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n° 17047Fiche technique77322 caractères77322
Temps de lecture estimé : 41 mn
03/10/15
corrigé 07/06/21
Résumé:  Un amoureux presque parfait, une grande maison en bord de mer, le soleil, Emilie avait tout pour passer des vacances de rêve. Mais c'était sans compter avec une rencontre aussi improbable que ravageuse.
Critères:  fh ff jeunes médical vacances fsoumise fdomine voir miroir fmast sm confession -initiat
Auteur : Emilie      Envoi mini-message
Une grande professionnelle



La vache ! J’y avais droit à chaque fois, mais là, c’était gratiné ! Honnêtement, je ne suis pas du genre douillette, mais ça faisait longtemps que je n’avais pas autant trinqué. Génial, pour mon premier jour de vacances…

Mais pourquoi avais-je donc oublié ces putains de médocs à Paris ? Et si jamais c’était autre chose ? Je ne sais pas moi, une appendicite ? Non pas possible, je l’ai déjà eue ! Alors un kyste, tiens ! Une de mes copines avait dû se faire opérer en urgence pour un truc comme ça !

En tout cas, pas question de passer la nuit à me tordre le ventre et à psychoter en attendant demain l’arrivée de mon chéri. Là, il y avait le feu et il fallait que je me remue le derrière. Enfin, façon de parler par ce que, précisément, en dessous de la ceinture, pour l’instant… c’était pas la joie.


J’ai commencé par essayer de soudoyer le pharmacien du coin, mais cet onctueux à l’air aussi faux-cul que ses suppositoires a refusé de me refiler mon traitement habituel.



Ben voyons, tout ce petit monde s’entend comme larrons en foire ! Il ne voulait pas que j’appelle le SAMU pendant qu’il y était ?

Et c’est comme ça que je me suis retrouvée à dix heures du soir aux urgences de la Clinique des Fleurs, recroquevillée sur un siège, entourée de mioches hurlants et de bidochons déguisés en coup de soleil. De temps en temps, une infirmière avenante comme une poire à lavement venait chercher un patient et l’emmenait sous l’œil inquisiteur de la secrétaire de service qui notait les nouveaux arrivants et tamponnait d’un air suspicieux les papiers de ceux qui avaient la chance de repasser la porte. Et, vu la cadence effrénée de cette équipe de traîne-savates, pas la peine de me bercer d’illusions : j’étais partie pour y passer la nuit !


Mais pour une fois, j’ai eu de la chance. Au bout de quelques minutes, une jolie petite brune en blouse blanche, infiniment plus dynamique et souriante que le reste de cette troupe de branquignols pisse-vinaigre est entrée dans la pièce d’un pas décidé, a secoué la gardienne des tampons, collé le bazar dans ses fiches et sans se soucier de ses invectives, s’est dirigée vers moi.



Je remerciai ma bienfaitrice et la suivis sans demander mon reste. Elle devait avoir comme moi, à peine vingt-cinq ans, un peu rondouillette, mignonne comme tout avec son sourire, ses grands yeux noisette et ses taches de rousseur.



Je lui expliquai que j’avais, comme souvent, très mal aux ovaires et que j’avais oublié mes médicaments chez moi avant de partir en vacances.

L’affaire lui sembla sérieuse car elle souffrait, me dit-elle, des mêmes maux et savait de quoi il retournait. Elle me posa de nombreuses questions sur ce que j’endurais et il faut reconnaître que son interrogatoire fut aussi consciencieux que… poussé. Ce qui l’intéressait le plus était ma vie sous la couette et elle me questionna sans pudeur sur les modalités précises de mes rapports sexuels, sur mon ressenti dans les figures imposées et sur mes performances en free style ou dans la catégorie acrobaties.



Comme je n’étais vraiment pas bavarde sur le sujet (non mais c’est vrai, elle avait beau être super-sympa, je n’allais quand même pas tout lui déballer à la petite choupinette ! D’abord ça ne la regardait pas, même ma gynéco ne m’avait jamais demandé ça !), elle se laissa aller à quelques confidences et m’expliqua tout en se lavant les mains, que chez elle, les douleurs étaient beaucoup plus intenses quand elle se faisait prendre par derrière, ce qu’elle n’aimait pas trop puisqu’elle était plus clitoridienne que vaginale. Et dire que certains osent encore prétendre que le corps médical n’est pas proche de ses patientes !



J’avais beau connaître mon poids et ses quelques kilos de trop par cœur, elle insista pour que je me pèse devant elle.



Ça, je n’en étais pas vraiment sûre, et je commençais même à me demander si je n’étais pas un peu son genre d’homme à cette jolie petite infirmière si entreprenante. Je n’eus d’autre choix que d’ôter mes chaussures, mon jean et mon tee-shirt avant de monter sur la balance, mais j’insistai pour garder mon slip et mon soutien-gorge. Elle sourit, se pencha pour regarder le cadran, puis se redressa et me dit avec un air malicieux :



Et d’un doigt, elle me donna une petite pichenette sur le nez. Ce geste inattendu me fit rire. Ce fut une erreur. Elle dut prendre cette réaction pour une marque de complicité et s’approcha de mon oreille en murmurant :



L’attraction irrésistible qu’exerçait mon décolleté sur son regard ne laissait guère de doute sur ses pensées et j’étais désormais convaincue que mon anatomie l’intéressait infiniment plus que mes problèmes d’ovaires. Elle avait dû se spécialiser dans la petite blonde aux yeux bleus et à la poitrine avantageuse ! En d’autres circonstances, j’aurais vite remis cette jeune effrontée à sa place, mais ce soir, je voulais avant tout être rassurée. Pas question de me coller l’infirmière à dos. Avec un peu de mauvaise volonté de sa part, mon passage en ces lieux risquait de s’éterniser. Je choisis donc l’option docilité. Enfin, en apparence car je ne rends jamais les armes sans combattre. J’avais deviné son point faible : elle allait en baver un peu !



