Une Histoire sur http://revebebe.free.fr/
n° 16658Fiche technique9596 caractères9596
Temps de lecture estimé : 6 mn
25/02/15
corrigé 01/06/21
Résumé:  N'en déplaise à Marx, ce n'est pas l'économie qui fait tourner le monde..
Critères:  nonéro délire humour -revebebe -historiqu
Auteur : Brodsky      Envoi mini-message

Collection : Chroniques brodskyennes
"Et toi bébé, à quoi tu rêves?"- Le cul, moteur de l'hitoire


— Le cul, moteur de l’Histoire de l’Humanité —




Salut les branleurs, et surtout merci à vous toutes, mes chères branleuses, qui m’avez envoyé ces dizaines de messages vraiment gentils suite à l’agression de ma nouvelle « Modern’ Art » par un nabot. Mais s’il vous plaît, mes zamours, ne vous mettez pas dans des états pareils. Même MOI, je peux écrire une merde quelquefois. Même MOI je peux mériter un 2, et n’importe qui (bon là, en l’occurrence ce serait plutôt n’importe quoi) a le droit de me dire franchement ce qu’il pense de ce que j’écris. C’est fait pour ça, les forums littéraires, non ?


Les notes pourries sont aussi intéressantes que les autres, parce que normalement, elles sont accompagnées d’un commentaire qui explique le point-de-vue du critique. Là, le commentaire était tellement succinct que je me suis dit « Cool, Brodsky, tu as là affaire à un grand écrivain, la crème de la crème de la crème, qui t’invite à progresser dans le domaine de l’écriture en lisant une de ses œuvres immortelles. » Je suis donc allé voir ce qu’il écrivait… Et j’ai trouvé : RIEN.


Donc, on résume, mes chéries : pas d’explications, pas de textes pour comparer… C’est donc quelqu’un qui n’a rien compris, ou qui me connaît personnellement et avec qui je me suis frité ailleurs… On ne va pas se mettre la rate au court-bouillon pour ça, hein ? Laissons-le s’exprimer, ça lui fait sûrement du bien, et moi, ça va m’amuser un peu… Allez, l’incident est clos.


Ah, je sens le vibreur de mon téléphone à l’intérieur de ma poche de pantalon. Je vous demande quelques secondes…



Clic. Bip - bip - bip…


Euh… Bon, on va reprendre notre chronique, mes za… les filles…


Donc, aujourd’hui, je vous propose de faire un point rapide sur la manière dont le cul dirige depuis toujours l’Histoire de notre planète pas nette.

Contrairement à Marx qui prétendait que tout découlait de l’économie et de la lutte des classes, je suis convaincu que c’est cet enfoiré de Freud qui avait raison (pour une fois) et que les grands événements de l’Histoire de l’humanité ont été dictés par notre libido. Pourquoi ? Parce queue…


Premier exemple, pioché au hasard dans l’Antiquité : Antoine et Cléopâtre.

Lors de l’affrontement final entre l’empire d’Occident mené par Octave (futur Auguste) et l’empire d’Orient mené par Marc-Antoine, la force, l’intelligence, la noblesse auraient dû voir la victoire du second. Mais… Marc-Antoine est totalement sous le joug amoureux de Cléopâtre qui l’oblige à combattre les armées d’Octave à Actium, sur l’eau… Or, si Antoine est de loin le plus brave et le plus grand général du monde sur terre, il est un piètre marin. Mais que ne ferait-on pas pour l’amour de sa belle… La bataille aura donc lieu sur mer, et Antoine prendra la branlée la plus fameuse de toute l’histoire des guerres navales.

Bon, la mort héroïco-tragique de nos deux amoureux leur permettra d’entrer dans la légende, n’empêche que… le sort du monde et de l’Empire romain d’Orient a basculé juste parce queue…


Autre grand événement dont on nous a rebattu les oreilles depuis notre tendre enfance… La nuit de la Saint Barthélémy.

Non, Catherine de Médicis n’était pas un monstre de malfaisance. Non, Charles IX n’était pas si sot que les historiens se sont complus à le décrire… Eh oui, le mariage entre la reine Margot et Henri de Navarre était une excellente idée pour établir la paix dans le royaume de France… Sauf que, le Duc de Guise était amoureux fou de Margot.


