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Temps de lecture estimé : 21 mn
27/03/15
Résumé:  Le jour de nos fiançailles, la mère de mon futur époux me présente... son ex.
Critères:  fh 2couples amour jalousie cérébral voir fmast fellation pénétratio
Auteur : Tito40      Envoi mini-message
Fiançailles

Mes parents étaient ravis. Leur fille, après de brillantes études, allait épouser le gendre idéal pour eux. Idéal pour moi aussi, d’ailleurs.


Fils d’une grande famille propriétaire d’un domaine en Dordogne, Alain était le type même du garçon que je rêvais de rencontrer. Très à l’aise en société, il était intelligent, brillant, très cultivé, et avait su me faire découvrir l’amour avec un grand A. Je nous voyais bien fonder une famille et passer notre vie ensemble. C’est d’ailleurs le vœu que nous avions formé lors de notre décision de nous marier.


J’avais 27 ans et lui un peu plus de 30. Il était temps de nous poser. Il m’avait avoué quelques aventures sans intérêt avant moi. En retour, je ne lui avais pas caché mes idylles et mes passades. Cœur d’artichaut, il est vrai que, plus jeune, je tombais assez facilement amoureuse, mais ça ne durait pas. En réalité, je m’étais peu intéressée aux garçons que j’avais fréquentés. Je ne voyais en eux que des compagnons pour les sorties, et accessoirement pour me donner du plaisir. Je n’avais pas été, jusque-là, véritablement amoureuse. De ce point de vue, Alain c’était mon premier. Le premier à qui je pensais sans cesse. Quand il avait mal quelque part, j’avais mal pour lui. S’il était heureux, je l’étais aussi. C’était la première fois que je ressentais cette passion fusionnelle, cette sensation que nous ne faisions qu’un, que nos vies étaient liées à jamais.


Lorsque nous faisions l’amour, je ressentais encore plus fort cette impression que nous ne faisions qu’un. J’adorais qu’il me touche, comme j’aimais le toucher. Nos peaux l’une contre l’autre, nos souffles mêlés, nos salives qui se lient, nos odeurs qui se mélangent, j’aimais tout avec lui. J’aimais qu’il me pénètre, qu’il me fasse l’amour longtemps, langoureusement. Avant lui, je préférais les étreintes furtives, rapides, endiablées. Je ne connaissais pas la tendresse et je n’en avais aucune envie. Je m’imaginais le jour où nous déciderions d’avoir un enfant, où en le sentant jouir en moi, j’éprouverais le bonheur absolu de lui donner une descendance.


Son père était un homme charmant et prévenant. Il m’appréciait je crois, parce qu’il voyait son fils heureux. Sa mère en revanche me semblait hostile. Je ne savais pas trop bien pourquoi mais quand nous nous voyions, elle était toujours distante, et les expressions de son visage quand je parlais ne me renvoyaient qu’une forme de mépris.


Dans la famille, c’est elle qui menait visiblement la barque. Ça se sentait. Elle tenait à préserver cette culture de la châtelaine, attachée aux traditions, et dont la descendance portera la responsabilité de la perpétuation. Ses sœurs sont exquises, ses oncles et tantes sont des amours. Sa grand-mère est fabuleuse, coquine à souhait ; elle fait mine d’être sourde mais en réalité elle entend ce qu’elle veut. Je crois que nous étions assez complices toutes les deux. Restait ce sujet de la mère, et j’en étais un peu dépitée. Pas un sourire, des allusions perfides sur mon passé, des doutes à peine voilés sur ma capacité à fonder une famille honorable. Et Alain, soumis sans doute à l’autorité de sa mère, ne me défendait que mollement. Je sentais bien aussi que le sujet l’agaçait, alors j’évitais d’en parler. Mais l’heure de nos fiançailles officielles avançait, et je n’avais que cette ombre au tableau. Tenace tout de même.


