n° 16693 | Fiche technique | 9884 caractères | 9884 1757 Temps de lecture estimé : 8 mn |
12/03/15 |
Résumé: Je cherchais à me venger. Ce chauffard fera l'affaire. Ou plutôt me fera mon affaire. | ||||
Critères: #vengeance fh inconnu jalousie voir pénétratio fsodo | ||||
Auteur : Tito40 Envoi mini-message |
Une enveloppe blanche, non cachetée. J’ai d’abord imaginé qu’il pouvait s’agir d’une note du syndic de copropriété. Mais il s’agissait d’une photo. Une photo en noir et blanc, prise probablement au téléobjectif. On y voyait clairement deux personnes attablées derrière la vitre d’un restaurant. Mon mari. Souriant, l’air détendu, levant une coupe de champagne. De dos sur la photo une blonde, un chignon remonté sur la tête dévoilant une nuque longue, gracile. Elle se tient droite. Elle est fine. Elle lève aussi sa coupe. Leurs visages sont proches. Qui avait bien pu m’envoyer cette photo ? Et pourquoi ? J’ai failli m’étrangler.
Avec mon mari nous ne nous cachions rien. Si j’éprouvais quelque attirance pour un quidam, je lui en faisais part sans ambages. Il en était de même pour lui. Alors pourquoi me cacher ce qui semblait bien être une aventure ? Et pourquoi diable quelqu’un se croyait-il obligé de m’adresser cette photo ressemblant à s’y méprendre à une preuve ?
Les jours suivants, je me suis un peu renfermée. Je n’osais pas parler de cette photo à mon mari mais la confiance sans faille que j’éprouvais jusque-là en avait pris un coup. La photo n’était pas datée et je ne reconnaissais pas l’endroit. Je lui ai bien adressé quelques questions pleines de sous-entendus, mais il avait botté adroitement en touche, me laissant sur ma faim. Et le soir venu, je le trouvais moins en demande, plus distant, plus rapide et expéditif. J’avais acquis l’impression pénible qu’il me faisait l’amour pour me rassurer mais que le cœur n’y était plus. Il utilisait de plus en plus nos jouets. Il est vrai que j’aime ça, ces gros engins vibrants qu’il me loge bien au fond pendant que je le suce. Mais de temps en temps. J’aime aussi qu’il me prenne lentement, qu’il me caresse, qu’il me flatte. Plusieurs fois, il ne s’est pas retenu quand je le suçais. J’aime ça qu’il me jouisse dans la bouche, mais seulement quand c’est moi qui décide. Là on aurait dit qu’il se lâchait pour ne pas avoir à me pénétrer après, et il me finissait avec un gros gode vibrant aidé de sa langue.
Bref, j’avais senti un changement que j’attribuais volontiers à une aventure naissante, ou au moins à l’attirance qu’il devait éprouver pour une autre femme. Ça commençait à me ronger sévèrement mais c’était tellement hors de nos habitudes et de nos accords, que je n’arrivais pas à lui en parler.
Je crois que du coup je me suis montée le bourrichon toute seule. Si lui se permettait de baiser en douce, alors moi je devais faire pareil. Mon angoisse s’était petit à petit transformée en colère, et j’étais décidée à saisir la première occasion pour le cocufier.
Et je n’ai pas eu à chercher bien longtemps. Un matin j’ai eu un petit accrochage avec un tocard à une sortie de rond-point. Le beau-parleur-beau-gosse qui sait tout. Un con parfait. Il a voulu me dépasser avant le rond-point pour sortir à droite immédiatement, me faisant une queue de poisson. Il a emmené le phare avant gauche de ma mini dans un bruit de tôle qui plie, et mes cris de chambre à air qui se dégonfle. Je suis descendue de la voiture en furie, me calmant dès que je me suis trouvée en face de lui. Un sourire enjôleur, un physique de jeune premier, et surtout une envie manifeste de se faire pardonner. Il pleuvait ce matin-là à seaux renversés. Quand le stylo est passé au travers du formulaire de constat, il a bien fallu qu’on se rende à l’évidence. On était tous les deux trempés comme nos papiers, et il fallait trouver un endroit sec pour rédiger la paperasse. Retard pour retard, je lui ai proposé de me suivre chez moi, au sec, pour établir le constat. En même temps que je lui disais ça, j’ai pensé que s’il arrivait à me faire mouiller une fois au sec, le constat serait parfaitement amiable. Du coup je me suis marée de mes conneries, et il a cru bon de rire lui aussi alors que lui n’avait aucune raison. Enfin pas encore.
Il m’a suivie de bonne grâce. Arrivés à la maison, je lui ai fait ôter ses souliers pleins de terre pendant que je jetais mes escarpins détrempés. Nos vêtements gouttaient sur le carrelage. Je l’ai fait installer à la cuisine pendant que j’allais me changer. Quand je suis revenue sèche, lui était toujours détrempé. Mon esprit badin m’a alors fait remarquer qu’il était mouillé avant moi. J’ai à nouveau ri, et lui aussi. Je lui ai proposé d’utiliser la salle de bains pour se sécher. Je lui ai sorti le sèche-cheveux et je l’ai laissé s’affairer à son séchage corps et vêtements. Il avait déjà fait tomber la chemise avant que je ne quitte la pièce, et c’est encore ma petite voix perverse qui m’a interpellée alors que je remontais le couloir, que d’imaginer qu’il aurait pu aussi tomber le pantalon avant que je ne sorte m’aurait peut-être déjà fait mouiller un peu alors qu’il allait se sécher.
