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La proposition

• — Bonsoir ma chérie !

Daniel vient de rentrer du boulot. Nous sommes un vendredi soir, il est 18 h. Daniel est un homme de trente-cinq ans, plutôt bien de sa personne. Les cheveux bruns, coupés courts, laissent apparaître quelques traces de gris sur les tempes. Il est athlétique, mais pas à outrance, il s’entretient un peu : 1,75 m pour 70 kg, il est bien dans son corps.

Delphine passe la tête par la porte de la cuisine, et lui dit avec un grand sourire :

• — Bonsoir, tu n’es pas en retard ce soir, c’est bien. Tu viens me rejoindre ?
• — Dans un moment. Je vais prendre une douche et me préparer pour ce soir.

Il passe à côté d’elle et lui dépose un baiser sur les lèvres.

• — Je vois que tu es prête. Tu es magnifique dans cette nouvelle robe. Elle te va à ravir.

En effet, Delphine est belle. Ce soir, elle porte une robe bleue laissant ses épaules nue et qui lui descend juste au-dessus des genoux. C’est une femme de trente-quatre ans, pleinement épanouie. La robe la met particulièrement en valeur. Ses cheveux blonds, mi-longs, ses yeux bleus nuit, son teint hâlé, tout est rehaussé par la couleur du vêtement.

Après un quart d’heure, Daniel redescend et va dans la cuisine. Delphine est en train de finir de préparer le repas. Il s’approche d’elle par-derrière et l’enlace. Un petit bisou dans le cou lui fait pencher la tête et fermer les yeux.

• — Je vois que tout est prêt, dit-il. Tu es une vraie fée. Ils arrivent vers quelle heure ?

Elle se retourne et l’embrasse longuement.

• — Ils devraient être là dans peu de temps. C’est toi qui leur as dit de venir avant 19 h 30.
• — Et il est presque 19 h. Dommage, j’aurais bien voulu profiter un peu de ma femme.
• — Mais nous aurons tout notre temps après le dîner, mon amour. Surtout que moi aussi, j’ai très envie de toi.

Les yeux de Delphine ont foncé un peu plus en disant cela. Il sait que c’est la preuve de son désir.

• — Je vais préparer l’apéritif, dit-il avec un sourire espiègle.

Et il s’éloigne vers le salon.

À 19 h 15, lorsque la sonnette retentit, tout est prêt et ils sont tous les deux tendrement enlacés sur le canapé. Daniel va ouvrir.

Christine et Paul sont sur le palier.

Paul, un grand brun de trente-six ans, porte un bouquet de fleurs et une bouteille de vin rouge. Il est habillé simplement, d’un jean et d’un tee-shirt blanc moulant un torse musclé. Il faut dire qu’il est prof de sport, ça aide un peu.

Christine, une belle brune du même âge, et vêtue d’une jupe rouge droite qui lui descend sous les genoux et d’un top blanc qui met en valeur une magnifique poitrine.

Daniel les accompagne au salon. Christine se dirige vers Delphine et l’embrasse sur les deux joues. Paul ne salue pas Delphine, pas la peine, ils se sont vus ce matin. Ils sont collègues dans le même lycée, Delphine y est prof de français.

L’apéritif et le dîner se déroulent tranquillement. Dans une bonne ambiance, chacun parle de son travail, des futures vacances en Corse, qu’ils ont prévu de passer ensemble tous les quatre sur une idée de Delphine.

Après le dessert, ils passent au salon. Daniel va chercher une bouteille de champagne au frigo. Il revient avec deux paquets cadeaux et deux enveloppes grand-format en plus de la bouteille.

Delphine et Paul sont étonnés, Christine sourit.

• — Qu’est-ce que c’est mon chéri ? demande Delphine. C’est pour qui tout ça ? Tu ne m’avais rien dit.

Sans un mot, avec un sourire vers sa femme, Paul débouche la bouteille et remplit les flûtes qu’il distribue à tout le monde. Puis, il se lance :

• — Ma chérie, Delphine, Paul, je souhaite porter un toast à l’Éducation nationale. C’est cette grande institution qui, en vous mettant en contact, toi Paul, et toi Delphine, nous a permis de devenir ami.

Il lance un regard à Christine qui elle aussi se lève, et prend la parole.

• — Je me joins à Daniel pour ce toast. Et, comme nous ne pouvons pas remercier plus directement votre ministre, nous avons décidé de le faire à travers vous. Aussi, Paul, mon amour, Delphine, mon amie, nous souhaitons Daniel et moi, vous offrir ces présents.
• — Qu’est que c’est que cette histoire ? dit Paul en riant. Vous vous êtes entendus depuis quand tous les deux pour ce repas, et ces cadeaux ?

Daniel se tourne vers lui, et tout le monde peut remarquer que l’ambiance vient de changer radicalement. Ses yeux sont durs, et le ton avec lequel il répond est glacial.