Et c’est justement le jour de nos fiançailles qui se déroulaient au domaine que j’ai enfin compris. La mère d’Alain était tout miel avec tout le monde et attentive à chacun de ses invités. Moi, elle me toisait comme si j’étais quantité négligeable. Quand elle m’a présenté Estelle, fille d’amis proches et surtout ex-petite amie d’Alain, j’ai senti toute la déception qu’elle avait vécue et qu’elle entretenait finalement, d’avoir vu Alain rendre sa liberté à cette splendide plante. Catholique pratiquante, fille elle-même d’une « très bonne famille », elle aurait été un parti rêvé pour son unique fils. Mais il avait préféré aller voir ailleurs, côtoyer des impies, des « filles » sans envergure et indignes de reprendre avec lui le domaine. Elle ne me l’a pas dit ainsi, mais j’ai bien compris à son ton condescendant et à sa moue de vipère que selon elle, cette place n’était pas la mienne.


J’ai failli en pleurer. D’autant qu’Alain avait assisté de loin à cette scène et n’avait pas réagi. Je me suis sentie abandonnée.


Discrètement j’ai demandé à Alain de me suivre dans la chambre. Il fallait que nous parlions, je ne pouvais pas attendre. Je lui ai reproché de ne pas m’avoir parlé d’Estelle alors que visiblement elle avait compté pour lui et pour sa mère, alors qu’il m’avait affirmé m’avoir tout dit de son passé. Alain fut très gêné de mon entrée en matière, comme l’eût été un petit garçon pris avec la main dans le pot de confiture. Il faut dire que j’étais en colère. Un sentiment de trahison m’avait envahie, me plongeant dans une colère froide.


Ses explications sortaient difficilement de sa bouche. Il avait du mal à faire des phrases qui tiennent debout et au-delà de ça, sa façon de ne pas me regarder dans les yeux provoquait en moi un profond malaise. Ce n’était pas l’Alain dont j’étais amoureuse qui, là devant moi, cherchait péniblement à se justifier. Pourquoi ne m’avait-il pas parlé d’elle, des projets que leurs familles formaient pour eux ? Pourquoi l’avait-il quittée ?


Nous ne sommes ressortis qu’une heure plus tard, les yeux rouges et le teint blafard. Je n’avais eu aucune réponse crédible à mes questions, et quelque chose semblait cassé entre nous. Néanmoins, j’ai pris sur moi pour faire bonne figure et ne rien laisser transparaître, mais le soir nous avons dormi chacun de notre côté. Nous étions des « fiancés de frais » en froid.


Je voulais qu’il me dise les choses, qu’il m’éclaire, mais il s’est buté. Je refusais d’aborder quelqu’autre sujet que ce soit tant qu’il ne m’aurait pas tout avoué. J’avais de plus en plus l’impression de vivre avec un étranger, et il ressentait peut-être lui aussi la même chose.


Un samedi après-midi que j’avais consacré au shopping, je me suis trouvée nez à nez avec Estelle dans une rue commerçante. J’avais devant moi, le dos au soleil, posé mon regard sur une jeune femme élancée. La lumière traversait une jupe assez courte en dévoilant la forme de ses cuisses. Svelte et aérienne, elle semblait se diriger vers moi. C’est en relevant les yeux vers son visage que je l’ai reconnue. Elle arrivait à ma rencontre tout sourire, comme si nous étions des amies heureuses de se retrouver. Je n’étais heureuse en rien, mais finalement ravie de la voir pour enfin parler avec elle et obtenir des réponses à mes questions. Stupéfaite qu’elle me prenne dans ses bras comme une bonne pâte pour me faire la bise, j’ai failli la repousser. Mais elle était tellement enthousiaste, tellement amicale. Je lui ai rendu sa bise et fait un effort pour accrocher un sourire à mes lèvres. Sans que j’aie eu le temps de gamberger, elle m’avait déjà prise par la taille pour me conduire à la terrasse d’un bar.


Je me suis vite sentie idiote devant cette fraîcheur. Estelle ne cessait de me complimenter, me disant ravie qu’Alain m’ait rencontrée, qu’il semblait heureux et épanoui avec moi, que j’étais ravissante, que nous ferions de magnifiques enfants. J’en avais perdu mes moyens et une partie de ma colère. Ainsi donc elle était ravie, et j’aurais dû l’être aussi, mais mes questions remontaient sans cesse.


