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n° 17301Fiche technique35888 caractères35888
Temps de lecture estimé : 20 mn
19/03/16
corrigé 06/06/21
Résumé:  Quand une femme enceinte se lâche vraiment, le gouvernement peut craindre le pire.
Critères:  fh fffh enceinte boitenuit danser amour voir strip fellation pénétratio attache -amourdura
Auteur : Olaf      Envoi mini-message
Pas d'obligation d'achat

Voilà près de vingt ans que je fais de la politique. J’y suis entré un peu par hasard, à l’occasion d’un stage dans un ministère. N’ayant rien connu d’autre que le milieu estudiantin, j’y avais vécu l’enfer et subi tous les modes imaginables d’humiliations et de brimades.

La rage au ventre, je n’avais toutefois rien lâché.

Ma ténacité finit par impressionner une proche collaboratrice du ministre. Elle me délivra une attestation de stage en or, sésame incontournable pour une carrière dans ce milieu sans foi ni loi.


Elle seule sait à quoi se référaient les termes « endurant » et « capable des meilleures initiatives ». J’imagine que mon dernier examen de passage dans son bureau personnel n’y fut pas étranger. Elle ne s’était en tout cas pas retenue de tester en détail l’étendue de mes compétences viriles.


Particulièrement bien formé à la dissimulation, je n’avais laissé à aucun moment percevoir à quel point mes idées politiques et, surtout, mes goûts érotiques différaient des siens. Sans sourciller et avec l’enthousiasme d’un jeune militant, j’avais massé ses seins mous, tringlé son sexe dégoulinant, claqué ses fesses sans envergure et bousculé son bas-ventre trop consensuel.

Pratiquant une alternance droite – gauche particulièrement jouissive, j’avais su la convaincre des effets de ses charmes sur ma libido. Gâterie suprême, avant même qu’elle me le demande, j’avais abandonné la langue de bois pour mieux la faire jouir.

Je garde comme trophée de la plus voluptueuse compromission politique le goût de la giclure de mouille qu’elle injecta dans ma bouche lorsqu’elle adhéra corps et âme à mon discours libidineux.


Depuis cette date, rien ni personne ne m’a plus arrêté. Même mes adversaires les plus coriaces admirent mon ascension fulgurante, fut-ce avec une pointe de jalousie. Député d’un département de l’est de la France à moins de trente ans, secrétaire d’État deux ans plus tard, maire à trente-trois ans, je peux viser aux plus hautes charges nationales dans les prochaines années.


Mais tout cela a un prix. Je vis une vie de dingue et ne trouve ni le moyen ni surtout le temps de développer de relation stable. Certes, je profite à fond des nombreuses aventures qui se présentent au cours de mes tournées électorales. Il n’empêche, depuis quelque temps, le concept de développement durable prôné par Les Verts correspondrait assez bien à mes désirs sexuels profonds. Mais c’est bien la seule idée que je suis disposé à reprendre de leur programme.


Les choses ne sont malheureusement pas près de s’arranger depuis que le bruit court qu’une place de ministre pourrait être à ma portée. À défaut, le lot de consolation pourrait être la vice-présidence ou le secrétariat général du parti. En attendant mieux…


Ceci dit, dans ce genre de carrière, le seul moyen de résister à la pression tient à une organisation sans faille, et quelques principes inamovibles. L’un d’entre eux concerne mes relations avec les journalistes. J’ai pour habitude de répondre à chaque sollicitation, mais jamais sur un trottoir ou entre deux portes. Face à la cohue, je désigne deux journaleux que je reçois un peu plus tard dans un coin tranquille. Les autres peuvent aller brouter ailleurs.


Je fixe la durée de l’entretien, tout en les laissant libres de poser n’importe quelle question. Cette manière de procéder et cette apparente transparence se sont peu à peu imposées comme ma marque de fabrique médiatique. Tout le monde y trouve son compte. Les plus malins ont appris à se profiler et à attirer mon attention. Les connards disparaissent définitivement de mon radar.


C’est exactement ce qui se passe ce matin. Un pisse-copie a pondu sur la toile une énième hypothèse sur mes chances gouvernementales potentielles, enjolivée de suppositions assez malveillantes sur ma vie sexuelle.

