Une Histoire sur http://revebebe.free.fr/
n° 17422Fiche technique34384 caractères34384
Temps de lecture estimé : 21 mn
12/06/16
Résumé:  Être beau mec ne suffit pas quand on est incapable d'aborder qui que ce soit. La confiance vient avec l'expérience. Encore faut-il un début.
Critères:  fh fplusag couleurs voisins complexe voiture voir exhib fmast hmast intermast fellation pénétratio init confession -inithf
Auteur : Tito40      Envoi mini-message
Timidité maladive

Quand on me voit m’agiter derrière mon bar, en marcel, le sourire ultra-bright accroché au visage, on pourrait croire que je suis un gars extraverti, pas timide pour un sou, et qui choppe ce qu’il veut. Eh bien c’est une erreur. Derrière mon bar, je joue un rôle. Celui que m’a assigné la direction. C’est un bar branché, bruyant, remuant, et souvent assailli de hordes assoiffées de jeunes et moins jeunes venus pour prendre des décibels plein les esgourdes. Je me dois d’être attractif, souriant, patient, et d’accepter les confidences souvent ineptes des clients, du moment qu’ils paient.


À la ville, je suis un coincé, un timide. On me dit pourtant beau mec, mais j’ai un mal de chien à aller vers les autres. Quand une femme me parle, je me mets à balbutier et je dis des conneries. C’est terrible, non ?


Mes parents, il y a longtemps, m’avaient fait voir un psy. Tu parles, Charles ! Il a pris ses honoraires, j’ai fait mes 12 séances docilement, et je suis revenu à mes travers.


Avec les mecs, ça va. Au foot, je n’ai aucun problème relationnel. Sauf quand un de mes coéquipiers me présente sa compagne. Là, c’est le trou noir. Enfin, c’est une expression inappropriée. Je suis métis, et foncé de peau. Disons alors simplement, c’est le vide. Elles doivent me prendre pour un demeuré, malgré mes efforts.


Alors au bar, je suis heureux. Caché derrière mon comptoir, vêtu du costard réglementaire, je ne suis plus le même homme. Les bouteilles sont éclairées, pas moi. Ça facilite les choses. Et à ma prise de poste, je commence par me « charger » un peu. Lagavulin 16 ans, c’est mon préféré. Au second verre, je suis détendu et prêt à en découdre.


Aux heures de rush, t’as pas trop le temps de détailler les gens. Ça se bouscule au bar. Tu choppes le verre qui va bien, la bouteille adaptée, tu envoies la dose dans le verre, tu annonces le prix, tu encaisses, tu glisses un ramequin d’amuse-gueules, et tu passes au suivant. Quand c’est plus calme, tu prends le temps de répondre aux sollicitations, de discuter. Oh, ce ne sont que rarement des conversations très élaborées. Il y a le mec qui te dit que cette boîte est formidable, tu as juste à acquiescer, ou l’autre qui te demande de servir un verre à la jolie brune là-bas à ses frais, tu fais sans discuter ; puis il y a parfois les malheureux, ceux qui viennent te raconter leur vie. Ça, j’aime pas trop. Surtout que le plus souvent, leurs vies sont tristes. Ils ne viennent pas s’épancher quand tout va bien.


Évidemment, quand j’en ai la possibilité, je ne me prive pas de lorgner sur les petits culs qui déambulent devant moi. C’est rafraîchissant, même si je sais que je n’y toucherai pas. Et parfois, quand une cliente me parle, je m’approche et elle fait de même. Il m’arrive de plonger mon regard dans les décolletés qui me sont ainsi offerts, et de rêver que j’y balade mes mains. Mais là aussi, c’est juste en rêve. Je collectionne les images fugaces pour m’en servir une fois rentré, tout seul dans mon lit, avec comme seule compagnie ma main droite.