J’ai fini par lui couper la parole pour la questionner ce qui, dans un premier temps, lui a fait perdre son sourire. En quelques minutes, elle a su qu’Alain ne m’avait pas parlé d’elle alors qu’il m’avait parlé des autres filles dans sa vie ; elle a su que nous étions brouillés à cause de ça. Elle a su que j’étais en attente, que je voulais savoir, tout savoir.


Estelle a déplacé sa chaise pour venir tout près de moi et posant une main sur la mienne, à voix basse, elle s’est lancée.


Elle avait aimé follement Alain, et lui aussi était très épris d’elle. Ils avaient formé des projets ensemble, des projets de vie. Mais Estelle ne voulait pas d’une vie de mémère. Elle n’entendait pas renoncer totalement à sa liberté. Elle voulait profiter de la vie, sortir avec ses copines ou avec des copains, et ne pas être questionnée en retour. Alain avait du mal avec ça. Il n’avait pas osé lui demander ce qu’il devait exactement accepter, et elle avait omis d’être trop précise. Avant lui, elle avait eu beaucoup d’hommes, et vivre avec lui n’était pas pour elle une raison suffisante pour s’endormir. Alors elle continuait, même quand ils étaient ensemble, de sortir avec ses amis sans lui. Pas à chaque fois, non, mais de temps en temps. Et elle rentrait alors fort tard, parce qu’elle avait passé la nuit avec un autre homme qu’elle ne reverrait pas, ou avec une femme qu’elle ne reverrait pas davantage, ou comme c’est arrivé quelques fois avec un homme et une autre femme. À son retour, Alain ne posait aucune question. Et Estelle ne lui disait rien. Elle avait le sentiment qu’il ne voulait pas vraiment savoir, et qu’il valait mieux tout compte fait ne pas en parler.


Puis, un week-end, Estelle était sortie avec des copines dans une boîte qui venait d’ouvrir, à une trentaine de kilomètres. Elle s’était fait rapidement brancher par un beau mec qui lui plaisait, et alors qu’habituellement elle les faisait attendre un peu, elle avait rapidement accepté qu’il la caresse sur la piste et qu’il l’embrasse devant tout le monde. Il lui avait proposé d’aller un peu dehors avec lui, et là aussi elle avait accepté, sachant qu’il avait sans doute pour projet de la faire monter dans sa voiture pour se faire sucer sur le parking. Une fois dans la voiture, il avait été beaucoup plus entreprenant que prévu. Il avait baissé son pantalon pour qu’elle le suce, en effet, mais il avait très vite voulu aller plus loin. Ils étaient passés sur la banquette arrière et ils avaient fait l’amour avec une rare intensité.


Elle ne savait pas très bien ce qui s’était passé en elle ce soir-là, mais elle avait senti quelque chose de particulier avec lui. Il semblait avoir tout compris de ses sensations, et lui avait fait l’amour exactement comme elle l’aimait. Bien que l’endroit soit très inconfortable, elle n’avait pourtant ressenti aucune gêne, aucune entrave. Elle avait oublié où elle se trouvait pour se consacrer à son plaisir dans les bras de cet homme fort doué. Elle avait joui à plusieurs reprises, souvent sans sentir que ça venait, comme par surprise. Il lui avait léché le sexe d’une façon exquise, très doucement, tendrement, puis brutalement il lui avait introduit plusieurs doigts dans le vagin et ça l’avait menée à une jouissance terrible, subite, immédiate. Il s’était ensuite allongé sur elle, l’avait caressée, puis l’avait prise avec une grande tendresse avant de se déchaîner en la secouant comme un prunier. Elle était encore partie en flèche. Estelle m’avait raconté ça avec les yeux brillants, semblant revivre ce moment et s’en exciter à nouveau.


Pour la première fois, elle avait accepté de noter son téléphone quand elle a quitté sa voiture, puante de sueur et de sperme, béate et exténuée. Elle lui a donné le sien aussi, se disant que pour une fois elle pourrait peut-être renouveler l’expérience avec le même homme, pleine du sentiment qu’ils n’avaient pas fait le tour de la question tous les deux.


