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n° 17190Fiche technique104045 caractères104045
Temps de lecture estimé : 59 mn
25/12/15
Résumé:  Notre célèbre détective privé est cette fois confronté à un immeuble présumé hanté.
Critères:  h fh grp extracon cocus voisins grossexe grosseins bizarre fsoumise hsoumis fdomine hdomine voir hmast cunnilingu fgode pénétratio double fdanus fsodo jouet partouze attache yeuxbandés humour policier
Auteur : Yuri Netternich            Envoi mini-message

Collection : Don Booth
Don Booth et l'immeuble maudit

Il était trois heures de l’après-midi et pourtant il faisait déjà presque nuit… Le ciel était lugubre comme mon compte en banque, une fine bruine détrempait tout, il faisait tellement froid qu’on se serait cru dans un camion de surgelé, bref, il faisait un temps pourri sur Chicago. Je plissais les yeux à travers le pare-brise de ma vieille bagnole. Faudrait que je pense à changer mes essuie-glaces un de ces jours ; peut-être après cette nouvelle affaire ?


Un type du nom de Maxwell m’avait contacté par téléphone. Un flippé de la vie apparemment, un de ces paranos qui pense que tout le monde vous espionne, que les téléphones sont sur écoute, qu’il y a des micros partout, que vous avez toujours un type qui vous suit où que vous alliez. Il m’avait fixé un rendez-vous. Pas chez lui, pas chez moi non plus, non, dans un bar, en terrain neutre, et m’avait recommandé de faire gaffe à ne pas être suivi. Tout cela avait piqué ma curiosité : soit ce Maxwell était un cinglé, soit ça pouvait bien être une grosse affaire.



Je continuai tout droit malgré les protestations de la jeune femme. Machinalement je surveillais mon rétroviseur, des fois que Maxwell ait raison et qu’on soit vraiment suivi, mais rien à signaler de ce côté-là.

La rue que je voulais prendre était un sens interdit, je dus prendre la suivante et faire pas mal de détours afin de retrouver le bon chemin.



Je bafouillai une histoire à propos d’un vieux truc de détective afin d’observer les alentours pour ne pas se jeter tête baissée dans un piège et garai la vieille Ford le long du trottoir en face d’un bar miteux.



Je ne répliquai rien. Remontant le col de mon vieil imperméable, je sortis et traversai la rue à toutes enjambées.


L’intérieur du bar était encore plus minable que l’extérieur. D’ailleurs tout le quartier était un peu de cet acabit, comme si tout était resté figé dans les années 1920 et attendait tranquillement de tomber en ruine.

Maxwell avait dit qu’il m’attendrait assis à la table dans le coin au fond. De toute façon, je ne pouvais pas le louper : il était le seul client, et il ne dépareillait pas avec le reste de l’endroit, petit homme à moitié chauve au teint usé par la vie et au veston brun plus élimé que la moquette de mon appartement. Je m’assis en face de lui.



Il ne répondit rien alors que le patron venait déposer devant moi un double scotch que je n’avais pas commandé, puis reprit la parole :



L’idée en valait une autre…



Je me retournai en étouffant un juron et mon regard croisa celui de Karen qui me fit un petit signe de la main. L’espace d’un instant, je la maudis.


L’immeuble dont Maxwell était propriétaire était totalement surréaliste. Coincé entre ce qui semblait être un vieil entrepôt à droite et un immeuble décrépit à gauche, il était étroit comme une feuille à cigarette, mais avec ses six étages, montait plus haut que tous les autres immeubles du quartier.



En effet Maxwell sortait de l’immeuble. Il avait dû nous voir débarquer. Il nous salua et prit les valises de Karen, pliant sous l’effort.



Karen éclata de rire :



Je jetai un coup d’œil et le repris bien vite : le décor était digne d’un film d’horreur des années 30, sans parler de l’odeur de moisi. Je croisai le regard de Karen, il en disait long.



Maxwell s’arrêta un instant afin de reprendre son souffle : la montée des escaliers avec les valises de Karen sur le dos lui avait fait un certain effet et je commençai à fouiller ma mémoire afin de retrouver comment faire un massage cardiaque, juste au cas où… mais le petit homme reprit bravement son ascension et son explication :



Il sortit un trousseau de clés et déverrouilla la porte, nous faisant pénétrer dans un appartement vieillot et à peine meublé. La première pièce était assez grande, plutôt sombre, et je sentis le parquet grincer sinistrement sous mes pas. Un canapé d’un autre âge, une table basse en plastique et un vieux poste de TV étaient les seuls meubles. Un petit coin-cuisine avait été aménagé près de l’entrée. Une porte menait vers ce qui semblait être la salle de bain pendant qu’une autre, plus large était grande ouverte sur une chambre étroite.



Je l’ignorai et repris :



Elle avait raison. J’allais effectivement faire cela. Les statistiques prouvent que les coupables commettent toujours une erreur. Je n’avais qu’à laisser traîner les yeux et les oreilles dans tous les recoins de cet immeuble jusqu’à finir par capter l’erreur commise par le mystérieux visiteur. J’avais hâte de voir un peu à quoi ressemblaient les autres locataires, car quelque chose me disait que l’un d’eux était dans le coup. Ou peut-être même mon employeur, cet homme étrange qui semblait toujours jeter de furtifs coups d’œil au-dessus de son épaule, mais pour quel motif aurait-il fait tout cela ? Ou peut-être même étaient-ils tous complices, comme dans le célèbre roman de… euh, non, cela n’aurait pas collé… ou peut-être que si en fait ?



