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Temps de lecture estimé : 23 mn
25/03/15
Résumé:  Un soir de jour de l'an, je sors pour la première fois en club libertin avec deux amis.
Critères:  fh ff ffh 2couples grp hplusag jeunes inconnu copains boitenuit fête voir exhib lingerie fellation cunnilingu préservati pénétratio partouze init journal
Auteur : Anouchka Farland            Envoi mini-message
Une soirée de réveillon trés spéciale

Un hiver de célibataire… J’étais, en ce jour de 31 décembre, d’une humeur tout à fait pitoyable : j’avais perdu celui que j’aimais, aucune de mes aventures ne prenait la forme d’une relation amoureuse et, le pire de tout, aucun ami ne m’avait invitée à une soirée ce soir-là. Je me résignais à passer la soirée en tête-à-tête avec mon père à boire, fumer et nous apitoyer sur la laideur du monde jusqu’au dégoût comme à notre habitude. Désespérée, je l’étais bel et bien, lorsque par surprise mon téléphone se mit à sonner. C’était Jérôme. Je réponds d’une voix souriante à celui qui serait peut-être mon sauveur. Il me propose de m’emmener en voiture à une soirée privée dans un club libertin. Je reste sans voix pendant un instant, mais ma curiosité l’emporte comme toujours et je m’entends répondre en étouffant un petit rire nerveux :



La conversation est très brève, mais il me donne pour consigne de m’habiller classe et sexy. Il viendra me chercher à 20 heures. Lorsqu’il me demande « Tu seras prête? », je me demande s’il fait allusion au bien connu retard des femmes qui doivent se faire belles pour sortir ou bien s’il questionne mon audace à franchir le pas en allant avec lui dans ce genre de lieu. Je lui réponds que je suis toute excitée rien qu’à l’idée, ce qui est parfaitement vrai. Parfait ; ma soirée pivote à nouveau dans le bon sens, je retrouve le sourire.


Je file m’acheter une paire de collants neufs pour l’occasion, profitant du chemin pour prévenir mon père que je le laisse tout seul pour aller m’amuser. La culpabilité m’accable, mais je l’appelle pour lui dire qu’on m’a proposé une soirée, ce à quoi il me répond d’y aller et d’en profiter. Plus rien ne me retient à présent.

Musique à fond, j’essaie toutes mes tenues en dansant devant le miroir. J’ai de quoi faire, je sais quoi porter pour me sentir belle et confiante. J’attends euphorique et impatiente que Jérôme arrive enfin.


Il sonne en bas. Lorsque j’ouvre la porte, je le découvre avec toujours la même allure de celui qui rentre de vacances au soleil. Souriant, ses yeux clairs me déshabillent de la tête aux pieds. Il ricane comme lorsqu’il commence à avoir des idées lubriques, mais ne peut s’empêcher de faire une réflexion sur ma tenue :



« Il dit ça pour me faire peur… », me dis-je pour me rassurer.



En le faisant entrer, je découvre derrière lui une jeune fille toute fluette. Surprise qu’il ne m’a pas prévenue, mais rassurée de voir qu’elle ne sera pas une rivale mais une sorte de petite sœur car, en la voyant, j’ai immédiatement envie de la protéger. Plus jeune que moi, si mince, et un visage touchant ; mais sans l’ombre d’un désir dans les yeux. Sous la suggestion de Jérôme, nous restons un moment à fouiller mon placard pour lui trouver une tenue qui lui sied mieux que sa chemise blanche et sa jupe noire. Finalement, une robe-tube noire fendue dans le dos, un collier en métal autour du cou et un petit décolleté devant fait d’elle une femme élégante au corps longiligne. Jérôme lui suggère de se lâcher les cheveux ; Élisa est magnifique. Nous sommes fin prêts pour partir.


Le trajet en voiture est tranquille et long, ce qui nous permet de faire plus ample connaissance. Elle est, tout comme moi, investie dans un travail d’utilité sociale auprès des enfants ; elle envisage une carrière semblable à la mienne, et cela me la rend plus sympathique encore. Je cherche à savoir si nous avons d’autres points communs hormis le fait de connaître notre lubrique accompagnateur. Elle me dit en toute franchise être définitivement hétéro, ce qui ne me flatte pas beaucoup en cet instant, mais la soirée aura sûrement de quoi me rassurer de ce point de vue-là.


