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n° 17071Fiche technique26050 caractères26050
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Temps de lecture estimé : 18 mn
15/10/15
Résumé:  Harshad m'aide à me découvrir, moi, journaliste sans illusions.
Critères:  #initiatique fh fhh couleurs collègues voyage cérébral sandwich
Auteur : Tito40      Envoi mini-message
Merci, Harshad

Mon père, réfugié politique, avait dû fuir son pays en guerre. Issu de la grande bourgeoisie, ses origines ethniques, ses opinions politiques et ses convictions religieuses l’avaient placé en tête de liste des personnages à abattre. J’étais jeune encore au moment de l’exode, mais je parlais déjà plusieurs langues, dont le français, et j’étais très curieuse de ce qui se passait dans le monde moderne autant que dans l’Histoire. J’avais aussi une imagination débordante. On me voyait déjà écrivaine ou actrice. Cette perspective me plaisait bien. Il se trouve que j’étais en plus assez jolie, et pour tout dire un peu prétentieuse.


Arrivée en France, je suis devenue une élève modèle qu’on citait en exemple. Ça entretenait assez bien mon petit côté fille à papa. Je peux le dire aujourd’hui : j’étais très attachée à mon image. Il fallait que je sois la plus belle. On me l’avait tellement répété quand j’étais petite que c’était une évidence. Alors sport, nutrition contrôlée, coiffeur et jolies fringues. Et tant pis si les copines étaient un peu jalouses, ou plutôt tant mieux.


L’âge est arrivé d’avoir des petits amis, et naturellement j’avais tous les prétendants que je voulais. Mais au final, ces garçons m’intéressaient assez peu. Ce qui m’attirait chez eux, le plus souvent, c’était juste la reconnaissance de ce que j’étais attractive. Généralement, ils avaient peu de conversation, et leur proximité finissait par m’ennuyer. Alors je cassais. Brutalement. Mes parents, loin de m’encourager, m’en faisaient souvent le reproche, et essayaient de me faire comprendre l’essentiel. La relation humaine. J’étais trop jeune pour capter.


Mes études furent tout de même brillantes. J’avais quelques amies, toutes issues de familles de mon pays d’origine, parce que nous partagions des choses rares. Mais à la fac ou ailleurs, je n’avais que des relations de camaraderie, et encore. J’ai fini par me laisser déniaiser par un don Juan un peu plus tenace que les autres lors d’une soirée. Il s’agissait de me prouver que ça aussi je pouvais le faire ; mais au-delà de cette satisfaction toute narcissique, je n’en avais éprouvé qu’un plaisir modéré. Mes conquêtes suivantes ont pu en profiter, mais ce fut toujours pour moi davantage un exercice physique qu’un acte d’amour. Physique et esthétique, d’ailleurs. Il fallait, à défaut d’être bon, que ce soit beau. Je faisais à chaque fois plus attention à mon apparence qu’à mes sensations, ce qui me privait finalement de tout plaisir charnel.


Écrivaine, je le deviendrai peut-être un jour. Je suis journaliste. C’est un beau métier, qui en plus de m’assurer des revenus confortables, me permet d’évoluer dans un milieu ouvert aux cultures et de faire de jolies rencontres. Accessoirement, je fais aussi quelques traductions pour une maison d’édition. Là aussi, c’est l’occasion de me cultiver et de rencontrer du monde. L’âme-sœur ? Pas évident. Mes premières années au journal, j’ai continué sur le même rythme. Toujours encline à écarter les cuisses, je ne l’étais toujours pas à me laisser aller. Je m’étais faite à cette idée que peut-être je n’y arriverais jamais. Alors j’étais à fond dans le travail.


Pour l’hygiène, comme on dit, j’avais une relation épisodique avec un collègue, Philippe, qui semblait aussi peu amoureux de moi qu’il est possible. Et j’avais les mêmes sentiments à son égard, c’est-à-dire aucun. Nous trompions notre solitude ensemble de temps en temps, voilà tout. Philippe était un aigri, un déçu. Il avait rêvé d’une grande carrière, mais avait dû accepter de végéter. Du coup, les voitures de ses rêves, il ne les voyait que passer. De ses échecs successifs à accéder à la richesse, il avait nourri une rancune tenace contre la vie.

Nous faisions un beau couple de perdants, finalement.