Le « repas » dans le bouge que nous avait indiqué Maxwell avait été affreux et mon estomac se retournait dans tous les sens comme un gymnaste sur un cheval d’arçon pendant une finale de Jeux olympiques. Mais, professionnel jusqu’au bout, je n’en montrais rien et sirotais un verre d’un alcool inidentifiable que m’avait donné madame Robinson. Était-ce un poison ? Un narcotique puissant ? Un terrible aphrodisiaque ? Dans tous les cas mon palais était entraîné à reconnaître 398 alcools différents dès la première gorgée, et je ne reconnaissais pas celui-là, bizarre et vaguement inquiétant…


M’étant affublé d’un sourire aussi commercial que ravageur, je faisais semblant de me plaire follement au milieu de cette bande de dingues. En effet, l’espace d’un instant je me demandai où j’étais tombé en acceptant cette affaire. Karen papillonnait d’une personne à l’autre en souriant bêtement, et je ne manquai pas de remarquer les regards intéressés que jetait le dénommé Dooling sur les longues jambes nues de la belle.


Parlons-en de ce Dooling : grand, brun, le teint mat, le regard noir pénétrant, baraqué comme un catcheur… c’était d’ailleurs sa profession, selon lui. C’était l’une des rares choses qu’il avait dite durant la soirée, ce qui le rendait forcément suspect à mes yeux.


Il y avait aussi madame Kuck, la cinquantaine, habillée comme une Amish et sévère comme une maîtresse d’école, donc forcément suspecte aussi. Et que dire des Robinson ? Lui avec ses cheveux fous sur la tête, son air sournois et ses manières bourrues, et elle et son amabilité forcée… Eux aussi étaient suspects, obligatoirement ! Maxwell ? Il se prenait pour une sorte de « Papa Noël » au milieu de tout ce monde, et je trouvais cette façon de faire plutôt louche, et puis cette habitude qu’il avait de toujours regarder derrière lui, de toujours donner l’impression de ne pas avoir l’esprit tranquille…



C’était le bobard que nous avions monté ensemble. L’Indiana, c’était lui qui venait de l’improviser. À croire qu’il voulait me faire passer pour un bouseux… Mais déjà il reprenait :



Fallait pas trop y compter… mais une autre voix intervenait dans la conversation :



C’était Trout, je l’avais oublié celui-là. Il pouvait avoir entre 32 et 67 ans, petit et sec, l’œil vif et une voix aigrelette qui brisait les tympans.



C’est en écoutant cette phrase que je mis également Trout parmi les suspects possibles.


La fin de soirée avait été agitée. J’avais dû écouter pendant un long moment Trout me raconter comment il avait mené presque à lui tout seul la campagne de libération de l’Abyssinie dans les années 40 alors qu’il passait dans le coin après être allé construire un chemin de fer en Tanzanie et avoir découvert les sources du Nil. Pendant ce temps Karen supportait sans broncher les énormes mains de Dooling qui pétrissaient ses fesses sans ménagement toutes les deux secondes alors que madame Kuck et Maxwell ne cessaient de déblatérer sur les bonnes mœurs et la remarquable éducation des locataires de cet immeuble. Les Robinson s’étaient esquivés dans leur appartement, non sans que madame Robinson n’ait resservi tous les convives de son alcool bizarre qui montait à la tête.


Et la nuit s’était installée sur la ville, étalant sa noirceur sur les bas quartiers. Je m’étais mis au lit devant la moue dégoûtée de Karen qui semblait visiblement mal à l’aise dans l’appartement d’une femme morte si récemment. Elle s’était installée sur le canapé, mais je l’entendais se retourner dans tous les sens en cherchant le sommeil, nous avions laissé la porte ouverte entre nous afin de mieux rester à l’affût. Moi, je veillais, attentif au moindre bruit. Malheureusement, ils étaient nombreux, les bruits, dans ce vieil immeuble délabré. C’était même digne d’un concert d’un groupe de punk-rock expérimental tant le boucan déchirait les oreilles. Entre la cavalcade des rats entre les murs, les craquements des plafonds, les canalisations qui grognaient, les cris inhumains du sommier dès que je remuais le moindre muscle… le vacarme semblait assourdissant. Pourtant, très vite, un bruit particulier s’imposa à moi :


Crik… crik… crik… crik…


Ce bruit, je l’avais déjà entendu à plusieurs reprises…


Crik… crik… crik… crik…


Oui, aucun doute, je le connaissais, et il évoquait quelque chose de précis en moi. Quelque chose d’agréable d’ailleurs… Mais je cherchais encore dans ma mémoire pour retrouver où j’avais bien pu l’entendre.


Crik… crik… crik… crik…


Oui ! Bon sang c’était ça !



J’entendis Karen se redresser sur le canapé dans la pièce à côté :



Karen poussa un soupir, mais se leva et se dirigea vers la porte de l’appartement. Je savais que je pouvais compter sur elle. Pendant qu’elle se faufilait sur le palier, je continuai d’écouter. Était-ce là les bruits « suspects » dont parlait Maxwell ?


À l’étage du dessus, le rythme s’accélérait, les choses arrivaient à leur conclusion. J’étais tellement absorbé par le travail de surveillance que j’en avais oublié l’érection qui déformait les draps. Je n’eus toutefois pas le temps d’y penser, car je percevais désormais au-dessus de moi des « ah » clairement féminins, l’affaire se terminait d’une belle façon apparemment. Quelques instants plus tard, j’entendais une porte claquer, et moins d’une minute après Karen faisait son apparition dans la chambre.



Mais le travail était fini, et je rappelai Karen :



Je repoussai les draps, dévoilant mon sexe tendu à l’extrême.



Et sans rien ajouter, elle retourna sur le canapé pendant que j’étouffais un juron.

C’est bien malgré moi que je mis à imaginer les événements qui avaient pu se dérouler juste au-dessus de ma tête quelques instants plus tôt. Madame Robinson n’était pas forcément une femme magnifique, mais pour ce que j’avais pu constater, elle devait être relativement excitante une fois nue. J’imaginais sans peine le plaisir qu’un homme pouvait ressentir en posant les mains sur les hanches plutôt larges de la dame, ou en pétrissant sa poitrine lourde qui devait emplir les paluches à ne plus savoir quoi en faire.


