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n° 16694Fiche technique8328 caractères8328
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Temps de lecture estimé : 6 mn
12/03/15
corrigé 09/06/21
Résumé:  Une nymphette est passée me rendre visite. On ne s'est guère ennuyé...
Critères:  #revebebe #humour #pastiche #délire #fantastique #personnages fh hplusag grossexe hotel
Auteur : Brodsky      Envoi mini-message

Collection : Chroniques brodskyennes
Chambre 69


— Chambre 69 —




Salut les branleurs, salut les branleuses ! Ici Brodsky qui vous parle devant sa bouteille, en direct pour les studios Rêvebébé… Une fois n’est pas coutume : cette nouvelle, vous la devrez à Cyrielle qui sort à l’instant de ma chambre d’hôtel. Elle a l’air un peu sonné, la pauvre, et elle a bien du mal à marcher… Je me sens un peu coupable sur ce coup-là, peu galant… J’aurais dû lui proposer d’attendre un peu, ou de la raccompagner au moins jusqu’à sa tire… mais…

Ah, ça commence, le portable et le fixe qui se mettent à sonner en même temps… Lilas qui appelle en numéro masqué pour me demander des comptes, et Jakin qui veut tout savoir avant tout le monde pour pouvoir faire sa commère… Mais aujourd’hui, mes zamours, je répondrai à personne. Je suis à vous, tout à vous…


Cyrielle, donc !


Elle m’avait laissé plusieurs messages dans ma boîte à lettre ces derniers temps. Attention, hein, n’allez pas imaginer des choses bizarres… Juste des messages innocents, des trucs de correctrice, du genre : « Oh là là, qu’est-ce que tu fais comme fautes, tu as besoin d’une maîtresse, toi. » ; « J’adore te corriger, mon petit Brodsky. »; « Ton dernier texte m’a mise en rogne ; j’ai bien envie de venir chez toi, j’ai mes règles… en bois, pour frapper ton p’tit cul. » Rien de bien grave, donc, pas de quoi fouetter un Brodsky, ayant l’habitude de recevoir bien pire, du genre : « Mes potes et moi, on va te crucifier, espèce de sale pervers ! Signé : Rat Zinguer. »


Mais son dernier message m’avait quand même un peu intrigué : « Hé, Brodsky, entre une nymphette et moi, y a quand même une sacrée différence de taille ! Si tu veux vérifier, je serai de passage à Paris le 9 mars. On peut prendre un verre ensemble si tu veux… » Ce à quoi j’avais répondu : « Hôtel Carlton, chambre 69. »


J’attendais donc, confortablement installé dans un des fauteuils de la réception de l’hôtel, un verre de gin-tonic à la main, m’attendant à voir arriver un de ces charmants petits boudins qui donnent tant de charmes à nos jours et de piquant à nos nuits. Parce que oui, mes zamours, faut quand même que je vous fasse une confidence : Brodsky aime les femmes, TOUTES les femmes ; les petites, les grandes, les Sylphides, les potelées, les brunes, les blondes, les rousses, les Parisiennes et les Marseillaises, à poil, en string, en nuisette ou en cuir, et même voire, des fois, les travelos quand ils font un effort… Les seules que je supporte pas, ce sont les féministes… et les Espagnoles. Je leur ai même consacré quelques chansons.


Elle se croyait une belle Espagnole

Mais y avait plus de Carmen en rayon

Vaniteuse et pédante et tartignolle

Elle m’emmerdait pour avoir sa chanson


Elle voulait posséder mes roubignolles

Avec ses mains squattant mon pantalon

Je flippais quand elle sortit son Laguiole

Et qu’elle voulut couper des cornichons…


Bon, faut dire que celle qui a inspiré ces lignes l’avait bien cherché. Alors je dis pas, pour les Espagnoles, il peut y avoir (peut-être) encore une ou deux places. Mais les féministes, NON, c’est mort… Passez votre chemin, bande de pétasses qui n’avez toujours pas compris qu’en réclamant l’égalité entre les hommes et les femmes, vous priviez les hommes du droit de vous traiter comme des déesses. Et soyons encore plus clairs : jamais les hommes et les femmes ne seront égaux ; mais surtout, JAMAIS AUCUN HOMME NE SERA L’ÉGAL DE BRODSKY ! (putain, où j’ai posé ma bouteille, moi…)