Nous arrivons dans un village désert et nous garons près de l’église. Le lieu se trouve à quelques pas de là, et l’appréhension est tapie non loin. Jérôme, ne ratant jamais une occasion de nous taquiner, fait le paon en nous tenant chacune sous un bras très fièrement alors qu’aucun passant ne peut le jalouser.

De l’extérieur, le lieu ressemble à un restaurant fermé. Nous nous présentons à l’entrée, et après avoir sonné, une dame très légèrement vêtue nous ouvre la porte. Blonde au carré plongeant, souriante et avenante, elle nous souhaite la bienvenue et nous emmène vers les vestiaires. Nous ne payons pas l’entrée car Jérôme est un ami du DJ, mais tout laisse à penser que le prix doit être exorbitant, surtout pour une soirée de jour de l’an avec dîner sur place et spectacle de magie.


Je reste comme hypnotisée par la tenue scintillante de la tenancière qui ne cache pas grand-chose de sa poitrine pointant dessous. En la voyant, je suis largement rassurée sur la décence de ma tenue. Je me félicite d’ailleurs d’avoir osé sortir du placard des vêtements non portables dehors. Toute de noir vêtue, un bustier satiné lacé dans le dos et zippé devant met ma poitrine et ma taille en valeur. Un jupon en tulle très court et transparent cache tout juste ce qu’il faut. Aux pieds, des escarpins rétros à talons hauts me galbent les jambes et m’allongent la silhouette. Avec mon tour du cou, mes cheveux relevés et mes yeux maquillés, je me sens enfin belle.


Comme c’est notre première fois, la patronne nous fait une visite guidée du club. Nous la suivons vers la salle principale ; c’est spacieux, très rouge. Les personnes présentes sont manifestement plus âgées que moi, et à cet instant où nous sommes très exposés aux regards, nous nous sentons pour le moins observés. Il y a des barres de pole-dance sur une piste de danse en estrade. Les banquettes sombres et veloutées en contrebas sont comme incrustées dans le sol sur le pourtour d’une fosse ronde. Au fond de la salle, le bar où nous avons le droit à une consommation offerte par la maison. Plus loin, au fond du couloir, nous accédons au restaurant où nous dînerons. Vers la droite, le fumoir et l’accès extérieur vers la piscine. Les femmes que je croise n’ont pas l’air aussi ravi que leur mari de me voir présente. Heureusement, je repère un couple de jeune gens, arrivés presque au même moment que nous. Ils nous suivent à distance pendant notre visite. La jeune femme porte avec beaucoup d’élégance un corset rouge satiné ; elle est la seule à me plaire pour le moment.


En repassant près de l’entrée, Jérôme me montre une salle à droite de la piste de danse : la salle romaine, au centre de laquelle se trouve un lit rond démesurément grand. En pointant du doigt les poulies au plafond, il me dit à voix basse sans pouvoir garder son sérieux :



Nous accédons ensuite à l’étage où se trouvent les coins « câlins », des pièces plus petites avec plusieurs lits, et au fond du couloir, dans une lumière tamisée parme, une salle qui semble immense dans les tons argentés. Les éléments de décoration sont sobres et actuels. Des chandeliers noirs laqués, un papier peint irisé au motif végétal texturé, des récipients design garnis de préservatifs et des agrandissements de photos sensuelles. Sur la gauche, un fin rideau de perles nacrées cache un grand lit rond dans une alcôve éclairée de bleu. Au fond de la salle, on distingue à peine dans l’obscurité la banquette qui longe les deux autres murs. C’est impressionnant, même vide. Pour finir, les toilettes, sans portes. Juste un rideau de perles derrière lequel on distingue un lavabo et un miroir ainsi que des cuvettes en inox posées sur un carrelage gris mat. Assez dissuasif, pour ma part.


