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n° 17295Fiche technique8347 caractères8347
Temps de lecture estimé : 6 mn
14/03/16
Résumé:  Le blues du psy.
Critères:  nonéro exercice confession humour
Auteur : AcidWell      Envoi mini-message
Psychananise ta mère

Eh bien voilà, je me vois contraint et forcé de reconnaître que j’ai raté ma vie. Non, je n’ai pas une mauvaise situation, mais tout simplement un métier qui me blase, m’ennuie, m’emmerde, me fais chier. Je me fais chier la bite grave. Au secours, sortez-moi de là ! J’ai honte, mais tant pis, je vous le dis, je suis psychiatre, psychanalyste. Oui, je sais ce que l’on dit : il n’y a pas de sots métiers. Je suis donc à la fois professionnel de la santé et travailleur du sexe. Une double casquette bien dure à assumer. Pourquoi travailleur du sexe, au fait ? Parce que tout nous renvoie au sexe. Si cela vous choque, passez à un autre texte ou venez consulter ; si ça vous excite, alors on peut continuer.


Continuons donc. Que nous dit ce métier : qu’il faut donc vénérer Hippocrate et Vénus. Je connais des péripativénusiennes devenues psychanalystes ; le sexe, mais sans subir l’orgasme de l’autre. En sens inverse ça existe aussi. On devient prostitué par manque de patients. On subit le sexe de l’autre, mais pas sa parole. Une question de goût et de choix aussi. La vie d’un psychanalyste consiste à essayer d’aider un patient à vivre avec ses névroses ou ses psychoses.


Mais que sont ces deux drôles de mots ? Eh bien, la névrose est une inaptitude à accepter la réalité. Pour prendre un exemple, un névrosé sait que Buba est un artiste dont la qualité est proportionnelle à son coefficient intellectuel et ça le rend malade. Un psychotique pense que Buba est un bon artiste et ça le rend dingue. Je sais, y’en a beaucoup. L’écoute est fondamentale, la fameuse attention flottante. Un savant équilibre entre l’écoute du propos et de l’inconscient du patient. Parfois, l’inintérêt des propos des patients est tel que je ne flotte plus trop. À la manière du capitaine Nemo, je plonge 20 000 lieues sous les mers. Une fois, un patient a refusé de me payer, car je ronflais pendant la séance.


Le psychiatre lui est là pour faire une distribution de Cachou permettant de mieux vivre son mal-être profond. Enfin, de Cachou… De Cachou agissant sur le SNC (Système Nerveux Central). Pour ceux, qui en ont un je ne dirais pas que c’est le cerveau. Les autres allumez TF1 ou M6, il y a sûrement une bonne émission pour vous. Par conséquent, cela agit bel et bien sur l’organe vital par excellence avec tous les effets secondaires que cela peut avoir. On surnomme certains les casse-bites ou les sèche-moules…


La nouvelle mode en matière de psychiatrie (et oui comme en haute couture, il y a des modes pour habiller la grande incompréhension du psychisme humain) c’est le DSM. Non, cela ne veut pas dire Débuter en Sadomasochisme. Plutôt, Débil System of Médecine. Eh oui, ça nous vient des États-Unis. Ils ont toujours de l’avance. C’est donc un guide qui sert à classer les troubles de l’esprit humain dans de petites cases avec les petites pilules qui vont avec (« C’est l’heure des médicaments »). Tout le monde dans une petite case, chacun bien à sa place. La folie de l’âme humaine n’a d’égale que l’absurdité de la psychiatrie.


Trêve de théories, passons à quelques cas pratiques qui m’ont fait péter un câble.



Cas N° 1 :


Une fois de trop, je reçois un patient psychotique qui me dit entendre Dieu :



Je ne l’ai plus jamais revu.



Cas N°2 :


Voilà, cette chère dame souffrait d’une alternance de dépressions et d’euphories. Autrement dit de la bipolarité et ce, à un rythme trépidant.



Elle se mit à sangloter.



Elle éclata de rire.



Prosternée sur elle-même :



Je ne l’ai plus jamais revue.



Cas N°3 : le mystique délirant.



Je ne l’ai plus jamais revu.


Tout ça pour vous dire que je prenais conscience que je faisais plus que déraper. Je confondais définitivement Hippocrate et hypocrite. Cela ne pardonne pas à sa conscience. J’ai donc changé de métier. Je suis devenu prostitué. Bon, là c’est moi qui me fais un peu enculer. Mais finalement, j’y prends goût.