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01/12/15
Résumé:  Les conflits ressurgissent. À la maison close et alentours.
Critères:  fh jeunes dispute init historique -historiqu
Auteur : Bernard Nadette      Envoi mini-message

Série : Conflits

Chapitre 04
La vie reprend : Ennemis jusqu'où ?

Résumé :

À la suite d’un raid tanibrinque sur le port de Dorbauxe dans le royaume de Canfre, des prisonniers – hommes, femmes, enfants – sont emmenés en captivité. Ils ont été séparés en plusieurs groupes. Les militaires sont retenus sur un ponton, sauf leur commandant qui est assigné dans une caserne. Six jeunes filles ont été discrètement vendues à une maison close. Une d’entre elle parvient à s’évader. Quatre autres, d’un certain statut social, ont été conduites dans une institution d’éducation pour jeunes nobles tanibrinques, où la directrice, faute d’instructions précises, choisit de s’en servir comme domestiques. Les deux cent cinquante autres sont emprisonnés dans un ancien couvent où ils doivent travailler… La vie de ces exilés s’organise



Les conflits ressurgissent.


Les Taimongu et les Lepucat sont deux familles de notables parmi les plus importantes de la ville. Une inimitié, pour ne pas dire une haine, les oppose depuis plus de cent ans. Les origines se perdent dans les brumes du passé, chacun ayant sa version et même ses versions pour rejeter la responsabilité sur les autres. Il est question de contrats rompus, de pratiques malhonnêtes, de filles déshonorées, de dénonciations calomnieuses… etc. Le sort veut qu’un représentant de chaque famille se trouve parmi les prisonniers. Ce sont deux adolescents, et bien sûr ils se regardent en chiens de faïence, reprenant à leurs comptes les différents familiaux. Chacun s’efforce dès que possible de médire, de gêner, bref d’enquiquiner l’autre, souvent par des gamineries telles que chardons dans le lit, salir les vêtements ou en retirer les boutons, faire tremper les chaussures.


Les adultes s’en amusent, mais veillent à ce que les choses n’aillent pas trop loin. Les blessures, hors celles d’amour-propre, ont été évitées. Une soirée d’automne Claude Taimongu se promène dans le dédale de l’abbaye. Il s’arrête et rêvasse en regardant de petits poissons nager dans un bassin. Un léger bruit le fait se retourner pour voir Dominique Lepucat le pousser. Il bascule dans le bassin, mais réussit au passage à agripper la chemise de son adversaire et l’entraîner dans sa chute. Tous deux se retrouvent emmêlés à barboter dans l’eau parmi les poissons. Ils toussent, crachent, se débattent et finissent par se relever. Ils se regardent furieux en reprenant leur souffle. Claude en voyant son adversaire, trempée comme une soupe, la chemise déchirée, les cheveux, ornés de plantes aquatiques, pendant lamentablement, est pris d’un rire que rien ne peut arrêter. Dominique le regarde incrédule, avant de se mettre aussi à rire. Ils pataugent pour sortir de l’eau et s’écroulent toujours riant. Petit à petit ils reprennent leur souffle. Ils se regardent, mais la colère a disparu de leurs yeux. Claude lâche :



Il se lève et tend la main à Dominique pour l’aider à se relever, qui après l’avoir regardée avec circonspection, la prend. Penauds, ils rentrent tous deux. Ils se font sermonner, ce n’est pas dieu possible d’être aussi bêtes et de se mettre dans des états pareils. Chacun va vers son coin pour se dévêtir. On leur donne une couverture avec laquelle ils s’enveloppent et ils sont expédiés au coin de la cheminée pour se réchauffer, avec le commandement de se tenir tranquilles, qu’ils ont assez fait de bêtises comme ça.

Assis l’un à côté de l’autre, ils restent un moment sans parler. Claude rompt le silence :



Dominique glousse et ajoute :



La conversation se poursuit à mi-voix, entrecoupée de rires quand ils parlent des tours pendables qu’ils se sont faits. Ils ne voient pas le temps passer et s’aperçoivent qu’ils ont des goûts en commun et que sans leur appartenance à des clans opposés, ils auraient pu être amis. Ils le deviennent effectivement. Tous sont surpris du changement chez ces deux-là. Eux qui étaient comme chien et chat, passent le plus clair de leur temps ensemble. Un jour Claude remarque que quand ils rentreront à Dorbauxe, ils ne pourront plus se voir. Dominique, qui n’y avait pas songé, dit :



Ils se taisent un long moment. Dominique rompt le silence en annonçant :



Claude regarde son amie, muet d’étonnement. Devant son silence, elle insiste :



Il bredouille, mais rien d’intelligible ne sort.