Son regard se figea. Elle avait mordu à l’hameçon.



Je pris une bouffée d’air puis me mis à respirer profondément, en appliquant la paume de mes mains sur mon soutien-gorge et en me massant les seins. Elle était au bord de la syncope. On aurait dit un poisson sorti de l’eau. Avec trois fois rien, j’avais réussi à complètement la déstabiliser. Trop drôle ! Pour un peu, j’en aurais presque oublié mon mal de ventre. Mais je n’étais pas venue à cette heure jusqu’ici pour rigoler et si je continuais, elle ne serait même plus en état de s’occuper de moi. Il était temps d’arrêter les frais. Je m’assis sagement sur la table d’examen et passai les mains dans le dos pour dégrafer mon sous-tif. Je n’eus pas l’occasion d’aller plus loin. La porte de la pièce s’ouvrit brutalement et un excité monté sur ressort, surgit.



L’infirmière tenta courageusement de résister :



Le Zébulon en blouse blanche ne voulut rien savoir :



Alizée capitula et sortit avec un air de chien battu.



La pauvre, j’en avais presque de la peine pour elle. Après tout le mal qu’elle s’était donné pour voir mes fesses, échouer si près du but ! Le médecin me posa deux ou trois questions, m’appuya vaguement sur le ventre, sans me demander de me déshabiller plus bien sûr, et confirma qu’il s’agissait de douleurs banales aux ovaires. Et voilà ! Cinq minutes chrono, prescription de médicaments comprise et j’étais dehors, définitivement rassurée.


En rejoignant ma voiture, je repensai une dernière fois à ma petite infirmière. Elle avait tellement espéré qu’elle avait dû en tremper sa culotte. Tout ça pour rien. La vie est trop injuste !




– Textos –



Le soleil commençait à décliner. J’avais passé le plus clair de l’après-midi à somnoler, allongée sur un matelas pneumatique, bercée par le clapotis de l’eau et le chant des cigales. Julien me regardait, assis au bord de la piscine.



Je grognai vaguement en agitant les mains dans l’eau pour me rapprocher de lui. Ces vacances me plaisaient beaucoup. Mes grands-parents m’avaient confié la garde de leur maison pendant qu’ils découvraient les pays lointains, avec pour seule mission d’en assurer la sécurité et de ne rien abîmer. C’était un endroit délicieux, au milieu des oliviers, à quelques kilomètres de la mer mais déjà loin des hordes de touristes. Mon doudou m’avait rejoint il y a deux jours pour un séjour de rêve en amoureux.


Il m’aida à sortir de l’eau et m’enveloppa dans une serviette. C’était le plus gentil des garçons, prévenant, attentionné, prêt à tout pour me faire plaisir.



Je déposai un baiser sur ses lèvres, glissai ma main dans la sienne et le suivis.



Sous le coup de la surprise, je manquai de trébucher et je me raccrochai avec force à son poignet. Julien s’arrêta net :



Il eut soudain l’air très angoissé.



Julien s’inquiétait toujours pour moi. C’était vraiment un garçon adorable. Je passai mes bras autour de son cou et il eut droit à un long baiser.



Alizée ! Je l’avais complètement oubliée, celle-là ! Mais apparemment pas elle… Je t’en ficherais de la conscience professionnelle. Si tu savais, mon pauvre chéri ! Bon, je l’avoue, je ne suis pas totalement innocente sur ce coup-là. Je l’ai même un peu provoquée, la petite infirmière. Mais quand même, me relancer comme ça, sur mon portable, elle était sacrément gonflée !



***



Je n’appellerai pas Alizée. J’ai horreur qu’on me force la main. Je lui enverrai un texto, poli mais très clair.

Je profite d’un instant de calme après le repas pendant que Julien entretient sa planche à voile. Je devrais me méfier, il s’occupe presque autant de cet engin que de moi. Une fois, je lui ai demandé si c’était une nouvelle maîtresse. C’est le seul défaut que je lui connaisse, enfin, je crois… C’est bizarre, je suis plutôt d’un naturel très critique envers les gens, mais je n’arrive pas à être objective avec Julien. Je ne lui trouve que des qualités. Il est tellement gentil, tellement craquant. Ah, l’amour, l’amour… Bon, au moins, j’en suis consciente.


Je commence :


« Chère mademoiselle Alizée,

Je vous remercie d’avoir pris de mes nouvelles, mais je vais très bien et vous comprendrez que j’aspire désormais à passer des vacances tranquilles avec mon fiancé, sans être importunée.

Cordialement.

