n° 16741 | Fiche technique | 23284 caractères | 23284Temps de lecture estimé : 14 mn | 03/04/15 |
Résumé: Tous les cocus ne sont pas contents. Certains se sentent trahis et se lancent dans des actions définitives. | ||||
Critères: fh couple fête vengeance pénétratio confession | ||||
Auteur : VincenLise Envoi mini-message |
DEBUT de la série | Série : Clin d'œil à LaComtesse Chapitre 01 / 02 | Épisode suivant |
Histoire vraie. Enfin, presque…
Les lecteurs qui ont déjà lu de mes récits ont certainement constaté que je suis assez "centré" sur le cocufiage, content ou pas. Pour tout vous dire, si je suis influencé par mon vécu et mes goûts partagés avec ma compagne, c’est ce qui est arrivé à un ami qui m’a le plus marqué.
Mon ami s’appelle Marc, et sa femme Dominique. Marc vient de prendre sa retraite. Dire qu’il ne se sent pas vieux est une évidence. Il est en forme, physiquement et intellectuellement. La retraite ne l’inquiète pas vraiment, mais sa femme, oui. Marc a toujours été sur les routes, souvent absent de chez lui. L’inaction et le fait de se retrouver en tête-à-tête avec sa femme ne l’inquiètent pas, mais les autres, si.
Dominique a, elle, ses propres occupations, surtout depuis qu’elle a arrêté de travailler, l’héritage de ses parents lui assurant une rente confortable. Elle essaye d’incorporer son mari à ses sorties, ses visites de musées, etc. Il se prête bien volontiers à tout cela. Elle garde ses rencontres avec ses copines. Lui se reconstruit une vie de sportif qu’il avait négligée.
Tout le monde semble surpris que leur nouvelle cohabitation se passe si tranquillement. Chacun connaît des exemples très douloureux.
Un mot sur leur sexualité ! Et oui, la sexualité perdure après la retraite et avec l’âge. D’après les confidences de Dominique, Marc étant un taiseux sur le sujet, ils font l’amour de temps en temps. Plus une relation hygiénique que passionnée. Manifestement, cela suffit à Marc. Dominique en est surprise car elle pensait que son mari avait des aventures pendant ses absences et que ses besoins sexuels seraient reportés sur elle. Mais non. Cela ne la dérange pas. Dominique avoue à ses amies qu’elle n’est pas une "chaude du cul", et que son mari lui suffit. Elle ajoute juste que, s’il est long à se mettre en marche, par contre c’est un amant très agréable qui a toujours tenu compte de son plaisir à elle.
C’est en octobre, pour un mariage, que le changement est apparu. Les cérémonies se sont bien passées et tout le monde se retrouve pour l’apéritif. Il fait encore jour, le temps est parfait, et le champagne coule à flots. Dominique est partie se changer dans leur chambre qui est au deuxième étage de cette énorme bâtisse où la plupart des invités vont dormir.
Marc bavarde avec des invités. Son regard parcourt l’assistance. Beaucoup de jeunes, jeunes couples avec ou sans enfants. Beaucoup de femmes sont allées se changer aussi pour être plus à l’aise pendant le dîner et certainement pour danser, car un disc-jockey installe son matériel. Certaines n’ont pas hésité sur la profondeur du décolleté et d’autres sur la taille de la robe. Enfin cela fleure bon la soirée agréable et les corps qui vont se déhancher sur la piste de danse.
Un peu plus loin, une robe rouge-fuchsia attire son regard. La femme est de dos, en grande conversation avec le marié. La robe la moule délicieusement et met en valeur des formes arrondies. Rien d’ostentatoire, juste de l’élégance et une certaine sensualité que la couleur exalte.
Mais sa surprise est totale lorsque la femme se tourne, le voit et lui fait le signe d’approcher. C’est Dominique. Dominique, sa femme, qui l’appelle pour venir saluer le marié. Il n’en croit pas ses yeux. Est-il déjà ivre, au point de ne pas reconnaître son épouse au premier coup d’œil ? Bien sûr il s’approche, fait les salutations d’usage et suit Dominique qui se dirige vers la mariée. Sa démarche est une vague qui se balance d’une hanche à l’autre. Les hauts talons en sont sûrement la cause, mais en tout cas il s’étonne de sa découverte, comme s’il voyait sa femme pour la première fois. Dès les félicitations expédiées, il se penche à l’oreille de Dominique :
Avant même que Dominique puisse l’interroger, il est dans l’ascenseur. Comme d’autres invités montent aussi, elle n’ose parler. Mais dès que la porte de la chambre s’est refermée, elle va le questionner. Lui, dans un mouvement fougueux l’enlace, et ses lèvres viennent se coller aux siennes. Elle ne sait comment réagir devant tant d’impétuosité, d’autant que le dernier baiser qu’ils ont échangé date de bien longtemps. Mais c’est un vrai baiser d’amour, envahissant, la langue bataillant avec la sienne. Elle se laisse délicieusement envahir par la sensualité de cet échange. Elle va juste questionner son mari sur la raison de cet intermède qu’elle sent contre son pubis la dureté remarquable de sa verge. Il bande. Son mari bande. Qu’est-ce qui a bien pu l’exciter à ce point ? Elle ne s’est pas absentée bien longtemps, et en plus, de la fenêtre de la chambre, elle l’a vu qui bavardait gentiment une coupe à la main.