Je décide donc d’aller à pied de mon domicile parisien jusqu’au siège du parti. Le stratagème porte ses fruits. Au moment où j’arrive à destination, un petit groupe de journalistes et de photographes m’attend devant l’entrée de l’immeuble.

Parmi eux, une très belle femme, enceinte, que ses collègues ne se donnent même pas la peine de ménager. J’imagine que rien ne vaut une journaliste dont le ventre est largement arrondi pour démentir des affabulations sur ma moralité. Je l’invite d’un geste de la main.

Comme second couteau, je choisis un gars qui s’est glissé à côté d’elle et lorgne ostensiblement sur ses seins, si gonflés qu’ils mettent à rude épreuve les boutons de sa blouse. Aussi longtemps qu’il reluque la belle, il n’aura pas la tête à poser de question désagréable.


Je leur donne rendez-vous peu après dans l’arrière-salle d’un petit bistrot dans lequel j’ai mes entrées. Trop heureux de l’exclusivité, ils ne divulguent leur aubaine à personne d’autre. Nous sommes tranquilles pour une vingtaine de minutes.


Le photographe commence à mitrailler à tout va. Après s’être présentée, Ariane démarre sur les chapeaux de roues et me prend à contre-pied en attaquant sur des questions de familles matrifocales. Ce ne sont apparemment pas moins de 1,5 million de femmes qui élèvent seules près de 3 millions d’enfants. Or pendant qu’elles surmontent le sentiment d’échec, se reconstruisent et protègent ce que les mecs qui les ont abandonnées ont saccagé, elles mènent de front la garde des enfants, une vie professionnelle à l’arrache et un semblant de vie intime.



Craignant que l’ambiance tourne au vinaigre, le photographe préfère prendre le large, histoire de faire parvenir ses clichés à son journal dans les meilleurs délais. Contrairement à mon intention, je me retrouve seul avec la jeune femme, qui change complètement de registre.



Je comprends mieux sa démarche, lorsqu’elle m’apprend qu’en réalité elle rend service à une amie, responsable d’une entreprise de protection de VIP. Son objectif était de tester avec quelle facilité le fait d’être une femme enceinte permettait de déjouer les contrôles de sécurité ou d’entrer plus facilement en contact avec des gens comme moi.


J’apprécie moyennement, mais je dois reconnaître que la question est pertinente. En plus, sa manière de parler, de capter mon attention, de s’impliquer personnellement me fascine. Finalement, le trouble que sa beauté et ses charmes épanouis provoquent en moi m’incite à rester en sa compagnie.



Je ne peux me retenir de rire. La manière imagée qu’Ariane utilise pour s’exprimer me fait craquer. Nous n’avons et n’aurons sans doute jamais rien en commun, mais je me sens bien en sa présence et je n’ai pas envie de la perdre de vue lorsque l’interview sera terminé. Je tente le tout pour le tout, assez maladroitement.



Qu’ajouter à cela ? Je me lève et passe de l’autre côté de la table pour prendre congé d’elle. Elle prend ma main et la pose sur son ventre. J’apprécie cette agréable manière de nouer un lien ténu entre nous. En retour, je la prends dans mes bras, comme elle vient d’en exprimer l’envie.

Même si aucun photographe ne semble errer dans les parages, je ne peux éviter d’envisager un piège qui pourrait briser ma carrière. Pourtant, quelque chose me pousse à faire confiance à cette femme. Un truc dans son attitude, dans sa manière d’être face à moi, et dans son regard sans détour.



À son tour d’éclater de rire.

Après m’avoir regardé intensément, elle fouille dans son sac et en sort un carton imprimé.



Elle me tend alors une invitation à une soirée libertine dans un club situé en Suisse, non loin de ma circonscription électorale. Un spectacle érotique intitulé « déesse-mère » y est annoncé, entre autres attractions. Vaste programme.