Bref. Je me suis ravisée en me disant qu’il ne parviendrait pas à sécher correctement sa chemise et son pantalon. Alors je suis passée par le dressing pour attraper des vêtements de mon mari et les lui porter. Je suis entrée après avoir frappé mais tellement vite qu’il n’a pas eu le temps de se cacher. Il était en train de raccrocher la serviette sur le séchoir, nu comme un ver. Et ma fois, il était bien gaulé le bougre. Il a terminé de remettre la serviette en place avant de mettre ses mains croisées devant son sexe mais j’avais eu le temps déjà de le contempler. Et je le lui ai fait remarquer :
Et je suis ressortie en riant. J’avais à peine fait deux pas que j’ai entendu la porte de la salle de bains s’ouvrir. Il en est sorti pour me répondre.
Sans réfléchir plus avant, j’ai fait demi-tour, et cette fois sans frapper je suis entrée à nouveau. Il était assis sur le bord de la baignoire et semblait m’attendre. Il m’a regardée dans les yeux en me disant que je pourrais peut-être moi aussi me mettre à l’aise. Je ne sais pas si j’ai rougi ou pas mais j’ai senti soudain une envie énorme de me faire baiser là tout de suite par ce chauffard. J’ai fait voler mes vêtements pendant qu’il sifflait d’admiration. Quel flatteur ! Encore que l’érection qu’il me montrait signifiait qu’il pensait ce qu’il disait. Ça méritait une gâterie que je me suis empressée de lui prodiguer. J’aurais bien chanté que j’aimais les sucettes mais la bouche pleine ce n’est pas si facile. Essayez.
C’était un mâle mal élevé et je m’en suis vite rendu compte. Ce que tu ressens, il s’en fout. Lui, il lime, il perfore, il défonce. Et à ce moment-là, ça me convenait parfaitement. Je me suis laissé retourner dans tous les sens. Il n’était pas doté d’un calibre suffisant pour en tirer quelque fierté que ce soit, mais question activité, il en valait d’autres. Comme on dit, mieux vaut une petite qui frétille… Et la sienne frétillait tellement qu’il m’a fait jouir plusieurs fois alors que ce n’était pas trop son objectif. Et pendant qu’il me ramonait, j’ai plusieurs fois fermé les yeux en repensant à cette photo compromettante de mon mari en train de flirter. J’avais ma vengeance entre les cuisses, et même dans le cul à la fin pour le raout.
On a fait notre constat. Ma voiture était cabossée. Moi aussi un peu. J’avais du mal à m’asseoir. C’est d’ailleurs au choc de l’accident que j’ai attribué mon manque d’envie le soir même alors que pour une fois, mon mari était en forme. Double vengeance.
Le samedi qui suivait, je n’ai pas bien compris le comportement de mon mari. Lui qui abhorre faire les boutiques en fin de semaine a insisté pour que nous sortions dans les rues commerçantes. Il m’a trainée dans les magasins toute l’après-midi. J’en avais ras le casque. Ce n’est qu’en rentrant que j’ai compris. La maison avait pris des airs de fête. Des guirlandes, des lumières clignotantes, des affiches bon anniversaire, des photos de moi enfant, et surtout, mes amis. Des amis que je voyais souvent pour certains, et d’autres que je n’avais pas vus depuis des lustres. J’avais même du mal à en reconnaitre quelques-uns, en particulier cette grande duduche de Claire, boudin dans son enfance, qui après avoir pratiqué avec assiduité la danse classique s’était fabriqué un corps de déesse, blonde et gracile, avec les cheveux remontés en chignon. J’ai eu un choc. C’était elle sur la photo. Que faisait-elle avec mon mari, est-ce qu’elle couchait avec lui…. Et la réponse est vite arrivée. Cet anniversaire-surprise avait été préparé par elle et mon mari…
Honteuse. Merdeuse. Contrite. Ma vengeance était sans objet, comme ces jets de sperme que j’avais réclamés bien au fond quelques jours plus tôt. Quelle conne…
C’est le lendemain matin que j’ai eu le coup de grâce, en remerciant mon mari de ne pas avoir invité Estelle. Elle se disait mon amie, mais c’était une garce. Elle avait essayé de se taper mon mec plusieurs fois et ses airs de Sainte Nitouche m’exaspéraient. Je ne savais même pas ce qu’elle était devenue depuis que son mari s’était barré. C’est en disant ça que je me suis rendue à l’évidence. La photo, c’était elle. Elle était exclue de la fête et avait voulu me la gâcher. J’en étais quitte pour une dose mortelle de culpabilité dont j’imaginais assez mal de me débarrasser aussi vite.
Au même rond-point, je me suis retrouvée avec le même chauffard collé à mon pare-chocs arrière. Il me faisait des appels de phare. Je me suis arrêtée un peu plus loin. Il est descendu en me disant que j’avais oublié de signer le constat. Il l’avait heureusement avec lui. Avant de remonter dans ma voiture j’ai aperçu le visage de sa passagère que je me suis empressée d’aller saluer. Estelle. La salope qui m’avait envoyé la photo. C’est avec grand plaisir que je suis allée lui claquer une bise en lui glissant à l’oreille mes félicitations pour le choix de ce mec « qui m’a baisée comme un Dieu ».
Et j’ai tout raconté à mon mari, qui en a bien ri. Ce soir-là aussi, j’ai eu mal au cul.