Et elle l’a revu, assez vite, en pleine semaine. Quand il lui a adressé un SMS enflammé lui disant qu’il pensait sans cesse à elle, à ses yeux, à sa voix, à son odeur, à ses cris quand elle jouit, à son cul, à ses seins sensibles, elle s’en est émue. Elle a accepté un rendez-vous juste après le travail, et l’a rejoint dans un hôtel en ville. En plein jour et habillé comme un jeune cadre dynamique, ce n’était plus le même homme. Mais une fois au lit ça a été un pied indescriptible. Comme dans la voiture, il s’est montré imprévisible. Quand elle s’attendait à de la tendresse, il était à la limite de la brutaliser. Et, au contraire, quand elle pensait qu’il allait la prendre comme une bête, il la caressait alors avec tendresse. Il brouillait sans cesse les cartes pour faire monter son plaisir, et lui provoquait des orgasmes à répétition qu’elle n’avait jusque-là connus que rarement.


Estelle décrivait cela d’une façon tellement réaliste que des images avaient commencé à me traverser l’esprit. J’imaginais cette situation, les bruits et les odeurs de cette scène, et pour tout dire, je crois qu’à un moment je me suis imaginée à sa place. Ça m’a un peu choquée et je suis sortie de mon rêve éveillé pour la faire arrêter.


Je l’ai alors questionnée sur sa relation avec Alain. Comment pouvait-elle comme ça dire aimer Alain et coucher avec un autre, y prendre du plaisir, et rentrer ensuite comme si de rien n’était, maintenir une date de mariage et des projets de vie ? Je me suis carrément demandé à haute voix si elle n’était pas en réalité une « vraie pute ».


Estelle n’a pas été choquée par mes propos, et a voulu poursuivre. Évidemment qu’elle se sentait coupable. Évidemment qu’elle était un peu perdue. Mais elle ne faisait pas ça pour faire du mal à Alain. Il n’avait rien à voir avec ça. Elle se sentait quand même coupable ; pas coupable de ce qu’elle faisait, mais coupable de le lui cacher. Et très rapidement, elle s’était demandée comme le lui dire sans le froisser et sans le perdre. Elle cherchait juste le bon moment. Le bon timing.


Et elle a revu son amant régulièrement, passant de moins en moins de temps avec Alain qui, pour autant, ne posait pas davantage de questions.


Puis un jour, il l’a invitée chez lui. Pour la première fois. Elle a accepté sans enthousiasme. Elle n’avait aucun sentiment pour lui, en tout cas elle n’en ressentait aucun, et n’avait pas envie de voir ne serait-ce qu’où il vit. Il avait insisté, elle avait fini par accepter. Quand elle est arrivée chez lui, il n’était pas seul. Un couple était déjà présent. La trentaine, fins et élégants, ils étaient sympas et souriants, avenants et pas taciturnes. Elle s’était demandé ce qu’ils faisaient là et pourquoi son amant l’avait fait venir alors qu’il n’était pas seul. L’explication est rapidement venue quand la jeune femme a commencé à embrasser son ami, que celui-ci lui a passé une main sous la jupe devant eux et qu’il lui a ôté sa culotte.


Elle allait se lever et partir, convaincue d’être tombée dans un traquenard, mais Christophe, son hôte, l’a retenue par la main pour l’attirer sur ses genoux. Il voulait qu’elle les regarde faire l’amour. Quand il a senti qu’elle ne résistait plus, il a commencé lui aussi à la caresser, à lui passer une main entre les cuisses, et à tester son humidité. Estelle avait déjà eu des expériences à plusieurs, mais n’en avait tiré que peu de satisfactions. Elle n’avait pas réussi à recevoir du plaisir de plusieurs hommes en même temps, et pas davantage à se partager pour en donner à plusieurs.


Elle s’est alors imaginé qu’il allait la baiser devant les autres, comme les autres faisaient devant eux. Mais non. Il ne faisait jamais ce qu’elle attendait. Il lui a ôté ses vêtements et l’a prise par la main pour la rapprocher du couple devant eux. La fille était à genoux devant son compagnon et le suçait avec rythme. Elle s’est écartée quand ils arrivaient. Christophe a poussé Estelle à se mettre à califourchon sur l’homme, face à lui. Celui-ci l’a immédiatement attirée vers lui pour l’embrasser et lui caresser les seins, puis très vite il s’est frotté à elle jusqu’à trouver sa vulve humide et la pénétrer.


