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Temps de lecture estimé : 19 mn
18/12/15
Résumé:  Rien de pire pour bouleverser une vie qu'un contrat pourri avec une femme jalouse et enceinte. Ou l'inverse.
Critères:  fh jeunes enceinte fdomine vengeance jalousie chantage fmast facial fellation 69 pénétratio
Auteur : Olaf      Envoi mini-message
Test de paternité

Vue de l‘extérieur, l’équation semblait équilibrée, et pour longtemps. Christine et Estelle, étudiantes en même année de fac, partageaient un appartement dans la banlieue de Grenoble. Christine rencontra Philippe peu de temps avant que je rencontre Estelle.


La première n’avait à mon goût pas beaucoup de relief, si ce n’est physiquement, mais dans un registre qui ne me chauffait pas. Fondamentalement sympa, elle pouvait devenir morose d’un instant à l’autre, sans raison apparente. Studieuse et ambitieuse, elle semblait peu intéressée par les plaisirs du sexe et ne mettait pas en valeur ce dont la nature l’avait dotée. Ses formes voluptueuses étaient agréables à contempler, et sans doute à prendre en mains, mais cette neutralité sensuelle et vestimentaire ne la rendait pas attirante.


Cela n’empêcha pas quelques fêtes mémorables dans l’appartement des filles, au cours desquelles mon attention resta focalisée sur Estelle. Grande brune aux nombreux charmes soulignés par des tenues sportives et élégantes, elle représentait à mes yeux l’incarnation du volcan éteint auquel il ne fallait surtout pas se fier. Lorsque sa lave entrait en fusion, rien ne lui résistait.

Elle sembla apprécier ma manière de ne pas lui résister, ou à l’occasion de prendre le dessus dans des jeux de plus en plus effrénés, et finit par me faire une place dans sa vie.


Seule ombre au tableau, les chambres des deux filles étaient proches l’une de l’autre, ce qui imposait une certaine retenue dans nos ébats. Nous avions donc pris l’habitude de nous rattraper lorsque Christine s’absentait pour la nuit.


C’était précisément mon secret espoir, lorsqu’une séance à laquelle mon patron m’avait imposé de participer se termina plus vite que prévu. Je songeai d’abord à avertir Estelle de cette opportunité de passer la nuit entre ses bras, mais je finis par trouver plus amusant de lui en faire la surprise.

Arrivé tard au domicile des filles, j’entrai discrètement par l’arrière de la maison. Malheureusement pour moi, Christine était là, et même en grande discussion avec Estelle. Connaissant bien les lieux, j’arrivai à me glisser dans la chambre de mon aimée sans me faire repérer. Je tentai de tuer le temps et de calmer provisoirement mon excitation en lisant des revues de nanas dont raffolait Estelle. La journée ayant été plus fatigante que prévu, je ne pus résister au sommeil très longtemps. Après m’être déshabillé, je m’étendis voluptueusement en travers du lit et m’endormis quelques minutes plus tard.


Dans la cuisine, Estelle n’en pouvait plus de faire semblant d’écouter les futilités de son amie. Comme elle me l’expliqua plus tard entre deux caresses, elle crevait d’envie de m’envoyer un texto incendiaire pour mettre le feu à ma libido, sans savoir à quel point mon excitation était à portée de sa main.


Au premier bâillement de Christine, elle prit congé pour la nuit. Elle eut d’abord très peur en découvrant qu’un mec à poil squattait son lit, mais reprit vite contenance en découvrant à qui appartenait ce grand corps nu. Elle joua même quelques minutes avec son impatience en contemplant ce dont elle avait la ferme intention de se gaver toute la nuit. Lorsque son envie de sexe se fit de plus en plus impérieuse, elle se doucha, posa un léger câlin sur chacun de ses seins, comme le voulait son rituel de guerrière amoureuse, et vint se lover contre moi.