Il me reste cinq minutes avant le début d’une séance du bureau du parti à laquelle je dois impérativement assister. Je ne suis pas sûr qu’Ariane souhaite savoir un jour à quel point son parfum et la douceur de sa peau auront eu d’influence sur la politique nationale.




ooo000ooo




Contrairement à ce que j’imaginais, le club pratique plus la transparence que la vérité toute nue. Les femmes portent certes des tenues légères et suggestives, et il ne faudrait pas de grands efforts pour dénuder les messieurs, mais tout est encore très décent à cette heure de la nuit.


Une trentaine de personnes sont présentes, en couples pour la plupart, qui discutent un verre à la main ou dansent serrés-collés. Seul indice des intentions réelles des unes et des autres, des petits groupes commencent à se former, au gré des affinités, voire en prévision de contacts plus intimes.


La température monte de plusieurs degrés au cours d’un spectacle torride de pole-danse, terminé par un grand-écart en nudité intégrale. C’est ce qui manquait pour que les effleurements cèdent la place aux caresses, pour que les corps s’imbriquent plus longuement, les bouches et les langues se trouvent, les pulsions instinctives se manifestent ouvertement.


Je n’y suis pas insensible et une compagnie féminine me manque. Je ne vois malheureusement aucune trace d’Ariane. Une fois n’est pas coutume, je décide de rester en retrait, en espérant ne pas rater d’occasion agréable si d’aventure elle s’est moquée de moi et n’apparaît pas.


Le deuxième numéro proposé un peu plus tard, un strip-tease particulièrement lascif et explicite d’un homme et une femme, donne envie à quelques couples d’en faire autant. Les uns se déshabillent et se caressent sur la piste de danse, alors que quelques autres s’allongent sur les sofas tout autour. Ceux qui hésitent encore, ou qui n’ont pas trouvé de partenaire adéquat, restent comme moi autour du bar.


J’avoue que même en espérant sincèrement retrouver Ariane, ce qui se prépare dans la pénombre me donne furieusement envie de plonger dans la mêlée. Certains couples semblent d’ailleurs disposés à accepter la présence d’un homme seul à leurs côtés, qu’il se contente de jouer le voyeur, ou souhaite participer plus activement à leurs ébats.


C’est ce qui se passe en ce moment dans un coin retiré de la salle, où un mec particulièrement en forme se prépare à pénétrer sa compagne, qui a enroulé ses jambes autour de sa taille et l’attire en elle avec gourmandise. La femme d’un autre couple s’est jointe à eux et caresse les fesses du gaillard, pendant que son compagnon, qui ne cherche pas à cacher son imposante érection, malaxe les seins de la nana profondément pénétrée par son amant. Un voyeur s’approche, la queue bien en main. Personne ne semble s’opposer à ce qu’il entre dans la danse.

Malheureusement pour lui, la lumière baisse soudain d’un cran, alors que pour attirer l’attention des convives, une musique orientale se fait entendre, semblable à celle qui accompagne traditionnellement les danses du ventre.


Deux jeunes femmes, à peine vêtues d’un léger pagne, sortent des coulisses. Elles tendent entre elles un long voile coloré, derrière lequel se cache une troisième danseuse. Seuls son visage et ses épaules nues sont visibles.

Le trio s’avance parmi les convives jusqu’au centre de la pièce, où les filles entament une chorégraphie lascive. Malgré tous leurs efforts, un jeu de transparence laisse entrevoir la silhouette de la jeune femme cachée. En particulier son ventre proéminent et ses seins aussi gonflés que ceux d’une nourrice.


Lorsque le voile tombe enfin, une somptueuse Ariane apparaît, costumée en déesse-mère.


Longuement, les deux autres filles tournent autour d’elle, caressent son ventre, ses seins, ses cuisses. Elles profitent de chaque effleurement pour lui retirer une pièce de vêtement, jusqu’à ce que seul un voile translucide cache encore son corps de déesse maternelle à nos regards.


La scène est particulièrement troublante et excitante. Ce n’est toutefois qu’un pâle début. Tantôt côte à côte, tantôt séparées, les trois femmes nous offrent une époustouflante chorégraphie, à mi-chemin entre danse du ventre et rituel maternel tribal (1).


Alors que cet exercice ne semble déjà pas anodin pour les jeunes partenaires, il est à peine imaginable de voir avec quelle légèreté, quelle grâce, quel naturel Ariane, enceinte de près de huit mois, arrive à exécuter les mêmes mouvements des hanches, du ventre et des seins (2).