Des fois je me dis que je suis vraiment con. Même avec les prostituées j’ai du mal. Il m’est arrivé tant de fois de parcourir la même rue, 10 fois, décidé à en aborder une, et finalement de ne jamais franchir le pas. Je les regarde de loin, je m’approche, décidé, puis arrivé à quelques mètres je fais comme si je m’étais trompé de direction et je la snobe. Heureusement, j’ai quand même réussi plusieurs fois à franchir le pas, bien aidé par ces femmes qui parlent peu et agissent vite. Curieusement, ça n’a jamais été avec des femmes jeunes, qui m’intimident encore plus que les femmes plus mûres. Pour être honnête, j’ai payé pour me faire pomper par des femmes qui auraient pu être ma mère. J’ai honte. Et jamais au grand jamais je n’ai pu en pénétrer une. Je suis toujours parti avant, quand elles introduisaient mon sexe dans leur bouche après l’avoir recouvert d’un préservatif. C’est à chaque fois très mécanique. Je ne ressens aucun érotisme dans la situation. À peine mon pantalon en bas de genoux, j’ai la trique. Il suffit ensuite qu’elle me touche, et je sens que je vais tout larguer. Ça ne rate jamais. Au moins, celles dont j’ai été le client peuvent se targuer d’avoir obtenu un salaire horaire de ministre le temps d’une rencontre. À chaque fois je mets ça sur le compte du stress, je leur promets de revenir, et je ne reviens jamais de peur de passer encore une fois pour un lapin.


J’ai 28 ans, vous vous rendez compte ? À 28 ans, je n’ai jamais eu le bonheur d’enlacer une femme, de la caresser, de l’embrasser, de la prendre, de me sentir désiré, de lui donner du plaisir. C’est quand même dingue ! Je me paluche en regardant des films X, essayant de ressentir la même chose que ces chanceux bien montés qui démontent des garces affamées de sexe. Parfois je regarde des films érotiques, vous savez ces films où tout est caché. J’aime bien aussi. On sent les tensions mais on ne les voit pas. On ne se demande pas si le mec est bien monté ou pas, ou si la femme est étroite ou pas, mais quels sentiments ils éprouvent, ce qu’ils ressentent. Mon plaisir vient moins vite en regardant ça, et c’est plus intense. Quand le film me plaît, je peux y repenser plusieurs jours d’affilée. Et je me contente de ça, d’une sexualité par procuration.


Ce qui est très curieux dans ma timidité maladive, c’est que je n’ai aucun mal à me montrer nu. Je n’ai aucun complexe de ce côté-là. Peut-être même est-ce que j’aime ça, me montrer. Dans les douches après les matchs, je suis même fier de me pavaner. Les mecs rigolent en me regardant, disant que donc ce n’est pas une légende, que les Blacks sont bien montés. Ils rigolent jaune. Je rigole aussi. Ils ont raison, même si je ne suis pas à proprement parler un Black. Mais je rigole moins quand ils disent que les femmes doivent adorer jouer de ma grosse trompette. Je rigole moins parce que les prostituées que je vais voir ne sont pas là pour jouer, et que j’en rêve, de devenir le jouet de quelqu’un.


Ça m’avance à quoi d’être monté comme un âne à part donner des complexes à mes potes… J’ai failli me décider à postuler pour les castings de films X. Failli parce que je ne m’imaginais pas capable de bander plus que quelques secondes, et dans ce genre de tournage, ça ne doit pas faire assez.


En sortant de chez moi un soir pour aller au boulot, j’ai croisé la voisine d’en face. La quarantaine, petite, brune coupée au carré, des bijoux discrets, la peau mate, des vêtements très classes, et la Mini Cooper toit-ouvrant qui va bien. Elle rentrait chez elle. Un petit signe de la main, discret, pour me saluer, auquel je réponds en détournant le regard, comme si je ne l’avais pas vue. C’est incroyable, cette capacité que j’ai à faire n’importe quoi ! Mais cette fois elle a ouvert sa vitre et s’est arrêtée à ma hauteur pendant que son portail automatique progressait. Je n’ai pas pu m’éviter de tourner la tête pour la saluer à mon tour en lui lâchant un « salut » pitoyable. J’ai ouvert ma porte pour me la cogner dans la tête avant de m’asseoir à moitié sur la route. Elle a dû me prendre pour ce que je suis. Un demeuré. Mais ses yeux rieurs sont restés gravés dans ma rétine tout le long du chemin.


Le lendemain, je suis sorti volontairement en la voyant arriver au bout de la rue pour essayer, au moins, d’avoir une attitude normale. Raté encore une fois. Je me suis encore emmêlé les crayons. Maladroit devant les femmes, je l’avais toujours été ; mais avec elle, ça semblait devoir être pire, et de pire en pire. Elle voulait simplement être polie, faire preuve de savoir-vivre, et moi je me comportais comme le dernier des benêts. Je me suis dit ce soir-là qu’elle ne recommanderait sans doute pas à sa fille de m’approcher de trop près… Comme j’aurais aimé, pourtant, pouvoir enfin parler à cette femme, l’approcher de près, sentir son parfum, sentir ses yeux sur moi, et même pourquoi pas toucher sa main, lui sourire… La timidité produit ce qu’elle redoute finalement.


