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Temps de lecture estimé : 20 mn
16/05/15
corrigé 09/06/21
Résumé:  Le sort a frappé durement Pierre, mais il décide de tourner la page de ses malheurs et d'enfin se mettre à vivre.
Critères:  vacances pénétratio
Auteur : Bertrand D      Envoi mini-message
Une merveilleuse croisière

Pour la première fois depuis longtemps, Pierre se sent détendu et se surprend à siffloter. Dans un mois il part en congé faire une merveilleuse croisière. Cela lui permettra d’oublier tous les malheurs passés et de démarrer enfin une vie, qu’il espère, sera heureuse.


Il a eu la chance de naître dans un couple qui s’aimait. Pendant huit ans, il est resté fils unique, particulièrement choyé. Puis un Noël il a reçu un cadeau, un petit frère baptisé Jacques. Ses parents craignaient que l’arrivée de ce bambin provoque de la jalousie chez l’aîné. Au contraire, il a considéré ce gosse comme un véritable don du Ciel. Ses parents l’ont laissé s’en occuper, le prendre dans ses bras, lui donner le biberon.

En grandissant il s’est senti responsable de Jacques. Lui apprendre à parler, à jouer.

Puis est venu le temps de l’école, et il l’a conseillé, aidé.

Pierre a sérieusement étudié, réussi son bac et va aller à l’université.


Mais le sort frappe cette famille heureuse : le papa succombe brutalement à un infarctus du myocarde alors qu’il jardinait. La mort de cet homme encore jeune, en bonne santé, attriste ses amis, mais surtout anéantit la famille. La maman est effondrée, Pierre se sent responsable de la maison et agit en conséquence. Il règle le problème des obsèques, s’occupe de toutes les formalités administratives. Plus question pour lui de poursuivre des études. Heureusement, la banque lui offre un emploi dans la succursale où travaillait son père.


Cela a permis aux siens de ne plus avoir de soucis matériels. Sa maman lui faisait entièrement confiance ; il s’occupait de tout. Il n’a pas pu poursuivre ses études, certes, mais Jacques prendra le relais. Il l’aide beaucoup et le petit, n’étant ni sot ni paresseux, réussit le bac C avec mention « bien ».

Concours réussi pour l’entrée dans une classe préparatoire, puis une école d’ingénieurs ; et après quatre ans d’études sérieuses, il obtenait le titre tant désiré.


Inutile de décrire la joie de sa maman, et surtout de Pierre qui voyait ses efforts récompensés. Toutefois, il n’y avait pas d’emploi dans sa spécialité dans la région ; il a fallu qu’il s’exile à deux cent cinquante kilomètres de là, à Toulouse.

Ce fut une déception pour la famille. Toutefois, Jacques revenait chaque semaine. Tout se déroulait bien. Pierre le questionnait sur son travail, sa vie.


Au début Jacques racontait avec plaisir ses occupations. Toutefois, après quelques semaines, il se lassa de répéter les mêmes faits ; il lui semblait subir un interrogatoire. En effet, il se sentait devenir un homme et en avait assez d’entendre les conseils de son aîné sur sa manière de gérer sa vie.


Un week-end, son copain se mariant, il prévint que la semaine suivante il ne rentrerait pas à maison. Pierre n’apprécia pas son absence et lui en fit la remarque. Jacques, vexé par cette remarque, indiqua que désormais il ne viendrait qu’une semaine sur deux, le voyage étant long et fatigant. Toutefois, il téléphonait souvent à sa maman. À chaque fois les retrouvailles étaient chaleureuses avec elle. Mais son frère lui en voulait de ses absences. L’atmosphère devenait pesante.


Pourtant un samedi, il arriva détendu, aimable, un peu distrait. Cette attitude inquiéta son frère qui soupçonna un changement dans l’existence de Jacques. Il ne pouvait s’agir que d’une femme qui était entrée dans sa vie. Il allait abandonner les siens. Pierre l’interrogea, mais Jacques évinça la question et repartit sans donner d’explications.