Déjà il cherche à défaire la robe. Mais elle le repousse gentiment.
Marc recule d’un pas et regarde son épouse tirer sur la fermeture Éclair, faire glisser les manches le long des bras, et enfin enjamber la tache rouge qu’elle s’empresse d’aller poser sur un porte manteau.
Ces gestes si simples, si quotidiens, déjà vus des milliers de fois, le bouleversent. Elle revient vers lui en petite tenue mais avec les chaussures. Tout homme sait combien ces accessoires donnent une démarche de reine aux femmes, mais devant lui c’est simplement la sienne. Pourtant tout l’émoustille.
Il la reprend entre ses bras, l’embrasse à nouveau et l’entraîne vers le lit.
Elle est allongée, nonchalante, mais regarde cet homme avec une attention soutenue. A-t-il bu ? Un jeune lui aura peut-être fait fumer un joint ?
Il veut s’agenouiller devant elle.
En deux secondes, le costard est sur le lit et Marc nu devant Dominique qui ne peut s’empêcher de regarder la verge maritale, si dure et tendue qu’elle reste dressée contre le ventre.
C’est un loup qui se jette entre les cuisses de la femme. Il tire sur la petite culotte que Dominique aide à enlever en soulevant les reins. La bouche précède la langue et les doigts se glissent déjà dans la fente. Un long moment Marc lutine sa femme, redécouvrant une habitude perdue et des odeurs sensuelles. Dominique, surprise – mais si agréablement – que c’est un plaisir inattendu qui la submerge après un instant de ces agaceries.
Marc est heureux de sa réussite, comme un ado, comme une première fois. Mais sa verge s’impatiente et Dominique le sent bien.
D’un mouvement, elle reçoit le mandrin au plus profond de sa grotte. Il est dur et fort, on dirait une longue tige quasi minérale. Mais la chaleur est bien là, sans parler de ce qui palpite dans les profondeurs de l’engin.
Il va et il vient. D’abord rapidement comme pour éteindre un incendie, et puis il ralentit pour retrouver le long mouvement de l’homme qui possède, conscient que son contrôle est indispensable au plaisir de la femme. Un long moment il la baise. La chambre n’est remplie que de leurs souffles et des chairs qui se frottent. Marc entend par la fenêtre entrouverte le brouhaha des conversations de la noce.
Une envie le prend. Là encore quelque chose d’inhabituel, comme si la journée était particulière. Il se relève, entraîne sa femme tout étonnée de se retrouver debout et la pousse contre la fenêtre. Elle peut voir les gens deux étages plus bas, à portée de la main, à portée de voix. Un instant, elle craint que si quelqu’un lève les yeux il découvre son visage, mais heureusement les deux vantaux du volet sont presque fermés, juste reliés entre eux par un crochet.
Elle se mord la langue de peur de crier lorsque Marc la remplit de son mandrin. C’est si bon, si étrange, cette position qui apporte une touche de perversité à laquelle Marc ne l’a pas habituée. Décidément, il faudra qu’elle le questionne sur la raison de cette vigueur. Mais aussi il faudra qu’elle lui dise combien c’est agréable de se sentir désirée à ce point par son mari.
Marc ne se contente pas de la baiser avec ardeur ; il glisse aussi un doigt dans son anus. Cette caresse qu’elle lui interdit depuis toujours ne la dérange pas ; au contraire, c’est une sorte de condiment indispensable à la recette exotique de ce jour si particulier.
Mais tout a une fin. Elle sent bien qu’il ne va pas tarder à venir. De sa main, elle part à la découverte de son clito gonflé, et il lui suffit de quelques tapotements pour que l’orgasme arrive. Marc la suit de quelques secondes, et il déverse dans son vagin une crème qui lui semble plus généreuse que d’habitude.
