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Temps de lecture estimé : 33 mn
25/04/16
Résumé:  Rachel confie à son amant sa première expérience à trois. Jeune étudiante, elle croise sur la route un couple qui l'initie aux plaisirs du triolisme.
Critères:  ff ffh fbi inconnu uniforme hépilé fépilée vacances bain campagne voir exhib nudisme intermast fellation anulingus 69 fdanus uro confession
Auteur : Amateur de mots et de...            Envoi mini-message
Première expérience à trois

Suite des confidences échangées entre Patrick, préretraité sexagénaire revenu s’installer au pays natal, et Rachel, jeune cousine par alliance. Certains commentateurs jugent que ces confessions manquent d’originalité, nous en sommes désolés, mais c’est là, peut-être, la rançon de la vérité. La vie n’est pas seulement fantasmes et pourtant, en feuilletant les pages Revebebe, nous en avons découverts qui, nous l’espérons, deviendront réalité.




Suivant les règles que nous sommes fixées, c’est à mon tour de confier à celui qui est devenu mon complice et amant, un souvenir de ma vie sexuelle et intime passée. Contrairement à ce qu’il pensait, le dernier texte de Patrick, et l’aveu de sa première expérience homosexuelle, ne m’ont pas choquée. Éduquée au sein d’une famille très traditionnelle pour laquelle le kilt, le chemisier col Claudine, le serre-tête et les ballerines étaient les seuls vêtements en accord avec le cadre moral ambiant, l’idée que deux hommes puissent avoir des relations sexuelles ne m’avait jamais effleurée. Il aura fallu ma première colocation avec Sophie, adepte des plaisirs de Lesbos, pour découvrir et accepter que deux filles puissent s’aimer, se l’avouer et s’abandonner l’une à l’autre. Comme la plupart de mes amies, la notion d’homosexualité masculine était absente de mon champ culturel jusqu’à ce soir d’été parisien et cette rencontre avec le frère de Laure et de celui qu’il me présenta comme son compagnon.


La jeune fille « tout-à-fait-comme-il-faut » découvrit que l’amour entre deux hommes pouvait exister. Restait à poser des images sur cette curiosité, et là, mon imagination bridée par vingt ans d’éducation bourgeoise et provinciale s’y refusait. Le récit de Patrick m’a permis, grâce à la sensualité parfois un peu crue de ses évocations, de mettre des visages sur ces amants, des mains sur leurs caresses, des frissons sur leur peau. Bien sûr, les années ont passé et je me suis lentement dégagée des préjugés et des interdits moraux qui avaient marqué mon adolescence. Je dois même reconnaître qu’à la lecture de cet « éveil à l’autre masculin » j’ai senti se nouer au creux de mes reins et de mon ventre cette petite boule tiède que j’ai appris à reconnaître comme étant les prémices de la lente et inexorable montée du désir.


Patrick est confortablement installé à son bureau, les doigts posés sur le clavier de l’ordinateur. Sans un mot, il attend avec une douce attention que je veuille bien lui livrer mon nouveau récit. Dans nos regards croisés, je devine cette empathie confiante et complice qui accompagne chacun de nos échanges. Bien que nous n’en soyons plus à nos premières confidences, cette situation me paraît toujours paradoxale. Alors que nous nous livrons sans contrainte ni pudeur à toutes les audaces que l’intimité permet d’imaginer, il me semble toujours aussi difficile de mettre des mots sur les évidences physiques de l’amour. Les idées volent, mais les paroles vont à pied. Au fur et à mesure de ces échanges, je me suis progressivement libérée de ma pruderie, qui parfois frôlait la pudibonderie, même si ma carnation naturelle de blonde ne me permet pas toujours de masquer les rougeurs qui empourprent mes joues et mon front lorsque Patrick me demande, avec un raffinement que je devine calculé, de préciser certains détails.


Comme à chaque fois qu’un moment de liberté nous permet de nous livrer à cet exercice de confession, je me suis lovée, pelotonnée dans le canapé qui lui fait face. Après la parution de son dernier texte sur Rêvebébé j’ai compris que mon tour était arrivé. Depuis plusieurs jours, j’ai préparé le moment de cet aveu. Quel épisode choisir qui révèle une part cachée de ma personnalité, de ma sensualité ? Hier, avant de m’endormir, j’y réfléchissais alors que mon mari dormait de son habituel sommeil de plomb. Il m’est alors venu à l’esprit cette étrange et éphémère aventure, survenue l’année de mes 23 ans.


Je poursuivais mes études à Paris et, à l’occasion des vacances d’été, j’avais décidé d’accepter l’invitation d’une amie à la rejoindre chez ses parents au bord de la mer. Comme la plupart des étudiantes, mes finances étaient aussi idéales que le paletot de Rimbaud. En un mot, si je voulais couvrir les frais de cette semaine basque il me fallait économiser sur ceux du transport. Les sites de covoiturage n’étaient pas aussi développés qu’aujourd’hui et, malgré les mises en garde de mes parents, la seule solution pour réduire mes dépenses était de partir en stop.