Les visites s’espaçaient et il ne revint qu’une fois par mois. Lors de sa dernière visite, Pierre le questionna. Son frère reconnut qu’il avait une liaison. À vingt-quatre ans, étant majeur, il était capable de décider de sa vie privée. Pierre partit en claquant la porte ; après tous les sacrifices qu’il avait faits pour son frère, celui-ci ne lui en était pas reconnaissant.


Jacques resta avec sa maman, et bien qu’elle ne lui eût rien demandé, la renseigna. Oui, il connaissait une fille, très jolie, et tous deux s’aimaient passionnément. Ils étaient pacsés depuis trois mois. Certes, elle était plus vieille que lui mais avait une bonne place dans une banque. La mère fut toute émue du bonheur de Jacques, et de penser que bientôt elle aurait une belle-fille, et surtout des petits-enfants.


Quand Pierre rentra le soir, il interrogea sa maman qui, toute heureuse, lui fit part des confidences de Jacques. L’aîné réagit avec violence et lui dit qu’il ne tolérerait jamais cette fille dans la maison. Une vieille qui cherchait à se placer avec un gamin qui avait un bon salaire !

La maman appela son Jacques pour lui expliquer la situation. Il lui promit qu’il allait téléphoner à son frère, et que n’importe comment il viendrait le week-end suivant lui présenter sa compagne.


Jacques appela son frère. Pierre lui reprocha son égoïsme, son manque de reconnaissance ; le haut-parleur étant branché, Annie, sa compagne, entendait tout. Elle essaya de parler à Pierre, mais il la traita de profiteuse, de couguar, et il raccrocha brutalement.

Fou de colère, il dit à sa mère qu’il ne serait pas à la maison ce jour-là.


Devant tant de haine, Annie essaya de dissuader Jacques d’aller leur rendre visite : on irait chercher sa maman pour l’inviter ici. Mais il maintint sa décision : ils iraient là-bas. Cette maison était aussi la sienne, il était chez lui.


Le samedi matin, Jacques étant sur les nerfs, c’est Annie qui prit le volant.

Pierre avait quitté le domicile, et maman attendait avec impatience le nouveau couple, languissant de connaître la promise. L’heure du repas approchait, et toujours pas de nouvelles.

Soudain, la sonnerie d’entrée. « Tiens, se dit la mère, pourquoi n’entre-t-il pas directement ? » Tirant le battant de la porte, elle voit deux gendarmes sur le seuil. Surprise et effrayée, elle reste sans un mot.



Sans un mot, la mère s’écroule. Les policiers appellent immédiatement le Samu. Les voisins, interrogés, indiquent le numéro du portable de Pierre. Celui-ci rejoint immédiatement l’hôpital. Sa mère est en salle de réanimation, où l’on soigne son malaise. Les gendarmes présents lui donnent la raison de cet étourdissement :



Une infirmière le prévient que la malade avait repris conscience. Il se dépêche d’aller la rejoindre. Avec beaucoup de précautions, il lui rapporte les faits que venait de lui révéler la gendarmerie.



Il se rendit à Béziers, fit le nécessaire pour le rapatriement de la dépouille, régla tout. À l’hôpital, le personnel médical jugea étrange qui n’aille pas rendre visite à la blessée ou qu’il ne prenne pas au moins des nouvelles de son état de santé.


Les obsèques ont eu lieu trois jours plus tard. La maman n’eut pas le courage d’y assister.

À la fin de la cérémonie, les amis et les voisins vinrent lui présenter leurs condoléances. Parmi les dernières personnes, une personne âgée, très triste, s’avança.



Le monsieur, très choqué, repartit sans un mot.


Un mois plus tard, Pierre et sa maman reçurent un colis. Il s’agissait de toutes les affaires de Jacques, envoyées par Annie. À l’intérieur, une lettre :


Madame, Monsieur,

Je comprends votre douleur, et sachez que je la partage. Vous trouverez tout ce qu’a laissé Jacques.

Je vous propose de nous rencontrer afin de faire connaissance et évoquer sa mémoire. Je suis à votre disposition pour fixer la date qui vous conviendra.

Dans ces douloureuses circonstances, croyez en mon amitié,

Annie.