Nous retournons vers la salle du restaurant car le dîner-spectacle est sur le point de commencer. Presque tout le monde est installé ; nous trouvons de la place à une table où la conversation va bon train. Les convives avec qui nous partageons les couverts semblent se connaître pour la plupart ; des habitués, semblerait-il, qui nous font un accueil très chaleureux. La table est belle ; les couverts ont quelque chose de raffiné qui participe à donner une impression de luxe. Les serveurs débouchent les bouteilles et nous servent. Nous sommes placés de manière à être toujours en face et entre deux personnes du sexe opposé. Nous trinquons à cette délicieuse soirée de fin d’année. Jérôme, à ma droite, est en face d’Élisabeth en bout de table. Mon voisin de gauche est un homme d’un âge vénérable, élégant, mais je ne suis pas venue pour lui et lui montre par la distance que je garde et le peu de regards dans sa direction qu’il n’est pas question qu’il espère. Cependant je reste gentille en répondant à son sourire gêné par un regard amical. Les femmes sont superbes, fraîches et pétillantes malgré qu’elles soient sûrement grand-mères ; c’est rassurant de se dire qu’il est possible de bien vieillir. L’une d’elles se tourne vers moi et me demande :



J’acquiesce, et elle me donne le plus précieux conseil à connaître pour aller dans ce genre de lieu :



« Rien n’est obligatoire… »

Les femmes s’amusent en lisant le menu ; elles plaisantent sur la tournure des formulations :



L’ambiance est bon-enfant. L’homme en face de moi est psychiatre ; il a un air malicieux. Il commence à se tramer quelque chose sous la table car les deux amies qui l’entouraient ont soudainement disparu. Il se contient comme il peut en fermant les yeux. Lorsqu’elles réapparaissent, elles se lèchent les babines.



Lorsque les entrées sont servies, on entend un soulagement collégial dans la salle ; le service a tardé. Les plats sont bons : saumon fumé, foie gras, volaille fondante ; c’est un régal. Puis vient le moment du spectacle de magie. Un jeune homme plein de trac fait son entrée sur la scène en fond de salle ; aussitôt les déchaînées de ma table se lèvent et se mettent à hurler en pouffant de rire :



Le psychiatre reste toujours posé, sourire aux lèvres, yeux mi-clos mais toujours étincelants. Le pauvre jeune homme se met à rougir et à bafouiller, mais il poursuit son numéro comme il peut. Le patron vient à notre table ; tout le monde s’est calmé autour de moi. Il parle du respect pour les artistes.



Les tours s’enchaînent ; on applaudit quand il faut en finissant nos glaces, on attend la fin car, après le dîner, la piste de danse sera ouverte et alors… les coins « câlins » aussi.


Jérôme n’attend pas ; il me prend par la main et m’entraîne avec Élisabeth dans le couloir. On s’échappe pour monter à l’étage avant qu’il n’y ait trop de monde. Jérôme va directement dans l’espace bleuté derrière les rideaux. On se retrouve tous les trois sur le grand lit. Il y a un homme seul qui reste à distance derrière le rideau.


Jérôme commence à nous regarder toutes deux comme s’il attendait que nous fassions quelque chose. Élisabeth lui dit encore une fois qu’elle n’aime pas les filles.



Elle accepte. Jérôme se met à sa portée quand j’aperçois l’homme ouvrir le rideau pour venir voir plus près. Il semble du même âge que les autres, en costard soigné. Ne sachant comment m’y prendre pour lui faire entendre qu’il n’est pas le bienvenu, je me tourne vers Jérôme en qui je cherche une protection, mais il est à cet instant trop occupé. J’essaie de m’interposer quand je vois la main de l’incruste sur le mollet de ma complice ; je n’ai pas su me souvenir du précieux conseil ni trouver comment le repousser. J’agis en me dévouant sans même savoir ce qui m’y pousse. Je tends simplement ma jambe près de celle de mon amie pour qu’il ait autre chose à caresser ; il saisit très vite le message pour ne se concentrer que sur moi. Je me laisse faire, sans émotions. Je me sens absente, un peu ailleurs, me demandant ce que je suis en train de faire avec cet homme entre mes jambes. Les choses n’ont pas traîné, et j’essaie aussitôt d’oublier cet épisode dont je ne suis vraiment pas fière.