Emilie L. »


Non mais des fois ! Elle allait comprendre de quel bois je me chauffe ! Au moins, c’était clair ! Mais pas très sympa, c’est sûr… En fait ce n’étais pas exactement ce que je voulais dire. Julien avait raison, c’était plutôt gentil de prendre de mes nouvelles, et puis, je l’avais quand même un peu cherchée. Je n’étais pas aussi innocente que je voulais le faire croire. Je corrigeai mon texto :


« mais je vais très bien… et j’espère pouvoir passer des super vacances.

Merci pour tout.

Emilie »


C’était beaucoup mieux… mais pas encore ça ! Beaucoup trop formel. Elle était cool cette fille. Au fond, je n’avais rien contre elle. Je suis sûre qu’on aurait pu être des bonnes copines dans d’autres circonstances. D’ailleurs, on devait avoir le même âge. J’effaçai tout et recommençai :


« Salut Alizée,

Merci beaucoup d’avoir pris de mes nouvelles.

Tout va bien maintenant.

Super vacances en vue avec mon copain.

Bon courage à la clinique

Emilie »


Voilà, parfait. Le ton juste.

J’envoyai mon texto et partis à la cuisine me servir un jus d’orange. Je n’eus pas le temps de remplir mon verre qu’un petit « ding… » m’annonça l’arrivée d’un message. Un doute parcourut soudain mon esprit. Je me rapprochai lentement de mon téléphone en me répétant que j’avais trop d’imagination et que j’étais mûre pour écrire des romans, mais je ne me trompais pas. C’était un texto d’Alizée. Réponse immédiate, elle n’avait pas perdu de temps !


« Salut Emilie,

C’est génial que tu sois guérie.

Maintenant profite de ces vacances avec ton copain pour étudier les positions qui te déclenchent des douleurs.

Tiens-moi au courant, ça m’intéresse :) :) :)

À bientôt

Bisous

Alizée »


Je dus relire son message dix fois avant d’être certaine d’avoir bien compris. Non, non, je ne rêvais pas ! Cette fille était vraiment incroyable ! Devant mon téléphone, je fus prise d’un fou rire. Je n’arrivais plus à m’arrêter. J’imaginais ma petite infirmière dans sa tenue toute blanche, les mains moites et la culotte dégoulinante, le regard accroché à son portable en attendant désespérément un message croustillant de ma part, pendant que le médecin des urgences lui criait dessus pour qu’elle accélère. Elle avait frôlé la syncope à me voir en sous-vêtements, j’allais lui déclencher un orgasme avec mes textos si ça continuait. Je me dis qu’il valait mieux s’arrêter là. Je garderai un souvenir sympathique et amusé d’Alizée, elle trouvera rapidement une autre patiente à qui prodiguer ses conseils d’experte en sexologie, tout sera beaucoup mieux comme ça. J’éteignis mon portable et je passai à autre chose.




– La nuit porte conseil –



J’aime la nuit, espace infini de réflexion. Tout y est différent, le temps s’écoule plus lentement, l’avenir m’appartient. J’ai laissé Julien dormir pour aller m’asseoir au bord de la piscine et contempler les étoiles.


Ce soir nous avons fait l’amour. Julien a été très tendre, comme toujours. Pendant qu’il me cajolait, je lui ai demandé de me parler, de me raconter des choses excitantes. Je ne sais pas ce qui m’a pris, mais pour la première fois, j’ai osé lui avouer que j’avais envie d’entendre ses fantasmes. Ce n’était pas gagné, il est plutôt du genre romantico-pudique, ascendant fleur bleue, mon doudou ! Il a d’abord fait comme s’il ne comprenait pas ce que je voulais. Comme j’insistais, il a fini par me confier entre deux léchouilles qu’il adorait mes fesses et que mes seins l’excitaient, et puis… rien d’autre. Ce garçon est d’un conventionnel affligeant ! J’ai insisté mais son éducation ne l’autorisait sûrement pas à parler la bouche pleine et sa langue était déjà bien occupée avec mon petit bouton. J’avais atteint la dernière ligne droite quand il m’a murmuré comme un scoop « je t’aime », avant de glisser ses doigts dans mon ventre et de me faire crier, recroquevillée sur sa main.


Quand il m’a fait jouir, Julien me demande toujours si j’ai aimé. Je lui réponds toujours oui, même si parfois… Ça le rassure. Je ne voudrais pas le décevoir. Je suis restée un moment immobile sur le lit, pendant qu’il me caressait les cheveux. Je me disais qu’avec un orgasme comme celui-là, je devais être autant clitoridienne que vaginale. Pas comme Alizée. Alizée ! Plus j’essayais de l’oublier et plus elle occupait de place dans ma petite tête. La nuit de la clinique défilait en boucle devant mes yeux. C’était un souvenir étrange, un moment hors du temps. Rencontre improbable avec une fille aussi déjantée que sympathique, dont j’ignorais tout, à part que je ne lui étais pas indifférente et qu’elle avait flashé sur mes seins. C’était la première fois qu’une telle chose m’arrivait. Troublant. Et excitant aussi, je dois l’avouer ! Julien m’interrompit dans mes pensées



Surprise totale, je ne lui avais jamais fait ce coup-là. Il obéit.



Mon doudou était déjà en grande forme. Je n’eus aucun mal à le pousser à bout.