Un, deux, trois, quatre autostoppeurs s’échelonnent devant moi. Le long de l’allée de platanes à la sortie de la capitale, chaque candidat à la migration estivale s’aligne, le pouce levé, par ordre chronologique d’arrivée. Échappées des embouteillages des boulevards périphériques les voitures, comme les chevaux jaillissant des boîtes de départ, se lancent à l’assaut du grand sud. Surchargées de tentes, de gamelles et de têtes blondes collées aux vitres, elles défilent en prêtant aux autostoppeurs autant d’intérêt que la Sainte Famille Machin aux amoureux des bancs publics.


À quelques mètres devant moi un rescapé des sixties façon Larzac s’engouffre dans une Twingo vert pomme. Je viens de gagner une place ! Ce début de mois d’août est une invitation au voyage. Il fait déjà très chaud malgré l’heure matinale et je ne regrette pas de m’être habillée légèrement. Le coton Liberty que la légère brise fait virevolter accentue cette sensation de liberté tant espérée. C’est la première fois que je m’habille aussi légèrement. Maman m’aurait sûrement fait remarquer que ma robe est un peu courte et papa aurait froncé les sourcils en remarquant que je ne porte pas de soutien-gorge. Quel bonheur ! Le soleil qui perce maintenant la ramure des platanes cajole sans l’agresser ma peau de blonde. Je me surprends à rêver. L’air tiède sent encore un peu les gaz d’échappement et le chant des merles qui se poursuivent de branche en branche est couvert par le vrombissement des moteurs, mais je crois que je souris béatement à ces premières vacances, seule, loin des parents et de la tribu des cousins et cousines bon-chic-bon genre.


Devant moi, un nouveau candidat au voyage vient de sauter à la volée dans un minibus et, à peine cinq minutes plus tard, mon prédécesseur est lui aussi happé par une Coccinelle orange. Je suis la première de la file qui s’allonge davantage à chaque minute derrière moi. Une pancarte de carton sur laquelle j’ai tracé à la hâte au feutre « Vers le Pays Basque » dans une main, j’agite un peu maladroitement le bras droit, le pouce tendu vers le Sud. J’aurais aimé avoir la souple nonchalance des routards confirmés, mais je me trouve finalement assez convaincante. Deux, trois, cinq voitures passent sans marquer la moindre attention quand le clignotant orange et le ralentissement de ce qui semble être une Dyane provoquent chez moi une petite poussée d’adrénaline. Oui ? Non ? Si ! C’est pour moi. La voiture ralentit et vient s’arrêter à ma hauteur. La vitre achève de se baisser et le visage souriant d’une jeune femme se glisse hors de la portière.



La Gironde et la côte basque me paraissent éloignées, mais pourquoi refuser ce qui pourrait n’être qu’une étape ? C’est la première fois de ma vie que, par je ne sais quelle magie, une voiture s’arrête et que l’on me propose de me transporter gratuitement.



Un regard furtif et un sourire où se mêlent fierté et complicité vers le couple qui vient d’accéder au premier rang derrière moi et je pousse sur la banquette arrière mon petit sac à dos. La porte à peine fermée la Dyane reprend lentement son élan dans un bruit de guimbarde.



C’est Jérôme qui vient de parler sans se retourner. Dans le rétroviseur les yeux rieurs et le sourire éclatant du conducteur se veulent rassurants.



Au mot de permission, j’associe immédiatement la veste de treillis que porte Jérôme.



Annette se retourne à nouveau et me tend une bouteille d’eau.



Tous deux partirent d’un grand éclat de rire complice. Annette passe sa main sur la nuque de Jérôme et tout en lui demandant de ne pas quitter la route des yeux, elle picore sa joue de petits baisers mutins.



Puis se retournant à nouveau vers la banquette arrière, elle m’interroge avec une fraîche sincérité en faisant les questions et les réponses.



Au rythme chaloupé de la Diane qui file un bon quatre-vingt-dix, nous nous étions déjà éloignés de la capitale et le charme des routes nationales bordées de champs de blés donnaient l’impression de naviguer sur un océan. Les épis mûrs et lourds ondoyaient sous houle d’une petite brise.



J’appuyai mon coude et ma tête sur la toile un peu rêche du sac à dos, bien décidée à ne pas abandonner mes compagnons de voyage et, malgré moi, ballottée par les flottements élastiques de la Diane, je sombrais dans une légère torpeur. Je ne sais pas combien de temps je m’assoupis, mais une voix chuchotée me tira de mon demi-sommeil.



Par délicatesse je n’ouvrais pas les yeux, comprenant au bruit des ressorts du siège qu’Annette venait de se retourner.



Piquée par la curiosité j’entrebâillais les paupières. Dans ma position je pouvais distinguer la main de Jérôme sur la cuisse de sa femme remontant le léger tissu de la robe. J’aperçus la lisière d’une culotte blanche et la main d’Annette guider celle de son mari tout en écartant les cuisses. Feignant la respiration calme de la dormeuse, je ne pouvais m’empêcher de suivre le mouvement des doigts de Jérôme caressant la peau dorée puis remontant vers la fourche des jambes.



De ma position je ne pouvais pas voir le siège du conducteur, mais au mouvement du bras d’Annette, je devinais qu’elle venait de poser sa main sur la cuisse de son mari.



Annette a baissé la voix qui se fait plus sensuelle, plus voluptueuse.



Annette tient toujours la main de son mari collé contre sa culotte et dirige le rythme de ses caresses.



