Une Histoire sur http://revebebe.free.fr/
n° 17075Fiche technique15933 caractères15933
Temps de lecture estimé : 10 mn
16/10/15
Résumé:  Une femme délaissée va trouver dans la littérature érotique sur Internet un viatique à une vie qu'elle voudrait moins tranquille.
Critères:  f fh revede fmast anulingus 69 fdanus fsodo jeu confession -revebebe
Auteur : DuranDuran            Envoi mini-message
Merci à Revebebe

Comme tous les soirs en semaine, je suis au lit, mon mari Michel sur ma gauche dormant déjà, et je parcours sur ma tablette les mails de la journée. Seule la lumière de mon écran éclaire faiblement la chambre, donnant à la pièce une dimension infinie et mystérieuse. Les enfants sont couchés depuis déjà une heure, le chat ronronne au pied du lit, il fait chaud pour un mois de mai et je suis sur la couette, en nuisette, la tête sur deux oreillers moelleux, allongée, la tablette sur les genoux.

Je parcours sans conviction la cinquantaine de mails non encore ouverts, entre pubs et spams, et m’arrête sur un message de Mireille. Ah, Mireille…


Mireille est une collègue de travail, et surtout une amie ! Nous avons toutes les deux 40 ans, sommes sorties de la même université, nos enfants se trouvent dans la même école, avons fréquenté le même club de sport après nos grossesses, mais elle, elle vient de divorcer… et elle s’en donne à cœur-joie ! Enfin, je ne sais pas si le cœur a vraiment sa place dans ses nombreuses aventures…


Son message est concis : « Surfe sur le site Revebebe et tu me donneras des nouvelles. »


J’ouvre un nouvel onglet, tape « Reverbere » et me retrouve sur le site d’un artiste de rue… Mise en page originale, mais je ne comprends pas pourquoi Mireille m’envoie sur ce site… Je vérifie son mail et constate que mes yeux ont fourché : je saisis « Revebebe » !

Le moteur de recherche m’a guidé sur un site ; je sélectionne « Actualités du site », et dernière mise à jour. Un tableau apparaît ; je ne comprends pas immédiatement où cliquer. Quand on clique sur « Fiche », cela ne donne rien d’intéressant. Je clique donc sur « N° » ! La première histoire ouverte me laisse pantoise. C’est l’histoire d’une femme, de mon âge à peu près, qui va se faire prendre par des ouvriers roumains qui travaillent dans sa maison. Je suis fascinée.


Je vole d’histoire en histoire, toujours plus excitée, toujours plus échauffée. De ma main droite, je glisse mon majeur entre mes lèvres et je constate que je suis totalement liquéfiée. Je vois des hommes prendre des femmes dans toutes les positions, des femmes offrir tous leurs trous sans retenue, des bouches gourmandes, des sexes gluants, des anus dilatés, des cris étouffés. Je lis avec fureur ces histoires, et mon imagination fait le reste, m’entraînant dans des abîmes de désir. Je me calme comme je peux, vérifiant en permanence que mon mari dort toujours du sommeil du juste, et orientant mon écran de manière à ne pas éclairer son visage.


Je pousse plus avant mon investigation du site et découvre que chaque récit rassemble des commentaires de lecteurs. Il est maintenant 1 heure du matin et je mouille sans discontinuer depuis plus de deux heures. Le bas de ma nuisette est trempé. Je reviens sur les histoires qui m’ont le plus émue, et constate que certains commentaires m’énervent. Les appréciations positives sont souvent courtes ; par contre, combien sont bavardes les critiques négatives…


On retrouve souvent les mêmes noms – heureusement assez peu nombreux – à la plume acide et définitive. Critiques au napalm : on ne condamne plus, on guillotine directement ! Le style, la crédibilité, les incohérences, la grammaire, la pauvreté du vocabulaire, trop de pornographie, pas assez d’érotisme, trop de longueurs, trop expéditif, les attaques personnelles, le manque de sexe, l’excès de sexe, la vulgarité, la niaiserie… On trouve tout et son contraire, la preuve que tous les goûts sont dans la nature, et qu’il est tellement plus facile de critiquer que de créer.

Je cherche à savoir si ces critiques atrabilaires ont écrit quelque chose, histoire de me faire une impression, mais je ne suis pas suffisamment experte dans la navigation pour trouver un de leurs récits…


J’ai la naïveté de croire que tout effort mérite récompense, même si on n’a pas le Goncourt ! Surtout si on n’a pas de Goncourt ! Je suis sûre qu’un encouragement qui accompagne un commentaire objectif est plus à même à déplacer les lignes qu’un lynchage cynique. Mais peut-être dis-je cela car le suis enseignante …

Bref, ces critiques ont fini par me désexciter et je finis par m’endormir après m’être rafraîchie l’intimité…


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Je croise Mireille le lendemain matin avant qu’elle entre dans sa classe de français.



