Une Histoire sur http://revebebe.free.fr/
n° 16690Fiche technique47782 caractères47782
Temps de lecture estimé : 28 mn
12/03/15
corrigé 09/06/21
Résumé:  Sonia profite de sa matinée libre pour courir les boutiques. C'est son plaisir. Mais il existe d'autres plaisirs, qu'un charmeur voudrait lui faire découvrir, à elle la femme fidèle et croyante.
Critères:  fh fplusag vengeance chantage fellation pénétratio fsodo yeuxbandés confession
Auteur : Viona  (Une partie de moi est dans ce texte)      
Jeudi libre

Cette année c’est le jeudi, du matin jusqu’à 15 h. Le principal du lycée où j’enseigne s’arrange pour fournir à chaque enseignant une demi-journée, au moins, de libre pour faire ce qu’il veut. Mais attention, c’est en échange d’une disponibilité totale le reste du temps, ne pas compter nos heures et assurer un vrai service aux enfants qui sont en échec scolaire. Ce n’est peut-être pas très « légal » mais ceux qui acceptent le deal y trouvent leur compte et depuis cette organisation, les résultats scolaires sont en nette hausse.


Donc, moi c’est le jeudi matin. Le jeudi, car je n’ai pas d’enfant. Mon plaisir c’est d’aller au centre-commercial « La ***** 2 ». Le matin, c’est assez calme et les vendeuses sont disponibles. En réalité, je suis loin d’acheter à chaque fois, mais le plaisir est plus dans l’envie que la possession. Je pourrais m’offrir bien plus, mon mari en a les ressources par son job de chef d’entreprise, mais je refuse de dépendre de lui pour mes envies. Et un salaire de prof ne permet pas de choisir les marques de luxe. Mais quelle importance ? Le désir suffit !


Ce matin, je suis allée au ciné. J’ai cédé au mirage du film à la mode, celui tiré du livre à succès et qui attire les foules. Pour les amateurs, il suffit de dire : « Cinquante nuances… » et vous entrez dans ce monde du porno soft. Je n’ai pas lu le livre. Il suffit qu’on me rabâche les oreilles avec un truc pour que je fasse un blocage. Même chose pour le film. J’ai résisté trois mois, mais comme je ne veux pas paraître inculte auprès de mes amies ou collègues, j’ai fini par me faire la séance de 10 h.


Quoi dire ? Ce n’est pas un chef-d’œuvre, mais je reconnais que certaines scènes sont intéressantes. Mais ce que je ne comprends pas, c’est le battage sur cet érotisme particulier. On dirait que nous vivons dans un monde austère, alors que sur les murs s’affichent des corps dénudés et des suggestions presque plus osées. Mais aussi, je ne comprends pas pourquoi tant de bruit pour des foulards, des menottes et des scènes qui proposent la soumission comme un moyen extraordinaire pour atteindre le plaisir et la jouissance du corps.


Moi, je n’ai pas besoin de cela. Merci, avec mon mari, si nous avons une sexualité classique, éprouvée au fil des années, ce n’est pas moins très agréable. Je ne vois pas, waf ! waf ! que je suis drôle, en quoi un foulard et le reste peuvent transcender ces moments. Il existe déjà plein de sextoys pour aider si nécessaire.


Avant la foule, je vais m’installer à ma pizzeria préférée pour profiter du buffet. À mon retour, la table à côté est occupée.



D’habitude, ils sont par paquets, bruyants, se vantant de mille choses. Pour eux, la paperasse est reine et le chef, un nul. Mais l’homme m’a abordée avec politesse, au moins je lui dois une réponse polie :



Que n’avais-je dis !



Merde, je suis tombée sur un dragueur.



Il se lève pour aller se servir. Je ne peux m’empêcher de suivre des yeux cet importun alors qu’il va au buffet. Il est pas mal d’ailleurs. Comme il a laissé sa veste à sa table, quelle confiance, j’ai tout le loisir d’examiner sa carrure. Malheureusement son pantalon de costume ne me permet pas de contempler ses fesses.