Je commençais bien malgré moi à me caresser en imaginant le corps musclé et dur de Dooling couché sur la femme, s’empalant en elle comme un marteau piqueur. Je pouvais presque entendre les bruits de sommier grinçant dans ma tête… mais… ce n’était pas mon imagination, j’entendais vraiment des bruits de sommier !


Crik… crik… crik…



Bon sang, les bruits venaient encore de chez le catcheur ! Il devait avoir une santé de fer et une bite d’acier ! Madame Robinson était-elle remontée discrètement pour un deuxième round ? Je l’imaginais insatiable, nue, à quatre pattes, les seins pendant sous elle, la chatte ruisselante, grande ouverte, en attendant la pénétration de l’homme qui allait lui agripper les hanches et la défoncer sans ménagement. Je repris de la vigueur, posai ma main sur mon sexe et commençai des allers et retours. Mon gland trempé de liquide séminal se gonflait de désir, je fermais les yeux, n’avait plus qu’une seule pensée en tête : le cul de madame Robinson, son cul que je prenais, défonçais et retournais en tous sens comme le laboureur pendant les semailles de printemps. Et très vite je jouissais, balançant tout mon foutre un peu partout, maudissant ces masturbations improvisées qui ne laissent pas le temps de prendre un Kleenex pour éponger. J’éjaculai en criant malgré moi :



… lorsque je vis Karen qui, les bras croisés, debout au pied du lit, me regardait avec un air courroucé…



Machinalement j’essuyai le sperme avec le drap.



Je restai abasourdi.



Et elle retourna vers son canapé. Madame Kuck… Je n’arrivais pas à y croire. Elle qui avait l’air si strict, si sévère, et surtout si vierge ! Se laisser aller ainsi à la débauche… moi qui étais habitué pourtant à fréquenter tous les cas pathologiques de la société, je dois bien admettre que je ne parvenais plus à analyser cette relation sauvage qu’elle pouvait avoir avec le catcheur de l’étage du dessus… Malgré moi je me mis à penser à madame Kuck sans sa tenue de pionnière du Mayflower. Elle portait plutôt bien sa cinquantaine, ses traits restaient délicats, en était-il de même pour son corps ? Peut-être que sous ses allures revêches se cachait un volcan ? Je regardai vers mon entrejambe et murmurai :



Mais fort heureusement l’objet du délit ne broncha pas. J’étais en train de me réjouir lorsque j’entendis quelque chose…


Crik… crik… crik…



Je passai en toute hâte un pantalon, pris mon fidèle Colt avec moi, des fois que je tombe sur une nympho possédée, et entrebâillai la porte. Dans la cage d’escalier, les bruits étaient ténus, j’entendais à peine le crik, mais pourtant il était bien là, obsédant, comme le rythme d’un 33 tours de disco-electro-house tournant au ralenti sur un vieux gramophone rouillé récupéré dans les surplus du service théâtral de l’armée colombienne.


Je montai d’un étage, arrivant sur le palier du cinquième, et collai mon oreille contre le battant. Là, j’entendais distinctement le crik,mais aussi d’autres bruits, des « ah », des « oh », bon sang ce Dooling était expressif ! Lorsqu’il besognait les femmes le sommier portait au loin, et lorsque l’on s’approchait on avait droit à plus de détails, et dans tous les cas mes oreilles saturaient. Ce cinquième étage n’était plus un appartement, mais un véritable lupanar dans lequel la moindre nuit se transformait en orgie sexuelle digne d’un film Marc Dorcel.


Et pourtant, malgré les apparences, je réfléchissais ! Madame Robinson était la maîtresse du catcheur. La pourtant irréprochable madame Kuck l’était aussi. Qui était la troisième ? Forcément une personne venue de l’extérieur, à moins que Dooling soit en train de se taper une poupée gonflable, ce qui me paraissait franchement glauque pour un type qui vient de s’envoyer en l’air avec deux « vraies » femmes. Et qui dit « personne venue de l’extérieur » dit « suspecte potentielle », non ? Enfin, moi j’y croyais en tous cas.


Le crik cessa, j’entendis distinctement un profond râle de jouissance comme seuls les hommes peuvent en produire. Vu la rapidité du gaillard à enchaîner les partenaires, il ne valait mieux pas rester devant la porte. Je courus me planquer dans un renfoncement de l’escalier, un demi-étage plus haut, et attendit.


De là où j’étais, je ne voyais pas très bien la porte et je maudis les architectes qui n’étaient pas fichus de penser au job des détectives lorsqu’ils concevaient leurs immeubles. Je me penchai un peu, juste un peu, priant pour que la personne qui allait en sortir n’aurait pas la mauvaise idée de regarder vers le haut en partant. La porte de l’appartement de Dooling s’ouvrit enfin dans un grincement. J’entendais la voix profonde du catcheur qui disait « bonne soirée ma puce » et je vis une silhouette à la chevelure blonde et bouclée se profiler dans le clair-obscur du palier.



Cette voix…



Et là, la lumière de la veilleuse du palier tomba sur la silhouette… la troisième maîtresse de Dooling : Robinson ! Monsieur Robinson ! Il n’était pas si cocu que ça finalement…

Mais il était déjà parti dans l’escalier afin de rejoindre son appartement et sa femme. Qui allait suivre ? Trout ? Maxwell en personne ? Mais alors je m’aperçus d’une chose : la porte ne s’était pas refermée… Au contraire, elle restait grande ouverte, pour une bonne et simple raison : l’immense Dooling se trouvait planté devant moi, rivant son regard de bête droit dans le mien !



Il claqua la porte, me laissant seul. J’avais gagné cette manche, c’était incontestable, et, fier de moi, je repartis vers ce qui me servait de logement de fonction afin de raconter l’histoire à Karen que je trouvai malheureusement endormie sur son canapé, et que je n’osai par réveiller.