L’enfant qu’elle porte ne semble en rien changer sa manière de bouger. Bien au contraire, chaque mouvement, chaque ondulation, rendue encore plus sensuelle par cette maternité triomphante, met en valeur le corps de la jeune femme et la rend plus désirable (3).


Néanmoins, tout dans la chorégraphie vise à imposer au public le respect de la déesse-mère, pour mieux reporter les pulsions érotiques et sexuelles sur les deux partenaires. Impossible de se soustraire à la fascination qu’elles exercent. Le jeu des corps et leurs gestes lubriques mettent les spectateurs comme les spectatrices en émoi.


Je ne sais pas ce qui a poussé Ariane à préparer un tel spectacle, ni surtout à s’offrir de cette façon au public. Peut-être était-ce pour elle la manière la plus efficace d’exorciser bon nombre de choses que ses ex ont inhibées ou dévalorisées. Comme d’autres se jettent corps et âme dans des sports extrêmes ou des efforts de longue durée. En attendant, elle nous fait profiter d’une manière unique de sa beauté, de sa féminité et de tout ce qu’exprime son corps maternel.


Le balancement de ses larges hanches, les ondulations de son ventre gonflé de vie, le frissonnement de ses seins lourds aux aréoles sombres, dressées comme si du lait allait en gicler à tout moment, tout contribue à attirer les regards, agiter les sens, faire monter l’envie de participer à cette orgie sacrée (4).


Lorsque la déesse estime que l’effet érotique de sa danse et de ses incantations est à son comble, elle se retire de quelques pas et laisse les jeunes danseuses poursuivre leurs évolutions dans le public. C’est pour elles le moment très attendu de se lâcher.

Elles virevoltent d’un homme à un autre, sans respect pour les femmes qui les accompagnent, caressant un torse musclé, pinçant un téton, effleurant un sexe qui se tend sous l’assaut inattendu.

Certaines femmes, jalouses ou peu prêteuses, tentent de s’interposer. Peine perdue, les danseuses leur tiennent tête et les caressent à leur tour. Si elles résistent, elles poussent la provocation à son maximum, cherchant à s’emparer de leur bouche ou à masser leurs seins.


Après quelques minutes de ce manège, elles finissent par se calmer et retournent vers la déesse, comme en attente de son bon plaisir. Ariane désigne alors d’un doigt impérieux un des hommes dans l’assistance, sur lequel les filles se précipitent en hurlant.

Avant qu’elle ait eu le temps de se défendre, la proie virile est ligotée avec les rubans qui tenaient le pagne des danseuses.

Entièrement nues, elles conduisent le malheureux jusqu’à une table placée devant Ariane. Elles retirent vivement ce qui reste de vêtements à la victime expiatrice, puis le font s’allonger sur l’autel du sacrifice érotique.

Déjà amplement bandé et de toute évidence prêt à accepter d’être soulagé, il ne tente pas de s’enfuir, au grand dam de la femme qui l’accompagne et qui préfère détourner le regard de ce spectacle désolant.


Par une litanie chantée d’une voix rauque, la déesse livre le corps de l’homme en pâture à ses acolytes. C’en est fait de sa pudeur et de sa retenue. Les diablesses se mettent à jouer avec son corps et son sexe sans rien se refuser. Elles l’excitent de la bouche et des lèvres avec une habileté démoniaque, le caressent, le lèchent, glissent les pointes de leurs seins entre ses lèvres, allant jusqu’à le forcer à contempler leurs vulves entrouvertes et humides pour mieux assurer leur emprise sur lui.


Rapidement, le gars ne peut plus se contenir et implore un soulagement prochain, ou la mort si telle est la volonté d’Ariane. En l’absence d’un signe de celle-ci, les succubes restent intraitables et poursuivent leur manège. Leurs attouchements sont de plus en plus précis, de plus en plus affolants.