Je feins toujours d’être profondément endormie quand une main se pose sur mon épaule et me secoue doucement.



Je simule un réveil difficile en grommelant et affiche un sourire un peu ébahi.



Le visage collé contre la vitre je n’en crois pas mes yeux. La voiture est arrêtée à la lisière d’un bois qui surplombe un vaste champ de blé qui descend en pente douce vers un petit ruisseau que l’on devine en contrebas. Le soleil au zénith plombe les épis de blé qui ploient sous la brise.



Annette vient de jaillir de la voiture et s’est rapprochée de la lisière où le soleil et l’ombre fraîche de l’orée se disputent une fine frange herbue. Elle est resplendissante, offerte au soleil, les bras étendus en croix, la tête rejetée en arrière elle semble éponger chaque rayon. Le contre-jour et la brise tiède montant du vallon jouent avec sa chevelure brune. Le tissu léger de sa robe laisse deviner ses formes. Élancée, fine, j’ai un peu de peine à deviner ses hanches. Ses cheveux bruns, coupés courts lui donnent un air un peu androgyne. Elle se laisse imbiber par la chaleur des rayons. Porte ouverte, je reste assise, les deux jambes hors de la voiture sans pouvoir bouger. Le site semble irréel. Une sorte de Paradis perdu. Pas un bruit si ce n’est le bruissement des épis.


Fascinée par le spectacle d’Annette l’héliotrope, je me laisse envahir par la tendre sensualité de la scène.



Je m’extirpe de la voiture et rejoins l’énergique Annette qui a déjà ouvert le coffre de la voiture et en sort un panier de pique-nique. Elle me montre du doigt une glacière bleue et me demande d’en sortir une bouteille de vin rosé. Je la suis jusqu’au plaid écossais qu’elle a déjà étalé à la lisière du bois. En quelques minutes, ponctuées de rires, nous voilà assises à déballer une profusion de victuailles.



Jérôme torse nu s’est accroupi pour dénouer ses rangers. La même musculature fine que le professeur de natation avec qui j’ai eu ma première réelle expérience sexuelle. Du coin de l’œil, alors le tire-bouchon s’enfonce en crissant dans le liège, je suis le méthodique changement de tenue de notre conducteur. Les rangers rangées dans le coffre, Jérôme s’est relevé, a défait le bouton de la ceinture et baisse la fermeture éclair de son pantalon de treillis. Il s’est redressé. Le slip blanc qui épouse ses fesses glisse lentement sur ses cuisses. Il est maintenant nu, les rayons de soleil filtrés par la ramure glissent sur sa peau. Il s’est baissé pour saisir le maillot de bain noir qu’il a sorti de son sac.



Rachel s’est penchée vers moi et me chuchote à l’oreille.



Je me suis redressée et feins de me concentrer sur le bouchon récalcitrant.



Comme un enfant pris la main dans le pot de confiture, je marmonne quelques mots incompréhensibles.



Le maillot de bain à la main, son mari se retourne instinctivement sous le rire de sa femme. Malgré ma volonté de ne rien laisser paraître, j’aperçois l’espace de quelques secondes le long sexe pâle se balançant entre les cuisses avant que par un instinct de pudeur, il ne le masque derrière le tissu noir.



Entraînée par son enthousiasme, je me mets à applaudir à l’unisson et me prends même à crier « Encore ! Encore !… »

Jérôme éclate de rire et sous forme de pantomime se tourne vers nous. Il esquisse une profonde révérence, se relève et tout en ondulant du bassin écarte progressivement le tissu qui dévoile son intimité. Sous l’effet du mouvement des hanches, le sexe oscille lentement. À ma grande surprise, je me rends compte qu’il est entièrement rasé. La masse de chair qui se balance mollement paraît énorme. Je crois qu’inconsciemment j’ai arrêté de taper dans mes mains. Les yeux fixés sur la scène, je dodeline de la tête, fascinée comme le cobra par le balancement de la flûte, sauf que dans le cas présent c’est la spectatrice qui semble envoûtée par le mouvement du serpent.



Jérôme a recouvert l’objet de ma curiosité et s’est retourné pour enfiler son maillot. Annette s’est mise à siffler imitant la déception d’un public frustré.



Jérôme nous a rejointes et s’est assis en tailleur sur la couverture.



Le liquide gris ambré coule dans les verres et l’ambiance se détend à mesure que le niveau du flacon descend. À la première bouteille succède une deuxième. Jérôme et sa femme sont adorables, spirituels, complètement décomplexés. Tout l’opposé de cette fichue éducation qui me colle à la peau.



Joignant le geste à la parole, Annette s’est mise à genoux et saisissant le bas de sa robe, elle la remonte en croisant ses bras au-dessus de sa tête. Le tissu est jeté en boule sur le plaid. En culotte et soutien-gorge, elle se tourne vers moi.



Les mains posées sur l’ourlet de ma robe je bredouille.



Annette passe ses mains derrière son dos et dégrafe le tissu blanc qui rejoint la robe.

Impossible de ne pas suivre le mouvement. L’euphorie de l’alcool et le badinage ambiant aidant, je remonte moi aussi ma robe, non sans une petite gêne et, après une imperceptible petite pause à hauteur de la taille, je l’enlève complètement. Je réprime l’envie de cacher ma poitrine avec mes bras croisés et me rassois, un peu mal à l’aise, en regroupant mes jambes serrées sous mes fesses.