Avant qu’elle n’ait eu le temps de comprendre ce qui se passait, la fille est venue derrière elle pour lui caresser les fesses, puis lui lécher l’anus. Elle massait en même temps les testicules de l’homme qui était entre ses cuisses et qui la pilonnait. Elle s’est tournée pour apercevoir Christophe qui était parti se rasseoir et les regardait en se masturbant. Il y a des moments où le temps et l’espace n’ont plus de sens, où ses principes s’envolent, où la morale n’a plus de prise sur nos esprits. Estelle s’est lâchée pour profiter pleinement de ce moment. La langue chaude de cette fille qui fouillait son cul alors que l’homme sous elle la prenait avec force, lui a provoqué un orgasme intense, différent, plein et très long.


Elle n’avait toujours aucun sentiment pour Christophe. Non seulement elle ne lui en voulait pas de l’avoir piégée, mais elle lui en était presque reconnaissante tellement elle avait pris son pied. Se faire défoncer ainsi alors que quelqu’un regarde et se branle, ça l’avait transcendée.


Ses scrupules vis-à-vis d’Alain n’avaient fait qu’augmenter. Elle en était venue au constat qu’il fallait absolument qu’elle lui parle, mais ne savait toujours pas comment aborder le sujet. Un jour elle s’en est ouverte à Christophe, lui demandant conseil. Christophe lui a dit que ce qu’on ne savait pas dire avec des mots, il fallait le montrer avec son corps. Il lui dit alors que la première partie qu’il avait organisée pour elle avec un autre homme, il n’avait pas imaginé lui en parler avant. Il était persuadé qu’elle aurait refusé. Il avait donc monté un plan, et elle avait suivi.


Si le jour J elle avait montré de la réticence, il ne l’aurait pas forcée. Il se serait excusé et n’aurait pas insisté. Ce qu’il lui avait suggéré, alors, c’était en gros de provoquer une rencontre et qu’elle se laisse aller devant lui. Il faudrait qu’une femme s’occupe d’Alain pendant qu’un homme s’occuperait d’elle. Si le plan fonctionnait, ils n’auraient aucune difficulté à en parler après. En revanche, s’il se montrait réfractaire, elle pourrait toujours tourner le truc en dérision et clore le sujet. Elle avait tellement peu d’idées qu’elle a sauté sur cette proposition à pieds joints. Christophe viendrait chez eux avec une amie pas farouche, laquelle entreprendrait de séduire Alain, et une fois les choses engagées, elle pourrait elle-même se donner à Christophe devant lui. Ça semblait cohérent. Et la date fut retenue.


Estelle a inventé une histoire de copain de fac pour justifier ce dîner. L’amie que Christophe avait trouvée pour séduire Alain était en effet bien choisie. Petite, fine, les cheveux bruns remontés en chignon déstructuré, elle avait un petit look grunge et en même temps une espèce de candeur et d’espièglerie tout à fait ravissantes. J’avais craint qu’il ne ramène une pute. Elle n’en avait pas du tout le genre. En revanche, son côté naïf ressortait assez vite. Elle oubliait de serrer les jambes une fois assise dans le canapé pour l’apéro, et laissait remonter sa jupe sans s’en soucier. Elle ne portait visiblement pas de soutien-gorge, mais ça ressemblait plus à un oubli qu’à une provocation. Ceci étant, elle n’en avait peut-être pas besoin.


Chloé s’est présentée rapidement. Elle revenait de six mois de mission dans un club de vacances où elle était masseuse. Ça expliquait son air frais et son teint bronzé. Elle n’avait pas fait de longues études mais se montrait cultivée et en plein dans son temps. Alain buvait ses paroles. Le look et le comportement de cette fille semblaient lui plaire et il avait été tout le temps charmant avec elle. Le repas a été bien arrosé, et s’est terminé par un digestif sur la terrasse. C’est à ce moment que Chloé a remarqué qu’Alain se dandinait un peu sur sa chaise. Elle s’est est étonnée et il lui a répondu qu’il avait très mal au dos. Elle lui a proposé un massage. C’était le top départ.


