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2995
Temps de lecture estimé : 12 mn
20/01/15
corrigé 09/06/21
Résumé:  Amis lecteurs, vous trouverez ici trois textes à la provocation retenue, ciselés pour votre seul plaisir...
Critères:  grossexe neuneu vacances campagne magasin cérébral voir nopéné nonéro
Auteur : Collectif Antilogies      Envoi mini-message

Collection : Antilogies
Provocations retenues

La collection « Antilogies » regroupe des textes courts, proposés par un panel d’auteurs recomposé en fonction du sujet « antilogique » mis en ligne sur le forum Revebebe durant le mois en cours – tout membre peut soumettre son ou ses sujets d’antilogies.

Tous les lecteurs peuvent avoir accès au forum pour participer – ça se passe dans l’espace public !


Pour en savoir plus, c’est dans le forum "Concours et jeux d’écritures", FOIRE AUX QUESTIONS – LES ANTILOGIES, COMMENT FAIRE … ?



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Septembre - Décembre 2014 – Provocation retenue –




Sommaire





La petite postière


par OlivierK




C’était la petite postière, si comique sous son gros casque rose. Le moteur de son scooter hachait doucement l’air tiède du matin. Je ne fanais pas, en réalité, je mettais en petits tas l’herbe de ma pelouse que je venais de tondre.



Elle a souri. Elle a coupé le moteur de son scooter bleu.



Elle fouillait dans sa sacoche. C’était le livre que j’attendais.



Elle n’avait pas de stylo. En fait, elle en avait un dont l’agrafe dépassait de la poche de son blouson. « Mais il est peut-être hors service… » ai-je pensé en rentrant chez moi. Elle me suivit.



J’avais signé. Elle ne partait pas.



Elle l’a enlevé et l’a posé sur la table. Une cascade de cheveux blonds ! Et un sourire, et un regard d’un bleu…



Elle s’est posée délicatement sur une des chaises de la cuisine. Elle a déboutonné son blouson, elle a croisé ses jambes. Sa jupe bleu foncé était assez courte pour que je voie de beaux genoux, bien lisses, et même un savoureux morceau de cuisse.



Puisqu’elle semblait me draguer, pourquoi ne pas tenter ma chance ? Je suis un retraité de fraîche date, et les femmes… enfin, ça s’est toujours bien passé, entre moi et les femmes. Certes, la dernière est partie récemment, mais…



Elle m’a suivi dans le salon.



J’ai pensé que même si je prenais son assurance à la con, elle ne coucherait pas avec moi. Alors je lui ai dit que je n’avais pas besoin d’assurance-décès, étant immortel. Pourquoi immortel ? Parce que j’écris des bêtises publiées par Rêvebébé, qui vaut bien l’Académie Française, à mon humble avis.



Et elle a enfourché son scooter, à défaut de mon corps un peu vieux peut-être mais encore opérationnel. La preuve, je me suis branlé en pensant à la jolie postière. Inutile de te donner d’autres détails, tu connais ça, hypocrite lecteur, mon semblable, mon frère.



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Albert


par SophieF



Les cuisses, les cuisses nues, le cul moulé par un trop petit short de toile, le cul qu’elles balancent en marchant… Et leur rire quand elles se retournent, avec les courgettes qu’elles ont choisies en pouffant parce qu’elles lorgnaient mon bas-ventre.



Voilà ce qu’elles se demandaient à mi-voix pour que je l’entende. Et au moment de payer elles se sont penchées pour fouiller dans leur porte-monnaie, et pour que je voie leurs seins, leurs seins bronzés par le soleil, leurs seins polis par tant de caresses…



Elle rit, la patronne, et lui tape sur l’épaule et même parfois sur la fesse. Elle a chaud, elle s’évente avec un bouquet de persil et elle déboutonne son corsage.



Bien obligé, elle lui met sous le nez son soutien-gorge rose avec cette vilaine dentelle tout en haut, et les gros globes dessous avec les tétons qui pointent sous le tissu trop usé. Lui qui préférerait tellement les petits seins si mignons des deux filles de tout à l’heure…





Je me trompe peut-être, mais faut voir comme il me regarde, Albert ! Et faut voir aussi sa grosse patronne qui se fait tripoter par son mec, devant lui, lui si timide, lui qui n’ose rien. Il bande pourtant, ça se voit sous son jean quand il me voit choisir les courgettes en les caressant comme si c’étaient des bites. Il bande en voyant mes seins se balancer sous ses yeux, il bande gros et ferme et il se jetterait bien sur moi, Albert…


Chloé l’allume aussi mais elle dit que c’est une brute, un animal. Vais-je lui citer Baudelaire, qui affirme que seule la brute baise bien ? Qu’elle me le laisse, et tout ira à merveille. Devant lui je dirai à Chloé, demain matin, que nous irons à la plage dans l’après-midi et que nous nous ferons tous les garçons qui viendront nous rejoindre. Il viendra, lui, ses grosses couilles à l’étroit sous son slip de bain. Je lui dirai de s’approcher, que je ne vais pas le manger, pas tout de suite… Non, il ne faudra pas l’effaroucher, je lui dirai de se mettre à côté de moi, que je le vois au marché tous les matins, et que je le trouve… gentil.