Déchaînée, une des filles s’agenouille même sur le type et frotte son bas-ventre contre son sexe démesurément bandé. Attentive à chaque mouvement de sa victime, elle s’arrête juste avant que l’homme perde pied et se lâche. Aucun doute que la déesse ne le tolérerait pas et que son courroux s’abattrait sur toute l’assemblée…


Quelques minutes plus tard, d’un claquement des mains, Ariane met un terme à ces préliminaires cruels. Les deux filles abandonnent alors le supplicié, dont la queue se dresse vainement dans la lumière d’un projecteur.

Revenant à de meilleurs sentiments, les danseuses partent chercher la compagne du type et évitent ainsi de peu un esclandre programmé.

Trop heureuse d’être enfin autorisée à reprendre son homme en mains, la beauté courroucée s’empare du sexe volumineux et le lèche avidement. Ariane la rejoint et caresse du bout des doigts ce que la bouche de la femme n’engloutit pas.


Même de loin, les spasmes qui agitent le ventre du type sont bien visibles et ne manquent pas d’exciter l’assemblée. Prêtes pour cette ultime phase du programme, les jeunes tentatrices tendent derrière l’autel le voile qui protégeait Ariane à son entrée.

C’est sur cet écran coloré que nous pourrons admirer la puissance et l’abondance de l’éjaculation que la déesse déclenche de quelques gestes habilement ajustés.


Après une intense contraction du bas-ventre, le bassin basculé vers le plaisir, l’homme expulse une première giclée de sperme à une hauteur impressionnante, immédiatement suivie d’une autre, tout aussi abondante, puis de nombreuses autres encore, à peine moins intenses. Un frisson d’admiration traverse le public, qui applaudit à tout rompre.


Pendant que la femme lèche la semence qui inonde le corps de son homme, Ariane et les deux danseuses saluent le public et disparaissent derrière les coulisses. Envoûté et excité par sa prestation et son ascendant sur le public, je ne peux détacher mes yeux du corps d’Ariane, qui s’éloigne sans un signe.


Quelques minutes plus tard, l’une des danseuses vient m’annoncer que la déesse me demande. Je la suis dans ce qui lui sert de loge. Une Ariane essoufflée, mais resplendissante m’accueille. Heureuse de son succès, elle met ses bras autour de mon cou et m’embrasse tendrement.



Elle ne me laisse pas vraiment le loisir de répondre.


Contrairement à ce que je pouvais imaginer, vu mon inexpérience en matière de femme enceinte, très enceinte même, cette première nuit se passe d’une manière particulièrement spontanée.

Avec un délicieux naturel, Ariane m’apprend ce que je dois savoir sur sa grossesse et les quelques contingences sexuelles qu’elle implique. Mais elle détaille aussi ses désirs de femme et les plus agréables manières de les satisfaire.


Après le bousculement des corps et des sens que le spectacle a imposé à la mère comme à l’enfant, nous faisons longuement et très tendrement l’amour.


Gavés de caresses et de volupté, nous finissons par nous endormir, étroitement enlacés.




ooo000ooo




Tôt le lendemain matin, elle se blottit contre moi et me fait remarquer que sa liste des envies de mère célibataire est maintenant réalisée. Elle le voit comme une étape dans sa vie. Et peut-être dans la mienne ?



Après ce que nous venons de partager, je devais m’attendre à ce qu’une telle question.



L’atmosphère du petit-déjeuner est un peu mélancolique, mais n’empêche pas quelques câlins très tendres. Je prends finalement congé d’Ariane qui doit faire encore un spectacle ce soir. Elle a besoin de ces cachets pour rembourser les dernières dettes qui restent de sa vie précédente.


Juste avant de lâcher ma main, elle m’avoue n’avoir plus été aussi bien avec un homme depuis des siècles. Et qu’elle serait jalouse si le gouvernement la privait de ces frissons.




ooo000ooo




Quelques semaines plus tard, à 2 heures du matin, un texto arrive sur mon portable :


Envie de votre présence et de partager ce que je vis.

MAINTENANT.

Hôpital de Créteil


Il me faut à peine plus d’un quart d’heure pour atteindre l’hôpital. Essoufflé, je déboule pour la première fois de ma vie dans une maternité. La responsable de l’accueil est prévenue. Elle me conduit jusqu’à la salle d’accouchement où elle annonce joyeusement l’arrivée du papa. Entre deux contractions, Ariane trouve la force et l’humour de souligner le quiproquo d’un clin d’œil narquois.


