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Temps de lecture estimé : 15 mn
12/01/15
Résumé:  Une femme raconte comment elle en est venue à se prostituer.
Critères:  fh prost facial fellation journal
Auteur : Fwm  (fwm@gmx.fr)      
Je suis une pute



Docilement, je me suis mise à genoux, le sourire aux lèvres, la bouche ouverte. Quelques secondes après, il maculait mes seins de son sperme. Il mourait d’envie de me le mettre sur le visage, comme dans tous ces films porno qu’il regarde quand il n’est pas avec moi, mais il connaissait la règle : pas sur le visage, pas dans la bouche.


Cela faisait la quatrième fois depuis ce matin qu’on éjaculait sur mes seins alors c’est sans même m’en rendre compte que j’attrapai une serviette pour essuyer son foutre.


Quatrième fois de la journée. Avec un quatrième homme. Je ne suis pas nymphomane, je ne suis pas une actrice de films X, je suis une travailleuse du sexe. Mon métier consiste à procurer un orgasme aux hommes et aux femmes qui m’en font la demande.


Je suis une travailleuse du sexe et déjà vous vous demandez comment je peux prendre un stylo, un clavier et aligner deux phrases sans faire une faute d’orthographe.


Je suis une travailleuse du sexe et vous vous dites que je suis la plus dépravée des femmes, que je suis une miséreuse sans éducation ou bagage culturel.


Je suis une travailleuse du sexe et vous dites que, dans le meilleur des cas, je suis une prostituée. Plus souvent, vous dites que je suis une pute.


Je suis une travailleuse du sexe et tout de suite vous imaginez votre mari, forcément un homme infidèle, avec sa bite dans ma bouche.


Je suis une travailleuse du sexe et donc je suis riche du pognon des autres.


Je suis une travailleuse du sexe et pour vous, mesdames, je ne suis qu’un déchet, un danger de la société qui n’existe que pour assouvir les pervers mais aussi votre mari.


Si je suis bien une travailleuse du sexe, vous n’êtes, vous mesdames, que d‘une hypocrisie sans nom. Vous vomissez, vous haïssez tout ce que je représente mais vous n’avez aucune idée de qui je suis. Je couche contre de l’argent, j’assume. Je suis là, mesdames, quand vous n’êtes plus là. Si j’écarte les cuisses pour que vos maris jouissent, c’est aussi une oreille attentive que je leur prête. Je gagne de l’argent par fainéantise, par amour de l’argent facile ? Savez-vous avec combien de chômeurs en fin de droits, avec combien de retraites de misère j’ai couché contre une vulgaire pièce de chariot de supermarché ? Problème de mon métier me direz-vous ? Sauf que non, même si je ne suis pas une bonne samaritaine, je sais que ces gens là m’ont donné autant que le gros billet que me donnent vos cadres de maris. Et encore, je vous épargne bien volontiers un cours d’histoire sur l’utilité sociale de la prostitution. Ma vocation, tout simplement, est de monnayer un service sexuel ayant pour finalité l’orgasme masculin en échange d’argent. Je vends mon corps oui, mais je ne suis pas une chienne, je ne vole personne. Et je ne vends pas mon âme.


J’ai plus fait en matière de sexe depuis le début du mois que vous dans toute votre vie. Cela ne m’empêche pas d’avoir un cœur, de sortir, d’aimer, d’aller au restaurant, de partir en vacances avec mes amis, d’aimer lire, de me promener en forêt. Oui, je pars en vacances avec mes amis et quand vous lisez cette phrase, je sais que déjà dans votre tête ces vacances sont une continuelle orgie géante où tous les hommes me passent sur le corps à longueur de journée.


Et, ô comble de l’ironie, vous n’êtes pas, mesdames, les dernières à venir me voir.