Avant qu’il n’ait eu le temps de répondre, elle s’était levée pour se positionner derrière lui et lui masser les épaules. Il s’est laissé faire, a fermé les yeux. Quand elle a ouvert sa chemise pour passer les mains dedans, il a réagi. Elle ne l’a pas laissé gamberger et lui a proposé de s’allonger sur le canapé pour qu’elle lui masse le bas du dos. Il a cherché une approbation dans les yeux d’Estelle qui du coup l’a incité à se laisser faire. Il s’est allongé sur le ventre. Elle lui a massé longuement les épaules et le dos, puis lui a demandé d’ôter sa chemise. Elle l’a aidé à s’en débarrasser et a repris ses mouvements, amples et profonds. Rien de sensuel au début, juste un massage. Elle lui demandait de temps et temps si ça allait ; il répondait par des grognements et des souffles. Elle lui a massé ensuite le bassin, s’appuyant dessus de tout son poids jusqu’à le faire craquer. Elle lui a demandé de retirer son pantalon pour lui faciliter le travail. Il a semblé hésiter un moment puis s’est laissé faire. Il s’est retrouvé dans la même position, mais en boxer. Chloé s’est attardée sur son bassin puis lui a carrément massé les fesses. Elle est descendue ensuite sur ses cuisses, puis ses mollets. Elle a massé consciencieusement chacun de ses pieds avant de remonter à nouveau par l’intérieur de ses cuisses. Estelle était assise avec Christophe à quelques mètres, les observant, et attendant que les choses dérapent.


Chloé a demandé à Alain de se mettre sur le dos. Il a mis du temps avant d’obtempérer, et dès qu’il l’eut fait, ils ont compris pourquoi. Les mains de Chloé avaient dû lui faire de l’effet. Il avait une érection assez visible.


Chloé a repris ses massages, mais n’utilisait plus seulement ses mains. Elle lui appuyait ses bras sur le ventre, se penchant en avant jusqu’à ce que ses seins viennent au contact du torse d’Alain. Elle a ôté son chemisier. Il gardait les yeux fermés. Absent. Elle s’est frottée contre lui, corps à corps. Il avait gardé ses mains sous sa tête et ne bougeait pas. Ce n’était plus un massage mais des caresses, langoureuses. Elle commençait à frotter son propre bassin contre celui d’Alain qui cette fois bandait à mort. Quand elle a commencé à lui mordiller les tétons, il s’est redressé brutalement, lui demandant ce qu’elle faisait. Estelle l’a alors prié de se laisser faire. Elle allait bien s’occuper de lui. Il y avait une espèce de peur dans ses yeux qu’il a fermés avant de s’allonger à nouveau, les mains derrière la tête.


Chloé a repris ses caresses et lui a léché longuement les tétons, rapprochant doucement ses mains du boxer d’Alain. Elle s’est redressée pour le lui retirer. Il a à peine résisté, cherchant à nouveau le regard approbateur d’Estelle. Une fois nu sous elle, il n’avait plus qu’à se laisser aller. Chloé a retiré ce qui lui restait de vêtements avant de revenir sur lui, nue, et lui manger à nouveau les tétons tout en le masturbant doucement. Elle se glissait le sexe d’Alain entre les cuisses, frottant son gland contre sa vulve. Estelle s’est dévêtue et s’est approchée de lui. À genoux devant le canapé, elle l’a embrassé à pleine bouche. Il a ouvert les yeux et a réalisé que sa chérie était là tout près, nue, mais qu’une autre femme allait s’introduire son sexe. Il a paru paniqué, mais la langue d’Estelle a fait taire son angoisse.


Chloé s’est empalée sur lui, le baisant tout doucement. La petite ingénue était bien une vraie salope. Son corps transpirait le sexe et l’envie. Alain s’est laissé guider. La bouche de sa fiancée, le sexe d’une autre, des odeurs qui se mêlent, des bruits incongrus, il était perdu dans le plaisir. Christophe a attendu un peu avant de venir s’agenouiller derrière Estelle et la pénétrer. Alain ne l’avait pas vu arriver, mais quand il a senti que sa chérie était secouée d’avant en arrière, il a ouvert les yeux et a réalisé ce qui se passait. Sa queue était au chaud dans la chatte d’une inconnue pendant que sa future femme était sur le point de jouir de la queue d’un autre. Chloé a vu le choc dans ses yeux, et s’est penchée en avant pour joindre sa langue aux leurs, essayant de faire taire cette terreur qui se lisait sur le visage d’Alain. Enfin. La terreur ne l’a pas empêché de jouir presque aussitôt en elle, alors qu’il se débattait presque pour en sortir. Et quand il a vu sa chérie se cambrer alors qu’elle jouissait et que Christophe se laissait lui aussi aller en elle, il a semblé pétrifié.