En 2014, nous avons été envoyés ensemble en Orient pour un hebdomadaire. Notre agence avait été mandatée pour collecter de l’information et la mettre en forme. Nous n’aurions que peu de rédactionnel à réaliser, ce qui était un peu frustrant pour moi, mais la perspective de travailler dans un pays où la culture est si différente de celles que je connais avait suffi à me motiver.


Il s’agissait d’un reportage sur une communauté dont le leader apparaissait comme une sorte de gourou, mais dont les motivations ne semblaient pas être financières. Nos clients voulaient comprendre et rendre compte quant à des prétendus pouvoirs surnaturels qu’aurait détenus cet individu.


Ce gourou s’appelait Harshad, un prénom tamoul assez répandu dans mon pays d’origine. Difficile de donner un âge à cet homme qui apparaissait comme un sage, à la fois en raison de sa prestance et de la religion de paix qu’il enseignait dans sa communauté. Un homme peu disert mais dont le regard perçant vous déstabilisait à coup sûr. Philippe a trouvé Harshad fumeux dès le premier contact. Il était a priori étanche à toute spiritualité, et je ne fus pas étonnée de sa réaction épidermique de rejet. Moi, au contraire, j’avais été non pas séduite mais interpellée. Cet homme dégageait incontestablement quelque chose. Les rumeurs faisaient état de guérisons miraculeuses, y compris chez des gens atteints de troubles mentaux. Elles parlaient aussi de jardins qui se remettaient à fleurir ou de rivières qui voyaient renaître des poissons. En effet, vu comme ça, on pouvait être au minimum perplexe. Mais nous étions là pour rendre les choses objectives, et donc observer sans juger au préalable.


Harshad nous a accueillis sans chichis. Assis sur une couverture rouge dans une petite pièce aux tons orange et ocre, il semblait totalement ouvert. Les yeux rieurs de ce petit homme bien plus espiègle qu’on ne l’aurait cru semblaient si aimants… Il s’est livré de bonne grâce à nos questions, n’en rejetant aucune, mais nous abreuvant d’énigmes insolubles qui nous faisaient perdre le fil. Il avait quelque chose de Jésuite, sans aucun doute, mais surtout il avait un esprit d’une vivacité stupéfiante.


Philippe semblait, lui, un peu agacé. Son côté terre-à-terre l’empêchait de prendre cet homme au sérieux, et ça ne lui avait pas échappé.



Philippe m’a regardée, la bouche ouverte, comme s’il venait de prendre un uppercut au foie. Harshad s’est alors adressé à moi :



Cette fois, c’est moi qui suis restée pantoise. Ces quelques mots prononcés par un homme que nous ne connaissions pas quelques minutes avant m’ont bouleversée. Et ce n’était pas seulement ses mots, mais aussi sa façon de parler, sa façon de me mettre à nu, sa façon de me regarder avec une infinie bienveillance.


Il nous a proposé à tous les deux de le revoir seul à seul pour avancer, si nous le souhaitions, pour une discussion plus approfondie. Philippe a immédiatement décliné poliment. J’ai hésité quelques secondes, et avant même que j’aie répondu, il m’a regardée en me disant « C’est entendu, venez me voir à 17 heures. » Il avait compris que j’allais accepter.


Avec Philippe, nous avons passé quelques heures à relire nos notes et à préparer les questions suivantes. Nous avons également débriefé avec notre patron au téléphone avant de faire une balade dans le parc. Un parc consacré aux dieux du bouddhisme autant qu’à la méditation, fait d’arbres centenaires et de petites étendues d’eau couvertes de nénuphars.


À 17 heures précises, je me suis présentée à Harshad dans son pavillon.



Je l’ai trouvé bien prétentieux, me disant qu’au final il n’avait peut-être que pour seul objectif de regarder mon cul. J’ai donc décidé de m’allonger sans quitter mes vêtements, et en restant vigilante.


Harshad s’est agenouillé devant mes pieds au-dessus desquels il a mis ses mains côte à côte, paumes vers le bas, à quelques centimètres. J’avais gardé les yeux ouverts. Les siens étaient clos, son visage orienté vers le haut. Il semblait flotter dans sa tunique orange. Sa peau burinée par le soleil était pourtant souple et douce. Il transpirait un peu.