Combien d’entre vous, les mêmes qui me méprisent, sont venues timidement me voir pour que je leur fasse découvrir le plaisir saphique. Aurais-je dû compter combien d’entre vous sont venues me demander comment faire une vraie fellation ou comment se laisser sodomiser par leur mari qui ne pensait qu’à cela depuis qu’il avait vu ce film porno sur une chaîne de sa fichue télé. Eh oui, mesdames, vous aussi êtes mes clientes.


Voilà ce que vous croyez savoir de moi, ce que vous ne savez pas de moi surtout.


Je suis une travailleuse du sexe et voilà qui je suis.




***********




Je me prénomme Amandine, j’ai 34 ans. J’ai grandi dans un village de Sologne, une vie sans histoires, une scolarité classique. Bien que je fusse aimée de ma famille, on ne peut pas dire que l’adolescence fut une période facile, comme pour toutes les jeunes filles. Les villages solognots n’ont rien en commun avec les grandes villes d’aujourd’hui. Heureusement pour moi, j’étais plutôt mignonne. Rien d’extraordinaire mais assez pour capter le regard d’un garçon, bien que cela ne relève pas de l’exploit quand on a 18 ans. À 19 ans, je suis partie travailler à Tours. J’avais déjà connu le loup mais je tenais à recommencer. Je me suis dit que la grande ville serait l’occasion idéale, de sortir, flirter, coucher. Je me caressais le soir en imaginant toutes les rencontres que j’allais faire. J’y passais beaucoup de temps à cette époque et mes plus beaux orgasmes étaient ceux que mes doigts m’avaient offerts.


Mon arrivée à Tours ne fut pas la vie de luxure rêvée. J’ai très vite rencontré l’homme qui allait partager un bon moment de ma vie alors que j’avais à peine eu le temps de profiter de ma nouvelle liberté.


Autant le dire sans détour, le sexe ne m’avait pas encore comblée et ce ne fut pas avec Cyril, ma première vraie histoire d’amour, que les choses se sont arrangées.


Dans ma tête, j’étais une femme très libérée. J’imaginais souvent des rapports mettant en avant des moments insolites, plusieurs partenaires et les circonstances les plus variées. Dans ma tête, j’aurais été prête à toutes les aventures alors que mon corps me refusait le plaisir. J’avais régulièrement des orgasmes mais je sentais que mon corps pouvait aller plus loin. Bien plus loin, mais je ne pouvais aller delà des rapports les plus classiques. Le laisser jouir sur ma poitrine était déjà un exploit. Lui ne se plaignait pas et semblait se satisfaire au quotidien d’un rapport assez mécanique. Peut-être vivait-il d’autres aventures mais jamais rien n’est venu étayer cette idée. Pour ne plus être mécanique, il me fallait un verre de trop, que je buvais bien rarement. Alors j’arrivais à le sucer un peu. J’étais si loin de celle que je voulais être.


Bon, la suite, vous la devinerez vous-même. Notre couple ne devait pas être de ceux qui durent éternellement. Si je devais faire le bilan sur un plan sexuel, il faudrait bien que je reconnaisse quelques nuits de sexe, quelques orgasmes quand même intenses. Mais j’ai toujours eu cette sensation que le plaisir pouvait être bien plus fort.


Redevenue célibataire, il m’a fallu quelques semaines avant de retrouver l’envie de sexe. Les premiers temps, je me suis contentée de mes doigts et d’un sextoy commandé sur internet. Il a fait son office et puis il m’a fallu un peu plus, le regard insistant de quelques hommes s’est fait moins agressif. Je ne voulais plus m’attacher mais j’assumais mes envies et je voulais enfin savoir si je pouvais atteindre le plaisir que je me supposais capable d’atteindre justement.


Vous l’aurez compris, j’ai eu plusieurs conquêtes, souvent pour un soir.


Je me suis inscrite sur un site de rencontres bien connu et plus d’un homme a pu se vanter de me contacter, me séduire et me baiser dans la même semaine. Ils se prenaient pour des Don Juan mais n’ont jamais rien compris. Je me servais d’eux pour me libérer et être la femme que j’avais envie d’être.