Les mots ne parvenant toujours pas à sortir, il l’attire et l’embrasse. Elle se serre contre lui et répond à son baiser. Quand enfin le souffle court leurs lèvres se séparent, Claude murmure :



Ils s’embrassent de nouveau. Dominique reprend :



Ils se lèvent et s’éloignent le plus possible des lieux les plus fréquentés. Ils finissent par trouver un endroit garni de paille en abondance. Claude y jette son manteau et s’agenouille. Dominique le rejoint. Ils se prennent par la main et s’allongent. Faire un enfant implique des choses qui pour eux tiennent un peu de la théorie, quasiment de l’abstrait. Tous deux sont émus presque embarrassés de se retrouver ainsi pour ça. Claude attire Dominique et l’embrasse. Elle répond au baiser. Les minutes passent en bécots et regards enamourés, mais aucun n’ose prendre d’autre initiative. Claude se risque enfin à dénouer le cordon fermant le corsage de son amie. Elle ne le repousse pas mais ne vient pas à son secours. Après s’être escrimé, il réussit enfin à venir à bout du nœud récalcitrant, délasse complètement l’objet et dévoile deux adorables tétons qu’il se met à câliner et embrasser. Les tendres appâts se dressent et durcissent. Dominique a l’air d’apprécier. Il s’attaque ensuite à la jupe, mais décidément il n’est pas doué avec les nœuds. Cette fois-ci elle vient à son aide et rapidement elle se retrouve en tenue d’Ève.


Il avait déjà épié des servantes ou une cousine à leur toilette, mais n’avait jamais contemplé d’aussi près et encore moins touché ces trésors féminins. De la voir ainsi le trouble au plus haut point, il en reste presque paralysé. Dans le secret de sa chambre elle s’est déjà caressée. Elle lui prend la main et la dirige vers son minou. Elle écarte les cuisses pour lui donner meilleurs accès et le guide, lui montrant le chemin de son bouton. Après l’avoir accompagné, elle le laisse poursuivre seul les caresses. Malgré son inexpérience, il se débrouille bien et la demoiselle apprécie. Bientôt il voit la vie animer le bassin de sa dulcinée et ses doigts deviennent gluants. Brusquement Dominique gémit et devient frénétique. Son corps se tend, elle agrippe la main de Claude pour la maintenir sur son sexe, puis elle s’apaise.


Il reste perplexe. Plus délurée que son compagnon, elle a, à plusieurs reprises, surpris les ébats de domestiques, c’est elle qui prend l’initiative. De toute manière, aussi plaisants que soient ces jeux de main, ce n’est pas suffisant pour faire des enfants. Elle s’attaque à la culotte de son ami et en extrait une pine déjà raide. Elle la tâte, soupèse les bourses et y dépose même un petit bisou. Elle remet la main du garçon sur sa chatte en une invite non équivoque. Celui-ci se met à l’ouvrage et Dominique sent de nouveau une douce chaleur l’envahir. Elle l’attire alors sur elle et guide sa queue vers sa fente baveuse. Voyant qu’il reste un peu embarrassé, elle l’encourage :



Il se décide et rentre… d’un coup, dépucelant la donzelle. Dominique ne s’attendait pas à ce que ce soit aussi rapide. Quand son hymen est emporté, elle ressent une douleur et ne peut retenir une exclamation. Celle-ci n’arrête nullement le garçon qui une fois lancé ne songe guère à s’arrêter. Il la baise, mais elle ressent trop de gêne dans son intimité pour y prendre du plaisir ou même participer un tant soit peu. Elle reste inerte jusqu’à ce qu’il se vide en elle et se retire. Elle est soulagée que cela s’arrête. Heureusement que des amies l’avaient prévenue que la première fois pouvait être désagréable et même douloureuse, mais qu’une fois le chemin ouvert les choses allaient bien mieux. L’une d’elle avait même ajouté que sinon il n’y aurait pas beaucoup d’enfant. Quand il se retire et voit le sang de la défloraison, il s’alarme et s’inquiète. Elle est obligée de le rassurer, lui expliquant que cela est normal. Après s’être tant bien que mal essuyés, ils se rhabillent et retournent vers les ateliers. Sur le chemin ils sont tous deux radieux, même Dominique malgré l’irritation de son vagin. Ils se promettent de recommencer aussitôt que possible, quand toute gêne aura disparu.