Nous redescendons et constatons que tous les convives sont sur la piste. Jérôme en profite pour aller voir son ami Patrick dans la cabine du DJ. Celui-ci nous fait tous entrer dans la cabine et nous fait la bise dans l’espace exigu. Jérôme échange quelques mots avec son ami, lui confiant qu’il est très content du déroulement de la soirée ; plus bas, il lui souffle qu’il a repéré une jolie blonde qu’il espère retrouver plus tard dans la piscine. Élisa me confie être venue en espérant finir la soirée avec Patrick. Aussi, pour les laisser seuls un instant, j’accompagne Jérôme vers la piscine mais elle est vide. Nous passons un moment au fumoir où une femme fait irruption en demandant si quelqu’un a vu son mari, avant de retourner sur la piste. Un peu lasse, je me décide finalement à aller danser.


Au bout d’un moment je repère un jeune homme brun qui ne cesse de m’observer ; il cherche mon regard, je ne m’en détourne pas. Aussitôt il se rapproche pour danser près de moi et nous entamons la conversation. Il me demande avec qui je suis venue ; je lui explique que mes amis sont par là mais que je ne suis pas en couple. Il me montre sa copine assise sur le banc : c’est la belle brune que j’avais repérée avec son corset rouge. Je lui réponds qu’il a beaucoup de chance. La musique nous assourdit mais j’arrive à comprendre que c’est elle qui l’emmène, qu’ils sont allés au cap d’Agde, célèbre camp naturiste et libertin. Je me mets à penser que ce sont des habitués, mais l’attitude de sa copine ne colle pas avec son discours : elle se ronge les ongles nerveusement.


Lorsqu’il va lui dire que je suis intéressée par la rencontre, elle se sauve. Il revient me dire qu’elle est un peu timide et qu’elle est partie fumer une cigarette pour se décontracter. Il me demande de les aider à se mettre à l’aise. Je ferai de mon mieux. Lorsqu’elle revient se rasseoir sur le banc, je la rejoins et lui dis qu’elle me plaît beaucoup, que je l’avais vue dès le départ, et que son copain a bien de la chance. Je la rassure en lui disant qu’il n’y a qu’elle qui m’intéresse, pour éviter tout malentendu et jalousie.


Je leur propose de leur faire une visite guidée de l’étage, tout en sachant qu’ils ont fait la visite en même temps que nous, mais ils jouent le jeu et me suivent. En montant les escaliers, je me rends compte pour la première fois à quel point je me sens à l’aise ici. Je leur montre la première pièce sur la droite, et ma belle complice entre en se tenant les mains. Nous la suivons et observons les différents lits qui sont dans la pièce. Un grand lit à baldaquin tout près de l’entrée nous tend les bras ; nous ne prêtons dès lors plus attention aux autres lits, plus étroits. Je me trouve en face d’elle à la contempler. Elle est vraiment très attirante : fine, pas trop sûre d’elle. Je me rapproche un peu, et de ma main lui caresse le bras.



Elle me regarde par en dessous et me sourit timidement. Mon bras s’enroule autour de sa taille pour l’approcher un peu plus, et mes lèvres trouvent les siennes. Son copain nous observe, et derrière lui s’est formé un attroupement à la porte : il n’est plus le seul à nous regarder. Nous aurions aimé avoir le temps de poursuivre à notre rythme, mais son impatient copain vient derrière elle, commence à la toucher, et très vite manifeste son empressement à la voir quitter une partie de sa tenue.


Ses bottes lacées sont notre principal obstacle ; je propose qu’on en retire une chacun. Elle s’assoit sur le bord du lit et se laisse faire en gloussant. Je commence par desserrer les lacets de haut en bas ; je l’entends rire et relève la tête. Je comprends lorsqu’elle lâche « On voit la différence… » et constate que son partenaire tire sur le talon comme un acharné. Finalement, n’y tenant plus, il ne me laisse plus la possibilité de faire autre chose que de les regarder. Je reste proche un moment, mais lorsque je manifeste mon ennui, il me retient et formule quelque chose qui ressemble à une tentative d’approche. Je regarde sa copine et l’interroge du regard. Elle hésite et finit par céder, mais cela ne me convient pas : je ne suis pas venue pour ça. Je préfère les laisser seuls ; enfin, ce n’est pas exactement le mot juste puisque seuls, nous ne l’étions plus du tout ! Tellement absorbée par l’instant, je n’ai pas vu entrer les autres, et il y en a plein autour de nous…



Je repars à la rencontre de mes amis en me félicitant tout de même d’avoir su dire non cette fois-ci.