Enfin arriva celui qui fut mon déclencheur, celui qui me fait franchir allègrement ma barrière mentale.


Il s’appelait Silvio, ça ne s’invente pas, était italien mais ne participait pas comme son célèbre homonyme à des soirées bunga-bunga. Toutefois, son corps athlétique l’encourageait à aller vers les femmes qui lui rendaient bien son intérêt.


Tenue sexy, rendez-vous dans un bar. Un verre, deux verres. Mon lit. Sa queue entre mes jambes.


Quand j’y repense, notre première fois ne fut pas très originale. Elles ne l’étaient que bien rarement ces premières fois. La porte franchie, nous nous sommes embrassés, j’ai glissé mes mains sous sa chemine. Il m’a pris un sein. Tout en laissant une main sur mon pubis. Une assurance toute masculine et pourtant je me suis laissée faire. Très vite, ma main sur sa braguette et son sexe dans ma bouche. Il venait pour cela et j’avais pris de mon côté de l’assurance dans ce domaine.


À deux pas de la porte, encore à moitié sapée et à genoux, je suçais cette queue d’inconnu comme si j’en espérais un trésor au bout. À défaut de trésor, j’avais un sexe tout à fait méritant pour me prendre. Ce qu’il me réclama rapidement. Nous nous sommes dirigés en nous déshabillant vers la chambre. Je lui ai désigné la table de chevet pour le préservatif, l’ai encore sucé quelques secondes pour m’assurer de son érection avant de m’allonger complètement sur le lit.


Il devait croire que l’honneur de sucer un tel Apollon était suffisant comme préliminaire pour une femme car il m’a prise sans préambule. Peu importe, en réalité car j’avais besoin de sexe. Point final.


J’ai tout de suite pris du plaisir à sa pénétration franche, un peu brutale. En réalité, ce n’était pas du plaisir mais l’assouvissement de mon besoin.


Toujours est-il que ce beau gosse me faisait un bien fou. Il était adroit, alternait les rythmes et les positions. C’était bon. Pas forcément la baise du siècle mais un vrai bon coup. J’ai aussi compris qu’il n’en avait que faire de moi ou mon plaisir, seul le sien comptait. C’était toujours plus moins cela avec les aventures d’un soir mais avec lui, plus qu’à l’accoutumée, je me suis sentie objet sexuel pour lui, comme lui l’était pour moi.


Une digue s’est rompue en moi ce soir-là, ne me demandez pas pourquoi. Je me suis mise à jouir comme jamais et je ne me contrôlai plus du tout. À peine le temps de me mettre à quatre pattes, la position parfaite pour cette situation car la levrette ne peut être romantique, que je repartais de plus belle dans les aigus. Je jouissais de n’être qu’un vagin et il savait s’y prendre.


Je n’exagère pas quand je dis qu’il n’avait que faire de ma présence. J’en veux pour preuve qu’il n’a fait aucun cas pour me sodomiser. Il est sorti de ma chatte, a planté son sexe sur mon anus. Il en a fait deux ou trois fois le tour avec sa queue. Je ne croyais pas à ce moment qu’il allait me sodomiser, la délicatesse de la pratique demandant un assentiment préalable. Il m’a prise d’un coup. J’ai crié à cet instant, autant d’inconfort que de mécontentement. Au deuxième coup, j’étais confuse d’avoir aimé, au troisième, j’en voulais encore. Au quatrième, je ne voulais plus qu’il sorte de là, le criant de tous mes poumons en essayant de déchirer les draps de mes poings crispés de plaisir.