Arrête Sonia, me dit une petite voix au fond de mon esprit. C’est toi qui mate les hommes maintenant ?


Heureusement mon voisin revient. Mais le silence n’aura duré qu’un instant.



Pas de doute, c’est un dragueur et il doit penser qu’une femme seule qui va voir ce genre de film est en manque ou disponible. Il me faut clore définitivement son assaut.



Le ton est assez sec et fort pour qu’il comprenne de ne pas aller plus loin. Heureusement, il a un minimum de savoir-vivre et nous continuons notre repas chacun de son côté.


La semaine suivante, le mercredi soir, mon mari me propose de passer à son travail. Ils fêtent le départ en retraite d’un collaborateur que j’ai déjà eu l’occasion de rencontrer et que j’apprécie.

J’arrive alors que la cérémonie est terminée et que tout le monde entoure le buffet. Je tombe aussitôt sur le retraité que je salue. Nous bavardons un moment pendant que je cherche mon mari des yeux. Le futur retraité me l’indique de la main en ajoutant :



Je m’approche d’eux. Thomas est en effet en train de discuter avec un collaborateur qui me tourne le dos.



Je me retrouve nez à nez avec mon dragueur de supermarché. Lui aussi me reconnaît. Je n’ai pas le temps de décider quelle attitude prendre, que Thomas reprend :



Et se tournant vers moi, il ajoute :



C’est à mon tour de répondre.



J’insiste :



À contrecœur il se lance.



Je comprends que j’ai été sélectionnée par ce prédateur, ce dragueur de centre-commercial, uniquement sur ces critères.



Thomas sent que je n’apprécie pas trop son collègue et je ne le remercie pas de fuir en lançant.



Je me retrouve en face à face avec l’homme et avant de partir de mon côté, je ne peux m’empêcher de lancer une dernière vacherie :



Mais c’est trop tard, je suis trop loin.



Je bafouille une excuse bidon du genre :



Mais la réalité est plus désagréable. Je ne supporte pas d’avoir été classée dans le troupeau de cet homme, troupeau de femmes faciles qui peuvent céder aux avances de ce Don Juan de pacotille. Quels plaisirs peuvent-elles trouver dans ces étreintes obligatoirement rapides et sordides.


Maintenant, je me sens souillée par son approche dans le restaurant. Pourtant, avant de connaître la version de cet homme, je m’étais sentie, même si je n’osais le reconnaître, comme honorée d’avoir été approchée par ce jeune et beau, garçon. Après tout, à mon âge, qu’un homme de 15 ou 20 ans plus jeune, prenne la peine de vous draguer, est un magnifique cadeau. Le salaud. Ses confidences ont tout sali.


Pourtant, le jeudi suivant, j’ai la surprise de le revoir à la terrasse d’un café du centre-commercial en compagnie d’une femme. Fille assez jeune que manifestement le satyre essaye d’attirer dans ses filets. Est-ce une spectatrice du film ou une simple cliente en goguette ? Peu importe, le résultat est là. Il ne me remarque pas, entièrement plongé dans son jeu de séduction.


Je ne résiste pas à l’envie de le surveiller. Je veux assister à son échec et partager en esprit la revanche du genre féminin sur la vantardise des hommes. Mais à mesure que le temps passe, il me semble que la femme n’est pas insensible et roucoule devant le mâle. Ils se lèvent et partent ensemble.


Où vont-ils ? Il n’y a pas d’hôtel dans le coin. Le plus près est à cinq minutes en voiture. Mais comme ils se dirigent vers le parking souterrain, j’imagine que l’homme va l’emmener.


Comment une femme peut-elle suivre un inconnu ? N’est-elle pas inquiète de ce qui se raconte partout. Les malades, les meurtriers. Les informations sont remplies de ces faits divers terribles.


Je les suis. Il l’entraîne au plus profond des sous-sols, dans une zone seulement utilisée lors des fêtes de fin d’année, époque où les voitures sont si nombreuses que chaque place est une victoire.