Marc a été incapable d’expliquer cette soudaine ardeur. Oui, il avait bu plusieurs coupes ; oui, les femmes autour étaient avenantes, mais rien de bien nouveau. En tout cas, Dominique n’en demande pas plus.
Mais c’est quelques jours plus tard qu’un début d’explication apparaît.
Dominique lui demande de vérifier si sa robe n’est pas tachée, et si c’est le cas, à quel endroit pour le signaler au pressing. Elle remet la robe "rouge-fuchsia" et Marc comprend que c’est cette robe qui a tout déclenché. Chercher une explication plausible est impossible. Comment imaginer que la conjonction de sa femme et de cette robe déclenche un tel émoi ? Si on regarde la vérité en face, c’est totalement ridicule. Découvrir après tant d’années que sa femme revêtue d’une robe simple, juste un peu moulante mais de couleur "rouge-fuchsia" le trouble à ce point… Mais où est la raison dans le déclic de l’amour ? Pourquoi une femme plutôt qu’une autre, pas obligatoirement plus belle, fait bander ou donne envie de sexualité ?
Lorsque Dominique voit le regard de son mari, elle comprend. C’est elle qui le pousse sur la chaise. Défaire sa braguette est presque difficile, tellement elle a peur de lui faire mal. Ce n’est pas facile de tirer sur l’élastique du slip pour en extraire la queue raidie. En se penchant, elle le flatte de la main, et lorsque ses lèvres se posent sur le gland déjà humide, elle se surprend à en apprécier la texture. Pourtant ce n’est pas son truc, la fellation. Si elle la fait quelquefois, c’est bien parce que ses copines en parlent comme de la caresse suprême pour un homme. Bien sûr, Marc apprécie ; mais elle ne s’attarde jamais, ayant déjà bien du mal à en accepter le gland. Mais aujourd’hui c’est différent. Elle suce et lèche cette pointe de chair, osant même en parcourir la longue tige.
Mais elle aussi sent la chaleur. Elle se redresse et, se tortillant, fait glisser sa culotte.
Lorsqu’elle monte sur son mari, elle prend bien soin de ne pas trop relever sa robe pour qu’il ne voie pas son sexe. C’est la robe magique qui vient s’enchâsser sur le pieu gluant. Marc bande encore un peu plus de cette vision.
Dominique se baise sur la bite. Elle jouit plusieurs fois de se sentir remplie jusqu’au plus profond par la tige de chair palpitante. Elle a besoin de toute sa retenue pour encore penser à sa robe et ne pas la déchirer alors qu’elle écarte les cuisses le plus possible afin de gagner quelques millimètres de pénétration.
L’orgasme de Marc est à nouveau puissant. Elle sent parfaitement le sperme jaillir en plusieurs flots.
Lorsqu’elle se relève, libérant son cavalier, elle sent avec délice la crème couler hors de sa chatte et tracer des filets sur sa cuisse. Il faudra qu’elle donne sa robe à nettoyer. Mais aussi, elle sait qu’elle va retourner dès demain dans la boutique pour en commander une autre. Une ? Deux, même. Il ne faut pas manquer de cette potion magique.
Pendant des mois, les nouveaux amants explorent ce nouveau chemin. Terminé, l’amour au lit, le soir ou le matin. Maintenant, c’est "au petit bonheur la chance". Dans le salon, devant un feu de cheminée, dans la cuisine, dans la voiture, en rando, partout, sans toutefois prendre le risque de se faire voir, mais quelquefois assez risqué pour exciter.
Marc est toujours un amant attentif, et maintenant imaginatif. Il suffit que Dominique se pavane en nuisette "rouge-fuchsia" pour qu’il démarre au quart de tour. Dominique a aussi viré sa cuti. Maintenant elle ne refuse plus le chemin de ses reins, ni même de boire la semence de son amant. Elle accepte même de se promener avec ce nouveau jouet qui se glisse dans le vagin contre le point G et aussi s’appuie sur le clitoris. Marc joue avec la télécommande pour déclencher les vibrations à l’improviste. Bien sûr, tous leurs jouets sexuels sont de couleur "rouge-fuchsia".
Mais cette folie sexuelle provoque aussi un renouveau de leur tendresse. Pas l’amour fou, non : un amour sage qui sait combien ce sentiment est précieux à leur âge. Ils vivent dans un rêve éveillé.
Marc continue ses sports. Dominique continue de voir ses amies.
