n° 16577 | Fiche technique | 18381 caractères | 18381Temps de lecture estimé : 11 mn | 10/01/15 |
Résumé: Jaloux et possessif, j'ai fini par me retrouver seul. J'observe les gens autour de moi en me demandant ce qu'il me manque pour être heureux | ||||
Critères: fh couplus cocus hotel voir pénétratio confession -cocucont | ||||
Auteur : Tito40 Envoi mini-message |
Souvent je commence mes journées de désœuvré en observant, depuis le banc d’un parc, les passants pressés de se rendre à leur travail. Je les termine aussi indolemment en trônant devant le comptoir d’une boîte Toulousaine, matant les donzelles avec envie, mais résigné.
Depuis que ma femme m’a viré, je m’ennuie ferme. Je n’ai plus envie de rien. Elle en avait eu assez de mes crises de jalousie. C’est vrai que j’y étais allé fort. Je pouvais rentrer à l’improviste alors qu’une heure avant je l’avais appelée ou je lui avais envoyé un texto pour lui dire que je rentrerais tard. Je cherchais dans la maison, dans son sac, sur son ordinateur, sur son téléphone, la moindre trace qui me confirmerait ce que je savais au plus profond de moi : elle était infidèle. Je n’ai jamais rien trouvé. Quand elle m’a vu fouiner dans ses relevés téléphoniques, ça a été le début de la fin.
Un psy a essayé de s’occuper de moi, mais il n’a pas réussi à me faire changer. Je suis malheureux depuis toujours et selon lui, ça viendrait du plus profond de mon enfance. On ne m’a pas appris à faire confiance et d’abord en moi-même.
Alors j’observe mes congénères, à la recherche de ces signes subtiles de bonheur. Quand je peux en identifier, je cherche pourquoi et comment ils ont bien pu y arriver ; mais le plus souvent je ne vois que des gens tristes comme moi, quand bien même ils feraient semblant d’être heureux.
Il y a quand même un couple qui me subjugue. Quand ils sortent de chez eux, ils ont toujours le sourire. Et ce sourire ne les a pas quittés quand ils rentrent, seuls ou pas. Ça m’a tout de suite interpellé.
Je les ai croisés à la sortie d’un cinéma, et l’envie m’a pris tout de suite de les suivre. La femme est assez jolie, mais surtout je l’ai trouvé « légère ». Tout en elle est léger. Elle flotte. Ses sourires sont lumineux, ses traits aériens, ses cheveux fluides, et sa démarche semble la déplacer sans effort. Elle regarde son mari comme si elle regardait un Dieu, et en retour il lui envoie un amour fou qu’elle ne peut pas ne pas voir. C’est sidérant.
Ils sont allés dîner et je suis resté comme un con derrière la vitrine du resto à les épier. Ils n’ont pas cessé de se parler, de bouger, de se regarder et de sourire. Je me suis demandé si c’était un couple légitime ou pas, mais voyant leurs alliances j’en ai conclu qu’ils devaient être mariés. Sans doute depuis peu pour être aussi amoureux.
Au sortir du resto, j’ai repris ma filature, les suivant jusqu’au métro. Ils sont descendus à « Barrière de Paris », puis ont marché un peu dans les rues sombres avant d’être accostés par un jeune type qu’ils semblaient connaître puisque la femme lui a fait une bise appuyée.
Son frère, un ami ? Je n’ai pas eu le temps de réfléchir à tout ça. J’ai vu distinctement la femme se hisser sur la pointe des pieds pour embrasser le jeune sur la bouche. Alors là, je n’y comprenais plus rien. Elle et son mari s’étaient embrassés dans le métro, et là elle roulait une pelle à un mec dans la rue, avec son mari à côté. Moi le jaloux maladif, ça m’a plongé dans une perplexité totale.
Ils ont fait quelques pas avant de franchir la porte d’un hôtel, me laissant à mes pensées.
Une heure et demie après, alors que je grelottais sur un banc public, j’ai vu le jeune type sortir l’air guilleret. Le couple est sorti quelques minutes plus tard, enlacé, arborant toujours l’image du couple parfait. Je suis reparti hagard, perdu dans des conjectures interminables, j’en ai perdu le sommeil.
Il fallait que je comprenne, alors je suis allé sur internet. Facile. J’ai navigué sur quelques forums qui donnent un nom à cette activité. Ce n’est pas de l’échangisme puisqu’il n’y a qu’un homme de plus que le mari, mais du candaulisme. Me voilà bien avancé. Des hommes aiment voir leur femme avec d’autres hommes, ça les excite, ils en rêvent, ils poussent leur femme à faire ça devant eux et surtout, ne trouvent leur compte que si leur femme prend du plaisir avec leur ou leurs amants. Plus la femme prend du plaisir et plus ils sont contents. Incroyable que ça puisse exister. Il y a des malades mentaux qui s’ignorent, me suis-je dit.