Je le décalottai lentement, il se tortilla dans ma main en couinant.



Je le sentais trembler sous mes caresses. Je lui racontai comment il finissait par retirer son slip, rouge de honte et l’engin au zénith devant une fille en blouse blanche un tantinet vicieuse qui n’attendait que ça.



Je me tournai, me mis à quatre pattes et lui fourrai la queue entre mes cuisses, histoire qu’il comprenne bien la suite du programme.



Je ne l’avais pas habitué à ce genre de fantaisie. Au lit, j’étais plutôt du genre passive. Je me laissais faire, je ne demandais rien. L’ivresse de nos premiers ébats avait depuis longtemps disparu dans le rétroviseur et je me résignais à suivre en silence un plan de vol immuable que je connaissais par cœur : caresses, coups de langue et orgasme de bobonne en première partie, entracte avec pause-pipi de Julot puis missionnaire. Ce scénario, que je m’efforçais de suivre à la lettre, ou au moins d’en donner l’apparence, prévoyait également que je jouisse une deuxième fois, avant que mon chevalier servant ne s’effondre sur sa conquête. Et après le bouquet final, l’amant magnifique se tournait sur le côté et s’endormait généralement dans les deux minutes.


Mais ce soir, c’était gala ! Changement de programme. Après les confessions coquines, je lui imposais la levrette. Et sans l’avoir prévenu ! Le pauvre garçon aurait pu être totalement déstabilisé mais il se débrouilla très bien et, ce coup-ci, je n’eus pas besoin de forcer mon talent. Je finis à plat ventre, cramponnée au drap, mordant l’oreiller pour ne pas hurler. Julien m’a demandé si j’avais aimé. Je lui ai répondu que ça n’avait jamais été aussi bon.




***



La lune s’était levée, découpant la silhouette torturée des oliviers sur l’horizon. Aucun bruit ne troublait le silence. Tandis que je contemplais le ciel étoilé en repensant à cette soirée, une petite musique fit son chemin dans ma tête. D’abord presque inaudible, comme un filet d’eau qu’on devine à peine, elle serpenta doucement entre mes souvenirs, se nourrit de mes frustrations, se transforma un torrent bouillonnant, rebondit sur l’air espiègle d’Alizée et, devenue incontrôlable, m’échappa pour exploser à la face de Julien qui dormait comme un bienheureux.


Mon subconscient venait de prendre sa revanche. Le masque des convenances avait volé en éclat, jetant une lumière crue sur cette réalité que je refusais de voir depuis si longtemps. Je t’en foutrais, oui, de la perfection… Désolé pour toi, mon amour, mais je ne supporte plus ta tendresse de salon et ces semblants de câlins aseptisés. Je n’en peux plus d’attendre sans rien dire au bord de l’eau pendant que tu fais de la planche à voile. Je n’en peux plus de barboter dans la piscine quand tu es trop fatigué pour sortir. J’en ai marre d’être la gentille fiancée qui s’accommode de tout.

Je veux du fun, de la fureur, de l’excès. Peu importe, que tu me fasses mal, je veux hurler pour de vrai, je veux que tu me sautes comme une bête, que tu me défonces, qu’on s’envoie en l’air sur de la musique rock !


Je revins me coucher auprès de Julien qui dormait toujours comme un bébé.

En le regardant, je me dis tout bas :



Je savais que désormais, plus rien ne serait plus comme avant.


J’étais déjà presque endormie quand une autre évidence surgit dans mon esprit : je devais revoir Alizée. Je ne savais pas ce que je lui dirai mais je devais la revoir. Il le fallait, au moins une fois.




– Prémices –



Le lendemain, j’ai envoyé un SMS à Alizée pour lui proposer de prendre un café avec moi, enfin, un jour, si elle voulait bien, si elle était disponible, si ça ne la gênait pas trop… et… dans la seconde, elle m’a répondu oui :


« GENIAL ! ! ! SUPER CONTENTE ! ! !

Je ne travaille pas cet après-midi.

RV dans une heure au Must, sur la plage.

Je t’invite.

Bisous bisous

: -) : -) : -) »



Assises à la terrasse d’un bar en bord de mer, on a siroté des cocktails multicolores en riant. Avec sa petite robe noire qui faisait ressortir son bronzage et ses lunettes de star, elle était superbe. Je lui ai raconté ma vie, elle m’a longuement parlé de son travail à la clinique. Moi aussi, quand j’étais ado, je voulais devenir infirmière. Mais je n’ai pas osé. Enfin, disons qu’on ne m’a pas beaucoup aidée…



Alors je me suis inscrite dans une école de commerce, comme tout le monde.

C’est là que j’ai rencontré Julien. Depuis on file le parfait amour. En tout cas, c’est ce que je lui ai dit.



Elle n’eut pas l’air très convaincu, je regrettai de ne pas être devenue infirmière.


L’heure tournait. Mon Apollon de la planche à voile allait s’impatienter. Mais Alizée ne voulut pas me laisser partir sans savoir si j’avais encore mal au ventre.



Je lui ai répondu que, pour un interrogatoire, je préférais nettement la terrasse d’un bar en bord de mer à la salle d’examen glaciale d’un hôpital.