Marc, qui aime se tenir informé, lit régulièrement une revue sur les dernières nouveautés. Matériels, logiciels, applis. Un article attire son attention. Il sait que les smartphones gardent la mémoire des trajets de leur propriétaire. L’appli qu’il découvre permet de tracer sur un plan le chemin parcouru.
Marc, technicien de formation, est pourtant toujours surpris des progrès de la techno. Pour voir, il essaie sur son mobile. Mais cela ne marche pas : il faut la dernière version du logiciel d’exploitation. Celui de Dominique est tout neuf. Elle le lui prête. Cela marche : il arrive même à reporter sur la carte les trajets, formant des trajectoires irrégulières.
Par exemple, hier, elle a passé la journée avec ses copines, rendez-vous sacré qui prend tout l’après-midi. Il peut la suivre à la trace. Départ de la maison, direction Paris. Le trajet dans Paris est étonnamment simple. Aller et retour se superposent. Mais le plus étonnant, c’est le temps passé au même endroit. Plus de deux heures. Un resto ou une boutique. Il va plaisanter sur cette durée de bavardage ou de shopping. Facile de trouver le nom de l’endroit : Maps et Streetview. Pourtant, même en tenant compte d’une marge d’erreur, il ne voit ni resto ni boutique. Les coordonnées sont celles d’un immeuble classique. Une erreur sûrement dans le positionnement GPS.
Marc aime comprendre. Pourquoi une telle erreur ? Le smartphone ? L’appli ?
Il regarde le fichier de la veille. Il connaît le trajet puisqu’il était avec Dominique. Là ! Ça marche ! Les adresses correspondent parfaitement. Alors, pourquoi ?
Il a la curiosité de remonter une semaine en arrière. Même trajet, même erreur. Impossible de trouver la moindre boutique. Il va en parler à sa femme, mais en général elle est peu intéressée par la techno. Comme il ne veut pas paraître idiot, il décide de se rendre aux coordonnées. Mais autant le faire le jour où les copines vont s’y rendre. C’est ce qu’il fait.
Pour être certain de ne pas les rater, il part avant et se gare dans la rue. Il a la surprise de voir sa femme arriver seule, se diriger vers l’immeuble qui correspond aux coordonnées et y entrer, non sans avoir utilisé une clef.
Marc met un moment pour vraiment réaliser ce qu’il vient de voir. Il doute. Certainement que Dominique a rendez-vous avec une amie qu’il ne connaît pas. Mais alors, pourquoi a-t-elle la clef ? Il sort de la voiture pour aller lire les noms des occupants. Personne qu’il ne connaît. Peu d’appartements. Quelqu’un sort. Il en profite pour se faufiler. Il monte les escaliers, oubliant le petit ascenseur. Quatre étages, et seulement deux portes par palier.
Un long moment il se demande quoi faire. Attendre ? Pourquoi pas ? Il sait que la rencontre va durer deux heures. Il s’installe au dernier étage. Si quelqu’un vient, il aura le temps de commencer à descendre. Mais l’immeuble est calme. Personne ne le dérange. Le temps passe vite, perdu dans ses pensées. Une porte s’ouvre. De sa cachette, il voit par l’éclairage qui diffuse sur le palier sombre que c’est au second. Il entend parfaitement un homme dire « Merci, ta visite est un bonheur… » La voix de sa femme répond « Mais pour moi aussi. » Et elle continue « Un bisou pour la route, il faut que je retourne chez moi. » L’homme dit alors « Quand vas-tu lui parler ? Je ne peux pas continuer comme cela. »
Comment décrire le choc et la douleur de Marc ! Il aurait pu comprendre que Dominique ait un amant ; mais avant ! Pas maintenant que leur union lui paraissait si parfaite qu’il pensait rêver. Car le doute n’est pas possible : ce rendez-vous, c’est avec un amant. En plus, il l’a pressée de lui parler. Certainement pour annoncer qu’elle veut quitter Marc.
En descendant, il se retient de ne pas cogner à la porte et massacrer son rival. Heureusement, il note juste son nom.
La suite est d’une banalité affligeante, que beaucoup d’hommes ou femmes bafoués comprendront. Il regarde, avec le nom, sur les réseaux sociaux. Bien sûr, l’homme est visible. Même pas particulièrement beau, mais il est plus jeune. Une vingtaine d’années ; il pourrait être son fils. Elle l’aime peut-être ? Il doit avoir des talents cachés pour qu’elle l’ait pris comme amant. Que peut-il lui faire que lui, Marc, ne fasse pas ? Pourtant, il la fait jouir ; ou bien elle simule. À ce point ?