Sur le moment, je me suis bien demandé ce qu’il voulait dire. Puis j’ai ressenti comme des frissons, une sensation de froid intense depuis le dessous de mes genoux jusqu’à mes orteils. Pourtant, il n’avait pas bougé. Le froid a été suivi d’une impression que ses mains me touchaient, et la température est subitement remontée. On aurait dit qu’il me massait doucement, ou plutôt que son esprit me massait puisqu’il ne bougeait toujours pas. Une sensation agréable mais toutefois frustrante.


Il s’est déplacé lentement pour venir s’agenouiller à côté de moi. Ses genoux étaient presque collés à moi. Il a remis ses mains paume en bas au-dessus de mon ventre, et j’ai ressenti la même séquence. D’abord un froid intense, puis des mains qui me touchent. Mais c’était cette fois plus diffus, moins localisé. Ses mains décrivaient des petits cercles lents, provoquant en moi une sorte de vague, comme si plusieurs mains s’affairaient à la surface de mon corps, des mains qui m’auraient voulu du bien.


Je ne sentais plus mes vêtements et mon corps a semblé se mettre en lévitation. Plus aucune sensation de poids ou de masse, une illusion d’espace infini. Des dizaines de mains avaient pris possession de mon corps, me conduisant en état de transe tant mes émotions étaient vives et fortes.


Il a posé ses mains sur ses genoux et tout s’est arrêté, me laissant exsangue.



Sincèrement, je n’ai rien compris. Mais j’avais confiance en lui. Je me suis détendue sans parvenir toutefois à fermer les yeux.


Ses mains ont repris leur lente danse au-dessus de mon ventre, et j’ai senti à nouveau les mains me caresser. Au premier essai, il est vrai que j’avais senti ces mains sans les rechercher, sans leur demander de continuer, sans essayer de les ressentir profondément. Je leur ai ouvert la porte en grand, offrant ma peau à leurs caresses. Et les sensations sont devenues extrêmement fortes et totales. Ces mains invisibles se sont promenées partout sur mon corps, en explorant le moindre recoin. J’avais la capacité à ce moment-là de ressentir chacune d’entre elles comme si elle était seule, à me concentrer sur chaque parcelle de ma peau. Énorme. Harshad pilotait mon corps sans le toucher. Le plaisir est vite devenu insupportable. Il l’a senti, et s’est arrêté de nouveau.



Avant même qu’il ait terminé de parler, je m’étais allongée à nouveau. J’ai détaché la boucle de ma ceinture et dégrafé mon soutien-gorge pour me sentir plus à l’aise.



J’ai cessé de me poser des questions. Me mettre nue devant ce vieil homme n’était après tout pas un drame, même si je n’étais pas passée chez l’esthéticienne depuis un moment.


Ses mains ont repris leur œuvre. Les premiers instants, j’ai eu du mal à me remettre dans l’ambiance, puis c’est venu tout doucement. À ces mains à même ma peau est venue se joindre une bouche humide qui s’est emparée de mes seins. Ils avaient doublé de volume et mes tétons pointaient à m’en faire mal. Des mains sur mes fesses, des mains entre mes cuisses, une langue sur chaque sein, une langue dans ma bouche qui avalait ma salive, une langue qui me pompait le clitoris désormais douloureux… Il m’a foudroyée ! Je l’ai entendu chanter, à moins que ce ne soit mon imagination sous l’effet des endorphines que je devais fabriquer en masse, quand j’ai senti un sexe me pénétrer et me fouiller, un sexe dur et chaud, gros et long, puissant et tenace. Je ne touchais plus le sol au moment de jouir bruyamment. Mon corps tout entier a été pris de spasmes magnifiques, à tel point que je me suis mise à pisser en hurlant de plaisir. Harshad a levé ses mains un peu plus haut ; j’ai senti un manteau m’envelopper dans sa douceur, une peau de bête pour me maintenir au chaud.


Je n’avais eu aucun effort à faire, mais la fatigue est arrivée immédiatement après l’extase, comme si j’avais couru un marathon. Je me suis endormie, paisible et sereine.


Il était encore là quand je suis sortie de mon coma, toujours cerclée d’ondes positives et heureuse sans savoir pourquoi.


Harshad m’a aidée à m’asseoir.



Le cerveau en ébullition, je me suis mise à gamberger. Oui. Non. Pas maintenant. En discuter avec Philippe avant. Essayer. Harshad a bien vu mon embarras, mais il n’a plus dit un mot. Il est resté assis sur ses talons, les yeux mi-clos, comme plongé dans la méditation.