Stop. Je dois me cacher derrière un poteau. Le couple s’est arrêté. Ils s’embrassent. Un long moment et ils repartent. Je me fais l’effet d’une espionne. Heureusement, je suis habillée de noir. Seul mon chemisier pourrait faire une tache claire mais en boutonnant ma veste, je deviens une ombre, tels ces assassins exotiques vêtus de noir de la tête aux pieds.


Le mur du fond est à portée. Une voiture y est garée. Ainsi, c’est ici qu’il l’entraîne. S’il avait voulu la conduire à l’hôtel ce n’était pas la peine d’aller stationner si loin, au risque d’être contre-productif et laisser à sa proie le temps de se ressaisir. Ils passent entre mur et voiture. Je ne les aperçois plus que par le haut du corps qui dépasse du toit. En me faufilant, j’arrive à mieux les apercevoir, mais le temps que je me glisse à pas de loup, passant de poteau en poteau, lorsque je les retrouve, la fille est déjà en train de lui faire une fellation.


Il fait trop sombre pour vraiment voir les détails mais il n’y a pas d’ambiguïté. Elle le suce. Lui pousse son ventre en avant cherchant sans doute à pousser son sexe entre les lèvres. Le bruit permanent des véhicules qui passent plus loin m’empêche de les entendre.


Cela dure un moment et puis elle se relève et alors qu’elle s’appuie sur le capot du moteur, c’est à lui d’aller découvrir l’intimité de sa conquête après avoir enlevé le pantalon et la culotte. Sa tête disparaît entre les cuisses relevées et la femme le guide avec ses mains. Là encore cela dure et puis, en se relevant il recouvre son sexe que je vois un instant, tache plus blanche sur la noirceur du fond, d’une capote.


La suite est évidente. D’un coup de rein, il entre dans la femme. Elle entoure les reins de son amant d’un instant avec ses jambes et se laisse posséder sur la tôle encore tiède. L’assaut est régulier et puissant. J’ai l’impression d’une éternité, alors que pour eux l’instant est sûrement trop court. Ils bougent. L’homme a peut-être craché sa semence. Mais non, c’est pour que la femme lui tourne le dos tout en prenant appui sur la voiture. Le coup de rein me semble plus impatient. Il s’accroche aux hanches féminines pour ne pas la perdre sous la force de ses coups. Je pense un instant la scène qui pourrait arriver si le frein à main de la voiture était mal mis. L’homme chassant devant lui femme et véhicule.


Mais je devine les prémisses de la jouissance. Je décide de profiter de cet instant où un couple est isolé dans sa bulle pour m’enfuir. Étrangement, remonter les escaliers me demande un effort. J’ai les jambes qui flageolent. Je n’ai pas mangé. Ou bien, mais ce serait indécent, le spectacle de ce couple, m’aurait-il échauffée ?


La semaine suivante, alors que je me promène, on m’interpelle.



C’est mon dragueur. Il est seul. Je me dois d’être un minimum polie. Après tout il ne m’a rien fait de mal.



Mais je ne peux m’empêcher de lui lancer une vacherie :



C’est en parlant du parking que je me rends compte que je me suis trop avancée. Mais l’homme sourit :



Comme il voit ma mine défaite, il a l’élégance de ne pas insister. Je me sens obligée de m’expliquer.



Finalement, une fois les limites posées, Pascal se révèle un ami charmant, bien loin du macho que je pensais. Comme par hasard nos pas se croisent chaque jeudi. Le hasard ! En réalité je l’aide un peu en me promenant jusqu’à ce que je le rencontre. Et lui, de son côté, doit faire de même car je ne le vois plus avec des femmes.

Au cours de ces semaines, une sorte de rituel s’installe.



Sa réponse varie. De « Je prospecte » à « Elle ne le sait pas encore, mais elle va me céder » en passant par « J’avance » ou « J’ai peur qu’elle se sauve si je suis trop direct ».

Ce petit jeu m’enchante et lui aussi. Nous jouons sur les non-dits. Mais plus je me sens attirée par lui, plus je mets en avant ma foi pour le retenir.