Je croise dans un couloir l’« homme de l’alcôve bleue » qui, d’un petit signe discret, me présente à sa femme ; celle-ci me remercie chaleureusement, mais je ne sais comment le prendre. Je me demande comment elle peut être sincèrement contente pour lui. Elle en a l’air en tout cas, et ne me regarde pas comme une menace. Gênée, je préfère me sauver et retrouve ravie mes deux amis qui me demandent en chœur où j’étais passée.



Jérôme n’est pas aussi enjoué que moi : la blonde est en couple, et ils ne sont pas échangistes mais plutôt « exhib’ ». Élisa ne semble pas ennuyée d’attendre la fin du set pour retrouver celui qu’elle aime. Danser ne me dit plus rien car il est tard et la piste est presque vide ; seule une femme corpulente en robe rouge à lanières investit tout l’espace et semble beaucoup s’amuser. Nous cherchons quelque chose à boire pour nous réveiller.

Près du bar, des hommes tiennent leur compagne complètement nue par la taille. Je me décide enfin à profiter de la consommation gratuite, mais le barman m’explique qu’à cette heure tardive ils ne servent plus d’alcool. Un jus de fruit fera l’affaire.



Mais le rafraîchissement procuré par la boisson ne suffit pas à tromper l’ennui. Alors je me décide à remonter à l’étage.



Les salles du côté ne m’inspirent pas trop. En tant que jeune femme seule, il faut un certain cran pour entrer dans un espace plutôt confiné où se déroulent des choses qui pourraient ne pas me plaire. Par prudence, je préfère me diriger vers la grande salle. Il y a du monde partout sur les banquettes. Je retrouve nos compagnons de tablée dans l’alcôve bleue ; les femmes sont d’une forme olympique. L’une d’elle ressemble à Patricia Kaas et saute à califourchon sans répit sur celui que je crois être le psychiatre qui mangeait en face de moi ; ils ont l’air de vraiment bien s’amuser…


Je m’assois sur un rebord le long du mur et reste un moment juste à observer autour de moi. On ne distingue pas bien ce qui se déroule au fond dans les coins obscurs, mais ce que je peux voir n’a vraiment rien de choquant, hormis le fait que les gens sont en train de faire l’amour ; aucune pratique saugrenue ne me surprend. On entend quelques soupirs et grognements. En balayant du regard autour de moi, je constate la présence d’un jeune homme, assis comme moi un peu plus loin sur la même banquette ; il observe aussi. Nos regards se croisent et nous nous sourions. Il est mignon ; je me laisse tenter. Il me demande s’il peut se rapprocher, et nous voilà côte à côte à faire connaissance.


Il s’appelle Sébastien. Il est de la région lyonnaise, un peu plus jeune que moi. Il me rappelle quelqu’un, ou bien c’est sa coupe de cheveux… Il me demande ce que je fais là toute seule. Je lui explique donc et lui retourne la question. Il est venu avec des amis. D’habitude, il ne vient jamais dans ce genre d’endroit, mais ses parents avaient un club à Lyon avant ; c’est une ville très active de ce point de vue-là, me dit-il.

Nous parlons de tout et de rien ; il a l’air de se défendre d’être là par envie, pourtant je sens bien qu’il cherche à faire bonne impression en me rassurant, et cela fonctionne plutôt bien. Nous tombons d’accord sur le fait que c’est une situation propice au célibat, mais qu’en couple cela serait plus compliqué. Nous parlons longuement, jusqu’au moment où l’on se confie n’avoir pas encore avoir fait de rencontre satisfaisante depuis notre arrivée.



Mes mains et ma bouche sont déjà en voyage sur son avant-bras. Je laisse mon envie se manifester en lui pétrissant les mains ; je les porte à ma bouche. Il s’empare du baiser que je lui tends et me le rend avec toute la sensualité dont peuvent faire preuve les hommes sensibles. Sa respiration est tellement empreinte d’émotion que je me sens parcourue d’un frisson électrisant mon échine. J’ai le regard brûlant mais le sourire timide ; je reste retenue, haletante certes, mais je n’engage rien avant qu’il ne le déclenche. Il comprend mon désir et m’emmène vers un lit.