• — Depuis moins longtemps que Delphine et toi.

Delphine s’affole. Elle connaît bien son mari, et là, elle le voit prêt à exploser.

• — Chéri, qu’est-ce qu’il se passe ?

C’est Christine qui réagit. Malgré son sourire, son ton est aussi froid que celui de Daniel.

• — Ouvrez chacun vos cadeaux, en commençant par la boîte.

Paul et Delphine se regardent. Comprenant qu’il vaut mieux ne pas discuter pour l’instant, ils ouvrent chacun leur boîte. Instinctivement, ils ont compris que beaucoup de choses allaient changer ce soir.

Chaque boîte contient la même série de photos. Ils peuvent se reconnaître rapidement, d’abord s’embrassant sur un parking, à côté de la voiture de Delphine puis, ils peuvent voir celle-ci en pleine fellation, Paul assis sur le capot. Les photos suivantes montrent le couple en pleine action, elle couchée à plat ventre sur le capot pendant qu’il la prend par derrière. Et, alors que Delphine et Paul consultent les images de leurs ébats, Daniel lance un DVD sur le téléviseur, faisant lever la tête aux deux amants devenus très pâles.

L’action se passe chez Christine et Paul.

Delphine et Paul entrent dans le salon en riant et en s’embrassant. Ils se déshabillent rapidement, elle le pousse sur le canapé et se met à genoux devant lui.

• — Tu m’as excitée toute la journée, salaud. Je vais te sucer comme jamais.

Et elle plonge sur le sexe déjà tendu. Elle le lèche sur toute la hampe, alors qu’une main tient les testicules et que l’autre caresse le gland. Paul jette la tête en arrière sous la caresse. La bouche de Delphine court sur la tige avant de l’emboucher complètement et de commencer les va-et-vient. Elle fait tourner sa langue autour du gland et reprend ses allers-retours. Paul lui tient la tête à deux mains et râle de plaisir. Au bout de quelques minutes de ce traitement, il se tend, appuyant encore sur la tête de Delphine. Il jouit dans sa bouche. Delphine relève la tête et ouvre la bouche, lui montrant son sperme. Puis, elle déglutit et avale le tout. Elle monte sur lui alors qu’il récupère.

• — Alors, c’était bien ?
• — Divin, tu es la reine des pipes.

Ils s’embrassent à pleine bouche, fougueusement, brutalement. Paul soulève Delphine et la jette sur le dos sur le canapé. Se couchant sur elle, il la pénètre d’une seule poussée, la faisant hurler.

• — Je vais te défoncer !
• — Oui ! Vas-y, bourre-moi, écartèle-moi ! Oh, putain, que c’est bon !
• — T’aimes ça, salope ! Tu aimes ma grosse queue !
• — Oh oui, plus fort.

Il la retourne et la met à quatre pattes sur le tapis du salon, puis, se plaçant derrière elle, il la prend en levrette, toujours aussi brutalement. Delphine hurle son plaisir. Paul s’active de plus en plus vite et d’un coup, se raidit. Elle a la bouche grande ouverte dans un orgasme monstre. Enfin, ils s’affalent l’un sur l’autre et ne bougent plus pendant quelques instants.

C’est Delphine qui reprend la première ses esprits.

• — Tu t’es déchaîné, c’était merveilleux, merci.

Elle se relève et s’éloigne de la caméra, Paul est toujours allongé sur le dos. Quelques minutes plus tard, Delphine revient. Alors que Paul est assis sur le canapé, toujours nu. Elle se rhabille, l’embrasse sur la bouche et part.

Daniel coupe la télé. Les deux amants sont assis tête basse, Delphine pleure. Elle lève les yeux vers son mari.

• — Daniel…
• — Non Delphine, pas un mot. Paul, tu as à t’expliquer avec Christine. Delphine et moi allons dans notre chambre, nous nous retrouvons dans un quart heure.

Delphine se lève et suit Daniel.

Un quart d’heure plus tard, ils sont tous assis dans le salon. Christine prend la parole en regardant les deux amants.

• — Vous, vous ne dites pas un mot, Daniel et moi avons à discuter un peu.

Puis, se tournant vers Daniel.

• — Il vient de me dire que ce n’est que du sexe, qu’il m’aime et qu’il est désolé. Et toi ?
• — Sensiblement la même chose. Ça a commencé il y a trois mois, lors d’une soirée entre profs. Ils avaient bu. Ils baisent, ils le font sans aucun sentiment. C’est complètement différent d’avec moi.
• — Pareil. Il aime me faire l’amour, et il aime la baiser. Remarque, c’est vrai que c’est brutal, comme tu me l’as fait remarquer la semaine dernière.
• — Apparemment, nous ne sommes pas dans le même trip, nous sommes trop doux, trop amoureux. Eux deux, c’est du sexe pur, avec nous c’est les sentiments.
• — Bon, on continue ?
• — Oui, je pense que maintenant, on peut leur annoncer la suite.