Pourtant, je vis chez moi des moments difficiles. Mon mari veut divorcer. Il ne me cache pas qu’il a une maîtresse depuis longtemps et que cette situation n’est pas viable. Pourtant, il sait que je ne PEUX PAS divorcer. Ce serait un renoncement impossible à mes engagements religieux. Il insiste. Je résiste, lui demandant de quitter sa maîtresse, que je suis prête à tout pour le garder, que c’est une folie, un moment d’égarement. Mais rien n’y fait. Alors ces moments de complicité avec Pascal sont des instants de fraîcheur et de vie.

Pourtant un jour, je ne peux me retenir de lui confier ma solitude et mes problèmes de couple.



Son contact, pourtant si anodin me fait prendre conscience de l’amitié qui nous lie. Il reprend :



Je me rends compte que je n’ai pas protesté de son envie avouée, mais seulement des conditions matérielles. Que va-t-il penser de moi ? Que seules les apparences m’importent ? Pourtant l’acte est bien plus grave que les conditions. Heureusement, il n’a pas remarqué cet aveu qui m’a échappé. S’il m’a échappé c’est qu’inconsciemment l’idée a fait son chemin.



Mon mari lui en avait parlé, mais Pascal n’a voulu trahir ni l’un ni l’autre. Thomas, pour me forcer à admettre une séparation, m’annonce qu’il passe le week-end avec sa maîtresse. Je n’en veux pas à Pascal de m’avoir piégée ainsi. Un piège bien doux où je me rends. Je retrouve avec lui des sensations oubliées. Dès le passage de la grille du parc, il a pris ma main, comme si nous entrions dans un monde différent.

Pas de familiarités, même pas une tentative d’étreinte ou de baiser volé. Juste le plaisir de marcher dans ce paysage enchanteur, suivant les pas de Marie-Antoinette dans son hameau.


L’air me grise. Le repas traîne en longueur mais c’est pour mieux sentir sa jambe contre la mienne. Je ne refuse pas le vin qu’il me sert. Je cherche l’oubli de ce mari infidèle, pour ne me consacrer qu’à ce moment, un répit avant que la pression pour le divorce revienne. Car il va revenir à la charge. Je l’imagine établissant des plans pour me lasser et me faire sentir seule, inutile, humiliée.

Mais Pascal est avec moi. Nos pas nous conduisent vers le centre de la ville. Il s’arrête devant une porte.



Voici le moment que je redoutais. J’aurais préféré, malgré mes grands principes, qu’il m’entraîne dans le bois, m’embrasse, me caresse, ne me laissant plus la force de résister. Alors qu’ici, il me laisse totalement libre. C’est moi qui dois prendre la décision. Monter, c’est rompre ma promesse. Mais cette promesse importe peu à la personne qui l’a reçue le jour de mon mariage. Thomas est si loin de moi…



Il suffit de si peu pour basculer.

Les escaliers sont un calvaire. Maintenant que j’ai pris ma décision, mon corps est une fournaise. Pascal presse le pas. La porte s’ouvre. Elle claque derrière moi et la main qui m’entraîne me conduit dans la chambre. Lui aussi est pressé. La pénombre est suffisante pour me mettre à l’aise. Il m’embrasse. Je découvre le goût de sa salive et de sa langue qui pénètre dans ma bouche.

Ensuite, la frénésie des mains ne se calme que lorsque nous sommes nus. Alors nous nous apprivoisons. Debout, uniquement liés par nos baisers, je caresse sa peau et découvre les muscles déjà imaginés lors de notre première rencontre. Ses fesses sont moulées pour mes mains.


Lui, n’en finit pas de flatter mes seins et lorsqu’il arrive vers mon pubis le contact est un frémissement. Alors, il m’invite à m’allonger sur le lit bien tendu. Il m’accompagne mais ne me couvre pas. Je deviens sa chose, la chose qu’il cajole et fait trembler de plaisir. Ma vie sexuelle est un désert depuis de si longues semaines que le contact de sa bouche sur un sein suffit à me faire gémir.



Heureusement que les murs n’ont pas d’oreilles car j’obéis à mon amant. Cris et gémissements accompagnent la découverte de ma fente. "Oui…, encore…, ici…, " Je l’encourage alors que j’ai saisi sa tête entre mes mains pour le guider.