Lui qui envisageait de la redemander en mariage pour l’emmener en voyage de noces dans des contrées où ils auraient pu vivre nus et se livrer à leurs ébats sous le soleil, loin du monde…
Mais non, c’était trop beau. En un instant il réalise qu’il ne peut pas continuer comme cela. Mais, dans sa vie, comme dans son métier lorsqu’on a pris une décision, on s’y tient. Pas de demi-mesure ! Pas de dissimulation ! Dominique n’a pas voulu choisir entre lui et son amant. Il va se charger de faire le choix pour elle.
En moins d’une semaine il s’organise. Faire une copie de cette clef, même cachée dans son trousseau. Commencer à réunir les affaires sans éveiller les soupçons. Il est comme cela, Marc : on ne négocie pas ! Il ne veut pas entendre les excuses, les gémissements, les pleurs. Il craint de se faire attendrir et se retrouver prisonnier de cette situation.
Le jour où Dominique quitte la maison pour aller retrouver son amant, les dernières affaires sont vite rassemblées. Il ne s’agit que des habits, chaussures et lingerie qui restent dans l’armoire de la chambre et du dressing.
La camionnette avec chauffeur arrive à l’heure prévue. La charger avec les sacs prend du temps. Mais il sait qu’il a bien deux heures devant lui. La chance – la chance des cocus – est avec lui : la circulation est fluide. Suivant ses calculs, Dominique est avec son amant depuis 50 minutes, donc occupée dans ses ébats alors qu’ils commencent à déposer les sacs devant la porte de l’appartement. Heureusement, l’immeuble est vide et personne ne peut s’étonner de cette accumulation.
Lorsqu’ils ont tout déchargé, le tas est impressionnant. Le choix de sacs poubelle n’est pas anodin. Il montre ce qu’il pense de tout cela. Des déchets de toute une vie. Des ordures qu’il ne veut plus conserver chez lui. Il a même, dans un geste de dérision total, installé tout en haut de la pile les sextoys et une certaine robe découpée en lambeaux.
Il avait envisagé de sonner, juste pour voir le tas s’effondrer à l’intérieur lorsque la porte serait ouverte. Aussi pour voir le visage de Dominique lorsqu’elle comprendra ; mais non, la page est tournée. Sa femme n’osera plus, au moins jusqu’au divorce, remettre les pieds à la maison. Que son amant la garde ! Grand bien lui fasse ! Lui, il n’en veut plus.
De retour à la maison, Marc ferme portes et volets, s’arrangeant que l’on ne puisse pas entrer. Il veut être seul. Jusqu’à maintenant, c’est la colère et sa vengeance qui le faisaient tenir. Le téléphone ne cesse de sonner, alors il débranche la box pour être tranquille. Pareil pour le mobile. Il coupe le son. Bien sûr, c’est sa femme qui cherche à le joindre. Mais que pourrait-elle dire qu’il ne sache déjà ?
Il prend un verre. Puis un autre. Puis un autre. Il erre dans la maison, mais tout lui rappelle la coupable. Et lui, n’est-il pas coupable aussi ?
Les heures passent. Il s’enfonce dans la nostalgie. Les verres s’ajoutent aux autres. Il étouffe. Il ouvre la baie vitrée qui donne sur le jardin. Les arbres n’ont plus de feuilles. Il pense qu’il a laissé l’échelle et des outils dehors, trop plongé dans la découverte de son cocufiage.
Une idée surgit : écouter Johnny. Il installe ses écouteurs sur son mobile, remet le son et lance ses mp3. Il marche dans le jardin, trouve ce qu’il cherche et l’installe, avec l’échelle.
Son idole chante. Le rythme résonne dans ses tripes. Il pense que son corps ne va pas pouvoir se balancer sur le même tempo. Dommage. La corde est maintenant ajustée autour de son cou. Il a vérifié que la branche était assez solide. Surtout ne pas se rater et finir paralysé.
Soudain le son est coupé. Le téléphone sonne. Dans son impatience de retrouver Johnny, il appuie sur le mauvais bouton. Une voix parle. C’est Dominique.
Elle crie.
Marc entend cette voix qui le rappelle à la vie. Mais son pied perd son appui. L’échelle bouge. L’échelle tombe. C’est trop injuste…
PS : Rassurez-vous. Si je peux vous narrer cette histoire, c’est que l’auteur est encore vivant. Chaque jour il se félicite d’avoir entretenu ses muscles. Même l’alcool se transforme en adrénaline dans un moment pareil, et il s’est accroché "aux branches", comme on dit.
Juste une cheville foulée en sautant de si haut.