Debout, tout près l’un de l’autre, nous nous regardons dans les yeux en souriant. Il fait juste la bonne taille quand je porte mes talons. Il m’embrasse, me prend le visage dans ses mains, me serre contre lui. C’est envoûtant. Je réponds à son étreinte avec toute la tendresse que j’aurais voulu offrir à une belle rencontre. Car à cet instant je sais que c’est lui, ma belle rencontre de la soirée : je me sens si bien que le reste a comme disparu. Nous sommes tous les deux dans une bulle, nous échangeons des caresses avec beaucoup de douceur. Il prend soin de ne pas me brusquer, pendant qu’intérieurement je bouillonne à petit feu. Tout doucement, il m’allonge sur le lit et me contemple tranquillement ; il fait le tour pour se placer face à moi, et d’un geste se débarrasse de sa chemise. Il est beau. Sous son pantalon, je perçois un renflement et me mords les lèvres sans m’en rendre compte.


Enfin, il se penche sur moi et commence à glisser ses mains sous mes vêtements. Je suffoque et me tortille pour me contenir comme je peux. Il m’embrasse les seins ; je brûle, je sens que je coule. Mes jambes se frottent, mon bassin ondule, ma poitrine se soulève : je suis prête, je n’attends plus que lui.

Ses mains qui passent entre mes jambes sur mon collant me font perdre la tête. Ce collant est une barrière infranchissable, le tissu tendu est si fin… Ses doigts passent sur moi et je me soulève pour sentir plus de contact. Le calvaire semble durer une éternité ; j’adore être torturée de la sorte.


Je tire sur l’élastique à ma taille pour le faire descendre ; mon Apollon m’aide à me libérer, et enfin je sens sa bouche sur ma peau. Tout d’abord tendrement sur la cuisse : il prend son temps, je sais que je peux me détendre… Sa langue veloutée m’effleure en douceur, et je gémis langoureusement en fermant les yeux. Je suis loin mais pourtant complètement là ; je ressens tout avec une telle intensité que plus rien n’existe que la palpitation qui grandit dans mon ventre. Je voudrais sentir quelque chose me combler, le vide aspire ses doigts. Il me fait attendre ; je ne tiens plus.


Je me redresse pour lui faire face ; je le regarde en me rendant compte de cet instant hallucinant. De mes mains, je lui fais sentir l’intensité de mon désir par les caresses légères et appuyées que je place sur son dos et ses épaules en le serrant contre moi. Je lui embrasse le cou en le mordillant. Je repasse par sa bouche que j’effleure avec ma langue, et nos mains se serrent tant nous nous désirons. Je fais descendre quelques baisers le long de son torse imberbe avant de m’arrêter un peu avant la lisière des sous-vêtements. Lorsque je le regarde, il a déjà les yeux fermés. Je frotte mon nez contre le tissu bombé, j’essaie de sentir le volume dans ma bouche en diffusant un peu de sa chaleur. Enfin il craque et s’extirpe de son caleçon.


Je commence à le lécher doucement, à le tenir délicatement, je le goûte gentiment. Je lui montre à quel point c’est bon pour moi d’être là avec lui dans ma bouche. Son corps répond bien ; je le sens se gonfler et prendre toute la place, ce qui décuple mon appétit. Un peu plus fermement, j’applique mes caresses et écoutant son souffle, en reprenant, en changeant, en allant moins vite pour calmer le jeu. Je ne cesse de me tortiller et de sentir mon entrejambe glisser. Il pousse dans ma bouche en appuyant ses mains sur ma nuque ; je sais que cela lui plaît et je m’applique encore plus. Il se retire soudainement pour m’embrasser et s’arrête un instant pour regarder mon visage avec attention. J’ai le sourire jusqu’aux oreilles. Il attrape un préservatif et me le tend. Je le déballe en le regardant. Je passe ma langue une dernière fois sur son gland nu avant de lui mettre la capote sans le lâcher ni des yeux, ni des mains.