J’ai dû crier tellement j’ai envie qu’on me prenne.

Il est entre mes cuisses. Son sexe que je découvre ressemble à un pieu rose sombre. Il se penche. Sa main guide le gland vers ma fente.

Je l’arrête d’un geste et dis :



Sans attendre, le membre avance et pousse le chemin de ma vertu. Il suffit d’une seconde pour qu’une parole donnée soit rompue, comme l’hymen d’une femme.

Mais c’est si bon. Satan sait rendre le péché agréable. C’est lui qui me rend si réceptive à ce pieu qui avance. Il avance, repoussant tous remords au fond de ma vulve. Je m’ouvre à mon amant. Bientôt son ventre est sur moi. Je me sens prise, possédée comme une âme qui vient de se vendre.


Alors commence une musique magnifique. Le flux et le reflux de ma mouille généreuse accompagne chaque gémissement que Pascal et moi lançons au ciel lorsque son membre puissant entre et sort de mon vagin. Chaque fois qu’emportée par sa vaillance, sa queue, oh, j’ose prononcer ce mot que je disais vulgaire, me quitte, j’ai une poussée en avant afin de la reconquérir.


Je jouis encore et encore. Mon maître s’active en moi sans relâche. Comme la femme du parking, j’emprisonne mon amant entre mes cuisses pour qu’il ne me quitte plus.

Quelques coups de reins victorieux. Un spasme. Une grimace qui n’arrive même pas à enlaidir le beau visage de cet homme qui me laboure. Une brûlure humide. Sa semence m’inonde. Il n’en continue pas moins à s’activer tel le laboureur de La Fontaine. Mais le trésor est déjà en moi. Chaque éjaculation apporte une contribution supplémentaire. C’est bon. C’est bon. Il s’écroule sur moi et mes bras viennent compléter le doux lien de mes jambes.

Pascal reprends son souffle.



Il chuchote à mon oreille. Je ne réponds pas, toute occupée à enregistrer pour plus tard ce moment magique.



Ah, la rapidité avec laquelle la jeunesse récupère.



Il lui faut à peine une minute pour revenir avec du champagne et des flûtes. Champagne bien frais qui devait attendre une conquête potentielle.



Le breuvage descend dans nos gosiers asséchés. C’est presque un sacrilège de boire ce champagne d’une grande année et qui porte le nom d’une marque de luxe. Pourtant j’apprécie que ma présence soit saluée dignement par mon séducteur. Il en gâche même un peu en le faisant couler sur mon nombril.

Je suis pompette. Nous avons terminé la bouteille et je me sens toute coquine. Ils sont loin mes scrupules. J’apprécie même de sentir le sperme de mon amant collé délicieusement entre mes cuisses.



Pascal me sort de mes pensées. Il me montre un bandeau et des menottes.



Bien sûr je me souviens de ces accessoires dans le fameux film.



Son sourire dément ses paroles. Je décide de jouer son jeu.



Je m’assois sur le lit afin qu’il me fixe le bandeau sur les yeux. La pénombre se transforme en ténèbres. Mon corps se dérobe. C’est fou la sensation de déséquilibre ! Le bandeau ? Peut-être, mais l’alcool n’est pas étranger.



Pascal me chuchote à l’oreille. On dirait un magicien qui cherche à endormir sa partenaire. C’est agréable. Pourquoi ne pas entrer dans son jeu !



Pascal est un excellent conteur. Pour un peu je pourrais le croire. C’est sans doute la magie du bandeau. La magie de la soumission que le film a tenté de démontrer.



Le lit bouge. Pascal me quitte. C’est un parfait comédien. Je l’imagine faire quelques pas, se plonger dans son personnage et me revenir en Cornélius.

Je suis bête. Il ne faut pas chercher à le démasquer. Au contraire, entrer dans son jeu.



Le lit bouge à nouveau. Je sens une présence. Il est de retour. Il me parle.