Annette avec l’assurance spontanée d’une habituée de ce genre de situation reprend la conversation comme si de rien n’était. Je l’observe du coin de l’œil. Elle est à l’opposé de ce que je crois être. Assez menue, aussi brune que je suis blonde, les cheveux courts. Le corps androgyne que j’avais deviné plus tôt sous la transparence de la robe est naturellement hâlé comme si elle l’offrait toute l’année aux rayons du soleil.


Un verre à la main elle a glissé sa tête sur les cuisses de son mari qui a posé avec nonchalance ses mains sur la poitrine de sa femme. Les seins, menus, semblent fermes et n’ont pas bougé malgré la position allongée, pointant fièrement vers le ciel. Les aréoles brunes et les mamelons se sont congestionnés sous l’effet des caresses ou de la brise. La culotte blanche tranche sur la peau mate et met en évidence son ventre plat et la quasi-absence de hanches. Image troublante, même si la rotondité du pubis qui bombe légèrement le tissu n’est pas assez marquée pour être confondue avec celle du sexe d’un garçon.


Elle est la réplique parfaite, moins les hanches, de Cécile, interprétée par Jean Seberg dans Bonjour Tristesse d’Otto Preminger. Elle a posé sa main sur son ventre et caresse doucement la peau tendre à la limite de l’élastique de la culotte.

Sous effet du copieux pique-nique et surtout du Listel, nous sombrons dans une douce indolence. Je ne peux quitter mes yeux du corps d’Annette. Nous nous sommes tus après les effusions de plaisanterie. En levant les yeux, je découvre ceux de Jérôme fixés sur ma poitrine. Il ne détourne pas les yeux. Il est conscient que je le regarde et ses mains, posées sur les seins de sa femme, se font plus lascives. C’est comme s’il caressait les miens par procuration et, sous l’effet du contact fantasmé, je sens malgré moi mes mamelons durcir.



Annette s’est relevée d’un bond, rompant le charme.



Joignant le geste à la parole elle m’a pris la main, forcée à me relever et m’entraîne entre les épis de blé. À l’extrémité des chaumes, les épillets griffent nos peaux. Les blés s’écartent dans un bruit de soie froissée. Guidées par le son de l’eau qui s’écoule quelques mètres plus bas, nous pressons le pas jusqu’à la rive herbue sur laquelle nous nous écroulons. Annette ne se départ pas de son rire cristallin. Elle se redresse et avec une naïve impudeur baisse devant moi sa culotte dont elle se débarrasse avec le même naturel désarmant.



Par réflexe je suis restée assise, les genoux resserrés entre mes bras contre ma poitrine. Annette est une vraie pipelette. Elle ne cesse de babiller. Tout en continuant à parler de sa vie avec Jérôme et des expériences vécues avec d’autres couples, elle s’est éloignée de quelques mètres et tout en continuant son bavardage elle s’est accroupie. Face à moi, les jambes légèrement écartées, elle m’offre la vue de son sexe aussi glabre que celui de son mari. Son équilibre trouvé, tout en continuant de papoter elle porte ses mains à ses cuisses et écarte délicatement la fine fente à peine ombrée. Aussitôt un jet ambré jaillit. Le soleil fait scintiller la pluie dorée qui s’écrase en gouttelettes dans l’herbe rase dans un chuintement caractéristique.

J’ai dû écarquiller les yeux, signe de mon étonnement.



Puis, après un court silence.



Annette a éclaté de rire en descendant lentement dans l’eau. À mesure qu’elle avance, je regarde ses petites fesses se crisper sous l’effet de la fraîcheur de l’onde. Un crissement dans le champ de blé me signale l’arrivée de son mari. En quelques secondes j’ai fait glisser ma culotte sous mes fesses et ai pratiquement rampé pour entrer dans l’eau. La touffe de poils blonds qui s’épanouit entre mes jambes me paraît incongrue. Il m’est arrivé une fois de me raser le sexe pour faire plaisir à un amant insistant. Mais, célibataire depuis plusieurs mois, je n’avais pas jugé utile d’en réitérer la pratique, somme toute assez douloureuse. N’ayant pas les moyens, ni l’envie de fréquenter les salons spécialisés, je me contentais de me raser avec un rasoir jetable ce qui me laissait, pendant plusieurs heures une sensation de brûlure malgré la crème Nivea dont je me tartinais.


Une fois la première minute d’acclimatement passée, l’écrin transparent de l’eau qui se referme sur moi est un pur délice. Une véritable sensation d’Éden retrouvé. Malgré le scrupule qui me taraude, je ne me suis jamais sentie aussi heureuse. Une profonde impression de liberté m’envahit à la limite de la suffocation. Je m’éloigne un peu du bord en nageant lorsque Jérôme sort du champ. Avec le même naturel que sa femme, il baisse, comme s’il était seul au monde, son maillot de bain. Il reprend son souffle après sa course, debout, les pieds dans l’eau, semblant lui aussi, profiter de ce moment de grâce. Sa main gauche joue négligemment avec son sexe qui semble encore plus gros que tout à l’heure.