Il me saisit les épaules et m’allonge sur le lit. Je recule un peu plus ; il n’y a personne autour, que nous à cet instant. Il se met au-dessus de moi et cherche à se placer entre mes jambes. Mon corps l’accepte avec volupté et il me resserre un peu plus contre lui pour m’embrasser. Il reste là sans bouger, son sexe à l’intérieur, sa langue sur mes lèvres. Je remue comme un serpent en me contractant autour de lui, ma respiration est pleine de supplications. Il me regarde et se met à bouger très lentement ; il sort presque, et rentre à nouveau avec la même langueur qui me fait complètement chavirer. Je me cramponne à lui, je colle mon bassin pour le sentir, et chaque fois qu’il reprend son geste je sens que je suis avec lui en train de monter. Mes gémissements le guident ; il n’hésite plus à me remplir avec ampleur, et je me resserre plus fort à chaque fois autour de son membre prêt à exploser. Il me saisit par les fesses pour me presser davantage contre lui et nous partons ensemble vers une fusion de plaisir.

Nous avons fait l’amour intensément.


Nous restons là à reprendre nos esprits, dans un instant de tendresse. Je soupire en souriant béatement. Nous nous enlaçons et nous nous remercions mutuellement pour ce beau moment. Nous avons complètement perdu la notion du temps et nous nous inquiétons de savoir où sont nos amis. Avant de nous quitter, nous échangeons nos numéros de téléphone malgré le fait que nous savons tous deux que, compte tenu de la distance qui nous sépare, nous ne nous reverrons probablement jamais. Cependant, il me tient la main en descendant les escaliers. Ses amis lui tombent dessus et me regardent, l’air curieux de savoir ce que nous faisions ensemble. Nous nous disons au-revoir car tous l’attendaient pour partir.


Lorsque je retrouve Jérôme et Élisabeth au bar, ils ont une triste mine, celle de ceux qui s’ennuient depuis trop longtemps. J’arrive vers eux avec un sourire désolé.



Il me semble, à son humeur, qu’elle n’a pas retrouvé celui qu’elle attendait ; mais pour ne pas la froisser davantage, j’évite d’être trop curieuse à ce sujet.


Nous rentrons au petit matin ; le froid à givré les vitres. Sur le chemin du retour, je suis la seule à maintenir la conversation, encore sous l’euphorie de la soirée. Élisa, quant à elle, s’est endormie sur la banquette arrière. Le trajet me semble plus rapide qu’à l’aller. Jérôme me dépose en bas de chez moi et je le remercie encore une fois pour cette soirée extraordinaire. Fatigué lui aussi, il ne s’attarde pas et redémarre aussitôt.


Arrivée à la maison, il m’est impossible d’aller me coucher directement. J’allume mon ordinateur pour voir les quelques messages de bonne année et trouve avec stupéfaction, connecté sur un réseau social, celui que j’aime encore et souhaite reconquérir depuis l’été dernier : Alexis.


Mon cœur s’emballe. Le déroulement de la nuit m’a tellement nourrie de confiance en moi que je lui écris sans hésitation. Tout d’abord pour lui souhaiter la bonne année et savoir comment s’est passée sa soirée de réveillon. « Une soirée sympa, sans plus. » Il me dit avoir eu un petit coup de déprime au moment du compte à rebours lorsque tous les couples se sont embrassés. Qui ne le serait pas dans une situation pareille ? Mon cœur se ramollit. Il me demande comment était ma soirée. Je ne sais pas quoi lui répondre, mais je jette un regard à ma tenue que je n’ai pas quittée et lui réponds « Si tu voyais comment je suis habillée… »


Il attend plus de détails ; je lui lâche que j’ai passé la soirée dans un club échangiste. Alexis est stupéfait, mais l’incrédulité fait vite place à l’excitation. Il m’écrit quelque chose faisant allusion au fait qu’il voudrait me voir, et je lui rétorque « Eh bien, viens. » Sans une once d’hésitation, il me répond « J’arrive ! » Je n’en crois pas mes yeux ; je suis encore plus euphorique que ces gens qui gagnent des gros lots aux jeux télévisés. Je me précipite dans la salle de bain pour me rafraîchir un peu.


Le temps de rouler de quoi fumer, on frappe à la porte. « Déjà ? Comment est ce possible ? Alexis qui met d’habitude tant de temps à se décider, à se préparer… » J’ouvre et le trouve tout essoufflé avec son bonnet qui le rend si mignon quand il prend son air malheureux. Un simple regard échangé et l’envie pressante de s’embrasser prend le dessus. C’est si bon d’avoir enfin dans mes bras celui que j’ai perdu !