Ce n’est que quelques semaines plus tard, alors que j’avais renoncé à la croiser, qu’un infarctus a failli m’emporter. Oh ce n’était pas un vrai infarctus, rassurez-vous, juste un choc nerveux d’une totale brutalité qui m’a maintenu en apnée pendant de longues secondes.


Il devait être 3 heures du matin. Il y avait une affluence terrible au bar. Ça sentait la sueur et la testostérone. Je secouais un cocktail fortement alcoolisé pour une jeunette que des gars finissaient de saouler quand j’ai vu devant moi, sortie de nulle part, ma magnifique voisine. Elle s’était approchée tout sourire, et j’ai cru un instant que la musique avait doublé de volume, mais que tout le monde s’était arrêté de bouger. Sauf elle.


J’ai lâché le couvercle du shaker, expédiant le contenu bleu/orange vers le bar, et accessoirement vers ma voisine qui n’a pas eu le temps de dire ouf qu’elle était déjà trempée. C’est à cet instant précis que j’ai cru sentir mon cœur s’arrêter. Et ça a duré le temps nécessaire à ce que je me rende compte qu’elle en avait éclaté de rire tellement cette situation était ridicule.


Cette femme qui avait tout de la bourgeoise empruntée venait en une fraction de seconde de se prendre une giclée d’alcool sur le torse, dans une boîte fréquentée essentiellement par des jeunes noctambules, par le fils de ses voisins. Je ne vais pas vous raconter comment j’ai nettoyé les dégâts, mais heureusement que personne n’a filmé. Me confondant en excuses sous les rires de mes collègues et des clients avinés, trébuchant à chaque pas, je devais ressembler à un neuneu.


Finalement je m’en suis sorti. Une collègue a prêté un chemisier propre à ma voisine qui est allée se changer dans les toilettes, ce qui m’a laissé le temps de reprendre mes esprits. Elle est revenue encore plus belle, encore plus souriante, directement vers moi. Il devait être 3 heures et demie. Il me restait une demi-heure de service, qui s’est transformée en une demi-heure de discussions avec elle. J’avais soudain oublié qui elle était, qu’elle était une femme, et que j’étais un con.


Elle m’a avoué tout de go qu’elle s’était fâchée avec son mari, et que pour l’emmerder elle avait décidé d’aller en boîte seule. En gros, il lui avait reproché de devenir mémère, de ne plus sortir, de ne plus remuer, alors que lui-même était fort casanier. Elle était partie en claquant la porte, pour lui foutre la trouille m’a-t-elle dit. Plusieurs fois elle a touché ma main moite, me provoquant des frissons terribles. J’ai pu sentir son parfum, son haleine quand elle me parlait de près ; quel moment magique… Quand elle a commencé à me poser des questions sur ma vie, c’est sorti facilement, sans bafouillements, sans bégaiements. Il ne lui a fallu que trente petites minutes pour me faire me sentir bien.


Et pour clore la soirée, elle m’a tendu sa joue pour me saluer. J’en ai ressenti une décharge électrique fulgurante. Elle a dû sentir quand je lui ai tendu la mienne que j’étais en sueur, que je puais le mâle, mais n’a pas semblé s’en offusquer. Avant de quitter la boîte elle m’a juste demandé de ne parler à personne de sa présence ce soir-là. C’était évident.


Ce qui était moins évident, c’est qu’elle allait revenir le soir suivant, beaucoup plus tôt, à peine après l’ouverture. Qu’elle allait rester un long moment derrière mon bar avant d’accepter d’aller danser avec quelques mecs, pour revenir me tenir compagnie ensuite. Que plusieurs fois durant la nuit j’allais avoir l’impression qu’elle se laissait serrer de très près par ses cavaliers, et que peut-être même elle allait se laisser embrasser. Qu’à un moment, même, j’allais la voir se diriger vers les sanitaires suivie de son dernier cavalier pour n’en ressortir qu’un long moment après. Et encore moins évident, qu’elle allait venir me livrer des confidences dont je me serais bien passé. Pas le soir même, d’ailleurs, mais le lendemain, puisqu’elle est revenue.