Encore impressionné par la violence du déferlement d’émotions et de sensations, et surtout par tout ce que subit le corps d’Ariane, je garde de l’accouchement une multitude d’éblouissements successifs. Je fais de mon mieux pour accompagner la parturiente, et l’aider à traverser l’océan déchaîné que la naissance de son enfant représente. J’admire son courage, sa résistance, son abnégation, et je déplore de ne pouvoir lui offrir mieux.


Finalement, les ongles profondément enfoncés dans mes paumes, de toutes les forces qui lui restent, elle accompagne les dernières contractions de sa matrice de puissantes poussées abdominales, comme la sage-femme l’exige d’elle.

Quelques secondes plus tard, sa petite fille voit le jour, et remplit l’espace de cris tonitruants.


Un rapide examen de la petite merveille, encore entre les cuisses de sa mère, confirme qu’elle est en pleine forme. La sage-femme demande alors à Ariane si elle est d’accord que le père coupe le cordon.



Très professionnelle, la soignante ne verbalise pas son étonnement d’entendre une jeune accouchée vousoyer son époux. Et qui plus est dans ces termes…


Conséquence logique de mon nouveau rôle, je suis ensuite invité à donner le premier bain à la petite fille, avant de laisser l’équipe médicale s’occuper d’Ariane.


Je rejoins la mère et la fille lorsqu’elles sont installées dans leur chambre. Aucun mot ne permet de décrire ce qui remplit mon cœur en leur présence, même si je ne suis en réalité que très indirectement impliqué. Le plus intense est probablement l’infinie reconnaissance que j’éprouve envers Ariane, pour m’avoir permis de vivre avec elle cette étape si fondamentale de sa vie.


Avant même que j’aie répondu à sa question sur la suite de ma carrière et donc potentiellement de notre relation, elle a entrouvert une porte qui ne se refermera jamais.



Pour la première fois, sauf erreur ou omission, Ariane ne répond pas du tac au tac. Aurais-je touché quelque chose de profond en elle ?



Ariane me tend ses lèvres et me serre contre ses seins. Quelques gouttes de lait mouillent sa tunique d’hôpital.


Après un dernier regard au petit être et à sa maman, je les laisse entre elles se remettre de leurs émotions.


En début d’après-midi, la tête et le cœur pleins de pulsations d’une intensité inconnue, je me rends à Matignon. Ma décision suscite une incompréhension polie. D’une manière convenue et protocolaire, le chef du gouvernement m’assure néanmoins, au vu de mes brillants états de service, de son soutien en toute circonstance.


Je profite de sa bonne humeur pour lui demander l’autorisation d’aller au fond de l’allée des Tilleuls contempler la statue de Pomone, divinité des fruits et des jardins. Une lointaine collègue d’Ariane, en quelque sorte, avec qui je souhaite m’entretenir.


Sans obligation d’achat a dit la maman-jardinière. Foutaise. En déesse-mère, elle a montré combien lui sont familiers les sortilèges qui attirent irrésistiblement un amant dans les allées de son jardin intime. Je ne suis pas de taille à résister, mais j’aurais besoin de certitudes.

Malheureusement, malgré mes supplications, Pomone refuse de me dévoiler ses secrets. La solidarité féminine n’est pas un vain mot pour elle.


En sortant de Matignon, je réalise que je suis en train de faire mes premiers pas dans une nouvelle vie. Comme la fille d’Ariane, dont j’ai coupé le cordon ombilical tôt ce matin. Après tant d’années à penser le contraire, je constate dans un éclat de rire que la vraie vie se passe fort bien des ministres.




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(1) Mira Betz – https://www.youtube.com/watch?v=JIl5cs6Y1wU


(2) Sadie Marquardt – https://www.youtube.com/watch?v=biRqiBL032k ou encore https://www.youtube.com/watch?v=yH2N1d4UqTc


(3) Paloma Lago – https://www.youtube.com/watch?v=PjwLDZkVowQ


(4) Aisha Fahd – https://www.youtube.com/watch?v=TnxrdnwET30