Elle me jura le lendemain qu’elle n’aurait pas agi de même avec un inconnu. Je voulus bien la croire…


Le frottement des cheveux d’Estelle sur mon ventre me réveilla. Comprenant ce qui était en train de se passer, je me fis plaisir en la laissant poursuivre la délicieuse fellation qu’elle avait commencée. Me sentant répondre plus vigoureusement à sa stimulation, ma belle lécha ardemment mon sexe de haut en bas et de bas en haut, tout en écartant largement les cuisses pour que ma main puisse mieux s’activer sur ses trésors déjà bien humides. Gobant au passage mes boules gonflées de jus, elle s’amusa à les maltraiter à grands coups de langue jusqu’à la limite de la douleur. Puis elle retourna cueillir les gouttes que ce traitement faisait perler au haut du mât.


Les regards qu’elle me jeta après s’être redressée, sa manière de passer sa langue sur ses lèvres, puis d’introduire ses doigts dans sa bouche, m’excitèrent au plus haut point. Elle poussa le vice en malaxant elle-même les pointes de ses seins que je ne pouvais atteindre dans la position où elle me maintenait, tout en frottant sa vulve contre mon poignet. Lorsque je pus enfin introduire mes doigts dans son sexe, elle grogna de satisfaction et reprit sa fellation diabolique en guise de récompense.


De toute évidence, elle voulait me faire craquer très vite, et jouir de l’ascendant pris de cette manière sur son mâle. Elle m’avait avoué peu de temps auparavant à quel point cela l’excitait de faire gicler un mec tout au début d’une nuit d’amour. Contrairement à beaucoup d’autres femmes que j’avais connues, elle appréciait la période de récupération et de fragilité sensuelle qui suivait inévitablement. Pour autant que la violence de l’orgasme en soit la cause, elle considérait l’épuisement des sens comme un compliment viril, une marque d’admiration pour ses dons érotiques.


Sous l’emprise de ce pouvoir sexuel sur l’amant terrassé, elle n’avait plus besoin de longue stimulation avant de jouir à son tour. Un plaisir généralement bruyant et salace. Les plus lubriques onomatopées, les plus animales expressions de volupté franchissaient alors la barrière de ses lèvres, souvent encore luisantes du sperme du vaincu. Aucune pudeur ne refrénait cette gladiatrice du sexe, lorsque l’adversaire lui convenait. Ni les palpitations impatientes des érections qu’elle rendait démesurées même chez les plus chétives de ses proies, ni la fougue des coups de reins des amants que ses sortilèges dopaient. Rien n’était trop envahissant pour son formidable appétit génital. Lorsque l’envie de baise montait en elle, elle finissait la nuit dans les râles, les spasmes et les débordements de toutes natures, ou alors elle congédiait l’insuffisant avant la fin du premier round.


J’appris beaucoup plus tard que Christine s’était couchée peu avant que nous en arrivions à ce point de nos ébats. Les bruits étranges qui semblèrent soudain provenir de la chambre voisine lui firent penser qu’Estelle se sentait peu bien. Après s’être retournée bon nombre de fois dans son lit, elle décida d’aller lui demander si elle avait besoin d’aide.

La supposant seule et encore éveillée, elle ne se donna même pas la peine de frapper avant d’entrer dans sa chambre. Sitôt la porte entrouverte, elle vit sa copine allongée tête-bêche sur un homme, dont elle tenait sexe bien en bouche.


Le choc fut énorme, tant elle ne s’attendait pas à trouver la jeune femme déjà couchée, ni surtout en train de faire l’amour avec quelqu’un dont elle n’avait pas remarqué la présence dans l’appartement. Elle eut un premier mouvement de recul et de fuite. Mais le sexe qui envahissait la bouche de son amie l’hypnotisa. Malgré sa peur et sa surprise, elle n’arriva plus à détacher son regard du couple qui baisait à moins d’un mètre d’elle, alors qu’elle-même était privée de plaisirs depuis plusieurs semaines. Elle constata d’ailleurs immédiatement que quelque chose de très agréable frémissait dans son ventre, une envie qu’il serait difficile de retenir cette nuit.


Elle recula d’un pas pour retourner dans l’ombre, mais se plaça de manière à pouvoir contempler tour à tour mon sexe raide bandé sous les gâteries d’Estelle, et sa croupe que ma main fouillait sans retenue. Serait-elle vraiment toute sa vie condamnée à rester derrière la porte d’une autre, à fantasmer sur ce dont elle ne pouvait profiter elle-même ? Vaine question tant la frustration de se retrouver dans cette situation décuplait en réalité son désir de sexe.