Je me suis alors repassé le film de ma vie ratée avec Juliette. Si j’avais été comme ce mec, évidemment que ma vie aurait été très différente. Si comme ces « candaulistes », j’avais pu fantasmer en imaginant ma femme avec un ou plusieurs autres hommes, peut-être en aurait-elle profité pour me cocufier à tout va. Et voilà que j’étais reparti dans mes colères, contre elle, mais surtout contre moi-même.
Quelques semaines plus tard, j’ai profité d’une place qu’on m’avait offerte pour un match de rugby. Belle affiche, même si je ne suis pas connaisseur, et surtout j’avais accès aux loges. Le standing. Champagne, petit fours, serveuses sexy. Belle ambiance. J’ai un peu galéré pour trouver l’entrée des loges mais à mon arrivée, j’ai été sidéré. Au bar, là devant moi, le mec et sa femme. Ils sirotaient une coupe en discutant, toujours souriants, se touchant tantôt la main, tantôt le bras. Quel beau couple. Comment imaginer que cette femme s’était fait un petit jeune sous le nez de son mari consentant quelques jours plus tôt, et peut-être même l’avait-elle fait aujourd’hui encore. Je me suis mis à l’imaginer la chatte gluante de sperme, attribuant son sourire enjôleur au pied qu’elle venait de prendre. Et curieusement, j’en étais « tout chose ».
J’ai pris mon courage à deux mains alors que je suis d’un naturel plutôt timide, et je me suis installé juste à côté d’eux. Je voulais les voir des près et, pourquoi pas, écouter leur conversation, sentir leurs odeurs.
À peine étais-je arrivé au comptoir que le type m’a regardé et m’a tendu une main ferme.
J’ai marqué un temps d’arrêt, ne comprenant pas ce qui m’arrivait. Il avait dû me confondre avec quelqu’un d’autre. Sa femme s’est retournée à son tour et m’a gratifié d’un sourire électrisant. Elle aussi m’a tendu sa main et avant que j’aie eu le temps de répondre, elle a lâché :
Il m’aurait fallu un siège. Elle si légère, et moi si lourd. Mes jambes ne me portaient plus. Comment pouvaient-ils m’avoir vu dans le métro ? Comment pouvaient-ils s’en souvenir ?
Le mari a demandé une coupe pour moi et me l’a tendue. Lui et son épouse ont levé leurs verres pour trinquer avec moi. Je ne savais quoi dire. Encore moins quoi penser. Le mari a ajouté :
Sa femme me regardait d’un air amusé. Elle était encore plus belle de près et son odeur enivrante.
Il m’a laissé quelques instants à mes pensées, semblant se délecter du malaise dans lequel leur approche m’avait plongé. Incapable de prononcer le moindre mot et même de bouger, j’attendais que le ciel me tombe sur la tête.
Sa femme ne m’avait pas quitté des yeux pendant cette conversation à sens unique, toujours ce sourire enjôleur, toujours ce regard magnétique. Je comprenais les mots mais pas le sens.
Le speaker a annoncé le début imminent de la rencontre, comme le gong qui vous sauve, ça a créé un mouvement vers les tribunes qui m’a permis de me libérer de ce piège à cons. J’ai regardé le match mais je n’ai rien vu, ou plutôt les images n’étaient pas décodées par mon cerveau tant je tournais en boucle.
À la mi-temps, c’est la dame qui est venue me tendre un verre en me faisant un bisou sur le coin des lèvres.
Je n’ai pas répondu.
Sorti du stade après une écrasante victoire de l’équipe locale, je me suis engouffré dans le métro. Allais-je rentrer directement ou me diriger vers « Barrière de Paris » ? Je n’ai même pas réfléchi et pris cette seconde direction comme un robot.
J’ai pris place sur le banc public quinze minutes plus tard, sans trop savoir ce que je faisais là.
La rue était sombre et déserte. Puis j’ai vu arriver le petit jeune, sweet et capuche, jean délavé, trépignant visiblement d’impatience. Jacques et son aérienne épouse sont enfin arrivés, bras-dessus bras-dessous, et se sont dirigés droit sur moi.