Pierre interdit à sa mère de contacter cette femme. Il ne se rendit pas compte qu’il augmentait le désarroi et la douleur de cette dernière. Son état de santé empira, et six mois plus tard elle décédait de chagrin. On l’ensevelit trois jours plus tard.


À la sortie eurent lieu les condoléances, et le vieux monsieur se présenta à nouveau ; mais il ne put dire une seule parole, Pierre le rejetant, l’insultant violemment.


Il se retrouvait seul ; sa famille qu’il adorait était anéantie. Pendant deux ans, il fit son deuil.

Au printemps, il a décidé de reprendre une vie normale. Le comité d’entreprise prenait en charge une partie du voyage. Il a choisi de partir en croisière, aucun des employés de sa succursale n’ayant fait le même choix. Il pourra ainsi se détendre, rencontrer des filles, et qui sait ?




ooOOoo




Beaucoup de monde sur l’embarcadère. Le paquebot est à quai, mais il faut d’abord accomplir les dernières formalités. Et surtout connaître le plan du bateau et le numéro de sa cabine.


Ça y est le voilà à bord. Il a très bien repéré l’itinéraire. D’ailleurs, des panneaux renseignent les passagers et des marins en uniforme guident les égarés.

Il n’a pas besoin d’aide et se retrouve devant sa cabine. Par contre, dans le couloir, une jeune femme très belle semble chercher la sienne. Galamment, il lui propose son aide. Un rapide coup d’œil sur le billet et le voilà comblé : ils sont côte à côte. Ils se verront souvent, et peut-être avec un peu de chance, il parviendra à la séduire.


Le soir, il monte rapidement pour le repas, trouve une table pour deux. Il pose sa veste sur le dossier d’une chaise et s’assoit en face. De sa place, il peut surveiller l’entrée et va lui proposer de partager le dîner.

La voilà ! Il se lève quand un serveur la conduit à une table où il y a une place de libre. « Tant pis, j’essaierai demain. »


Le lendemain matin, il se met en survêtement, monte sur le pont pour faire un footing. Surprise : il voit sa voisine courant elle aussi. Accélérant l’allure, il la rejoint. Bonjour rapide, une amorce de discussion, mais la dame ne répond pas. Le contact sera difficile. Il court à côté d’elle. Elle ralentit et descend. Il la suit. Arrivé devant leurs cabines, il lui propose d’aller au restaurant petit-déjeuner ensemble. Après quelques hésitations, elle accepte.


Assis devant leur petit déjeuner, il lui parle de choses et d’autres, de sa joie d’être en vacances, mais malheureusement tout seul. Elle répond par phrases courtes, indiquant qu’elle se trouve seule aussi.

Ils rejoignent leur cabine ensemble.

À midi, quand il entend la porte voisine claquer, il sort.



« Ça y est, je l’ai accrochée ! » Ils trouvent une table avec deux jeunes mariés en voyage de noce. La conversation est vite amorcée par le jeune homme. Sa voisine se détend et participe aux échanges. L’atmosphère est détendue, et c’est la nouvelle mariée qui propose de désormais se retrouver pour les repas. Pierre est enchanté : sa voisine accepte.

En redescendant, Pierre se présente :



« Tout se déroule bien… estime Pierre. Nous nous connaissons, elle est célibataire, moi aussi ; je pourrais tenter ma chance. »

Elle répond à son appel et sort en peignoir de bain. Quand, au bord du bassin, elle retire son habit, elle apparaît dans un maillot une-pièce. Elle est magnifique, un véritable mannequin. Pierre l’admire, et il n’est pas le seul !


« Plongeon impeccable, crawl parfait ; une sportive. Il me la faut ! Pour la croisière, et peut-être plus. »

Désormais, ils sont très souvent ensemble ; les autres passagers les considèrent comme un couple.

Le lendemain, à table, au cours d’une conversation, volontairement il la tutoie, puis immédiatement s’excuse.



Pierre est ravi. Il ne savait comment le proposer à sa voisine, et son astuce a réussi. Désormais, ils pourront parler plus librement.