La soudaineté de mon éjaculation surprit autant Estelle que Christine. En temps normal, nous nous connaissons assez bien pour que mon désir croisse progressivement et laisse à Estelle la maîtrise du jeu. Cette fois, son impatience, sa gourmandise, ses provocations lubriques provoquèrent un débordement inattendu. La première giclée l’atteignit en plein visage. Serrant la base de ma queue palpitante entre ses doigts, elle arriva à contenir les vagues suivantes, le temps de s’allonger entre mes cuisses. Elle laissa alors couler mon sperme sur sa poitrine et son ventre.

Je ne lui avais pas menti en lui disant dans un de mes derniers textos à quel point elle me manquait, à quel point mon ventre, mes boules, mon sexe étaient tendus en permanence, et de quelle manière cette mécanique virile réagissait à la moindre stimulation. Et surtout à la moindre allusion érotique dont elle enrichissait ses messages avec un malin plaisir depuis notre dernière rencontre.


De là où elle était, Christine entendait tout de nos gémissements et voyait presque tout de nos caresses. Entre temps, elle avait réalisé qui était l’amant clandestin, ce qui augmenta encore son envie de jouissance. Elle accepta son sort et se mit à caresser ses seins, puis glisser ses mains le long et à l’intérieur de ses larges cuisses, finissant par fouiller frénétiquement dans son épaisse toison. De plus en plus sensible à la moiteur de l’atmosphère, son plaisir crût au même rythme que celui d’Estelle. Elle maltraita douloureusement ses mamelons, comme pour se punir d’un abominable péché, sans pouvoir se retenir de tendre ses seins vers d’improbables baisers.


Déjà, elle se sentait prête à jouir. Elle ne voulut cependant pas se laisser aller sans tirer le meilleur parti de la situation et réaliser une folle idée en train de germer quelque part entre son cerveau survolté et la racine trop sensible de son clitoris. Entretenant son excitation d’une main légère, elle attendit que la fatigue nous gagne pour pousser discrètement la porte de notre chambre. Lorsque nos souffles furent plus réguliers, elle s’approcha du lit. Si la chance était de son côté, avec ce que nous venions de partager, nous ne risquions pas de nous réveiller si facilement.


Après quelques minutes d’immobilité mises à profit pour nous mater dans les moindres détails, Christine caressa doucement mes fesses pour tester la profondeur de mon sommeil. La douceur de ma peau attisa son envie de sexe et surtout un invraisemblable désir de dérober à Estelle l’exclusivité de ma semence. Une fois sortie de cette nuit de folie, elle fut incapable de comprendre ce qui avait bien pu la pousser à agir de la sorte. Rien ne l’excusait. Mais rien ne put l’empêcher non plus sur le moment.


Lorsqu’elle estima tout danger de réveil écarté, elle glissa une main entre Estelle et moi, et plongea ses doigts dans les flaques de sperme répandues sur le ventre et entre les seins de ma belle. Elle en dégusta une goutte de la pointe de la langue, avant de s’enfuir.

Une fois dans sa chambre, la porte fermée à double tour, elle se jeta sur son lit et caressa rageusement sa vulve trempée d’une mouille féconde. Des bouffées de chaleur lui firent tourner la tête. Ce qu’elle allait faire était insensé, elle le savait, mais ne pouvait s’en empêcher.


Occultant le fait qu’elle était en train de s’affranchir de la pire manière de frustrations accumulées depuis trop longtemps, elle enfonça ses doigts profondément dans son vagin. Son cœur cognant comme jamais dans sa poitrine, les pointes de ses seins douloureusement raidies, le ventre béant, elle se masturba de plus en plus vivement, de plus en plus profondément, de plus en plus désespérément aussi, tant il était évident que l’homme dont elle avait volé le plus intime ne serait jamais à elle.

Le souvenir de la douceur de ma peau, de mon membre éjaculant, l’odeur de mon sperme qui remontait maintenant d’entre ses cuisses, toutes ces sensations finirent par déclencher un cataclysme libérateur. Elle s’endormit sitôt après d’un sommeil agité.