Ils sont allés au contact du jeune, ont discuté quelques instants avec lui et, comme la dernière fois, j’ai vu madame se lever sur la pointe des pieds pour lui rouler une pelle baveuse. Le mari m’a regardé et fait un signe de tête. Je les ai suivis dans ce petit hôtel dont le portier semblait les connaître. Il a tendu les clés au monsieur sans autre mot que « Bonsoir », et nous sommes montés tous les quatre dans l’ascenseur.
À peine les portes fermées, la dame s’est collée contre le jeune pour lui bouffer la bouche, et lui a collé une main entre les cuisses. Il s’est saisi de ses fesses pour la soulever un peu. J’ai cru qu’ils allaient baiser dans l’ascenseur. La suite 405 se trouvait juste en face de la porte et c’est sans son chemisier que la dame est entrée, visiblement impatiente de se retrouver au lit.
Elle et le jeune se sont immédiatement dirigés vers le lit alors que Jacques me tirait par l’épaule pour que nous prenions place dans le canapé.
Les amoureux se sont déshabillés à la hâte. Le jeune s’est immédiatement attaqué à l’intimité de madame et lui mangeait littéralement l’entrejambe en lui pétrissant les seins. Je l’avais imaginée belle et sensuelle mais elle était bien plus que ça. Un corps de déesse, rien de moins, dont chaque cellule est faite pour l’amour. Et lui, bof. Un mec qui ne ressemble à rien et dont seule la jeunesse pourrait faire envie. Il n’était pas plus musclé que ça, pas mieux monté que ça non plus… mais il faisait montre à la fois de tendresse et de brutalité bestiale et c’est sans doute ce qui plaisait à cette femme sans tabou.
Le mari souriait. Bêtement. Je restais figé. Bêtement. Les deux « acteurs » nous livraient un spectacle d’anthologie, débridé, impudique, bruyant, indécent. À genoux sur le lit, la bourgeoise se tordait sous les assauts de son amant, le claquement rythmé du bassin sur les fesses rebondies avait quelque chose de musical.
Le mari mit sa main sur mon bras avant de me parler à voix basse.
Sans m’en rendre compte, j’avais commencé à jouer le jeu, imaginant mon ex à la place de cette femme magnifique, le cul tendu vers une bite qui lui dilatait le sexe trempé, et je me suis enfin mis à bander. J’ai fermé les yeux, me laissant envahir par les bruits et les odeurs, imaginant la femme en pleine action. Cette vision m’a fait monter une boule à l’estomac, et j’ai senti mes jambes trembler. Une colère noire m’avait envahi, mais j’acceptai de rester là sans bouger, absorbé par un spectacle irréel, celui de sa jouissance avec un autre, devant moi, sans moi. J’ai entendu hurler de plaisir. La femme d’abord qui demandait au jeune d’accélérer, d’abuser de sa chatte, de lui cracher son foutre. Le jeune juste après, qui en même temps, la traitait de salope. J’ai senti mes testicules remonter et mon sperme s’écouler. Je vivais avec eux cet orgasme indicible, ma femme juste devant moi, dégoulinante du sperme d’un autre.
Je suis resté les yeux fermés un moment. Perdu dans mes pensées, savourant ce moment. J’ai senti une bouche s’offrir à la mienne, chaude et sensuelle. J’ai entrouvert les lèvres pour recevoir cette langue qui cherchait la mienne. J’ai maintenu mes yeux fermés pour conserver l’image qui m’habitait, celle de mon ex-femme qui, après une extase intense, viendrait m’embrasser à pleine bouche. J’ai laissé mes mains parcourir son corps brûlant, pénétrer sa chatte, caresser son oignon. Elle a pris ma main dans la sienne pour conduire mes doigts gluants jusqu’à ma bouche, me suggérant de les sucer. Sa langue dans ma bouche a sucé avec moi ces doigts sentant le sperme d’un autre, réveillant ma colère et mon excitation. Je me suis laissé branler et sucer sans ouvrir les yeux, tout à mon rêve. L’extase est venue quand j’ai senti un doigt pénétrer mon anus serré. Elle a avalé ma semence et léché consciencieusement ma verge. Puis sans un mot, ils sont tous partis, me laissant affalé sur le canapé, incapable de sortir de mon songe torride, incapable de bouger.
Ce n’est qu’au milieu de la nuit que je me suis décidé à bouger, tout retourné encore par cette soirée de dingue.
Plus de métro à cette heure tardive ; j’ai marché dans la fraîcheur du petit matin jusqu’à mon appartement, décidé à renouer le dialogue avec mon ex, et pourquoi pas à lui proposer une relation nouvelle, basée sur la confiance et sur la liberté.