J’ai évité de justesse l’analyse de texte et entre confuse dans ma classe de sciences physiques. Durant toute la journée, je me surprends à avoir hâte de retrouver Revebebe et ses histoires incroyables. Suis-je en train de devenir accro ?


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La maison est endormie, et je ressors la tablette. J’ai trouvé que je pouvais accéder à une sélection de récits par thèmes. Je suis attirée comme un papillon de nuit par un phare de voiture par « fhh » et « fhhh ». Je réalise que c’est sûrement un fantasme profond qui vient de s’exprimer.


Je suis fascinée par cette jeune femme qui va se donner à deux garçons en regardant un film porno. Je suis complètement « prise » dans leur histoire ; je sens mes seins durcir, ma chatte gonfler et s’ouvrir. J’ai envie de prendre le sexe de mon mari, de le branler, de le sucer, de me l’enfoncer partout. Il est si proche, et pourtant si loin… Nos rapports sont quasi hebdomadaires et si prévisibles… Quand il n’est pas fatigué, c’est moi ! Et quand je suis par hasard excitée, monsieur a une grosse journée demain. Et pourtant, je l’aime…


Je me surprends à apprécier les scènes explicites, torrides, brutales. Je prends conscience que je suis plus « porno » qu’« érotisme ». Je zappe sur un autre texte : une femme triste dans un train va allumer deux garçons et subir leurs assauts. Quand l’héroïne va légèrement écarter les jambes, je vais par mimétisme faire de même. Et quand elle va recevoir sa première bite, je ne trouve qu’un stylo sur la table de chevet pour l’accompagner dans son plaisir… Dans le train, la chaleur monte. La dame va maintenant se faire enculer. Je ne suis pas une grande fan de la sodomie – plus pour des raisons d’inexpérience, ou bien d’expériences décevantes – mais j’ai envie, j’ai besoin de la suivre.


Sans faire de bruit, je mouille mon index et enduis ma rosette de salive. Le stylo change de trou, et je me mets à ressentir une chaleur incroyable. Je transpire de plaisir, ma respiration s’est accélérée. Je me déplace sur la droite pour m’éloigner de mon mari. Mon autre main a du mal à tenir la tablette. Je m’astique l’anus et me mords les lèvres. Je crois que pour la première fois, je viens de jouir analement. Et c’est un stylo ! Un stylo 4 couleurs, mais néanmoins un stylo !


Revebebe m’excite et me frustre. Je voudrais pouvoir lire ces histoires avec mon mari, jouer avec lui, mais je ne sais pas comment lui faire passer ce message. Sottement, j’angoisse à l’idée de passer pour une salope aux yeux de Michel. Mais j’ai surtout peur de nos habitudes, d’un refus de sa part, voire d’un dégoût devant mon audace inappropriée. Profondément ancré en moi, ce viscéral sentiment judéo-chrétien, extraordinairement machiste, annihile mes prises de décision, laissant l’initiative de la sexualité et du plaisir au mâle dominant.


C’est Mireille qui va me donner la clé.


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Le lendemain, dans la salle des profs, nous nous retrouvons un moment seules et je lui confie – le rouge aux joues – mon exaltation, mes envies, mes frustrations. Elle est particulièrement fière de m’avoir permis de découvrir cet univers et me donne même la liste de ses auteurs préférés. Pour la solution à mon problème avec Michel, elle a une réponse évidente : elle va utiliser un cheval de Troie !


Dans nos amis communs, François est peut-être le plus gentil, mais aussi le plus naïf et le plus crédule. Sa vie se résume aux matchs de foot, aux souvenirs de sa période d’étudiant, aux réseaux sociaux et aux jeux vidéo. Pas une semaine avant que François arrose la planète entière (sa mailing list) d’une vidéo Youtube de chatons, de chaînes de solidarité bidon, de gags débiles d’un e-comique à la mode ou d’une blague grivoise ou xénophobe. Mireille va simplement glisser dans la boîte aux lettres de François une fausse publicité pour Revebebe, imitant à la perfection un banal flyer comme on en trouve souvent dans notre courrier.


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L’effet fut quasi instantané ! Dès le lendemain, François inondait sa mailing list avec le message suivant : « Attention à votre caleçon, les gars : allez surfer sur http://revebebe.free.fr/ et renouvelez votre stock de mouchoirs ! » Bref, toute la finesse légendaire de François était résumée dans ce simple message…


Le soir venu, j’allume la tablette et parcours les mails. Michel est allongé à côté de moi et lit sans plus de conviction des revues immobilières.