O0o0o0o0o




Malheureusement pour moi, il ne me resta aucun souvenir, ni même la plus vague sensation de cet épisode invraisemblable. Je suis donc d’autant moins sur mes gardes lorsque Christine me rejoint quelques semaines plus tard, pour déjeuner avec moi, comme c’est souvent le cas après une nuit passée avec Estelle. Elle a dû partir de bonne heure pour se rendre à un congrès dans la capitale et a pris tendrement soin de ne pas me réveiller en se levant.


La mine réjouie et l’attitude à la limite de la séduction dont Christine fait preuve en m’embrassant ne laissent rien présager de bon. Même Estelle a remarqué depuis quelque temps un changement d’attitude de sa coloc’ à mon égard. Ce qui n’a pas manqué de provoquer quelques remarques acerbes, malgré mes dénégations, tant elle s’imagine que je suis à l’origine de cette évolution inattendue. J’ai de plus en plus de peine à la rassurer sur ma fidélité, et surtout sur mon manque complet d’intérêt pour les charmes de Christine.


Je n’ai pas à attendre longtemps avant la frappe du premier missile.



J’éclate d’un rire nerveux, tellement l’idée me paraît incongrue.



Elle me tend alors une feuille portant l’en-tête d’un laboratoire génétique. Un truc bien en vue attire mon regard, genre probabilité à 99, 99% que le père présumé soit bien le père.



Je suis dévasté. Avec une efficacité chirurgicale, cette salope a foutu ma vie en l’air. Sans aucun moyen de me défendre, je me retrouve futur père d’un bébé que m’a extorqué une manipulatrice de la pire espèce. Et comme si cela ne suffisait pas, Estelle va à coup sûr se venger avec le premier étalon venu d’une trahison que je n’ai pas commise.


Je sens le grand ressort du bonheur se casser en moi. Plus jamais de vraie joie dans ma vie, plus d’insouciants bien-être. Par son plan machiavélique, Christine me lie à elle comme un prisonnier à son boulet. Le peu d’argent qui me restera ne suffira jamais à me reconstruire. Cent vingt mille euros à mettre de côté au cours des vingt-cinq prochaines années, sans jamais en revoir la couleur. Pendant que cette poufiasse élèvera « notre » mioche dans un cocon tissé avec son éjaculateur précoce.


Touché – coulé ! Amoureusement, socialement et sexuellement, je suis mort à jamais, sans la moindre contrepartie. J’ai envie de vomir. Et surtout, de me foutre en l’air…

C’est à ce point de rupture que Christine revient à la charge, portant l’estocade presque sans douleur.



Elle me tend un second contrat, selon lequel il est prévu qu’en échange de deux orgasmes par mois (en principe répartis harmonieusement), elle se contenterait d’une pension alimentaire de 200 euros. Mais toujours pendant vingt-cinq ans. Donc plus ou moins jusqu’à sa ménopause.



Je me pince et cherche la caméra cachée. Sans succès. Je suis piégé par où je n’ai jamais péché. Mais j’ai perdu toute force de me rebiffer. Et surtout, je ne vois aucune issue, à moins de me lancer dans une longue procédure que j’ai peu de chances de gagner. La justice n’envisage que rarement l’Immaculée Conception comme circonstance atténuante. Où il y a bébé, il y a eu giclée de sperme. Et où il y a eu giclée de sperme, il y a paternité. Point barre.


Giclée de sperme ? Mais putain, c’est ça la clé du problème ! Si elle est enceinte de trois mois, cela date de cette folle nuit où Estelle m’a vidé en un tour de main, avant que je m’endorme comme une masse contre son flanc. Je me souviens maintenant du sperme séché sur son ventre et ses seins à notre réveil. Christine est assez folle pour avoir suivi nos ébats et profité de l’abondante semence déposée sur Estelle.



J’ose enfin lever les yeux sur Christine, histoire de faire face à mon bourreau avant l’exécution. Malgré l’énormité de ses exigences, et son cynisme, je découvre une immense tristesse sur son visage.

Cela ne suffit pas pour un sursaut de colère. Le syndrome de Stockholm me paralyse, le désespoir de cette garce inhibe ma rage d’être mis aux fers pour le reste de mon existence.