Le lendemain matin, je descendis le premier, laissant Karen dormir. J’avais remarqué, dans un coin de la salle commune du rez-de-chaussée, ce qui ressemblait à une antique machine à café ; le meilleur moyen de se réveiller. Seul problème : trouver le mode d’emploi du noble percolateur… C’était pourtant un comble de ne pas pouvoir trouver du café chez un type qui s’appelait Maxwell ! Je m’escrimais depuis déjà plusieurs minutes lorsqu’une âme charitable, en la personne de monsieur Trout, me vint en aide…



Je m’écartai bien volontiers, lui laissant ma tasse afin qu’il la remplisse du noir breuvage.



Et, à ma grande surprise, il sortit de sa poche un marteau et entreprit de donner de violents coups sur le côté de la machine qui se mit à émettre un bruit de locomotive et à cracher du café droit dans ma tasse.



Je saisis l’occasion :



Ma question restait énigmatique à dessein, je pouvais ainsi aussi bien embrayer sur les bruits étranges dont Maxwell m’avait parlé que sur la nuit d’orgie de Dooling…



Soit le bonhomme buvait dès le matin au réveil, soit il n’y avait pas que quand il était sous l’emprise de l’alcool qu’il délirait… Je repartis vers mon appartement, le laissant planté là, lui et ses élucubrations. Je m’arrêtai à peine à mon logement, le temps de finir mon café si chèrement acquis et, Karen dormant toujours, j’entrepris d’aller faire une fouille en règle du grenier, puisque, apparemment, c’était là que les bruits étranges avaient été entendus.


Arrivé au dernier étage, sur le palier menant à l’appartement de Maxwell, je trouvai assez vite une sorte de petite échelle qui, allant droit vers un carré d’obscurité découpé dans le plafond, semblait mener vers le grenier. Je m’y hissai d’un air résolu et débouchai dans un espace aussi vierge que noir. Je sortis mon briquet et l’allumai, jurant en voyant que les ténèbres ne reculaient pas à plus de cinquante centimètres. On y voyait comme dans le cul d’une nonne, mais je me disais que la vérité était peut-être là, je fis contre mauvaise fortune bon cœur et tentai l’exploration dans le semi-aveuglement du briquet.


Sauf qu’en fait, il n’y avait rien à explorer… Ce n’était qu’un simple grenier, étroit et bas de plafond. D’ailleurs j’entendais au-dessus de ma tête les gouttes d’eau qui cinglaient les tuiles. Il n’y avait rien à voir ici, juste un plancher bancal recouvert de poussière, des murs bruts, une charpente de bois rongée par les bestioles… Tiens, d’ailleurs, en y regardant de plus près, j’arrivais à apercevoir l’appartement de Maxwell entre les lattes disjointes du plancher… Il dut s’apercevoir de ma présence, car j’entendis une voix criant :



Il n’y avait décidément rien de suspect dans ce grenier qui de toute façon se terminait sur un mur de brique impénétrable. Je fis demi-tour, retournai vers la trappe et redescendis.


Lorsque je revins à l’appartement, Karen s’était levée et avait disparu. Je profitai du fait que la salle de bain était libre pour prendre une douche, puis, regardant ma montre, je constatai qu’il était près de midi et que je n’avais rien avalé depuis le repas dégueulasse de la veille. Je descendis l’escalier, bien décidé à reprendre ma voiture et à aller jusqu’à la 5e Avenue, là où se trouvait Chez Jack, mon resto préféré. J’avais déjà le goût du hamburger-moutarde-ketchup-oignon à la bouche lorsqu’une main, surgie de nulle part, m’agrippa l’épaule alors que je descendais les escaliers.



Je me retournai vivement et fit face à la menace… qui en l’occurrence était constituée par madame Robinson.



Je la suivis dans un appartement copie conforme de celui que j’occupais deux étages plus haut. Elle me fit signe de m’installer à une petite table posée dans un coin et entourée de deux chaises.



C’est alors que je m’aperçus, en regardant autour de moi, que tout l’appartement était d’une propreté ébouriffante, comme si le moindre grain de poussière avait refusé de s’y poser, préférant migrer vers d’autres cieux plus cléments. J’aurais pu lécher le sol sans risque tellement il était nettoyé, récuré, astiqué, propre comme les instruments d’un chirurgien !


Elle déposa devant moi une assiette qui contenait des tranches de rôti froid accompagné d’une sauce mayonnaise, de rondelles de tomates, de maïs et de cornichons, rien d’anormal me direz-vous ? Sauf que chaque composant du plat était disposé de façon parfaitement géométrique dans l’assiette, les rondelles de tomates formant un socle sur lequel une couche de maïs venait se superposer en reproduisant un carré parfait, chevauché par des rondelles de cornichon placées en quinconce avec un souci du détail qui en devenait maladif. La sauce elle-même n’avait pas été placée n’importe comment dans l’assiette et elle formait un motif géométrique parfaitement agencé avec le reste.



Le ton était devenu soudain si brutal que je sursautai.



En fait, non, je ne comprenais rien du tout.



Elle s’empourpra et baissa le regard.



Je pensai à Dooling. Était-il gentil avec elle ? Je me mis, malgré moi, à imaginer l’énigmatique catcheur et ses muscles saillants au lit avec l’hystérique madame Robinson. Il aurait pu trouver pire, remarquez, elle n’était pas si fade en y regardant de plus près, avec son petit nez mutin, ses lunettes qui lui donnaient un air faussement intello, mais ne cachaient pas ses yeux noisettes, et puis je devinais sans peine des formes épanouies sous le tissu de sa robe… Et cet accès de violence qu’elle venait d’avoir, le reproduisait-elle au pieu ? Cela pouvait donner quelque chose de barbare, mais de puissamment excitant… Mais je me rendis compte que je m’étais laissé un peu trop absorber par son décolleté et que j’en oubliais d’écouter ce qu’elle me racontait :



C’est dingue comme une simple paire de nichons bien opulente peut vous faire soudain oublier les bases du métier. J’avais manqué de fiche en l’air ma couverture.