Je clique et j’arrive sur la page d’accueil. J’avais prémédité un peu mon coup et clique sur une histoire devant plaire à Michel. Plus jeune, il avait des tendances légères au voyeurisme, fasciné par les seins de sa tante. L’histoire est simple, crue, mais suffisamment explicite et progressive pour atteindre mon objectif : faire l’amour avec mon mari, en semaine.



Je commence à lire. C’est l’histoire d’un jeune homme qui se retrouve seul avec sa tante qui fera tout pour l’allumer.

Je lis lentement, doucement. La main de Michel a glissé sur ma cuisse. Il la malaxe mollement et remonte à la source. Un doigt se glisse entre mes lèvres. Je lis toujours.



Je continue ma lecture. La fameuse tante a maintenant deux doigts dans la chatte, et le jeune homme bande comme un pur-sang. Les doigts de mon mari commencent à me fouiller, et j’écarte lentement les jambes.



Mon mari baisse le drap et je vois son sexe dur. Ses doigts vont et viennent dans ma grotte liquide et mon souffle s’accélère. La tante branle violemment la bite du jeune homme tandis que ce dernier a glissé un pouce mutin dans le cul de la femme offerte. Elle prend maintenant sa queue dans la bouche et la suce avec passion. Mon mari glisse un doigt dans mon anus et suspend son mouvement, attendant une réaction de refus de ma part, qui ne vient pas. Bien au contraire, je m’empale un peu plus sur ce petit pieu qui me brûle et me ravit.


N’y tenant plus, mon mari se jette entre me jambes et aspire, lèche, broute, mordille, pénètre de sa langue mes deux orifices. Je pose ma tablette au sol et me contorsionne pour avaler sa queue fière qui me nargue. On se retrouve dans un 69 échevelé, comme aux meilleures heures de notre rencontre ; vingt ans déjà… Je jouis à plusieurs reprises de sa langue et de ses caresses et, dans une ultime contraction, il déverse un torrent de sperme dans ma bouche affamée.

Il s’allonge à mes côtés, en sueur, un sourire extatique figé sur son beau visage d’homme.



J’avais gagné !


Ainsi, nous avons franchi un cap. Le soir, je lui lis une histoire que j’ai patiemment sélectionnée durant la journée, souvent aux toilettes, pendant la pause de midi. Notre sexualité n’a jamais été aussi épanouie. Le samedi après-midi, les enfants sont au catéchisme ainsi qu’à leur activité sportive et musicale. Avant, nous en profitions pour faire les courses. Maintenant, nous en profitons pour nous aimer et nous amuser. À partir de quelques histoires de Revebebe qui nous ont émoustillés, nous avons imaginé une dizaine de scénarii très croustillants qui nous excitent particulièrement. On ne recherche ni la finesse, ni la subtilité érotique ; on se dit qu’on attendra la retraite pour des plaisirs plus spirituels. On veut simplement s’envoyer en l’air, fantasmer, rire, être excités comme des adolescents et jouir avec force. On est dans le porno basique, et on assume ! On a rédigé des fiches et on en tire une au sort chaque vendredi soir, histoire d’avoir la nuit pour réfléchir à notre jeu du samedi.


Sur la fiche, on trouve le prénom, le métier, la description de la tenue des deux personnages, l’homme et la femme. On a écrit quelques lignes sur le début de l’histoire, le lieu, le contexte. En vrac, on va trouver un agent immobilier qui doit prendre des photos de chacune des pièces tandis que la propriétaire, légèrement ivre après un repas trop arrosé, tient absolument à poser sur les photos. On a également un kiné très professionnel qui massera un peu trop profondément une patiente ayant des contractures au mollet. J’apprécie beaucoup aussi le scénario de l’infirmière qui sucera son client afin de le déstresser avant une piqûre.


J’aime aussi quand mon mari est un hypnotiseur et me fait subir les derniers outrages pendant que je fais semblant de dormir… Mon mari aime bien jouer le plombier, allongé sur le carrelage de la cuisine, et que l’avocate stricte, Maître Edwige, à lunettes et chignon, en tailleur gris perle, vient s’accroupir sur son visage pour se faire lécher sa chatte rasée. Mais mon histoire préférée, c’est quand je suis Solange, la jeune ingénue un peu nunuche, et que mon vieux professeur, monsieur Édouard, vient me donner des cours à domicile, m’initiant malgré mes légères résistances aux plaisirs de la fellation et de la sodomie, s’interdisant la pénétration vaginale afin que je reste vierge… Je dois dire que je triche un peu et que cette histoire sort plus souvent que par le simple jeu du hasard.


Ainsi se termine cette histoire qui se veut être un hommage maladroit aux créateurs de ce merveilleux site qui nous donne tant de plaisir, à Michel et moi, et qui m’oblige à avoir une culotte de rechange dans mon sac à main, tant est violente la tempête qui m’inonde chaque fois que je clique sur « Revebebe »…