Elle m’a raconté, comme si elle parlait à une vieille amie, qu’elle s’ennuyait dans son couple. Son mari était très absent, et avait probablement une maîtresse. Sa fille était autonome et ne sortait plus que rarement avec elle. Ses amies avaient des vies de famille bien rangées. Bref, elle s’ennuyait ferme. Elle m’a avoué que la veille, elle s’était laissée caresser et embrasser par plusieurs jeunes ; qu’un même lui avait mis une main dans la culotte dans le couloir vers les toilettes, et qu’elle avait attendu le dernier moment pour l’éconduire. Elle était perdue. Entre la peur de ne plus plaire et celle de faire quelque chose qu’elle regretterait ensuite, elle était perdue. Et c’est à moi, le puceau maladroit, qu’elle venait parler en espérant sans doute un conseil. Elle avait frappé à la mauvaise porte. J’ai bien essayé de réfléchir à ce que je pourrais lui dire pour la rassurer, mais j’étais vraiment sec. Ma maladresse m’a finalement aidé. Ou pas.



Elle venait de mettre le doigt là où ça fait mal, sans le savoir bien sûr. J’ai dû changer de regard, et je crois qu’elle a compris mon trouble, ou au moins qu’elle l’a perçu.



Le terme est sorti comme ça, d’une traite. C’est le psy de mon enfance qui avait utilisé ce terme devant moi. Il avait mis des mots sur mon problème, et moi mon problème sous le mouchoir. C’était la première fois que je prononçais ça.



J’ai senti que peut-être cette discussion avec elle allait m’aider à me détendre. Après tout, elle semblait bienveillante, et depuis qu’on se parlait je n’avais ressenti à aucun moment quelque panique que ce soit. Je me suis lâché.



Elle s’est hissée sur la pointe des pieds pour se pencher par-dessus le comptoir, en me faisant signe d’approcher mon oreille. J’ai senti sa langue chaude et humide sur mon lobe, et ses mots chauds et humides quelques secondes plus tard « Je clique sur j’aime. » Elle m’a embrassé sur la joue. J’ai cru mourir de plaisir.


Quand je suis sorti à 4 h 30 une fois le ménage fait, elle m’attendait près de ma voiture. En me voyant m’approcher elle s’est levée et est venue se blottir contre moi. Ce petit bout de femme, fragile, légère, qui sentait bon comme le printemps, elle était là, contre moi, et je l’ai serrée fort. C’était pour moi un geste amical, le geste d’un jeune homme reconnaissant envers celle qui lui avait permis de parler un peu de ses problèmes sans avoir l’impression d’être jugé.


Quand elle a relevé son visage vers le mien, j’ai senti que ça n’avait pour elle rien de purement amical. Elle volait ma bouche. J’ai senti mon cœur s’emballer quand elle a posé ses lèvres sur les miennes. Elle savait que j’étais novice, et du coup je me suis laissé guider de bonne grâce. Sa langue dans ma bouche, des mains qui caressent mon torse sous la chemise, son bassin qui se colle au mien, il ne m’en fallait pas davantage pour me rendre dingue, mais je me refusais à tout mouvement brusque, de peur de briser le charme. Puis j’ai senti sa main descendre entre mes cuisses pour d’abord évaluer la situation, puis très vite s’insinuer dans mon pantalon pour vérifier. Je n’ai pas eu le temps de la prévenir. Elle avait à peine entré sa main dans mon boxer qu’une décharge incontrôlée est venue lui souiller les doigts.



Sa main a continué de me caresser malgré tout, douce et soyeuse, chaude et experte. J’ai fini par oublier l’incongruité de la situation en osant à mon tour promener mes mains sur ses seins.


Elle m’a demandé d’ouvrir ma voiture et m’a attiré à l’arrière avec elle. Il n’y a pas beaucoup de place dans ma 207 pourrie, mais assez pour qu’elle s’adosse à la portière gauche, les jambes tournées vers moi.



En prononçant ces mots, elle avait replié ses genoux et relevé sa jupe, dévoilant ses jambes, ses cuisses, son intimité. Elle a écarté sa culotte blanche d’un doigt, plongeant un autre doigt au contact de son sexe. J’avais vu ça dans des films déjà, des femmes qui se touchent, mais là, ce n’é tait pas un film, mais un personne, une vraie, qui me montrait sa chatte et qui se la touchait.