M’avoir fait jouir comme jamais m’a libérée d’une façon inattendue et excitante. J’avais accepté la sodomie comme n’importe quelle autre pratique, j’avais pris du plaisir en quelques instants. Il a attrapé mes cheveux dès le début mais une plus forte pression au bout de deux ou trois minutes m’a fait comprendre qu’il était temps que je me retourne. Installé entre mes jambes, moi au bord de l’asphyxie d’avoir tant crié, il a joui sur mon ventre. Quelques coups de poignet ont suffit pour qu’il se libère sur mon ventre plat et mes seins. J’ai découvert alors qu’il pouvait être bon de voir un homme jouir, de sentir son sperme sur son corps.


Je ne sais pas pourquoi mais je savais que cette fois-là, j’avais franchi un cap.


À aucun moment je n’ai été amoureuse de lui. Cela ne nous empêchait pas de baiser le plus souvent possible. Ces quelques semaines ont été comme une parenthèse enchantée dans ma vie. Il avait une libido déchaînée et je découvrais dans ma passivité un plaisir comme je n’en avais jamais connu. Il n’y avait pas un matin où je ne soulageais pas son érection matinale avec ma bouche. Nous avions vite eu nos habitudes. Il aimait me sodomiser dès que je rentrais du boulot. Il m’a prise en appui contre la porte d’entrée, dans la douche, sur le lit, la table de cuisine. Je vivais dans un petit appartement et j’aurais aimé avoir un palace rien que pour le nombre de pièces. Durant toute notre relation je suis restée assez passive, j’écoutais mon corps et mes sensations en fonction du moment, de la position, de son attitude. Lui se vidait les couilles et moi je faisais mon éducation sexuelle.


Au bout de quelques semaines, j’ai mis fin à notre histoire. Je suis assez mignonne et je n’imaginais pas avoir du mal à rencontrer un autre homme, un pour lequel j’éprouverais peut-être un peu de sentiment et avec qui je pourrais expérimenter les découvertes de mon corps. Et puis je commençais à me lasser d’être sodomisée tous les jours à la même heure et de lui tailler une pipe à chaque douche. Même la fellation matinale perdait de son charme.


L’amour, je ne l’ai jamais rencontré. J’ai rencontré certains hommes un quart d’heure, d’autres quelques semaines. Avec ceux-là, j’étais active, dominatrice mais pas dans le sens SM, je prenais juste les choses en main.




***********




C’est un peu avant la trentaine que l’idée de la prostitution m’est venue. J’avais besoin d’augmenter mes revenus pour éviter les ennuis et l’idée m’est passée par la tête. Je me suis dit que non, je n’allais pas me prostituer, devenir une pute juste pour être plus à l’aise ou pour ne plus recevoir de courrier de la banque. C’est vrai que les temps sont durs, mais tout de même. Je n’avais pas d’enfants à nourrir, juste besoin de m’en sortir un peu mieux.


L’idée est partie, revenue. Je n’osais croire qu’elle me traversait l’esprit et que surtout elle me dégoûtait bien moins que je ne l’aurais cru. J’ai fini par me dire que je pouvais le faire une fois, pour voir. Une petite annonce, un numéro de mobile prépayé, une chambre d’hôtel dans un truc miteux à l’écart de chez moi et j’aurais essayé. J’aurais baisé contre de l’argent. Peut-être qu’après ça irait mieux. C’est comme cela que je me suis convaincue que ce fantasme féminin, si seulement les femmes osaient le dire, aller devenir avec moi plus qu’un fantasme. Quant à savoir si je pourrais être à l’aise avec un inconnu, j’en avais croisé assez dans ma vie pour croire que oui.


Mon plan était facile à mettre en pratique et deux jours après avoir posé une annonce sur internet, j’avais déjà un client. J’ai eu de la chance avec le premier, c’était un client très occasionnel de la prostitution qui venait là pour tromper son célibat. Je l’ai pris en main, l’ai sucé, l’ai laissé se défouler en moi. Il y a vraiment pris du plaisir et s’il n’y avait pas eu ce petit cadeau en arrivant, j’aurais pu jouir moi aussi. Cela serait resté une baise classique et ça aurait été ça de pris. En fait, ma première passe ne changeait pas vraiment de mes coups d’un soir. S’en sont suivies deux ou trois confessions sur l’oreiller de sa part. Une histoire avec une ex, un truc classique. Lui venait aussi là un peu pour ça. J’aurais pu me dégoûter d’avoir couché pour du pognon mais non, cela m’a fait un peu bizarre mais rien de plus.