Le lit bouge. Soudain je sens sur mes lèvres une masse de chair. L’odeur est moins forte que je ne craignais. Pascal a dû avoir la délicatesse de se nettoyer sommairement de ma mouille et de son sperme. J’accepte l’offrande de ce bâton de chair. Ouvrir ma bouche pour le recevoir me semble une évidence. Annie qui aime les sucettes, c’est moi. Mais je fais plus que sucer et lécher. Mon amant pousse son mandrin long et dur, plus long et plus dur que mes yeux n’avaient vues. Miracle de la suggestion et de ce bandeau qui, rendant aveugle, laisse l’esprit vagabonder et imaginer des choses. Je regrette et j’ai peur de ne pouvoir satisfaire mon amant en n’acceptant qu’une partie de sa queue. Mes mains savent que le principal reste à l’extérieur. Mais malgré tous mes efforts je ne peux…


Mais je peux tout de même. Je sais que les hommes, mon mari Thomas m’en a maintes fois fait la démonstration, aiment prendre une femme en levrette. Moi, c’est une chose que je peux faire. Mieux, que j’aime bien.

Si Pascal est privé de sa fellation, il comprend, alors que je me place à quatre pattes, la tête dans le drap, que je l’autorise à d’autres plaisirs. Son sexe ne tarde pas à m’envahir. Miracle de la nuit, tout paraît amplifié et disproportionné. J’ai l’impression que son mandrin est une tige sans fin et qu’elle pourrait ressortir par ma gorge. Enfin, la queue est en place. Enfin mon amant me baise. Ce n’est plus le Pascal de la première fois. C’est un autre homme, plus rude, plus envahissant. Mais je ne me plains pas. Au contraire, la possession m’excite. Miracle encore de l’imagination. Finalement l’auteur du bouquin savait de quoi elle parlait et le film en est la consécration. Ne pas voir permet toutes les audaces. Après tout le plaisir est dans le cerveau…


Il me baise et j’aime. J’aime sa façon de ne pas se retenir. Sa façon de se servir de moi comme d’un vagin pour son plaisir. Mais il ne peut m’empêcher de jouir. Jouir, encore et encore, alors que la queue se promène en moi.

Je ne sais pas ce qui me prend ! Le désir soudain de faire comme on le lit ou on le voit dans certains films ? Le désir de transgresser l’espace d’un instant tous les tabous et les plaisirs interdits.

Le geste est obscène. L’idée est abjecte. Mais je le fais.



Je suis une raisonneuse ! Il faut toujours que je justifie tout. Aussi, même dans cette situation si particulière je m’entends ajouter.



Et j’ajoute.



Mon baiseur prend son temps et je l’en remercie. Il arrose mon petit trou de salive, glisse un doigt et s’active un moment. Mais la suite arrive. La queue pousse à la porte. Dans un souffle de refus je vais dire « non » mais il est déjà trop tard, il est entré. Le reste n’est qu’une question de patience.

Quelle sensation étrange ! Mon anus est tendu comme un arc et doit étrangler mon enculeur. La tige pourtant s’est se faire plus délicate et endort le gardien comme un serpent hypnotise sa proie. En quelques secondes, la messe est dite. Pardon mon Dieu pour ce blasphème. Mais j’ai le cul plein de cette bite que je ne pensais pas si longue. Encore un effet du bandeau.


Je crois bien que c’est moi qui donne le top du départ en tortillant du cul comme ces femmes que Pascal honore dans le parking. La queue commence sa longue mélodie dans mes entrailles. Je ne peux me retenir de frotter mon clito pendant qu’il me caresse les seins. Son ventre claque sur mes fesses. Quelqu’un dit :



C’est moi. Je jouis longtemps. Plusieurs fois. Je comprends que c’est possible d’avoir un orgasme par ce chemin. J’attends maintenant le déferlement de la semence dans mes entrailles mais mon enculeur décide de se retirer et de cracher sur mes reins. Dommage, j’aurais bien aimé…


Pascal refuse que je retire mon bandeau. Il a raison. Tout est beaucoup plus fort avec l’imagination. Il est infatigable. Sa verge est à nouveau en forme. Mais j’ai le con et le cul en feu. Une maîtresse sait comment satisfaire un amant.