C’était lui tendre la perche. Elle la saisit au vol et se rapprocha de mon oreille pour murmurer :



Il y eut un petit silence puis elle reprit.



J’hésitais un instant avant de rajouter :



On a ri comme deux vieilles copines complices depuis des années. J’étais aux anges. Demain c’est moi qui l’inviterai.



Le soir même, j’exécutai de mon mieux la prescription d’Alizée. Julien eut droit à une partie mémorable au cours de laquelle j’explorais sans limite toutes les positions tendance « pattes en l’air » que j’avais pu trouver sur les sites consacrés à ce genre de gymnastique. Au prix de quelques contorsions, il découvrit la grande sauterelle et le bâton de majorette, ramassa des coups de talon dans le dos en guise d’encouragement et apprit que l’on pouvait fort bien faire l’amour la tête coincée entre les pieds de sa chérie. J’eus bien sûr droit, avant qu’il ne s’endorme, à l’immanquable :



Suivi du commentaire qui tue :



Mais au moins, je pouvais aller l’esprit tranquille à ma prochaine consultation de sexo-gynécologie.



***



Alizée m’intriguait et m’attirait. Je passais de plus en plus de temps avec elle. Dès que Julien partait sur l’eau, c’est à dire tous les jours, je me débrouillais pour la voir. Il me fallait bien sûr jongler entre ses horaires de service et ceux de mon planchiste préféré, ce qui n’était pas une opération simple. Je m’initiais aux subtilités d’un planning d’infirmière, les matinées, les gardes, les nuits, les récupérations… En peu de temps, elle prit beaucoup de place dans ma vie.


Ce n’était pas ce jeu puéril d’infirmière un peu cochonne spécialiste des galipettes qui m’intéressait. Certes, depuis notre rencontre, de faisais preuve sous la couette d’une audace et d’une imagination qui laissait mon doudou béat d’admiration. Mais ce qui m’attirait le plus, c’était le mystère qu’elle laissait planer autour d’elle. Elle était extraordinairement douée pour éluder les questions et à part son métier et quelques banalités j’ignorais quasiment tout de sa vie. Alizée avait perçu la fascination qu’elle exerçait sur moi : elle allait en abuser.


Rapidement, nos digressions kama-soutresques laissèrent place à des conversations plus osées et je me rendis compte qu’elle aspirait à d’autres jeux, beaucoup moins innocents. Elle revenait régulièrement sur la soumission et le plaisir que pouvaient engendrer l’obéissance, la gêne ou la honte. J’étais bien sûr totalement hermétique à ces propos, mais il faut reconnaître qu’elle ne manquait ni d’obstination ni de talent pour me faire douter.

À ses yeux, je prenais déjà, inconsciemment, du plaisir en me soumettant à ses désirs : par exemple, notre première rencontre, situation humiliante dans laquelle j’avais su puiser une nouvelle source d’excitation sexuelle, ou ces nuits coquines avec Julien dont elle me dictait le scénario. J’aurais alors sûrement dû mettre un terme à notre relation mais elle avait déjà fait de moi sa captive consentante : plus Alizée me troublait, plus j’avais envie de la connaître et de lui plaire, quitte à en payer le prix.


J’entrai en douceur dans le monde de la soumission un après-midi, attablée à un bar. J’essayais une fois encore de m’immiscer dans la vie privée d’Alizée qui, comme d’habitude fuyait devant mes questions avec l’agilité d’une anguille. Sachant d’avance que je n’obtiendrais rien, j’allais changer de sujet quand elle m’interrompit.



Elle prit la petite cuiller posée sur la soucoupe de sa tasse à café, la lécha longuement puis la présenta devant mes lèvres en murmurant :



Rien ne m’étonnait plus de sa part, mais je marquais quand même un temps d’arrêt.



J’écartais les lèvres et elle posa la cuiller sur ma langue en ajoutant :



J’aurais pu répondre que ce n’était pas dans le contrat, mais au point où j’en étais, je préférai obtempérer. La chose ne me semblait d’ailleurs pas bien gênante, en tout cas plus étrange que dégoûtante. Je suçai donc avec zèle la cuiller jusqu’à ce qu’Alizée me la reprenne.



Je me doutais bien que cette proposition n’était pas anodine et qu’elle avait une idée derrière la tête, mais je voulais tellement en savoir plus sur sa vie que je sautais sur l’occasion. Je verrais bien ce qui m’attendait.




– Première manche –



Alizée habitait un petit appartement plein de charme, dans la vieille ville.

On s’est installé sur le canapé du salon pour parler de tout et de rien, en buvant du café. C’était super bien. Cette semaine, elle travaillait de nuit. Huit heures du soir, huit heures du matin. Cela m’impressionnait. J’étais tellement admirative devant ce que ces filles pouvaient faire.



Je voulais tout savoir. Combien de patients verrait-elle ? Allait-elle en salle d’opération ? Prenait-elle même le temps de manger ? Si elle répondit avec enthousiasme à mes premières questions, cela ne dura pas et elle me refit rapidement le coup de la petite sauvageonne qui se renferme dans sa coquille. J’insistai, changeai de sujet, essayai l’humour… sans plus de réussite. En désespoir de cause, j’abattis mon va-tout et lui demandai, un brin provocatrice, si elle s’arrangeait toujours pour s’occuper des petites blondes aux yeux bleus qui ont le feu aux ovaires. Bingo ! Elle revint illico dans la conversation.