Je suis devenue une prostituée. Je suis consciente que mon activité est spécifique et que la façon dont je la pratique est privilégiée. Je ne suis pas une de ces filles de l’Est ou d’Afrique que l’on fait venir pour être traitées comme de la marchandise. Je ne suis pas une de ces filles que l’on baise à la chaîne sur les periph’s de certaines grandes villes ou dans des bordels chez nos voisins européens. Ça, c’est une prostitution forcée, que l’on doit bannir en condamnant non pas les filles victimes, mais les proxénètes. Mais ma façon de vivre, je l’assume et elle ne mérite pas le mépris qu’on lui voue régulièrement.


Mon annonce en ligne, les appels ont continué. J’avais quelques braves timides mais aussi de ces rustres qui ne se sentent bien que dans une levrette énergique pour ne pas dire un peu brusque. Je savais comment les manier pour ne pas être de la viande dans leurs bras. Ils n’étaient pas mes préférés mais pas les plus nombreux non plus.


J’avais rarement, très rarement, un orgasme. Dire que je les ai comptés sur les doigts de la main ne doit pas être loin de la vérité. Du plaisir à jouer avec les hommes, oui j’en ai eu. Même si la passe est assez mécanique, on ne doit pas avoir un problème avec le sexe pour s’adonner à cette activité. Les demandes un peu particulières permettaient de sortir de l’ordinaire, sans forcément toujours aimer.


Je continuais à fréquenter les hommes pour le plaisir, c’était meilleur avec eux, mais je me réservais quelques soirées pour mes clients. Au bout d’une année, j’ai pris une décision qui semblait folle mais qui me semblait pourtant couler de source. Je suis devenue une travailleuse du sexe à plein temps, abandonnant mon travail sans remords. Local professionnel, blog, site internet, tenues diverses, jouets intimes et bien d’autres choses encore ont constitué au fur et à mesure l’attirail de la parfaite prostituée en accord avec son temps. Jamais je n’ai vraiment remis en cause mon choix. Une fois lancée, tout s’est enchaîné sans que je prenne vraiment le temps d’y réfléchir. J’aurais peut-être mieux fait.


Environ trois fois par jour, je ne fais pas l’amour, je procure un orgasme à un public essentiellement masculin.


Cela ne m’empêche pas d’aimer, de vivre au quotidien, de profiter de la vie, d’avoir les mêmes angoisses que tout le monde.


Je fréquente un homme depuis maintenant plusieurs mois. Il connaît ma situation, non ce n’est pas un cliché à la Pretty Woman, et l’accepte. C’est plus difficile pour lui qu’il ne veut bien me l’avouer mais il sait que si je donne mon corps jamais je ne donne mon cœur. Ce n’est pas beaucoup plus facile pour autant. J’ai deux facettes mais je ne mens pas. D’un côté je suis la travailleuse du sexe, de l’autre je suis la femme. C’est le prix qu’il devra payer encore quelque temps pour m’avoir à lui.


D’un autre côté, il profite aussi d’une certaine façon de la situation. La fréquentation de mes clients m’a porté vers de nombreux jouets sexuels, des mises en scène, des pratiques qui ne sont pas fréquentes dans tous les couples. Je puise dans les fantasmes de mes clients pour faire varier ma vie sexuelle. Nous jouons parfois avec un ou une troisième partenaire. Je mets en scène une tenue d’écolière ou d’infirmière dévouée, je l’excite parfois jusqu’à ce qu’il me prenne dans des endroits inconvenants.