La soudaine vulgarité de cette femme aux cuisses ouvertes m’a instantanément remis en route. La voir se masturber, se caresser le clitoris, se mouiller les doigts pour les entrer dans sa vulve, l’entendre souffler de plus en plus fort, sentir l’odeur de son sexe, ce n’était pas un rêve. Et je m’astiquais avec un plaisir infini en la regardant prendre son plaisir. Quand elle m’a dit qu’elle allait jouir, je me suis dit que je n’y étais pour rien, qu’elle se faisait plaisir toute seule. Et en même temps je savais bien que le plaisir que je sentais monter en moi venait bien d’elle, de ce qu’elle faisait, de ce qu’elle disait, de son regard. Elle a hurlé de plaisir avant de se pencher vers moi, de prendre mon gland dans sa bouche et de remplacer ma main par la sienne. J’ai voulu me débattre, la prévenir que je ne tiendrais pas très longtemps, mais elle a pris le contrôle. Accélérant quand j’avais du souffle, se figeant quand elle sentait mes couilles se contracter, elle a réussi à me faire venir tout doucement. Enfin, tout doucement, ce n’est pas le terme. Disons qu’elle a réussi à me tenir assez longtemps par rapport à mon habitude. Puis quand elle en a décidé ainsi, elle n’a pas ralenti en sentant mon scrotum se tétaniser. Au contraire, elle a descendu sa bouche aussi loin qu’elle pouvait en caressant mes bourses d’une main pendant qu’elle me branlait la base du pénis de l’autre, et ne m’a pas laissé me retirer. J’ai joui dans sa bouche, joui longuement, très fort, en apnée, sidéré par le plaisir, transpercé par le bonheur.


Elle m’a embrassé avant que je ne reprenne mes esprits, puis est sortie de ma voiture, comme pressée de partir. Je l’ai vu s’arrêter soudain, se tourner vers moi, le regard triste, et m’envoyer un baiser de la main avant de reprendre son chemin.


J’ai mis du temps à accepter que ce n’était pas un rêve. Pour la première fois de ma vie je venais d’avoir une relation sexuelle. Certes, elle ne m’avait pas demandé de la prendre. Certes, je ne m’étais pas allongé sur elle pour la pénétrer. Notre intimité avait été relative, partielle, incomplète. Mais la communion de nos esprits – du moins c’est ce que j’avais ressenti profondément – avait été totale. J’aurais pu me sentir frustré mais ce ne fut pas le cas. L’angoisse a presque aussitôt pris tout de même le pas sur le bonheur, l’angoisse de ne plus la revoir, celle aussi de l’avoir déçue, peut-être.


En reprenant ma place derrière le volant, j’ai découvert un papier posé vers le levier de vitesses : « 42567A pour ouvrir le portail. Porte d’entrée ouverte. Ma chambre est au 1er étage à gauche. Je suis seule chez moi jusqu’à midi. »


Son odeur était présente dans la maison dès le pas de porte franchi. Une lampe éclairait faiblement l’entrée et l’escalier central. Je suis monté, tremblotant et maladroit, manquant plusieurs fois de descendre en trébuchant. La porte de sa chambre était ouverte, donnant sur une pièce elle aussi faiblement éclairée.


Nadège était assise dans son lit, adossée à d’épais oreillers, la couette remontée jusqu’aux épaules, un sourire magnifique accroché à ses lèvres charnues.


Je me suis échappé vers 11 heures 30, douché, heureux, sautillant de joie, ivre de bonheur.


Elle m’avait laissé découvrir son corps, la goûter, la caresser, la prendre avec tendresse puis la défoncer avec fougue. Elle m’avait à nouveau sucé, puis caressé et aimé avant de me demander ce qu’elle attendait de moi, puis de me féliciter. Elle m’avait plusieurs fois maintenu en elle alors que je jouissais, réclamant ma semence, implorant mon offrande. J’avais suivi ses consignes lorsqu’elle me demandait de la bouffer, de lui sucer le clito, de lécher son cul. Ce sont ses mots, des mots parfois tendres, parfois crus, parfois même vulgaires suivant le moment.


Nadège a pris du plaisir ; et que dire du mien ! Sa fille rentrait à midi pour le déjeuner. C’est pour cette raison que je devais partir si tôt. Son mari, lui, était parti toute la semaine.