Je fis « oui » de la tête. Elle remplit sa cuiller à café de salive et la présenta devant mes lèvres.



J’obtempérai, sans rien dire.



Je ne m’attendais quand même pas à ça et restai immobile, sans savoir que dire. Alizée s’impatienta.



Je desserrai les lèvres.



Je fis de mon mieux. Elle mit sa tête au-dessus de la mienne et laissa lentement tomber une longue gorgée de salive sur ma langue. Je me laissai faire.



Je me mis debout devant elle.



J’essayais de rassembler mes esprits, ce qui, dans la situation présente, n’était pas une mince affaire. Tout se bousculait dans ma tête. Je me sentais terriblement gênée, beaucoup plus qu’à la clinique. Me déshabiller devant une infirmière ne posait pas de problème, me mettre les fesses à l’air pour satisfaire une copine un tantinet perverse était tout autre chose, même s’il s’agissait de la même personne. Et pourtant j’étais venue chez elle en connaissance de cause. Je ne pouvais pas prétendre qu’elle m’avait attirée dans un traquenard ou que j’ignorais ses intentions. Elle m’avait déjà souvent parlé de ses fantasmes de soumission et j’avais accepté son petit jeu avec la cuiller. En réalité, je ne savais pas ce que je voulais. C’était une sensation très étrange qui me rappelait la première fois où j’avais dit oui à un garçon.



Sur ce point, même s’il n’était pas question que je le lui avoue, elle n’avait pas tort. L’idée de ce petit jeu sexy et un peu trouble entre copines m’émoustillait sacrément, moi qui rêvais de pimenter mes nuits ! Je pensai à mon Julien qui m’appelait sa princesse. Je l’adore Julien. Je n’oserai jamais lui dire que je m’ennuie avec lui sous la couette. Mais Alizée me fascinait et me proposait de vivre mes fantasmes. Il fallait juste que les choses soient très claires entre nous dès le départ.



Ses yeux pétillaient, je compris que c’était gagné. Pourtant, elle n’était pas non plus du genre à lâcher facilement dans une négociation.



Dans l’angle de la pièce, un miroir en pied reflétait mon image et Alizée pouvait me voir sous toutes les coutures. Une mise en scène parfaite !

Je pris mon air le plus cool possible. En essayant de rester naturelle, je passai mes mains sous ma mini-jupe en jean et fis doucement glisser mon petit slip jusqu’à mes chevilles. Puis au prix de quelques contorsions qui la firent sourire, je réussis à l’ôter complètement sans me pencher en avant. Et hop ! raté pour mater mes fesses dans la glace, cocotte. Un point pour miss Émilie… Elle tendit la main pour récupérer mon string en dentelle bleue.



Elle se leva.



Elle déplia mon slip, le retourna méticuleusement pour que les parties au contact de la peau soient à l’extérieur et me l’enfonça dans la bouche. Je ne bronchai pas. Heureusement que je changeais de culotte chaque jour et que je n’avais pas choisi un modèle de grand-mère ce matin ! Je devais être chouette avec des joues de hamster. En plus, il me fallait respirer par le nez !

Alizée me regarda longuement avec un plaisir non dissimulé.



Je pris un air assuré, déboutonnai mon corsage et le posai sur le canapé.

Comme l’autre soir, elle semblait hypnotisée par mon décolleté.



Je fis de mon mieux pour acquiescer mais avec un slip dans la bouche, ce n’était pas facile.



Elle retira la culotte de ma bouche puis elle se rapprocha de mon oreille ce qui signifiait qu’une vacherie allait suivre !



Elle faisait tout pour monter la pression. Je ne répondis pas.



J’admis que c’était troublant.



Mon cœur battait la chamade. Elle avait le don de m’exciter avec ses murmures lubriques. Elle déplaça la glace et la mit devant moi. Je ne pouvais maintenant plus ignorer le rouge qui empourprait mon visage.



Elle passa derrière moi, caressa mes épaules puis fit doucement glisser les bretelles de mon soutien-gorge sur mes bras. Je sentais ses doigts trembler. Pas étonnant, depuis le temps qu’elle attendait ça ! Elle descendit lentement ses deux mains dans mon soutien, prit mes seins par dessous et les sortit des bonnets. Dans le miroir, je les voyais, tout pâles sur ma peau bronzée, pointant vers l’avant, fièrement maintenus à l’horizontale par mon soutif.



Une fois de plus, je ne m’attendais pas à ça et je ne sus quoi répondre.



Elle avait un sacré talent pour me déstabiliser.



J’étais passée du rouge au cramoisi et mes doigts tremblaient.



Elle s’approcha de mon oreille. Je m’attendis au pire.



Elle savait y faire. Même s’il s’agissait d’un jeu pleinement consenti entre copines, je ne me sentais pas fière du tout. Je dégrafai mon soutien-gorge, ôtai ma mini-jupe et vins me placer devant le miroir. Juchée sur mes chaussures à talon haut avec leurs lanières en cuir qui m’enserraient les chevilles, j’essayais en vain de me donner une contenance. N’importe quelle femme contrainte de se dévêtir en public avait le réflexe de masquer sa poitrine et son ventre avec les mains. Mais la garce ne m’avait même pas laissé cette latitude et m’imposait une position encore plus humiliante, face à un miroir qui me renvoyait sans aucune complaisance mon image. Elle me laissa ainsi quelques instants qui me semblèrent une éternité avant de m’interpeller d’une voix autoritaire :



Je fis un pas vers l’avant. Ça ne lui suffit pas.