Je sautai sur l’occasion, attrapant au vol la perche qu’elle me tendait :



Je me remis à l’imaginer dans les bras de Dooling, le costaud lui défonçant la chatte dans une position tout droit sortie d’un manuel de lutte gréco-romaine, et elle hurlant comme une possédée et pétrissant ses seins lourds alors qu’elle… je m’arrêtai soudain dans mes réflexions : pendant que mon esprit « déviait », elle avait continué de parler et là encore je n’avais pas fait très attention à ce qu’elle disait, mais un détail venait brutalement de m’arracher à mes divagations…



Alors j’avais bien entendu…



L’espace d’un instant, connaissant les penchants bizarres de la dame, j’eus peur de ce qu’elle allait exhiber, et ma main alla doucement tâter la crosse de mon Colt sous ma veste, juste par simple réflexe. Mais madame Robinson revint très vite en tenant à la main une simple petite boîte en plastique qu’elle ouvrit sous mes yeux avec un air triomphant :



Elle resta interdite quelques instants, me regardant comme si j’étais Maryline Manson en personne. Je dois bien admettre que j’avais pris un risque au cours de ce petit interrogatoire improvisé. Mais je pensais que madame Robinson avait besoin d’être un peu bousculée pour faire progresser les choses, et puis je devais bien admettre que sa conversation idiote commençait à me courir là où je pense. Poursuivant dans ma théorie je repris :



Je m’arrêtai, en nage, le visage congestionné, attendant sa réaction. Elle resta comme fascinée, sans rien dire, dans un état proche de la transe hypnotique transcendantale. Elle ouvrit la bouche comme pour parler, mais sans prononcer le moindre son. Son visage s’empourpra, elle ne savait visiblement plus quoi faire. J’attendais toujours, et là il se passa un truc que je n’avais pas prévu… Ses mains remontèrent vers sa gorge, cherchèrent le col de sa robe, l’empoignèrent, et tirèrent brutalement dessus. J’entendis le crac du tissu qui se déchire, je vis les marques rouges laissées sur sa peau, alors qu’elle se débarrassait de son vêtement, apparaissant brutalement en culotte et soutien-gorge devant moi, le visage plus rouge que jamais à tel point que je crus qu’elle allait nous faire une syncope.



J’avoue que j’avais un peu perdu mes moyens et que c’est d’une voix hésitante que je répondis :



Et elle arracha plus qu’elle n’enleva sa culotte et me la jeta au visage. Malgré mon entraînement poussé, je ne pus esquiver le coup et me la pris en pleine poire, pouvant ainsi constater qu’elle ne mentait pas. J’eus à peine le temps d’ôter le sous-vêtement trempé de mon visage que je vis la dame qui se ruait vers moi avec un regard qui aurait fait faire demi-tour à un rhinocéros en pleine charge. Je ne pus que hurler en tentant vainement de me protéger alors que madame Robinson me percutait de plein fouet et m’envoyait chuter lourdement sur le dos ; à tous les coups c’était Dooling qui lui avait appris cette prise ! Elle me chevaucha sans attendre, me maintenant au sol dans l’étau de ses cuisses. J’eus beau me débattre, je ne réussis pas un seul instant à me libérer.



Décidément cette madame Robinson était pleine de surprise ; j’espérais qu’elle n’avait pas son gode-ceinture sous la main… Elle arracha son soutif et ses seins tombèrent d’un coup. Je fermai les yeux, instinctivement.



Et elle se pencha brusquement vers moi afin de me donner ce que l’on pourra décrire comme étant un « impétueux coup de nichon à la tempe ».



Et pour ajouter du poids à ses dires, elle m’en redonna un autre, puis un autre encore. J’avais l’impression d’être un boxeur se prenant des punchs en pleine tête, et même si la sensation n’était pas forcément désagréable, les lourdes mamelles de la dame me mettaient quand même du kilo dans la tronche à chaque coup. J’essayai de dégager ma main afin de la remonter sous ma veste jusqu’à mon Colt, mais sans aucun succès.



Et sans attendre ma réponse, elle s’attaqua à ma braguette que j’entendis craquer sous ses doigts. Mais bon sang quelle brute ! Elle allait bien avec Dooling le catcheur ! J’allais peut-être me faire violer ? Enfin… était-ce vraiment un viol ? En ce qui me concerne, je devais bien admettre que je piaffais d’impatience en attendant la suite des opérations, car bon sang cette fille avait le diable au corps, et la chaleur qui émanait de celui-ci, je peux vous jurer que la sentais, et pas qu’un peu ! À croire qu’on m’avait planté un radiateur sur la queue !


À force de déchirer mon pantalon, elle finit d’ailleurs par exhiber mon membre dur comme une poutre d’érable, ce qui la fit ronronner comme une panthère sur le point de se jeter sur sa proie.



Je n’eus pas le temps d’en dire plus, elle souleva un peu son bassin et s’empala directement sur ma bite qui rentra comme dans une motte de beurre à tel point que je ne sentais presque rien.



Et en hurlant comme une furie, elle s’agrippa à mes vêtements à hauteur de ma poitrine et les arracha brutalement, dévoilant mon torse musclé.



Elle réfléchit un instant sans cesser ses mouvements et répondit entre deux soupirs :



Elle sautait si fort à califourchon sur moi que je sentais les lattes du parquet vibrer sous mes reins. Heureusement qu’elle était large et lubrifiée sinon…



Je ne mentais pas, je n’en pouvais plus tellement elle me baisait comme une dingue ! J’étais sur le point d’exploser, malgré mes techniques de retardement inspirées du zen.



Et avant même que je n’aie eu le temps de dire quoi que ce soit, elle desserrait les cuisses, prenait mes mains, les enserrait dans une poigne de fer, sortait une paire de menottes en acier (mais de où ? Je n’avais rien vu venir !) et me liait à son bon plaisir au tuyau du radiateur qui passait juste à côté de nous.



