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n° 17088Fiche technique9205 caractères9205
Temps de lecture estimé : 5 mn
25/10/15
Résumé:  Le chagrin d'une femme pour son amour qui est partie déclenche l'intervention des dieux.
Critères:  f ff fsoumise cérébral odeurs ffontaine fmast fgode fdanus uro scato poésie fantastiqu -poésie
Auteur : calpurnia            Envoi mini-message

Poésie
Larmes de volupté

Écoutez la chanson lancinante du vent

Qui raconte l’histoire érotiquement triste

De la belle Alexane allongée au divan

Rêvant d’une compagne en tenue naturiste.


Elle aimait une femme aux parfums enchanteurs

De violette et de rose, et aux cheveux de flamme,

Mais dont les regards doux étaient traitres, menteurs

Et les baisers aussi dangereux qu’une lame.


Alexane, couchée, se souvient des douceurs

Que sa gracieuse amie, prodigue de caresses,

Répandait sur sa peau et des bras ravisseurs

De sa liberté dans de charnelles ivresses.


Elle aimait être nue devant le regard fier

De sa compagne qui, en sévère Amazone,

Savait la provoquer aux tempêtes de chair

Où l’extrême plaisir dans tout le corps résonne.


Sa joie consistait à se soumettre souvent

Aux caprices excitants de sa rude maitresse

Qui la déshabillait - oui, mais c’était avant.

Elle est seule à présent ; le silence l’oppresse.


Dans cette évocation humide de sanglots

Des souvenirs lascifs de l’heure révolue

Des doux moments fanés presqu’aussitôt qu’éclos,

La belle met un doigt dans sa toison poilue.


Elles étaient naguère, ici, se pelotant

Dans le creux de la nuit dans des joutes saphiques.

Maintenant elle est seule et nue en sanglotant

Et se remémorant des charmes magnifiques.


Dehors la brise apporte un air doux, sensuel

Qui fait aspirer à se nourrir de luxure.

La belle solitaire, en l’abandon cruel,

Se soigne en caressant une plaie qui suppure.


Les larmes de ses yeux s’accompagnent à présent

De celles que le sexe, attouché des mains, pleure,

Lorsque l’index parcourt, en un geste apaisant,

Le clitoris sous son fourreau où il affleure.


Se manuellisant, elle espère toujours

Que son amour perdu pourra un jour renaître

Dans l’espérance d’un improbable retour

Du bonheur envolé hier par la fenêtre.


Les gens passent en la rue, ignorant le tableau

Terriblement lascif des jolies mignardises

Que dans l’excitation, une femme en solo

S’offre afin d’oublier la solitude grise.


La manusturation calme son mal odieux.

Son fantasme la mène à la folle utopie

Où elle est sacrifiée, dénudée, à des dieux

Assoiffés de sang pour la faute qu’elle expie.


Elle plonge au vagin un long vibromasseur

Qui est comme un poignard par lequel elle s’immole

Avec la rage au cœur. Cet objet enfonceur

Poussé au maximum fait ce dont elle raffole.


Elle en possède un autre et le met dans le trou

Que Sodome a nommé pour les jeux pédérastes,

Mais que les filles aussi, nonobstant le courroux

Des bien-pensants adoptent et en sont enthousiastes.


Son corps est un volcan en éruption, soudain,

Quand un long feulement déchire le silence.

Dans l’ébullition du cratère incarnadin,

Jaillit une fontaine à l’intime substance.


Le cri de volupté est appel dans la nuit

Une offrande au destin, humectée de cyprine

Se répandant en perles à la lune qui luit

Pour que revienne celle à la lèvre sucrine.


Tout en elle se cambre et se tend et se tord

Chaque muscle est crispé dans l’extrême violence,

Puis le relâchement : c’est la petite mort

Naufrage d’un moment de paix, de somnolence.


La sueur de l’orgasme, évaporée, parcourt

L’appartement obscur, car la belle transpire

Et la buée répand cette odeur alentour

D’une amoureuse qui à sa belle soupire.


Dehors sont les étoiles immobiles et le froid,

La foule indifférente à la douleur câline,

Le silence des nuits d’où émerge l’effroi

D’une vie sans tendresse et sans douceur féline.


Deux routes se séparent ; il demeure un chemin

Tout envahi des ronces aiguës de solitude

Qu’Alexane parcourt en touchant de sa main

Sa vulve exposée à la noire vastitude.


Puisqu’on ne veut de moi, se dit-elle in petto,

Je m’offre à tous les dieux qui dominent le monde.