Et je pris une bonne claque sur les fesses qui me fit immédiatement avancer ! Je n’étais maintenant plus qu’à quelques centimètres du miroir.



Puis elle attrapa mes coudes et les tira vers l’arrière pour m’écarter les bras jusqu’à ce que je grimace.



Une fois de plus, elle fit preuve d’une conscience professionnelle hors-norme et passa un long moment à me détailler du regard en souriant, s’attardant sans compter sur mes seins, sur mes cuisses, sur la petite touffe noire en bas de mon ventre, sur mes fesses.



Elle commença par caresser mes aisselles avec le dos de ses mains et avec ses ongles. Puis elle palpa, frotta, appuya et finit par enfoncer ses doigts profondément, jusqu’à me faire mal.



Là, elle exagérait. Je veillais à être toujours impeccable sous les bras.

Elle continua.



Qu’est-ce qu’il ne fallait pas entendre ! Maintenant, elle passait en mode poésie… Elle insista.



Elle sourit.



Elle les prit à pleine main, les palpa, les malaxa, les soupesa. Elle caressa du bout des doigts mes aréoles, en examina chaque irrégularité puis pressa mes tétons pour voir si rien n’en sortait.



Ça, c’était bien une question de la mère Alizée !



Alizée me reprit brutalement.



Elle fit mine de réfléchir.



J’essayais d’argumenter.



Elle s’approcha de mon oreille. J’attendis le coup de sabot.



Je ne pus m’empêcher de sursauter.



Je ne voyais pas comment me sortir de cette situation. Si j’abandonnais maintenant, tout serait perdu. Je devais aller jusqu’au bout aujourd’hui. Mais j’aurais quand même bien aimé éviter cette séquence !



J’avais du mal à me jeter à l’eau. Mais la garce savait y faire et trouver les mots justes.



Je souris. Elle avait gagné.



Je suçai longuement mes doigts, dans un effort aussi désespéré qu’inutile pour gagner du temps.



Elle se rapprocha de mon oreille, je me raidis en attendant la suite



Je ne savais pas encore ce que je lui ferai subir, mais elle allait me payer ça très cher. Je posai mes doigts trempés sur mes tétons et commençai tout doucement à les bouger en fermant les yeux. Une violente claque sur les fesses me ramena brutalement à la réalité du jeu. Je ne pus m’empêcher de crier.



Elle posa sa main sur la brûlure.



J’obtempérai et passai mes doigts sur mes mamelons. Comme je le redoutais, l’effet ne se fit pas attendre et ils réagirent au tout premier frottement. Je voyais dans la glace le regard gourmand d’Alizée.



Un peu que je le sentais ! Je voulais même éviter de trop le sentir, dans l’état d’excitation où j’étais, cette affaire risquait de déraper.



La garce, elle en faisait exprès. Dans le miroir, je voyais mes mamelons qui gonflaient à vue d’œil.



Ça commençait à être chaud. J’avais du mal à rester immobile et je me demandais combien de temps j’allais pouvoir tenir.



Je ne voyais pas comment j’allais me sortir sans dégâts de ce mauvais pas. Dans quelques instants, je n’arriverai même plus à maîtriser les ondulations qui commençaient à naître en bas de mes reins. Alizée en rajouta une couche.



Je la laissai faire, trop concentrée sur moi-même pour argumenter.



Et avant que j’eus le temps d’ouvrir la bouche pour protester, elle se mit à me masser lentement sous les bras. Les bouts de ses doigts débordaient sur mes seins qu’elle caressait discrètement… je ne pouvais plus tenir. Collée contre mon dos, elle prenait dans le ventre le roulement incontrôlable de mes hanches.



Je soufflais comme une vache. La fin était proche. Cette petite conne allait réussir à m’envoyer au septième ciel et à me faire jouir dans ses bras pendant que je me tripotais les nichons ! Elle se rapprocha de mon oreille pour porter l’estocade et me murmura lentement des horreurs.



Quelques gouttes de liquide perlaient au bout de mes tétons. C’était indéniable, elle ne pouvait rien dire. Alizée eut du mal à cacher sa déception mais c’est elle qui avait fixé la règle.



Elle se remit à l’œuvre et me papouilla le ventre, me tripota, me chatouilla pour faire ressortir les petites rondeurs que j’essayais désespérément de camoufler en me tenant bien droite.



Elle continua son exploration.



Elle les saisit à pleine main, les pressa, les palpa, les écarta. L’affaire l’intéressait, elle prit tout son temps. Elle s’arrêta, recommença, réévalua, commenta et en conclut qu’avec cette anatomie, mes amants devaient adorer me prendre par derrière.



Alizée secoua la tête en signe de désapprobation, puis, fidèle à elle-même, me glissa à l’oreille :



Elle me demanda avec un plaisir non dissimulé d’écarter grand les jambes et inclina le miroir. Pleine vue sur ma chatte !