Ayant pris quelques pas d’élan, il plonge dans l’eau. Pendant quelques secondes, il disparaît et c’est un cri d’Annette qui signale sa réapparition. Attirée vers le fond, elle se débat en riant.



Jérôme jaillit dans une gerbe d’eau comme un lutin hors de sa boîte. Je les regarde se poursuivre, se lutiner, rire au milieu des éclaboussures argentées. Comme ils sont beaux ! La vie, l’amour paraissent si simples. Ils viennent de s’enlacer et leurs bouches avides se rejoignent dans un baiser avide. Je continue à nager en m’éloignant un peu pour ne pas les gêner. Les yeux fermés, ils sont trop absorbés à se dévorer pour se rappeler ma présence. Les lèvres s’écrasent avec voracité puis se décollent. Leurs langues se caressent, se sucent, s’aspirent.

Ils doivent avoir pied et marchent vers la rive sur laquelle ils se hissent avec une souplesse féline. À peine montée sur la berge, Annette se met à crier l’air effrayé.



Elle a froncé les sourcils, l’air anxieux.



Supposant un événement extraordinaire, je pique la tête dans l’eau et crawle jusqu’à la rive. Quand je pose les mains sur le bord moussu, ils sont tous deux allongés sur une serviette de bain. Annette éclate de rire.



Elle a saisi le sexe de son mari entre ses doigts comme s’il s’agissait d’un oison tombé du nid. Il semble d’évidence avoir perdu de sa superbe sans que cela ne m’étonne. La courte, mais intense aventure avec un amant maître-nageur avait appris à la petite fille naïve que j’étais alors, que le sexe des garçons, quelles que soient leurs tailles, se recroquevillait sous l’effet de l’eau fraîche.



Jérôme était allongé dans l’herbe. Le hâle de son visage et de ses avant-bras tranchait avec la pâleur laiteuse et délicate du reste de son corps. Je sortis de l’eau et m’assis à côté de Jérôme. Ainsi encadré de deux néréides, nous formions avec lui, un tableau digne des premières mythologies.

Je repris ma position habituelle, jambes enserrées entre mes bras et collées contre ma poitrine. Malgré mes tentatives de fixer mon attention sur la rive opposée, je ne pouvais quitter des yeux la main d’Annette au creux de laquelle, le sexe de Jérôme semblait reprendre vie.

Comme beaucoup de filles, j’ai toujours été fascinée par l’érection masculine. Un mélange d’envoûtement et de mystère. Voir ou sentir le sexe d’un homme lentement se délover, deviner les pulsions du sang gonflant la peau qui se tend, sentir le désir sous cette masse miraculeuse de chair toujours aussi tiède et souple malgré la fermeté qui s’installe.

Jérôme avait fermé les yeux, tout à son plaisir. La main de sa femme montait et descendait maintenant le long de la colonne pâle laissant émerger entre chaque mouvement le gland pourpre. Annette, avec une impudeur calme et sereine, masturbait sans aucune gêne son mari sous mes yeux. Les yeux fixés sur la scène je sentis se nouer en moi un mélange confus de désir refoulé et d’embarras.



Annette avait levé les yeux et croisé les miens sans cesser sa caresse.



Annette s’était penchée par-dessus le corps de son mari et, après avoir déposé un baiser au passage sur le gland décalotté, et me saisit la main délicatement.



Surprise je laisse ma main dans celle d’Annette puis me reprenant je résiste mollement.



Je me laisse machinalement guider et ma main vient enserrer la verge de Jérôme. Tétanisée par le contact, je reste immobile. La peau est tendre, tiède. Ma main a presque du mal à faire le tour de l’énorme pieu. Je n’ai jamais touché un sexe aussi gros. L’impression est presque terrifiante. Annette a lâché la partie supérieure du membre et sa main est descendue se poser en conque sur les bourses glabres. La scène est irréelle. Me voilà nue au bord d’une rivière la main posée sur le sexe d’un inconnu alors que sa femme joue avec ses testicules.



Je regarde machinalement Jérôme. Les yeux clos, un sourire béat aux lèvres, il s’abandonne. Ma main commence à s’animer mécaniquement. Elle monte et descend lentement le long de la tige bandée. Le gland pourpre qui émerge par alternance du prépuce fait naître en moi un frisson de désir. La vision n’est que de courte durée, car Annette s’est penchée sur l’objet de ma fascination et après l’avoir amadoué avec une maîtrise parfaite de la pointe de la langue, elle l’a gobé avec une gourmandise rappelant celle de l’aspiration d’une glace italienne. Ma main vient heurter les lèvres d’Annette qui descendent lentement le long du sexe turgescent.



Je me rends immédiatement du caractère idiot de cette réminiscence incontrôlée de politesse. Je suis en train de caresser le sexe d’un homme dont la femme tient en bouche la moitié et je trouve le moyen de m’excuser.



Annette vient de grommeler une invitation qui ressemble plus à un ordre. De temps en temps, elle lâche sa proie qui apparaît luisante de salive sous les rayons du soleil. Avec dévotion la jeune femme alterne les baisers, les cajoleries, les aspirations. Ma main a repris sa caresse.



Ma nouvelle et inattendue compagne de jeu vient de passer une jambe par-dessus le corps de son mari et une fois à califourchon elle se hausse et se rapproche de sa cible.