Et elle partit d’un rire atroce, qui n’eut aucun impact sur le rythme qu’elle donnait à son bassin. J’aurais bien aimé que quelqu’un vienne l’interrompre ; n’importe qui, même Dooling. Mais pourtant je n’osais pas crier, appeler à l’aide ou quoi que ce soit…



Je dus réfléchir à la situation l’espace d’une seconde ; une seule petite minuscule seconde, juste un instant de réflexion avant de répondre :



Et là je m’abandonnai complètement, oubliant tout, me donnant entièrement à cette femme qui me tenait au creux de sa main, et, le lecteur excusera la grossièreté de mon langage, mais putain ce que c’était bon d’être au creux de sa main !


Lorsque je revins à l’appartement, une éternité plus tard, j’entendis Karen dans la salle de bain.



Je l’entendais remuer à la salle de bain pendant qu’elle parlait, cela me contrariait, car j’aurais bien aimé y aller aussi…



Elle sortit alors de la pièce et se trouva face à moi dans la salle de séjour. Elle était nue, juste « vêtue » d’une serviette entourant ses cheveux.



Elle me détaillait des pieds à la tête, et il est vrai que je ne devais pas être très présentable… Mon froc était déchiré à l’entrejambe, mon caleçon avait disparu, je me baladais la bite à l’air, molle. Ma chemise était en lambeau, ma veste aussi, mon holster retenait un godemichet de belle taille à la place de mon fidèle Colt que j’avais perdu quelque part, mon corps qu’on devinait à travers toutes les ouvertures des vêtements montrait un nombre incalculable de balafres…



Je venais seulement de les apercevoir, des marques rouges, cramoisies, sur son ventre, autour de ses seins, et j’en devinais aussi derrière, sur ses fesses et son dos.



Le lecteur me pardonnera, mais je ne vois pas trop l’utilité de m’épancher ici. Il faudra juste retenir que je racontai juste l’essentiel à Karen : comment mon flingue avait été remplacé par un vibro, comment des marques rougeâtres étaient subitement apparues sur mon dos et mes fesses, comment mon caleçon avait disparu, pourquoi je me retrouvais avec un porte-jarretelles dans la poche intérieure de ma veste, pourquoi les restes de mon pantalon sentaient si fort le pipi, pourquoi j’avais la bite en feu et pourquoi j’avais un plug enfoncé dans le derrière… (d’un autre côté, si elle avait su à quel point mes couilles étaient vides, elle ne m’aurait pas pris en pitié comme elle le fit, alors j’étais plutôt content de moi).


Le soir tombait peu à peu, et derrière les volets fermés la pluie faisait rage, pour ne pas changer… Nous ne nous étions rien dit de plus dans l’après-midi. Nous avions compris… nous étions aussi morts que les zombies d’un film de Romero. Nous nous étions affalés sur le lit côte à côte, et ce malgré ses réticences lors du début du séjour. Plus tard dans la soirée, après une sorte de coma mutuel, Karen avait ramené des plats du traiteur chinois et une poche de glace qu’elle avait gentiment posée sur mon entrejambe sans un mot. Elle était précieuse, Karen…


Elle s’était également arrêtée au drugstore et avait rapporté un tube de crème qu’elle me tendit afin que j’en tartine les marques sur ma peau. Je fis semblant de ne pas voir qu’elle s’était servie du tube pour elle-même avant de me le donner…


Nous mangeâmes un riz mêlé à des trucs impossibles à déterminer, mais l’ensemble n’était pas mauvais. Elle avait même ramené un pack de six de Corona bien fraîches. Elle était gentille Karen…

Nous finissions chacun notre bière en nous regardant à travers du lit. Il était temps de parler.



… Et pourtant elle était bien là, l’air de rien, fraîche comme une rose, tournant et se faufilant entre les gens avec sa bouteille de tord-boyaux à la main, pendant que mon honorable fessier se rappelait certaine choses qu’elle avait eu l’audace faire quelques heures plus tôt.


Nous étions quelques-uns attroupés autour de la table de billard : madame Robinson était là, comme je le disais, ainsi que Trout, Maxwell et madame Kuck. Je m’étais lancé dans une partie de billard endiablé avec Maxwell et il était clair qu’aucun de nous n’était prêt à lâcher l’affaire. Je dévoilai toute ma science dans le maniement de la queue face à un adversaire accrocheur qui, ma foi, savait exactement où il voulait en venir. Toutefois, petit à petit je prenais l’avantage. Je me concentrais pour frapper un coup qui allait me permettre de prendre une solide avance, mais au moment où je déclenchais mon mouvement j’entendis madame Robinson dire à madame Kuck :



Et alors que le proprio se préparait, la queue à la main, j’entendis la réponse de madame Kuck :



Et pour le coup, c’est mon honorable proprio qui se vautra complètement et expédia sa boule totalement à côté de l’objectif pendant que je ne pouvais m’empêcher de sourire.



Réussissant miraculeusement à les oublier, j’étais sur le point de jouer mon coup, mais alors j’entendis en fond sonore madame Robinson qui disait :



Et je loupai encore mon coup ! La partie allait devenir tendue, et je me dirigeai vers les deux dames, bien décidé à mettre fin à la conversation, mais je me pris les pieds dans mes pantoufles et m’étalai de tout mon long, la robe de chambre remontée très haut sur les fesses.



Je n’avais pas envie que Maxwell mate mon cul et je me relevai en hâte, mais madame Robinson reprenait :



Et elle me prit ma queue de billard des mains et la brandit devant Trout avant que je n’aie pu faire le moindre geste.



Voir ainsi la madame Kuck que je croyais connaître me réconfortait : je l’imaginais finalement plus dans le rôle de la dominatrice que dans celui de la fille qui se faisait prendre par le catcheur du cinquième… Mais toutefois j’intervins, uniquement par goût de l’être humain :



Elle me regarda comme si je venais de dire qu’Arnold Schwarzenegger serait le prochain président des USA et articula :



Mais c’est alors qu’un cri résonna plus haut dans l’immeuble… un cri strident… un cri de femme…



J’entendis derrière moi les autres qui suivaient tout en continuant leurs discussions.