Une femme amoureuse est une aussi une femme désireuse. Parfois, tout simplement, je me blottis contre lui, il s’introduit délicatement en moi et me câline jusqu’à ce que nous soyons repus tous les deux.


Je sais aussi que le lendemain en fin de matinée, je me ferais prendre par Germain, un petit retraité de 64 ans. Il est veuf depuis quelques années. Il est bien brave, il me prend à quatre pattes. C’était la position préférée de sa femme. Il n’a plus le cœur d’en rencontrer une autre pour finir sa vie en douceur mais a encore des besoins corporels. Alors il va me secouer quelques minutes avec sa bite toute molle, va vider deux ou trois gouttes dans son préservatif. Les trois-quarts d’heure restants, il me parlera tantôt avec le sourire, tantôt avec de la nostalgie de sa femme, de leurs vacances, de nuits endiablées qui ont eu lieu il y a 40 ans. Je vais l’écouter, le faire parler, le réconforter. Certes, il aura introduit son pénis dans mon vagin, il aura laissé un brin de sa semence au fond du caoutchouc, mais surtout il aura parlé quand ses hormones se seront tues. C’est cela aussi, être une professionnelle du sexe.


C’est vrai qu’ils ne sont pas tous comme lui et certains ne viennent que pour me baiser ou assouvir une envie. Mais la très grande majorité est courtoise, polie et sûrement plus attentionnée envers ma personne que ceux qui m’ont baisée durant mes jeunes années.


Rien ne me destinait à vendre mes talents sexuels. J’ai eu un jour un déclic qui m’a libérée vis-à-vis du plaisir. J’ai appris à le prendre sous toutes ses formes. Cela ne voulait pas dire irrémédiablement que j’allais le monnayer. Je l’ai fait et, à mes yeux, je ne suis pas plus vénale que celle qui, mariée ou non, légitime ou non, fait la promesse puis s’exécute d’une pipe contre un cadeau ou une faveur, que celle qui se fait offrir le restaurant avant d’ouvrir les cuisses alors qu’elle ne veut que cela.


Chaque femme a fait cela au moins une fois dans sa vie, plus ou moins consciemment. Est-ce différent de ce que je pratique ? Accepter un restaurant de la part du beau brun par qui l’on veut se faire prendre, une pipe contre un cadeau, des cuisses écartées pour un remerciement, tout cela n’est qu’une forme d’échange entre un plaisir sexuel et une contrepartie.


À lire les confessions d’une pute, j’en suis toujours une à vos yeux, vous auriez aimé plus de trash, plus de sexe. D’une fille coincée devenue facile puis prostituée, vous auriez aimé plus de pipes, de parties à trois et d’éjaculations faciales sur deux lesbiennes. Ce sont des confessions, pas un film porno à regarder sur internet, ce n’est pas la même chose. Il est vrai que j’aurais pu vous en raconter plus mais, je vous jure, avec youporn, vous aurez l’image et le son.


Pourquoi je viens vous raconter tout cela ? Je ne le sais pas exactement moi-même. J’avais besoin que cela sorte, que je défende mon statut. Il fallait que je vous dise, à vous toutes les mères coincées qui vous vous caressez en lisant quelques nuances de Grey qu’il n’y a pas un vaccin pour ne pas devenir ce que je suis aujourd’hui. Ma gourmandise ne fait pas de moi une prostituée. J’en suis devenue une et prenez garde pour vos filles. Quant à savoir pourquoi j’ai choisi revebebe pour venir raconter mon histoire, c’est parce que je ne savais pas quoi faire de ma confession alors même que je ressens le besoin de la partager. J’espère pouvoir trouver ici des gens ouverts sur le sexe.


N’hésitez pas à venir partager sur mon adresse, en nom d’auteur, ou par mp.


Je ne suis pas une pute, je suis une travailleuse du sexe.


Amandine, le 04-01-2014