En redescendant vers leurs cabines, il propose :



Comme convenu, à quatorze heures trente, elle frappe. Déjà prêt depuis longtemps, il sort immédiatement. Arrivés au bord du bassin, elle se dépouille. Pierre reste bouche bée. Aujourd’hui, c’est un deux-pièces, mais qui laisse deviner une poitrine magnifique.



« Ça y est, elle se débloque, constate-t-il. Je sens que je vais pouvoir attaquer ! » Ils restent allongés au soleil. Elle a défait le cordon de son soutien-gorge.



Il essaie de ne pas fixer son le regard sur elle. Mais quand parfois elle bouge, on entrevoit la rondeur d’un sein. Lui aussi reste à plat-ventre, son caleçon est tendu par son désir.


Au bout d’un petit moment, elle lui demande de renouer son haut. Il obéit, enchanté. Elle se redresse, puis des deux mains elle place bien ses seins dans les bonnets. Il a ainsi l’occasion de la toucher, et même en lançant un regard par-dessus l’épaule, d’apercevoir la naissance de la poitrine.


L’heure s’avance et il leur faut descendre pour se changer. Elle apparaît en robe étroite mais fendue sur le côté afin de lui permettre de marcher. La salle est presque déserte ; Pierre l’incite à se placer assez loin afin de bien voir tout l’écran. Personne derrière eux.


Dès le début du film, il se rapproche d’elle. Puis, comme dans geste de détente, il passe la main derrière ses épaules. Anne-Marie regarde le film avec beaucoup d’attention. Elle participe même, suivant la gestuelle des acteurs. À un moment, elle se penche un peu ; il en profite pour laisser glisser son bras derrière son cou. Trop occupée, elle ne remarque pas ce geste familier. Enhardi, sa main descend maintenant le long de l’omoplate, juste au-dessus du sein. Surprise, elle le regarde, l’air étonné. Souriant, il en profite pour laisser descendre sa main au-dessus du buste.

Elle reporte son attention sur l’écran, ne protestant pas lorsque la main caresse le mamelon. Il penche la tête et dépose un baiser sur la joue.



La séance continue. À un moment elle repousse la main trop curieuse de son anatomie. À la fin de la séance, il lui propose d’aller prendre un apéritif. Mais elle refuse, prétextant un peu de fatigue.

Ils se sont retrouvés pour le dîner, mais elle a rapidement quitté la table, épuisée.

Le lendemain, escale à Athènes, et promenade avec guide, en bus.


Anne-Marie aime particulièrement les monuments antiques, mais Pierre cherche à la complimenter, ce qui l’empêche d’écouter le guide. Elle doit lui demander de la laisser suivre les explications de leur mentor.

Au repas du soir, lors du dîner, comme les autres touristes elle est épuisée. Il y a bien un bal, mais elle préfère rentrer se reposer. Pierre l’accompagne et, sur le seuil des cabines, tente un baiser sur la joue. Elle accepte mais ne répond pas.


Pierre se rend compte que cette fille lui plaît chaque jour davantage. Il espère en faire sa maîtresse, et même peut-être plus.


Tous les jours ils sont ensemble. Pierre sent que leur intimité progresse. Maintenant ils s’embrassent sur les joues matin et soir. Lorsqu’ils vont au cinéma, il en profite pour faire mieux connaissance de son corps. Surtout sa poitrine. Il est parvenu à glisser une main dans le bonnet du soutien-gorge.

Bien qu’il ne soit pas un bon danseur, ils vont quelquefois au bal, et c’est l’occasion de la serrer de près, surtout à l’occasion de slows.


Pourtant il s’impatiente, car dans trois jours ils vont se séparer. Mais s’il arrive à conclure, à obtenir ses coordonnées, ils pourront se retrouver, et même peut-être plus.


Ce soir, au bal il lui a offert un Martini. Elle a refusé, ne buvant que de l’eau. Mais devant son insistance, elle a accepté un verre. Cela l’a détendue, et finalement elle s’est laissé convaincre d’en accepter un second.

Devant la porte de leurs cabines, au moment de se séparer, elle esquisse le baiser habituel. Pierre lui saisit la tête à deux mains et amène leurs lèvres en contact. Elle ne le repousse pas, mais n’ouvre pas la bouche. Il insiste un long moment, sans résultat. Anne-Marie rentre rapidement chez elle.