À la maison close et alentours.


La maison close est sens dessus-dessous. Il se passe un moment avant que la situation ne soit clairement analysée. Ann Radcliff, la tenancière, au fur et à mesure que les nouvelles lui sont apportées, passe de l’étonnement, à la stupeur et à la colère. Une des Canfraise s’est rebellée. Elle a sectionné le sexe de Jack probablement avec ses dents, lui a pris son couteau et l’a tué. Andrew qui venait voir ce qui se passait a également été poignardé et enfin William a été retrouvé au grenier ; sous une lucarne, raide mort d’un bâton dans l’œil. Pour couronner le tout, la fille a disparu. Toute la maison des caves aux greniers, jardin et toiture compris, a été fouillée. Donc elle n’y est pas cachée. La question est : Comment a-t-elle fait pour la quitter ? Elle était sur le toit, pour en partir elle pouvait :


1 - Repasser par un grenier, descendre par l’un des escaliers et sortir dans le jardin – la porte d’entrée étant exclue car gardée – escalader le mur de deux toises et demie de haut. Impossible vu l’agitation, quelqu’un l’aurait croisée et il y avait du monde dans le jardin.


2 - Descendre par les façades, périlleux, mais faisable, avec de sérieuses réserves. Très rapidement deux hommes sont sortis dans la rue, ils n’auraient pas manqué de repérer l’acrobate et de la cueillir à son arrivée au sol. Il aurait fallu pour leur échapper qu’elle descende en un temps très court, trop court pour être réalisable, à moins de voler.


3 – Sauter vers les maisons de l’autre côté de la rue. Un tel bond est pratiquement impossible, il y a plus de neuf chances sur dix de s’écraser au sol.


Et pourtant elle a disparu. Elle envoie explorer les environs et interroger les voisins. Quelqu’un a peut-être vu ou entendu quelque chose. En attendant elle va interroger les cinq autres, on ne sait jamais, des choses intéressantes peuvent en sortir. Elle les fait descendre dans une cave. Quand elle y arrive elle-même, les filles sont serrées les unes contre les autres dans un coin de la pièce. Malgré force claques, l’interrogatoire ne donne rien, aucune d’elle ne sait de quoi il retourne. Elles étaient enfermées dans leur chambre et ignoraient ce qui avait provoqué l’agitation. Elle s’en doutait, mais il valait mieux vérifier. Elle a l’idée de leur demander ce qu’elles savent de leur compagne disparue. Si quatre ne la connaissait pas avant, Adeline Noireau, la cinquième, la connaît bien, puisqu’elles étaient voisines. Pour se faire bien voir elle raconte tout ce qu’elle sait.


Jacquotte est connue dans son quartier pour être un garçon manqué. Elle n’a peur de rien. Elle fait le désespoir de son père. Elle court les rues, n’hésite pas à se battre même contre des garçons, elle a flanqué une volée à plus d’un. Elle compense son petit gabarit par l’agilité et la rapidité et si elle voit que les choses tournent mal elle s’esquive comme un feu follet. Son père l’appelle le chat tant elle est habile à grimper et sauter. Les raclées qu’elle a reçues, de ses parents ou au cours de bagarres ne l’ont jamais découragées. En entendant ce récit, la mère maquerelle se dit qu’avec ce genre de fille, tôt ou tard, il y aurait eu des problèmes. Elle aurait même été capable d’entraîner ses compagnes dans la révolte. Elle quitte les lieux en laissant comme instruction de corriger les cinq ou plutôt de n’en corriger que quatre et de laisser celle qui a coopéré, cela créera des rancœurs et des divisions au sein du groupe. Elle est inquiète mais pas trop. Avec son accent et vêtue comme elle l’est, elle devrait se faire repérer rapidement.


Pour encourager les gens à parler, elle fera circuler le bruit d’une bonne récompense. Ce sera aussi le moment que les policiers qu’elle engraisse, méritent les sommes perçues. Et quand elle aura mis le grappin sur cette fille, elle lui fera payer tous les soucis qu’elle occasionne. Elle servira d’exemple, regrettera d’être née et, si elle en réchappe, elle sera plus obéissante qu’un toutou. Adeline est ramenée directement dans sa chambre, tandis que les quatre autres sont attachées aux chevalets, fessées et laissées ensuite attachées toutes la journée, leurs différents orifices offerts à toutes visites.