En un rien de temps j’arrivai au quatrième et défonçai ma propre porte, mais l’appartement était vide comme le cerveau d’une star de la télé-réalité.



Seul Trout, qui arrivait loin derrière, tout essoufflé, s’arrêta à la hauteur de mon palier et prit le temps de me regarder à travers le chambranle de la porte que je venais de défoncer. Et il me dit :



Mais les cris reprenaient, et cet organe je le reconnaissais immédiatement : Karen m’avait assez crié dessus pour que je détecte le son de ses cordes vocales à un kilomètre de distance. Je bousculai Trout qui me parlait des hommes verts du grenier et montai les marches pour arriver devant la porte du catcheur, porte devant laquelle tout le monde était agglutiné et à travers laquelle perçaient les cris de mon assistante.

Je me ruai sur le battant en poussant un cri de bête et me fracassai l’épaule sans résultat.



L’idée n’était pas bête, je tournai la poignée…

et…

ben, la porte s’ouvrit, vous vous attendiez à quoi ?


Je pénétrai en trombe dans l’appartement du catcheur en hurlant comme Céline Dion un soir de concert, et trouvai ma jolie Karen attachée, nue, en travers le lit, les yeux bandés, des marques de flagellation sur le ventre, les cuisses et les seins.


Les autres m’avaient suivi, et j’entendis mesdames Robinson et Kuck crier « génial » et se jeter sur ma pauvre assistante en brandissant des martinets. Je hurlai :



Tout le monde se figea, et je savourai cet instant… pour une fois que les gens faisaient ce que je leur disais…

Mais Harry le Désosseur sortait de la salle de bain, entièrement nu, le sexe tendu (Mon Dieu, la taille de son bazar ! ! ! ! !), une capote XXL recouvrant l’engin. Il brandissait un fouet dans la main droite pendant qu’il écartait les gens de sa main gauche.



Le colosse réfléchit un instant avant de répondre :



Là encore il réfléchit…



Et sans rien ajouter, elle se dévêtit pendant que madame Robinson faisait de même. Les seins de cette dernière contrastaient avec ceux, léger, secs et petits de madame Kuck. Madame Robinson n’attendit pas plus longtemps et prit dans son sac à main un énorme gode-ceinture qu’elle enfila. Cette vision de cette noble dame me causant un certain émoi, je tournai la tête et considérai de plus près madame Kuck qui, entièrement nue, se plaçait face à moi sur le lit, la chatte vers nous, le cul vers le mur. Elle vint s’accroupir sur le visage de Karen qui, les yeux bandés, mais la bouche libre, n’en demandait visiblement pas tant. En tous cas nous vîmes tous la langue de ma charmante assistante s’agiter en tous sens sur la vulve de l’honorable dame qui se mit très vite à gémir en commentant les performances de Karen.


Du coin de l’œil, je vis madame Robinson et son énorme engin se glisser sous une Karen totalement consentante qui vient empaler son petit trou droit sur la bite en plastique de madame Robinson. Elle ne poussa même pas un soupir ni un gémissement. Elle était brave cette Karen…


Dooling vint alors se mettre par au-dessus, son énorme queue à la main, dirigée droit vers le vagin de Karen, et je dois bien admettre que j’eus un pincement au cœur en le voyant s’enfoncer là-dedans ; j’aurais aimé être à sa place…


En regardant autour de moi, je voyais Trout qui avait sorti une petite queue à moitié molle de son froc et qui se faisait durcir en haletant. Maxwell, lui, était effectivement resté sage, même si une bosse déformait son pantalon pendant qu’il matait Karen en train de se faire prendre de partout.


D’où j’étais je n’en perdais pas une miette. J’avais dû faire un mouvement de côté pour mieux apercevoir la scène quand madame Kuck s’était penchée en avant pour pincer les tétons de Karen, mais je voyais assez distinctement mon assistante se faire démonter par les trois voyous qui la besognaient.


La chatte de madame Kuck dégoulinait dans la bouche de mon assistante qui prenait le plus vif plaisir à tout lécher, s’attardant sur le clito de la dame et explorant le moindre pli de sa vulve trempée. Pendant ce temps Dooling y allait de bon cœur dans la chatte de Karen, la défonçant comme une brute avec son énorme gourdin de la taille de l’Empire State Building. Madame Robinson, en dessous, ne faisait finalement rien, elle se contentait d’attendre que Dooling rabatte Karen vers elle : à chaque fois qu’il défonçait la chatte de la jeune femme, elle venait s’affaisser sur la bite en plastique que madame Robinson mettait à sa disposition à l’étage en dessous.


Karen criait, suffoquait à moitié sous la mouille de madame Kuck, se faisait déchirer par les bites de Dooling et de madame Robinson, et je voyais d’où j’étais le pied qu’elle prenait. Mais alors, madame Robinson se mit à crier :



Euh… Attendez… il s’est passé quoi là ? Résumons : Karen se fait prendre par-devant par un mec, par-derrière par une fille en gode-ceinture, et sa bouche est occupée par la chatte d’une autre, et moi je mate et je me branle, parce que, oui, j’étais effectivement en train de me branler en regardant cette partouze. Et là, je crois qu’elle m’a dit un truc important…


Mes chaussures ?