Certains prétendent qu’il aurait déclenché le massacre afin d’établir son pouvoir une bonne fois pour toute. Peut-être l’a-t-il pensé réellement, mais il s’agit de toute façon d’une faute politique dictée par son adoration aveugle de la belle Marguerite. Puisque la conséquence de tout cela c’est qu’Henri III lui préfèrera Navarre pour lui succéder. Quel historien sérieux osera un jour affirmer que le massacre de la Saint Barthélémy n’est en réalité que le coup de sang d’un amoureux blessé qui a perdu tout jugement en apprenant que celle qu’il aimait allait partager la couche d’un Navarrais qui se lavait une fois par mois et qui sentait l’ail ? Relisez donc les événements à la lumière de mes fulgurances mes ché…res amies, et vous comprendrez mieux ce que je veux dire.



Restons deux minutes sur la mort du Vert-Galant… Ravaillac, enfoiré, fanatique, etc. On sait tout ça, bien sûr. Mais sait-on à quoi ce brave maboul nous a fait échapper ? Rien moins qu’à une guerre que ce vieux satyre couronné d’Henri IV s’apprêtait à déclarer à l’Espagne sous prétexte qu’elle abritait un mari soucieux de la vertu de sa jeune femme de seize ans dont notre promoteur de la poule au pot voulait faire sa maîtresse… Et c’est en se rendant chez Sully afin de préparer la guerre qu’il fut assassiné…



Mais mon histoire préférée, la plus rocambolesque sans doute, concerne la naissance du roi de France le plus célèbre, qui sans doute n’aurait jamais eu lieu sans certains… expédients.

Louis XIII aimait les hommes, chacun le sait aujourd’hui. Et la pauvre Anne d’Autriche (drôle de nom pour une Espagnole) était bien malheureuse. Or, un jeune Italien faisait à cette époque partie de la cour du roi, présenté au couple royal par Richelieu. Cet homme, c’était Mazarin… Rapidement, la reine en tombe amoureuse, au point que pour d’obscures raisons, Mazarin est rappelé d’urgence près du pape.


La France est désespérée, la reine n’arrive pas – et pour cause – à avoir cet enfant qui permettrait au pays d’éviter des affrontements en cas de disparition du roi. Soudain, tout se précipite… Le roi part à la chasse et prévoit de dormir à Saint-Germain. Comme par hasard, la reine s’y trouve également et le couple royal passe enfin une nuit ensemble. Toujours par hasard, le roi réussit on ne sait comment à « saillir » sa femme… et cette unique saillie suffira à donner naissance au futur Louis XIV. Alléluia, le bon peuple y voit là la volonté divine…


Mouais…


Et le Mazarin revient en grâce à la cour. Et il devient le parrain de l’enfant. Et Louis XIII sur son lit de mort supplie sa femme de le garder comme Premier ministre. Et Anne épousera le beau Giulio en secret… et ce dernier s’occupera du petit roi jusqu’à sa mort… allant jusqu’à empêcher sa nièce, Marie Mancini, d’épouser Louis (de la part d’un type réputé pour faire son profit de tout… encore une sacrée énigme, qui ne s’explique que par une sorte d’affection paternelle bien étrange…)


Je sais, je sais… Voilà une lecture de l’Histoire un peu différente et peu déférente de ce que l’on ne vous enseigne plus à l’école, mes zam…ies. Mais les faits sont têtus… Et surtout, ils sont constants. Croyez-vous par exemple que notre actuel président le serait devenu sans l’amour que lui prodiguait la maîtresse qu’il a fini par répudier ? Croyez-vous que sa popularité serait tombée si rapidement sans la terrible vengeance du cœur blessé de cette dernière ? Sans compter que c’est encore à cause d’une histoire de cul que l’ancien président du FMI lui a laissé le champ libre…


Le cul, comme seul et unique moteur de l’Histoire de l’Humanité… Il y a du tragique là-dedans. Ce petit con d’Eros qui balance ses flèches mortelles avec les yeux bandés… Des flèches qui percent nos cœurs et nous font tomber en amour, déclenchant des histoires abracadabrantes, totalement folles et, somme toute, sans lesquelles nos vies seraient complètement insipides.


Bon, on me fait signe qu’il est temps que je rende l’antenne… Je serais bien resté un peu plus longtemps mes zamours, mais on se revoit la semaine prochaine.


C’était Simon Brodsky, à l’antenne de Rêvebébé pour sa chronique hebdomadaire « Et toi, bébé, à quoi tu rêves ? »