Christophe et Chloé sont partis, les laissant seuls s’expliquer. Alain ne s’est pas mis en colère. Il a reconnu avoir pris du plaisir avec cette fille et pris du plaisir aussi à cette situation grotesque. Mais Estelle, qu’il vénérait jusque-là, était devenue pour lui une vulgaire salope, prête à tout pour prendre son pied. Elle l’a écouté sans un mot, la mort dans l’âme. Ils sont restés encore un peu ensemble, mais leur vie avait été trop chamboulée. Il demandait d’où elle venait, avec qui elle était, où elle allait, quand elle rentrerait. Elle ne lui disait la vérité qu’une fois sur dix, et ça elle ne le supportait plus. Quand ils faisaient l’amour, il n’arrêtait pas de lui demander des comparaisons avec Christophe ou avec d’autres : « Est-ce qu’il te baise mieux ? Est-ce que la sienne est plus grosse ? Tu as joui, mais autant qu’avec lui ? »


Ils ont fini par convenir qu’ils n’avaient plus rien en commun, et qu’il valait mieux en rester là. Ils se sont séparés et ne se sont jamais revus, jusqu’aux fiançailles.


Estelle avait pleuré, longtemps, beaucoup. Puis elle s’était consolée, et Christophe l’avait beaucoup aidée à cela. Il lui avait fait vivre d’autres expériences, pas toutes très intéressantes, et sa vie avait fini par tourner autour du sexe. Alors elle en avait pris son parti et s’était installée avec Christophe. Elle était heureuse avec lui, dans une vie qu’elle n’avait pas imaginée, mais qui lui convenait.


Voilà donc ce qu’Alain avait voulu me cacher. Je comprenais mieux. Je ne comprenais en revanche pas bien Estelle, cette jolie fille si espiègle et attirante. Comment pouvait-elle se donner ainsi ?


De retour à la maison, j’ai raconté à Alain mon entretien avec Estelle. J’ai bien cru qu’il allait me gifler tellement il était en colère. C’était la première fois que je le voyais énervé à ce point. Mélangeant des reproches sur mon manque de confiance en lui avec une colère intacte contre Estelle que, visiblement, il n’avait pas oubliée, il est devenu rouge et hurlait. Puis d’un coup il est allé se poser sur le canapé, les mains sur les genoux, comme exténué, comme vidé.


Je me suis approchée de lui, en silence. Je me suis agenouillée devant lui et j’ai posé ma tête sur ses genoux. J’ai senti ses mains se poser sur mes cheveux, et tout à coup adouci, il me les a caressés, tout doucement. Je pouvais sentir la chaleur de ses mains et entendre son souffle qui petit à petit s’apaisait. Je savais qu’il me suffisait d’attendre un peu, qu’il allait me parler. Et en effet c’est ce qu’il a fait après un long temps de calme.


Il m’a parlé de ses sentiments pour Estelle à l’époque, de leurs projets de mariage. Il m’a parlé des relations proches qu’elle avait avec sa mère et avec ses sœurs. Il m’a parlé des balades qu’ils faisaient dans le domaine, la main dans la main, les cœurs au diapason. Il m’a parlé de sa petite enfance, des difficultés qu’il avait de parler aux filles, des complexes qu’il nourrissait, de la honte qu’il trimbalait sans bien savoir pourquoi. Il m’a parlé du manque de confiance en lui qui, petit à petit, s’était installé, du besoin qu’il avait de sécurité et de tendresse, de son souci de rester droit et digne. Je pouvais entendre les sanglots dans sa voix.


Enfin il me livrait ses fragilités. Alain me livrait ses souffrances. Petit à petit, il en est venu à cette fameuse soirée avec Chloé et Christophe. Il savait qu’Estelle avait des aventures mais il voulait l’ignorer. Il avait confiance en son amour. Quand il lui arrivait de douter, les sourires qu’elle lui envoyait suffisaient à le rassurer. Et puis ils allaient se marier, ça voulait dire quelque chose.


