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n° 16634Fiche technique10460 caractères10460
Temps de lecture estimé : 7 mn
11/02/15
corrigé 09/06/21
Résumé:  Chaque semaine, retrouvez Simon Brodsky pour sa chronique parlant de l'érotisme à travers le monde, à travers le temps, et même... à travers l'espace !
Critères:  sexshop vidéox jouet nonéro délire -revebebe
Auteur : Brodsky      Envoi mini-message

Collection : Chroniques brodskyennes
"Et toi, bébé, à quoi tu rêves ?" - Le sex-shop


— Le sex-shop —





Elle m’avait dit de la regarder dans les yeux. Tu parles… Elle était juste en train de m’hypnotiser comme le serpent du livre de la jungle.



Je posai mes lèvres sur les siennes, doucement… quand elle me mit la main au paquet. Forcément, ce qui s’est passé après… Ben, je vous raconterai une autre fois, parce que c’est pas l’objet de cette chronique, ô lecteurs de mon cœur. Et puis, j’ai un nombre de signes imposés : alors pas question que je vous raconte en trois lignes un truc qui a duré plus de quatre heures et qui m’a laissé totalement éreinté.

Elle était en train de se recoiffer quand je lui ai demandé, quand même :



Et elle disparut.



_____________________________________




Et donc, ce matin :


SALUT LES BRANLEURS, ici Brodsky qui vous parle des studios Rêvebébé pour sa chronique hebdomadaire : « Et toi, bébé, à quoi tu rêves ? »

Branleurs, c’est le mot approprié ici, je crois ? Et branleuses aussi… Pour ces dernières, je vais vous faire ma voix de velours durant mes trois petites minutes d’antenne, ordre de la Direction qui ne recule devant rien pour faire grimper… l’audience de la station. Mais pas la peine de m’envoyer vos lettres d’amour, mes chéries : le courrier est trié, et elles n’arriveront jamais jusqu’à moi. Donc, vous n’aurez droit qu’au sextoy durant cette émission, et justement, les sextoy, ce sera l’objet de cette première chronique. Pour vous, mes chéries, je me suis immergé durant trois jours dans le monde forcément glauque de ces incroyables joujoux pour adultes.


Donc, direction le sex-shop de la gare du Nord (je préfère éviter celui de mon quartier, vu que la nana qui tient ça, hein, je la croise à l’église tous les dimanches matin). Pour le glauque, là, on est servi.


J’’entre dans l’antre du vice… Évidemment, c’est tenu par des Chinois, et à l’intérieur ça sent bizarre. Une odeur que j’arrive pas à définir… Entre le cuir propre et les nouilles sautées. Et franchement, la déco donne une furieuse envie de se tirer, mais pas sur la tige.


Je commence à faire le tour, vite fait, espérant trouver un petit truc à embarquer discrètement, mais pas facile de se repérer. Il y a une grande allée consacrée aux DVD pornos, répertoriés selon les genres… Ça donne la nausée. Même moi, je pensais pas qu’il pouvait y avoir autant de déviants côté quéquette. Je vous fais un listage rapide : sodomie, travestis, transsexuels, SM, bondage, uro, scato, zoophilie (avec au choix : chiens, chats, chevaux, scarabées…), nains, et j’en passe. Franchement, pas excitant pour 2 euros… Je regarde les prix : 150 euros en moyenne. Ça fait cher la branlette, vous trouvez pas ? Y a même un rayon occasions, pour les sans-dents… Mais là, je m’arrête même pas. Parce que « occasions », ça veut dire que quelqu’un les a eus EN MAINS avant vous, mes trésors… Or, que fait-on habituellement avec ses mains quand on regarde ce genre de machin ? Question : se sont-ils LAVÉ LES MAINS avant de ranger le DVD ? Pas sûr.


Je change de rayon ; et là, je tombe sur un truc qui m’a toujours fasciné : un canard en plastique. Un bête canard qui ne fait même pas coin-coin, tout jaune et tout moche, vendu 95 euros. Bordel, quand je pense que j’avais le même quand j’étais petit et que ma maman me le donnait pour que je puisse jouer dans mon bain ! D’où toutes ces questions qui arrivent en vrac : pourquoi dépenser ici 95 euros quand je peux avoir le même pour 1 euro cinquante chez Carrefour ou la Foirfouille ? Pourquoi MON canard en plastique disparaissait-il entre deux bains ? Ma propre mère… ? Et puis surtout : à quoi ça sert, ce putain de canard ?


Rayon d’à côté, celui des godemichés… Mon Dieu ! Y a des tailles… je savais même pas que ça existait. Je m’arrête éberlué devant un truc qui doit servir aux éléphants, lorsque soudain je me sens observé. Je me retourne… Un grand Black me regarde avec insistance et me fait un énorme clin d’œil en passant rapidement la langue sur ses lèvres… Je trace à toute vitesse dans le rayon suivant.


Ah, enfin… Les poupées gonflables. Pas géniales apparemment… J’ai du mal à imaginer ce que ça peut donner une fois mises en service ; mais de toute façon, moi qui suis un cérébral, je me vois pas grimper sur une espèce de truc en plastique qui ressemble pas à grand-chose, même pour les besoins du reportage que vous réclamez tous…



Je me retourne en sursautant, et je me retrouve nez à nez avec… un écrivain connu de ce site, que mon éthique personnelle m’interdit de dénoncer.



Je regarde de plus près la poupée qu’il m’a désignée. Elle s’appelle « Maîtresse Sandra », vaguement peinte en rouge et noir, avec un petit bouton sur le poignet pour déclencher la voix. Une poupée gonflable qui parle ! Je me dis que, bon, au point où on en est… Je prends le paquet et je passe à la caisse, avec la furieuse envie d’en finir au plus vite.

Là, le Chinois essaie de me refourguer le reste de sa camelote :



Je finis par payer et par sortir de ce lieu abominable tandis que Radagast continue sa recherche de documentation en sifflotant.


Arrivé chez moi, je ferme les volets de ma chambre et commence à déballer mon carton. Je gonfle la poupée et… bof… franchement les enfants, ça donne pas envie. Je vois vraiment pas comment je vais pouvoir réveiller mon oisillon avec ce truc. Je me dis que peut-être, avec la voix… Je regarde la notice. Il y a deux niveaux possibles, un soft, et un hard… Je branche le soft :



Je coupe tout de suite… Pas d’imagination. C’est dommage, la voix était pas mal… Je me dis que le hard, peut-être… Je mets en marche :



Panique dans ma piaule, mes cocottes, l’impression qu’une panzerdivision vient bombarder l’immeuble… Non, mais là, ce n’est même plus du vice : ça relève directement de la psychiatrie !

Destination immédiate de la poupée : le vide-ordures…


Voilà, mes agneaux… C’était Simon Brodsky, en direct des studios Rêvebébé pour votre chronique hebdomadaire. Il est l’heure à présent de vous préparer pour la messe de 11 heures, à la sortie de laquelle un car sera à votre disposition pour aller tous ensemble à la kermesse de la paroisse.


C’est moi qui serai au volant, et nous chanterons des chansons paillardes, ambiance garantie :


« Les saints et les anges

Et le voisin du d’ssus

Quand ça leur démange

Se grattent le trou du c..

Avéééé, avéééé,

Avé le p’tit doigt… »