C’est l’avant-dernier jour, et surtout la dernière nuit : il lui faut conclure. Rapidement sortis du déjeuner, ils sont montés à la piscine. Personne, il fait trop chaud. Comme les autres fois, elle lui demande de détacher le cordon de son haut. Le soleil est brûlant, tous deux sont en sueur. Se relevant, torse nu, se tournant vers lui, elle lui dit :



Elle est splendide ! La vue de sa poitrine lui a provoqué une terrible érection ; il vaut mieux qu’il se mouille. De son crawl puissant mais un peu brouillon, il la rejoint au milieu du bassin. Se plaçant derrière, il saisit les seins à pleines mains et l’embrasse dans le cou. Elle accepte cet hommage sans un mot.

Mais du bruit se fait entendre dans le couloir d’accès ; elle nage rapidement vers le bord, sort d’un bond et s’allonge sur sa serviette. Les deux garçons d’une quinzaine d’années ont tout de même pu profiter quelques instants du spectacle.


Rejoignant le cinéma, ils s’isolent dans le fond de la salle. Alors que le film se déroule, c’est une véritable séance de pelotage. Après le haut, une main glisse sous la mini-robe pour explorer son intimité. Elle doit le calmer, car quelques spectateurs se retournent. Il tente alors un baiser. Réticente au début, elle entrouvre les lèvres. Alors il se déchaîne. Elle doit repousser son visage, car à nouveau on les regarde.


À la sortie, Pierre l’entraîne au bar. Pour fêter la fin de la croisière, elle accepte deux verres d’apéritif. Pour aller jusqu’à la salle à manger, il doit un peu la soutenir. Le dîner est rapidement expédié. Elle lui indique qu’elle va aller se coucher car elle se sent un peu fatiguée. Naturellement, il l’accompagne pour éviter une éventuelle chute.


Arrivés devant leurs cabines, il amorce un baiser auquel elle répond avec enthousiasme. Profitant de l’ivresse de sa compagne, il prend connaissance de tout son corps. Puis, ouvrant la porte de sa cabine, il l’entraîne. Elle le repousse, mais sans grande conviction et finit par entrer.

Il entreprend de la déshabiller, mais elle proteste :



La prenant dans ses bras, il la dépose sur le lit. Enfin il peut admirer ce corps tant désiré. Pour la première fois il peut honorer, embrasser ces seins qui l’ont tant fait rêver. Sa main descend jusqu’à la fourche ; ses doigts dénichent le bouton, le grattent un moment.

Puis enfin il se redresse et s’unit à elle. « Elle n’a pas dû connaître beaucoup d’hommes, car elle est étroite : j’ai trouvé la femme rêvée ! » Bouillant d’impatience, il la chevauche puis, après quelques minutes, prend son plaisir. Basculant sur le côté, il la regarde, tout fier de sa performance.



Il s’assied sur le lit, attentif, prêt à tout lui pardonner pourvu qu’elle accepte de vivre avec lui.



  • — Comme je te l’ai dit, je n’ai connu que deux amours dans ma vie.

Quand j’ai commencé à travailler, pour me mettre au courant des particularités du poste que j’allais occuper, on m’a confié à un homme, très compétent, très gentil, et surtout très beau. Dès le premier contact j’en suis tombé amoureuse. Il faut dire que je n’avais jamais connu d’hommes ; en un mot, j’étais pucelle. Roland a su me guider, me conseiller dans ma tâche. Nous avons parlé de nos situations ; je lui avoué que j’étais vierge. Il a souri. Les jours suivants, il est devenu très proche. Jusqu’au moment où je lui ai confié que j’aimerai trouver un homme comme lui pour me faire femme. Il a souri puis m’a proposé : « Si tu veux, je peux te rendre ce service. » Moi qui étais amoureuse et n’attendais que ça, j’ai accepté.

Il a été merveilleusement tendre. Dès le premier soir, il m’a caressée et m’a fait connaître un merveilleux plaisir avant même de m’avoir pénétrée. Quand enfin il m’a dépucelée, cela n’a pas été douloureux comme je le craignais, mais au contraire sensationnel.