Je ressentais encore des frissons, une douce sensation de volupté, une forme de légèreté. Je le devais à cet homme. Il fallait que je sois confiante. Au moment où j’ai cherché son regard, il a ouvert les yeux. Il s’est levé, entrouvert la porte, et a prononcé quelques mots incompréhensibles. Enfin, j’avais quand même entendu « Omeed ». Il avait sans doute envoyé le chercher.


En effet, quelques instants plus tard un homme est entré. Massif, le teint mat, il avait le crâne nu à l’exception d’une longue queue de cheval tressée noire et dense. Il n’était pas très grand mais assez large d’épaules. Son visage enfantin paré d’un large sourire m’a rassurée. Il semblait jovial.


Harshad s’est adressé à lui dans sa langue. Dès les premiers mots, Omeed a baissé la tête en signe de déférence, attendant que le maître termine son propos. Il lui a répondu en hochant la tête et en prononçant quelques mots. Le maître a alors fait un geste ; les bras grands ouverts et les paumes face à face, il a rapproché ses mains lentement jusqu’à ce qu’elles se touchent.


Omeed a quitté son short, dévoilant une nudité animale.


Il s’est agenouillé devant moi. J’étais encore assise, les jambes serrées sur un côté. Il a saisi mes chevilles pour écarter mes jambes et les poser sur les siennes, sans brutalité mais assez fermement. Je savais que nous allions nous toucher, et pourtant je n’étais pas prête. Qu’allait-il penser de moi ? Me prendrait-il pour une pute ? Harshad a senti mon appréhension.



J’ai cessé de résister, laissant mes jambes reposer sur les cuisses d’Omeed. Il m’a attirée vers lui et m’a prise dans ses bras pour me coller contre son torse. Son sexe avait pris de l’ampleur et se dressait entre nous, contre mon ventre.


Ses mains se sont mises à explorer mon corps alors que sa langue me goûtait le cou et les épaules. Rapidement, j’ai eu l’impression qu’il avait 20 mains, 30 peut-être, tellement il me touchait partout. Il a pétri mes fesses et mes seins, mes cuisses et mes hanches, mes bras et mes pieds, tout ça en même temps ; du moins c’est ce que je ressentais intensément.


Je n’ai pas toute de suite remarqué qu’Harshad s’était assis derrière moi. Il avait ses mains de part et d’autre de mon visage. C’est la chaleur qui s’échappait de ses paumes qui m’a surprise. Mon corps tout entier s’est mis à bouillir. Je n’éprouvais plus aucune peur, plus aucune appréhension. Dans le secret de cette petite pièce au bout du monde, j’étais prête à me donner sans retenue et sans limite.


Je me suis redressée, cherchant à approcher ma vulve du gland d’Omeed, mais son sexe était trop long, et manifestement il n’avait pas projeté de me pénétrer si tôt. J’en avais pourtant une envie irrépressible. Mon ventre me semblait creux et vide, au point d’en devenir douloureux. L’envie qu’il me prenne était devenue insupportable.


Le visage coincé dans le cou d’Omeed, je tentais désespérément de m’empaler quand j’ai vu Philippe debout devant moi. L’espace d’un instant, je me suis demandé si Harshad avait demandé qu’il vienne quand il avait appelé Omeed, ou s’il était là par hasard. Puis j’ai cessé de me poser des questions.


Je ne me suis pas préoccupée de voir Philippe quitter ses vêtements et s’asseoir sur le côté. J’ai cherché au plus profond de moi ces sensations qu’Omeed me procurait. Il n’avait pas cessé de me caresser et de m’embrasser, tendrement, parfois fougueusement. Maintenant je voulais qu’il me prenne, qu’il vienne combler ce vide dans mon ventre, qu’il vienne écarter mes chairs.


Omeed a basculé sur le dos sans me lâcher. Je me suis retrouvée sur lui, à califourchon, enfin libre de mes mouvements. J’ai saisi son sexe tendu pour le diriger vers ma vulve. Cette fois, il s’est laissé faire. Je l’ai senti entrer en moi, enfin. Il était dur, chaud, puissant, viril. D’abord lentement puis de plus en plus fort, il m’a baisée jusqu’à ce que mon corps quitte le sol à nouveau. J’avais l’impression de flotter, en sueur, extatique, légère. Il m’a secouée sans jamais cesser de me caresser. J’ai joui rapidement, très fort, alors qu’il me serrait dans ses bras. Je crois qu’à ce moment-là, en hurlant, j’ai aussi pleuré. Ce n’était pas seulement un orgasme, mais le sacrifice de toutes mes tensions, de toutes mes frustrations, qui venait d’avoir lieu.