Je suce, lèche, pompe la bite jusqu’à ce qu’il crache dans ma gorge. Encore une vengeance contre Thomas. Dommage que je ne puisse lui dire ce que j’ai fait, juste pour me venger…



Le week-end n’aura été qu’une très agréable coupure. Dès le lundi soir, Thomas, reprend sa litanie.



Il se lève et va jusqu’à la télé ou il insère une clé USB. L’horreur apparaît sur l’écran. Je vais m’évanouir. Je découvre la chambre de Pascal, notre arrivée, les préliminaires et la relation que nous avons eue.


Plus que de me voir en femme offerte, c’est la trahison de cet homme qui m’a prise dans ses filets et m’a entraînée dans la boue. Tout était prémédité. C’est évident. Le Judas ! Quelle est sa récompense. Une promotion ou juste la joie d’avoir baisé la femme du patron. Peut-être même que je suis la risée de toute l’entreprise. Peut-être qu’ils ont fait des paris sur ma résistance.



Thomas pousse un soupir. Je le sens perturbé par mon refus. Tant pis, je me lève et vais quitter la pièce.



Il attend que je revienne vers lui et remet le film en route. Il accélère la vidéo, puis affiche alors que Pascal me met le bandeau. J’assiste à cette scène, à ce jeu ou Pascal me fait appeler le fameux « Cornélius ».


Pascal me quitte et va jouer son rôle. Puis il revient vers moi. Mais… Horreur un homme est entré derrière lui… Un homme qui se déshabille alors que l’entends clairement Pascal me dire de patienter… Un homme, noir de peau dont le sexe pointe…

Je ferme les yeux. Lorsque je les ouvre à nouveau, le sexe est au bord de mes lèvres.

Je hurle en regardant mon mari.



Et en même temps j’arrache la clé USB du téléviseur.

Je suis face à lui. Il semble de glace.



Sa froideur ne fait que m’énerver un peu plus.



Alors je vois Thomas réagir. Ses yeux fusent. Il pince ses lèvres comme lorsque la colère l’envahit.



Il me fait peur, tellement sa rage est là.



En un instant je comprends ce que Thomas veut dire. Mes parents… Ma famille… Je deviendrai une paria. La honte de la famille.

C’en est trop. Il a gagné. Je ne suis pas assez forte pour assumer le regard de ma famille.



Je n’ai pas dormi de la nuit.

D’abord j’ai regardé, regardé à nouveau la vidéo, cherchant le moyen de démontrer que j’avais été manipulée. Mais je n’ai vu qu’une femme. Une femme qui suit un homme et fait l’amour avec lui. Une femme qui se laisse bander les yeux, appelle un autre, fait les pires horreurs et s’en vante crûment. Cette femme, c’est bien moi. Pascal, cet enfoiré de Pascal a parfaitement réglé sa mise en scène. Personne ne croirait que pour moi c’était juste un jeu, le jeu d’imaginer qu’un autre homme était avec nous.

Ensuite, constatant que le piège est parfait et que je suis totalement à la merci de mon mari, l’esprit de vengeance arrive. D’accord j’ai fauté et je mérite un châtiment. Mais pas celui-là.

Tendre la joue ! Oh que non ! La brebis ne va pas se laisser égorger sans réagir. L’histoire, même Sainte regorge de fureur, de sang, de batailles, de vengeances.

Vengeance ! Oui Vengeance ! Qu’ils paient, d’une façon ou d’une autre.


Mon salaud de mari avait tout préparé depuis un moment. Suis-je si transparente qu’il était persuadé de ma faiblesse et que je céderais aux avances, parfaitement orchestrées par son complice ? Il faut croire. Mais, il y a au moins un point qu’il n’avait pas prévu, c’est ma prestation de cochonne. D’ailleurs moi-même je n’arrive pas encore à croire que c’est bien moi qui me suis comportée ainsi. Il faut croire que ce salaud de Pascal m’avait échauffé le sang et que l’alcool a abaissé le point d’ébullition. Manifestement Thomas a été fâché de me voir ainsi. Bien fait pour lui.

