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02/05/15
corrigé 09/06/21
Résumé:  Les fantasmes en alexandrins d'une femme pendant ses plaisirs solitaires.
Critères:  f ff fmast délire -poésie
Auteur : Calpurnia            Envoi mini-message

Poésie
Solitaire

Délaissant le travail triste et utilitaire,

Cachée entre les murs de son appartement,

Quand vient le temps lascif du plaisir solitaire

Elle retire un à un chacun des vêtements.


La brune ravissante aux cheveux longs, bouclés,

Un front dégagé sur un beau visage rond

A gardé sur son nez, de rouge vif cerclées

Ses lunettes entourant de profonds yeux marron.


Fille de vingt-cinq ans rompue de solitude,

Sa vie n’a point d’élu, époux ni compagnon ;

Vivre avec un mari n’est pas son attitude :

Elle n’a jamais trouvé de compère mignon.


La voici allongée, superbe sur son lit.

Elle parcourt un roman érotique et troublant

En caressant son ventre et ses deux seins jolis,

Oubliant le labeur pénible et accablant.


Ses habits gisent, épars, au milieu de la pièce,

Car c’est hâtivement qu’elle s’est déshabillée.

Si quelqu’un était là, voyant la joliesse

De la femme il ou elle serait émoustillé.


Ses doigts glissent, complices, à la chair du délice

Au milieu de sa fente où un bouton l’attend :

Patienter jusque-là fut pour elle un supplice ;

De l’index elle effleure un clitoris gourmand.


Elle pense aux personnages de son roman osé

Qui pratiquent entre elles de douces oaristys (1)

Pour leurs amours lesbiens savamment exposés.

Pour les lire, il fallait bien qu’elle se dévêtisse.


Ses doigts agiles sur le berlingot turgide

Remplissent son bas-ventre en ondes voluptueuses.

C’est la délectation car elle n’est pas frigide :

La jouissance est là, puissante, impétueuse.


Elle se tortille, nue, et rue du fol ébat,

Se mordant jusqu’au sang la lèvre inférieure.

Son lit est défait par l’énergique combat :

De ces orgasmes-là, il lui en faut plusieurs.


Soupirs et feulements sonorisent la pièce.

Elle transpire fort car exquis est son geste.

Encore un peu de soin commis avec hardiesse :

Le bien-être la prend, généreux, immodeste.


Se manuélisant (2) d’une main, elle pelote

Son sexe sur lequel une joie se concentre ;

Au plus fort du plaisir, elle se cambre et gigote

Car un feu voluptueux a embrasé son ventre.


À ce moment elle ne peut rester silencieuse :

Tant pis pour les voisins qui s’en vont la gronder.

Elle ne peut étouffer l’euphorie licencieuse

Alors que ses draps sont de cyprine inondés.


L’éjaculat qui ne fait pas de descendance

Gicle en flot, car de mouille elle n’est jamais avare.

Ses glandes de Skene ont fourni en abondance :

Elle est femme-fontaine et produit une mare.


L’élixir coule de la motte réjouie

Tandis que l’héroïne halète de l’action.

Il lui faut apaiser la perle épanouie

Fatiguée après tant d’agréable friction.


À quoi pense-t-elle donc lorsqu’elle s’envoie en l’air ?

Rêve-t-elle d’un vit immense et turgescent

Qui viendrait l’arroser du jus testiculaire ?

Non : c’est d’autres désirs qu’elle s’en va confessant.


Ses choix naturels vont vers le sexe dit beau,

Et ses projets charnels ignorent la mentule (3) ;

Aux jules bien montés, préférant les bimbos,

Elle opte pour les seins, non pour les testicules.


Elle fantasme souvent sur la fille croisée

Qui naguère a souri, lui offrant un regard.

Verra-t-elle un beau jour la belle apprivoisée ?

Elle voudrait tant ce corps qu’elle a vu par hasard.


Elle rêve de caresses et de douceurs saphiques,

De baisers sur sa peau rosée de demoiselle ;

Elle s’enfièvre à l’idée des jeux béatifiques

Que l’on peut faire avec une belle gazelle.


Elle imagine des enchevêtrements fous,

Des étreintes torrides ayant ce lit pour scène,

De longs embrassements fougueux autant que doux

Et d’actes sexuels voluptueux et obscènes.


Elle élabore des soixante-neuf compliqués,

Des positions qui sont un peu acrobatiques ;

Elle rêvasse à des plans troubles et sophistiqués

Qui les emmèneraient aux joies sybaritiques.


Rêvant à des blandices, au festin sensuel,

Cachée, nue sur son lit alors qu’elle se catine (4),

Livrée à la débauche en mode manuel,

En songerie câline autant que libertine.


Elle voudrait bien l’entendre entre ces murs jouir,

Qu’elle se torde sous la pâmoison frénétique,

Sentir la fleur intime un temps s’épanouir,

S’extasiant sous ses yeux d’un frisson érotique.