Les phrases sont courtes et cinglantes comme des coups de fouet. Je maintiens de la main le sexe tendu à la verticale. Annette s’est maintenant positionnée au-dessus du pal, et descend lentement. Je ne peux m’empêcher de regarder l’approche des deux sexes. Je tire doucement sur la peau de la verge et le gland avec une impudeur triomphante se positionne à l’entrée des lèvres. Visiblement Annette est prête à se laisser envahir. Les lèvres fines se sont écloses comme des pétales et leur brillance indique que l’heure du sacrifice a sonné. Une fois le gland passé, le reste de la verge s’enfonce inexorablement.



Une nouvelle fois je me mords les lèvres en me rendant compte de la stupidité de ma question. Annette réprime un rire dans un râle de bonheur.



Tout à la surprise de cette expérience insensée, le caractère prémonitoire de sa remarque m’échappe. Elle est maintenant entièrement fichée autour du pieu qui la comble. Elle marque un temps d’arrêt lorsque ses fesses viennent écraser les bourses. Après quelques secondes de silence, elle reprend en s’adressant à son mari.



À l’évocation de ma pilosité hirsute, je ne peux réprimer la vague de rougeur honteuse qui enflamme mon visage. La toison pâle, mais drue qui orne mon entrecuisse me paraît déplacée en comparaison au pubis imberbe et parfaitement lisse d’Annette. La vision des deux sexes luisants parfaitement emboîtés coulissant avec perfection comme s’ils avaient été usinés par je ne sais quel maître tourneur a quelque chose de terriblement excitant. Le soleil brûlant, la fraîcheur de la rivière qui coule à nos pieds, l’odeur du blé mûr, les corps nus, l’impudeur des sexes exhibés sans pudeur, les effluves quasi animaux, tout concourt à faire de ce moment et de ce lieu un hommage à Éros et son compagnon Himéros, les dieux de l’amour et du désir.



Toujours soudée à son axe, Annette s’est penchée vers moi et avec une fermeté que la gracilité de son corps ne laisserait imaginer, elle m’enlace d’un bras et me tire vers elle. Incapable de résister à la tendre, mais ferme pression, je cède. Mes dernières préventions morales, vestiges d’une éducation bourgeoise, cèdent sous la fulgurance du plaisir qui m’envahit inexorablement. Ma volonté réticente abandonne le combat et, vaincue, dépose les armes aux pieds de tous les dieux et déesses de la luxure.


Déséquilibrée par la traction qu’exerce Annette, je me mets à genoux et dans un mouvement incontrôlé me laisse guider jusqu’à me retrouver à califourchon face à ma compagne sur le corps immobile de Jérôme. La scène pastorale et libertine de ces deux amazones chevauchant un centaure n’aurait pas déméritée du burin des graveurs licencieux du XVIIIe siècle. Vaincue, je me laisse emporter par le délire sensuel qui nous sert de rênes. Jérôme vient de poser ses mains sur mes hanches et attire mes fesses vers son visage. Alors que machinalement je me laisse guider en reculant sur les genoux, une dernière fulgurance traverse les brumes de mon délire. En une fraction de seconde une bouffée de chaleur me submerge. Spectatrice de cette bacchanale, j’imagine le regard inquisiteur de Jérôme sur mes fesses pâles tavelées de fines taches de son. La vague de honte qui déferle brusquement me semble plus étouffante que celle que j’avais ressentie à l’âge de seize ans lors ma première visite chez le gynécologue quand, les jambes bloquées dans les étriers, j’avais senti pour la première fois le regard d’un homme sur ma jeune intimité.


Annette a posé ses mains sur mes joues enfiévrées et son sourire éclatant apaise un instant mon trouble. Malgré ma volonté je ne peux détacher mon imagination de cette position de spectatrice. J’imagine le regard de Jérôme lorsque ses mains se posent et écartent doucement les globes laiteux. Je sens ses yeux suivre le vallon moite qui descend vers l’anneau couleur vieux rose de mon anus. Les petits poils blonds follets qui marquent le périnée annonce la fente que j’imagine à ma grande gêne, suintante de désir. Je n’avais pas imaginé ce matin en entamant mon périple vers le Pays basque que je m’exposerai avec autant d’impudeur au regard d’un inconnu. Avec hantise mon premier réflexe est de me demander si je suis aussi propre que je devrais l’être en une telle situation. J’ai toujours été obsédée par la propreté de mon intimité et l’image qui me vient machinalement à l’esprit est ce réflexe bien féminin de ma culotte portée à mon nez chaque soir avant de la jeter dans le panier de linge sale. Tous les paramètres se mêlent : la chaleur de la journée, l’émotion, l’humidité fraîche qui s’installe entre mes cuisses, l’excitation de cette situation inattendue, et le petit pipi lâché dans l’eau de la rivière…


Plutôt que de le redoubler, la respiration de Jérôme coulant entre mes cuisses, chasse le sentiment de honte qui, de manière surnaturelle, me livre pieds et mains liées au délire sensuel qui me submerge.

La pression des mains d’Annette attire avec une exquise fermeté mon visage vers le sien. Je sais ce qui va se passer et me laisse conduire vers ce premier contact avec la bouche d’une femme. J’ai fermé les yeux. Elle vient de souffler mon front et écarte la mèche blonde qui a coulé sur mes joues. L’haleine fraîche d’Annette se rapproche et la première caresse qui se pose sur mes lèvres est celle de la pointe de sa langue.