Malgré les recherches des gens de la maison et des policiers complices, la prime offerte, les jours passent et aucune nouvelle de l’évadée. Elle semble s’être volatilisée. La tenancière en est fort irritée et cela la rend nerveuse. Au moins a-t-elle la satisfaction d’avoir détachée Adeline du reste du groupe. Celle-ci se montre docile, coopère de bonne grâce et n’hésite pas à la tenir au courant de l’état d’esprit de ses compagnes. De plus, elle est aimable avec la clientèle et ne rechigne pas à la tâche. La mère maquerelle en a eu la preuve, quand elle lui a envoyé quatre clients en même temps, un groupe de joyeux lurons, des marchands ambulants. Elle avait observé le déroulement des opérations par un œilleton et la fille s’était montrée à la hauteur. Elle avait consciencieusement vidée les burnes des quatre hommes à plusieurs reprises, n’hésitant pas à s’occuper de tous en même temps, accueillant le premier dans sa chatte, le second dans son cul et suçant les deux derniers. Prenant l’initiative et montrant de l’entrain. Il n’y a pas à dire c’est une bonne recrue. Baiser, elle doit avoir ça dans le sang. À côté les autres ont l’air de travailler à minima. Elles font ce qu’on leur demande, visiblement pour éviter les problèmes, mais sans chaleur et sans prendre l’ombre d’une initiative : du bétail.


Jacquotte après s’être rétablie, reste allongée quelques instants. Elle se sent vidée, la tête lui tourne, tous ses muscles sont douloureux, ses écorchures la brûlent. Péniblement elle se remet en route. Elle ne doit pas rester là, on pourrait la voir. Elle escalade péniblement le toit et passe sur l’autre versant, puis va de toit en toit en cherchant à s’éloigner le plus possible de son point d’arrivée. Son avance est de plus en plus difficile tant elle est secouée de frissons. Quand elle aperçoit une fenêtre entrebâillée, donnant sur une pièce qui lui semble vide, elle n’hésite pas. Il faut qu’elle souffle, se repose quelques instants, sinon elle finira par tomber. Précautionneusement elle s’approche. Aucun bruit, pas de lumière. Elle se risque à pousser la fenêtre. Pas de réactions. Elle enjambe le rebord et saute dans la pièce. Son atterrissage est salué par un cri, suivit de remue-ménage. Elle est déséquilibrée et tombe lourdement à terre.


Une silhouette se dresse devant la fenêtre, une bougie allumée de l’autre côté éclaire chichement la pièce. Trois personnes la regardent, surpris. Deux hommes et une femme tirés brutalement de leur sommeil. Elle a atterri sur l’un des hommes qui dormait sous la fenêtre. Celui-là contrairement à son père n’est pas un ronfleur. Elle se relève laborieusement en tirant un couteau, les menace en se dirigeant vers la porte. Sa tête bourdonne. Elle fait quelques pas incertains, titube et s’écroule. Les occupants se regardent interloqués. Le plus grand des hommes se reprend et lui retire l’arme des mains et demande à l’autre d’aller chercher le guet pendant qu’il la ligote. La Jeune femme s’approche avec la bougie et s’écrie :



Les deux hommes s’approchent. Le nommé Peter enchérit :



L’autre homme réfléchit un moment et lâche :



La femme les interrompt :



Les deux hommes obtempèrent. À leur retour elle à dévêtu leur visiteuse du soir et leur annonce :



Comme ils restent sans bouger elle leur dit :



Les deux hommes partis, elle entreprend de nettoyer les blessures. Il y a quelques zébrures dues à des coups, mais surtout les épaules, la poitrine, le dos, les hanches et les fesses sont râpés. Pendant les soins, Jacquotte geint doucement et finit par se réveiller. Elle a un moment de panique à se retrouver nue dans un endroit inconnu.

Elle se recroqueville contre le mur. Kathryn réussit à l’apaiser. Elle se détend un peu et les soins peuvent reprendre. Tout en œuvrant, Kathryn fait parler la blessée et apprend par bribes sa capture lors du raid sur Dorbauxe, sa séparation d’avec le reste des prisonniers avec cinq autres filles, son arrivée dans le lupanar et son évasion. Toutefois Jacquotte omet de préciser qu’elle a occis plusieurs hommes pour y arriver. L’infirmière improvisée fait boire à sa patiente une potion calmante qui l’envoie rapidement dans les bras de Morphée.



À suivre…