Pourtant je dois reconnaître qu’il fait les choses bien et que financièrement je n’ai pas à me plaindre. Mais l’argent n’est pas tout.


En quelques jours, j’établis mon plan. Moi aussi je peux être sournoise, sachant jouer des sentiments. Plus exactement des instincts les plus bas.


D’abord Pascal.

Je vais aller sur son lieu de travail pour bien me faire remarquer par ses collègues et bien sûr, mon mari.

Je vais demander à le voir. Je vais lui demander les coordonnées de Cornélius.


– Pourquoi ? il va demander.

– Pour le revoir, je vais répondre.


Et puis je vais bien insister sur le plaisir que cet inconnu m’a procuré. En passant je vais lui dire que je croyais que le « bandeau » était la cause de mes orgasmes, mais que maintenant je sais que ce n’est pas lui, Pascal, mais un autre qui m’a fait jouir ainsi.


– Il va refuser.


Mais je vais le menacer de dire à ses collègues comment il a obtenu sa promotion. Accessoirement j’en profiterai pour faire passer le message que c’est un mauvais coup. Les hommes ne supportent pas d’être rabaissés ainsi.


– D’accord, mais je ne veux pas d’histoire, va me répondre le dragueur de supermarché.



Et il va me donner son contact.


Ce qu’il ne sait pas encore, c’est que je vais tout de même « cafter » pour sa promotion « canapé », même si le canapé est le mien. Maintenant, je m’en fous que les hommes de la société se moquent de moi. Baiser la femme du patron ! Un exploit ! Mais en tirer un avantage pour écraser ses collègues dans la course naturelle des promotions ? Pas sûr, qu’ils apprécient. Et je ne vais pas me gêner pour faire passer le message du « mauvais baiseur ».


Ensuite Thomas, mon mari. Il m’a avoué être obligé de rester encore à la maison, car les travaux prévus dans son nouveau « nid d’amour » risquent de durer. Nous allons donc nous croiser encore un moment.

Si tout va bien, je vais attirer Cornélius chez moi. Alors je me charge de faire connaître par mes cris de jouissance tout le plaisir que cet homme, instrument de la conjuration, m’apporte. Je crois même que je m’arrangerai pour que Thomas me découvre en train de me faire prendre, dans le salon ou la cuisine. Déjà j’imagine sa tête ! Tout cela devrait lui chauffer le sang.


Bien sûr il va réagir. Se plaindre. Dire que je ne dois pas m’afficher avec mon amant devant lui. Son discours sera un mélange d’indignation et de frustration d’avoir déclenché un tsunami sexuel chez moi alors que lui n’en a pas profité.

Alors ! Alors ! Je vais tisser ma toile. Je vais accepter de ne plus recevoir mon amant chez nous. Mais je vais jouer le jeu de la séduction.

Une dernière fois. Je vais lui dire. « Thomas, faisons l’amour une dernière fois. J’en ai envie. Tu en a envie. Personne n’en saura rien. »


Je donnerais ma tête à couper qu’il va succomber. Je suis certaine qu’il reste frustré de ne pas avoir fait de moi une maîtresse prête à tout pour satisfaire sa sexualité.


Oh ! Si j’y arrive, je vais le combler. Je vais le sucer, accepter sa semence, l’avaler avec délectation, crier que sa crème est bonne. Mais aussi, il va m’enculer. Si souvent il a essayé et je lui ai refusé ce chemin. Je vais lui demander de me défoncer le cul avec tellement d’aplomb qu’il ne résistera pas.


Et, moi, j’apprends vite. Au club vidéo du lycée je vais emprunter leur matériel. Lorsque la douce Vanessa va voir son mec en train de baiser avec son ex-femme, elle va péter un plomb.

Et si jamais cela marche si bien qu’elle le foute dehors, alors… alors… moi je n’accepterai pas le retour du mari prodigue. La Bible, c’est fini pour moi. Lui, là-haut aurait dû mieux m’aider. Je suis passée du côté obscur. À moi les plaisirs vils, les amants généreux…