Elle songe à ces cuisses si farouchement closes

Qui s’écartant enfin, lui dévoilent un trésor :

Une chair écarlate à ses seuls yeux s’expose,

S’offrant à une langue experte dans ce sport.


Car le cunnilinctus est l’art très exigeant

De l’exploration de l’intime anatomie,

De la bouche et du con, liés, se mélangeant :

Bâclé, le geste exquis se change en infamie.


Mais les femmes entre elles ont le savoir inné

De donner du plaisir à un sexe semblable :

Mieux que tout mâle, elles savent en tout temps deviner

Le secret du labour au charme inégalable.


Quand le muscle lingual entre en zone érogène,

Lubrifié de salive en vrillement précis,

On mord les draps sous un tourbillon pyrogène

En se tortillant quand l’excitation forcit.


Plongée dans les odeurs sublimes d’une belle,

Elle s’enivrerait des doux parfums génitaux

Qui s’exhalent soudain, fragrances corporelles

Que la culotte ôtée offre sur un plateau.


Nudité de Vénus sortie des eaux urbaines,

Quand la Femme paraît, impériale et rêveuse,

Sûre de son pouvoir fort de Babylonienne,

Le monde est soumis à ses fantaisies scabreuses.


Elle s’imagine nue, prise dans les filets

De la belle inconnue, cruelle esclavagiste.

D’un sort amer elle va malgré tout jubiler :

Elle s’entrevoit vaincue, en servante nudiste.


Voyant sa soumission comme un destin de rêve

Après une défaite au terme d’un combat,

Surpassée par la force, elle supplie qu’une trêve

Suspende enfin la guerre et close le débat.


« Ô sublime maîtresse, tout ce que tu désires

J’aspire à t’en combler quelque en soit le prix.

Je veux vivre avec toi le meilleur et le pire ;

Je t’offre là mon corps, mon âme et mon esprit !


Veux-tu que je dépose à tes pieds mon grand cœur ?

Je serais à genoux, reconnaissant ta gloire,

Et tu m’accorderais un sourire vainqueur

En me laissant sucer ta belle toison noire.


Ce Graal d’obsidienne est ma raison de vivre :

Le carré de coton qui le recouvre encore,

Je veux te l’arracher, que mes dents t’en délivrent

Pour qu’aucun vêtement ta beauté n’édulcore.


Ces poils pubiens me hantent et trottent en mon esprit ;

Telle une veuve noire aux piqûres mortelles,

Qui pour sa mâle proie n’éprouve que mépris,

Je brûle de frayer entre tes jarretelles.


Oui, je veux te voir comme Ève au tout premier jour,

Devant mes yeux ravis dans le simple appareil

Avant qu’entre mes bras débute ton séjour :

Voir ton corps dénudé, à nul autre pareil.


Tu seras l’Aphrodite émergeant du flot pur,

Déesse en majesté assurée de ses grâces,

La tête souveraine encore dans l’azur,

Les pieds foulant un monde où s’imprime leur trace.


Je serai ta vestale, fidèle au feu sacré,

Serai dévotement attachée à ton culte

Pour un temps de trente ans en ton nom consacré

Car pour ta vénusté mon cœur sans cesse exulte.


S’il te plaît de me voir cruellement souffrir

En dédaignant mon vœu de m’offrir comme esclave,

Laisse-moi cependant, je t’en supplie, t’offrir

Le lèchement des pieds, que ma langue les lave.


Si ce n’est suffisant à ton plaisir sadique,

Je me ferai soumise à tes désirs obscènes ;

Que mon humiliation soit totale et publique !

J’aimerai jusqu’au bras qui le fouet m’assène.


Mais la belle ingénue détourne ses yeux durs

Car ses charmes ne sont pas du tout accessibles.

Ils demeurent cachés, inaccessibles, obscurs,

Tuant le rêve doux d’un amour impossible.


« Sans doute les messieurs bien virils elle préfère,

Ceux qui pissent debout devant les urinoirs.

Mes atouts féminins peut-être l’indiffèrent

Car certes, je n’ai rien des belles de Renoir.


Que font-ils mieux que moi pour qu’ils sachent lui plaire

En leur faisant l’honneur de leur ouvrir ses bras ?

Sucent-ils mieux que moi son pré triangulaire,

Ou bien l’obligent-ils à garder ce lieu ras ?


Si elle veut, je serai sa compagne androgyne

Vautrée dans son fauteuil pour regarder le foot,

Saurai des blagues bêtes, salaces et misogynes,

Et devant des pornos caresserai ma zoute.


Je ferai devant elle toute nue la vaisselle

Ou juste en tablier afin de l’exciter,

Lécherai son anus pour nettoyer ses selles :

Tout cela pour enfin son amour susciter.


Si ce n’est suffisant, je me ferai greffer,

Récupérées d’un mort, des couilles rechapées ;

Peut-être que cela lui fera de l’effet,

Me voyant maculer de sperme un canapé ?