Elle passa ses mains à l’intérieur de mes cuisses.



Je ne répondis pas et baissais les yeux. Elle apprécia.



Elle passa lentement le dos de sa main sur mes lèvres. Je ne pus réprimer un frémissement d’excitation.



Elle s’approcha de mon oreille et murmura :



Je ne savais pas où tout cela allait m’emmener. Un rappel au règlement me sembla le bienvenu et j’interrompis Alizée dans son élan.



Lentement, elle pressa mes lèvres et les fit rouler l’une sur l’autre. Malgré tous mes efforts, je ne pus pas rester immobile et je refermai mes cuisses sur ses mains avec un petit gémissement. Elle avait obtenu ce qu’elle voulait. Elle me regarda en souriant.



Elle entrouvrit ma fente. Je coulais comme jamais. Elle fit glisser ses doigts sur les bords pour recueillir mes secrétions puis les sentit longuement avant d’y poser la langue.



Alizée posa sa main sur ma nuque et la laissa descendre, effleurant mon dos jusqu’au bas de mes reins.



J’obéis. Il fallait en finir. J’avais le ventre en feu et je n’allais plus pouvoir tenir très longtemps. Elle me tira doucement les cheveux, me forçant à mettre la tête en arrière. En bas, je sentis ses doigts s’insinuer vers un endroit que même Julien n’avait jamais franchi.



Son doigt se posa sur mon petit orifice. Il l’imbiba de cyprine, le caressa, le massa, l’amadoua. Je n’osais même plus respirer. Il eut suffi d’un rien pour que l’ultime rempart de ma virginité cède. Elle continua.



Mon petit œillet commençait à se dilater. Je n’en pouvais plus. Pourtant, je ne protestai pas. Elle m’avait tellement excitée que j’étais prête à tout accepter. Dans quelques instants elle me pénétrerait, me fouillerait peut-être. Je ne savais pas si ce serait bon, si je gémirai de plaisir ou de douleur, mais je m’offrais à elle sans résister. Sous l’insistance de son doigt, je m’ouvris d’un coup. Je poussai un cri mais rien ne se produisit. Alizée cherchait la soumission. Elle avait obtenu ce qu’elle voulait, ça lui suffisait. Elle me lâcha.



Elle se mit à caresser ma toison et la peau qui recouvrait mon petit bouton. Sa main allait et venait, décrivait de cercles, des arabesques, s’arrêtait puis repartait, accentuant sa pression dans les zones les plus sensibles avant de s’éloigner pour mieux revenir. Elle me poussa à bout. Je n’en pouvais plus.



Je fis « oui » avec la tête en retenant ma respiration. Elle se délectait.



Je n’étais plus en état de me défendre. Je ne pouvais que lutter pour essayer de retarder le déferlement qui commençait à se répandre dans mon ventre. Alizée le savait. Chacun de ses mots et de ses gestes me torturait un peu plus. Elle jouissait à me voir me débattre dans cette lutte perdue d’avance.

Le plus doucement possible, j’ouvris mon ventre à son regard.



Je répondis par un vague soupir, trop concentrée sur les vagues qui tapaient dans mes reins et refluaient chaque fois un peu plus fort, un peu plus loin.



Cette fille avait vraiment un problème avec ma poitrine ! Mais il n’y avait pas d’issue. Je ne tenais plus que par un fil. Si elle touchait mon clito ou mes seins, c’était l’explosion assurée. La garce posa ses deux mains sur mes épaules et les descendit lentement vers l’avant. C’était la fin ! Au moins, je pourrais me dire que j’avais lutté jusqu’au bout. J’ouvris la bouche pour prendre une grande bouffée d’air avant de plonger…


DRING… DRING



DRING… DRIIIINNNNGGGG… DRIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIINNNNNGGG



DRIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIINNNNNGGG…


Alizée me lâcha, excédée.



Elle n’eut pas à me le dire deux fois ! Je ramassai mes vêtements et filai m’enfermer. Dans l’état où j’étais, j’eus à peine besoin de bouger le petit doigt pour me soulager ! Dieu que ce fut bon ! Je n’avais encore jamais connu ça. Désolé pour toi, mon Julien, mais à côté d’Alizée, tu joues dans la catégorie « débutant complet ». Il me fallut de longues minutes avant de revenir à moi. Ah, elle ne perdait rien pour attendre, la petite infirmière si consciencieuse ! Elle allait comprendre sa douleur demain. Et elle allait parler. Elle répondrait à toutes mes questions ! Je n’avais toujours pas réussi à savoir si elle était vraiment homo mais une chose était déjà certaine : elle savait y faire avec les femmes.


Le temps passa. Mme Delaguigne s’incrusta, papota, refit le monde… Quand Alizée s’en débarrassa enfin, j’avais eu largement le temps de farfouiner partout dans sa chambre et elle était déjà presque en retard pour aller travailler.



Elle hocha la tête, désespérée.



Je lâchai Alizée à dix-neuf heures cinquante-neuf devant les urgences.



J’hésitai quelques instants puis je m’approchai de son oreille et lui murmurai :



Elle sourit, me fit la bise puis courut vers l’entrée de la clinique sans se retourner. Elle ne pensait déjà plus qu’à ses patients. Une grande professionnelle.