Donc, je sirotais tranquille dans mon fauteuil en essayant d’imaginer comment serait Cyrielle, quand je vis entrer un mannequin totalement sublime. Grande, blonde, élancée, des jambes interminables perchées sur 15 centimètres de talons, classieuse à l’infini. Elle se plante devant moi et minaude :



Putain, elle m’a traité de nabot ! Je fais pourtant mon mètre soixante-quinze, ou quatorze… ou treize… Enfin, pas loin… Enfin, j’ai quand même un peu l’air d’un con, là… On dirait Danny de Vito devant Miss Univers. Alors, je fais comme toujours dans ces moments tragiques, mes zamours : je ferme les yeux et je fais appel à mes innombrables références littéraires pour me redonner du courage. Je ne tarde pas à trouver la poésie adéquate à me redonner confiance :


Je voudrais être un nain

Pour avoir une grosse bite

Je voudrais être un nain

Pour avoir une grosse bite…


Mais je ne suis qu’un géant

Et la mienne est petite…


Et là, je me dis que la môme Cyrielle ne doit se taper que des géants. Et que là, c’est moi le nain… Et que, vu la différence de taille, je dois avoir ce qu’il faut au fond du string pour la faire se pâmer. Alors, je bombe le torse, et tel le cassis dans la pub pour les P’tits Pimousse, je déclame : « Petit, mais costaud ! »


On prend donc l’ascenseur (et non pas la navette spatiale de Radagast) jusqu’à ma chambre. Chambre 69… J’ai un frisson en pensant à ce que donnerait un 69 avec une nana comme ça. Et j’ai une pensée émue pour tous mes frères nains, de tous les continents… Je pense à Blanche Neige également… On devient con dans ces cas-là…


Arrivé à l’intérieur, je me désape à toute vitesse et je me retourne. Merde… C’est râpé. Elle est restée habillée, et visiblement elle n’a pas envie d’aller plus loin. Là, on devient pas con ; on l’est tout court. Enfin, tout court, façon de parler… Je vois bien à son regard posé sur mon engin qu’elle regrette un peu. Mais…



Elle sort un livre bizarre de son sac à main. Un vieux bouquin entouré d’une aura bleutée, pas forcément très saine, je me dis. Mais bon, au point où on en est…



Alors là, j’en reviens pas ! Je la prenais pour une nana censée, la « petite » Cyrielle, et voilà que je tombe sur une ado attardée qui mélange les 5 à 7 avec des parties de jeu de rôles grandeur nature. Et pourtant, en zieutant rapidement comme ça dans la glace, je me dis que MA nature ne manque pas d’une certaine grandeur, que ça devrait suffire… Mais bon. La voilà qui trace avec une craie une étoile à cinq branches sur le sol de la chambre. Elle se colle au milieu, et commence à crier :



À ce moment-là, un brouillard épais commença à envahir la chambre, et une odeur pestilentielle se répandit. Nous vîmes alors apparaître une créature aussi gigantesque qu’informe, cyclopéenne, armée de huit tentacules dont le premier s’enroula autour de la taille de Cyrielle. Après, mes zamours… Tout est encore assez flou dans mon esprit. Je me souviens avoir tenté de fuir vers la porte, mais un autre tentacule s’enroula autour de mon pied tandis qu’un autre commençait à me chatouiller à un endroit de mon anatomie jusqu’ici interdit à tous. J’entendais dans le brouillard Cyrielle qui hurlait de plaisir… et je crois que je n’ai pas tardé à en faire autant. Putain, mes zamours…Vous voulez tout savoir ? C’était vachement bon !


Voilà, Cyrielle a finalement réussi à grimper dans sa voiture, et j’ai fini par retrouver ma bouteille. Je suis tout pensif, ce soir… Je vais donc vous abandonner, et retourner à l’écriture de ma série Brodsky contre les Vieux de l’Olympe. Avec, pour terminer, une précision que chaque auteur prend habituellement la précaution de coller au début de ses bouquins : « Tout événement mettant en scène des personnages existant ou ayant existé est totalement… fait exprès ! »


C’était Brodsky et sa bouteille pour votre chronique hebdomadaire à la con… À la semaine prochaine !