Pendant un mois, il m’a tout appris, même des choses qui me paraissaient répugnantes auparavant ; je les ai pratiquées avec plaisir. Je le pensais amoureux lui aussi. Un soir, après une séance extraordinaire, je lui ai dit que je l’aimais, que je voulais l’épouser. Il a alors souri. « Mais je suis déjà marié, m’a-t-il répondu, et j’aime ma femme. C’est toi qui m’as demandé un service, et je te l’ai rendu volontiers. Je reconnais que tu es une élève douée, la plus douée même que je n’ai jamais connue, en dehors de ma femme. »

Inutile de te dire mon désespoir. Pourtant il avait raison : c’est moi qui le lui avais demandé ce service.

Alors je me suis mise au travail, ne voulant pas dépendre d’un homme. Quelquefois, j’en rencontrais un qui me plaisait ; nous copulions une nuit, puis terminé.

Un week-end, une copine m’invita à son mariage. Je l’ai prévenue que je n’avais pas de cavalier et que je n’accepterais pas un vieux, un moche ou un dragueur. « Sois tranquille, c’est un copain de mon futur mari. Il est un plus jeune que toi, il est très beau, et je ne pense pas qu’il soit dragueur. »

Le jour de la cérémonie, ma copine me présenta un garçon, beau comme un gamin, bien qu’il soit à peu près de mon âge. Et surtout pas dragueur : au contraire, il était timide et rougissait pour un rien. Je me suis dit « Celui-là, je me le fais ; voilà un bon week-end. »

Quand est arrivé le moment du bal, j’attendais qu’il m’invite. Il m’a dit qu’il ne savait pas danser. « Viens, lui dis-je, je t’apprendrai. » Les premiers pas furent délicats, et je renonçai à poursuivre le massacre. Il ne restait qu’une solution : aller baiser. J’attendais son attaque, mais rien. Je ne pouvais tout de même pas le lui demander. Alors je lui ai dit que je n’avais pas de voiture. Pourrait-il me raccompagner ? Il a accepté avec plaisir. Arrivé au bas de mon immeuble, il s’est levé pour m’ouvrir galamment la portière. Je l’ai invité à prendre un verre. Il a d’abord hésité, se jugeant suffisamment imbibé. J’ai insisté, l’ai pris par la main, et nous sommes montés. La suite est invraisemblable : il était puceau !

Je me suis chargée de l’initier. Je dois être bon professeur, car au petit matin il en réclamait encore.

Le dimanche soir, quand il m’a quittée, il m’a demandé s’il pourrait revenir. Je lui ai donné mon téléphone, et deux jours après il m’appelait.

La suite ? Pendant quinze jours nous avons baisé à tour de bras. Je lui ai appris tout ce que savais, et il retenait bien les leçons. Je lui ai demandé de venir habiter chez moi.

Il m’aimait à la folie, et moi, encore plus. J’ai décidé de le présenter à mes parents.

Un peu méfiants, ils attendaient de voir le phénomène que je leur amenais. À la fin de la journée, ils étaient encore plus enthousiastes que moi.

Je désirais me marier, avoir des enfants. C’était le partenaire idéal. Nous nous sommes pacsés.

Il est allé prévenir sa mère et son frère. Si l’accueil de sa maman a été très bon, son aîné a été beaucoup plus froid ; hostile, même. Jacques téléphonait souvent à sa maman. Il mettait le haut-parleur, j’entendais tout. Un jour, elle a demandé à me parler. Le courant est de suite passé entre nous deux. Elle voulait que nous allions la voir, mais son frère était farouchement opposé. J’ai pensé qu’il devrait plutôt aller la chercher. Il m’a dit que la maison était autant à lui qu’à son frère.

Il l’a appelé dans la semaine où nous y allions. Il avait mis le haut-parleur. Nous avons reçu des insultes : épouser une couguar qui n’en voulait qu’à son argent, qui brisait la famille… Il m’a insultée. Jacques a été ferme ; il lui dit que nous viendrions le samedi. « Alors, je n’y serai pas. » a-t-il répondu, et il a raccroché.