Parfois quand elle rentrait tard et qu’il l’attendait seul dans son lit, il l’imaginait avec d’autres hommes. Il voulait chasser ces images de son esprit mais elles étaient tenaces. Sa colère montait tout à coup, contre lui-même. Il s’en voulait de n’être pas assez fort pour faire le vide dans sa tête, et plus encore de bander. Eh oui. Ces images qu’il détestait l’excitaient et il en avait honte. Il finissait par céder et se masturber en laissant les images venir à lui. Quand il en avait terminé, il essayait de dormir mais elles revenaient, encore plus sauvages et débridées. Il cédait à nouveau et se soulageait. En une soirée il pouvait ainsi se masturber 4 ou 5 fois, et avoir autant de haut-le-cœur quand il entendait Estelle crier de plaisir ou qu’il la voyait offrir se croupe.


Il n’osait pas lui en parler. Quand ils étaient tous les deux au lit, ces images revenaient encore et encore. Ça lui coupait la chique parfois. D’autres fois il se déchaînait, sa libido chargée de colère. Il ne supportait plus ses propres doutes et encore moins ses fantasmes. Il croyait être devenu fou, ou pervers. Il avait tellement d’amour pour elle qu’il ne comprenait pas que son inconscient lui suggère pareilles dépravations.


Et puis, il y a eu cette soirée, cette montée à l’échelle du plaisir mais aussi à l’échelle du stupre. Pas une fois, depuis qu’il était avec Estelle, il n’avait fantasmé sur une autre fille et là, il s’était laissé caresser et sucer par une inconnue, avec Estelle qui l’encourageait. Il y avait pris du plaisir, un plaisir physique, charnel. Mais sa tête avait du mal à suivre. Quand Chloé est venue s’empaler sur lui, c’est l’image d’Estelle sur un autre sans visage qu’il voyait, c’est son plaisir à elle auquel il pensait. Sentir la bouche de sa bien-aimée sur la sienne a été un doux supplice. Des images insoutenables sont arrivées : Estelle se faisait prendre brutalement devant lui. Quand il a senti le corps d’Estelle bouger, c’était raccord avec ses songes. Il ne savait plus s’il rêvait ou si vraiment elle se faisait baiser par un autre. Le doute a duré peu de temps. Quand il a compris que Christophe était entre ses cuisses, il a senti monter la honte et la colère, mais aussi une terrible excitation renforcée encore par le regard révulsé d’Estelle qui allait jouir. Il a voulu faire cesser le supplice, mais lui aussi a joui. À son grand regret. Et avec un plaisir immense aussi.


Leur couple n’a pas survécu. Alain m’a assuré qu’il m’aimait, que ses sentiments pour elle, si forts à l’époque, c’était du passé. Mais il tenait à me dire que si à l’époque il avait été moins coincé, moins con, il lui aurait dit l’excitation qu’il avait ressentie à la voir se faire prendre devant lui. Il était trop jeune et trop dans son éducation pour s’avouer à lui-même qu’il avait aimé ça. Mais il ne regrettait rien puisque maintenant il était heureux avec moi.


Quand il a cessé de parler, j’ai attendu un long moment avant de lui demander s’il avait en tête des images de moi avec d’autres hommes qui lui venaient. J’avais posé cette question sans agressivité, et même avec une certaine tendresse. Il n’a pas eu besoin de me répondre. J’ai senti son sexe se gonfler sous ma joue. Alors je l’ai sorti de son logement pour le caresser, tout en lui proposant de fermer les yeux, de se laisser aller, de m’imaginer à genoux devant lui, son sexe dans la bouche, et le sexe d’un autre au fond de mes fesses. Il a joué le jeu. Je me suis masturbée en le suçant, avançant et reculant pour simuler la présence d’un autre derrière moi. J’aurais aimé que ce jeu dure plus longtemps, j’y prenais du plaisir aussi. Mais visiblement, lui encore plus que moi, puisqu’il a joui dans ma bouche trop vite. Je savais dès lors que j’allais bientôt lui faire un inhabituel cadeau de mariage.