Philippe était resté là, perplexe, observant sa collègue se déchaîner. Harshad est venu s’asseoir derrière lui et a couvert ses tempes de ses mains. J’ai compris que nous n’en avions pas terminé, qu’il allait lui aussi se laisser aller.


Omeed a poursuivi ses caresses, me retournant à plat-ventre. Il m’a possédée à nouveau, tendrement, profondément, me remplissant d’émotions violentes et de spasmes longs. Savoir si nous étions beaux ainsi accouplés ne m’intéressait pas. Je ressentais chaque parcelle de sa peau, son souffle, sa sueur, ses muscles, son sexe. Ce type était une vraie machine, infatigable, viril. Philippe nous regardait toujours, l’air absent, les mains d’Harshad toujours sur ses tempes. Plusieurs fois j’ai senti des vagues de jouissance me submerger sous les coups de boutoir d’Omeed. Mais j’en voulais encore, toujours plus. Je ne sais pas s’il comprenait le français ou le perse. J’ai tout essayé pour lui demander de me baiser plus fort, de me défoncer, de me posséder. S’il ne comprenait pas les mots, il en percevait le sens. Il a abusé de moi autant que je le souhaitais, jusqu’à me laisser allongée sur le dos, les cuisses ouvertes, la vulve gonflée et sensible. Il s’est reculé. Philippe s’est levé pour me prendre à son tour, et je suis repartie de plus belle.


Il n’avait pas la vigueur bestiale d’Omeed, ou même un sexe aussi raide et gros, mais le plaisir qu’il m’a offert ce soir-là était tout aussi intense, tout aussi irréel.


Quand j’étais sur lui, montant et descendant sur son sexe, j’ai quand même ressenti un manque. Celui de mains expertes, celui de mains comme celles d’Omeed un peu plus tôt qui jamais n’avait cessé de me caresser en me baisant. J’ai demandé à Philippe de me toucher, mais dès qu’il me touchait il s’arrêtait de bouger, provoquant une frustration encore plus grande.


Enfin j’ai senti d’autres mains, celles d’Omeed, prenant mes fesses. Il est remonté sur mon dos, mais je ne sentais pas son poids. Il est venu compenser ce manque, satisfaire ce besoin de me sentir touchée partout en même temps.


Puis j’ai senti son bassin presser mes fesses quand ses mains remontaient vers mes épaules. Philippe s’activait en moi ; Omeed a pressé son sexe entre mes fesses, le faisant aller et venir dans l’humidité de mon sillon. Peut-être n’en avait-il pas l’intention, mais j’ai ressenti une envie immédiate de le sentir lui aussi me pénétrer. J’ai tourné la tête pour goûter sa bouche, et cambré mes reins pour sentir son gland contre mon anus. Une main a quitté mon épaule pour guider son sexe.


C’est sans doute ce qu’une femme peut faire de plus vilain, de plus dégradant, de plus moche. Mais à cet instant je n’en avais cure. Deux hommes, quatre mains, une queue qui me fouille le vagin, une autre qui me perfore le cul, mes cris de douleur et de bonheur, mes seins qui me font mal, des couilles qui s’entrechoquent pour mon plaisir, ma bouche qui bave, mes mots crus, mon extase incroyablement violente, ma pisse qui jaillit.


Nous sommes ressortis de la case d’Harshad exténués, et probablement amoureux.


Philippe m’a avoué avoir eu très peur de me perdre, et aussi très peur de tomber amoureux de moi. Son apparente distance était liée à cette peur. Peur d’être amoureux et de me perdre, peur d’être malheureux.


Dix-huit mois plus tard, nous sommes toujours ensemble, et heureux. Philippe a quitté l’agence pour créer sa propre affaire. Il est devenu ambitieux, enfin.


J’ai accepté que mon image puisse ne pas être lisse, et j’en ai découvert le côté excitant. Nous nous filmons parfois, et j’adore voir ensuite à quel point je peux être salope avec lui et prendre un plaisir fou.


Merci, Harshad.