Malgré la douceur de ce premier baiser, je ne peux contenir un mouvement de surprise. Hypnotisée par la douceur des cajoleries de ma partenaire dont les doigts, les lèvres et la langue butinent mon visage, mon cou et mes épaules, j’avais presque oublié ma position et le spectacle que j’expose à son mari. Les frissons que provoque le souffle de son haleine sur ma toison et les contractions qui agitent mon ventre et mes cuisses, sont les prémices d’une éruption qui monte inexorablement dans mes reins. Lorsque la pointe de sa langue, écartant les poils blonds, se pose sur mon clitoris avec une précision diabolique, je ne peux réprimer un cri libérateur qui monte du plus profond de mes entrailles. Annette a guidé ma tête jusqu’à son épaule et caresse mes cheveux tandis que la bouche serpentine de son mari fouaille mon sexe avec application.


Sa langue remonte en suivant le raphé de périnée puis après avoir écarté mes lèvres que j’imagine poisseuses avant de se vriller sur mon clitoris. Son front a pris appui sur mes fesses écartelées sous la pression de ses doigts et son nez frôle l’anneau vierge de mon anus. Un éclair de conscience me traverse l’esprit. Je ne peux chasser l’image de mon corps tendu, de mes cuisses ouvertes, de mes fesses écartées, du buisson blond comme les blés au milieu duquel s’épanouissent les pétales carmin et luisants de mon sexe. Plutôt que de freiner le délire bouillonnant qui m’envahit, l’évocation en gros plan de cette scène redouble la folie qui me gagne.


Annette, toujours empalée devant moi, a commencé un lent et imperceptible mouvement de balancement. J’imagine le pieu de chair profondément fiché au plus profond de ses entrailles. Elle a repris mon visage entre ses mains et me force à me redresser. Ses yeux se sont rivés aux miens. Ses lèvres entrouvertes laissent exhaler un souffle court qui s’accélère à mesure du rythme de son balancement. Sa main saisit la mienne et la guide vers la fourche de ses cuisses. Au contact de mes doigts sur la peau lisse de son pubis, un long frisson la parcourt. D’un geste conquérant, comme si elle était sûre de l’abandon de sa proie, elle pousse plus avant jusqu’à ce que ma main atteigne le bouton de son clitoris. Dans la moiteur de ses sécrétions, mes doigts écrasés par le balancement de son corps, pincent l’appendice de chair turgescent. Un nouveau spasme la traverse. Prise d’une folie incontrôlable ma main s’acharne, écrase, tire sur les chairs, caresse la base du sexe de son mari emboîté en elle. Annette semble perdre haleine, ses yeux se révulsent me laissant imaginer un malaise.



Son corps électrisé se tend, se cintre comme l’if d’un arc, avant de s’affaler contre moi. C’est maintenant elle qui a posé sa tête au creux de mon épaule. Je sens son souffle saccadé, des perles de sueur glissent sur ses tempes et sa joue. Pendant quelques minutes Jérôme a cessé ses investigations. Il connaît parfaitement sa femme et s’est immobilisé pour lui laisser le temps de reprendre ses esprits.



Annette halète et tente de maîtriser les derniers spasmes qui agitent son ventre et ses cuisses. Elle s’est redressée et a repris mon visage entre ses mains. Ses lèvres enfiévrées picorent des baisers sur ma bouche, mon front, mes paupières closes.



Malgré de désir qui tenaille mes entrailles je tente quelques faibles dénégations qu’elle balaie aussitôt. Je retrouve Annette, après ce moment d’extase, calme, souriante et déterminée. Elle s’est lentement relevée en s’appuyant sur mes épaules.



Debout au milieu de l’écrin de verdure inondé de lumière elle se masse les cuisses pour réactiver la circulation. Seuls ses cheveux courts collés par la sueur sur ses tempes, et son pubis luisant de ses sécrétions révèlent son orgasme. Elle se penche et saisit mes mains. D’une traction souple, elle me force à me relever. J’essaie bien mollement de résister, mais elle a repris son babillage et j’ai l’étrange sensation d’être un pantin entre ses mains. À peine debout, je n’ai que le temps de masser mes cuisses endolories, que déjà ses mains, posées sur mes hanches me retourne et me guident. Un pied de chaque côté du corps de Jérôme immobile, je sens Annette appuyer d’une main sur mon épaule et glisser l’autre entre mes cuisses.



Elle accompagne ma descente et je vois entre mes cuisses sa main se saisir du sexe bandé de son mari qui repose, luisant, sur son ventre.

À genoux, derrière moi, elle s’est collée contre mon dos et je sens les pointes agressives de sa poitrine s’écraser contre mon dos. Une nouvelle pression sur mes épaules et je commence à descendre vers le pieu qu’elle guide entre mes cuisses. Au contact du gland sur mes lèvres, je marque un petit temps d’arrêt vite balayé. La progression reprend lentement, la pointe oblongue écarte les lèvres déjà béantes et congestionnées puis appuie sur l’orifice vaginal qu’il pénètre sans difficulté à ma grande surprise. Malgré la crainte d’être pénétrée par un sexe de cette taille, je le sens s’enfoncer sans réelle douleur entre mes chairs lubrifiées par le désir et emplir progressivement la gaine de mon vagin qui se distend pour accueillir en vainqueur son envahisseur. Au moment où mes fesses viennent s’écraser sur les bourses et le ventre de Jérôme, une faible douleur me signale que le gland vient de buter contre le col de l’utérus. Au millimètre près le fourreau de mon vagin se resserre sur l’occupant que je sens palpiter.