Si je meurs dans la nuit, voici mon ex-voto :

Que toute déité m’entraine dans sa ronde.


Oui, je me prostitue, mais aux dieux seulement :

Je vous ouvre mes cuisses, ô vous seigneurs cosmiques,

Vous êtes invités tous personnellement

À copuler avec ma matière organique.


Voici qu’elle s’endort quand son corps rassasié

De volupté permet d’éteindre sa conscience.

Mais son rêve la brûle encore du brasier

Que le sexe rallume en sa folle impatience.


Le songe est tout rempli d’enchantements lesbiens

Que les femmes ainsi faites ont à deux dans l’alcôve

Quand les langues se glissent au creux des poils pubiens

Et que la peau exsude une exhalaison fauve.


Elle plaque une main à l’entrejambe clos

Car l’envie d’uriner a pénétré son rêve

Peuplé en attendant de libérer le flot

D’images fantastiques où l’on étreint sans trêve.


Elle bouge et remue comme un cheval cabré

Jetant des étriers soudain sa cavalière

Les doigts fouillent le creux de l’abdomen cambré

Puis se plongent dans la vaginale tanière.


Car Aphrodite a eu, dans sa grandeur, pitié

Lui inspirant un rêve où les mains se rejoignent

Où Alexane enfin retrouve sa moitié

Dont les parfums puissants dans la nuit l’accompagnent.


La déesse est venue, le temps d’une vision

Pour enchanter un cœur de façon onirique,

En donnant d’un mirage une exquise illusion :

Celle de combler son désir idolâtrique.


Athéna, prude et sage, a donné son accord

Pour une intervention de la force divine

Ainsi la transcendante entremise prend corps

Dans l’éther des nuées, le dieu des dieux opine.


La sœur de Zeus découvre un pur joyau offert

Se couchant aux côtés de la pauvre mortelle

Afin de l’arracher du solitaire enfer

Pour combler une faim de chair qui l’écartèle.


Les cieux se sont percés dans la nuit d’un éclair

Pour que vienne la grâce encore auréolée

D’une divinité où l’Olympe a pris chair

Afin de secourir une femme esseulée.


De l’immortelle et de l’humaine, cette union

Purement féminine au milieu de la ville

Où la première a pris, pour l’intime fusion,

Le doux visage qui la seconde obnubile,


Il ne reste au matin qu’un canapé souillé.

Au lever du soleil, un rougeoiement éclaire

Le salon plein de foutre de femme, mouillé

De l’urine mêlée aux sécrétions de glaire.


L’appartement ressemble au triste lupanar

D’une femme esseulée qui la nuit se console

Avec quelques jouets mouillés de son nectar

Gisant sur des coussins constellés d’auréoles.


Une belle épuisée par le songe excitant

Sur les toilettes pisse et demeure songeuse

De l’étrange contact qu’elle eut dans le mitan

De sa nuit saturnale à l’action licencieuse.


Avait-elle vraiment revu son doux amour

Ou était-ce chimère et pure rêverie

Tant ce fut réaliste : aux lumières du jour

Que reste-il encore de la source tarie ?


Pensive, elle caresse encore son conin

Inspirée par le songe aux cendres voluptueuses.

Ses doigts qui se promènent au sillon féminin

Invitent aux sensations de nouveau fructueuses.


Son sexe est douloureux, tant de masturbation

Finit par irriter quelque peu les muqueuses.

Qu’importe que son corps fasse réprobation,

La menstrue la surprend de ses humeurs visqueuses.


La phalange d’index au clitoris roulé

Stimule le bouton comme un chapeau d’évêque,

Tandis qu’entre les fesses un étron bien moulé

Glisse - êtes-vous choqués ? Il faut bien qu’elle défèque.


Elle s’est concentrée sur cette sensation

De l’anus écarté au passage des selles

Le parfum d’excrément fait l’érotisation

Mêlé de la sueur issue des creux d’aisselles.


Elle s’observe nue aidée de son miroir.

Malgré ses yeux creusés elle se trouve belle,

Car dans son cœur renaît une pincée d’espoir

En jetant du tampon le sac à la poubelle.


Tandis qu’un chant d’oiseau égaye le printemps,

Son doigt s’est inséré dans l’intime gainage,

Afin de collecter au vagin palpitant

Un badigeon sanglant pour tracer une image.


Elle trace un visage au beau milieu du mur

Au beau milieu du mur blanchâtre des toilettes.

Avec l’enduit de sang que l’on prétend impur

Se dessine un portrait décoré de violettes.