Je satisferai tous ses bizarres désirs,

Boirai jusqu’à la lie sa coupe menstruelle.

Masculin ? Féminin ? À elle de choisir :

Je me joindrai à des orgies bisexuelles. »


Lors, pour se consoler, la triste solitaire

S’adonne aux voluptés que l’on peut s’offrir seule.

Sans répit elle se touche, des heures elle réitère ;

Pendant la jouissance, elle gémit et elle feule.


Elle se saisit de son puissant vibromasseur

Afin que de produire une stimulation

Qui saura relancer son élan jouisseur

Avec d’énergiques et amples trémulations.


Elle aurait tant voulu que celle qu’elle désire

L’observe lorsqu’ainsi, seule, elle se fait du bien.

Elle voudrait être vue pendant qu’elle transpire

Afin de susciter des appétits lesbiens.


Elle susurre tout bas : me veux-tu, douce oiselle ?

N’es-tu donc pas tentée par mon corps en sueur,

Par ma liqueur femelle suintant des aisselles,

Un sexe gorgé de vénériennes humeurs ?


Ma chatte est luisante et déborde de cyprine,

De parfum de luxure et de lasciveté :

Voici un océan de fragrances marines

Que nous partagerons dans la joyeuseté.


Elle voudrait dévoiler, coquine et impudique,

Son corps livré au feu de la masturbation,

Recherchant constamment, de gestes frénétiques,

Le grand frisson dont elle veut l’exacerbation.


Elle voudrait l’initier aux joies pornographiques

Du spectacle effronté et fort inconvenant

D’une personne qui, par un joli trafic,

S’adonne à luxure ; n’est-ce-pas avenant ?


« Voudrais-tu, pense-t-elle, de mon enseignement

À l’activité du sensuel onanisme ?

Complices, nous irons à deux coquinement

Sur un chemin menant à un doux lesbianisme.


Apprécies-tu le son exquis des couinements

Qu’aigus je pousse quand je me manuélise ?

C’est là un passe-temps puissant divinement :

Il est temps qu’à ce sport doux je t’évangélise. »


Elle se voit au miroir et s’estime fort belle ;

Son appétence n’est pas diminuendo.

Entretenant encore sa fièvre sexuelle,

Sa propre image fait bondir sa libido.


Elle détaille ses seins et palpe ses tétons,

Puis écarte les cuisses, les deux lèvres du bas

Afin de regarder son turgescent bouton

Qui donne l’agrément des farouches ébats.


Elle s’envisage star, s’imaginant livrée

À la foule qui veut ses charmes contempler ;

Dans sa timidité, elle pourra s’enivrer

De milliers de regards : ce fantasme lui plaît.


Sa vulve est irritée, car trop sollicitée ;

Mais il reste l’arrière, et la rosette anale

Offre encore des ressources à la belle excitée :

Un montant du lit fait un gode artisanal.


Pour chercher le plaisir, jamais elle ne recule :

De ce morceau de bois humecté de salive

Qu’elle saisit d’une main, la voilà qui s’encule

Jusqu’au creux du rectum par la chose intrusive.


Elle n’hésite pas à l’enfoncer jusqu’au fond :

Le vertige n’est pas dans la demi-mesure,

Mais dans l’exaltation. C’est dans l’état second

Que la met cet objet plongé dans l’enfonçure.


Intensivement elle s’explore et se laboure,

Le boyau culier s’ouvrant au bois phallique,

Ithyphalle (5) fouineur qui profondément bourre

Le vase indu, commerce honni des catholiques. (6)


Les atouts succulents de ce borgne orifice

Qui avale, goulu, un objet contondant

Valent le fouillement de ce pénis factice :

Le vice est magnifique, il est dévergondant.


C’est ainsi qu’en solo elle se sodomise

À l’aide d’un objet qui pour ça n’est pas fait ;

Elle ne faiblit pas, ni ne s’économise

Jusqu’à ce que de nouveau la joie ait triomphé.


Le tableau n’est-il pas profondément charmant ?

Une belle se fait seulette ses délices.

J’affirme sans vouloir choquer en affirmant :

Bravo à celles qui se branlent en coulisses !


La bite improvisée à présent fait merveille :

La femme prend son pied, de volupté s’inonde ;

Puis épuisée, il faut sombrer dans le sommeil,

Rêver d’obscénités dans la torpeur profonde.


Elle choisira demain peut-être une carotte

Ou bien une courgette, un concombre bien gros

Afin de satisfaire encore sa marotte

En s’offrant de nouveaux orgasmes magistraux.




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(1) oaristys = idylle, entretien tendre. Retour

(2) se manuéliser = se masturber. Retour

(3) mentule = pénis. Retour

(4) catiner = jouer à la poupée, caresser. Retour

(5) ithyphalle = sexe masculin en érection. Retour

(6) expression du chanoine Neyraguet (source : Wikipédia). Retour