Gentil ? Non. Et je ne peux pas dire mignon, c’est une brute, comme dit Chloé. Chloé qui nous laissera seuls, c’est une affaire entendue. Nous irons dans l’eau. Faire mine de me noyer ? Les maîtres-nageurs interviendraient, et il ne sait peut-être même pas nager, Albert. J’ôterai le haut de mon bikini, il verra mes seins. Il n’osera pas les toucher. Alors j’aurai très mal au dos, à cause d’un faux mouvement en me baignant. J’aurai donc besoin d’un massage, dans ma cabine en haut de la plage. Il y viendra avec moi, je serai couchée sur le ventre, la porte de la cabine sera fermée.



Il glissera ses mains sur mes fesses. Je l’encouragerai :



Non, je ne pourrai pas dire ça, ce sont des battoirs, ses mains. Je me retournerai.



Non, pas possible. Simplement, pendant qu’il me massera le dos, je me soulèverai un peu en m’appuyant sur mes avant-bras, ses mains alors dériveront sur mes seins. Puis je lui dirai… Non. J’avancerai, moi, une main vers son bas-ventre, et je saisirai son membre démesuré. Je ne vais pas le sucer, bien sûr, il ne faut pas exagérer. Une petite branlette et hop. À condition qu’il chatouille mon clito… Mais il ne doit pas savoir faire.


Et s’il me viole, dans cette cabine ? Olivier aura trop de peine, et ce sera encore une fois de ma faute, selon



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Dessins contre des seins


par Hidden Side



Au fond de la grande salle presque vide, le jeune homme blond était penché sur sa feuille avec une concentration inaccoutumée chez ses camarades d’infortune. Céline consulta la montre plaquée or à son poignet, dernière folie de Christian, son copain. Dans un peu moins de trente minutes, ce serait enfin le début du week-end et les retrouvailles avec son Adonis de province.


Mais pour l’heure, en ce glacial et interminable après-midi de janvier, elle se retrouvait une fois de plus à jouer les gardes-chiourmes pour lycéens collés. Plus qu’un dans la classe, à présent, en train de terminer ses quatre heures de retenue. Comme à son habitude, Céline éprouvait l’impression d’être punie, elle aussi. Elle, la toute jeune CPE nouvellement nommée dans ce lycée de ZEP, toujours en butte au bizutage de ses collègues. Ces moments étaient d’un ennui mortel.


Céline avait depuis longtemps terminé son magazine, y compris les trois pages de mots fléchés. Elle se leva donc sans bruit, s’étira, avant de se diriger vers le fond de la classe et cet ado aussi passionnément assidu qu’étrange.



À peine avait-elle lancé cette boutade que le grand dadais rabattait la couverture du bouquin, masquant le fruit de son travail.



C’était au tour de Céline d’avoir le rouge au front. Elle tendit la main vers l’impertinent, dans un geste qu’elle espérait empreint d’une sereine autorité. Ce devait plus ou moins être le cas, car le garçon lui passa sa feuille après une courte hésitation. Un éclair de défi flamboyait dans ses yeux clairs.


Céline abaissa lentement le regard sur le brouillon noirci. Comme elle s’y attendait, ce n’était ni des calculs ni des équations qui s’étalaient sur la page. Elle s’était assez vite habituée aux graffiti cochons grossièrement esquissés par les lycéens, pour la plupart en total manque d’imagination. Ça allait des sempiternels phallus en érection aux femelles en chaleur, dont les larges cuisses et les vagins béants ne s’approchaient que rarement des proportions anatomiquement raisonnables chez une femme.


La jeune CPE fut d’autant plus surprise de découvrir le croquis qu’on lui tendait. Le trait était sûr, parfaitement crayonné. La scène, très crue, n’était pourtant pas pornographique. Avec les reportages en boucle sur la tuerie de Charlie Hebdo, ce style alerte ne lui était pas inconnu. Elle avait sous les yeux un hommage à Charb, représentant le plus célèbre de ses personnages, celui qui lui avait valu ce destin funeste : le prophète Mahomet.