Annette, toujours collée contre mon dos me chuchote à l’oreille des bribes de phrases de plus en plus crues qui raniment mon excitation en fouettant le reste de gêne et de pudeur qui résistent faiblement. Sa langue lèche mes épaules, mon cou et fouille mon oreille déclenchant une série de secousses irrépressibles. Ses mains soupèsent mes seins, les pétrissent, pincent les mamelons.



Jérôme ne répond pas. Il a ouvert les paupières et ses yeux suivent le jeu des mains de sa femme sur mes seins. Je sens les battements du sang qui anime son membre emballé dans la gaine étroite de mon vagin.



Poussée par Annette, qui a lâché mes seins, je me plie vers le torse de son mari. Jérôme a relevé les reins pour faciliter le mouvement et conserver au mieux la liaison intime de nos sexes. Il a lui-même saisi mes seins qui ballottent au-dessus de sa poitrine et prend le relais des caresses de sa femme, triturant, pétrissant les masses laiteuses et sensibles.


Jérôme rabaisse lentement les reins et je sens à mesure sa queue se libérer de son enfouissement. Puis le mouvement gagne autant en amplitude qu’en rapidité. Bientôt, l’allure mesurée se fait plus ardente et c’est un véritable pilon qui défonce mon intimité. Le bruit de succion qui accompagne les violents coups de reins augmentent ma goinfrerie. Derrière moi, Annette a posé ses mains sur mes fesses et accompagne le mouvement en le régulant. J’imagine, comme je l’avais fait pour Jérôme, son regard fouiller mon intimité, contempler le sexe de son mari s’enfoncer entre mes lèvres écarlates. Avec la même hardiesse que lui, elle a écarté les globes et vient poser sa bouche sur ma rosette. Après l’avoir consciencieusement léché et enduit de salive, elle y pose un doigt que je devine être son pouce. Sous la pression, l’anneau se desserre malgré ma résistance chancelante et elle y enfonce une phalange. Cette intrusion déclenche en moi une série de convulsions.



Je tente de répondre par la négative, mais le plaisir qui me gagne annonce la fulgurance proche de l’orgasme.



À la violence des pulsations qui agite son sexe, je sens que Jérôme est, comme moi au bord de l’explosion.

Annette m’a poussée vers l’avant et tandis que l’orgasme déferle je sens le sexe de son mari se retirer violemment dans un bruit de succion abject évoquant un vent intestinal qui, en d’autres temps, m’aurait fait mourir de honte.

Couché sur le corps de Jérôme, la poitrine écrasée sur son torse, j’essaie de reprendre mon souffle et de calmer les crispations qui agitent mes cuisses et mon ventre. Je devine derrière moi le mouvement de la main d’Annette qui masturbe frénétiquement le sexe de son mari au bord de l’apoplexie.



Le liquide tiède qui vient s’écraser sur mes fesses me signale que Jérôme est en train de jouir. Trop épuisée pour me retourner, je sens ses reins et son ventre se crisper et se tendre pour accompagner les jets séminaux. Alors que la dernière giclée vient mourir sur une de mes cuisses, je sens le liquide épais couler sur ma peau. Annette a posé ses doigts dans la liqueur nacrée et avec application l’étale le long du sillon de mes fesses, poussant la méticulosité lubrique jusqu’à tenter d’en insérer dans mon anus qui cette fois-ci résiste.


Jérôme reprenant son souffle se laisse mollement aller au repos post coïtus tandis que sa femme derrière moi s’est affalée sur mon dos.

Prise en sandwich entre les deux je sens qu’à l’unisson nos corps se calment lentement. Le cœur de Jérôme dont je sens les battements s’apaise progressivement.

Je ne sais pas combien de temps nous sommes restés dans cette position. Nous sommes-nous endormis ? C’est Annette qui comme d’habitude se lève la première.



Le bruit du plongeon d’Annette dans l’eau fut le signal de la récréation.



La fraîcheur qui monte du vallon annonce la fin de la canicule. Nous restâmes une heure à jouer amoureusement dans l’eau jusqu’à ce que l’heure avançant, Jérôme se décide de lever le camp.



Le lit conjugal doit encore se souvenir de cette nuit où nous avons, du moins moi, épuisés les possibilités de l’amour à trois.


Patrick vient de mettre un point final à cette nouvelle confession. Les questions, les demandes de précisions qui ont interrompu mon récit ont, une nouvelle fois, créé cette ambiance de douce excitation qui précède nos ébats.

Cette première expérience, sur laquelle je peux maintenant mettre le mot de triolisme, décevra peut-être par sa banalité les plus aguerris dans ce genre de pratique. Mais quel souvenir pour moi. L’évocation de cet après-midi a été un puissant support à mes séances de caresses solitaires alors que le ciel mon couple s’alourdissait et que la voile de Patrick n’apparaissait pas encore à l’horizon.