Dès l’instant où le contact est renoué, il nous est presque impossible de le défaire. Il reste un instant comme ça dans mes bras, tout habillé, à me serrer. Il prend un peu de recul pour mieux me voir et me regarde avec ses yeux irrésistibles qui disent tout. Je suis tellement contente de le voir là qu’aucun mot ne me vient. Il entre et retire son manteau avant de revenir près de moi dans le couloir en mettant son corps contre le mien pour atteindre la patère. Je le retiens au passage et lui pose un baiser doux sur la bouche ; je ferme les yeux comme pour mieux savourer l’instant. Suspendue à ses lèvres entrouvertes et souriantes, je retiens mon souffle. Déjà sous son charme magnétique, je ne résiste pas à l’envie de me rapprocher davantage.

Il me respire le cou ; cela me fait frissonner de plaisir. Il me demande si ma tenue m’a servi tout en promenant ses doigts sur le laçage du corset. Je suis gênée de devoir lui répondre ; je trouve vite une pirouette pour esquiver en lui disant qu’une tenue sert avant tout à être vue.



Le collant soyeux devient à nouveau un carcan qui m’emprisonne, à l’extérieur duquel rien ne paraît de l’effet que me font ses effleurements. Mes jambes veulent s’écarter, ma respiration se soustrait quand je le vois se diriger entre elles. J’essaie tant que possible de rester immobile, mais mon bassin ne cesse d’onduler.


N’y tenant plus, je passe mes pouces sous l’élastique qui me serre la taille pour le faire glisser sous mes fesses, mais mon empressement se retrouve contraint à la patience car mes pieds sont toujours chaussés. Alexis, avec toute la ténacité et la minutie qui le caractérisent, entreprend de me libérer. Les jambes nues, je suis désormais totalement à sa merci. C’est fou l’emprise qu’il peut avoir sur moi, simplement par le fait de savoir le plaisir qu’il va me donner. Je fonds sous ses caresses.


Il sait si bien comment suivre le rythme de mon corps, il est à l’écoute de mes réactions… C’est un dialogue où sans la moindre parole nous nous répondons très bien. Ses cheveux balayent l’intérieur de mes cuisses quand il vient se pencher au-dessus de moi. Ses mains me palpent l’intérieur des cuisses, me donnant envie de les ouvrir davantage. De son nez, il m’effleure, et je ne saurais dire s’il essaie de sentir quelque chose, mais il respire au travers du tissu de ma culotte, me faisant sentir son souffle chaud. Du bout des doigts, il caresse la couture de l’élastique, cherchant un espace pour se faufiler en dessous. Je sais que lorsqu’il aura posé sa bouche sur moi, je ne pourrai plus rien faire d’autre que d’apprécier l’instant, et parfois je sais à quel point cela peut être un jeu de patience entre lui et mon corps ; mais j’ai envie de lui en moi plus que toute autre chose, alors je tente de me redresser. Semblant ne pas y prendre garde, il poursuit son exploration et profite de mon changement de position pour faire disparaître le mince sous-vêtement que je portais.


Assise sur le bord du canapé, je pense que je vais réussir à m’occuper de lui, mais c’est sans savoir qu’il allait me saisir par les poignets. Il les passe sous mes jambes et me force à les écarter. Je me retrouve contrainte de me tenir dans cette position où je suis complètement offerte à ses explorations. Mes mains partent à sa rencontre car il me tarde de sentir sa peau veloutée. J’ai du mal à l’interrompre dans ses élans pour le déshabiller à son tour. Nous sommes presque en train de nous dévorer tant nous nous désirons. Lorsque je sens son corps près de moi, si chaud et doux, je pourrais rester blottie comme ça une vie entière…


Son sexe tendu sous le tissu est toujours aussi érigé. Son contour me laisse deviner l’intensité de son désir. Une de mes mains veut le libérer ; l’autre préfère l’encercler, le tenir délicatement mais avec fermeté. Cette texture soyeuse entre mes mains me donne envie d’en rapprocher ma bouche, de lui faire sentir la tendresse satinée de ma langue.