Incapable de résister à ce tourbillon d’émotions contradictoires, je signe le second contrat sans cesser de la regarder. Ses lèvres tremblent, ses yeux sont rouges. Alors qu’elle gagne sur toute la ligne, qu’elle s’assure les services d’un amant pas trop maladroit jusqu’à un âge respectable, elle est au bord des larmes. Toutes les frustrations qui l’ont poussée à ces actes insensés la submergent.

Je décide de jouer son jeu pourri jusqu’au bout, jusqu’à l’insupportable. Je vais la faire jouir par tous les moyens possibles, mais jamais je ne lui donnerai la moindre particule de tendresse. Du sexe, pur et dur, sans état d’âme. Je n’ai plus rien à perdre.



Commence alors le rituel, la mise en scène qui va permettre à chaque rencontre d’occulter ce que nos rapports ont de malsain et de désespéré. Christine me serre contre elle, le nez dans mon cou, les mains sur mes fesses. Après quelques inhalations, qui font monter son excitation, elle me déshabille. Je ne l’aide pas. Lorsque je suis complètement nu, elle prend son temps pour lécher de moi ce qui lui fait envie sur le moment, tout en ôtant ses vêtements. J’apprendrai peu à peu ce qui fait monter le désir en elle, les odeurs de mon corps qu’elle recherche pour se stimuler, les caresses dont elle me gratifie aussi bien pour m’exciter que pour se faire mouiller. Lorsqu’elle se sent prête, elle se blottit à nouveau contre mon torse, la tête sur mon épaule, et murmure ce qu’elle attend de moi.


Aujourd’hui, elle veut que je bouffe son sexe, que ma langue fasse frémir son vagin, que ma salive et ses jus se mélangent et coulent entre ses fesses, que je mette le feu à son petit bout de tige, jusqu’à ce qu’elle explose dans ma bouche.

Je panique un bref instant en pensant à ce que nous faisons subir au petit être qui habite son ventre lorsqu’elle se met à gémir et à se tordre dans tous les sens sous mes caresses. Ce qu’elle exige de moi peu après suffit à me rassurer. Elle veut que j’accélère, que j’enfonce mes doigts bien plus profondément en elle, et que je visite son cul s’il me reste des doigts valides.



Dans un hurlement dévastateur, elle expulse toutes les souffrances de son corps, tout le sang de ses blessures de fille, tous ses chagrins de femme mal-aimée, mal-baisée. Les mains sur son ventre, elle tente de protéger le fœtus des secousses incontrôlables de l’orgasme. Elle jouit longuement, bruyamment, les larmes aux yeux, la bouche crispée, les veines du cou gonflées. Elle n’est ni belle, ni laide, ni désirable. Complètement isolée dans sa bulle de plaisir, son abandon est simplement superbe et excitant.


Au moment de retrouver ses sens, elle prend ma main et la presse contre sa vulve pour m’en faire sentir les contractions. C’est le seul geste de reconnaissance qu’elle aura. Pour le reste, elle n’en attendait pas moins de moi. Contrat oblige.

Je quitte son appartement alors qu’elle gît écartelée dans la plus totale impudeur. Elle n’a aucune précaution à prendre pour me réserver son meilleur profil. Rien ne m’oblige à contempler le champ que je viens de labourer…


Au cours des semaines suivantes, jamais nous ne dérogeons à ces préliminaires. Seules changent d’une fois à l’autre ses attentes, nos positions et la vitesse avec laquelle elle se laisse aller. C’est ce qui me permet de satisfaire toutes ses exigences sans m’impliquer sentimentalement. Car passées les premières fois, et les hésitations naturelles de deux corps qui ne se connaissent ni ne se désirent vraiment, elle se montre de plus en plus inventive, et persuasive. La grisaille de ses envies passées se transforme en chaleur torride.


Instinctivement, goulûment, comme elle l’avait promis, elle s’ingénie à prendre son pied dès l’instant où je pose mes mains sur elle. Deux fois par mois, nous nous précipitons ainsi dans une fulgurance jouissive, dont nous sortons hors d’haleine et en sueur.