J’arrêtai de me branler, malgré les regards totalement abasourdis de Maxwell, et je regardai mes pieds. Je portais des pantoufles tout ce qu’il y avait de plus classiques… Je ne comprenais pas… Et puis d’un seul coup la lumière se fit : mes chaussures ! Elles étaient dans l’appart ! Je descendis d’un étage, ignorant les cris des autres, et débarquai à nouveau dans mon logement à travers la porte que je n’avais pas pris la peine d’ouvrir un peu plus tôt et qui béait sur le palier. Mes chaussures étaient là, posées au sol. Je les pris, et…

Et quoi au juste ? J’étais censé en faire quoi ? Je remontai quelques marches dans l’escalier afin de poser la question à Karen, mais des hurlements de sauvage me parvenaient de l’appart de Dooling et je n’avais en fait pas envie d’y remettre les pieds. Je regardai à nouveau mes chaussures : simples godasses de cuir brun, avec des lacets tout ce qu’il y avait de plus quelconque, avec une semelle elle aussi totalement quelconque, pleine de poussière récoltée à droite et à gauche, et…



La poussière !

Non !

Pas de la poussière ordinaire !

De la sciure de bois !

La même que le petit bidule ridicule dans la boîte de madame Robinson !

Où avais-je ramassé ça ?

Je n’étais pas sorti de l’immeuble depuis le matin !

Je fis dans ma tête le cheminement de la journée : mon appart, l’escalier, le rez-de-chaussée, l’escalier, mon appart, l’escalier, le grenier, l’escalier, l’appartement de madame Ro…

Le grenier !

Le grenier, de là où étaient venus les bruits !

Le grenier qui était accessible par une trappe au pied de laquelle on avait retrouvé la chaise de feue madame Rochester !

Le grenier dans lequel on trouvait un bois pourri qui laissait une sorte de sciure poussiéreuse sur le sol !

Le grenier !


Je fonçai dans les escaliers et me heurtai à une silhouette massive qui errait sur le palier. Grimaçant un juron, je sortis mon Colt… et je m’aperçus trop tard que mon holster ne contenait pas un flingue, mais un vibro ! Je brandissais un Jack Rabbit tout frétillant devant mon agresseur, et je dois bien admettre que je n’en menais pas large ! Je m’attendais à une pluie de coups au milieu d’un déluge de cris, et après, quand le méchant m’aurait rossé, j’entendrais son rire qui me poursuivrait pendant toute ma vie !

Et pourtant une voix me dit, dans la semi-obscurité :



Et cette voix…

Je la connaissais…



Je rangeai le gode dans mon holster en pestant, puis repris :



Avais-je le choix ? J’attaquai de face :



Nous montâmes à toute allure, passant devant le cinquième sans même jeter un œil à l’intérieur… enfin… si, je dois bien admettre que je regardai suffisamment pour voir que les choses avaient changées : Karen était désormais à quatre pattes sur le lit, le visage collé contre la chatte de madame Kuck qui hurlait de plaisir en plaquant le visage de mon assistante entre ses cuisses. Pendant ce temps, Dooling était en dessous, Karen plaquée contre lui pendant qu’il lui défonçait la chatte que je devinais grande ouverte alors que madame Robinson continuait d’agiter son gode-ceinture dans le cul de la jeune femme, mais cette fois en levrette par-derrière. Tout le monde semblait prendre son pied, même Trout qui, les yeux révulsés, criait que ça lui rappelait le Fezzan. Seul Maxwell sembla garder un semblant de cohésion en nous voyant passer et se mit en tête de nous suivre, abandonnant ainsi le reste du groupe.


C’est donc à trois que nous arrivâmes au pied de l’échelle menant au grenier.



Il fut à peine parti que Robinson me dit :



Je me souvins que Karen était censée être Madame Booth, mais cela avait-il encore de l’importance ?



Heureusement que Maxwell revint à ce moment, tenant deux lampes torches à la main. J’en pris une et montai dans le grenier, suivi par Robinson, Maxwell fermant la marche avec la deuxième lampe.

Arrivés en haut, il n’y avait pourtant rien à voir…



J’avais lancé ça un peu en l’air, mais pourtant cela avait fonctionné, car c’est alors qu’une partie de l’un des murs pivota, révélant une alvéole secrète assez vaste pour contenir un homme. Et d’ailleurs ça tombait bien, car dans l’alvéole en question se tenait justement un homme, petit, trapu, et vêtu d’une sorte d’horrible costume vert…



À peine quelques minutes plus tard, tout le monde était dans l’appartement de Maxwell face au petit homme vert.



Et il faut croire que ma voix avait un certain effet, car le petit homme habillé de vert parla :



Tout le monde regarda autour, mais Maxwell avait effectivement disparu !



La nuit avait été courte… beaucoup trop pour moi en tous cas. Les valises étaient faites, et vu que Maxwell avait disparu durant la nuit plus personne n’était là pour les porter… C’est moi qui m’y collai, malheureusement pour mon dos.


Le type de la CIA, l’étrange homme vert, avait disparu lui aussi. D’après ce qu’il nous avait dit, une enquête approfondie serait menée contre Maxwell pour haute trahison et intelligence avec l’ennemi. Quant à Karen et à moi, faute d’employeur, il ne nous restait plus qu’à prendre nos affaires et à disparaître.


On nous avait toutefois prévu une petite séance d’adieu, et en arrivant dans le hall nous tombâmes entre les mains de Dooling, des Robinson, de madame Kuck et de Trout. Il nous fallut un temps fou pour réussir à nous extirper de leurs pattes sympathiques, mais un peu encombrantes. Mais alors que Karen était déjà montée dans ma vieille Ford et que je m’attardais à ranger les bagages dans le coffre, la voix de madame Robinson s’éleva depuis le trottoir :



Je n’écoutais plus, j’étais monté dans la voiture et je démarrai, laissant cette bande de dingues derrière moi. Sur le siège passager, Karen ne disait rien, je la sentais nostalgique. L’étais-je aussi ? Devais-je faire demi-tour et assumer mes punitions ? La perte de mon fidèle Colt me causait un coup au moral… Et ces punitions d’ailleurs, tout le monde en parlait, mais au final quelles étaient-elles ? Voilà un mystère de plus… Un mystère que je résoudrai peut-être… un jour… quand j’en aurai le temps… et l’envie…

J’appuyai sur l’accélérateur et la voiture bondit sur le macadam.



Je pris finalement à droite…