Le prophète, immense, colossal, était en train de… déféquer sur un village, où s’agitaient de minuscules silhouettes armées de fusils et de lance-roquettes, embourbées dans la crotte céleste. Sur le cartouche on pouvait lire :« Je conchie Boko Haram ! »



Depuis une semaine, les heurts étaient quotidiens entre pro et anti-Charlie. Des débats houleux émaillaient les récréations et avaient déjà donné lieu à plusieurs bagarres où l’on s’écharpait qui pour le respect de la liberté d’expression, qui pour l’honneur du fondateur de l’Islam.



Le jeune caricaturiste lui tendit une autre feuille, où cette fois était représenté un curé en peine action, debout devant un confessionnal, une bonne sœur agenouillée à ses pieds. Nettement plus réaliste, le dessin évoquait le style d’un Milo Manara ou d’un Gotlib période « Rhaa Lovely ». La religieuse, uniquement vêtue de sa large coiffe, était enceinte jusqu’aux yeux, ses lourds tétons aux pointes gorgées de lait reposant sur la rotondité de son ventre imposant. Elle avait une main glissée entre les cuisses et se pistonnait furieusement. De l’autre, elle empoignait les couilles du prêtre, dont la bite disproportionnée lui déformait la bouche. La malheureuse regardait néanmoins son partenaire avec une adoration béate. Une bulle faisait dire au curé : « Ne faiblissez pas, ma sœur ! Vous serez bientôt lavée de tous vos péchés… »


Ça manquait certes de finesse, mais la qualité d’évocation du croquis était remarquable. Aux yeux de Céline, chaque détail rehaussait l’érotisme de la scène. La délicate crispation des doigts de la religieuse sur les testicules pléthoriques du prêtre, la cambrure prononcée de ses reins en contre-point de son ventre démesuré, le rictus de la pauvre femme, ravie d’être enfournée jusqu’à la gorge. Céline serait morte de honte plutôt que de l’avouer, mais cette caricature l’émoustillait atrocement.



Le cœur de Céline se mit à battre la chamade. Avait-elle bien entendu ? Ses seins contre des dessins ?


Elle aurait dû se mettre en rogne, emmener directement ce pervers chez le proviseur… Mais au lieu de faire flamber sa colère, l’effronterie du gamin fit grimper son excitation. Était-ce l’effet du croquis où la nonne se défonçait la chatte tout en pompant son amant consacré ? Probablement.


Céline avait toujours admiré les artistes, appréciant par-dessus tout le dessin érotique. Et il était clair que dans ce domaine, ce jeune homme était doué, très doué ! Elle imagina des barbares incultes en train de lui briser les doigts pour l’empêcher d’exercer son art, au nom d’Allah ou de la décence chrétienne. Impossible : elle ne pouvait laisser faire cela !



Elle l’emmena avec elle dans les sanitaires des filles, qu’elle verrouilla d’une main tremblante. « Qu’est-ce que je suis en train de faire ? Je deviens folle ou quoi ? »


Puis, sans se laisser le temps de réfléchir, elle fit passer son pull à col roulé au-dessus de sa tête, ferma les yeux et dégrafa son soutien-gorge, laissant sa magnifique poitrine exploser à la face du monde… et en l’occurrence, à celle d’un jeune homme blond concupiscent. Honteuse et frémissante, Céline sentit un souffle glacial caresser ses tétons, qui se mirent aussitôt à bander. Elle n’osait pas ouvrir l’œil, de peur d’affronter le regard du garçon. Dans le même temps, elle coulait sans retenue.


Que faisait-il ? Allait-il lui toucher les seins ? Mortifiée, elle se rendit compte qu’elle en mourait d’envie. Elle imaginait des mains avides se tendre vers ses globes pour les pétrir, se glisser sous sa jupe, écarter sa petite culotte et caresser sa fente trempée. Céline s’adossa contre le mur des toilettes, rejetant la tête en arrière et porta les mains à ses nichons, autant pour les couvrir que pour les malaxer elle-même.


Pendant ce temps, elle entendait des drôles de crissements, comme une petite souris en train de courir sur du papier. Elle se détendit soudain : il était en train de la « croquer » en pleine action, afin d’emporter avec lui l’image de son abandon incompréhensible. Peut-être même se branlerait-il plus tard, en la regardant se toucher les lolos…


Peu de temps après, la porte des sanitaires claqua sur des bruits de pas qui s’éloignaient. Céline rouvrit les yeux. Il était parti sans un mot, sans un geste déplacé pour profiter de sa faiblesse passagère. À ses pieds, les deux caricatures dévoilées tout à l’heure.


Elle montrerait peut-être celle de Boko Haram à Christian. Quant à l’autre, elle comptait bien la garder pour elle seule…



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