle, hésite, puis se résout à répondre :



Félix confirma dans un sourire nostalgique, mais pas trop :



Félix tremblait un peu en se déshabillant. Il le fit néanmoins avec un calme étonnant, déposant tranquillement ses habits sur le dos de sa chaise. Son sexe, quasiment à l’horizontale, à peine décalotté, nous révélait combien l’émotion était forte et trouble. Maria s’est présentée devant Félix, s’est lentement retournée, puis en relevant sa robe, elle s’est assise sur lui. On devina aisément qu’après quelques secondes de connivence la pénétration était impérative. Mais ensuite, plus aucun mouvement de l’un ou de l’autre. Statufiés, fichés l’un dans l’autre…


Rosanna qui s’était un peu cachée depuis le début (car c’est elle qui avait le plus de mal à retenir ses larmes) se mit au centre de la pièce. Elle retira sa jupe et son slip. En haut, elle ne portait qu’un maillot qu’elle remonta sur la tête. Elle demeura ainsi immobile. Nue, la tête entourée du tee-shirt vert. On entendit à peine ces quelques mots :



Une mouche fit le tour de ses reins sans oser se poser. Je m’approchai et lui embrassai les seins. Elle frémit en prononçant mon prénom :



Elle reconnaissait ses amants au plus léger souffle. Je l’emmenai sur la banquette et nous nous sommes aimés jusqu’à ce que foutre jaillisse.


Clément, de son côté, avait d’un doigté délicat légèrement écarté la culotte de Maria pour entreprendre Estelle de son pénis tout bronzé. Antoine, le sexe à la main, marchait langoureusement autour du cercueil en caressant au passage les poignées en bronze. Au septième tour, il éjacula avec la vigueur d’un goupillon dans la main d’un jeune vicaire de province. Au même moment s’invita l’extase de Félix et Maria qui pourtant n’avaient pas bougé d’un pouce depuis de longues minutes. Compte tenu de ce qu’il se passait en eux et autour d’eux, la pression était montée dans leurs sexes respectifs jusqu’à l’explosion qui se traduisait par un cri à l’unisson. Concomitamment Clément répandait une douce semence sur les fesses d’Estelle débordante de cyprine. C’est alors que nous étions en transe qu’un intrus entra en trombe.


Un curé !



Heureusement il glissa sur le foutre, se prit les pieds dans la culotte de Maria et se fracassa le crâne sur le coin du cercueil. Personne n’aurait imaginé une plus belle mort…