Le samedi matin, nous nous sommes préparés. Je ne voulais pas qu’il conduise, il était trop nerveux.

Et le malheur s’est abattu sur nous. Nous avons eu un accident terrible, percutés par un tracteur qui sortait d’un chemin. Jacques est mort sur le coup, j’ai été grièvement blessée. Son frère est venu rapatrier le corps. Il ne m’a pas rendu visite, ni demandé de mes nouvelles. J’ai pensé que c’était la douleur qui le faisait agir ainsi.

Étant blessée, j’ai envoyé mon père pour présenter nos condoléances. Papa est revenu bouleversé. Je ne sais pas ce que lui a dit le frère, il n’a jamais voulu me le révéler.

Quand je suis rentrée de l’hôpital, j’ai rassemblé toutes les affaires de Jacques et les ai envoyées, en recommandé, aux parents. J’avais joint une lettre les invitant à nous rencontrer : nous pourrions partager notre chagrin, parler de lui. Pas de réponse à l’invitation, même pas d’accusé de réception. Je plaignais sa mère, car elle m’avait semblée douce et aimante ; elle devait être désespérée.

Six mois après Jacques, sa mère est décédée. J’étais à l’hôpital ; papa a voulu quand même présenter les condoléances. Je ne sais ce qui s’est passé, mais il est revenu les yeux rouges et n’a pas voulu me dire un mot. Et pourtant, j’aurais pu sauver cette pauvre femme. D’abord en lui disant que nous étions pacsés, puis que nous allions nous marier le samedi suivant. Naturellement, ils étaient invités ; et surtout, j’étais enceinte : elle aurait un petit-fils.

Mais l’autre salaud avait tout démoli.


Blanc comme un linceul, Pierre est d’abord resté silencieux, puis d’une voix grave a dit :



Ce n’est pas par hasard que nous avons été voisins. Dès que j’ai su que tu partais en croisière, j’ai obtenu la cabine voisine. J’ai tout fait pour te séduire, et j’y suis arrivée. J’avais prévu de coucher plusieurs nuits avec toi afin de rendre ta déception plus grande, mais je te haïssais trop. Quand je sentais tes mains sur mon corps, tes lèvres sur mon visage, j’avais envie de vomir.

Tu n’es pas capable de faire l’amour. Tu as failli me déchirer ma robe qui vaut cher. Ton frère me rendait folle de bonheur. Toi, tu es égoïste. Tu ne penses qu’à ton plaisir, et tu baises à la vitesse des lapins !

Tu ne voulais pas que ton frère épouse une couguar ? Et maintenant tu la voudrais, vieillard cacochyme ! Ton frère avait un bon salaire, et tu estimais que c’était pour en profiter que je me mariais… Nous travaillons toi et moi dans la même banque. Mais si tu as un bac, moi je sors de HEC et Science Po. Tu me dis que tu possèdes une maison ? Moi je n’ai qu’un petit appartement de 120 m² en plein centre de Toulouse. Nous pensions que c’était assez grand pour élever nos enfants.

Ta maison ? Mais elle n’est qu’à moitié à toi, car il y a le petit Jacques, le fils de ton frère. Ce dernier, par mesure de précaution, avait reconnu son fils avant sa naissance. Ce qui fait que j’ai encore un Jacques Duhamel, bien à moi.

Adieu, pauvre con !


Prenant tous ses vêtements, elle sort, toute nue, et rentre chez elle.


Le lendemain matin, Pierre veut voir une dernière fois celle qui le hait tant. De loin, il la suit jusque sur le pont, la regarde descendre sur le quai. Hâtant le pas, elle se dirige vers une magnifique limousine noire. La portière avant s’ouvre, et descend son père, l’homme qui était venu présenter les condoléances. Elle l’embrasse. Puis déboulant de la porte arrière, un enfant bondit dans ses bras. Elle l’embrasse, le cajole. Enfin, se tournant vers le bateau, elle prend la main du petit Jacques et l’agite dans un geste d’adieu.



Extrait du journal local : « Chute mortelle d’un passager d’un paquebot. Accident ou suicide ? L’enquête le dira. »