Les trois jours suivants, je l’ai à nouveau suivie chez elle après le boulot. À chaque fois, j’ai eu l’impression que c’était la première fois que nous faisions l’amour tellement c’était intense, et que c’était la dernière fois tellement c’était total. Le quatrième, elle m’a retenu pour déjeuner. Je me suis senti très mal à l’aise, mais je ne pouvais quand même pas refuser.


Quand sa fille est arrivée, curieusement, je ne me suis pas senti mal. Pour une fois je me suis même senti capable d’engager et de tenir une conversation sans bafouiller. Elle était aussi jolie que sa maman, plus fofolle en apparence, un peu exubérante, terriblement friponne, et pour tout dire, très très bandante. Elle était vêtue de façon assez légère et ne semblait éprouver aucune difficulté à se montrer avenante. Tactile, elle me touchait le bras pour attirer mon attention assez souvent. À l’heure du café, c’est tout contre moi qu’elle s’est installée sur le canapé. Et là, aucune gêne. Plus elle me collait, plus j’étais à l’aise. Les regards amusés de sa mère, qui m’avait simplement présenté comme un ami, n’étaient en rien hostiles. Je me suis même demandé si tout ça n’était pas un piège, ou un test. Marie est repartie vers 15 heures. Elle avait cours l’après-midi à la fac. C’est tout juste si elle ne s’est pas collée contre moi pour me faire la bise, comme si j’étais un vieux pote.


Nadège a tenu à ce que je reste encore un peu avec elle. Ces quatre dernières journées avaient été heureuses mais épuisantes, et je commençais à me sentir fatigué. Elle m’a proposé de faire une sieste avec elle, et naturellement nous avons joint l’utile à l’agréable. Est-ce que j’ai dormi ? Je n’en ai pas vraiment le souvenir. Ce dont je me souviens, en revanche, c’est du changement radical dans notre relation cet après-midi-là.


À peine arrivée à l’étage, elle m’a demandé ce que je pensais de sa fille. Réponse rapide, polie, convenue. Elle a insisté, posant des questions de plus en plus précises, et de plus en plus étonnantes.



Tout en me questionnant, Nadège avait ôté ma ceinture et rentré sa main dans mon pantalon. Elle me masturbait doucement, et évidemment mon sexe était très gonflé.



Voilà comment je suis passé du néant absolu à la frénésie. Je n’ai pas pris pour autant la grosse tête. Nadège m’a simplement aidé à prendre confiance en moi, à m’assumer.


J’ai épousé Marie quelques mois plus tard, avec la bénédiction de sa chère maman et de son connard de père. Naturellement, dès que j’ai pris conscience des sentiments que j’éprouvais pour Marie, j’ai cessé d’honorer sa mère. Elle a parfaitement compris, et je crois qu’elle en fut heureuse. Nous n’avons fait qu’une petite entorse à ce pacte, quelques jours avant notre mariage. Il n’y eut pas de sentiments dans notre étreinte, mais encore moins de retenue. Je l’ai véritablement possédée, défoncée, secouée, jusqu’à plus soif. Pour me provoquer, elle avait utilisé deux arguments décisifs. Le premier, c’était que je lui devais bien ça. Sans elle, je n’aurais jamais abordé sa fille. Argument recevable.


Le second fut qu’avant d’épouser Marie, il faudrait que je me confirme que j’aurais autant de plaisir dans 20 ans avec elle que j’en avais avant de l’épouser. Le meilleur moyen, c’était de traiter sa mère comme j’envisageais de la traiter elle 20 ans plus tard. Argument totalement irrecevable puisque ce test-là avait déjà été fait et refait de façon concluante, mais elle était déjà empalée sur moi avant d’avoir terminé son exposé, alors je me suis abandonné.


Peut-être dans quelques temps aurai-je envie de Nadège à nouveau. Pour le moment, je m’occupe de retaper un bâtiment dans lequel je vais installer mon propre club. Marre d’être salarié. Marie a terminé ses études de droit et veut un enfant de moi. Depuis qu’elle a arrêté la pilule, elle est encore plus chaude. Si vous saviez comme on s’éclate…


Peut-être un jour aurai-je envie de passer à nouveau un peu de temps avec Nadège, juste pour voir si les années qui passent changent quelque chose au lit. Après tout, je suis un de ces rares hommes qui peuvent se vanter d’avoir fait l’amour à leur femme déjà mûre avant de l’épouser jeune, tellement Marie ressemble à sa mère. Alors autant cultiver cet avantage.