Je dis ce « nous » comme un aveu, car si j’ai réussi à garder mon sang-froid les premiers temps et limiter mes gestes au minimum syndical orgasmique, elle a rapidement su faire de moi la marionnette dont elle rêvait depuis le début. Tous ses gestes, tous ses élans, tous ses abandons ont été calculés pour en arriver à ce stade, à savoir posséder un mec, posséder le mec d’Estelle, me posséder moi, dont elle a eu envie depuis la première rencontre.


Repoussé définitivement par Estelle après l’aveu perfide de Christine – comment lui en vouloir dans ces circonstances ? – je craque au septième mois de grossesse de Christine. Son piège est une fois de plus minutieusement conçu. Contrairement à son habitude, elle est dévêtue à mon arrivée et ne cache ses rondeurs que sous un léger voile de tissu. Après nos premières caresses d’usage, elle m’avoue, les lèvres effleurant ma nuque d’une manière particulièrement troublante, qu’elle s’est caressée en m’attendant.



Je pose mes mains sur son ventre. Elle me déshabille, comme les autres fois. Mais avec un très beau et très paisible sourire en plus. Sa peau est chaude, ses seins gonflés, son ventre tendu, ses cuisses impatientes de s’écarter, son sexe agréablement odorant, ses lèvres avides de me prendre. À cela, s’ajoutent spontanément ces détails qui rendent sublime une femme heureuse de sa grossesse.


Je plonge entre ses bras, entre ses seins, entre ses fesses. Je finis par plonger dans son sexe jusqu’à effleurer le passager clandestin. Les yeux embués d’émotion, nous faisons l’amour, lentement, profondément, tendrement, follement, inexorablement, jusqu’à la dernière giclée, qu’elle veut recevoir dans sa bouche. Après avoir léché mon sexe et délicieusement prolongé mon plaisir, elle se lève pour aller chercher quelque chose dans le séjour. Superbement nue, voluptueusement femme, diaboliquement enceinte et triomphante, elle revient à côté du lit et déchire le contrat prévu pour vingt-cinq ans.



C’est le meilleur moyen de m’attacher définitivement à elle. Elle sait pertinemment que le coup de poker en vaut la peine. Après de tels débordements, je ne peux que souhaiter découvrir beaucoup plus intimement cette femme sans foi ni loi, mais dotée d’une si insatiable volonté de plaisir et de partage érotique.


Depuis ce jour, je ne manque aucun rendez-vous, lui offrant à date prévue des orgasmes à la mesure de ses désirs, et de l’avance de sa grossesse. Un soir, peu de temps après mon départ, elle me rappelle pour m’annoncer les premières contractions. Elles ont suivi de près les vagues de plaisir que j’ai provoquées en la caressant tendrement.


L’indescriptible animalité de l’accouchement fait le reste. Dans le sang, l’urine, la sueur, les râles, les insultes, les larmes et le lait qui suinte en réponse aux vagissements libérateurs, des liens indélébiles se tissent. Terrassé pas l’immensité de ce que Christine me permet de vivre à ses côtés, j’ai tout loisir de haïr la salope, d’admirer la femme écartelée, déchirée, violentée par le fruit d’un amour à sens unique, mais aussi de respecter l’abnégation de la mère, dépossédée de son corps le temps qu’une nouvelle vie s’en extraie.


Les jambes tremblantes, le cœur battant, je sors de la maternité où la jeune femme se repose enfin, notre fille contre son flanc. Je réalise alors m’être trompé dès le début. Ni ma giclée de sperme dérobée, ni le contrat pourri ne m’ont lié à Christine. Seule l’inébranlable confiance qu’elle a eue, en elle et en moi, est venue à bout de ma résistance. Une confiance qu’elle a matérialisée en donnant la vie entre mes bras. Une confiance que seule une femme amoureuse peut garder si longtemps si vive. Une confiance qui a progressivement fait de moi, sans que j’y prenne vraiment garde, l’amant, le confident, le compagnon, le partenaire, le consolateur et quelques autres rôles encore.


Avant de s’endormir, Christine a trouvé la force de me proposer de rester tout cela pour elle, pour nous trois. Mais pas tout à la fois, hein ! Et pour l’amant, peut-être pas tout de suite, a-t-elle murmuré en me tendant ses lèvres. Peut-être suis-je enfin devenu homme en devenant père.