Christine prend les enveloppes, et en tend une à chacun des amants. Sans un mot, ils les ouvrent et en sortent chacun une liasse de papiers qu’ils commencent à lire. Après quelques lignes, Delphine se remet à pleurer de plus belle. Paul lève les yeux vers sa femme, le regard incrédule.

• — Se sont des papiers de divorce ?
• — Oui, dit-elle. Et pour vous éviter de tout lire de suite, Daniel va vous les résumer.

Daniel prend la parole.

• — Notre avocat détient les preuves de votre faute. Ce seront donc des divorces à vos seuls torts. Nous conservons tous les deux les maisons, et vous vous engagez à avoir quitté le domicile conjugal dans les quinze jours qui suivront le jugement. Il ne vous reste qu’à signer.

Delphine explose en larme.

• — Daniel, s’il te plaît, ne me jette pas dehors, je t’aime, je ferai tout ce que tu voudras, mais ne me jette pas comme ça.

Paul, plus calme, s’adresse à sa femme.

• — Je viens de t’expliquer la différence entre Delphine et toi. Je t’aime Christine. Et comme tu me l’as dit, tu m’aimes aussi. Daniel, Delphine t’aime réellement. Ne pouvez-vous pas nous laisser une chance de nous rattraper ? Pour ma part, je ferais n’importe quoi pour me racheter à vos yeux.
• — Delphine ? Es-tu dans le même état d’esprit ? demande Paul.
• — Oh oui, mon amour, je ferai tout ce que tu voudras pour rester avec toi. Je t’aime, je t’aime plus que tout.

Paul regarde Christine un instant, et la laisse reprendre la main.

• — Il y a peut-être une solution, mais d’abord vous devez signer les papiers du divorce.

Elle leur tend à chacun un stylo et ils signent, se demandant quelle est cette autre alternative.

Daniel reprend la parole.

• — Vous conviendrez tous les deux que nous sommes en droit de réclamer réparation. Nous allons donc vous proposer une punition. Vous êtes d’accord.

Delphine et Paul acquiescent.

• — Nous vous demandons de nous obéir tout le week-end. Vous ferez tout ce que nous vous dirons, et vous n’aurez pas le droit de prononcer un seul mot. Si, avant dimanche soir 21 h, vous communiquez entre vous, ou si vous nous dites un seul mot, nous enverrons les papiers à l’avocat qui lancera la procédure. Vous êtes d’accord.
• — Et qu’avez-vous prévu, demande Paul ?
• — Vous le découvrirez au cours du temps, dit Christine. Si vous êtes d’accord, déshabillez-vous tout de suite.

Delphine et Paul la regardent, étonnés.

• — C’est comme vous voulez, on peut arrêter de suite et envoyer les papiers demain.

Les deux amants se regardent et se lèvent. Ils se déshabillent, et une fois nus, restent debout, chacun cherchant à cacher ses parties intimes.

• — Ne soyez pas si pudiques, dit Daniel. On vous a déjà vus nus tous les deux. Suivez-moi.

Il quitte le salon, et entre dans le bureau, les autres à sa suite. Il lance un programme sur l’ordinateur, et une multitude de petites images apparaissent.

• — Comme vous pouvez le constater, des caméras ont été installées dans toute la maison, ainsi que des micros. Nous serons donc filmés tout le week-end. Vous allez rester nus jusqu’à nouvel ordre, vous savez déjà que vous ne pouvez pas parler, que ce soit avec nous, ou entre vous. Vous devrez aussi rester ensemble tout le temps, avec interdiction de vous toucher. Vous ne devez pas non plus vous caresser, même individuellement. C’est bien compris ?

Daniel regarde Delphine dans les yeux quand elle hoche la tête, et il peut y voir un début d’excitation.

• — Très bien, continue Christine. Il est tard, allons-nous coucher.

Elle laisse passer les amants. Delphine se dirige vers sa chambre, alors que Paul prend la direction de la chambre d’amis. Daniel intervient.

• — Delphine, tu ne dors pas dans notre chambre ce soir, tu passeras la nuit avec Paul dans la chambre d’amis. C’est Christine qui dormira avec moi. Votre porte restera ouverte, la nôtre aussi. Vous avez interdiction de venir nous voir. À partir de maintenant, vous n’avez le droit que d’aller aux toilettes, et rappelez-vous bien, vous ne devez pas vous séparer.

Delphine et Paul entrent ensemble dans la chambre d’amis. Sur le lit, il n’y a qu’un drap house.

Christine et Daniel les observent depuis l’entrée. Les deux amants ne savent pas quoi faire.

• — Eh bien, bonne nuit, dit Christine avec un sourire tendre vers son mari. À demain.

Paul et Delphine sont allongés sur le lit, essayant d’être le plus éloignés l’un de l’autre que possible. La nuit risque d’être longue.